Réforme Retraites: les améliorations que souhaite la CFDT
La CFDT est assez critique vis-à-vis du 49 -3, elle attendait que des députés de la majorité notamment intègrent ses préoccupations en particulier concernant la pénibilité , l’axe central d’une plus grande justice sociale. Pour l’instant ,le nouveau texte du gouvernement présenté au Parlement est encore relativement flou à ce propos. Il est vrai que le Premier ministre dans une lettre à invité les partenaires sociaux à lui faire des propositions dans ce domaine est aussi concernant l’équilibre des comptes. La lettre du Premier ministre mentionne bien les souhaits des syndicats réformistes en particulier de la CFDT concernant la prise en compte de la pénibilité mais le Premier ministre ne dit pas exactement ce qu’il intégrera à la fin.
Comprend mal la précipitation du gouvernement puisque il s’agit dune réforme dont l’effet n’aura totalement d’impact que d’ici 20 ou 30 ans. En réalité, le pouvoir est lancé dans une course poursuite réformiste pour montrer sa volonté de transformation du pays et reconquérir un terrain perdu non seulement à gauche depuis longtemps mais aussi à droite où l’on s’intéresse notamment à propos de l’étatisation du système et du manque d’affichage clair des objectifs.
Macron a utilisé le contexte des préoccupations sur le Coronavirus soudainement et subrepticement pour sortir virus du 49-3. L’idée est simple voire simpliste, à savoir les Français sont tellement préoccupés par les risques relatifs au virus chinois qu’ils vont avaler sans trop de difficultés la procédure brutale du 49-3 qui met fin à tous les amendements du Parlement.
En même temps, ce n’est pas un cadeau pour les organisations réformistes qui comptaient sur le Parlement pour introduire des amendements dans le sens de leurs préoccupations notamment relatives à la pénibilité. De ce point de vue, le gouvernement se tire un peu une balle dans le pied car il est possible que des syndicats réformistes rejoignent maintenant le camp des syndicats gauchistes en tout cas qu’ils manifestent leur opposition aux nouveaux textes imposés par le gouvernement. Dans l’attente d’un vrai positionnement du gouvernement notamment à propos de la pénibilité, La CFDT maintient la pression sur le gouvernement, Edouard Philippe ayant dégainé samedi le recours à l’article 49-3 pour faire adopter le texte de la réforme sur les retraites sans vote à l’Assemblée nationale.
« On déplore que le débat de fond soit encore escamoté, c’est une occasion de perdue », a regretté le négociateur retraites de la CFDT, Frédéric Sève.
« Le Premier ministre s’est engagé à présenter un texte différent qui intègre des améliorations mais sans prendre en compte à ce stade notre demande prioritaire: la pénibilité qui touche les travailleurs soumis aux manutentions de charges lourdes, aux postures pénibles, aux vibrations mécaniques et aux risques chimiques ne donnera toujours pas droit à réparation et à un départ anticipé », a déploré la première centrale syndicale française plus tard.
Pour son secrétaire général Laurent Berger, « le gouvernement vient de faire le choix du 49-3, mais pas encore celui de la justice sociale ». « Inquiet sur le contenu du texte », il demande, dans un entretien au quotidien Le Parisien, d’améliorer le projet de loi sur plusieurs points.
- « Pour les agents publics qui touchent peu de primes, la CFDT revendique qu’il y ait une clause de sauvegarde leur garantissant à terme un niveau de pension au moins égal à ce qu’il est aujourd’hui » explique-t-il.
- Laurent Berger demande aussi au Premier ministre « d’améliorer le texte avec une réelle prise en compte de la pénibilité mais aussi la sécurisation des transitions. On demande aussi que la pension minimale soit fixée à 85 % du smic dès 2022 et non pas à partir de 2025. »
- Sur le point précis de la prise en compte de la pénibilité, selon lui, « le texte est trop évasif, même si je note qu’il y a eu des avancées sur la prévention et la reconversion. »
- Enfin en matière de droits familiaux, « la majoration de pension par enfant doit être forfaitisée ou à tout le moins définir un plancher pour profiter davantage aux basses pensions. La partie de cette majoration attribuée au titre de la maternité doit être accrue et une majoration supplémentaire pour enfant handicapé doit également être intégrée » souligne le responsable de la CFDT.