Archive pour le Tag 'soi « '

Energies fossiles autorisées chez soi mais pas chez les autres !

Energies fossiles autorisées chez soi mais pas chez les autres !

Un curieux accord sur les énergies fossiles dont le développement ne devrait plus être encouragé à l’étranger mais qui pourront être exploité et utilisé nationalement. Cette déclaration ambiguë s’ajoute à une succession de promesses inédites formulées ces derniers jours à la COP26. Hier, la France avait notamment rejoint une autre coalition, baptisée Boga (Beyond oil and gas alliance). Portée par le Costa Rica et le Danemark, elle rassemble une quinzaine de pays et régions qui s’engagent à sortir progressivement à l’exploitation de gaz et de pétrole sur leur sol. Et jeudi dernier, presque 200 pays s’étaient engagés à sortir progressivement du charbon à partir de 2030, en stoppant tout « soutien à la création de nouvelles centrales ». Bref une succession d’engagements finalement assez contradictoire et peu contraignants. À noter que pour le charbon l’obligation d’abandon à terme a été remplacée par le mot réduction à la demande de la Chine et de l’Inde en particulier

« La commission Blanchard-Tirole: l’ entre-soi »

« La commission Blanchard-Tirole: l’ entre-soi »

 

Florence Jany-Catrice

Dans un article précédent nous avions déjà souligné le caractère relativement homogène de la sociologie des experts retenus par  pour définir la nouvelle politique économique ( celle de 2022p et après sans doute. Tous avaient à peu près le même profil d’économistes relativement orthodoxes assez éloignés des problématiques aussi bien environnementales, sanitaires que sociales. L’économiste Florence Jany-Catrice regrette, dans une tribune au « Monde », que la composition de la commission Blanchard-Tirole « sur les grands défis économiques » ne reflète que la vision libérale et productiviste de la science économique « mainstream »

Tribune. L’essoufflement évident et l’effondrement en cours de notre modèle économique libéral financiarisé suscitent de plus en plus angoisse et sidération. La crise sanitaire récente jette une lumière crue sur son incroyable fragilité : il aura suffi d’un virus pour précipiter les économies européennes dans les affres d’un arrêt productif sans aucun précédent historique.

Cette chute extrêmement brutale dit énormément de notre monde et de la manière dont nous l’habitons intellectuellement. En premier lieu, le sacrifice des services publics, en particulier de santé, aux impératifs productifs marchands et industriels d’un autre âge se paie cash : on en connaissait le coût social, on en connaît maintenant le coût économique. Combien de vies et combien de milliards nous aura finalement coûté la volonté drastique de réduire la prévention en matière de santé, l’obsession de la tarification à l’acte et l’idéologie du zéro stock ?

Mais on doit aussi en second lieu mesurer l’effet « révélateur » du confinement : la redécouverte de la joie d’être ensemble, d’un autre rapport au monde, au temps, à la qualité de nos vies. Comme si brutalement le décor de théâtre du « toujours plus et plus vite », qui nous épuise et tue notre environnement naturel, avait glissé au pied de l’estrade. Chute effrayante, puisqu’elle s’accompagne, évidemment, en troisième lieu, d’un effondrement productif qui menace de manière violente les plus exposés d’entre nous, qui risquent désormais de rejoindre la cohorte grandissante des exclus.

Ce triple choc interroge notre dépendance intellectuelle aux logiques libérales et productivistes. Il suppose réflexion. « Rien ne sera plus comme avant », nous a dit, de manière extrêmement solennelle, notre président. Las, son premier acte a été de réunir un comité d’experts pour penser le monde d’après, une commission « d’experts sur les grands défis économiques » – dite commission « Blanchard-Tirole » –, qui doit proposer des politiques économiques efficaces face à trois défis mondiaux dans le contexte post-Covid-19, à savoir les inégalités, le climat et la démographie.

La manière dont ce premier acte a été posé dit tout de la cécité des classes dirigeantes. Est-il bien sérieux, dans ce « monde d’après »de n’avoir réuni dans ce cercle de réflexion que des économistes ? Le monde dans lequel s’est déployée la crise n’est-il pas précisément un monde qui souffre de la domination sans partage de l’économisme ? Ne souffrons-nous pas tous de voir l’économie mise toujours et encore au-devant du vivre-ensemble ?

Mais pour macron quoi de mieux que de choisir des personnalités qui pour l’essentiel pensent comme lui ? Ne serait-ce que pour donner un vernis scientifique à son projet (NDLR)

Coopération économique franco allemande : chacun pour soi !

Coopération économique franco allemande : chacun pour soi !

 

En dépit de la signature d’un traité de convergence franco-allemand, à Aix-la-Chapelle, la coopération entre la France et l’Allemagne sur le plan économique n’a jamais été aussi mauvaise. En cause peut-être, d’abord la situation particulièrement fragile de Merkel mais aussi de Macron qui leur interdit de prendre des initiatives significatives. La seconde raison est liée à la divergence qu’il y a en matière de politiques macro-économique dans chacun des pays. L’Allemagne a choisi depuis longtemps et de manière délibérée de soutenir son industrie tandis que la France a confiée l’avenir industriel au marché. Résultat l’industrie française s’est complètement écroulée. La différence la plus fondamentale tient à la compétitivité de l’Allemagne qui se vérifie avec l’État de la balance commerciale. Le solde des échanges commerciaux rapporte bon an mal an 250 milliards à l’Allemagne tandis que la France enregistre un bilan négatif avec de leur de 50 milliards par un. Autre point fondamental la gestion budgétaire ; l’Allemagne parvient pratiquement à l’équilibre tandis que les finances de la France ne cessent de dériver faisant gonfler la dette jusqu’à presque 100 % du PIB. Dernière différence, l’attachement des Allemands à la défense de leurs propres intérêts par aux autres pays de l’Europe. Un seul exemple, la  réticence allemande pour taxer les GAFA pro  crainte de représailles américaines concernant les exportations d’automobiles. Macron au début de son mandat entendait engager une réforme assez fondamentale de l’union européenne et surtout de la zone euro avec un budget, un ministre de ce budget, une enveloppe significative d’investissement aussi un processus de mutualisation des dettes. Autant de mesures totalement rejetées par l’Allemagne qui considère que la France parle beaucoup mais agit peut. Macron en est réduit à espérer une amélioration des relations peu probable pour le court terme surtout avec le ralentissement économique international qui touche aussi l’Allemagne. “On doit réussir à mieux articuler nos politiques macroéconomiques. Ça, ça va être très difficile, mais c’est un vrai débat qu’on doit avoir parce que nos politiques macroéconomiques ont en fait été très divergentes”, a dit le président français au côté de la chancelière, Angela Merkel, lors d’un débat avec des citoyens, à Aix-la-Chapelle.“Il va nous falloir construire le consensus entre nos deux pays dans le rapport à ce qu’est la dépense publique, le bon niveau de dépense publique et la bonne stratégie macroéconomique”, a-t-il ajouté. En schématisant les choses, a poursuivi Emmanuel Macron, “sans doute la France a-t-elle eu un goût immodéré pour l’augmentation de la dépense publique et une très faible sensibilité à la notion de déficit public”. “De l’autre côté, l’Allemagne a un goût immodéré pour la consolidation budgétaire et une faible sensibilité à la relance par la dépense.”

“Si on se coordonne mieux, on peut beaucoup plus lisser nos cycles économiques et faire des choses qui sont intelligentes pour nous deux (…). C’est absolument pertinent au sein d’une zone monétaire et ça fait partie de ce qu’on veut mettre en place”, a encore déclaré Emmanuel Macron.

Politique : le règne du chacun pour soi ! (Costa-Gavras)

Politique : le règne du chacun pour soi ! (Costa-Gavras)

Réflexion sur la crise de la démocratie du célèbre cinéaste qui a mis en scène le réalisme politique dans une  interview au JDD.

 

 

Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération de cinéastes qui s’emparent de sujets politiques?
Elle tourne des films formidables, mais tous les cinéastes sont engagés, même ceux qui racontent des histoires éloignées des questions politiques. A partir du moment où on s’adresse à des milliers ou des millions de gens, c’est un engagement. La politique ne concerne pas seulement le pouvoir, mais aussi la vie quotidienne. Il faut être sincère avec soi-même et ce en quoi on croit. Je trouve qu’il y a quand même un changement radical par rapport à l’époque de Z. Quand on parlait de longs métrages engagés ou sociaux, ça irritait un certain nombre de gens. Il fallait soit du divertissement, soit une écriture esthétique. Aujourd’hui, la politique n’est plus bannie : elle est présente partout. Il y a eu une libération.

Quand Z est sorti, il y avait davantage d’espoir chez la jeunesse.
A l’époque l’avenir était ouvert. Comme il y avait des dictatures un peu partout, c’était plus simple de mener un combat. Aujourd’hui, il y a moins d’ouverture sur le futur, même si l’ouverture, on se la créée : il ne faut pas attendre que d’autres le fassent à notre place. Les dictatures d’aujourd’hui sont celles de l’économie, des banques, des groupes financiers. Quand on voit que huit personnes dans le monde possèdent autant d’argent que la moitié de la population, c’est effarant. Peut-être que la France ne répond pas entièrement aux besoins de la jeunesse. Le chômage, c’est épouvantable pour quelqu’un. Regardez les banlieues, je ne suis pas étonné que ça explose. Avant, il y avait de l’espoir, on se révoltait pour quelque chose ; aujourd’hui, on casse une vitrine pour avoir une satisfaction momentanée et puis plus rien. Il y a du désespoir mais pas d’idées. C’est la chose la plus dangereuse au monde.

Il y a un désenchantement, mais on a vu certaines initiatives émergées, comme Nuit debout en France.
Ça montre qu’on cherche d’autres voies. Je suis allé plusieurs fois sur la place de la République. C’était intéressant, mais ça n’aboutissait à rien. Ça allait dans tous les sens, chacun témoignant de son angoisse ou de ses problèmes. Il y a une nécessité d’union pour pouvoir affronter les difficultés, mais la société se tribalise de plus en plus. On ne peut pas agir en étant divisé en petits groupes.

Comprenez-vous la défiance du peuple à l’égard des élites?
Elles ne jouent plus le même rôle qu’à une certaine époque. Après la guerre, elles donnaient une impulsion vers l’avenir, ouvraient des chemins, qu’ils soient bons ou mauvais. Désormais, c’est le règne du chacun pour soi : le moi à la télévision, à la radio… On ne fait plus confiance aux hommes politiques qui mentent ou sont impuissants face à la finance. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de gens bien parmi les élites : des philosophes, des profs, des cinéastes qu’on ne voit pas beaucoup dans les médias.

Il y a une montée inquiétante du populisme en Europe.
Ça fait peur. On se demande comment il est possible qu’un quart des Français veuille voter pour Marine Le Pen, qui a vécu dans une famille de racistes. Ils disent vouloir sortir de l’Europe. On serait alors un tout petit pays entouré de colosses. Aucun régime d’extrême droite n’a jamais réussi quoi que ce soit. Le problème, c’est qu’on n’a plus confiance en les institutions. Des gens comme Barroso ont fait des choix épouvantables. Quand il a quitté la présidence de la Commission européenne, madame Merkel a dit qu’il y avait eu une erreur de casting. Dix après sa prise de fonction, c’est un peu tard. Peut-être que face à Trump, les pays de l’union vont finir par bâtir une Europe que nous aimerons tous. J’étais en Allemagne il y quelques jours. Les Allemands sont terrorisés : ils sentent qu’il va tout casser économiquement, et le marché américain est essentiel pour eux.

Beaucoup d’anciens communistes votent aujourd’hui pour le FN.
Ils cherchent un pouvoir autoritaire. C’était un peu pareil avec le communisme malgré des idées, dans sa philosophie, très intéressantes pour la société. Mais on en a fait une sorte de militarisme politique pour imposer ce qu’il fallait penser sur tel ou tel sujet.

Un homme politique français trouve-t-il grâce à vos yeux?
Il y en a un, mais nous sommes dans une période pré-électorale, donc je ne dirai pas de nom. Et puis je veux voir et écouter tout le monde. Reste qu’il se passe des choses très bizarres en politique aujourd’hui.

En quoi la fiction est-elle un bon moyen de comprendre le réel?
Plutôt que de le comprendre, c’est un moyen de faire sentir le réel, ce qui nous échappe. Quand on voit des gens qui passent dans la rue, on ne les regarde pas. Dans un film, oui. Le cinéma apporte un autre regard. On parle beaucoup d’objectivité, notamment concernant les journalistes, mais tout le monde est subjectif. Nos réactions sont subjectives parce qu’on agit avec notre culture, ce que nous sommes, d’où nous venons. Cet ensemble de choses qui constitue le moi.

Si votre cinéma est engagé, c’est aussi un spectacle.
Le cinéma est un spectacle qui raconte la vie. Le mot est banni, mais les anciens grecs, Shakespeare ou Molière ont tous fait du spectacle. On ne va pas dans les salles obscures pour assister à un cours académique. J’essaye de tourner des films comme je les aime. Il faut trouver une forme, un style, un rythme qui emportent le spectateur. On raconte des histoires, comme lorsqu’on est entre amis autour d’une table, sauf qu’on a la chance de s’adresser à des milliers ou des millions de personnes.

 » Chacun pour soi  » l’Europe de Macron !

  »Chacun pour soi  » l’Europe de Macron !

Après l’échec de sa visite à Berlin, Macron en tire les conséquences et définit la nouvelle sa nouvelle philosophie ‘ « chacun pour soit » ! « Nous devons réformer pour nous-mêmes, l’Allemagne peut investir pour elle-même. C’est l’esprit de la nouvelle donne européenne que je porte ».En fait c’set l’aveu de l’impuissance totale de la France à impose quoi que ce soit en Europe. D’une certaine manière Macron rejoint le libéral Premier ministre britannique Cameron qui considère que chacun doit poursuivre  ses intérêts propres et l’Europe avancera. La somme des intérêts particuliers assurera donc le bonheur commun. C’est la nouvelle donne de l’Europe d’après Macron qui ne fait qu’acter la paralysie des institutions de Bruxelles et la domination de l’Allemagne. On ne peut donc plus compter que sur les efforts de compétitivité interne et le  soutien intérieur aux investissements. Or les réformes en engagées, si elles réussissent, ce qui n’est pas certain car tout dépendra aussi du contexte international, ne pourront  pas donner d’effets significatifs avant 5 ans d’après les estimations de Goldman-Sachs.  Par ailleurs ces reformes sont pas à la hauteur de l’enjeu car l’écart de compétitivité avec d’autres pays concurrents est trop important comme en témoigne le tragique déséquilibre de la balance commerciale. Il faudrait une révolution fiscale, une révolution impossible tant qu’on ne s’attaque pas à la réforme de l’Etat qui plombe les prélèvements obligataires. Bref on tourne en rond. Macron dit à peu près le contraire de Hollande. Le président voulait bousculer l’Europe, Macron, lui, propose l’immobilisme.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol