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Agriculture : un secteur différencié mais encore solidaire dans l’action (Bertrand Hervieu, membre de l’Académie d’agriculture)

Agriculture : un secteur différencié mais encore solidaire dans l’action (Bertrand Hervieu, membre de l’Académie d’agriculture)

Bertrand Hervieu, sociologue spécialiste des questions rurales et membre de l’Académie d’agriculture, pour qui leur diminution progressive en nombre renforce cette unité. Occupant jadis une position majoritaire dans la société, le monde agricole ne constitue aujourd’hui, en effet, qu’une toute petite minorité parmi d’autres. ( dans la Tribune)

Un article intéressant mais superficiel et qui ne souligne pas suffisamment les contradictions internes ( intérêts économiques, par exemple) et externes ( rapports agriculture et commerce international global) NDLR

Éleveurs, maraîchers, céréaliers, vignerons… Malgré les différences entre ces métiers, peut-on parler d’un front uni en agriculture?

BERTRAND HERVIEU – Plusieurs études l’ont montré: les différences entre agriculteurs sont nombreuses. Et les disparités de revenus sont très fortes. Alors que certaines filières sont en crise, les céréaliers, les éleveurs de porcs, une partie des vignerons affichent sur dix ans des revenus tout à fait acceptables, voire en hausse.

Pour autant, on constate une unité du mouvement agricole vis-à-vis de l’extérieur. C’est une longue tradition depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, même si elle a peut-être éclaté un peu avec le pluralisme syndical.

Les tensions peuvent être très fortes à l’intérieur du mouvement professionnel. Mais elles se gèrent en interne. Vis-à-vis des pouvoirs publics, de l’opinion publique, de Bruxelles, les agriculteurs ont quand même le sentiment d’exercer un métier tout à fait à part, quels que soient leurs revenus, leurs conditions de travail, voire leur concurrence, notamment sur la terre.

Qu’est-ce qui explique cette tradition unitaire?

Un phénomène inédit dans d’autres secteurs joue énormément dans le monde agricole : le fait qu’il soit passé d’une position majoritaire dans la société à une situation de toute petite minorité parmi d’autres. À la fin du 19e siècle, le monde agricole représentait la moitié des actifs de la société française. Aujourd’hui, les chefs d’exploitation représentent 1,5% de la population active. Si on y ajoute les salariés, on atteint 3%. Ce changement est une sorte de traumatisme démographique et de représentation, qui soude ce sentiment unitaire. Les agriculteurs se disent: « Oui on a des différences, on est divers. Mais si on n’est pas tous ensemble, on n’existe plus ».

D’autres secteurs ont aussi été affaiblis par la tertiarisation de la société. Or, la pression croissante depuis plusieurs jours du monde agricole sur le gouvernement montre que ce n’est pas le cas de l’agriculture. Pourquoi ?

La particularité du monde agricole est aussi qu’il n’est pas porté uniquement par le syndicalisme. Il est porté par un dispositif institutionnel extrêmement puissant qui est aussi adossé aux chambres d’agriculture, à des organismes bancaires, à un mutualisme social qui lui est propre, aux coopératives, à des instituts techniques et à des organisations professionnelles. Il n’y a pas de milieu professionnel qui ait un dispositif d’encadrement aussi puissant que celui du monde agricole. C’est cela qui fait sa force face au monde politique.

La peur des nuisances possibles ne nourrit-elle pas aussi cette force ?

Bien sûr. Les agriculteurs ont une capacité de nuisance considérable. Ils sont en mesure de bloquer le pays. Il n’y a pas grand monde, à part eux et les routiers, qui peut déclencher des barrages dans toute la France en l’espace de trois ou quatre jours. Leur organisation leur permet de se mobiliser rapidement. Et la mobilisation se traduit ensuite par des tracteurs sur les routes, ce qui est quand même plus puissant que des gilets jaunes sur un rond point.

Quelles tensions gérées en interne traversent le monde agricole?

Prenez le débat sur la souveraineté. Pour l’atteindre, il faudrait déployer beaucoup de moyens notamment sur les fruits et les légumes, dont nous sommes grandement déficitaires. Mais cela entre en concurrence avec les intérêts des céréaliers qui défendent la vocation exportatrice de la France.

Nous sommes, en effet, de grands exportateurs de céréales, et cela renforce notre balance commerciale. Mais on ne peut pas prôner des mesures protectionnistes à Bruxelles tout en étant sur les marchés mondiaux. Une fermeture des frontières pour assurer davantage de compétitivité aux produits français sur le marché interne est donc parfaitement illusoire par rapport à la diversité de notre production. La France pourrait-elle renoncer à exporter des céréales vers le bassin méditerranéen qui en a besoin et ne sera jamais autosuffisant?

L’arbitrage est encore plus difficile depuis la guerre en Ukraine, qui a apporté des revenus très importants aux céréaliers leur permettant de racheter des terres, alors qu’un jeune maraîcher qui veut commencer à s’installer n’a pas financièrement accès au foncier.

La marginalisation de l’économie sociale et solidaire

La marginalisation de l’économie sociale et solidaire 

 

Le consultant Pierre Liret appelle, dans une tribune au « Monde », à dépasser la division lucratif-non lucratif pour donner une existence institutionnelle et politique à la myriade de structures qui servent la communauté.

 

Dans le gouvernement précédent, celui de Jean Castex, le ministère de l’économie et des finances avait un secrétariat d’Etat consacré à « l’économie sociale, solidaire et responsable ». Confié à Olivia Grégoire, ce secrétariat d’Etat s’est moins occupé d’économie sociale et solidaire (ESS) que de la promotion d’un « capitalisme responsable », concrétisé en 2019 par la loi Pacte et la possibilité pour les entreprises d’élargir leur finalité au-delà du seul profit des associés.

L’ESS, elle, n’a connu aucune avancée notable, bien que les exemples fourmillent partout en France de structures « responsables » dans lesquelles les ressources humaines et financières sont d’abord tournées vers la qualité de service et la contribution à l’intérêt de la communauté.

Dans le nouveau gouvernement, piloté par Elisabeth Borne, le ministre Bruno Le Maire ne voulait pas de l’ESS à Bercy. L’ESS est restée absente du gouvernement pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que l’on apprenne la nomination surprise de Marlène Schiappa comme « secrétaire d’Etat auprès de la première ministre, chargée de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative ».

 

Les dirigeants de neuf coopératives plaident, dans une autre tribune au « Monde », pour un renforcement du financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

 

Les levées de fonds record des start-up de la tech et l’enthousiasme médiatique et politique qu’elles entraînent révèlent les priorités de notre économie : solutions de paiement fractionné pour les achats impulsifs, spéculation sur les cryptomonnaies, solution de publicité sur Internet… Des priorités hors-sol face aux réalités sociales et écologiques. Il devient indispensable de se saisir de ces sujets et de faire émerger un modèle économique vraiment responsable et démocratique.

Les années et les alertes passent, mais le constat est le même : alors que près de la moitié de l’humanité vit dans des situations hautement vulnérables au changement climatique, l’économie financière place nos ressources dans des activités compromettant la vie sur terre. Dans un cynisme déconcertant, les tenants de la finance se révèlent coupés du monde et de ses crises.

Après des décennies de néolibéralisme qui ont donné tout pouvoir aux marchés financiers, restaurer la souveraineté des citoyens sur les orientations économiques est incontournable. Dans cette voie vers une démocratie économique, les démarches citoyennes jouent un rôle central. Souvent sous la forme de sociétés coopératives d’intérêt collectif, ces démarches reposent sur un modèle économique radicalement différent, où les citoyens sont pleinement impliqués.

Cette façon d’entreprendre est mise en œuvre à l’échelle nationale et dans différents secteurs-clés de la transition écologique : alimentation, énergie, mobilité, télécommunications, finance, achats de seconde main. De nombreuses initiatives similaires se développent également à l’échelle locale. Réunis au sein de coopératives, des centaines de milliers de citoyens font ainsi la preuve d’un système économique démocratique.

Pour permettre aux initiatives exemplaires de passer un cap, favoriser leur financement citoyen est nécessaire. Nous, dirigeants d’entreprises coopératives réunies dans l’alliance des Licoornes, proposons un renforcement du soutien public, par exemple par la hausse de la déduction fiscale liée aux investissements des particuliers dans ces structures. En effet, parce que les coopératives ne rémunèrent pas ou peu leur capital, les fonds d’investissement, si « engagés » soient-ils, sont rares à financer ces structures, ce qui limite drastiquement leurs possibilités de développement.

Dans ces conditions, elles ne peuvent pas jouer à armes égales avec leurs concurrents gavés de millions. A titre d’exemple, alors que Back Market, une plate-forme de vente d’objets électroniques reconditionnés, levait 450 millions d’euros en 2021, Label Emmaüs, son pendant de l’économie sociale et solidaire, avec seulement dix fois moins de salariés (dont un tiers en parcours d’insertion), levait 150 000 euros (soit 3 500 fois moins) auprès de petits porteurs !

Développer l’économie sociale et solidaire

Développer l’économie sociale et solidaire

Les dirigeants de neuf coopératives plaident, dans une tribune au « Monde », pour un renforcement du financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

 

Les levées de fonds record des start-up de la tech et l’enthousiasme médiatique et politique qu’elles entraînent révèlent les priorités de notre économie : solutions de paiement fractionné pour les achats impulsifs, spéculation sur les cryptomonnaies, solution de publicité sur Internet… Des priorités hors-sol face aux réalités sociales et écologiques. Il devient indispensable de se saisir de ces sujets et de faire émerger un modèle économique vraiment responsable et démocratique.

Les années et les alertes passent, mais le constat est le même : alors que près de la moitié de l’humanité vit dans des situations hautement vulnérables au changement climatique, l’économie financière place nos ressources dans des activités compromettant la vie sur terre. Dans un cynisme déconcertant, les tenants de la finance se révèlent coupés du monde et de ses crises.

Après des décennies de néolibéralisme qui ont donné tout pouvoir aux marchés financiers, restaurer la souveraineté des citoyens sur les orientations économiques est incontournable. Dans cette voie vers une démocratie économique, les démarches citoyennes jouent un rôle central. Souvent sous la forme de sociétés coopératives d’intérêt collectif, ces démarches reposent sur un modèle économique radicalement différent, où les citoyens sont pleinement impliqués.

Cette façon d’entreprendre est mise en œuvre à l’échelle nationale et dans différents secteurs-clés de la transition écologique : alimentation, énergie, mobilité, télécommunications, finance, achats de seconde main. De nombreuses initiatives similaires se développent également à l’échelle locale. Réunis au sein de coopératives, des centaines de milliers de citoyens font ainsi la preuve d’un système économique démocratique.

Pour permettre aux initiatives exemplaires de passer un cap, favoriser leur financement citoyen est nécessaire. Nous, dirigeants d’entreprises coopératives réunies dans l’alliance des Licoornes, proposons un renforcement du soutien public, par exemple par la hausse de la déduction fiscale liée aux investissements des particuliers dans ces structures. En effet, parce que les coopératives ne rémunèrent pas ou peu leur capital, les fonds d’investissement, si « engagés » soient-ils, sont rares à financer ces structures, ce qui limite drastiquement leurs possibilités de développement.

Dans ces conditions, elles ne peuvent pas jouer à armes égales avec leurs concurrents gavés de millions. A titre d’exemple, alors que Back Market, une plate-forme de vente d’objets électroniques reconditionnés, levait 450 millions d’euros en 2021, Label Emmaüs, son pendant de l’économie sociale et solidaire, avec seulement dix fois moins de salariés (dont un tiers en parcours d’insertion), levait 150 000 euros (soit 3 500 fois moins) auprès de petits porteurs !

Vaccination : un choix citoyen et solidaire

Vaccination : un choix citoyen et solidaire

 

Les errements dans la gestion de la pandémie permettent de comprendre la défiance, mais nous avons la possibilité d’agir, chacun, en faisant de la vaccination de tous un projet commun renforçant notre pacte social, souligne dans une tribune au « Monde » un collectif de médecins et de citoyens.(extrait

 

Tribune.

 

L’obligation vaccinale pour les professionnels de santé et l’utilisation du passe sanitaire divisent les soignants, mais aussi les citoyens. A la liberté individuelle et à l’inquiétude face à des vaccins considérés comme trop récents sont opposées la nécessaire protection des plus fragiles et l’urgence de lutter contre une possible 4vague.

Ce débat traduit l’état de confusion de notre société dans son rapport à la liberté individuelle, aux autres, à la communauté, à notre protection sociale, au bien commun, en particulier chez les gens de gauche.

 

Certes, la confiance que nous accordons aux décideurs est légitimement abîmée. Nous avons tous à l’esprit les scandales sanitaires passés, les conflits d’intérêts entre des médecins et l’industrie pharmaceutique, les mensonges et l’incompétence du gouvernement depuis le début de la pandémie, le mépris puis la stigmatisation des soignants ainsi que les reniements du président de la République qui déclarait, le 1er mai 2020, que le vaccin devrait être « un bien mondial de l’humanité, et pas la propriété de l’un ou l’autre ».

Mais si on peut comprendre et partager la défiance envers nos gouvernants, refuser la vaccination ne peut être un acte d’opposition efficace à ce gouvernement. Ce serait une mauvaise réponse à une juste colère. Le risque individuel de survenue à long terme d’effets secondaires graves de la vaccination est très hypothétique : il ne repose sur aucune base théorique fiable, ni sur des observations faites avec les autres vaccins.

Sur cette question, on ne peut que conseiller la lecture de « A lire si vous ne savez pas quoi penser des vaccins Covid-19 ». Si se vacciner nous octroie une protection individuelle, c’est la vaccination du plus grand nombre qui permettra une protection collective. Décider de se faire vacciner n’est donc pas qu’une décision sanitaire ou médicale, c’est aussi un geste politique, car il concerne les affaires de la cité, les autres, le collectif.

La vaccination, comme chaque médicament, est associée à un risque individuel. La prescription ou la prise d’un médicament (ou d’un vaccin) nécessite d’évaluer le bénéfice attendu du traitement par rapport au risque spontané de la maladie et au risque de survenue d’effets secondaires liés au traitement.

Par exemple, malade d’un cancer, on accepte le plus souvent d’être traité par des chimiothérapies – qui ont beaucoup d’effets secondaires mais qui permettent de survivre à la maladie – car le bénéfice du traitement est supérieur au risque de ne pas le prendre et aux nuisances liées aux effets secondaires. Le rapport bénéfice/risque est ainsi jugé favorable.

« Bâtir un multilatéralisme plus solidaire face au Covid »….. un appel tardif !

 

 « Bâtir un multilatéralisme plus solidaire face au Covid »….. un appel tardif !

Dans une tribune au « Monde », la chancelière allemande, les présidents français et sénégalais, les dirigeants de l’Union européenne et des Nations Unies appellent à un renforcement de la coopération internationale pour lutter contre la pandémie.

Tribune. Le 8 septembre 2000, 189 pays signaient la déclaration du Millénaire, dessinant les principes de la coopération internationale pour une nouvelle ère de progrès autour d’objectifs communs. Au sortir de la guerre froide, nous avions confiance dans notre capacité à bâtir un ordre multilatéral qui permette de faire face aux grands enjeux de l’époque, comme la faim et l’extrême pauvreté, la dégradation de l’environnement, les maladies et les chocs économiques, et de prévenir les conflits. Au mois de septembre 2015, tous les pays ont de nouveau pris l’engagement de relever ensemble les défis mondiaux par l’intermédiaire du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Notre monde a connu des évolutions contradictoires, conduisant à une augmentation de la richesse à l’échelle planétaire tandis que dans le même temps, les inégalités persistaient ou s’accentuaient. La démocratie a gagné du terrain en parallèle à la résurgence du nationalisme et du protectionnisme. Au cours des dernières décennies, deux crises majeures ont bouleversé nos sociétés et fragilisé nos cadres d’action communs, semant le doute sur notre capacité à surmonter les chocs, à lutter contre leurs causes structurelles et à garantir un avenir meilleur aux générations futures. Elles nous ont également rappelé à quel point nos destins sont liés.

Pour préparer l’avenir, nous devons apporter des réponses inédites et ambitieuses aux crises les plus graves. La crise que nous traversons actuellement peut, nous en sommes convaincus, être l’occasion de forger un nouveau consensus au service d’un ordre international fondé sur le multilatéralisme et l’état de droit grâce à une coopération efficace, à la solidarité et à la concertation. Dans cet esprit, nous sommes déterminés à travailler ensemble avec les Nations unies, les organisations régionales, les enceintes internationales comme le G7 et le G20 et des coalitions ad hoc pour relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain.

Etendre l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins

L’urgence est d’abord sanitaire. La crise du Covid-19 met à l’épreuve la solidarité internationale comme jamais auparavant. Elle nous a rappelé une évidence : face à une pandémie, la chaîne de notre sécurité sanitaire est aussi solide que son maillon le plus faible. Partout, le Covid-19 menace la population et l’économie.

Cette pandémie exige une réponse internationale forte et concertée pour étendre rapidement l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins, étant entendu qu’une large couverture vaccinale est un bien public mondial qui doit être accessible à tous à un prix abordable. A cet égard, nous apportons notre soutien plein et entier à l’accélérateur « ACT », dispositif inédit lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les partenaires du G20 en avril 2020 pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19.

« Pour une Europe migratoire plus solidaire  » (Sandro Gozi)

« Pour une Europe migratoire plus solidaire  » (Sandro Gozi)

Pour une politique migratoire plus solidaire dans le JDD. Tribune  du député européen Sandro Gozi.  

« Sur une des tables de mon ancien bureau à Rome, j’ai posé un gilet de sauvetage, orange, usé, avec des inscriptions manuscrites. Il avait été utilisé par Guul Isha, une femme somalienne, persécutée politique et sauvée grâce à l’action de la marine italienne et de Médecins sans frontières. Sur ce gilet, quelques inscriptions : les numéros de téléphones des personnes à appeler en cas de danger…et une poésie, un hymne à la vie et à l’espoir. Chaque fois qu’un visiteur entrait dans mon bureau, ce gilet était la première chose qu’il voyait.

C’est cette Europe que nous voulons : celle où l’humain passe avant la politique. Cette approche est également celle adoptée par la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Dans son discours sur l’état de l’Union du 17 septembre, une phrase a attiré mon attention : « Sauver des vies en mer n’est pas une option. » Cette phrase peut marquer une nouvelle ère dans notre politique migratoire européenne. Une politique qui se veut plus humaine, plus solidaire.

Désormais, nous prenons conscience des erreurs du passé : le désespoir des pays côtiers face à l’afflux de demandeurs d’asile, la difficile et dangereuse traversée de la Méditerranée de ces derniers, l’absence de réponse commune face à cette crise humanitaire… L’Europe part aujourd’hui à la reconquête de son titre de terre d’asile. Tel est l’objectif du « Pacte européen sur la migration et l’asile » présenté cette semaine à Bruxelles.

 

Celui-ci repose sur un triptyque : des procédures plus efficaces, des responsabilités partagées et une solidarité plus équitable entre les pays membres, une coopération avec les pays tiers renforcée. Ce n’est pas le dépassement de Dublin, mais cela peut le rendre plus intelligent. Des questions restent ouvertes. À nous d’en examiner chaque proposition afin d’en assurer une parfaite traduction législative. La prudence est mère de sûreté, et le diable, dans les détails.

Comme l’indiquait ma collègue Fabienne Keller, rapporteure au Parlement européen sur cette réforme, nous n’aboutirons pas à un accord en tirant à boulet rouge sur la Commission. Ce Pacte apparaît comme une base pour mener à une politique concrète, en phase avec nos besoins et nos réalités sur le terrain. À la lumière de mes expériences, nous pouvons et devons faire la différence sur des points clés.

Reprenons ce qui a fonctionné! L’Accord de Malte de septembre 2019, interrompu en raison de la crise sanitaire, prévoyait une redistribution automatique des personnes sauvées en mer. Pour quelques semaines, cet accord a montré la bonne voie : approfondissons cette solution. Ne manquons pas d’ambitions avec les pays d’origines et renforçons le dialogue avec ceux qui ne coopèrent pas pleinement en matière de migration. Lions de façon plus efficace les fonds de l’UE pour le développement et la politique des visas aux responsabilités partagées des pays d’origines, notamment sur la question du retour obligatoire.

Encourageons aussi le retour volontaire. L’Union européenne donnerait la possibilité au migrant débouté de retourner dans son pays d’origine moyennant une aide financière afin d’entamer un nouveau projet professionnel. Il existe déjà des bonnes pratiques sur lesquelles nous devons nous inspirer.

Enfin, reprenons le contrôle sur la migration économique avec de nouvelles routes légales et renforçons la gestion des frontières externes avec le déploiement rapide du Corps européen de garde-frontières – mesure que je salue, d’autant plus qu’elle était l’une des principales priorités de la présidence italienne de l’UE en 2014.

Certains pays, comme la Hongrie, la République tchèque et l’Autriche ont déjà fait part de leur opposition. Je connais bien leurs arguments, loin de l’esprit et de la lettre des traités : le principe de solidarité n’est pas une option, c’est un principe fondamental et contraignant pour tous.

A cause de l’égoïsme de certains et de la myopie de plusieurs durant de la crise, la Méditerranée s’est transformée en un cimetière des valeurs européennes. Faisons aujourd’hui en sorte qu’elle devienne le lieu de notre Renaissance.

A nous d’être humains, à nous d’être européens. »

Reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire !

Reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire !

Des  mots vides sans aucun contenu, même pas la moindre orientation qui pourrait être prononcée dans n’importe dans quel bistros mais qui peuvent toujours faire plaisir entendre pour nombre de naïfs

Le fameux «monde d’après» se concrétise peu à peu. C’est dans cette logique qu’Emmanuel Macron a dit vouloir «créer les emplois de demain». Il en appelle pour cela à une «industrie verte», «sociale et solidaire» qui permettrait selon lui de «réconcilier production et climat». Attractivité et relocalisation doivent être au cœur de ce nouveau «pacte productif», a-t-il ajouté. Bref l’impression que Macron avec ses conseillers à étudier de très près les thèmes sémantiques qui ressortent des différents sondages et qui nourrissent les préoccupations des Français. Il aura parlé de tout mais surtout de rien de précis ni de concret renvoyant même à plus tard de questions essentielles la relance économique et le financement.

 

 

 

Le président l’assure, il souhaite faire de la relance économique une relance «solidaire». Pour cela, il promet aujourd’hui «un investissement massif pour l’instruction, la formation et les emplois de notre jeunesse». «Nous la lui devons», a-t-il ajouté, précisant que les générations futures paieraient la dette écologique de notre pays.

Des assemblées citoyennes pour une transition écologique solidaire ?

Des assemblées citoyennes pour  une transition écologique solidaire ?

C’est la  proposition de  Cyril Dion coréalisateur du film Demain qui fait partie, aux côtés de la figure des « gilets jaunes » Priscillia Ludosky, de la comédienne Marion Cotillard et du philosophe Dominique Bourg, d’un collectif qui lance, samedi 13 avril, la création d’une assemblée nationale de citoyens tirés au sort. L’idée est qu’elle puisse, à la rentrée, débattre notamment de la mise en œuvre d’une transition écologique et solidaire. (Extrait de l’interview)

Pourquoi vous engagez-vous en faveur de la création d’une assemblée nationale citoyenne ?

Il existe des sujets sur lesquels les pouvoirs publics peuvent avancer de façon déterminée, et on leur demande de le faire. On n’a pas besoin de démocratie délibérative pour savoir qu’il faut isoler les maisons, changer les chaudières et améliorer les transports en commun.

Mais il y en a d’autres où l’on est face à des intérêts contradictoires forts. C’est le cas des sujets liés à la transition écologique, où l’on sait qu’il faut aller vite mais où l’intérêt des entreprises n’est pas forcément celui des citoyens ou celui des politiques, confrontés à la fois à l’inertie de leur administration, au système économique mondial ou tout simplement à l’envie de se faire réélire et donc de ménager la chèvre et le chou.

Prenez la question des pesticides qui est l’une des causes de la disparition des insectes, des oiseaux, de la pollution des eaux, responsable de maladies etc. Depuis le Grenelle de l’environnement en 2008, il y a eu plusieurs plans d’action et dix ans après, que constate-t-on ? Non seulement l’usage n’a pas diminué mais au contraire, il a augmenté de 20 %.

Quand on est face à des sujets aussi complexes, on a besoin de mécanismes complexes d’intelligence collective, où toutes les composantes de la société réfléchissent ensemble. Cette pluralité de points de vue permet d’enrichir la discussion et de trouver des solutions auxquelles on ne serait jamais parvenues simplement avec des élus.

Comment fonctionne une assemblée citoyenne ?

L’organisation d’une telle assemblée suppose des règles assez proches de celles qui désignent les jurés d’assises. Elle repose sur un tirage au sort de personnes, en respectant la représentation de toutes les catégories socioprofessionnelles selon la méthode des quotas utilisée pour les sondages.

En cas de refus, on propose à d’autres qui correspondent au même profil. Ces citoyens sont ensuite formés, exposés à des avis contradictoires, scientifiques, d’experts des différents domaines et doivent réfléchir aux solutions les plus justes possibles en tenant compte de la complexité du sujet. Et délibérer.




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