Archive pour le Tag 'souveraineté'

Qui à gauche pour incarner la souveraineté du pays

Qui à gauche pour incarner la souveraineté du pays

 Façonnée depuis des siècles, la souveraineté est une invention française que le monde entier s’est finalement appropriée. Elle est au cœur de la Nation mais elle n’est pas au centre de l’Europe, estime le groupe de réflexions Mars*. A cet égard, il exhorte une personnalité de gauche à incarner la souveraineté en vue de sortir par le haut de l’impasse du tripartisme actuel.( dans « la Tribune »)

Le concept de souveraineté étant à la mode, le Conseil d’État a décidé cette année de s’en saisir pour en faire le thème de sa grande étude annuelle (1). C’est ainsi que la souveraineté restera dans les annales de la très respectée institution du Palais Royal le premier thème de sa nouvelle section des études, de la prospective et de la coopération (SEPCO), créée par décret du 1er mars dernier en lieu et place de l’ancienne « section du rapport et des études », qui avait été dirigée en leur temps par des noms aussi illustres que Guy Braibant (ancien directeur de cabinet de Charles Fiterman) ou Olivier Schrameck (ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin). L’actuelle présidente (depuis 2017) est Martine de Boisdeffre, qui a dirigé les archives de France pendant près de dix ans avant de siéger, notamment, au Haut comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM).

Ceci explique peut-être cela. Encore plus volumineux qu’à l’ordinaire, le rapport de près de 600 pages aborde la souveraineté sous toutes ses facettes et remet en quelque sorte les pendules à l’heure, à une époque où d’aucun tend à raconter n’importe quoi sur le sujet. A ce titre, cette mise au point de la part des gardiens du temple de l’État de droit apparaît opportune et salutaire. Chacun fera son miel des longs développements sur tel ou tel aspect de la souveraineté, mais deux méritent, à notre avis, une attention particulière.

D’abord, même si le Conseil d’État ne l’écrit pas ainsi, la souveraineté est une invention française que le monde entier s’est appropriée. Le concept même se traduit si mal dans les autres langues que l’on préfère souvent l’employé presque tel quel. Les rappels historiques du rapport, brefs et de bon aloi, montrent que le concept, forgé à la fin du Moyen-Age, s’est cristallisé à la Renaissance et a fini par s’imposer à l’époque contemporaine. Les notions connexes de démocratie et de citoyenneté, beaucoup plus anciennes car apparues 1500 ans plus tôt, ne rendent pas suffisamment compte de la richesse du concept de souveraineté, qui à trait autant à la liberté qu’à la puissance.

 Trois moments fondateurs de l’Histoire de France ont favorisé l’émergence du concept : 1303, 1648 et 1789. Au XIVe siècle, Philippe le Bel finit par gagner son bras de fer avec la papauté, au point de parvenir à la contrôler pendant tout le temps de son installation en Avignon. La laïcité à la française a des racines profondes. Mais le retour du pape à Rome à la fin du XIVe siècle sonne le glas de cette prétention, et ainsi de l’universalité du concept de laïcité. Si l’Église en Occident est parvenue à se dégager de l’emprise impériale, ce n’est pas pour retomber sous la domination d’un roitelet, fût-il « très-chrétien ». L’histoire de l’Église orientale qui a toujours recherché des accommodements avec l’empereur byzantin, est très différente de ce point de vue, et l’actualité la plus brûlante montre combien cette histoire reste actuelle.

Au moins le roi de France a-t-il dorénavant marqué son autonomie vis-à-vis tant du pape que de l’empereur : « le roy est empereur en son royaume ». Tels sont les débuts de la souveraineté dans l’ordre externe. Mais le système féodal, qui reste prévalent en ce XIVe siècle et limite considérablement les prétentions de la souveraineté royale dans l’ordre interne, précipite la France dans une guerre de libération qui durera plus de cent ans contre le roi d’Angleterre, dont les fiefs français lui conféraient une puissance supérieure à celle d’un roi de France qui ne régnait même plus à Paris. De cette guerre de libération nait un sentiment national nouveau dans ce pays encore largement multiculturel qu’est la France médiévale.

Avec l’apparition de la Réforme au début du XVIe siècle en réaction aux abus des clercs, les guerres de religion finissent d’abattre les prétentions impériales en Occident et le retour à la paix civile implique de reconnaître la souveraineté de centaines de petits princes dans les limites de leurs anciens fiefs devenus des États. Comme le rappelle le Conseil d’État, « l’art de gouverner théorisé par Machiavel en 1532 encourage le processus d’étatisation du pouvoir politique. Abandonnant toutes considérations de morale religieuse, l’idée d’une raison d’État pose comme finalité politique des enjeux strictement profanes, tels que la stabilité de l’établissement politique ou l’intérêt des sujets. » En 1576, le Français Jean Bodin définit la souveraineté comme la puissance « perpétuelle et absolue » de dire le droit après que le Florentin Machiavel l’a inscrit dans le marbre de la pensée politique des temps modernes.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, la guerre de Trente ans achève d’ériger la souveraineté en règle d’or dans l’ordre externe. La politique du cardinal de Richelieu, à la fois ministre du roi de France et prince de l’Église romaine, qui s’appuie sur les puissances protestantes contre l’empereur catholique, conduit aux traités de Westphalie qui érige le principe de souveraineté en norme internationale.

La Révolution française achève d’installer la souveraineté en tant que fondement de l’État moderne en substituant définitivement la légitimité issue du peuple à la légitimité héréditaire des prétendues dynasties de droit divin. C’est dorénavant au nom de la souveraineté de la nation que la France de la Révolution et de l’Empire partira à la conquête de l’Europe. Avec le succès que l’on sait : la Sainte-Alliance finit par opposer une résistance farouche à une prétention trop en avance sur son temps. Le « système westphalien », bien que modéré trois siècles plus tard par la création de l’ONU et encadré par les droits humains, prévaut encore aujourd’hui malgré tout.

C’est aussi ce que montre l’étude du Conseil d’État quand il aborde la question européenne. A rebours de nombreuses croyances, de légendes urbaines, voire de « l’espérance » affirmée de certains, il n’existe pas de souveraineté européenne, car la souveraineté, dans l’ordre interne autant qu’externe, s’incarne obligatoirement dans un État (même faible voire failli), et l’Union européenne (UE) n’est pas un État. Car il n’existe ni nation Europe ni peuple européen. C’est tout ce que l’on veut, un machin, une association, un projet, un processus, voire une « espérance », mais ce n’est pas un État. L’UE n’a pas la « compétence de sa compétence ». Elle n’exerce ses prérogatives que parce des États souverains lui ont confié les leurs, dans leur intérêt. Et dans l’ordre interne, imagine-t-on, un seul instant, des « policiers européens » conduire une enquête judiciaire à la demande d’un « parquet européen », ou même rétablir l’ordre lors d’une manifestation dans une grande ville européenne ?

Il n’existe pas davantage « d’intérêt général européen », mais des actes législatifs issus de compromis entre États souverains. L’UE n’existe que dans l’intérêt de ses États membres, parce qu’ils estiment que l’union fait la force dans un certain nombre de domaines limitativement énumérés. Tout le reste n’est que de la littérature et de la communication. Il est heureux que le Conseil d’État rappelle ces réalités juridiques afin de dissiper certains fantasmes et d’apaiser des craintes injustifiées.

Autrement dit, aucun État membre ne peut se voir imposer par l’UE une mesure à laquelle il n’aurait pas consenti. C’est pourquoi, si le droit communautaire l’emporte sur la loi, il ne saurait s’imposer à la Constitution d’un État souverain. Cela emporte deux conséquences possibles : soit l’État modifie sa Constitution pour la mettre en accord avec le droit européen, soit le droit européen ne s’applique pas dans l’État en cause. Dans le cas français, la Constitution a dû être modifiée une demi-douzaine de fois pour cette raison ; mais dans d’autres circonstances, le Conseil constitutionnel a dégagé certains « principes fondamentaux reconnus par les lois de la République », voire une « identité constitutionnelle », qui protègent la souveraineté française dès lors qu’elle est menacée par un acte dérivé ou une jurisprudence européenne. C’est particulièrement le cas en matière de défense avec le principe de « libre disposition de la force armée au gouvernement » de la France.

C’est aussi pour cela qu’en matière de défense, les traités prohibent absolument le vote à la majorité qualifiée : chaque État dispose en l’espèce sinon d’un droit de veto, du moins d’un droit de retrait, car il ne peut entrer en guerre contre sa volonté. La défense, ultima ratio regis, reste le cœur de la souveraineté. Le Conseil d’État rappelle que « en pratique, donc, toute décision ayant une implication militaire ou dans le domaine de la défense ne peut que continuer à relever de l’unanimité des États membres, sauf à modifier le Traité sur l’Union européenne (TUE) par une procédure de révision formelle (avec convocation d’une convention, unanimité des 27 et ratification nationale par la totalité des États membres) ».

A quoi servirait dès lors un commissaire à la défense européen ? A faire de la communication, mais rien de concret. C’est juridiquement impossible. On comprend mieux la démission surprise de Thierry Breton qui avait déclaré cet été en substance : « ce commissaire à la défense existe déjà, c’est moi ! ». Finalement, ce sera un « Mr Nobody », profil qui à vrai dire convient mieux à un ministère sans portefeuille.

L’étude du Conseil d’État, fort opportune en ces temps politiques incertains, renvoie dos à dos « européistes » et « souverainistes » en rappelant aux uns que tout transfert de compétence en matière de défense est juridiquement impossible (à supposer que ce soit politiquement possible) et aux autres qu’il n’y a pas lieu de « crier au loup » puisque l’État de droit protège notre souveraineté. Qui plus est, le principe de la liberté d’association implique également la liberté de sortir d’une association. L’UE n’est pas un empire ni une prison des peuples.

Le Conseil d’État aborde en outre la question de la résilience, de l’esprit de défense et du lien entre la nation et ses armées, mais les développements sont plutôt faibles et convenus, sans idée nouvelle ni originalité. Et sur le point particulier du SNU (service national universel), son enthousiasme tempéré ne semble pas partagé par la Cour des comptes, qui vient justement de rendre public un rapport plutôt critique sur le sujet.

Pour autant, il semble que le Conseil d’État ait oublié de traiter un volet de la souveraineté : l’intelligence économique. Le rapport consacre des développements pertinents sur la guerre économique que conduisent les Etats-Unis avec l’arme de l’exterritorialité du droit et évoque la guerre économique en tant que sous-ensemble de la guerre hybride, mais à aucun moment il n’est question d’intelligence économique, c’est-à-dire de l’utilisation des moyens régaliens de renseignement et d’influence à des buts principalement, voire exclusivement, économiques. Il s’agit pourtant aujourd’hui d’une menace majeure à notre souveraineté.

Dans ce rapport qui fera date, le Conseil d’État replace, non pas « l’église au milieu du village », mais la souveraineté au centre de la Nation. Ce faisant, il recadre un débat politique troublé par la tentative de dépassement du clivage gauche-droite par le centre ou les extrêmes. Quiconque s’inscrit dans le jeu des institutions républicaines ne peut considérer la souveraineté nationale comme un témoin du passé ou une peau de chagrin. A l’inverse, ni la souveraineté ni la nation ne sont des idoles intangibles. La souveraineté s’accommode fort bien de limitations à l’exercice de la force légitime et de transferts de compétences, de même que la nation française trouve son intérêt à coopérer avec les autres nations.

Cela trace peut-être pour la gauche de gouvernement une issue de secours pour sortir de l’impasse où son alliance avec une gauche radicale de moins en moins républicaine l’a conduite. Est-il nécessaire de rappeler que la souveraineté du peuple et de la nation, sont historiquement, en France, des idées de gauche opposée à la réaction de toute résurgence d’une « Sainte-Alliance » ou d’un empire.

A l’inverse, l’Allemagne n’a de son côté aucune difficulté avec l’idée d’empire, car elle a de tout temps dominé celui qui a succédé à Rome en Occident. C’est pourquoi elle pousse à la communautarisation de certaines compétences en matière de défense comme le contrôle des exportations, voire se dit favorable à la prise de décision à la majorité qualifiée y compris sur les questions de défense.

On observera incidemment qu’il n’y a que la France pour parler de souveraineté européenne. Les 26 autres écoutent poliment en disant : « c’est cela, ouiiiii ». Il n’y a que la France pour ne pas comprendre que l’UE ne veut surtout pas croiser le fer avec les Etats-Unis, où elle fait de confortables excédents, ou la Chine, dont les excédents sur les uns sont en partie captés par les autres (qui taxent l’import). Les Européens qui profitent de l’UE n’ont aucune envie de tuer la poule aux œufs d’or pour un concept 100% français qu’ils ne prennent même pas la peine de traduire, histoire de montrer combien cela leur est étranger.

Dans les faits, l’UE ne parle que de résilience (éventuellement avec un « z »), ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Pour résumer, un secteur est résilient si la production en cause est conçue en Allemagne et sous-traitée dans les pays européens à bas coûts de main d’œuvre. C’est dire si l’intégration de l’Ukraine est espérée avec impatience, au nom de la résilience européenne bien sûr.

Vous avez dit « communauté de destin » ? Oui, à condition qu’il y ait en France, pour préserver nos intérêts dans l’UE, une véritable « doctrine de souveraineté » que le Conseil d’État appelle de ses vœux. Ses recommandations en la matière feraient un excellent support de programme politique. « Cette doctrine, qui n’aurait pas vocation à être un document long, consisterait à inviter l’ensemble des acteurs publics à identifier, dans leurs champs de compétences respectifs, les vulnérabilités ou dépendances auxquelles la France est exposée ainsi que les besoins et enjeux pour l’avenir. (…) À cette fin, les ministères pourraient être invités à évaluer, au même titre que les considérations politiques, juridiques ou budgétaires habituelles, le coût en termes de souveraineté et de non-souveraineté des questions soumises à arbitrage ».

Il existe en France de tout temps un « parti » favorable à l’idée de soumettre notre souveraineté à la puissance dominante en Europe, de même qu’il a toujours existé un « parti » qui considère que la morale ou l’idéologie dominante doive prévaloir sur nos intérêts nationaux. Mais cela fait sept siècles que le pouvoir politique cherche à préserver la France de cette guerre civile permanente entre « Guelfes » et « Gibelins », respectivement partisans de la papauté et de l’empire, en proclamant l’indépendance d’un pays libre et souverain.

Le problème, c’est que ce « parti » héritier à la fois de Philipe le Bel, de Richelieu et de Mirabeau, manque aujourd’hui d’une incarnation politique. Il serait dans l’ordre des choses qu’une personnalité de gauche s’en empare en vue de sortir par le haut de l’impasse du tripartisme actuel. Cela suppose certes d’en finir avec les inepties européistes et de renouer avec une tradition républicaine que certains estiment passée de mode. Mais à la lumière de l’incroyable fiasco du prétendu « nouveau front populaire », on se demande s’ils en ont encore la capacité et même l’envie.

* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

 

Quel concept de souveraineté

Quel concept de souveraineté

Dans un entretien au « Monde », le philosophe Gérard Mairet définit le concept de « souveraineté », indissociable de l’histoire européenne et développe les étapes de la théorisation de ce principe.

Dans Qu’est-ce que la souveraineté ? (Folio essais, 352 pages, 9,40 euros), le philosophe Gérard Mairet analyse pourquoi ce concept, qui a autrefois contribué à la construction de l’Europe, représente aujourd’hui un obstacle à l’approfondissement de l’Union.

Dans « La Fable du monde. Enquête philosophique sur la liberté de notre temps » (Gallimard, 2005), vous diagnostiquiez « l’achèvement de la souveraineté ». Mais, loin d’avoir déserté le débat public, le mot « souveraineté » semble aujourd’hui omniprésent…

Il est vrai qu’en 2017, dans son discours à la Sorbonne, Emmanuel Macron a théorisé la « souveraineté européenne », et on entend très souvent aujourd’hui, y compris parmi les membres du gouvernement, évoquer une souveraineté nationale qui serait tantôt alimentaire, numérique ou industrielle. Il s’agit au mieux d’un excès de langage. Dans certains cas, il faut y voir une concession rhétorique faite à un certain discours souverainiste qui milite pour le « retour de la souveraineté ». Il s’agirait, selon ce discours, de rapatrier une souveraineté qui aurait été perdue à cause de l’Europe.

Or rien n’a été perdu : pour faire l’Europe, on n’a pas abandonné la souveraineté, mais on a souverainement et librement décidé d’en déléguer l’exercice, dans certains domaines bien définis, à une entité extérieure. Ainsi, avec le Brexit, le Royaume-Uni a récupéré tout l’exercice de sa souveraineté qu’il avait volontairement délégué, politique malheureuse d’ailleurs. L’Europe n’est pas l’effet d’une captation de la souveraineté des Etats, car rien n’est aliéné. C’est pourquoi il est d’une grande confusion philosophique de parler de « souveraineté de l’Europe ». Des Etats souverains ne peuvent être membres d’une entité elle-même souveraine.

Comment définir la souveraineté ?

La souveraineté, telle qu’elle s’est constituée en théorie et en pratique dans l’Europe moderne, est le levier conceptuel de la division territoriale de l’Europe et de la division subséquente des peuples clos à l’intérieur de frontières définies dans et par la guerre. La division du territoire a consisté à construire des peuples nationaux. Il y a donc un particularisme qu’invente la souveraineté : l’idée du juste n’est pas la même d’un pays à un autre. Le rôle de l’Etat historique est de fermer et de garder ses frontières afin de préserver l’ethos de la nation .

Agriculture–Souveraineté, tarif plancher, clause miroir : des slogans

Agriculture–Souveraineté, tarif plancher, clause miroir : des slogans
Acculé par la crise agricole, le pouvoir sort  de son chapeau des remèdes miracles notamment les mesures phares : la souveraineté, les tarifs plancher et les clauses miroir. Autant de mesures complètement bidons. D’abord la souveraineté totale qui implique la fermeture des frontières ( réclamé par l’extrême droite, l’extrême gauche et les démagos). Il est impossible et ridicule de vouloir produire 100 % des besoins alimentaires. Tout simplement d’abord parce que nous avons besoin de produits alimentaires qu’on ne peut produire en France compte tenu du climat. Ensuite parce que la France est exportatrice de nombreux produits agricoles. De toute manière la fermeture des frontières signifierait aussi la fin des exportations et la misère assurée. Comme à Cuba où le salaire moyen dépasse à peine 30 € par mois.

De la même manière, les tarifs planchers sont une illusion et une grande confusion entre indicateurs de couts et indicateurs de prix. Une mesure qui ne vaudrait que si elle était européenne. Et encore ! L’indicateur de coût constitue un outil d’information pour permettre la négociation. C’est autre chose que de fixer des prix qui renvoient à l’économie administrée. On peut parier que l’Europe n’acceptera jamais ce concept de prix imposés. Au mieux on pourra déboucher sur des indicateurs de goût et des tarifs de référence non imposables comme cela s’est produit dans le secteur des transports marchandises. On est loin des tarifs planchers administrés.

Quant aux clauses miroirs, c’est un miroir aux alouettes. En effet, il s’agit d’imposer nos conditions sanitaires, environnementales et sociales à des pays qui ont un urgent besoin de développement et qui par ailleurs ont par exemple des couts inférieurs de 50 % à 80% à ceux des pays développés ( des salaires de 300 € pour 1500 € dans l’union européenne).

La crise va  donc durer car les pouvoirs publics plongent dans la démagogie tandis que les organisations professionnelles agricoles adoptent des positions corporatistes illusoires. Assurer par exemple un revenu aux agriculteurs n’est qu’un slogan sans approfondissement et pertinence du contenu.

 

Crise agricole :Souveraineté, tarif plancher, clause miroir : du pipeau

Crise agricole :Souveraineté, tarif plancher, clause miroir : du pipeau
Acculé par la crise agricole, le pouvoir sort de son chapeau des remèdes miracles notamment les mesures phares : la souveraineté, les tarifs plancher et les clauses miroir. Autant de mesures complètement bidons. D’abord la souveraineté totale qui implique la fermeture des frontières ( réclamé par l’extrême droite, l’extrême gauche et les démagos). Il est impossible et ridicule de vouloir produire 100 % des besoins alimentaires. Tout simplement d’abord parce que nous avons besoin de produits alimentaires qu’on ne peut produire en France compte tenu du climat. Ensuite parce que la France est exportatrice de nombreux produits agricoles. De toute manière la fermeture des frontières signifierait aussi la fin des exportations et la misère assurée. Comme à Cuba où le salaire moyen dépasse à peine 30 € par mois.

De la même manière, les tarifs planchers sont une illusion et une grande confusion entre indicateurs de couts et indicateurs de prix. Une mesure qui ne vaudrait que si elle était européenne. Et encore ! L’indicateur de coût constitue un outil d’information pour permettre la négociation. C’est autre chose que de fixer des prix qui renvoient à l’économie administrée. On peut parier que l’Europe n’acceptera jamais ce concept de prix imposés. Au mieux on pourra déboucher sur des indicateurs de goût et des tarifs de référence non imposables comme cela s’est produit dans le secteur des transports marchandises.

Quant aux clauses miroirs, c’est un miroir aux alouettes. En effet, il s’agit d’imposer nos conditions sanitaires, environnementales et sociales à des pays qui ont un urgent besoin de développement et qui par ailleurs ont par exemple des couts inférieurs de 50 % à 80% à ceux des pays développés ( des salaires de 300 € pour 1500 € dans l’union européenne).

La crise va donc durer car les pouvoirs publics plongent dans la démagogie tandis que les organisations professionnelles agricoles adoptent des positions corporatistes illusoires. Assurer par exemple un revenu aux agriculteurs n’est qu’un slogan sans approfondissement et pertinence du contenu.

 

Agriculture–Souveraineté, tarif plancher, clause miroir : du pipeau

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Acculé par la crise agricole, le pouvoir sort  de son chapeau des remèdes miracles notamment les mesures phares : la souveraineté, les tarifs plancher et les clauses miroir. Autant de mesures complètement bidons. D’abord la souveraineté totale qui implique la fermeture des frontières ( réclamé par l’extrême droite, l’extrême gauche et les démagos). Il est impossible et ridicule de vouloir produire 100 % des besoins alimentaires. Tout simplement d’abord parce que nous avons besoin de produits alimentaires qu’on ne peut produire en France compte tenu du climat. Ensuite parce que la France est exportatrice de nombreux produits agricoles. De toute manière la fermeture des frontières signifierait aussi la fin des exportations et la misère assurée. Comme à Cuba où le salaire moyen dépasse à peine 30 € par mois.

De la même manière, les tarifs planchers sont une illusion et une grande confusion entre indicateurs de couts et indicateurs de prix. Une mesure qui ne vaudrait que si elle était européenne. Et encore ! L’indicateur de coût constitue un outil d’information pour permettre la négociation. C’est autre chose que de fixer des prix qui renvoient à l’économie administrée. On peut parier que l’Europe n’acceptera jamais ce concept de prix imposés. Au mieux on pourra déboucher sur des indicateurs de goût et des tarifs de référence non imposables comme cela s’est produit dans le secteur des transports marchandises.

Quant aux clauses miroirs, c’est un miroir aux alouettes. En effet, il s’agit d’imposer nos conditions sanitaires, environnementales et sociales à des pays qui ont un urgent besoin de développement et qui par ailleurs ont par exemple des couts inférieurs de 50 % à 80% à ceux des pays développés ( des salaires de 300 € pour 1500 € dans l’union européenne).

La crise va  donc durer car les pouvoirs publics plongent dans la démagogie tandis que les organisations professionnelles agricoles adoptent des positions corporatistes illusoires. Assurer par exemple un revenu aux agriculteurs n’est qu’un slogan sans approfondissement et pertinence du contenu.

 

Economie et Agriculture: Le discours incohérent et hypocrite sur la souveraineté

Economie et Agriculture:  Le discours incohérent et hypocrite sur la souveraineté

 

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais pour des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

 

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés. L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale. C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassé de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace. Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté en fermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € dans d’autres pays.

 

Un exemple de fermeture des frontières celui de Cuba, le modèle de Mélenchon :

En moyenne, le salaire moyen à Cuba est de 30.62 €. Cette donnée est issue de la moyenne des salaires moyens renseignés par les internautes habitant dans le pays. La différence avec le salaire moyen en France est de 98%.

Economie et Agriculture: Le discours hypocrite sur la souveraineté

Economie et Agriculture:  Le discours hypocrite sur la souveraineté

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais pour des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassé de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté en fermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € dans d’autres pays.

Agriculture: Le discours hypocrite sur la souveraineté

Agriculture:  Le discours hypocrite sur la souveraineté

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais pour des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassé de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté en fermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € dans d’autres pays.

Agriculture: une souveraineté forcément limitée

Agriculture:  une souveraineté forcément limitée

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais pour des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassé de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté en fermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € dans d’autres pays.

Economie- Agriculture: l’impossible souveraineté

Economie- Agriculture:  l’impossible souveraineté

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais pour des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassé de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté en fermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € dans d’autres pays.

Agriculture: l’imposible souveraineté

 

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassés de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté enfermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € pour 50 heures en Amérique du Sud

Agriculture : une souveraineté totale impossible

Agriculture : une souveraineté totale impossible

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassés de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté enfermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € pour 50 heures en Amérique du Sud

Agriculture : une souveraineté totale impossible

le sacrifice de l’agriculture pour vendre des avions, des voitures, des armes et des services

Inutile de tourner autour du pot, c’est sciemment que l’agriculture a été sacrifiée et pas pour des motifs écologiques mais des motifs de stratégie économique. L’objectif de l’Europe est depuis longtemps d’accepter les produits agricoles beaucoup moins chers des pays tiers du fait des moindres contraintes sociales, sanitaires et environnementales. En échange, l’Europe et la France vendent des avions, des armes, des voitures, des centrales nucléaires et surtout des services.

L’économie agricole est totalement mondialisée précisément pour permettre l’échange de produits à faible valeur ajoutée comme l’agriculture contre des produits beaucoup plus élaborés.

L’équation est impossible à résoudre. Aucun pays ne peut rétablir une souveraineté totale sur l’agriculture. Il faudrait pour cela sacrifier nos exportations sur les produits industriels et les services très profitables. C’est la spécialisation économique qui l’impose autant que la libéralisation économique mondiale.

C’est à peu de la même manière qu’on s’est débarrassés de la petite industrie peu spécialisée. On ne garde que le haut du panier- et encore avec des délocalisations- pour privilégier nos exportations de haute valeur ajoutée. Une politique en outre voulue par le pouvoir au service des intérêts financiers qui dirigent l’économie. Mais une politique qu’on ne peut bousculer sans remettre en cause les équilibres globaux de notre modèle économique. La crise dépasse le seul champ agricole et affecte de bien d’autres aspects économiques, sociaux, sanitaires, financiers et environnementaux. Des aspects à prendre en compte sauf à tomber dans le simplisme et la démagogie. C’est une chose de reconnaître la situation de l’agriculture, c’est autre chose que de définir une politique cohérente et efficace.

Affirmer qu’on peut retrouver une pleine souveraineté enfermant les frontières en tout cas en contrôlant que les produits sont soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, sociales et sanitaires relèvent de la démagogie. Le rééquilibrage des flux est possible mais la fermeture totale des frontières une illusion dangereuse. Un seul exemple de disparités impossibles à réduire: celui des salaires autour de 1500 € bruts pour 35 heures dans l’agriculture en France et entre 200 et 300 € pour 50 heures en Amérique du Sud

Quelle vraie souveraineté alimentaire pour la France

Quelle vraie souveraineté alimentaire pour la France

Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030. Comment en est-on arrivé là ? La question a été récemment posée dans un rapport de l’Assemblée nationale. En plus du lobbying habituel de la FNSEA et de l’état de crise permanent dans laquelle vivent les agriculteurs et qui rend toute réforme explosive, la question de la souveraineté alimentaire – qui correspond au droit d’un pays à développer ses capacités productives pour assurer la sécurité alimentaire des populations – a joué un rôle clé dans cette dynamique. La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies.

par Harold Levrel
Professeur, économie de l’environnement, AgroParisTech – Université Paris-Saclay dans The Conversation

De quelle souveraineté alimentaire parle-t-on ? Les derniers chiffres de FranceAgrimer montrent que notre « dépendance aux importations » – comme aiment à le répéter les défenseurs d’un modèle intensif – est de 75 % pour le blé dur, 26 % pour les pommes de terre, 37 % pour les fruits tempérés ou 26 % pour les porcs.

Mais ce que l’on passe sous silence, c’est que le taux d’autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur.

D’autres arguments viennent encore se greffer à celui de la souveraineté, dans un monde d’interdépendances : la France serait le « grenier à blé de l’Europe », il faudrait « nourrir les pays du Sud », la France serait « une puissance exportatrice », etc.

Au-delà de l’hypocrisie de certaines de ces affirmations – en effet, les exportations des surplus européens subventionnés ont détruit tout un tissu productif, en Afrique de l’Ouest notamment – il ne s’agit pas là d’enjeux liés à la souveraineté alimentaire, mais d’enjeux stratégiques et politiques liés à la compétitivité de certains produits agricoles français sur les marchés internationaux.

Comprendre : la France est la 6e puissance exportatrice de produits agricoles et agroalimentaires au monde et elle entend bien le rester.

S’il ne faut évidemment pas renoncer aux objectifs de productivité alimentaire nationaux, ces derniers gagneraient à être redéfinis. Car comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des besoins en eau pour produire les aliments, de la dépendance aux énergies fossiles générée par les intrants de synthèse, de l’épuisement de la fertilité des sols lié à la monoculture intensive ou encore des effets du réchauffement climatique ?

Comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des enjeux fonciers, de l’évolution du travail agricole (25 % des agriculteurs sont en passe de partir à la retraite), du gaspillage alimentaire – qui avoisine les 30 % tout de même – des besoins nutritionnels et des habitudes alimentaires de la population ?

La productivité alimentaire doit dorénavant se conjuguer avec d’autres formes de productivité tout aussi essentielles à notre pays :

Les zones humides naturelles ont une certaine capacité à épurer les milieux aquatiques. Sandro Bisotti/Flickr

La cétoine dorée, un coléoptère, est aussi un pollinisateur, au même titre que les abeilles. Jean-Raphaël Guillaumin/Flickr, CC BY-SA
la capacité de rétention d’eau dans les sols,

le renouvellement des pollinisateurs,

le maintien des capacités épuratoires des milieux pour conserver une eau potable,

le renouvellement de la fertilité des sols,

la régulation des espèces nuisibles aux cultures,

ou encore la séquestration du carbone dans les sols.

Or, il est scientifiquement reconnu que les indicateurs de productivité relatifs à ces services baissent depuis plusieurs décennies. Pourtant, ce sont bien ces services qui permettront de garantir une véritable souveraineté alimentaire future.

Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des pratiques agricoles permettent de répondre à ces objectifs de performance plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des rendements élevés.

Les ingrédients de cette diversification sont connus :

Le non-labour est l’une des clés de la diversification agricole. Lutz Blohm/Flickr, CC BY-SA

Les haies permettent de limiter le ruissellement d’eau et rendent plusieurs services agrosystémiques. Jean Balczesak/Flickr, CC BY-NC-ND
augmentation de la rotation des cultures et des amendements organiques,

renoncement aux pesticides de synthèse et promotion de l’agriculture biologique à grande échelle,

réduction du labour,

diversification des semences et recours aux variétés rustiques,

ou encore restauration des haies et des talus pour limiter le ruissellement de l’eau de pluie.

Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les services écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les rendements agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme.

Les sérieux atouts de l’agriculture biologique
Parmi les pratiques de diversification qui ont fait leurs preuves à grande échelle en France, on retrouve l’agriculture biologique. Se convertir au bio, ce n’est pas simplement abandonner les intrants de synthèse.

C’est aussi recourir à des rotations de cultures impliquant des légumineuses fixatrices d’azote dans le sol,utiliser des semences rustiques plus résilientes face aux parasites, des amendements organiques qui nécessitent des couplages culture-élevage, et enfin parier sur la restauration d’un paysage qui devient un allié dans la lutte contre les aléas naturels. La diversification fait ainsi partie de l’ADN des agriculteurs bio.

C’est une question de réalisme économique. Les exploitations bio consomment en France deux fois moins de fertilisant et de carburant par hectare que les exploitants conventionnels, ce qui les rend moins vulnérables à l’évolution du prix du pétrole. En clair, l’agriculture biologique pourrait être la garante de la future souveraineté alimentaire française, alors qu’elle est justement souvent présentée comme une menace pour cette dernière du fait de rendements plus faibles à court terme.

Au regard des éléments mentionnés plus haut, il s’agit évidemment d’un faux procès. Nous sommes autosuffisants et nous avons les réserves foncières qui permettraient de déployer le bio à grande échelle en France, puisque nous sommes passé de 72 % du territoire dédié aux activités agricoles en 1950 à 50 % en 2020. Une petite partie de ces surfaces a été artificialisée tandis que la majorité a tout simplement évolué en friche, à hauteur de 1000 km2 par an en moyenne.

Par ailleurs, le différentiel de rendement entre le bio et le conventionnel se réduit après quelques années seulement : de 25 % en moyenne (toutes cultures confondues) au moment de la conversion, il descend à 15 % ensuite. La raison en est l’apprentissage et l’innovation dont font preuve ces agriculteurs qui doivent en permanence s’adapter aux variabilités naturelles. Et des progrès sont encore à attendre, si l’on songe que l’agriculture bio n’a pas bénéficié des 50 dernières années de recherche en agronomie dédiées aux pratiques conventionnelles.

Relever le niveau de vie des agriculteurs sans éroder le pouvoir d’achat des consommateurs
Mais a-t-on les moyens d’opérer une telle transition sans réduire le pouvoir d’achat des Français ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord évoquer le revenu des agriculteurs. Il est notoirement faible. Les agriculteurs travaillent beaucoup et vivent mal de leur métier.

Or, on oublie souvent de le mentionner, mais le surcoût des produits bio est aussi lié au fait que les consommateurs souhaitent mieux rémunérer les agriculteurs : hors subventions, les revenus des agriculteurs bio sont entre 22 % et 35 % plus élevés que pour les agriculteurs conventionnels.

Ainsi, le consommateur bio consent à payer plus parce que le bio est meilleur pour l’environnement dans son ensemble (eau, air, sol, biodiversité), mais aussi pour que les paysans puissent mieux vivre de leur métier en France sans mettre en danger leur santé.

Par ailleurs, si le consommateur paie plus cher les produits bio c’est aussi parce qu’il valorise le travail agricole en France. Ainsi la production d’aliments bio nécessite plus de main-d’œuvre (16 % du total du travail agricole pour 10 % des surfaces) et est très majoritairement localisée en France (71 % de ce qui est consommé en bio est produit en France).

Cette question du travail est centrale. Moins de chimie, c’est plus de travail des communautés humaines, animales et végétales. C’est aussi plus d’incertitudes, ce qui n’est évidemment pas simple à appréhender pour un exploitant.

Mais il faut rappeler que le discours sur le pouvoir d’achat des français, soi-disant garanti par le modèle hyper-productiviste de l’agriculture française, vise surtout à conforter les rentes de situations des acteurs dominants du secteur agricole. Car les coûts sanitaires et environnementaux de ce modèle sont payés par le contribuable.

Rien que le traitement de l’eau, lié aux pollutions agricoles, pour la rendre potable, coûte entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros par an à l’État. Or, ce que le consommateur ne paie pas au supermarché, le citoyen le paie avec ses impôts. Le rapport parlementaire évoqué plus haut ne dit pas autre chose : la socialisation des coûts et la privatisation des bénéfices liés aux pesticides ne sont plus tolérables.

Une évidence s’impose alors : il semblerait logique que l’État appuie massivement cette filière en vue de réduire les coûts pour les exploitants bio et ainsi le prix pour les consommateurs de produits bio. En effet, cette filière offre des garanties en matière de souveraineté alimentaire à court et long terme, permet de protéger l’eau et la santé des Français, est créatrice d’emplois en France. Il n’en est pourtant rien, bien au contraire.

L’État a promu le label Haute valeur environnementale (HVE), dont l’intérêt est très limité, comme révélé par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’enjeu semble surtout être de permettre aux agriculteurs conventionnels de toucher les aides associés au plan de relance et à la nouvelle PAC, au risque de créer une concurrence déloyale vis-à-vis des agriculteurs bio, d’autant plus que les aides publiques au maintien de l’agriculture biologique ont été supprimées en 2023.

La décision récente de l’État de retirer son projet de taxe sur l’usage des pesticides créé aussi, de facto, un avantage comparatif pour le conventionnel vis-à-vis du bio. Enfin, rappelons que la Commission européenne a pointé à plusieurs reprises que la France était le seul pays européen à donner moins de subventions par unité de travail agricole aux céréaliers bio qu’aux conventionnels.

Ainsi, un céréalier bio français reçoit un tiers de subventions en moins par unité de travail agricole qu’un céréalier conventionnel, alors qu’en Allemagne ou en Autriche, il recevrait 50 % de subventions supplémentaires. En France, l’État renonce aux taxes sur les pesticides tout en maintenant des charges sociales élevées sur le travail agricole, alors que c’est évidemment l’inverse dont aurait besoin la transition agroécologique.

Que peuvent faire les citoyens au regard de ce constat déprimant ? Consommer des produits bio malgré tout, et trouver des moyens de les payer moins cher, grâce par exemple à la vente directe et à des dispositifs tels que les AMAP qui permettent de réduire le coût du transport, de la transformation et de la distribution tout autant que le gâchis alimentaire, les variabilités de la production étant amorties par la variabilité du contenu du panier.

Les agriculteurs engagés pour la transition écologique, de leur côté, peuvent réduire les risques associés aux variabilités naturelles et économiques en créant de nouvelles formes d’exploitations coopératives combinant plusieurs activités complémentaires : élevage, culture, transformation, conditionnement et distribution peuvent être organisés collectivement pour mutualiser les coûts et les bénéfices, mais aussi se réapproprier une part significative de la chaîne de valeur laissée aujourd’hui au monde de l’agro-industrie et de la grande distribution.

Il ne s’agit pas d’une utopie. De nombreux acteurs essaient de faire émerger, malgré les résistances institutionnelles, ces nouvelles pratiques permettant de garantir la souveraineté alimentaire de la France à long terme.

Quelle compatibilité entre démocratie et souveraineté

Quelle compatibilité entre démocratie et souveraineté

Dans son livre « la grande réinitialisation », paru en 2020, le Président du Forum Economique Mondial de Davos, Klaus Schwab, cite (pages 118 et suivantes) une étude fondamentale de Dani Rodrik, économiste à Harvard. Elle concerne la mondialisation. Dani Rodrik démontre que les trois notions suivantes sont incompatibles entre elles : la démocratie, la souveraineté de l’Etat-nation et enfin une mondialisation forte. Seules, deux de ces trois notions peuvent être associées. C’est ce qu’il dénomme le « trilemme de la mondialisation ».

Par Bertrand de Kermel, Président du Comité Pauvreté et Politique dans la Tribune

La démocratie et la souveraineté nationale ne sont compatibles que si la mondialisation est contenue. Si la démocratie et la mondialisation se développent toutes les deux, il n’y a plus de place pour l’État-nation. Enfin, si la mondialisation et l’État-nation prospèrent tous les deux, la démocratie devient intenable !

Par nature, la démocratie ne peut en aucun cas devenir « intenable » et par conséquent la mondialisation doit s’adapter, et pas l’inverse.

Ce n’est pas évident pour tout le monde. Chacun aura noté qu’au sein de l’Union européenne et dans les 27 États, ce « trilemme de la mondialisation » n’est jamais évoqué. Pire, on ne parle jamais de « démocratie », seulement de « souveraineté économique ». Or, sans la démocratie, les peuples perdront mécaniquement leur pouvoir au profit des lobbies.

Ce n’est pas une vue de l’esprit. C’est déjà le cas aux États-Unis. Le Président Macron déclarait lui-même au salon Vivatech en mai 2019 : « Le modèle économique américain n’est plus sous contrôle démocratique » (le journal « l’Opinion » du 16 mai 2019). Ce n’est pas rassurant pour l’Europe.

Ajoutons qu’en présentant un bilan accablant de la mondialisation devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 22 septembre 2020, le Président Macron affirmait que la mondialisation actuelle met en cause à la fois la souveraineté et la démocratie, tout en utilisant les classes moyennes comme « variables » de la mondialisation. Il est clairement impossible de poursuivre la politique européenne sur le commerce extérieur, sans y apporter des aménagements majeurs.

La remise à plat de la politique européenne est incontournable et urgente : deux solutions sont possibles.

Pour ne sacrifier ni la souveraineté ni la démocratie, il faut impérativement « contenir la mondialisation ». Deux solutions sont possibles. Soit régionaliser la mondialisation par grands ensembles cohérents, soit mettre en place des protections intelligentes et équilibrées.

La régionalisation de la mondialisation est la solution proposée par Klaus Schwab, dans son livre, page 123. C’était également la solution proposée (en vain) par Maurice Allais, prix Nobel d’économie, dans sa « lettre aux français » publiée par le journal Marianne en décembre 2009. Elle est lisible là, ou encore en tapant sur votre navigateur : « lettre aux Français : contre les tabous indiscutés ».

Lorsqu’on lit la démonstration de Maurice Allais, on ne peut que constater la justesse de son propos. Ce qu’il craignait s’est produit (saccage de notre industrie, chômage de longue durée pendant 30 ans, inégalités hors de contrôle, etc.).

Maurice Allais démontrait également dans cette « lettre aux français » que le système de régionalisation qu’il préconisait ne constituait pas une atteinte aux pays en développement, bien au contraire.

La deuxième solution pour « contenir la mondialisation » consiste à mettre en place des mesures équilibrées de protectionnisme. Elle est aujourd’hui prônée par… les États-Unis ! Ceux-là mêmes qui ont poussé la planète au néolibéralisme en 1994.

Sous le titre « Les États-Unis dénoncent « une version insoutenable » de la mondialisation » le journal de Montréal du 15 juin 2023 rapporte une interview de Mme Tai, la représente américaine au commerce. Remettant en question certains aspects des théories libérales et de la mondialisation dans sa version actuelle, Madame Tai demande des réformes et des améliorations, précisant : « nous n’avons pas intégré de garde-fous ».

Les « garde fous » évoqués sont ces mesures équilibrées de protectionnisme encore dénommées à Bruxelles : «autonomie stratégique ». C’est ce qui permettra de passer du libre-échange déloyal au « juste-échange ».

Quelle que soit la solution retenue (qui se recoupent) il faut renégocier les accords bilatéraux de libre-échange signés par l’UE, car ces accords constituent « La Loi » de la mondialisation.

Ce sujet doit être médiatisé et débattu pendant la campagne des européennes
Toutes les listes candidates aux européennes devront se positionner clairement sur ce point. Pour ne pas tromper les électeurs, elles devront aussi faire connaître la position du parti européen auquel elles vont adhérer. Sans cette information, les électeurs ne seront pas en état de choisir.

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