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Politique-Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Politique-Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Les conséquences de la mort d’Evgueni Prigojine pour le système politique russe et la stabilité du régime devraient être limitées, estime, dans une tribune au « Monde », la chercheuse spécialiste de la Russie Tatiana Kastouéva-Jean.

Evgueni Prigojine, l’ex-cuisinier du président Poutine et le chef de la compagnie militaire privée russe Wagner, a côtoyé la mort pendant longtemps. Ses milices se sont distinguées par des actes cruels et barbares en Afrique. Les violentes diatribes lancées contre le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l’état-major des armées, Valeri Guerassimov, sur fond de corps entassés de ses hommes morts en Ukraine, ont enflammé les réseaux sociaux bien au-delà de la Russie. Fin juin, il a voulu tirer le diable par la queue en lançant la « marche pour la justice » pour réclamer la destitution du haut commandement militaire russe. Cet acte a été perçu comme un affront personnel par le président Vladimir Poutine, qui l’a qualifié de trahison.

Or on sait, de l’aveu de Poutine lui-même, qu’il ne pardonne pas aux traîtres. Dès lors, le sort de Prigojine semblait scellé et c’est plutôt le long sursis accordé qui laissait perplexe. Quelques jours après la rébellion avortée, Prigojine avait même été reçu, avec d’autres cadres de Wagner, par le maître du Kremlin qui leur aurait promis un « nouvel emploi ».

Deux mois, jour pour jour, après la mutinerie avortée, la mort a fini par rattraper le 23 août celui qui se croyait indispensable au système Poutine au point de devenir intouchable. Il a emporté avec lui quelques proches, dont son bras droit Dmitri Outkine dont le nom de guerre, Wagner, désigne désormais communément les milices privées russes. Les circonstances de leur disparition feront couler beaucoup d’encre dans les jours qui viennent et ne seront probablement jamais complètement élucidées. Prigojine était l’objet de détestation des Ukrainiens, du haut commandement militaire russe, d’une partie des services spéciaux. Mais c’est la thèse de la vengeance du Kremlin qui semble logiquement s’imposer.

Ancien repris de justice et exécutant des basses œuvres pour le compte de l’Etat russe, Prigojine connaissait pourtant comme sa poche les mondes criminel, économique et politique russes, qui sont inextricablement liés au point de se confondre. Il connaissait les règles du jeu, les lignes rouges à ne pas franchir et l’illusion des promesses. Les raisons de son comportement imprudent sont d’autant plus incompréhensibles : pendant ces deux derniers mois il a multiplié en toute liberté des voyages en jet privé en Russie, en Biélorussie et en Afrique, où les forces Wagner opèrent toujours.

Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Les conséquences de la mort d’Evgueni Prigojine pour le système politique russe et la stabilité du régime devraient être limitées, estime, dans une tribune au « Monde », la chercheuse spécialiste de la Russie Tatiana Kastouéva-Jean.

Evgueni Prigojine, l’ex-cuisinier du président Poutine et le chef de la compagnie militaire privée russe Wagner, a côtoyé la mort pendant longtemps. Ses milices se sont distinguées par des actes cruels et barbares en Afrique. Les violentes diatribes lancées contre le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l’état-major des armées, Valeri Guerassimov, sur fond de corps entassés de ses hommes morts en Ukraine, ont enflammé les réseaux sociaux bien au-delà de la Russie. Fin juin, il a voulu tirer le diable par la queue en lançant la « marche pour la justice » pour réclamer la destitution du haut commandement militaire russe. Cet acte a été perçu comme un affront personnel par le président Vladimir Poutine, qui l’a qualifié de trahison.

Or on sait, de l’aveu de Poutine lui-même, qu’il ne pardonne pas aux traîtres. Dès lors, le sort de Prigojine semblait scellé et c’est plutôt le long sursis accordé qui laissait perplexe. Quelques jours après la rébellion avortée, Prigojine avait même été reçu, avec d’autres cadres de Wagner, par le maître du Kremlin qui leur aurait promis un « nouvel emploi ».

Deux mois, jour pour jour, après la mutinerie avortée, la mort a fini par rattraper le 23 août celui qui se croyait indispensable au système Poutine au point de devenir intouchable. Il a emporté avec lui quelques proches, dont son bras droit Dmitri Outkine dont le nom de guerre, Wagner, désigne désormais communément les milices privées russes. Les circonstances de leur disparition feront couler beaucoup d’encre dans les jours qui viennent et ne seront probablement jamais complètement élucidées. Prigojine était l’objet de détestation des Ukrainiens, du haut commandement militaire russe, d’une partie des services spéciaux. Mais c’est la thèse de la vengeance du Kremlin qui semble logiquement s’imposer.

Ancien repris de justice et exécutant des basses œuvres pour le compte de l’Etat russe, Prigojine connaissait pourtant comme sa poche les mondes criminel, économique et politique russes, qui sont inextricablement liés au point de se confondre. Il connaissait les règles du jeu, les lignes rouges à ne pas franchir et l’illusion des promesses. Les raisons de son comportement imprudent sont d’autant plus incompréhensibles : pendant ces deux derniers mois il a multiplié en toute liberté des voyages en jet privé en Russie, en Biélorussie et en Afrique, où les forces Wagner opèrent toujours.

Ukraine : ne plus se soumettre au diktat de Poutine

Ukraine : ne plus se soumettre au diktat de Poutine

Par Arthur de Liedekerke et Hector de Rivoire(*). dans la Tribune

Qui viole le droit international et l’intégrité territoriale de son voisin. Un seul pays qui s’affranchit régulièrement des normes et conventions les plus élémentaires. Qui mène une guerre d’une violence inouïe envers les populations civiles. Pourquoi donc devrions-nous nous faire dicter par Vladimir Poutine les termes de notre soutien à l’Ukraine pour repousser l’envahisseur ?
La petite musique avait pourtant commencé à s’installer. Empêcher à tout prix « l’escalade militaire de trop ». S’il semble naturel d’éviter toute manœuvre qui mène à une confrontation directe de l’OTAN ou des pays de l’Union européenne, il est aussi bon de le rappeler : qui a provoqué cette escalade en premier ?

Pourtant, dans notre rhétorique, nous avons souvent tergiversé, inhibé par cette perspective de l’escalade, de ce fameux palier franchi vis-à-vis de la Russie. L’équilibre entre un soutien diplomatique, matériel et financier des États européens et leur basculement dans la guerre est certes fragile mais nous avons parfois péché par excès de prudence.
Les besoins ukrainiens sont pourtant tels qu’ils justifient une intensification de notre soutien. Aujourd’hui, il faut permettre aux Ukrainiens de mener une contre-offensive, de reconquérir leur territoire. Tout leur territoire. Au minimum, d’être en position de force pour d’éventuelles négociations.
Le temps presse !

Car Vladimir Poutine joue la montre. Il compte sur la lassitude des opinions publiques des soutiens de l’Ukraine. Il parie sur le poids des hausses du prix de l’énergie dans le moral des ménages. Et sur l’arrivée du printemps pour lancer une offensive majeure.

Deux ajustements pour les partenaires de l’Ukraine s’imposent. D’abord, accélérer et amplifier l’aide militaire fournie. O. Schmitt le proclame avec justesse dans son papier pour le Grand Continent : une livraison d’avions de combat ou de chars lourds ne constitue pas, en soi, une escalade sur le théâtre ukrainien, mais plutôt un rééquilibrage des rapports de force.

L’ambiguïté, le flou sur la nature de l’aide occidentale (tout en prenant évidemment soin de ne pas faire rentrer de dynamique nucléaire en jeu) auraient pu permettre d’éviter des reculades publiques répétées sur le matériel livré et éventuellement de décourager certains agissements russes. N’avons-nous rien appris de la chute de Kaboul, où une communication du calendrier et des intentions américaines, a donné à l’adversaire les éléments pour les défaire ?

Si nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de gagner, quelle est l’alternative ? Rentrer dans une logique d’apaisement face à un tyran sanguinaire ? Accepter qu’un pays puisse, à sa guise, envahir et annexer des territoires ? Raser des villes entières et bombarder des cibles civiles en toute impunité ?

Nous donnons déjà beaucoup, certes. Mais il est illusoire de croire qu’une paix durable pourra s’installer sans une défaite militaire russe sur le terrain. Car comme le disait le dissident russe Alexandre Sobkov dans un récent article pour Desk Russie, « il n’y a aucun moyen de contraindre le régime de Poutine à se retirer volontairement de ces territoires. » L’Ukraine se bat tant pour sa survie, que pour le futur de l’Europe. Alors, cessons de nous faire dicter nos lignes rouges par l’agresseur.
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(*) Arthur de Liedekerke est directeur des affaires européennes au sein du cabinet de conseil en géopolitique Rasmussen Global et chercheur associé à l’Université de Kiel. Hector de Rivoire est maître de conférences à Sciences Po (école de management et d’innovation) en économie numérique et membre de l’équipe affaires globales de Microsoft.
Arthur de Liedekerke et Hector de Rivoire

Face à Poutine, résister ou se soumettre

Face à Poutine, résister ou se soumettre

 

Résister se soumettre face à Poutine qui précisément compte sur la fatigue et la faiblesse de l’opinion publique des pays notamment en Europe ( papier des Echos)

Vladimir Poutine nous tient par notre talon d’Achille : le pouvoir d’achat. Il a bien compris la faiblesse de nos sociétés, enivrées de confort, de vacances et d’avantages sociaux, bercées par la certitude de la paix que certains ont appelée la fin de l’Histoire. L’issue de la guerre en Ukraine dépendra bien sûr des forces en présence, de la résistance du front mais aussi de celle des arrières. « Pourvu que l’arrière tienne bon », disaient les poilus de 14-18. Pourvu que la conscience de l’Occident ne nous oublie pas, ne serait-ce que le temps des vacances, pensent sûrement les combattants ukrainiens du front du Donbass !

D’un côté, les Russes, un peuple biberonné à la propagande, habitué aux privations et à l’indigence du quotidien, soutenu par des mythes historiques fabriqués et transmis par les générations de la Grande Guerre patriotique ; de l’autre, des peuples européens oublieux, habitués aux appartements et aux villas bien chauffés, à l’abondance des linéaires et aux prix bas garantis, aux congés payés et aux RTT. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les migrations internes vers les littoraux en cet été 2022, par le train, l’avion et la voiture, en dépit du prix du litre de carburant, supérieur à 2 euros. Tragique été pour le pouvoir d’achat, dit-on du matin au soir sur les chaînes d’info… et pourtant !

Les militaires affirment que la guerre russe en Ukraine tourne progressivement à la guerre d’épuisement. Le camp qui gagnera sera celui qui résistera le plus longtemps aux rigueurs du conflit, celui qui sera le plus en mesure de s’infliger des privations pour venir à bout de l’autre camp.

Les plus belles pages sur l’histoire du sacrifice ont été écrites par Ernest Renan au XIXe siècle. Il s’agissait, à l’époque et dans les faits, du sacrifice suprême de la vie. Celui qui nous est demandé aujourd’hui n’est pas le sacrifice du sang mais celui bien moins douloureux et bien plus relatif de notre confort, et encore, pour un temps très limité. Face à Poutine, nous avons, nous peuples européens, le choix entre la résistance et la soumission. Le maître du Kremlin compte sur le mécontentement des Européens. Il les sait sensibles au prix des carburants. Il utilise contre nos opinions l’arme de la terreur. Non pas la terreur telle qu’on se l’imagine, avec ses échafauds et ses prisons sordides, mais une terreur bien plus sourde… celle qui vient percuter les habitudes de vie.

La terreur poutinienne ne menace pas nos vies mais plutôt nos modes de vie. Elle s’adresse à nos égoïsmes collectifs et individuels. Alors, réveillez-vous peuples européens, et vous Français, rappelez-vous que la nation est tout à la fois un héritage indivis et un plébiscite du quotidien. Nous sommes appelés à la résistance car le choix est simple. Face à un adversaire qui utilise les sources d’énergie, les productions alimentaires comme des armes de guerre par destination, il n’y a que deux voies. La résistance par l’effort ou la soumission par lâcheté. L’Europe est un grand marché solvable. Elle est attractive grâce à ses consommateurs, mais c’est aussi le continent des faiblesses de la démocratie. Riches mais faibles ! L’expérience montre que céder une fois à un chantage, c’est accepter d’y céder mille fois.

Comme il ne faut pas gâcher une crise, tirons profit de celle-ci. Elle nous invite à traiter avec raison les questions de notre souveraineté énergétique et de notre production alimentaire. Il faut avoir autant de méfiance à l’égard des ennemis de l’extérieur qu’à l’égard de leurs idiots utiles à l’image de tous ceux qui nous incitent à nous désarmer sur le plan économique pour céder à leurs caprices idéologiques.

 

Environnement : ne pas se soumettre aux normes américaines

Environnement : ne pas se soumettre aux normes américaines

 

Dans une tribune au « Monde », les spécialistes du changement climatique Alain Grandjean, Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel estiment que notre pays ne doit pas renoncer à son avantage stratégique en matière de normes environnementales en adoptant les standards que dicteraient les Américains.

 

L’Elysée a lancé, le 3 juin, la création d’un comité directeur sur les données liées au climat, pour les rendre transparentes et normées. Cette initiative est portée simultanément par Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour l’ambition et les solutions en faveur du climat. La production et la mise à disposition d’informations permettant aux acteurs économiques et financiers de comprendre « à quelle distance ils sont du problème » sont indispensables pour permettre une action pertinente contre le changement climatique en cours.

Cette initiative n’a cependant aucune chance d’aboutir à des résultats tangibles. Elle va même ralentir la progression du secteur financier vers sa décarbonation, et conduira la France à se faire dicter la norme par des acteurs dominants qui sont tous non européens, alors que notre pays est en avance sur ces derniers ! L’Elysée indique que « le manque de données accessibles et normalisées limite la capacité des marchés et du grand public à lutter contre le changement climatique ». Cette affirmation est fausse.

Pour les entreprises qui font déjà l’effort de calculer leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), elles sont disponibles dans leurs documents de référence (en France, c’est obligatoire pour les entreprises cotées). Si les investisseurs ou les banquiers veulent les connaître, il leur suffit de lire ces documents ou d’exiger de les voir. Produire ces informations est d’un coût marginal par rapport à celui des informations financières. D’autre part, la réduction des émissions de GES des entreprises n’est pas déterminée par la communication de ces émissions, mais par les contraintes que la puissance publique, les clients ou salariés, va leur imposer.

L’Elysée écrit aussi que « la mise à disposition d’informations plus pertinentes et accessibles à tous contribuera à faciliter et à accélérer la transition vers une économie mondiale “zéro émission nette” ». Contribuera oui, mais l’essentiel est ailleurs. L’existence d’une nouvelle plate-forme – même transparente – ne garantit pas que les entreprises vont élaborer des informations de meilleure qualité. Quel intérêt y trouveraient-elles ? Pourquoi seraient-elles enclines à les publier sur cette plate-forme ? Pourquoi, pour disposer d’informations environnementales sur les entreprises européennes, les acteurs européens – financiers, ONG, clients, puissance publique – feraient-ils confiance à une plate-forme lancée par des acteurs américains ?

L’annonce fait mention d’une plate-forme publique de données ouvertes. Une information publique, gratuite d’accès et d’usage, contournerait la barrière de données payantes d’accès, qui pénaliserait les parties prenantes – dont les ONG – dans leur travail critique. Mais cette idée ne résiste pas à l’analyse. La production des informations demandées aura un coût pour l’entreprise. Qui doit le payer ? Le secteur public ? Des mécènes ? Le développement et l’utilisation d’une plate-forme demandent aussi des moyens. Qui les fournira et avec quelle contrepartie ? Dans les conditions actuelles d’obligations réglementaires des acteurs, une plate-forme gratuite et publique ne sera pas alimentée.

L’économie circulaire : des ordonnances pour éviter les lobbies ou s’y soumettre ?

L’économie circulaire : des ordonnances pour éviter les lobbies ou s’y soumettre ?

 

 

La loi sur l’économie circulaire risque d’être très succincte et très générale. L’essentiel des orientations et des moyens seront définis par ordonnances. Cette méthode un peu anti démocratique serait justifié par la nécessité d’éviter la pression des lobbys déclare le gouvernement. Mais la question est de savoir si c’est pour les éviter ou au contraire s’y soumettre. En effet le concept d’économie circulaire remet en cause le mode de production, de distribution et de consommation. En gros l’objectif est de limiter la quantité de déchets de toutes sortes et aussi de favoriser leur recyclage avec un principe de responsabilité des producteurs. On peut légitimement s’interroger, notamment dans le cas des plans alimentaires territoriaux (qui recherchent notamment un équilibre entre la production locale et la consommation) sur l’intérêt sanitaire et environnemental de consommer des produits hors saison qui parcourt des milliers de kilomètres. Des produits par ailleurs poussé chimiquement et sans grande saveur gastronomique. Le recyclage de certains déchets va aussi rencontrer l’opposition de nombre de producteurs. L’économie circulaire vise aussi à réduire de manière sensible les émissions polluantes notamment en raccourcissant les circuits de distribution. Le transport et la logistique sont en effet très l’énergie qui va et participe à l’accroissement des émissions vente. On comprend par exemple qu’on puisse importer des aliments exotiques en plein hiver européen qu’on ne peut produire sur place mais on peut s’interroger sur le bien-fondé de consommer par exemple du raisin en janvier ou en février. De nombreuses mesures de la future loi sur l’économie circulaire actuellement en préparation seront adoptées par ordonnances, selon un projet de texte consulté par l’AFP, une méthode censée protéger le texte des lobbies selon le gouvernement et qui suscite déjà des critiques. Cette loi, qui sera soumise au Parlement dans les mois à venir, doit permettre de réduire la quantité de déchets jetés par les Français (plastiques, produits électroniques usagés, emballages, etc.) mais aussi d’améliorer leur recyclage.

Elle reprend la cinquantaine de mesures de la « feuille de route de l’économie circulaire », présentée l’an dernier et qui vont d’un meilleur affichage sur la recyclabilité des produits à l’extension à de nouveaux produits du principe de la responsabilité des producteurs (REP) ou encore à des sanctions pour les filières qui n’atteignent pas leurs objectifs de recyclage.

Le projet de texte consulté par l’AFP datant du 15 janvier et initialement dévoilé par la lettre Déchets Infos prévoit que l’essentiel des mesures, longuement énumérées dans l’exposé des motifs, soient adoptées « par voie d’ordonnance ». Cette décision vise à éviter que les « lobbies » ne tentent d’influencer les débats parlementaires, a expliqué la secrétaire d’État Brune Poirson la semaine dernière devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), selon des sources concordantes.

Au ministère de la Transition écologique et circulaire, on confirme ce choix des ordonnances, même si on précise que la rédaction du projet de loi n’est pas totalement terminée.

Cette méthode suscite toutefois l’inquiétude des acteurs concernés. Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce, qui regroupe des collectivités et des entreprises, fait part de sa « perplexité » devant des mesures qui seront en grande partie prises « sans débat parlementaire », même si « sur le fond, le projet de loi a le mérite de recadrer les sujets » sur l’éco-conception des produits ou l’information du consommateur. « On a cinq articles sur le volet consommation pour dire on a fait un pas vers les associations, mais pour les choses sérieuses, cela va être par ordonnance (…) sans aucune visibilité sur leur contenu », regrette aussi Émile Meunier, avocat spécialisé en droit de l’environnement. Du côté des industriels du recyclage, on se dit « dans l’expectative ». « Les ordonnances ne nous rassurent pas sur la transparence » indique à l’AFP Jean-Philippe Carpentier, président de la fédération Federec, qui attendait plus de mesures précises sur l’incorporation des matières recyclées dans les produits ou le traitement des déchets ultimes.

 




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