Ukraine : Convaincre le sphinx Poutine
Comment convaincre le sphinx Poutine, c’est la tentative de Merkel et de Hollande. Car il s’agit bien d’un sphinx. Poutine qui dirige la Russie de la même manière que lorsqu’il était au KGB dont il est un pur produit. Sans vraiment d’ossature idéologique ou morale (lui-même et les oligarques ont pillé le pays) pour qui tous coups sont permis. Il n’y a pas si longtemps , avant les événements d’Ukraine Poutine était presque adulé comme chef d’Etat à droite comme à gauche (il l’est encore notamment à l’ extrême droite !). C’était oublié qu’il avait réussi le tout de force, pour prolonger ses premiers mandats de président, de mettre la marionnette Medvedev comme intérimaire avant de reprendre la présidence de la république. C’est oublier qu’il a tué toute opposition et qu’il met en prison le moindre oligarque qui conteste un peu son autorité. Il faut bien comprendre la psychologue d’un tel homme, celle d’un individu qui ne tolère pas la moindre contestation à l’intérieur comme à l’extérieur. D’où notamment ses reniements permanentes, ses mensonges quand à son rôle dans la guerre d’Ukraine. Au moment même où il va recevoir Merkel et Hollande il a décrété la mobilisation de 2 millions de réservistes ! La vérité c’est que la Russie est au bord du marasme économique unique, écroulement du rouble, de la croissance, des ressources des matières premières, pertes d’influence internationale. Il faut se méfier de cette bête blessée qui par ailleurs ne se manifeste pas par une grande intelligence et qui pourrait (comme souvent dans ‘histoire) utiliser la dernière corde du nationalisme imbécile et brutal pour sauver sa place. Après s’être rendu jeudi à Kiev, François Hollande et Angela Merkel sont donc attendus ce vendredi 6 février au Kremlin pour tenter de convaincre Vladimir Poutine d’accepter le nouveau plan de paix qu’ils ont défini dans l’urgence face à l’intensification des combats dans l’est de l’Ukraine. L’initiative de paix franco-allemande, soutenue par Washington et par l’Union européenne, a tout de la médiation de la dernière chance au terme de 10 mois d’un conflit qui a fait plus de 5.300 morts et a provoqué une crise internationale rappelant les crispations Est-Ouest de la Guerre froide. Avant de s’envoler pour Moscou, les dirigeants européens ont exposé au président ukrainien Petro Porochenkole plan annoncé à la surprise générale jeudi par François Hollande lors d’une conférence de presse à Paris. La présidence ukrainienne a indiqué dans la nuit, après plusieurs heures de négociations entre les trois dirigeants, que leur initiative « laisse espérer un cessez-le-feu » alors que plusieurs centaines de personnes, en majorité des civils, ont péri dans les bombardements et les combats depuis le début de l’année. Petro Porochenko a également souligné que toutes les parties devaient respecter les accords de paix signés à Minsk en septembre, les seuls pour l’heure signés par les Ukrainiens comme par les rebelles prorusses qui ont engrangé ces dernières semaines les victoires militaires. En fait, de plan de paix, il s’agit plutôt d’une « contre-proposition » de plan de paix, Vladimir Poutine ayant soumis il y a quelques jours, selon plusieurs sources, des idées à Angela Merkel et François Hollande. Ces derniers en ont alors fait part mercredi aux États-Unis et à l’Ukraine et ont dans la foulée préparé leurs contre-propositions. Cette « nouvelle proposition de règlement sur le conflit » garantit « l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a assuré le chef de l’État français, tout en prévenant les Russes que le temps était désormais compté et que « l’option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment ».