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Politique-Le danger du système Poutine sous-estimé

Politique-Le danger du  système  Poutine sous-estimé

Par Nicolas Tenzer, géopolitologue, (enseignant à Sciences Po)

Interview dans « la tribune »
Le 24 février, cela fait  deux ans que la Russie a envahi l’Ukraine. Quel bilan tirez-vous de cette guerre ?

NICOLAS TENZER – En réalité, cela ne fait pas deux ans mais dix ans que dure ce conflit. Dès 2014, la Crimée a été occupée et prétendument annexée – première révision des frontières par la force en Europe, hors Seconde Guerre mondiale, depuis l’annexion des Sudètes par Hitler -, les troupes russes sont entrées dans le Donbass et elles ont fait main basse sur une partie des régions de Donetsk et Louhansk. Déjà, entre 2014 et février 2022, le conflit avait coûté la vie à 14. 000 personnes. Mais la guerre totale lancée par Poutine le 24 février 2022 est un coup de force sans commune mesure, dont le premier bilan – il faut toujours commencer par là – s’établit à partir des quatre catégories de crimes imprescriptibles, massifs et tous documentés commis par les Russes : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crime de génocide et, bien sûr, crime d’agression, qui a permis tous les autres. Toutes les nations civilisées doivent prendre la mesure de ces massacres alors que beaucoup répètent à l’envi, en faisant une moquerie, le « plus jamais ça » entendu après Auschwitz, le Rwanda et Srebrenica… Pour la seule ville de Marioupol, les 50 .000 morts, selon des estimations crédibles, représentent environ 100 fois Oradour-sur-Glane.

Ensuite, nous devons parler sans cesse de l’extraordinaire résistance des Ukrainiens. Leur courage m’a frappé chaque fois que je suis retourné là-bas depuis le 24 février. Ils savent qu’ils ne peuvent pas abandonner, car cela signerait leur arrêt de mort à tous. Cette vaillance et cette conscience historique uniques ne sont pas en contradiction avec un traumatisme profond dont les effets vont perdurer durant des décennies, non seulement pour les combattants, avec les syndromes post-traumatiques classiques, mais aussi pour la population civile qui ne dort plus et dont la possible mort venue du ciel est comme une compagne perpétuelle. Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les témoignages d’enfants, parfois d’à peine 6 ans, qui ont vu les horreurs de la guerre, a fortiori ceux qui ont perdu un père ou une mère, un frère ou une sœur, et qui en parlent avec la maturité d’un adulte. C’est un peuple qui n’aura pas eu d’enfance et qui n’aura plus jamais d’innocence. Aujourd’hui, près de 70 % des Ukrainiens comptent parmi leurs très proches un mort ou un mutilé à vie, qui a perdu une partie de son corps ou de son visage. C’est une situation semblable à celle qu’ont vécue en France les familles après la guerre de 14-18.

Enfin, je retiendrai la conviction des Ukrainiens, notamment des autorités, qu’ils devront à l’avenir ne compter que sur eux-mêmes pour assurer leur sécurité. Ils sont reconnaissants envers les États-Unis et les Européens, sans l’aide desquels ils n’auraient pas tenu. Mais outre la situation humiliante de devoir la demander, en particulier pour le président Zelensky, ils ont aussi ressenti une certaine indifférence des Alliés devant ces dizaines de milliers de vies sacrifiées en raison de la lenteur des livraisons d’armes. Je ne pense pas que ce ressentiment, justifié, reste sans conséquence.

Dans votre ouvrage, vous critiquez la cécité des pays européens face aux intentions de Vladimir Poutine en raison de ce que vous appelez « la perte de l’intelligence du monde », et d’un « mauvais réalisme » de notre diplomatie…

Je le dis aussi bien des Européens que des Américains, et ce ne sont pas tous les pays européens. Les pays baltes, la Pologne, la République tchèque avaient compris. Emmanuel Macron a reconnu dans son discours du 31 mai 2023 à Bratislava qu’on aurait dû les écouter. Mais globalement, nos dirigeants et leurs conseillers ont commis une faute intellectuelle dans l’analyse de la politique internationale, en ne percevant pas la signification profonde de la violation par Poutine du droit international et des crimes de guerre massifs qu’il a ordonnés depuis le début de la seconde guerre de Tchétchénie, puis en Géorgie, en Ukraine en 2014 et en Syrie, qui a été un point de bascule. Quand un État commet autant de crimes, cela signifie quelque chose. Le crime était le message et nous n’avons pas voulu l’entendre. Le fait que des dirigeants aient pu s’asseoir à la même table que Poutine, lui sourire, lui donner l’accolade et le tutoyer me paraît inconcevable. Ils ne comprenaient pas qu’ils se trouvaient devant l’un des pires criminels de l’histoire de l’humanité, au même titre qu’Abou Bakr al–Baghdadi, Ben Laden, Omar el-Béchir au Soudan, ou même un criminel de droit commun comme le mafieux Toto Riina. Quand le réel est vu à travers un pseudo-réalisme, pour parler comme Raymond Aron, l’oubli du crime annonce la faute stratégique. L’échelle des crimes commis est indicatrice d’une menace d’une ampleur inédite. Or, ces dirigeants ont fait de la Russie un régime normal, juste un peu plus « autoritaire », et non pas un régime hors norme par sa volonté de destruction radicale et sa nature totalitaire. Ils ont fait de Poutine une sorte de Bismarck alors qu’ils auraient dû y voir Hitler.

Deuxièmement, en ignorant la volonté du président russe de remettre radicalement en cause l’ordre international, les dirigeants occidentaux ont tenté coûte que coûte d’obtenir une paix illusoire sans voir que cela les affaiblissait et préparait une guerre encore plus terrible et plus compliquée à contrer. N’ayant pas perçu la réalité du régime, ils n’ont pas compris que la notion de négociation, d’accord de paix, de compromis perdait son sens. On l’a vu avec le « reset » lancé en 2009 par Barack Obama et Hillary Clinton, secrétaire d’État à l’époque, et avec l’idée fumeuse d’architecture de sécurité et de confiance – l’usage de ce dernier mot synthétise la faute de perception. Emmanuel Macron, victime lors de la campagne présidentielle de 2017 des Macron Leaks, ce qu’il a rappelé à Poutine lorsqu’il l’a reçu à Versailles, a fait preuve jusqu’à récemment d’une tolérance incroyable envers les attaques de la Russie sur le territoire français, sans beaucoup d’attention à l’égard des personnes ciblées par les attaques russes. Comme s’il fallait à tout prix, selon un mot entendu à l’époque, ne pas « endommager la relation franco-russe ». Nous payons ces fautes au prix fort et, aujourd’hui encore, nous ne sommes que moyennement sérieux.

Si Poutine avait été rationnel en valeur, il aurait poursuivi la politique de coopération avec l’Europe, les États-Unis et les institutions internationales

Les dirigeants occidentaux pensent que les régimes dictatoriaux réfléchissent comme nous selon leurs intérêts, avec une rationalité commune. Or, vous expliquez dans votre livre que c’est faux…

C’est un point important, qui suppose de revoir la distinction entre rationalité en valeur et rationalité instrumentale introduite par Max Weber. La rationalité instrumentale de Vladimir Poutine vise avant tout à atteindre ses objectifs. Il saisit avec beaucoup d’intelligence toutes les opportunités et sait profiter de nos faiblesses. Mais cette rationalité instrumentale est orientée vers un but qui n’est pas rationnel en soi. L’intérêt dont il se réclame est purement idéologique – car il y a bien une idéologie poutinienne même s’il n’existe pas de Manifeste du Parti communiste, de Petit Livre rouge ou de Mein Kampf qui l’explicite. Si Poutine avait été rationnel en valeur, il aurait poursuivi la politique de coopération avec l’Europe, les États-Unis et les institutions internationales. L’Otan comme l’UE avaient tendu la main : rappelons-nous l’Acte fondateur en 1997 entre l’Otan et Boris Eltsine, ou la « Russia First policy » de l’UE. Entre 2000 et 2014, on a privilégié la Russie par rapport aux autres pays en matière de coopération. Même l’agression militaire russe contre la Géorgie en 2008 n’a pas interrompu cette coopération. Moscou a pu bénéficier de prêts du FMI et de la Banque mondiale et d’aides de la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd). Si Poutine avait réellement voulu faire le bonheur de son peuple et développer son économie, il aurait saisi ces opportunités, d’autant qu’il bénéficiait à l’époque d’importants revenus dus au cours élevé des matières premières, notamment le pétrole et le gaz. Or, plutôt que d’investir dans l’éducation, la recherche, les infrastructures, la santé, etc., il a préféré consacrer plus de 7 % du PIB au secteur de la défense malgré une économie qui se situe au niveau de celle de l’Espagne. Il a également affecté plus de 3 milliards de dollars par an au développement d’un réseau de propagande pour diffuser sa vision idéologique et légitimer sa politique d’agression hors de Russie, y compris par des actions ciblées de corruption.

Le rôle joué par l’idéologie dans la politique de Poutine vous semble-t-il sous-estimé ?

Beaucoup d’analystes de politique étrangère n’y prêtent pas plus d’attention qu’aux crimes et aux violations du droit international. Pourtant, comme le remarquait Raymond Aron à propos de l’URSS, sans l’idéologie communiste, la politique russe aurait été complètement différente. Faute d’intelligence ou de lectures, ils n’ont pas voulu comprendre les racines idéologiques du poutinisme, mixture assez indigeste d’eurasianisme, de slavophilie, de nationalisme, d’antisémitisme, de paganisme et de culte de la mort. On raisonne encore comme si les intérêts de la Russie s’inscrivaient dans une continuité historique selon laquelle, si les tsars étaient restés à la tête du pays, ils auraient agi de la même manière. Il y a là la persistance d’une forme de romantisme un peu mièvre, comme une image chromo. Considérer ces mythologies d’une grande Russie, comme d’une Perse millénaire ou d’une Chine éternelle, est non seulement une façon d’essentialiser les pays et de fabriquer la légende d’une prétendue âme des peuples, mais revient aussi à dénier à chaque régime une spécificité. Surtout, cela sert les régimes dictatoriaux car cela noie leurs crimes sous un magma historique.

Cette idéologie russe bénéficie également du relais d’acteurs occidentaux influencés par le Kremlin ?

Concrètement, la corruption intellectuelle d’une grande partie des élites de la classe politique, sans parler des milieux entrepreneuriaux, et d’une partie des milieux universitaires a été massive dans de nombreux pays européens, notamment en France. Cette corruption intellectuelle s’accompagne bien sûr de cadeaux matériels, par exemple lorsque des hommes politiques sont rémunérés pour leurs activités de consultant ou de lobbying. Mener un travail de consultant pour la Russie, la Chine, la Turquie, l’Azerbaïdjan ou le Qatar n’est pas nécessairement illégal au regard du droit français. Certes, la rémunération ne viendra pas directement du Kremlin, mais par le biais d’une société russe – aucune grande entreprise n’est vraiment indépendante du pouvoir politique – ou, plus indirectement, par une entité d’un pays tiers par le détour d’une multitude d’intermédiaires. Or, si vous êtes un ancien ministre, un ancien président, un ancien parlementaire ou un ancien haut fonctionnaire civil ou militaire, cela me paraît poser un problème. Je plaide depuis longtemps pour que la loi l’interdise. Je l’avais préconisé lors de mon audition par la commission de l’Assemblée nationale sur les ingérences étrangères. On devrait au moins encadrer ces pratiques en exigeant une totale transparence, car des individus continuent aujourd’hui à diffuser ouvertement la propagande prorusse en France, profitant de l’absence d’un tel cadre juridique. Cette impunité est intolérable en temps de guerre.

Poutine se pose également en défenseur des valeurs conservatrices comme la famille, la patrie, etc., face à ce qu’il nomme la décadence de l’Occident. Cela peut-il trouver un écho auprès d’un public occidental en mal de repères, qui attendrait l’homme ou la femme providentiel qui réglera tous leurs problèmes ?

Des électeurs proches de l’extrême droite ou de la droite conservatrice peuvent être sensibles à un tel discours qui s’oppose à l’idéologie woke ou au mouvement LGBT. En réalité, ce courant s’inscrit dans l’héritage des traditionalistes français du XVIIIe ou du XIXe siècle, comme Joseph de Maistre ou Bonald, mais aussi dans le régime de Vichy. Or, en Russie, ce n’est qu’un discours. Poutine a été furieux lorsqu’ont éclaté le scandale des orgies sexuelles et l’étalement du luxe des élites au pouvoir qui en disaient long sur le comportement des oligarques et des mafieux entourant le président russe. Poutine lui-même n’est pas le parangon de la défense de la famille propre au conservatisme classique.

Aujourd’hui, la Syrie est devenue un narco-État

Dans votre livre, vous considérez que la guerre en Syrie, qui a fait 1 million de victimes, a été un « point de rupture » dans les relations internationales. Pourquoi?

D’abord parce que le refus d’intervenir du président Obama en 2013, après l’attaque chimique sur la Ghouta, a laissé les mains libres à Poutine. Il a vu que ses supposées lignes rouges étaient un tigre de papier. Même si nul ne peut en avoir la certitude absolue, je pense que, s’il n’y avait pas eu 2013, il n’y aurait pas eu 2014, autrement dit Poutine n’aurait pas osé attaquer l’Ukraine. La réaction des Occidentaux, notamment des Américains, mis à part François Hollande, devant ces crimes massifs a été l’indifférence. Leur poursuite en 2015 et 2016, avec la culmination dans l’horreur en direct qu’ont été le siège puis la prise d’Alep, a été permise par le refus de toute intervention alors même que des généraux, notamment américains, plaidaient en faveur d’une zone de non-survol. Nous avons laissé massacrer une population sous nos yeux, sans réagir. Je me souviens d’Emmanuel Macron disant qu’Assad était l’ennemi du peuple syrien, non celui de la France. Or, quand quelqu’un commet des crimes contre l’humanité, il devient l’ennemi de toutes les nations, en particulier de tous les États parties au statut de Rome de la Cour pénale internationale, même s’il n’y a pas eu pour l’instant d’inculpation du leader syrien pour des raisons juridiques. La propagande suggérait qu’il valait mieux avoir Assad que Daech.

C’est le mythe de la stabilité que vous critiquez dans votre ouvrage ?

C’était le dilemme dans lequel Assad voulait enfermer les Occidentaux, en posant qu’entre lui et Daech il n’y avait rien. Or, c’est lui qui a libéré les djihadistes ayant rejoint l’État islamique et qui a emprisonné et massacré tous ses opposants modérés qu’ils soient musulmans, chrétiens, communistes, athées… Aujourd’hui, la Syrie est devenue un narco-État, premier producteur du captagon, une drogue de synthèse qui représente une menace sécuritaire pour l’ensemble de la région.

Dans votre livre, vous introduisez la notion de mal pour juger les massacres commis par Poutine, passant de Raymond Aron à Hannah Arendt. Qu’entendez-vous par là, car elle n’est pas utilisée dans l’analyse des relations internationales ?

Il est vrai que le mal a, disons, mauvaise presse, parce que cette notion est employée à tort et à travers, notamment par les dirigeants américains, qui ont parlé d’ « empire du mal » et d’« axe du mal », désignant indistinctement des États sans nécessairement déterminer la raison profonde pour laquelle la notion était appliquée. D’une part, le mal est lié à la violation massive, continue et délibérée des règles de base du droit international et à la perpétuation systématique de crimes de masse. Certes, c’est une notion philosophique et morale, mais elle permet de distinguer concrètement le bien et le mal, au regard du droit international et surtout de comprendre les intentions de ces régimes caractérisés par le mal absolu. Ils visent à détruire l’être humain en tant que telle, dans ce qu’il a d’unique. Il y a un moment où on ne peut plus relativiser. Toute guerre est certes horrible, mais certaines le sont plus que d’autres en raison de la destruction absolue qui en est le cœur et le principe. Celle menée par Hitler avait mis en son centre la Shoah. Poutine a martelé sa volonté de détruire complètement la nation ukrainienne. Assad, aidé par Poutine et l’Iran, a voulu détruire le peuple syrien avec sa politique de torture massive et d’extermination radicale de ses opposants. Or, nos politiques et stratèges éprouvent des difficultés à comprendre ce qui est radical et finalement nihiliste. Ils préfèrent enfermer le mal absolu dans le relatif – d’où la tentation de faire de la guerre russe contre l’Ukraine une guerre comme une autre, comme si elle était d’abord classique et territoriale.

D’où votre justification de refuser toute négociation avec Moscou. La Russie doit perdre cette guerre ?

Oui, sinon elle continuera à exercer son emprise, non seulement sur l’Ukraine, mais aussi sur la Géorgie, la Biélorussie, la Syrie, certains États d’Afrique, etc. Que signifierait l’ouverture de négociations ? D’abord une trahison de la parole des dirigeants occidentaux, Macron compris, qui ont assuré que l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine n’étaient pas négociables. Négocier signifierait, in fine, admettre la remise en question des frontières par la force. Ce serait un précédent qui encouragerait la Chine à envahir Taïwan. Comment alors obtenir que les criminels de guerre soient jugés et les dommages de guerre payés, comme l’ont exigé nos dirigeants ? En revanche, avec une capitulation, les Occidentaux seront en position de force pour imposer les termes et le contenu d’un accord, comme ce fut le cas avec l’Allemagne et le Japon après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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Nicolas Tenzer « Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée
stratégique », éd. L’Observatoire, 602 pages, 28 euros.

Covid: Un chiffre largement sous-estimé des contaminations

Covid: Un chiffre largement sous-estimé des contaminations

Alors que le Royaume-Uni fait face à une flambée des cas de Covid-19 liés au variant Omicron, l’épidémologiste Mahmoud Zureik a alerté ce jeudi sur franceinfo sur le fait que  »le chiffre » des contaminations en France « est probablement largement sous-estimé ».

 

La poussée des contaminations liée au variant Omicron peut arriver en France « dans les deux ou trois semaines qui arrivent », a affirmé jeudi 16 décembre sur franceinfo Mahmoud Zureik, professeur en épidémiologie et santé publique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur d’Epi-Phare, alors que le Royaume-Uni est confronté à une flambée des contaminations liées au variant Omicron. 88 376 nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés en 24 heures, un record depuis le début de la pandémie pour le deuxième jour consécutif.

Comment expliquer cette flambée épidémique au Royaume-Uni ?

Mahmoud Zureik : Première raison, c’est la transmissibilité particulièrement élevée d’Omicron. Les données anglaises suggèrent que c’est trois à quatre fois plus transmissible que Delta, alors que le Delta était beaucoup plus transmissible que le variant Alpha et qu’Alpha était encore plus transmissible que le virus originel. Il y a aussi beaucoup de contacts entre l’Afrique et la Grande-Bretagne. Et il y a surtout la capacité de la Grande-Bretagne à chiffrer de manière valable le nombre de cas. Ils font du criblage pour savoir si c’est Delta ou Omicron. Et ils font du séquençage. Ces données-là, ils le font à l’échelle la plus importante dans le monde, autour de 20% des cas. En France, c’est plutôt autour de 4%. Donc ils font 4, 5, 6 fois plus que la France. D’où les chiffres en France, probablement largement sous-estimés.

Est-ce que ce qu’il se passe au Royaume-Uni préfigure de ce qui va nous arriver en France ?

Très probablement. L’année dernière, le variant Alpha c’était en décembre-janvier en Angleterre. Cela nous est arrivé en mars-avril. Le Delta, c’était en juin en Grande-Bretagne, cela nous est arrivé en juillet. Et là, il y a toutes les impressions que cela arrive chez nous avec probablement, vu la transmissibilité, un décalage moins important. Le mois prochain ou même dans les deux ou trois semaines qui arrivent.

La troisième dose peut-elle freiner la poussée de ce variant ?

Je pense qu’il ne faut pas hésiter à prendre le plus rapidement la troisième dose, surtout pour les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Les études sont claires sur le sujet. Un vaccin avec deux injections ne sont pas suffisants. Les vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna, protègent un petit peu de l’infection. Mais par contre, une dose de rappel protège à la fois de l’infection et aussi des formes graves.

Raccourcir le délai entre la deuxième dose et la troisième dose est-il pertinent selon vous ?

L’Agence européenne a validé le délai de trois mois entre la deuxième dose et la dose de rappel. Pourquoi pas. Mais comment faire pour vacciner plus d’un million, deux millions de personnes par jour ? Il y a aussi des questions de logistique difficilement surmontables. Et surtout, ce sont les sujets âgés, les personnes à risques qui doivent être prioritaires pour recevoir la troisième dose afin de les protéger.

Le risque chinois sous-estimé

Le risque chinois sous-estimé

 

Si elle reconnaît que le nouveau président a maintenu les sanctions économiques de son prédécesseur, la juriste Isabelle Feng met en garde, dans une tribune au « Monde », contre la naïveté d’une stratégie multilatérale dont Pékin pourrait être le principal bénéficiaire.

Tribune.

 

 Le jour même où Joe Biden s’est installé à la Maison Blanche, le 20 janvier, les trois géants chinois de télécoms – China Mobile, China Telecom et China Unicom –, fraîchement exclus de la Bourse de New York parce qu’accusés d’être liés à l’armée chinoise, ont demandé au nouveau président de revenir sur cette décision, dictée par un décret signé par Donald Trump. D’autres sociétés chinoises, comme Huawei, Wechat ou Tiktok, également dans le collimateur de Washington, nourrissaient le même espoir, à savoir que l’administration Biden « ferait preuve de rationalité et de bon sens », selon les termes de l’agence Xinhua, la voix officielle de Pékin.

Deux mois plus tard, tout indique que Joe Biden, l’anti-Trump déclaré, suit fidèlement les lignes tracées par son prédécesseur dans les relations avec le régime communiste de Pékin. Non seulement le réchauffement de la relation bilatérale n’a pas eu lieu, mais elle est même sur le point de chuter à une température aussi glaciale que l’hiver d’Alaska où, lors de la première rencontre sino-américaine de l’ère Biden, le 18 mars, les deux pays ont pris le monde entier à témoin de leur profonde hostilité réciproque.

Certes, le 26 janvier, M. Biden avait retiré discrètement le règlement proposé par M. Trump qui imposait aux universités de divulguer les liens financiers avec les Instituts Confucius, équivalents chinois des Alliances françaises, et dont la mission est d’accroître l’influence de Pékin à travers le monde. Mais un sondage du Pew Research Center montre que l’image de la Chine, gravement abîmée par la pandémie, est plus négative que jamais.

Certes, le 11 février, veille du Nouvel An lunaire, M. Biden a ravi les deux plates-formes chinoises TikTok et WeChat en ordonnant la suspension des actions en justice engagées par l’administration Trump, qui les soupçonnaient d’espionnage. Mais, quatre jours plus tôt, le 7 février, le nouveau chef d’Etat américain avait affirmé que son homologue chinois « n’a pas une once de démocratie en lui ».

Certes, le 12 mars, un juge fédéral américain a donné raison à Xiaomi, fabricant chinois de smartphones, en le retirant temporairement de la liste noire des « entreprises militaires communistes chinoises » édictée dans les dernières heures du mandat de M. Trump. Mais ce même jour, le géant équipementier des télécoms Huawei s’est vu confirmé comme « menace pour la sécurité nationale » par le Federal Communication Commission, ce qui revient à l’exclure du marché américain.

Le risque chinois sous-estimé

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Si elle reconnaît que le nouveau président a maintenu les sanctions économiques de son prédécesseur, la juriste Isabelle Feng met en garde, dans une tribune au « Monde », contre la naïveté d’une stratégie multilatérale dont Pékin pourrait être le principal bénéficiaire.

Tribune.

 

 Le jour même où Joe Biden s’est installé à la Maison Blanche, le 20 janvier, les trois géants chinois de télécoms – China Mobile, China Telecom et China Unicom –, fraîchement exclus de la Bourse de New York parce qu’accusés d’être liés à l’armée chinoise, ont demandé au nouveau président de revenir sur cette décision, dictée par un décret signé par Donald Trump. D’autres sociétés chinoises, comme Huawei, Wechat ou Tiktok, également dans le collimateur de Washington, nourrissaient le même espoir, à savoir que l’administration Biden « ferait preuve de rationalité et de bon sens », selon les termes de l’agence Xinhua, la voix officielle de Pékin.

Deux mois plus tard, tout indique que Joe Biden, l’anti-Trump déclaré, suit fidèlement les lignes tracées par son prédécesseur dans les relations avec le régime communiste de Pékin. Non seulement le réchauffement de la relation bilatérale n’a pas eu lieu, mais elle est même sur le point de chuter à une température aussi glaciale que l’hiver d’Alaska où, lors de la première rencontre sino-américaine de l’ère Biden, le 18 mars, les deux pays ont pris le monde entier à témoin de leur profonde hostilité réciproque.

Certes, le 26 janvier, M. Biden avait retiré discrètement le règlement proposé par M. Trump qui imposait aux universités de divulguer les liens financiers avec les Instituts Confucius, équivalents chinois des Alliances françaises, et dont la mission est d’accroître l’influence de Pékin à travers le monde. Mais un sondage du Pew Research Center montre que l’image de la Chine, gravement abîmée par la pandémie, est plus négative que jamais.

Certes, le 11 février, veille du Nouvel An lunaire, M. Biden a ravi les deux plates-formes chinoises TikTok et WeChat en ordonnant la suspension des actions en justice engagées par l’administration Trump, qui les soupçonnaient d’espionnage. Mais, quatre jours plus tôt, le 7 février, le nouveau chef d’Etat américain avait affirmé que son homologue chinois « n’a pas une once de démocratie en lui ».

Certes, le 12 mars, un juge fédéral américain a donné raison à Xiaomi, fabricant chinois de smartphones, en le retirant temporairement de la liste noire des « entreprises militaires communistes chinoises » édictée dans les dernières heures du mandat de M. Trump. Mais ce même jour, le géant équipementier des télécoms Huawei s’est vu confirmé comme « menace pour la sécurité nationale » par le Federal Communication Commission, ce qui revient à l’exclure du marché américain.

Le risque chinois sous-estimé

Le risque chinois sous-estimé

 

Si elle reconnaît que le nouveau président a maintenu les sanctions économiques de son prédécesseur, la juriste Isabelle Feng met en garde, dans une tribune au « Monde », contre la naïveté d’une stratégie multilatérale dont Pékin pourrait être le principal bénéficiaire.

Tribune.

 

 Le jour même où Joe Biden s’est installé à la Maison Blanche, le 20 janvier, les trois géants chinois de télécoms – China Mobile, China Telecom et China Unicom –, fraîchement exclus de la Bourse de New York parce qu’accusés d’être liés à l’armée chinoise, ont demandé au nouveau président de revenir sur cette décision, dictée par un décret signé par Donald Trump. D’autres sociétés chinoises, comme Huawei, Wechat ou Tiktok, également dans le collimateur de Washington, nourrissaient le même espoir, à savoir que l’administration Biden « ferait preuve de rationalité et de bon sens », selon les termes de l’agence Xinhua, la voix officielle de Pékin.

Deux mois plus tard, tout indique que Joe Biden, l’anti-Trump déclaré, suit fidèlement les lignes tracées par son prédécesseur dans les relations avec le régime communiste de Pékin. Non seulement le réchauffement de la relation bilatérale n’a pas eu lieu, mais elle est même sur le point de chuter à une température aussi glaciale que l’hiver d’Alaska où, lors de la première rencontre sino-américaine de l’ère Biden, le 18 mars, les deux pays ont pris le monde entier à témoin de leur profonde hostilité réciproque.

Certes, le 26 janvier, M. Biden avait retiré discrètement le règlement proposé par M. Trump qui imposait aux universités de divulguer les liens financiers avec les Instituts Confucius, équivalents chinois des Alliances françaises, et dont la mission est d’accroître l’influence de Pékin à travers le monde. Mais un sondage du Pew Research Center montre que l’image de la Chine, gravement abîmée par la pandémie, est plus négative que jamais.

Certes, le 11 février, veille du Nouvel An lunaire, M. Biden a ravi les deux plates-formes chinoises TikTok et WeChat en ordonnant la suspension des actions en justice engagées par l’administration Trump, qui les soupçonnaient d’espionnage. Mais, quatre jours plus tôt, le 7 février, le nouveau chef d’Etat américain avait affirmé que son homologue chinois « n’a pas une once de démocratie en lui ».

Certes, le 12 mars, un juge fédéral américain a donné raison à Xiaomi, fabricant chinois de smartphones, en le retirant temporairement de la liste noire des « entreprises militaires communistes chinoises » édictée dans les dernières heures du mandat de M. Trump. Mais ce même jour, le géant équipementier des télécoms Huawei s’est vu confirmé comme « menace pour la sécurité nationale » par le Federal Communication Commission, ce qui revient à l’exclure du marché américain.

Coronavirus : L’impact économique sous-estimé

Coronavirus : L’impact économique sous-estimé

Comme d’autres responsables nationaux, le ministre de l’économie répand un discours optimiste en minimisant complètement l’effet de la crise sur la croissance. Il déclare notamment «la France n’y perdra pas beaucoup». «Notre évaluation, c’est que l’impact du Brexit sur l’économie française sera de 0,1 point de notre richesse nationale en 2021», a poursuivi le ministre de l’Économie sur Franceinfo, cette semaine. «C’est 0,1 point de trop mais ce n’est pas grand-chose au regard de ce que cela va coûter aux Britanniques, et surtout, nous saurons faire face.» (Référence sans doute au très discutable patrimoine français!)

 

Il s’agit d’une contrevérité évidente puisque la perte de croissance sera autour de 9 % pour le PIB en 2020 et qu’il n’y aura qu’un petit rattrapage de 4 à 5 % de la croissance en 2021. Il faudra attendre 2023 pour retrouver le niveau de 2019. En outre,  le bilan ne peut se limiter à une évaluation de perte de la richesse nationale. Il faudra prendre en compte aussi le nombre de faillites, l’augmentation du chômage et la croissance de la pauvreté. Bien entendu,  il faudra aussi prévoir les conditions d’amortissement des 500 milliards supplémentaires d’endettement qui ont été nécessaires en 2020 pour soutenir les ménages et les entreprises. L’endettement est en effet passé de 100 % en 2019 à 120 % du PIB  en 2020.

 

 

Coronavirus: un coût de la crise à 110 milliards d’euros très sous-estimé

Coronavirus: un coût de la crise à 110 milliards d’euros très sous-estimé

Une nouvelle fois le gouvernement français revoit le montant de la facture du Coronavirus. Il y a encore quelques jours, le ministère des finances annonçait un cout de 50 milliards aujourd’hui réévalué à 110 milliards. Un calcul tout à fait approximatif sans doute davantage fait pour rassurer la commission européenne que pour tenir compte des réalités. En effet parallèlement , le gouvernement revoit aussi sa perspective de croissance avec une diminution de 8 % du PIB. En se fondant sur cette hypothèse( la vérité c’est que la baisse du PIB sera plus proche de 15 %) la perte de richesse nationale sera déjà de près de 200 milliards. Comme le taux de prélèvements obligatoires est d’environ 50 % en France, la perte de fiscalité sera de 100 milliards

Mais il faudra aussi compter  les dépenses supplémentaires. Celles destinées au soutien des entreprises, ou soutien du pouvoir d’achat des ménages et aux financements sanitaires. Un enjeu de plusieurs centaines de milliards. Les calculs: du gouvernement et de Bercy ne paraissent pas très sérieux. Certes des incertitudes pèsent mais en se rapprochant de la vérité on part d’un constat objectif qui permet d’envisager des orientations adaptées. Alors qu’au contraire les projections fantaisistes débouchent nécessairement sur des orientations mal adaptées aux enjeux. Difficile de savoir à quel jeu joue  exactement le gouvernement et en particulier le ministre du budget. D’une certaine façon le ministre du budget, Gérald Darmanin  avoue qu’il est un peu dans le brouillard :

“On en est à environ 110 milliards”, a dit une source au ministère des Finances. Une deuxième source a confirmé ce montant, de même que Gérald Darmanin dans une interview publiée sur son site par le quotidien La Croix.

“Pour la suite, personne ne peut dire avec certitude si ces 110 milliards suffiront”, souligne le ministre de l’Action et des Comptes publics. “Le gouvernement n’est pas dans l’idéologie, il est prêt à s’adapter et à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire.”

Les pertes de recettes fiscales seraient seulement  désormais estimées à 43 milliards d’euros, soit six milliards de plus que jeudi, et le mécanisme public d’indemnisation du chômage partiel devrait coûter 24 milliards, soit quatre milliards de plus que prévu la semaine dernière. Un chiffre global évidemment totalement ridicule. En effet Mardi, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé que la contraction de l’économie française cette année devrait atteindre 8% contre 6% estimé auparavant.

Coronavirus: coût largement sous-estimé » (Sénat)

Coronavirus: coût largement sous-estimé » (Sénat)

Dans une note, le président Vincent Eblé (groupe socialiste et républicain) et le rapporteur général Albéric de Montgolfier (LR) pointent notamment un « coût plus important qu’estimé des mesures de soutien », comme le dispositif de chômage partiel, mais aussi des « pertes de recettes fiscales probablement très supérieures aux estimations du gouvernement » dans le budget rectificatif adopté mi-mars.

Les deux sénateurs s’inquiètent particulièrement « de la situation financière des collectivités territoriales, d’ores et déjà confrontées à d’importantes pertes de ressources » via les moindres rentrées fiscales, et appellent le gouvernement « à des mesures de soutien spécifique ».

Parmi les coûts sous-estimés, la note cite notamment la baisse des recettes d’impôt sur les sociétés, attendues en repli brut de 3,3 milliards d’euros par rapport au budget initial pour 2020. Selon le Sénat, il est « probable » que cette baisse soit « bien plus importante ».

Selon ses calculs, un recul du PIB de 6%, qui correspondrait à deux mois de confinement selon l’Insee, aboutirait à un manque à gagner de 13,4 milliards d’euros.

De même, les recettes de TVA, attendues par le gouvernement en baisse de 3 milliards d’euros, seraient dans ce scénario amputées d’environ 11,2 milliards d’euros.

Par ailleurs, les sénateurs relèvent que l’Etat actionnaire devrait toucher moins de dividendes, suspendus par de nombreuses entreprises. La perte de ceux du groupe Engie va ainsi représenter « une perte de recettes de 450 millions d’euros en 2020″.

Et la chute des marchés financiers menace « de fragiliser fortement plusieurs entreprises détenues partiellement par l’État, à l’instar d’Air France ou de Renault », craignent les sénateurs. Ils ont toutefois évalué que l’Etat pouvait mobiliser rapidement 5,8 milliards d’euros pour soutenir ses entreprises via des opérations en capital.

Malgré cette probable hausse de la dépense publique, les sénateurs regrettent que le plan du gouvernement repose « très majoritairement sur des mesures de trésorerie et de garantie des prêts, plutôt que sur des outils d’absorption immédiate des pertes ou de recapitalisation du secteur privé par la puissance publique ».

Ils comparent notamment le choix du gouvernement à celui de l’Allemagne, qui a débloqué 50 milliards d’euros dans un fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants, contre 1,7 milliard à ce jour en France.

 

Islamisme : Macron sous –estime la situation (Xavier Bertrand) »

Islamisme : Macron sous –estime la situation (Xavier Bertrand) »

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Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand  accuse le locataire de l’Elysée d’avoir « perdu deux ans » dans la lutte contre l’islam politique. (Interview JDD extraits.)

 

Que pensez-vous du discours d’Emmanuel Macron après l’attaque de la préfecture de police à Paris?
C’était un discours fort, nommant clairement « l’hydre islamiste ». Mais ce sont surtout d’actes forts que nous avons besoin. Il faut mettre un coup d’arrêt à la propagation de l’islam politique. Ce qui se joue, c’est la cohésion républicaine. Sur ce sujet, nous avons tous péché par ignorance, naïveté ou lâcheté. C’est un échec collectif. Les provocations des radicaux, les intimidations et les attentats remettent en question notre mode vie. Pour tout cela, ce doit être l’affaire du président de la République.

Faut-il une « société de vigilance », comme Macron le souhaite?
Attention à ce terme. Que cela ne se traduise pas par de la méfiance à l’égard de l’ensemble de nos compatriotes musulmans. C’est à l’Etat de protéger, d’agir et d’être implacable. Il peut mobiliser la société, mais la responsabilité de l’État et de son chef ne se délègue pas et ne se partage pas.

 

La « société de la vigilance » ne désigne-t-elle pas comme suspects tous les musulmans?
On n’a pas le droit de confondre les islamistes et l’ensemble des musulmans. Je m’opposerai fermement à tout amalgame de ce type. Et rappelons aussi que la France n’est pas islamophobe. Nos ennemis, c’est l’islam politique, la radicalisation et le terrorisme. Une laïcité forte protège chacun dans l’exercice de sa liberté de conscience. Quant aux signalements auxquels fait allusion le Président, ces trois dernières années 70.000 ont été faits aux autorités pour de supposés cas de radicalisation. Quelles suites ont été données? Bien souvent le problème est là. L’islam politique est un danger majeur qui remet en question les fondements de notre société. Mais cela n’a clairement pas été la priorité d’Emmanuel Macron jusque-là, parce que ce n’est pas sa grille de lecture de la société. Nous avons perdu deux ans. L’islam politique, lui, a continué à avancer.

 

Quelle est sa « grille de lecture »?
Concernant la place de la religion dans la société, un responsable politique est plutôt libéral ou plutôt républicain. Emmanuel Macron est plutôt libéral, moi je suis fermement républicain. L’islam doit s’adapter à la France, pas le contraire. Au fond, jusqu’à cette semaine, il ne mesurait pas à quel point la situation est grave et que les intégristes ont une stratégie claire : provoquer une guerre des civilisations. On est en guerre, monsieur le Président. Alors il faut changer. N’oublions pas, aussi, de tarir la source de recrutement. Rien ne peut excuser qu’on prenne les armes contre ses compatriotes. Rien. Comme Manuel Valls, je refuse le principe d’excuse sociale. Mais dans trop de quartiers il est facile pour les radicaux de recruter. Nous devons sortir nos concitoyens de la misère et de la colère. Cela passe par le retour de l’autorité, des services publics, de l’emploi, de la République sous toutes ses formes.

 

 

La déforestation en Amazonie a doublé en un an, une catastrophe mondiale

 

 

Une véritable catastrophe mondiale en Amazonie avec d’innombrables incendies dont les fumées ont recouvert  un territoire presque aussi grand que la France. Une situation d’autant plus tragique que le président brésilien n’a pas pris des moyens à temps  d’éteindre les feux, pire qu’il se dit incapable de mettre fin à cet embrasement qui va priver la planète  d’une partie de son poumon.

La déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 93% au cours des neuf premiers mois de 2019, par rapport à la même période l’an dernier. Au total, 7 853 km2 ont été déboisés, bien au-dessus des 4 075 km2 enregistrés entre janvier et septembre 2018, selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE) qui a publié ces chiffres vendredi 11 octobre. Sur l’ensemble de l’année 2018, la déforestation avait concerné 4 947 km2. Cela pourrait atteindre 10 000 km2 en 2019.

 

Au cours du seul mois de septembre, 1 447 km2 ont été déboisés, soit une hausse de 96% par rapport à septembre de l’année dernière. En août, 1 700 km2 de forêt ont disparu. Les chiffres de la déforestation se situaient début 2019 dans la moyenne des dernières années, jusqu’à une hausse significative à partir de juin. Selon les experts, la déforestation pourrait atteindre 10 000 km2 en 2019, une première depuis 2008.

Pour les défenseurs de l’environnement et les spécialistes de l’Amazonie, cette recrudescence s’explique par la pression exercée sur la forêt par les bûcherons et éleveurs de bétail, encouragés par les prises de position du président d’extrême droite Jair Bolsonaro qui prône l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées.

 

Croissance zone euro : un potentiel sous-estimé

Croissance  zone euro : un potentiel sous-estimé

(Benoit Coeuré )

 

Benoit Coeuré de la banque de France, membre de la BCE, estime que la zone euro dispose encore de capacités de production qui pourraient gonfler la croissance. En 2017,  les bons indicateurs se sont diffusés à la plupart des secteurs et se sont généralisés à l’ensemble des Etats membres.  La zone euro a profité du redémarrage de l’économie mondiale. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce mondial a augmenté de près de 3,6 % l’an passé, en volume. Les échanges de marchandises ont nettement rebondi par rapport à 2016 (1,3 %), tirés par la demande américaine et chinoise. D’après les prévisionnistes, la tendance devrait se poursuivre en 2018, où la croissance de la zone euro devrait s’établir à 2,1 %, selon la Commission européenne.  Il se pourrait que les capacités de production aient été moins affectées par la crise que ce qui était estimé jusqu’ici, ce qui se traduit donc maintenant par une augmentation moins importante que prévu. « Si on révise à la hausse les estimations de croissance potentielle dans la zone euro, on révise aussi à la hausse la cible qui devrait être celle de la politique monétaire (…) et le taux d’intérêt d’équilibre pourrait être plus élevé que ce qu’on pensait », a-t-il expliqué. Si cette théorie se vérifie, cela « donne de l’espoir » parce que « cela veut dire qu’on n’a pas besoin de mettre l’économie en surchauffe, d’avoir des périodes longues de croissance supérieure à son niveau potentiel si on veut corriger les effets de la crise », a-t-il poursuivi. Corollaire de cette démonstration, le stimulus appliqué actuellement pourrait être plus généreux que prévu et par conséquent un resserrement de la politique monétaire n’empêcherait pas la BCE de soutenir l’inflation. Il a cependant précisé que ce constat ne constituait « pas du tout un message sur l’orientation à court terme de la politique monétaire » de la BCE. A ses yeux, cela justifie le fait que la BCE mène une politique monétaire très accommodante ainsi que son choix d’avoir une politique monétaire « très accommodante pendant une longue période ».

Le président de la BCE Mario Draghi a estimé fin février que malgré une croissance économique robuste, la zone euro pourrait connaître une sous-utilisation des capacités plus importante que prévu qui ralentit temporairement le redressement de l’inflation.

Terre : un réchauffement sous-estimé par le GIEC

Terre : un réchauffement sous-estimé par le GIEC

Patrick Brown et Ken Caldeira, climatologues à l’Institut Carnegie de l’université de Stanford en Californie, estiment que « le réchauffement climatique sera probablement plus important » que les pires modèles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Les deux climatologues de l’université de Stanford notent que les modèles les plus pessimistes, qui supposent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre tout au long du siècle, ont des projections floues. Ils tablent sur une augmentation des températures entre 3,2 et 5,9 degrés d’ici 2100 par rapport à la période préindustrielle. Afin de réduire cette fourchette, l’étude introduit dans les modèles des données liées à l’observation par satellite de l’énergie solaire absorbée ou renvoyée par la Terre. En se fondant sur ces observations, elle « élimine la partie basse » de ces estimations, concluant que « le réchauffement le plus probable est d’environ 0,5°C plus important que ce que suggère le modèle brut » du Giec concerné, résume le communiqué de Carnegie. L’Accord de Paris de 2015 prévoit de limiter en deçà de +2°C la hausse moyenne de la température mondiale par rapport aux niveaux d’avant la Révolution industrielle, voire 1,5°C. Mais pour les climatologues Patrick Brown et Ken Caldeira, il va falloir multiplier les efforts pour y parvenir. Nos résultats indiquent que parvenir à n’importe quel objectif de stabilisation de la température mondiale nécessitera des réductions plus importantes des émissions de gaz à effet de serre que celles précédemment calculées. A ce stade, le monde a gagné près de 1°C par rapport à la période préindustrielle, selon les scientifiques. Cela a suffi à provoquer davantage de précipitations, un rétrécissement de la banquise, une acidification des océans et augmentation de leur niveau moyen.

Sortie de l’euro : un coût très sous-estimé de 30 milliards par an

Sortie de l’euro : un coût très sous-estimé de 30 milliards par an

 

Le gouverneur de la Banque de France considère que la sortie de l’euro par la France se traduirait par un coût  élevé pour l’économie et des finances publiques françaises. Il avance le chiffre de 30 milliards supplémentaires par an  pour le coût de la dette. Un  chiffre sans doute assez approximatif et très sous-estimé. En effet on estime qu’une monnaie nationale subirait une dévaluation de l’ordre de 20 % par rapport à l’euro ( ce que reconnaît même le Front National mais sans indiquer les conséquences pour le pouvoir d’achat et les finances publiques). Mécaniquement la dette augmenterait d’autant à moins que les créanciers n’acceptent que la France fassent partiellement  défaut sur une partie de l’endettement comme en Grèce. Mais dès lors  compte tenu des risques les taux d’intérêt s’envoleraient bien au-delà des 1,5 % d’augmentation qu’évoque le gouverneur de la Banque de France. La France ne peut vivre sans emprunter non seulement pour rembourser les intérêts de la dette mais aussi pour assurer le fonctionnement de l’État ( budget, retraite, sécu, Unedic notamment). Sans parler de grandes entreprises en graves difficultés financières comme EDF ou la SNCF. On sait par exemple que le seul budget présente un déficit de l’ordre de 3 % par an. Un déficit qu’il faut bien combler en empruntant 60 milliards supplémentaires. Par ailleurs, il est clair que les différentes mesures complètement démagogiques proposées par le Front national créeraient un climat d’instabilité qui provoquerait une hausse considérable des taux d’intérêt. Du coup, l’estimation du gouverneur de la Banque de France paraît complètement sous-estimée. Certes l’évaluation est difficile mais il faudrait parler plutôt de 300 milliards la première année et non de 30 milliards.  L’euro est « une arme dans la compétition internationale », a déclaré lundi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, indiquant qu’une sortie de la monnaie unique se traduirait par un coût élevé pour les finances publiques françaises.  « Si nous étions tout seuls (…), nous serions désarmés face à la spéculation des marchés financiers (…) et face aux pressions américaines sur le dollar », a affirmé le banquier central, interrogé sur France Inter sur les conséquences d’une éventuelle sortie de l’euro, défendue notamment par la candidate du Front National à l’élection présidentielle, Marine Le Pen. Sans l’euro, le financement de la dette publique française coûterait plus de 30 milliards d’euros d’intérêts supplémentaires par an, a également avancé M. Villeroy de Galhau, qui montait au créneau pour défendre l’existence de la monnaie unique, mise sur les rails par le Traité de Maastricht qui fête cette année ses 25 ans. Ce montant représente « l’équivalent du budget annuel de Défense de la France, ce budget que l’on veut renforcer. (…) Donc l’euro, c’est une forme de protection », a-t-il argué. Enfin, « les taux d’intérêt, depuis que nous avons l’euro, ont baissé d’environ 1,5% », a-t-il défendu, rappelant leur importance dans la fixation de ceux des prêts immobiliers et des crédits aux entreprises.

La Banque mondiale sous-estime la crise en Chine

La Banque mondiale sous-estime la crise en Chine

La banque mondiale (comme la plupart des grandes institutions) considère que la situation en Chine n’est pas dramatique puisqu’on assiste à une mutation d’une économie d’exportation vers une économie de consommation. Sans doute faut-il voir là dans cette analyse de cette institution le souci de rassurer les acteurs et les investisseurs internationaux. La vérité c’est que la consommation en Chine est loin d’avoir repris le rôle des exportations puisque les importations en février ont également baissé de 14 %. En cause notamment une énorme crise de l’endettement. À cela va s’ajouter la décision de la Chine de dans les secteurs en développement. Pas de quoi vraiment relancer la consommation intérieure. Pour autant la Chine n’est pas à elle seule responsable du tassement économique mondial ; la baisse de ses exportations provient essentiellement de la diminution de la demande dans la plupart des zones économiques mondiales. La baisse de plus de 25 % des exportations chinoises en février témoigne à l’évidence du net tassement de la croissance mondiale. Cette régression historique depuis 2009 rend compte de la crise générale de la demande dans la plupart des pays  La Chine joue évidemment un rôle essentiel dans l’économie internationale puisqu’elle seule  utilise environ la moitié du pétrole, du ciment et de l’acier au plan mondial. S’y ajoute une énorme crise d’endettement qui bouscule d’ailleurs tous les marchés financiers. Conséquence l’industrie manufacturière se contracte depuis plus d’un an. Le cabinet Caixin-Markit, qui calcule de façon indépendante son propre indice, et prend davantage en considération les petites et moyennes entreprises, a établi son propre PMI à 48,0 pour février, le plus bas depuis cinq mois, selon un communiqué publié mardi. L’absence d’accélération de l’activité se voit dans la faiblesse du commerce et dans la dégringolade des prix des matières premières. La contraction des importations en provenance de Chine et d’autres grands émergents ont pesé sur les exportations des pays avancés et ralenti d’un demi-point, en 2015, la progression du PIB de la zone OCDE. La faiblesse de la demande est, de l’avis de l’institution, un des facteurs principaux des bas prix des matières premières, pétrole en tête. La reprise dans la zone euro reste des plus laborieuses. La croissance a été révisée de 0,4 point en moyenne à + 1,4 % en 2016 et de 0,2 point à + 1,7 % en 2017.  De fait, la Chine a enregistré en 2015 sa croissance la plus faible depuis un quart de siècle. La seconde économie mondiale a vu son PIB croître de 6,9%, contre 7,3% l’année précédente. Certains économistes estiment même que ces chiffres sont largement surévalués. De ce fait  les ajustements structurels se feront notamment par une suppression massive d’emplois dans les secteurs en surproduction. Cependant ces licenciements massifs  risque de fragiliser la société chinoise voire même de créer des mouvements sociaux. Le pays devra reconvertir des aides financières qui maintiennent artificiellement en vie des secteurs déficitaires pour les réorienter vers les  travailleurs licenciés et  vers les secteurs plus productifs. En attendant la demande intérieure ne compense pas la baisse des exportations puisqu’en février la diminution ressort à 13,8%. Preuve de l’atonie de la demande chinoise : les ventes de voiture par exemple, ont baissé de 3,7%, selon l’association CPCA des fabricants de véhicules passagers.

Croissance mondiale: un repli sous-estimé par les médias

 Croissance mondiale: un repli sous-estimé par les médias  

 

Peu  de médias traitent traitent en France du repli de la croissance mondiale en novembre. .A la Une de ce vendredi,  c’est la coupe Davis, Nabila, la photo de Hollande-Gayet, les matchs de foot truqués .  Bref c’est le week-end à la française qui commence désormais le vendredi. Pourtant les indicateurs de l’économie mondiale sont inquiétants. Sans doute ne faut-il pas détériorer davantage la confiance (et celle  les annonceurs !) alors on fait l’impasse. On reparlera d’économie plus tar d. Pourtant les chiffres sont mauvais aux Etats Unis avec le chômage et l’inflation.  En Chine, l’indice PMI HSBC/Markit du secteur manufacturier a enregistré une croissance nulle en novembre à 50,0 contre 50,4 en octobre, selon une enquête menée auprès des directeurs d’achat. En zone euro La croissance a ralenti, atteignant même son plus bas niveau en un an et demi, ce qui ravive le spectre d’un retour à la contraction dans la région, a indiqué jeudi le cabinet Markit qui publie l’indice PMI. Le PMI composite de la zone euro s’est établi à 51,4 en novembre contre 52,1 en octobre. Lorsqu’il dépasse les 50 points, cela signifie que l’activité progresse tandis qu’elle se replie s’il est inférieur à ce seuil.  La croissance de l’activité du secteur privé allemand a ralenti en novembre à son rythme le plus faible en seize mois avec la stagnation de l’industrie manufacturière et le moindre dynamisme des services, laissant augurer une activité sans ressort au quatrième trimestre. L’indice PMI composite, qui regroupe l’industrie manufacturière et les services, a reculé à 52,1 contre 53,9 en octobre. Pour le secteur manufacturier, l’indice PMI flash est tombé à 50,0, qui correspond au seuil séparant contraction et expansion, après 51,4 le mois précédent. L’indice des services, lui, a chuté à 52,1 après 54,4 mais reste au-dessus du seuil de 50. L’un et l’autre sont ressortis nettement en dessous des attentes des économistes interrogés par Reuters. « Ce qui arrive, c’est qu’en général le secteur des services suit celui de la production de biens sur la pente descendante et c’est ce que nous constatons en ce moment », a déclaré Chris Williamson, chef économiste de Markit. « Le secteur manufacturier stagne, les nouvelles commandes reculent pour le troisième mois consécutif, et le recul est le pire enregistré depuis la fin 2012″, a-t-il ajouté. L’économie allemande a échappé de peu à une récession technique au troisième trimestre, le PIB enregistrant une croissance de 0,1% grâce au dynamisme des dépenses de consommation et à une faible contribution du commerce extérieur. Les organisations internationales, comme l’OCDE et le FMI, ont abaissé leurs prévisions de croissance pour la première économie de la zone euro, de même que le gouvernement qui n’attend plus qu’une hausse du PIB de 1,2% cette année et de 1,3% en 2015. L’activité dans le secteur privé s’est contractée pour le septième mois consécutif en novembre en France, à un rythme légèrement moins élevé que le mois précédent. L’indice PMI composite, qui combine les secteurs de l’industrie et les services, s’est ainsi inscrit à 48,4, après 48,2 au mois d’octobre, restant sous la barre de 50 séparant les zones de contraction et d’expansion de l’activité. Dans le secteur manufacturier, l’indice a diminué à 47,6 contre 48,5 en octobre, un niveau nettement en deçà des attentes des 17 économistes interrogés par Reuters (48,8) et qui constitue un plus bas depuis trois mois. Les services ont vu leur indice progresser à 48,8, après 48,3 en octobre, un niveau supérieur au consensus des économistes (48,5) et qui constitue un plus haut depuis trois mois. Selon Chris Williamson, économiste chez Markit, la faiblesse de l’activité dans le secteur privé et des inquiétudes sur les services pourraient se traduire par une contraction de 0,1% du PIB de la France au quatrième trimestre.

 

Retraites ; les besoins financiers sous estimé

Retraites ; les besoins financiers sous estimé

 

Encore une entourloupe du gouvernement qui comme pour le budget a surestimé les hypothèses de croissance donc aussi les recettes. A l’inverse qui a sous-estimé le besoin de financement des retraites qu’il fixe à 20 milliards au lieu de 40. Il y aura donc d’autres réformes de retraites. Le rapport remis vendredi au gouvernement pour assurer l’avenir du système français de retraites par répartition anticipe un besoin de financement légèrement inférieur à 1% du produit intérieur brut en 2020 sur la base d’hypothèses macroéconomiques qui restent très optimistes. Pour tenir compte des effets de la stagnation de l’économie française depuis deux ans, il a revu en hausse à sept milliards d’euros, contre 4,8 milliards estimé précédemment, les projections de déficit du régime général à l’horizon 2020.Mais dans l’autre sens, il révise en baisse de 4,2 milliards celui des régimes complémentaires (Agirc et Arrco) en intégrant l’impact de l’accord conclu en mars par les partenaires sociaux pour sauver ceux-ci. Les prévisions précédentes anticipaient pour 2020 un besoin de financement de 8,3 milliards pour les retraites complémentaires, de 8,6 milliards pour celles du secteur public et de 4,8 milliards pour le régime général et les régimes alignés, pour un total, tous régimes confondus, de 20,9 milliards d’euros, soit 0,9% du PIB estimé pour 2020. Ces prévisions avait été faites par le Conseil d’orientation des retraites (Cor) dans un rapport publié fin 2012 qui reprenait comme hypothèses macroéconomiques celles de la loi de programmation des finances publiques 2012-2017 votée en décembre dernier. Le rapport Moreau présenté vendredi se cale sur celles, révisées en baisse par le gouvernement, du programme de stabilité envoyé à la Commission européenne en avril Ses auteurs soulignent que cela les a conduits « à prendre en compte une dégradation possible de l’ordre de 1,5 à 2 milliards d’euros d’ici 2020 par rapport aux projections du COR ». En ajoutant une enveloppe de 600 millions d’euros dont le rapport suggère la création pour financer notamment de nouvelles règles de compensation de la pénibilité, « au final, le besoin serait de l’ordre d’un point de PIB en 2020, à législation constante », ajoutent-ils. Mais le cadre macroéconomique du programme de stabilité est jugé trop optimiste par les économistes en escomptant un retour à un rythme de croissance de l’économie française de 2% en 2016 comme en 2017. Anticipant une reprise beaucoup plus poussive – 1,0% en 2015, 1,2% en 2016, 1,5% en 2017 puis 1,8% en moyenne entre 2018 et 2020 – l’institut Coe-Rexecode table ainsi sur un besoin de financement des régimes de retraites de l’ordre de 40 milliards d’euros en 2020.




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