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Les objets connectés sont -ils vraiment tous utiles ?

Les objets connectés sont -ils vraiment tous utiles ?

Les objets connectés ont rapidement envahi notre quotidien ces dernières années. Assistants vocaux, réfrigérateurs intelligents, système d’éclairage connecté, balances de santé, enceintes connectées, montres intelligentes, verrous connectés… la liste semble extensible à l’infini. Selon les prévisions de Statista et de Fortune Business Insights, le nombre d’objets connectés dans le monde devrait dépasser les 29 milliards d’ici 2030 et le marché mondial de l’Internet des objets devrait passer d’environ 662 milliards de dollars en 2023 à 3 353 milliards de dollars en 2030. Cet essor rapide des objets connectés a créé une abondance de choix pour les consommateurs. Cependant, la profusion d’objets connectés peut paradoxalement engendrer un sentiment de confusion. En effet, il devient difficile de s’y retrouver parmi de plus en plus d’options disponibles sur le marché. Nous nous sentons parfois comme un enfant dans un magasin de jouets géant, submergé par la multitude de choix qui nous sont offerts.


par
Zeling Zhong
Enseignante-Chercheuse en Innovation Digitale & Marketing, EDC Paris Business School dans The Conversation

Quel objet connecté choisir parmi cette multitude de possibilités ? Lequel correspond réellement à nos besoins et à nos valeurs ? Lequel apporte une véritable valeur ajoutée et lequel relève du « gadget » ? Face à cette surabondance de l’offre, le phénomène de désengagement du consommateur se fait sentir, comme nous le relevons dans un travail de recherche récent.

Notre étude propose ainsi une taxonomie pour catégoriser les objets connectés en fonction de l’amélioration de l’expérience utilisateur et de leur pertinence pour des usages effectifs. Cette taxonomie peut guider les consommateurs vers des choix appropriés et à aider les entreprises à naviguer dans ce paysage en constante évolution.

Trois catégories distinctes des objets connectés grand public émergent de nos analyses :

1. « Objets connectés tels que conçus »

Dans cette catégorie, les objets connectés sont utilisés conformément à leur conception initiale. Bien que ces objets offrent des fonctionnalités technologiques plus ou moins avancées, leur potentiel d’appropriation par les consommateurs reste néanmoins limité. Ces derniers tendent à reproduire les usages qu’ils maîtrisent déjà sur leurs autres appareils mobiles et à personnaliser ces objets selon les intentions des concepteurs.

Les thermostats intelligents constituent des exemples pertinents de cette catégorie. Ils sont conçus pour réguler automatiquement la température d’une maison en fonction des habitudes de vie de l’utilisateur. Bien que ces thermostats connectés offrent des fonctionnalités avancées d’optimisation énergétique, la plupart des utilisateurs les utilisent pour régler simplement la température. Autre exemple : les ampoules intelligentes qui permettent de régler l’éclairage en fonction de l’ambiance recherchée mais dont les fonctionnalités ne sont pas toujours exploitées par les usagers.

Un thermostat intelligent
Les thermostats intelligents, un exemple d’objet connecté « tel que conçu ». Pxhere
Pour cette catégorie d’objets connectés, il est recommandé aux professionnels de laisser une marge de manœuvre permettant aux clients potentiels de disposer de davantage d’options pour intégrer l’objet connecté à leur quotidien. Proposer des objets connectés ajoutant de nouvelles fonctionnalités à des objets familiers facilite en effet une utilisation pérenne.

2. « Objets connectés tels que co-créés »

Dans cette catégorie, les usages résultent d’une cocréation entre concepteurs et utilisateurs. Leur fonctionnalité offre une gamme de solutions technologiques permettant une participation active des utilisateurs à la création d’expériences. Le potentiel d’appropriation par les consommateurs est élevé, grâce à des expériences enrichies par la haute technologie et habilitées par des fonctionnalités sophistiquées.

Les solutions de domotique modulaires constituent des exemples emblématiques de cette catégorie. Elles permettent aux utilisateurs de configurer et d’automatiser leur environnement domestique en fonction de leurs préférences et besoins individuels. Les objets connectés basés sur des plates-formes de développement d’Internet des objets comme Arduino ou ESP32 offrent par exemple une grande flexibilité aux utilisateurs en offrant une expérience utilisateur hautement personnalisée et technologiquement avancée.

Cette catégorie est cruciale pour les professionnels du marché des objets connectés destinés au grand public. Ils doivent considérer ces objets comme des composants informatiques ouverts nécessitant des mises à jour régulières pour optimiser les services. Avec l’ajout d’une connexion réseau, ces objets du quotidien deviennent des mini-ordinateurs, transformant les stratégies de développement de produits sur la base des usages les plus répandus chez les clients. Les fabricants doivent ainsi travailler sur un cycle d’évolution court et élargir régulièrement les possibilités de leurs produits pour favoriser la création de valeur grâce à la participation active des utilisateurs dans la co-création d’expériences.

3. « Objets connectés créés par soi-même »

Dans cette catégorie, les objets connectés sont utilisés tels que créés par les utilisateurs. Leur potentiel d’appropriation est élevé, bien que les expériences soient assistées par des capacités technologiques moins avancées. Cette catégorie inclut les objets connectés les plus simples fournissant des informations de base.

Par exemple, les kits de capteurs de l’air ambiant offrent la possibilité de mesurer des paramètres tels que la qualité de l’air, la température ou l’humidité. Les utilisateurs peuvent ensuite exploiter ces données pour surveiller leur environnement domestique ou professionnel de manière personnalisée.

Les managers des points de vente sont ici encouragés à présenter des vidéos ou des messages publicitaires illustrant les diverses applications de ces objets dans différents contextes d’usage. Cela permet aux clients potentiels de créer des usages personnalisés dans leur quotidien.

En cette ère des objets connectés, il faut dépasser la surabondance d’options en adoptant une approche réfléchie et responsable de l’innovation, d’autant plus que leur fabrication et leur usage génèrent un impact environnemental important. La création des objets connectés centrés sur l’utilisateur, respectueux de l’environnement et sécurisés repose sur la collaboration entre les parties prenantes dans les secteurs concernés et la transparence avec les consommateurs.

Les entreprises doivent donc jouer un rôle proactif en proposant des produits connectés durables et en s’assurant que leurs objets connectés respectent la vie privée des utilisateurs et minimisent leur empreinte environnementale en utilisant des matériaux recyclables, en favorisant la réparation plutôt que le remplacement.

En adoptant une approche centrée sur l’utilisateur et intégrant les principes d’éthique et de durabilité dans leurs stratégies d’innovation, les entreprises peuvent s’assurer que leurs produits connectés répondent aux besoins réels des consommateurs, ce qui favorise leur appropriation et leur utilisation à long terme en créant un écosystème durable.

Pouvoir d’achat : salaires réels bloqués depuis fin 2019 en zone euro

Pouvoir d’achat : salaires réels bloqués depuis fin 2019 en zone euro

L’inflation a des effets anti redistributif vis-à-vis des salariés car si les rémunérations augmentent en monnaie constante la progression est inférieure à l’inflation. Ainsi les salaires réels sont-ils bloqués depuis quatre ans d’après l’OFCE.

La crise du coût de la vie est aussi celle de la valeur travail. Entre la fin 2019 et la fin 2024, les salaires réels – c’est-à-dire la rémunération après prise en compte de l’inflation – n’ont pas progressé dans les grands pays de la zone euro, selon les prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

La situation est différente aux Etats-Unis, où les travailleurs voient leur salaire augmenter malgré la hausse des prix. L’économie américaine a en effet été beaucoup plus dynamique que l’économie européenne depuis la fin de la pandémie de Covid.

Les séismes sont-ils détectables ?

Les séismes sont-ils détectables ?

Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi ne cesse d’augmenter. Il est désormais de plus de 2 000 morts, a précisé le ministère de l’Intérieur. Selon le Centre national pour la recherche scientifique et technique, l’épicentre de la secousse se situait dans la province d’al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech et le tremblement de terre a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes Au cours des trente dernières années, les tremblements de terre et les tsunamis qu’ils génèrent ont causé la mort de près d’un million de personnes. Si la prédiction en tant que telle de ces événements est impossible, des systèmes d’alerte ont été mis en place pour limiter le coût humain et matériel de ces catastrophes. Ces systèmes ne prédisent pas le futur, mais essaient de détecter les séismes et d’estimer le plus rapidement possible leur magnitude. Actuellement, ils utilisent les ondes sismiques pour tenter de prévenir les populations quelques secondes avant les secousses, même si malheureusement le résultat n’est pas toujours au rendez-vous.

par
Quentin Bletery
Géophysicien, chargé de Recherche IRD au laboratoire Géoazur., Institut de recherche pour le développement (IRD) dans The conversation

Les tsunamis se propagent plus lentement, laissant plus de temps pour agir ce qui est généralement (quelques dizaines de minutes). Cependant, les systèmes d’alerte éprouvent de grandes difficultés à évaluer rapidement la magnitude des très grands séismes. Par exemple, le système japonais a estimé une magnitude de 8 au lieu de 9 lors du séisme de 2011, et donc une vague de 3 mètres au lieu de 15, une erreur aux conséquences dramatiques à Fukushima.

Afin d’améliorer les systèmes d’alerte sismique et tsunami, nous travaillons actuellement sur un algorithme d’intelligence artificielle (IA), basé sur des ondes d’origine gravitationnelle, qui estime de manière plus fiable et plus rapide la magnitude des grands séismes.

Les signaux sismiques enregistrés le plus tôt sur les sismomètres sont les ondes de compression (dites ondes P). Ces ondes se propagent à environ 6,5 km par seconde. Si vous êtes 65 km plus loin de l’épicentre que les capteurs les plus proches, vous allez donc ressentir les premières secousses 10 secondes après que ces capteurs aient enregistré les premières ondes P. En pratique, en prenant en compte le temps de transmission et de traitement de ces ondes, vos 10 secondes seront probablement réduites à 5 ou 6.

Mais les ondes les plus destructrices, les ondes de cisaillements (dites ondes S), se propageant légèrement plus lentement que les ondes P (à environ 3,5 km par seconde), il est possible d’anticiper de quelques secondes les plus fortes secousses. Sur ce principe, dans les pays pourvus de systèmes d’alerte sismique comme au Japon, lorsqu’un séisme est détecté proche de votre position, vous recevez un SMS d’alerte vous informant de l’imminence de secousses.

Malheureusement, pour des raisons à la fois instrumentales et fondamentales, les ondes P ne renseignent pas de manière fiable sur la magnitude des très grands séismes. Les systèmes d’alerte sismiques, basés sur ces ondes, s’avèrent ainsi incapables de faire la différence entre un séisme de magnitude 8 et un séisme de magnitude 9, posant un problème majeur pour l’estimation du tsunami, comme l’a illustré l’exemple de Fukushima en 2011. En effet, un séisme de magnitude 9 est 30 fois plus « grand » qu’un séisme de magnitude 8, le tsunami qu’il génère est donc considérablement plus important.

Pour estimer de manière plus fiable la magnitude des grands séismes, des systèmes d’alerte basés sur un autre type d’ondes, appelé phase W, ont été développés. La phase W a une bien meilleure sensibilité à la magnitude que les ondes P, mais se propage beaucoup plus lentement. On l’enregistre entre 10 et 30 minutes après l’origine du séisme, soit peu de temps avant l’arrivée du tsunami.

En 2017, des signaux jusqu’alors inconnus ont été découverts. Ces signaux, appelés PEGS pour « prompt elasto-gravity signals » (signaux élasto-gravitationnels soudains), ont laissé entrevoir une possibilité nouvelle d’estimer plus rapidement et de manière plus fiable la magnitude des grands séismes. Lorsqu’un séisme se produit, une immense masse de roche est mise en mouvement de manière soudaine. Cette masse de roche en mouvement engendre une perturbation du champ de gravité terrestre (la pesanteur). Cette perturbation est extrêmement faible, mais se propage à la manière d’une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière. De manière instantanée à l’échelle de la Terre. La gravité étant une accélération et les sismomètres enregistrant l’accélération du sol, les PEGS sont enregistrés par nos instruments de mesure « classiques ». De plus, ces signaux sont très sensibles à la magnitude, beaucoup plus que les ondes P dans le cas des grands événements.

Illustration de l’algorithme d’IA capable d’estimer la magnitude des grands séismes à partir de signaux gravitationnels (les PEGS) se propageant à la vitesse de la lumière, bien plus vite que les ondes sismiques (P et S)
Illustration de l’algorithme d’IA capable d’estimer la magnitude des grands séismes à partir de signaux gravitationnels (les PEGS) se propageant à la vitesse de la lumière, bien plus vite que les ondes sismiques (P et S). Quentin Bletery, Fourni par l’auteur
Les PEGS disposent donc des caractéristiques idéales pour alimenter un système d’alerte. Cependant, leur détection est rendue difficile par leur très faible amplitude. (environ un million de fois plus faibles que les ondes P). Comment exploiter des signaux si faibles pour alerter ?

La technologie émergente de l’IA s’avère très performante pour extraire rapidement des signaux faibles dans de grands volumes de données bruitées. Nous avons développé un algorithme d’IA qui estime toutes les secondes la magnitude du séisme en cours à partir des PEGS]Il est donc nécessaire de mettre au point de nouveaux systèmes plus fiables et rapides, afin d’avoir une stratégie de mise à l’abri la plus efficace possible. Nous avons développé un algorithme d’intelligence artificielle (IA), se basant sur des ondes d’origine gravitationnelle se propageant à la vitesse de la lumière, pour estimer de manière plus rapide et plus fiable la magnitude des grands séismes., publié très récemment dans Nature. Comme les grands séismes sont rares, nous avons simulé des centaines de milliers de scénarios de séismes possibles le long des grandes failles japonaises.

Dans chaque scénario, nous avons calculé les PEGS attendus sur tous les sismomètres de la région et entraîné l’IA à « trouver » la magnitude et la localisation du séisme en lui donnant la réponse à chaque fois. Nous avons ensuite testé la performance de l’IA sur les données enregistrées lors du séisme de Fukushima. Les résultats indiquent que l’on aurait pu estimer la magnitude du séisme dès la fin de la rupture (soit 2 minutes après l’origine de l’événement), et donc obtenir très rapidement une bien meilleure estimation de la hauteur de la vague.

Performance de l’IA par rapport au système en place en 2011 lors du séisme de Fukushima. Quentin Bletery, Fourni par l’auteur
Les résultats étant encourageants, nous passons désormais à la phase d’implémentation de l’algorithme dans un système d’alerte opérationnel, en commençant par le Pérou où l’on attend un très gros évènement (qui pourrait intervenir demain comme dans 300 ou 600 ans). Nous travaillons également à améliorer les performances de l’algorithme pour les séismes de magnitude plus modérée. Il fonctionne dans sa version actuelle pour les séismes de magnitude supérieure à 8,3, ce qui le rend déjà très utile pour l’estimation des tsunamis (qui ne concernent que ces très grands séismes) mais limite grandement les possibilités pour alerter sur les secousses (car ces dernières sont ressenties dans la plupart des cas avant que le séisme n’atteigne une telle magnitude).

Enfin, nous ambitionnons de développer une version mondiale de cet algorithme qui utiliserait des sismomètres pour alerter sur des séismes se produisant partout sur Terre, offrant ainsi une « couverture » d’alerte mondiale particulièrement intéressante pour des régions peu équipées.

Changement: Les Français sont-ils des résistants au concept

Changement: Les Français sont-ils des résistants au concept

. Par Jean-Claude Pacitto, maître de conférences HDR, Université Paris-Est, et Philippe Jourdan, HEC, professeur à l’Université Paris-Est dans  » la Tribune »(extrait).
Résistance et changement sont des mots qui s’accommodent mal, au contraire des paroles d’une célèbre chanson des Beatles. Pris isolément, chacun de ces termes à une forte tonalité positive ; associés l’un à l’autre, le premier devient vite le paria du second ! En effet, qui, sain d’esprit, pourrait s’enorgueillir de résister à quelque chose, le changement, par nature positif, nécessaire, sinon inéluctable. Si qui plus est, on choisit comme terrain d’étude les Français, le débat vire rapidement à la polémique.

En effet, il est très souvent admis que les Français sont rétifs au changement, comme on a longtemps prétendu qu’ils étaient rétifs à l’entrepreneuriat. Pour nous en convaincre, sociologues et anthropologues, relayés par les médias, n’hésitent pas à mobiliser des explications qui relèvent de l’exception culturelle (l’esprit du « Gaulois réfractaire » cher au Président Emmanuel Macron).
Or comme l’a magistralement révélé Baumol (1922-2017), aucune exception culturelle n’explique la dynamique entrepreneuriale, qui dépend avant tout de la mise en place d’incitations qui font qu’à un moment donné des individus vont choisir cette voie plutôt qu’une autre. Les données de l’Insee ne montrent-elles pas que la France a connu en 2021 une explosion du nombre de créations d’entreprises, avec 995.900 créations, soit +17% par rapport à 2020 ? Alors pourquoi, s’agissant de la résistance au changement, agiter des malédictions culturelles très hypothétiques plutôt que d’agir concrètement et efficacement ? A l’heure du bilan réformateur de l’actuelle présidence en France, la question mérite d’être posée.

Regardons les faits en face. Depuis les années soixante, les Français ont subi des changements importants qui ont bouleversé leur cadre de travail, leur cadre de vie et ils ont su le faire avec beaucoup plus d’efficacité qu’on ne le dit parfois (disparition des colonies, urbanisation croissante, exode rural, déclin de l’agriculture, de l’industrie, désertification des territoires, réformes scolaires, abandon du service militaire, etc.). Beaucoup de ces changements étaient nécessaires.

Mais les Français ont aussi subi des changements dont la finalité est discutable, comme les réformes successives du système éducatif, l’aménagement sauvage du territoire, la disparition des services publics. Ces adaptations ont été parfois douloureuses, mais elles se sont opérées. Et pourtant, nous sommes probablement l’un des pays qui parlent le plus de (se) réformer encore aujourd’hui ! Dans certaines entreprises, le changement est même devenu une fin en soi : les organigrammes ne cessent d’être modifiés, les activités stratégiques d’apparaître puis de disparaître, les priorités du moment prennent le pas sur celles d’hier, les services sont sans cesse déménagés. Si on quitte l’idéologie pour l’examen objectif des faits, on n’aura pas de peine à conclure que les Français dans leur majorité s’adaptent au changement.
Pour statuer sur l’attitude des Français vis-à-vis du changement, une première précaution scientifique est de circonscrire le champ d’étude. Le choix du terrain d’analyse est important car on ne peut généraliser une résistance culturelle au changement des Français, dans leur rôle de citoyens, de salariés, de clients, d’êtres sociaux, voire d’autres parties prenantes : toute généralisation est abusive et réductrice.

Une deuxième précaution est de distinguer le changement dans sa perception d’un côté, dans sa finalité de l’autre. Trop souvent le changement, comme le progrès d’ailleurs, sont considérés comme inévitables, et à partir de là on ne questionne plus leurs modalités de mise en œuvre. Prenons l’exemple du secteur public. Personne ne conteste que les entreprises publiques, dont la gestion héritait des pratiques du XIXe siècle devaient évoluer. On ne dirige pas l’entreprise du XXIe siècle avec les présupposés de la bureaucratie wébérienne. Pour autant, cette modernisation doit-elle diluer l’identité de nos entreprises au point de la faire disparaître, et l’évolution nécessaire des structures implique-t-elle la destruction de l’ADN propre à chaque organisation ? Sensibles aux phénomènes de mode, les « modernisateurs » veulent faire table rase du passé, ce qui les conduit à mener des changements pas toujours bien pensés et aux effets pervers qui font douter de leur réelle efficacité.

Au fond, beaucoup de changements et d’innovations managériales n’ont pas pour but de maximiser la satisfaction du client ou de l’usager, mais de baisser la masse salariale, et d’améliorer la rentabilité. Sinon comment expliquer que le transfert sur l’usager de certaines prestations ne s’accompagne pas d’une baisse des tarifs, bien au contraire ?
En conclusion, nous devons évaluer le changement non plus de manière téléologique en répétant à satiété qu’il est nécessaire et en nous contentant de cette assertion mais en examinant en profondeur les pratiques mises en œuvre, les conséquences du changement sur les personnels, sur les clients et, d’un point de vue global, sur la société dans son ensemble. Il faut cesser d’avoir une vision doloriste du changement qui peut mener à toutes les catastrophes. Un changement qui mécontente à la fois les salariés et les clients doit être questionné, car la création de valeur ne se résume pas aux seuls résultats financiers.
Enfin, un changement est toujours contingent à un environnement donné. On ne change pas pour changer mais pour s’adapter ou pour anticiper. Le changement n’est pas une idéologie mais un moyen pragmatique de l’adaptation par l’anticipation. Ces résultats doivent s’évaluer à l’aune de multiples critères. Un changement qui débouche sur un malaise des salariés au sein des entreprises, sur un mécontentement des clients (ou des citoyens) et sur une dégradation de la vie en société dans son ensemble doit être légitimement questionné.

Pourquoi les meetings politiques sont-ils maintenus ?

Pourquoi les meetings politiques sont-ils maintenus ?

 

 

Le gouvernement a rétabli des jauges pour les rassemblements importants avec une exception pour les meetings politiques

« L’exercice du culte d’une part et les activités politiques et électorales d’autre part sont soumis à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent une protection encore plus forte »a expliqué de manière très confuse le Premier ministre.

Pour justifier la non-limitation des jauges à 2 000 personnes en intérieur et à 5 000 personnes en extérieur dans les meetings politiques, le chef du gouvernement s’appuie sur l’article 58 de la Constitution. « Le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l’élection du président de la République. Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin », peut-on lire sur le site internet des Sages.

La problématique est d’abord sanitaire voit mal pourquoi un rassemblement de personnes serait interdit ici et autorisé là  pour des motifs politiques. Le virus de ce point de vue Ne fait pas la différence . La problématique est bien entendue politicienne. Il s’agit de ne pas créer un front d’opposition au gouvernement accusé alors de prendre des mesures de type dictatorial.

Sur le plan démocratique, on peut cependant se poser la question de l’intérêt réel de ces meetings dans une période caractérisée par le fait que la politique se traite, se véhicule est finalement se juge surtout dans les médias y comprit les réseaux sociaux. La vérité c’est que ces meetings organisés par les forces politiques n’ont qu’un objet montrer des muscles aux caméras des grands médias présents. La raison d’être d’un meeting est de créer l’événement médiatique et non de réellement participer à une démocratie participative active. D’ailleurs ces meetings ne sont que successions de discours de nature évangélique souvent d’ailleurs caricaturaux et destinés à plaire aux plus radicaux.

Bref, les organisations politiques pour retrouver du crédit devront imaginer d’autres supports pour donner un contenu autrement plus moderne et plus participatif que ces meetings un peu ringards mais surtout sanitaire ment dangereux.

Vaccination : pourquoi Sarkozy et Véran sont-ils prioritaires ?

Vaccination : pourquoi Sarkozy et Véran  sont-ils prioritaires ?

 

 

Progressivement on apprend que certaines personnalités sont vaccinées alors que visiblement elles sont loin de faire partie des populations prioritaires. Rappelons que pour l’instant la  priorité concerne les plus de 75 ans et les personnes présentant de très graves pathologies. Si l’on en juge par le reportage complaisant sur Véran  qui montre son torse, on ne peut pas dire que le ministre de la santé soit réellement physiquement déficient. Ni qu’il soit prioritaire en tant que de médecin puisqu’il y a longtemps qu’il n’a pas vu un patient. Il en est de même pour Nicolas Sarkozy qui ,lui, a 66 ans et qui a été vacciné. Pour la justifier l’entourage de Sarkozy précise que c’est sur prescription médicale. En fait la même prescription pour être faite à ces millions de Français qui sont réellement prioritaires et qui attendent en vain une date de vaccination car tous les centres ou presque sont aujourd’hui fermés et où ne répondent plus à aucune sollicitation faute de vaccin.

L’entourage de Nicolas Sarkozy n’a pas précisé les raisons de cette prescription, en soulignant que l’ancien président, « comme tout citoyen, a le droit à une vie privée et au secret médical« . Interrogé jeudi sur cette information à l’occasion de la conférence de presse hebdomadaire sur l’évolution de l’épidémie, le ministre de la Santé Olivier Véran avait invoqué « le secret médical ».

« Il en va de Nicolas Sarkozy comme de n’importe quel Français, il a le droit au secret médical, donc je n’ai pas à en connaître s’il a été vacciné avant l’heure. Nous devons tous respecter les règles, nous avons tous des droits et des devoirs. Ils s’imposent à chacun d’entre nous, y compris celui de bénéficier du secret médical. Pas de commentaire donc », a-t-il déclaré. De son côté, Nicolas Sarkozy s’agacerait des lenteurs de la stratégie vaccinale du gouvernement, jugeant qu’il faut accélérer l’arrivée de vaccins pour mettre en place des « vaccinodromes ».




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