Migrants : SOS Méditerranée « incohérences » de l’UE (SOS Méditerranée)
L’organisation humanitaire SOS Méditerranée a dénoncé samedi les “contradictions et les incohérences” des décisions prises dans l’Union sur ce dossier brûlant. L’une d’entre elles concerne sans doute l’escale de l’Aquarius à Marseille, une escale seulement technique car la France refuse le débarquement qui aura lieu en Espagne. Pourtant la France a promis d’accueillir certains migrants de ce bateau. “Il n’y a aucune lisibilité dans ce modèle. C’est absolument flou et on ne peut pas repartir dans ces conditions”, a dit à la presse la co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée, Sophie Beau. “Il y a une espèce de criminalisation des ONG. Mais le droit maritime et humanitaire s’applique en Méditerranée”, a-t-elle ajouté. La directrice de SOS Méditerranée a dit “vouloir prendre le temps” pour éclaircir des décisions qui ne sont pas simplement une question française mais européenne. Le président de l’association humanitaire, Francis Vallat, a évoqué le “contexte extraordinairement changeant et confus” dans lequel les membres de l’Aquarius, actuellement en escale technique à Marseille, ont été “embarqués” contre leur gré. “L’issue du Conseil européen et l’officialisation par l’Organisation maritime internationale d’un Centre de coordination des sauvetages en Libye ajoutent aux contradictions et incohérences du cadre dans lequel s’effectuent les secours en Méditerranée centrale. Il est urgent de revenir à une lecture stricte du droit comme unique et seul fondement à l’assistance des personnes en danger”, a-t-il souligné. “Le fait de criminaliser et de décrédibiliser les opérations de sauvetage n’est qu’un écran de fumée pour détourner l’attention de ce qui se passe en Méditerranée”, a ajouté le médecin MSF à bord de l’Aquarius, David Beversluis. “Nous sommes donc en colère et extrêmement frustrés que les dirigeants européens ne voient pas ces personnes en détresse, qu’ils ne s’inquiètent pas des corps des morts qui flottent en mer.” Pour les ONG, les autorités politiques se sont dédouanées de leurs responsabilités morales de sauver les personnes en situation de détresse en Méditerranée.