Croissance : des risques mais peu de solutions pour la BRI
La BRI souligne les risques pour l’économie mondiale mais finalement demeure très ambiguë sur les solutions. En effet la BRI demande qu’on soulage les politiques monétaires trop sollicitées à son goût par des politiques budgétaires. Mais dans le même temps la BRI critique l’endettement général des pays. Pour parler clair la BRI comme la plupart des institutions financières est dans le potage concernant les mesures susceptibles de relancer la croissance. Elle préconise notamment de relever les taux afin d’être en capacité de les diminuer en cas de crise ! A l’occasion de son assemblée générale annuelle à Zurich, la BRI, organe international de coordination des grandes banques centrales, souligne ainsi les menaces auxquelles était exposée l’économie mondiale un endettement élevé, une faible croissance de la productivité et un manque de marges de manœuvre des banques centrales mais l’institution internationale apporte peu de solutions « Des évolutions préoccupantes – un trio de risques – rendent l’économie mondiale très vulnérable et appellent à la vigilance: une croissance de la productivité anormalement molle, faisant planer un doute sur une amélioration future des niveaux de vie; une dette mondiale historiquement élevée, soulevant des risques pour la stabilité financière; et une marge de manœuvre extrêmement réduite pour l’action des pouvoirs publics », a déclaré Claudio Borio, chef du département monétaire et économique de l’organisation. L’économie mondiale, a-t-il ajouté, ne peut plus se permettre de compter sur un modèle de croissance alimenté par la dette, qui l’a mené à la situation actuelle. Dans une référence implicite à la Réserve fédérale américaine, le rapport de la BRI explique que les responsables des politiques monétaires doivent donner la priorité au relèvement des taux lorsqu’ils en ont l’occasion afin de retrouver des marges de manœuvre en matière d’assouplissement lors de la prochaine crise. « C’est là un point particulièrement important pour les grandes juridictions émettrices de monnaies internationales, car elles donnent le ton de la politique monétaire pour le reste du monde », souligne le document. Plus largement, la BRI plaide pour une évolution globale des politiques budgétaires et monétaires afin de leur donner les moyens de faire face à des successions de booms financiers et de crises. « Il est urgent de rééquilibrer les politiques publiques pour s’orienter vers une expansion plus robuste et durable », dit son rapport. « Il est essentiel de soulager la politique monétaire, qui supporte, depuis beaucoup trop longtemps, une part excessive du fardeau. » « Le monde a grandement besoin de politiques qu’il ne regrettera pas d’avoir adoptées, le jour où demain arrivera. » Ce qui s’appelle parler pour ne pas dire grand-chose !