Archive pour le Tag 'sort'

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Depuis une quarantaine de jours, le gouvernement Attal est démissionnaire et les représentants de gauche, sous le label Nouveau Front populaire espéraient imposer le nom de Lucie Castets. Face au refus présidentiel, ils sortent furieux de la réunion, évoquant un « Mac-Macron » à l’Élysée pour dénoncer l’attitude présidentielle. L’allusion des représentants de gauche à l’une des plus importantes mais oubliées crises politiques qu’a connu la France ces deux derniers siècles est évidente. La présidence de Patrice de Mac Mahon (1873-1879) est marquée par la tentative des milieux royalistes et bonapartistes de restaurer un roi sur son trône. Il faut dire qu’ils sont galvanisés par les sentiments monarchistes du nouveau locataire de l’Élysée.

Par , docteur en histoire contemporaine, Université de Bordeaux dans The Conversation 

 

Considérée comme une « arme absolue » par les républicains à l’époque, la dissolution brandie par Emmanuel Macron le 9 juin avait été pour la première fois utilisée par Mac Mahon sous la IIIe République, puis remisée par ses successeurs jusqu’à Jacques Chirac en passant par de Gaulle et François Mitterrand. Or son usage suscite toujours un doute à ce que le régime verse dans le pouvoir personnel. La crise actuelle n’échappe donc pas à la règle.Des analyses de qualité chaque jour dans vos mails, gratuitement.

C’est l’avènement de l’« ordre moral » (1873-1877), alliance politique des droites conservatrices (bonapartistes, orléanistes et légitimistes). Les débats institutionnels font rage entre les partisans d’un régime républicain parlementaire (républicains radicaux et modérés, dits opportunistes) et la droite conservatrice. Un compromis est finalement trouvé entre les républicains modérés (centre gauche) et la droite modérée (centre droit) et aboutit à l’adoption des lois constitutionnelles de février et juillet 1875.

Le président de la République obtient un mandat électif de sept ans (élu par les parlementaires) et le droit de dissolution de la Chambre des députés. Cette arme entre les mains d’un seul provoque l’hostilité des républicains radicaux qui refusent le principe alors que ses partisans sont, à droite, satisfaits d’avoir un levier pour contrer les effets néfastes du parlementarisme (coalition et alliances hétéroclites pour composer des majorités gouvernementales).

Les sénatoriales et législatives de 1876 confirment la progression républicaine. Contraint par le résultat des urnes, Mac Mahon appelle la formation d’un cabinet dirigé par un vieux républicain modéré, Jules Simon, ouvrant une nouvelle page d’histoire institutionnelle : celle d’une cohabitation qui ne dit pas son nom pour la première fois dans l’histoire de la République française.

La crise du 16 mai 1877

La politique républicaine déplaît fortement au président qui n’a pas les moyens constitutionnels de s’y opposer (ses actes, selon la constitution de 1875 sont contresignés obligatoirement par un ministre) sauf la dissolution. Mac Mahon attend l’occasion pour réaliser cet acte.

Il la trouve au printemps 1877 lorsque le pape Pie XI demande à tous les catholiques de militer pour l’indépendance du Vatican vis-à-vis de l’unité italienne.

En effet, en France, depuis le Concordat signé par Napoléon 1ᵉʳ en 1801 avec l’Église catholique, le clergé français est très proche de la politique pontificale et ne peut supporter que Pie IX soit « enfermé » au Vatican (Rome doit devenir la nouvelle capitale du nouveau pays italien mais sans la présence du pape). Ils proposent alors que l’armée française intervienne comme elle l’avait fait en 1849.

En France, cette décision ravive l’anticléricalisme de la gauche française. Gambetta, dénonçant la décision des évêques de France de suivre les injonctions pontificales et craignant une guerre avec l’Italie, déclare à la tribune : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ». Jules Simon ne s’oppose pas à cette prise de position provoquant l’ire présidentielle.

Dans une lettre que Mac Mahon lui adresse le 16 mai 1877, le président fait des reproches sur la politique extérieure du gouvernement. Jules Simon démissionne dans la foulée. C’est le début de la crise du Seize-Mai 1877. Les opposants républicains crient au coup d’État organisé par le palais de l’Élysée. La brutalité de la décision présidentielle autant que son caractère inédit expliquent cette levée de boucliers contre Mac Mahon.

Le président nomme un gouvernement de combat, appelé « le ministère du Seize-Mai » composé de personnalités politiques conservatrices, les orléanistes (monarchistes modérés), les légitimistes (monarchistes radicaux) et les bonapartistes.

Il confie la tête du gouvernement et le ministère de la Justice (cela se faisait souvent en ces débuts de république) à Albert de Broglie, orléaniste modéré mais profondément attaché au catholicisme.

Les ministères sont distribués en respectant l’équilibre politique entre les différentes composantes. Mais c’est surtout l’action du ministre de l’Intérieur Fourtou qui suscite le plus d’opposition de la part des républicains. Ce ministre, déjà en fonction en 1874 a une réputation d’être brutal et sans concession.

La valse des préfets et des sous-préfets ainsi que des fonctionnaires hostiles (donc républicains) au gouvernement provoque un mur de protestations. Dans un manifeste, les 363 députés républicains s’opposent vivement contre la nomination d’un président du Conseil monarchiste alors que la Chambre est majoritairement républicaine.

Cette dernière devient donc un obstacle à la réalisation du projet gouvernemental et Mac Mahon décide de dissoudre le 14 juin 1877, provoquant de facto de nouvelles élections législatives qui se tiennent les 14 et 28 octobre suivants.

Dès le départ, le président fait savoir qu’il envisage une résistance si les élections ne sont pas favorables à son camp. Gambetta prévient :

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » (Discours de Lille août 1877)

Le ministre Fourtou ordonne aux préfets de suivre étroitement, dans leur département, les républicains : une surveillance étroite des journaux, des cafés, des fermetures de bibliothèques, de loges maçonniques dans lesquels les opposants ont leurs habitudes.

Fourtou réactive la candidature officielle, pratique d’un principe d’un Second Empire déchu. Le postulant reçoit d’une manière tout à fait illégitime le soutien financier et matériel de l’État alors que ce dernier se soit d’être neutre et de garantir le bon déroulement du scrutin.

La campagne dans les départements fait rage et les décisions ministérielles s’accélèrent : des suspensions ou de révocations de fonctionnaires, des arrestations comme celle de Gambetta après son discours de Lille en août, se succèdent.

À l’époque où les sondages n’existent pas, le gouvernement redoute une victoire républicaine qui est confirmée dès la fin octobre : sur 533 sièges, la gauche en remporte 313.

Certes, c’est moins que les 363 sortants mais ce n’est pas une victoire de la droite puisqu’aucun des partis (bonapartistes, monarchistes) n’obtient la majorité.

La Chambre des députés demeure républicaine. Logiquement, le président devrait démissionner mais rien dans la constitution ne le contraint. Dans un premier temps, il demande au gouvernement de Broglie de tenter à nouveau de renverser la vapeur (élections cantonales en novembre 1877) mais cela devient impossible. Les républicains réclamant le pouvoir. Mac Mahon tente, dans un second temps, de nommer un cabinet sous l’autorité d’un monarchiste modéré, le général de Rochebouet mais la Chambre lui refuse sa confiance.

Il faut à la France un gouvernement républicain. À contrecœur, Mac Mahon le 13 décembre nomme Jules Dufaure (centre gauche). Il a pensé un temps à dissoudre (la constitution ne prévoit pas un délai entre deux dissolutions comme celle de la Ve République) mais le Sénat refuse.

Une fois de plus, Mac Mahon aurait pu démissionner mais il décide de résister depuis l’Élysée. Il y parvient jusqu’en janvier 1879, date à laquelle son camp perd la direction de l’assemblée, ravie par Léon Gambetta.

Alors que son mandat allait jusqu’en mai 1880, le 30 janvier 1879, Mac Mahon quitte le pouvoir. Les républicains choisissent un des leurs, modéré, ancien président du Sénat, Jules Grevy. La mémoire de cet épisode reste ancré dans notre culture politique car le droit de dissolution est demeuré le principe point d’achoppement des forces politiques jusqu’à nos jours.

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Macron: même sort que Mac Mahon ?

 

Mardi 3 septembre 2024, la France n’a toujours pas de gouvernement. Le président de la République consulte beaucoup à droite et à gauche pour trouver, selon ses vœux, une majorité la plus stable possible compte tenu des résultats législatifs après la dissolution de juin dernier. Depuis une quarantaine de jours, le gouvernement Attal est démissionnaire et les représentants de gauche, sous le label Nouveau Front populaire espéraient imposer le nom de Lucie Castets. Face au refus présidentiel, ils sortent furieux de la réunion, évoquant un « Mac-Macron » à l’Élysée pour dénoncer l’attitude présidentielle. L’allusion des représentants de gauche à l’une des plus importantes mais oubliées crises politiques qu’a connu la France ces deux derniers siècles est évidente. La présidence de Patrice de Mac Mahon (1873-1879) est marquée par la tentative des milieux royalistes et bonapartistes de restaurer un roi sur son trône. Il faut dire qu’ils sont galvanisés par les sentiments monarchistes du nouveau locataire de l’Élysée.

Par , docteur en histoire contemporaine, Université de Bordeaux dans The Conversation 

 

Considérée comme une « arme absolue » par les républicains à l’époque, la dissolution brandie par Emmanuel Macron le 9 juin avait été pour la première fois utilisée par Mac Mahon sous la IIIe République, puis remisée par ses successeurs jusqu’à Jacques Chirac en passant par de Gaulle et François Mitterrand. Or son usage suscite toujours un doute à ce que le régime verse dans le pouvoir personnel. La crise actuelle n’échappe donc pas à la règle.Des analyses de qualité chaque jour dans vos mails, gratuitement.

C’est l’avènement de l’« ordre moral » (1873-1877), alliance politique des droites conservatrices (bonapartistes, orléanistes et légitimistes). Les débats institutionnels font rage entre les partisans d’un régime républicain parlementaire (républicains radicaux et modérés, dits opportunistes) et la droite conservatrice. Un compromis est finalement trouvé entre les républicains modérés (centre gauche) et la droite modérée (centre droit) et aboutit à l’adoption des lois constitutionnelles de février et juillet 1875.

Le président de la République obtient un mandat électif de sept ans (élu par les parlementaires) et le droit de dissolution de la Chambre des députés. Cette arme entre les mains d’un seul provoque l’hostilité des républicains radicaux qui refusent le principe alors que ses partisans sont, à droite, satisfaits d’avoir un levier pour contrer les effets néfastes du parlementarisme (coalition et alliances hétéroclites pour composer des majorités gouvernementales).

Les sénatoriales et législatives de 1876 confirment la progression républicaine. Contraint par le résultat des urnes, Mac Mahon appelle la formation d’un cabinet dirigé par un vieux républicain modéré, Jules Simon, ouvrant une nouvelle page d’histoire institutionnelle : celle d’une cohabitation qui ne dit pas son nom pour la première fois dans l’histoire de la République française.

La crise du 16 mai 1877

La politique républicaine déplaît fortement au président qui n’a pas les moyens constitutionnels de s’y opposer (ses actes, selon la constitution de 1875 sont contresignés obligatoirement par un ministre) sauf la dissolution. Mac Mahon attend l’occasion pour réaliser cet acte.

Il la trouve au printemps 1877 lorsque le pape Pie XI demande à tous les catholiques de militer pour l’indépendance du Vatican vis-à-vis de l’unité italienne.

En effet, en France, depuis le Concordat signé par Napoléon 1ᵉʳ en 1801 avec l’Église catholique, le clergé français est très proche de la politique pontificale et ne peut supporter que Pie IX soit « enfermé » au Vatican (Rome doit devenir la nouvelle capitale du nouveau pays italien mais sans la présence du pape). Ils proposent alors que l’armée française intervienne comme elle l’avait fait en 1849.

En France, cette décision ravive l’anticléricalisme de la gauche française. Gambetta, dénonçant la décision des évêques de France de suivre les injonctions pontificales et craignant une guerre avec l’Italie, déclare à la tribune : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ». Jules Simon ne s’oppose pas à cette prise de position provoquant l’ire présidentielle.

Dans une lettre que Mac Mahon lui adresse le 16 mai 1877, le président fait des reproches sur la politique extérieure du gouvernement. Jules Simon démissionne dans la foulée. C’est le début de la crise du Seize-Mai 1877. Les opposants républicains crient au coup d’État organisé par le palais de l’Élysée. La brutalité de la décision présidentielle autant que son caractère inédit expliquent cette levée de boucliers contre Mac Mahon.

Le président nomme un gouvernement de combat, appelé « le ministère du Seize-Mai » composé de personnalités politiques conservatrices, les orléanistes (monarchistes modérés), les légitimistes (monarchistes radicaux) et les bonapartistes.

Il confie la tête du gouvernement et le ministère de la Justice (cela se faisait souvent en ces débuts de république) à Albert de Broglie, orléaniste modéré mais profondément attaché au catholicisme.

Les ministères sont distribués en respectant l’équilibre politique entre les différentes composantes. Mais c’est surtout l’action du ministre de l’Intérieur Fourtou qui suscite le plus d’opposition de la part des républicains. Ce ministre, déjà en fonction en 1874 a une réputation d’être brutal et sans concession.

La valse des préfets et des sous-préfets ainsi que des fonctionnaires hostiles (donc républicains) au gouvernement provoque un mur de protestations. Dans un manifeste, les 363 députés républicains s’opposent vivement contre la nomination d’un président du Conseil monarchiste alors que la Chambre est majoritairement républicaine.

Cette dernière devient donc un obstacle à la réalisation du projet gouvernemental et Mac Mahon décide de dissoudre le 14 juin 1877, provoquant de facto de nouvelles élections législatives qui se tiennent les 14 et 28 octobre suivants.

Dès le départ, le président fait savoir qu’il envisage une résistance si les élections ne sont pas favorables à son camp. Gambetta prévient :

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » (Discours de Lille août 1877)

Le ministre Fourtou ordonne aux préfets de suivre étroitement, dans leur département, les républicains : une surveillance étroite des journaux, des cafés, des fermetures de bibliothèques, de loges maçonniques dans lesquels les opposants ont leurs habitudes.

Fourtou réactive la candidature officielle, pratique d’un principe d’un Second Empire déchu. Le postulant reçoit d’une manière tout à fait illégitime le soutien financier et matériel de l’État alors que ce dernier se soit d’être neutre et de garantir le bon déroulement du scrutin.

La campagne dans les départements fait rage et les décisions ministérielles s’accélèrent : des suspensions ou de révocations de fonctionnaires, des arrestations comme celle de Gambetta après son discours de Lille en août, se succèdent.

À l’époque où les sondages n’existent pas, le gouvernement redoute une victoire républicaine qui est confirmée dès la fin octobre : sur 533 sièges, la gauche en remporte 313.

Certes, c’est moins que les 363 sortants mais ce n’est pas une victoire de la droite puisqu’aucun des partis (bonapartistes, monarchistes) n’obtient la majorité.

La Chambre des députés demeure républicaine. Logiquement, le président devrait démissionner mais rien dans la constitution ne le contraint. Dans un premier temps, il demande au gouvernement de Broglie de tenter à nouveau de renverser la vapeur (élections cantonales en novembre 1877) mais cela devient impossible. Les républicains réclamant le pouvoir. Mac Mahon tente, dans un second temps, de nommer un cabinet sous l’autorité d’un monarchiste modéré, le général de Rochebouet mais la Chambre lui refuse sa confiance.

Il faut à la France un gouvernement républicain. À contrecœur, Mac Mahon le 13 décembre nomme Jules Dufaure (centre gauche). Il a pensé un temps à dissoudre (la constitution ne prévoit pas un délai entre deux dissolutions comme celle de la Ve République) mais le Sénat refuse.

Une fois de plus, Mac Mahon aurait pu démissionner mais il décide de résister depuis l’Élysée. Il y parvient jusqu’en janvier 1879, date à laquelle son camp perd la direction de l’assemblée, ravie par Léon Gambetta.

Alors que son mandat allait jusqu’en mai 1880, le 30 janvier 1879, Mac Mahon quitte le pouvoir. Les républicains choisissent un des leurs, modéré, ancien président du Sénat, Jules Grevy. La mémoire de cet épisode reste ancré dans notre culture politique car le droit de dissolution est demeuré le principe point d’achoppement des forces politiques jusqu’à nos jours.

Élisabeth Borne sort aussi le carnet de chèques pour les maires

Élisabeth Borne sort aussi le carnet de chèques pour les maires

Comme après chaque grande réunion solennelle, le gouvernement conclut son allocution avec la distribution de nouveaux chèques. Cette fois en direction des maires réunis en congrès avec une rallonge de 100 millions d’euros qui s’ajoutent aux 220 millions déjà votés. Finalement une somme assez dérisoire au regard des enjeux. Et surtout en face de l’augmentation croissante du niveau des dépenses.

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé, jeudi 23 novembre, devant les maires réunis en congrès à Paris une rallonge budgétaire de 100 millions d’euros pour les communes, ainsi que quelques aides ciblées pour leur « donner les moyens d’agir ».

Après être venue brièvement mercredi au salon des maires tout proche, où le président Emmanuel Macron ne pouvait pas se rendre cette année, pour saluer leur « détermination commune » à réindustrialiser le pays, la Première ministre n’est pas arrivée les mains vides.

« J’ai décidé d’augmenter de 100 millions d’euros la DGF (dotation globale de financement) des communes », a-t-elle déclaré en clôture du 105e congrès de l’Association des maires de France. Cette rallonge s’ajoutera à la hausse de 220 millions d’euros déjà inscrite dans le budget en cours d’examen au Parlement, de sorte que « la DGF des communes augmentera au même rythme que l’inflation », a-t-elle assuré, se félicitant d’une « augmentation claire et nette des moyens de nos collectivités ».

Elisabeth Borne a annoncé une enveloppe supplémentaire de 15 millions d’euros en 2024 afin notamment de « mieux indemniser les élus des petites communes rurales ». Un prélude à la loi censée « améliorer (leurs) conditions d’exercice » et « renforcer (leur) statut », qu’Emmanuel Macron souhaite « finaliser » en 2024.

Conférence sur l’Europe aussi en France de citoyens tirés au sort !

Conférence sur l’Europe aussi en France de citoyens tirés au sort !

Une sorte de nouvelle convention cette fois sur l’Europe en France de citoyens tirés au sort et organisée  dans chaque région. Des conférences qui s’inscrivent dans le processus de débat organisé au sein des institutions européennes. Macron souhaite de larges discussions dans toute l’Europe et propose des conférences composées de citoyens tirés sur des listes au hasard. Une sorte de remake de la convention citoyenne qui ne lui a pourtant pas tellement réussi tellement la convention a accouché de contradictions.

Dès mars 2022, quand la synthèse des contributions et des débats sera établie, nous, responsables politiques des différents États membres, du Parlement européen, de la Commission, devrons en tenir compte pour réformer l’Europe. J’en prends l’engagement au nom de la présidence française du Conseil de l’UE a déclaré le président français souhaite que l’Europe agisse plus vite et plus fort.

Natixis sort de la bourse

Natixis sort de la bourse

Sans doute une conséquence d’une chute  de son cours de l’ordre de 30 % en 2020 mais aussi de divergences stratégiques sur l’orientation de la banque. Natixis sera donc en effet rachetée totalement par BPCE, son actionnaire majoritaire .

BPCE explique que cette opération s’inscrit dans le cadre de « la préparation de son plan stratégique » et qu’elle lui permettra de « se doter d’une manœuvrabilité stratégique nouvelle et d’un cadre de fonctionnement simplifié » :

« Ce plan qui sera annoncé en juin portera la dynamique de développement de chacun des trois métiers du Groupe, la Banque de Proximité et Assurance, la Gestion d’actifs et de Fortune et la Banque de Grande Clientèle », est-il ajouté dans ledit communiqué.

 

Natixis, quatrième banque cotée de l’Hexagone derrière BNP Paribas, Crédit agricole SA et Société générale, avait demandé la suspension de la cotation de ses actions à partir de ce mardi. À la clôture lundi, elle affichait une capitalisation totale de 11,65 milliards d’euros.

35 citoyens tirés au sort au-dessus du parlement ! ( Bernard Accoyer)

35 citoyens tirés au sort au-dessus du parlement ! ( Bernard Accoyer)

 

Bernard Accoyer, ancien président de l’assemblée nationale, s’indigne du faite que 35 citoyens choisis au hasard puissent se situer au-dessus du Parlement (chronique dans l’opinion)

 

 Chronique

Alors que la pandémie érode la situation et le moral des Français, ne serait-il pas plus rassurant de consulter les élus choisis démocratiquement plutôt que de créer un nième comité de 35 citoyens, sans légitimité ni compétence, si ce n’est celles suggérées par un tirage au sort obscur et une « formation » accélérée nécessairement restreinte et « orientée ». La Convention citoyenne sur le climat a démontré cela, comme les impasses dans lesquelles il a acculé l’exécutif.

Le Parlement, Assemblée nationale et Sénat, ne doit pas être contourné, il dispose constitutionnellement du pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale, d’élus responsables et de moyens humains et matériels performants. Ses moyens d’expertises, notamment l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) mais aussi de commissions permanentes et à l’Assemblée nationale du Comité d’évaluation et de contrôle (CEC).

Décrochage. Ses capacités de travail approfondies sont considérables. Elles sont trop souvent ignorées ou contournées par l’exécutif, en particulier les travaux remarquables par leur qualité de l’OPECST. L’absence de commissions permanentes chargées des sciences, de la recherche et de l’innovation dans nos assemblées explique, en partie, le décrochage scientifique, technologique et industriel de la France ; et probablement aujourd’hui la défiance envers des technologies pourtant éprouvées telle que la vaccination.

Afin de rétablir la confiance et rechercher les meilleures solutions face à la crise sanitaire, économique et morale, rendons au Parlement la place qui doit être la sienne, avant que cette crise ne devienne démocratique.

 

Bernard Accoyer, ancien Président de l’Assemblée nationale.

«Climat et et économie »….et politique: Fabius sort de son rôle

«Climat et et économie »….et politique:  Fabius sort de son rôle

 

Sans doute un mal existentiel, le président du conseil constitutionnel Laurent Fabius, propose une politique de relance plus écologique. Le propos n’est pas incohérent mais il est pour le moins baroque, voire anticonstitutionnel. Il vient d’ailleurs d’être rappelé à l’ordre par l’Élysée. En effet le rôle des membres du conseil constitutionnel est de s’en tenir strictement à l’analyse juridique des textes proposés par le gouvernement. Pendant tout leur mandat, ils doivent éviter de s’investir sur la scène politique. Par ailleurs, on voit mal ce qui qualifie Laurent Fabius pour parler avec pertinence de la comparaison entre le covid et la relance économique. Pendant tous ses mandats au gouvernement, Laurent Fabius n’a guère fait la preuve concrète de ces convictions dans le champ environnemental. Il a plutôt été un ministre socialiste libéral classique.

«La mutation climatique est, d’une certaine façon, beaucoup plus grave encore que la Covid, y compris en matière de santé», a d’abord affirmé l’ancien ministre socialiste. «Là où est le paradoxe, c’est qu’on ne fait pas, pour lutter contre la mutation climatique, le même effort qu’on fait pour lutter – à juste raison – contre la Covid. (…) Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote (…) qui s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris», a-t-il poursuivi.

«Climat et et économie » : Laurent Fabius sort de son rôle

«Climat et et économie » : Laurent Fabius sort de son rôle

 

Sans doute un mal existentiel, le président du conseil constitutionnel Laurent Fabius, propose une politique de relance plus écologique. Le propos n’est pas incohérent mais il est pour le moins baroque, voire anticonstitutionnel. Il vient d’ailleurs d’être rappelé à l’ordre par l’Élysée. En effet le rôle des membres du conseil constitutionnel est de s’en tenir strictement à l’analyse juridique des textes proposés par le gouvernement. Pendant tout leur mandat, ils doivent éviter de s’investir sur la scène politique. Par ailleurs, on voit mal ce qui qualifie Laurent Fabius pour parler avec pertinence de la comparaison entre le covid et la relance économique. Pendant tous ses mandats au gouvernement, Laurent Fabius n’a guère fait la preuve concrète de ces convictions dans le champ environnemental. Il a plutôt été un ministre socialiste libéral classique.

«La mutation climatique est, d’une certaine façon, beaucoup plus grave encore que la Covid, y compris en matière de santé», a d’abord affirmé l’ancien ministre socialiste. «Là où est le paradoxe, c’est qu’on ne fait pas, pour lutter contre la mutation climatique, le même effort qu’on fait pour lutter – à juste raison – contre la Covid. (…) Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote (…) qui s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris», a-t-il poursuivi.

«Mutation climatique et économie » : Laurent Fabius sort de son rôle

 «Mutation climatique et économie » : Laurent Fabius sort de son rôle

 

Sans doute un mal existentiel, le président du conseil constitutionnel Laurent Fabius, propose une politique de relance plus écologique. Le propos n’est pas incohérent mais il est pour le moins baroque, voire anticonstitutionnel. En effet le rôle des membres du conseil constitutionnel et de s’en tenir strictement à l’analyse juridique des textes proposés par le gouvernement. Pendant tout leur mandat, ils doivent éviter de s’investir sur la scène politique. Par ailleurs, on voit mal ce qui qualifie Laurent Fabius pour parler avec pertinence de la comparaison entre le covid et la relance économique. Pendant tous ses mandats au gouvernement, Laurent Fabius n’a guère fait la preuve concrète de ces convictions dans le champ environnemental. Il a plutôt été un ministre socialiste libéral classique.

«La mutation climatique est, d’une certaine façon, beaucoup plus grave encore que la Covid, y compris en matière de santé», a d’abord affirmé l’ancien ministre socialiste. «Là où est le paradoxe, c’est qu’on ne fait pas, pour lutter contre la mutation climatique, le même effort qu’on fait pour lutter – à juste raison – contre la Covid. (…) Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote (…) qui s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris», a-t-il poursuivi.

COVID : Un « collectif tiré au sort « pour définir la campagne de vaccination en France !!!

COVID : Un « collectif tiré au sort « pour définir la campagne de vaccination en France !!!

Une nouvelle fois Macon invente de nouvelles formes de concertation avec cette décision baroque de créer un collectif de citoyens tirés au sort pour participer à la définition de la campagne de vaccination en France.

S’il y a bien un sujet qui ne peut être confié à des profanes, c’est bien celui du virus. Pour preuve, les spécialistes eux-mêmes ont bien de la difficulté à se mettre d’accord sur certains aspects du sujet. Une décision d’autant plus curieuse que cette expérience de convention citoyenne sur le climat a abouti à fiasco et même un conflit entre Macron et nombre de ses participants. Pour résumer des propositions de la convention citoyenne sur le climat ressemble à une auberge espagnole et Macron n’a pas tenu sa parole.

L’objectif de ce « collectif de citoyens » sur la vaccination annoncé par Emmanuel Macron le 24 novembre est de « nourrir le pouvoir exécutif et législatif dans la menée à bien de la campagne de vaccination et d’ajuster les réponses qui doivent être apportées aux Français », explique-t-on au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Comme pour la convention climat, c’est sous son égide ­qu’auront lieu les débats ; l’assemblée consultative devant être saisie dans les jours qui viennent par le Premier ministre Jean Castex. Une première réunion est prévue jeudi pour discuter notamment des critères qui permettront de procéder au tirage au sort des citoyens – une trentaine, quand la convention climat en comptait 150. « Un tirage au sort nécessite de la transparence, explique-t-on au Cese.  Sans doute pour éviter que ce tirage au sort, comme celui de la convention citoyenne sur le climat, ne soit bidonné.

En 2016, l’expérience citoyenne souhaitée par la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, et dont l’objectif était de rétablir la confiance des Français à l’égard des vaccins, avait ainsi suscité des doutes concernant ‘indépendance et la transparence de ses membres.

Bref d’une manière supplémentaire pour Macon de contourner les organismes représentatifs officiels mais avec le risque du boomerang comme pour la convention citoyenne sur le climat.

Croissance zone euro : le secteur manufacturier sort du rouge

Croissance zone euro : le secteur manufacturier sort du rouge

 

 

L’indice compilé par IHS Markit auprès des directeurs d’achat (PMI) s’affiche à 51,8 pour le mois dernier dans sa version définitive (51,1 en première estimation), après 47,4 en juin.

Il repasse ainsi au-dessus de la barre de 50, soit en territoire de croissance, pour la première fois depuis janvier 2019.

“Les industries de la zone euro ont fait état d’un début de troisième trimestre très positif, avec une croissance de la production à son rythme le plus rapide depuis plus de deux ans, alimentée par un rebond encourageant de la demande”, commente Chris Williamson, économiste d’IHS Markit.

Allemagne- L’activité manufacturière en Allemagne a renoué avec la croissance en juillet pour la première fois depuis décembre 2018, ce qui confirme le rebond de la première économie d’Europe à l’entame du troisième trimestre.

L’indice compilé par IHS Markit auprès des directeurs d’achat (PMI) est remonté à 51,0 en juillet, après 45,2 en mars.

Ce rebond s’explique par la croissance de la production et des nouvelles commandes, explique Phil Smith économiste d’IHS Markit, qui souligne que la demande reste inférieure à ses niveaux d’avant la crise.

“La forte augmentation des nouvelles commandes en juillet signale toutefois des perspectives positives pour la production et le secteur manufacturier demeure bien placé pour aborder une forte contribution au rebond technique de l’économie attendu au troisième trimestre”, dit-il.

France- L’activité manufacturière en France s’est légèrement accélérée en juillet mais les nouvelles commandes refusent de décoller, montrent les résultats définitifs de l’enquête que réalise chaque mois IHS Markit auprès des directeurs d’achat (PMI).

L’indice de juillet remonte à 52,4 contre 52,3 en juin, s’éloignant un peu plus du seuil de 50 qui sépare la contraction de la croissance.

Cette croissance reflète cependant davantage l’exécution d’anciennes commandes que l’augmentation des nouvelles commandes, qui se fait toujours attendre, commente Eliot Kerr, économiste d’IHS Markit.

“Les industriels français ont vu le climat des affaires s’améliorer en juin mais cette amélioration repose surtout sur la croissance de la production, comme en juin”, commente-t-il.

Royaume-Uni- La production manufacturière britannique a connu le mois dernier sa croissance la plus rapide depuis prés de trois ans, montrent les résultats définitifs de l’enquête réalisée par Markit/CPIS auprès des directeurs d’achat (PMI).

L’indice définitif pour le mois de juillet ressort à 53,3, contre une première estimation à 53,6 et après 50,1 en juin.

Cet indice est au plus haut depuis mars 2019 mais celui de la production, qui donne, selon IHS Markit, une meilleure idée de la santé du secteur, a grimpé au plus haut depuis 2017, à 59,3.

“En dépit d’un bon démarrage vers la reprise, le chemin restant à parcourir demeure long et piégeux”, tempère toutefois Rob Dobson, directeur d’IHS Markit. “Une période soutenue de croissance reste nécessaire pour regagner tout le terrain perdu ces derniers mois.”

Croissance Chine: l’activité sort encore du rouge

Croissance Chine: l’activité sort encore du rouge

 

La croissance du secteur manufacturier seront encore du rouge en juillet. Pour l’ensemble de l’activité la Chine pourrait bien être un des rares pays à afficher une croissance légèrement positive de l’ordre de 1 %. On est cependant loin des 6 à 7 % absolument nécessaires en Chine pour éviter la crise économique et sociale.

L’indice PMI manufacturier officiel a progressé à 51,1 en juillet contre 50,9 le mois précédent, à un plus haut depuis mars, alors que les analystes anticipaient un ralentissement de l’activité avec un indice à 50,7.

Berceau de la pandémie de coronavirus, la Chine est parvenue à quasiment contrôler la crise sanitaire pour procéder au déconfinement après des semaines de paralysie économique, même si elle fait désormais face à un regain des infections sans précédent depuis plusieurs mois.

Les nouvelles commandes à l’exportation ont à nouveau décliné, mais à un rythme moins important qu’au cours des derniers mois, soulignant les pressions continues sur la demande étrangère.

Une enquête officielle distincte, dont les résultats ont aussi été communiqués vendredi, montre que l’activité du secteur des services a elle ralenti en juillet, avec un indice PMI de 54,2 contre 54,4 en juin.

Modernisation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

Face à l’usure indiscutable de la représentation la démocratie représentative, certains comme Macron par exemple expérimentent l’idée du tirage au sort. Et déjà d’envisager une généralisation du système. La vérité c’est sans doute qu’il faut revivifier le concept de mandat des élus et ne pas le réduire au dépôt d’un bulletin -d’ailleurs souvent ambigu- dans une urne. Mais certains voit avec le tirage au sort un système à l’apparence révolutionnaire qui n’a d’autre but que de détruire tous les corps intermédiaires  qui gênent en fait la théocratie qui est en train de s’installer. Pour vivre, la démocratie délibérative ne peut produire de pertinence, d’efficacité et de justice sans un état de l’art préalable.

 

Aucun sujet économique, social, écologique technologique ou sociétal ne peut être abordé de manière un peu sérieuse sans une analyse préalable de la situation. Et sans participation des corps intermédiaires qui ont investi en recherche et expérience depuis des dizaines et des dizaines d’années. Faute de cela,  on aboutit directement à une discussion de bistrot ou à une manipulation des participants par les politiques et les technocrates.  Aujourd’hui, ce qui caractérise la crise, c’est sa complexité et les interactions entre les différents dimensions : économique, technologique, sociale, environnementale et sociétale. Second élément qui caractérise la période : le rythme des changements qui impose tout autant un rythme des d’évolution des connaissances.

 

Le tirage au sort ressemble un peu à ces enquêtes pseudo démocratiques faites  par les médias radio ou télé appelées encore radio trottoir, une forme de démocratie du caniveau qu’on voudrait faire prendre pour une enquête qualitative voire quantitative. Une véritable escroquerie ou plus exactement une caricature méthodologique. Pour répondre à la défiance de plus en plus grande qui les vise, des responsables politiques de tous bords y voient le remède miracle. En 2017, pendant la campagne présidentielle, Benoît Hamon proposait d’introduire au Sénat des citoyens tirés au sort, Jean-Luc Mélenchon voulait ainsi composer une assemblée constituante chargée de réécrire la constitution et Emmanuel Macron proposait qu’un groupe de citoyens puisse chaque année auditionner le président de la République.

 

La dernière expérience concerne la convention citoyenne de 150 personnes tirées au hasard et qui doit en un mois définir une politique environnementale. Une convention bidon évidemment puisqu’elle sera largement noyautée par des politiques et des experts au service du  pouvoir; faute  de connaissance et l’expérience, la convention  approuvera forcément les orientations du gouvernement. sans doute la taxe carbone à l’origine du mouvement des gilets jaunes !  Bref, une belle manipulation démocratique sur fond de discussion de bistrot du coin.

Démocratie- Pour un tirage au sort aussi du président et du gouvernement ?

Démocratie- Pour un tirage au sort  aussi du président et du gouvernement ?

 

Puisqu’il faut faire dans la rénovation démocratique surréaliste en remettant totalement en cause les institutions et les organisations intermédiaires pourquoi ne pas pousser la logique  jusqu’au bout et aussi tirer  sort  aussi le gouvernement et  le président de la république. Pour les députés, c’est ce que propose d’ailleurs Mélenchon avec sa fameuse constituante. D’une certaine manière, l’extrême gauche se rapproche des thèses de Macron qui sous des aspects révolutionnaires installe tranquillement une théocratie en France. Le résultat ne gagnera pas forcément en qualité mais il ne peut guère être plus  catastrophique.  Bref, quitte à installer la chienlit économique, sociale et politique autant aller jusqu’au bout du raisonnement . Comment des individus tirés totalement au hasard seraient-il en capacité de traiter la complexité de la crise que nous vivons. Ou alors c’est la fuite en avant délibérée vers la simplification à outrance des problématiques et leur traitement par une approche populiste et caricaturale.

 

Pourtant rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services.

 

Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couvercle  pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre, si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés ( la gentrification).  En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études.

 

Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France.

La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là où il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Société- rénovation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

Société- rénovation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

 

Face à l’usure indiscutable de la représentation la démocratie représentative certains comme Macron par exemple expérimentent l’idée du tirage au sort. Et certains déjà d’envisager une généralisation du système. La vérité c’est sans doute qu’il faut revivifier le concept de mandat des élus et ne pas le réduire au dépôt d’un bulletin -d’ailleurs souvent ambigu- dans une urne. Mais certains voit avec le tirage au sort un système à l’apparence révolutionnaire qui n’a d’autre but que de détruire tous les corps intermédiaires  qui gênent en fait la théocratie qui est en train de s’installer. Pour vivre, la démocratie délibérative ne peut produire de pertinence, d’efficacité et de justice sans un état de l’art préalable.

 

Aucun sujet économique, social, écologique technologique ou sociétal ne peut être abordé de manière un peu sérieuse sans une analyse préalable de la situation. Et sans participation des corps intermédiaires qui ont investi en recherche et expérience depuis des dizaines et des dizaines d’années. Faute de cela,  on aboutit directement à une discussion de bistrot ou à une manipulation des participants par les politiques et les technocrates.  Aujourd’hui, ce qui caractérise la crise, c’est sa complexité et les interactions entre les différents dimensions : économique, technologique, sociale, environnementale et sociétale. Second élément qui caractérise la période : le rythme des changements qui impose tout autant un rythme des d’évolution des connaissances.

 

Le tirage au sort ressemble un peu à ces enquêtes pseudo démocratiques faites  par les médias radio ou télé appelées encore radio trottoir, une forme de démocratie du caniveau qu’on voudrait faire prendre pour une enquête qualitative voire quantitative. Une véritable escroquerie ou plus exactement une caricature méthodologique. Pour répondre à la défiance, de plus en plus grande qui les vise, des responsables politiques de tous bords y voient le remède miracle. En 2017, pendant la campagne présidentielle, Benoît Hamon proposait d’introduire au Sénat des citoyens tirés au sort, Jean-Luc Mélenchon voulait ainsi composer une assemblée constituante chargée de réécrire la constitution et Emmanuel Macron proposait qu’un groupe de citoyens puisse chaque année auditionner le président de la République.

La dernière expérience concerne la convention citoyenne de 150 personnes tirées au hasard et qui doit en un mois définir une politique environnementale. Une convention bidon évidemment puisqu’elle sera largement noyautée par des politiques et des experts au service du  pouvoir; faute  de connaissance et l’expérience, la convention  approuvera forcément les orientations du gouvernement Bref, une belle manipulation démocratique sur fond de discussion de bistrot du coin.

 

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