Archive pour le Tag 'sociétale'

Budget: une crise financière qui masque une crise sociétale

Budget: une crise financière qui masque une crise démocratique
En quelques semaines et de façon brutale , la France a découvert l’ampleur d’une crise qu’on va tenter de traiter de manière comptable en bouchant ici un trou avec les ressources d’un nouveau trou. Cette crise financière est certaine et même beaucoup plus grave encore qu’on ne le dit. La vérité c’est que les finances publiques évoluent selon la propre logique des structures qui les utilisent. En clair, plus personne ne gère les dépenses publiques concernant le budget de l’État, la sécurité sociale ou encore les collectivités locales. Un problème qui découle directement des contradictions mêmes de la classe dirigeante mais aussi de l’opinion.

S’ajoutent à cela depuis les lois de décentralisation l’ajout de multiples étagères inutiles au plan administratif et politique qui génèrent fonctions,  budgets et effectif inutiles ( communes, groupement de communes, communauté de communes, départements régions et nombre d’institutions et d’administration devenue ingérables). Parallèlement le champ des tâches régaliennes ne cesse de s’étendre du fait de l’empilement des structures dont les dépenses sont existentielles mais aussi en raison de la demande sociale.

Malheureusement, la puissance publique ne peut prendre en charge la totalité des taches qu’on lui impose et finalement l’État s’occupe de tout mais mal,  en tout cas dans nombre de secteurs y compris dans des secteurs aussi stratégiques que celui de l’éducation, la sécurité ou encore la santé.

Sur le plan strictement comptable et plus globalement économique,  le pays souffre d’une insuffisance de production de richesses. Pour parler simplement le volume et la qualité de travail sont insuffisants pour équilibrer les dépenses communes. Il convient donc d’emprunter, d’emprunter toujours pour boucher tous les trous. Un sujet largement tabou car il met aussi en cause le rapport au travail, le nombre d’actifs rapportés aux inactifs, la productivité, la durée du travail, l’entrée dans la production, le départ à la retraite etc.

Derrière cette crise comptable qui ne fait que révéler les insuffisances notamment économiques se dissimule une question plus grave relative à l’absence de vision et de projet pour le pays. La France encore moins que d’autres ne s’est préparée aux grandes évolutions technologiques, environnementales et sociétales. Pour parler simplement, c’est le grand vide politique et idéologique suite logique de la gestion complètement contradictoire, inefficace et condescendante d’un macronisme qui s’est surtout nourri de discussions de salon autour du septième arrondissement de Paris .

L’échec de Macron est total au plan intérieur et il continue d’ailleurs de sévir au plan international avec cette pathologie chronique qui consiste à parler de tout à tort et à travers et finalement à croire au  moins pendant un temps à ce qu’il dit.

C’est l’échec de ces élites politiques sorties des plus grandes écoles sans aucune expérience démocratique et politique qui ambitionnent de diriger le pays quand il mettrait une épicerie de quartier ou une association locale en faillite en moins d’un mois.

Les produits de l’ENA et autre instituts politique ont infecté  tous les partis politiques et ils ont surtout sécrété une sorte de pensée politique et de dialectique de représentant de commerce pseudo technocratique.

Macron ou encore Bruno Lemaire par exemple, considérés hier comme de grands intellectuels par les médias complaisants ont plombé durablement les comptes du pays mais au-delà surtout son avenir économique et sociétal.

Car au-delà de la dimension économique c’est aussi une crise de société avec ses valeurs, ses objectifs et sa démocratie qui sont en cause.

Crise sociétale : 81% des Français estiment que les parents ont moins d’autorité qu’avant

Crise sociétale : 81% des Français estiment que les parents ont moins d’autorité qu’avant


D’après Brice Teinturier, directeur général de l’institut Ipsos, 81 % des Français pensent que les parents ont moins d’autorité qu’avant sur leurs enfants. « Ce chiffre balaie tout, il écrase tout, c’est massif pour tout le monde, c’est majoritaire même pour les sympathisants de La France insoumise, observe encore notre sondeur. C’est un credo fondamental de la société, un fait qui ne se discute pas pour les Français. » Dans le détail, c’est encore plus vrai pour les plus âgés et ceux qui n’ont pas d’enfants. « Ce sont surtout les plus de 60 ans et les sympathisants LR qui défendent la discipline et le respect de l’autorité », poursuit-il.

Pour les sondés, les causes de cette baisse d’autorité sont avant tout externesEt c’est toute la société qui est en cause.

« Cela témoigne d’un rapport au monde où l’on se sent démuni et dépassé », pointe Brice Teinturier.

La a nouvelle ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, livre les premières pistes du gouvernement à La Tribune Dimanche : des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière auprès d’une association de victimes pour les parents d’enfants coupables de dégradations, et enfin une amende pour ceux ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants.

Bref des mesures en forme de sanctions qui ne sont pas forcément inutiles mais qui font l’impasse sur la dimension sociétale du problème. En effet c’est toute la société qui a relâché ses liens avec l’autorité à commencer par l’État devenu impuissant dans trop de domaines: l’école, la police, la justice, la défense du pays et l’incapacité à faire respecter et même aimer les valeurs qui ont fait de la France une nation. De ce point de vue les propos contradictoires d’un monde politique arriviste et corporatiste ont largement nourri le doute vis-à-vis de ces valeurs et de l’autorité.

Des annonces à la tonalité très coercitive qui correspondent au climat du moment. Car selon notre sondage, une bonne majorité de Français (61 %) est favorable à une approche répressive pour ces parents considérés comme défaillants.

Donner une dimension sociétale à l’investissement en bourse

Donner une dimension sociétale à l’investissement en bourse

 

Alors que les Français ne placent que 6 % de leur épargne en Bourse, la chercheuse Marie Brière montre, dans une tribune au « Monde », que ce manque d’intérêt repose aussi sur une question de choix éthique, voire politique.

 

Tribune.

Au moment où une reprise économique se profile, orienter une part plus importante de l’épargne des Français vers le marché des actions est pour le gouvernement un objectif politique majeur. Après des mois de confinement, l’épargne des Français est en effet à des niveaux historiquement élevés alors que les entreprises ont un besoin vital de fonds propres pour se relancer à l’issue de la crise sanitaire.

Mais les pouvoirs publics se heurtent à d’importantes réticences. Les Français ont une faible appétence pour les actions. Ils n’y investissent ainsi, en moyenne, que 6 % de leur épargne, alors même qu’il est démontré que ces placements en actions sont de loin les plus rentables sur le long terme, et tout particulièrement dans une période comme celle que nous traversons, avec des taux d’intérêt très bas qui rendent placements obligataires ou monétaires peu attractifs.

Les Français de milieu modeste sont particulièrement peu nombreux à investir en actions. Peur du risque ? Manque de culture boursière ? Difficulté à mettre de l’argent de côté sur le long terme ? En tout cas, le fait que l’épargne des gens modestes, toutes choses égales par ailleurs, leur rapporte en moyenne beaucoup moins qu’aux plus favorisés, est une des raisons fréquemment évoquées du creusement des inégalités ces dernières décennies.

Nos recherches, « Responsible Investing and Stock Allocation » (Marie Brière et Stefano Ramelli, 2021) pourraient contribuer à changer la donne. Nous avons en effet montré que les choix de placement des particuliers n’étaient pas uniquement liés aux causes habituellement mises en avant. Ces choix se transforment dès lors que les individus ont la possibilité d’acheter des actions socialement responsables.

Précisément, nous avons étudié le comportement de 900 000 salariés, de tous niveaux et métiers, appartenant à quelque 6 500 entreprises utilisant les services d’Amundi Epargne salariale & retraite, auxquels on a donné l’opportunité d’investir leur épargne salariale dans des fonds en actions, labellisés par un organisme fiable (Finansol), comme des « fonds solidaires ». Ces fonds contribuent au financement d’activités reconnues d’utilité sociale et/ou environnementale.

Et cette proposition a eu un impact considérable : la part de leur épargne placée en actions a augmenté de moitié dans ce nouveau contexte !

Penser que les personnes de milieux modestes n’achètent pas d’actions simplement par manque de moyens, par nécessité de garder de l’argent liquide pour faire face à un coup dur, est donc une explication insuffisante. Autrement, leur comportement n’aurait pas ainsi évolué

« L’insertion Sociale et sociétale par le travail »

« L’insertion Sociale et sociétale par le travail »

 

Spécialistes du travail et des ressources humaines, Bruno Dupuis et Franck Morel donnent dans l’Opinion l’exemple de déficients cognitifs salariés en usine, et suggèrent son extension aux décrocheurs scolaires ou aux accidentés de la vie.

 

La crise sanitaire met en évidence la vulnérabilité professionnelle des personnes fragiles mais aussi l’importance d’investir dans les compétences et de soutenir le travail. Plus que jamais, nous avons besoin d’alimenter le « journal des bonnes nouvelles ». Nous souhaitons témoigner d’une expérience dans laquelle nous nous sommes investis alors que nous étions conseillers ministériels et qui mérite d’être valorisée.

Reconnue d’utilité publique pour ses travaux scientifiques sur le travail manuel dans le développement des personnes, la Fondation Amipi- Bernard Vendre forme et emploie en continu 750 personnes atteintes de déficiences cognitives dans ses six usines de production apprenantes et inclusives (UPAI) de câblage électrique. Celles-ci ont embauché 600 personnes depuis 2014, et évité ainsi 34 millions de dépenses publiques certaines – d’autres estimations indiquent 65 millions d’euros.

Il s’agit de développer, par le travail manuel et des apprentissages adaptés, les capacités de personnes souffrant de déficiences cognitives mais pouvant travailler dans cette activité précise. Des recherches ont montré que ces activités de fabrication industrielles stimulaient la plasticité du cerveau. La raison d’être de la Fondation est de développer, à l’aide de programmes fondés sur les neurosciences, les compétences des personnes considérées comme éloignées de l’emploi afin de leur permettre de s’insérer dans une entreprise dite normale et, dans la vie, d’acquérir une véritable autonomie.

Cette activité dépend du soutien public et des clients, usines françaises du secteur automobile qui ont fait le choix de s’engager dans une politique de responsabilité sociétale et environnementale et acceptent raisonnablement de payer plus cher une partie de la production confiée, au lieu de la délocaliser dans des pays à bas coûts. Cet approvisionnement local a aussi pour avantage de répondre au défi d’une économie moins carbonée.

Lien social. Le neuropsychiatre Jean-Michel Oughourlian, qui a relaté son expérience d’immersion dans ces usines (Le travail qui guérit l’individu, l’entreprise, la société, Plon, 2018), explique que la quasi-totalité des collaborateurs handicapés concernés a répondu choisir le travail plutôt que de rester chez soi avec un revenu identique de 120% du smic. Le travail ne se limite pas à l’obtention d’un salaire mais constitue ce lien social irremplaçable qui permet de sortir de l’isolement, d’avoir un rôle dans la société, de se valoriser et d’être valorisé.

Le travail « guérit » l’individu mais aussi la société. Le non-travail représente un coût significatif pour la collectivité, y compris par les répercussions médicales observées sur une large partie des personnes inactives, notamment la perte de l’estime de soi, et par les répercussions sur le plan sociétal, avec un risque de désocialisation.

Ce modèle vertueux soutient la réindustrialisation, la redynamisation de nos territoires et forme des personnes en capacité de travailler. Il pourrait utilement être étendu à d’autres publics éloignés de l’emploi – décrocheurs, accidentés de la vie…

Pour cela, il est nécessaire d’encourager la politique RSE des entreprises en leur donnant les moyens et les conditions d’accroître leur compétitivité sans délocaliser. C’est une politique d’avenir que celle du choix du travail et du sens.

Bruno Dupuis est consultant RH et en stratégie sociale, ancien conseiller du ministre du Travail. Franck Morel est avocat (Flichy Grangé), ancien conseiller social du Premier ministre et de plusieurs ministres.

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays

Tribune.

 

 Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

Il faut que les décideurs politiques ouvrent le débat sur cette menace d’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer et à en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables et à la nature. Les armées de plusieurs pays considèrent déjà l’effondrement comme un scénario crédible, nécessitant une planification.

Un sujet qui n’est pas traité équitablement dans les médias

Des enquêtes publiques montrent qu’une partie importante des populations anticipent désormais l’effondrement de la société. Malheureusement, c’est déjà le quotidien ou même l’histoire de nombreuses communautés du Sud. Cependant, le sujet n’est pas traité équitablement dans les médias, et est largement absent de la société civile et de la politique.

Lorsque les médias abordent le thème du risque d’effondrement, ils citent généralement des personnes qui jugent négativement le fait de discuter de ce sujet. Les spéculations fondées sur de mauvaises informations, comme celles citant des campagnes de désinformation venant de l’étranger ou des répercussions sur la santé mentale et la motivation, ne favorisent pas une discussion sérieuse.

La retraite par répartition : une solidarité sociétale intergénérationnelle

  La retraite par répartition : une  solidarité sociétale intergénérationnelle

 

L’économiste Pierre Khalfa, répondant au professeur d’économie du droit Philippe Simonnot, défend le système par répartition qui fait que la retraite n’est pas seulement la « retraite pour les morts » Tribune au Monde).

« On aurait pu penser que le retour des crises financières, lié intrinsèquement au fonctionnement du capitalisme contemporain, aurait eu raison des zélateurs d’un régime de retraites par capitalisation. Ce n’est pas le cas. Au-delà du caractère anecdotique de la promotion d’un patron d’une filiale française d’un fond de pension américain au grade d’officier de la Légion d’honneur, le projet du gouvernement, qui fait suite à l’encouragement fiscal pour les divers plans épargne-retraite, limite maintenant la retraite par répartition à la part des salaires inférieurs à 10 000 euros.

Si cette mesure, qui va déjà entraîner un manque à gagner important en termes de cotisations sociales, ne concerne pour le moment qu’une petite minorité de salariés, on peut anticiper pour la suite une baisse de ce plafond faisant dépérir ainsi progressivement le régime par répartition au profit de la capitalisation.

Ce retour de la capitalisation trouve ses idéologues pour le justifier. Ainsi le professeur d’économie du droit Philippe Simonnot, dans Le Monde du 3 janvier (« Le système par répartition, c’est la faute à Pétain »), s’y essaye en prenant appui sur l’histoire. Passons sur le fait qu’il croit stigmatiser la répartition en rappelant que le régime de Vichy avait mis en place une « allocation aux vieux travailleurs salariés » (AVTS) fonctionnant suivant un tel principe.

On sait, depuis le livre fondateur de Robert Paxton La France de Vichy (Seuil, 1972, seconde édition revue et augmentée, 1997) que ce régime ne regroupait pas seulement la fine fleur de l’extrême droite française mais aussi des éléments modernisateurs du capitalisme qui voyaient là une occasion de faire avancer leurs projets. Beaucoup d’entre eux se sont d’ailleurs par la suite retrouvés à Londres.

Au-delà, il tire son argument principal d’une lecture particulièrement biaisée des retraites ouvrières et paysannes (ROP) mises en place en 1910, modifiées légèrement par la suite, et dont il fait l’éloge. Les ROP étaient un régime en capitalisation dont le caractère obligatoire avait été supprimé par la Cour de cassation en 1911 et qui fixait l’âge de départ à la retraite à 65 ans avec par la suite une possibilité de la prendre à 60 ans. Rappelons que l’espérance de vie moyenne était à l’époque de 52 ans pour les femmes et de 49 ans pour les hommes. C’est ce qui faisait dire à beaucoup qu’il s’agissait d’une « retraite pour les morts ».

 

 

Essayer de comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

Essayer de  comprendre la  crise économique et sociétale  (G. Bessay, expert en prospective)

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise qui est à la fois une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Les aspects socio-économiques sont les plus visibles (processus de production, marché du travail, technologie etc.) mais la crise est tout autant sociétale dans la mesure où elle affecte le rapport des citoyens à la démocratie et plus généralement aux valeurs notamment collectives.  Cette crise est systémique car  les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services.

Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couvercle pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dont la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers.

Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés ( phénomène notamment de gentrification). En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme  voire de néopoujadisme  et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ce repli réactionnaire et individualiste remet en cause le ciment et le dynamisme qui fonde une nation ; une  nation dont l’unité est mise en cause également  par le refuge dans des groupes identitaires religieux autant que civils. Un refuge qui peut se même se réduire à la cellule familiale voire encore moins. En bref,  la dimension collective fout le camp sauf dans quelques cercles très restreints.

Ceci étant, tout cela se nourrit aussi de l’injustice,  des dysfonctionnements de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation et d’équité ;   Non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les facteurs explicatifs de cette crise sont nombreux et complexes, on ne saurait les résumer dans un court papier. Mais la première démarche pour mieux comprendre consisterait d’abord à admettre cette complexité. Cela pour éviter le piège du simplisme qui ne peut conduite qu’à la caricature. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir.  De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Crise économique, sociale et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

Crise économique, sociale et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Crise économique, sociale et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

Crise économique, sociale et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Essayer de mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

Essayer de  mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

 

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique ou les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée  même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  son contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valables d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à la position d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neuro végétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Maisons de retraites : crise financière et sociétale

Maisons de retraites : crise financière et sociétale

 

La grève sera sans doute suivi dans les EHPAD car la crise est assez profonde il s’agit d’une crise de moyens notamment financiers mais aussi une crise sociétale. Sur le plan financier, on va modifier les allocations pour les faire tendre vers une moyenne se concrétisant cependant par une baisse globale. La question se pose aussi vis-à-vis des effectifs. Des principes avaient été fixés quant au ratio personnel résident mais ils n’ont jamais été appliqués. Se posent  aussi des problèmes de management dans les EHPAD surtout publics. Le problème fondamental c’est que l’on a fort justement encouragé les personnes âgées à rester à domicile le plus longtemps possible. Du coup, ceux qui rejoignent  les maisons de retraite sont de plus en plus dépendants et réclament  une attention encore plus soutenue. On pourrait sans doute maintenir encore un peu plus certaines personnes à domicile mais le problème se pose aussi concernant le problème du financement de ces services. Compte tenu du coût,  les personnes âgées réduisent de plus en plus le temps d’aide à domicile et le personnel (ADVF) passent davantage de temps dans le transport que chez les personnes âgées.  Un quart d’heure d’aide puis un autre quart d’heure en transport. L’allongement de la durée de vie devrait pourtant interroger la société sur les conditions de gestion du vieillissement de personnes surtout dépendantes. Depuis le 1er janvier 2017, en vertu d‘une réforme du précédent gouvernement, les Ephad sont soumis à de nouvelles règles de tarification et de contractualisation visant à simplifier l‘allocation des ressources et à faire converger d‘ici 2023 les dotations entre public et privé. Cette réforme “va se traduire par des suppressions massives de postes et une prise en charge des résidents qui sera encore plus dégradée”, estiment les syndicats CGT, CFDT, FO, SUD, UNSA, CFTC et CFE-CGC dans leur appel à la grève unitaire du 9 janvier, soutenu par des représentants de retraités ainsi que l‘association des directeurs des Ehpad et étendu aux agents de service à domicile. L‘annonce jeudi par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, d‘une enveloppe supplémentaire de 50 millions d‘euros supplémentaires pour les Ehpad, sorte de pansement sur une jambe de bois, n‘a pas éteint la contestation.

Réforme pénale : on remet le couvert avec une reforme sociétale pour cacher le chômage,

Réforme pénale : on remet le couvert avec une reforme sociétale pour cacher le chômage,

 De grandes idées à nouveau sur la prison de part de Taubira  légitimées par  le suivi des condamnés alors que la justice ne possède strictement aucun moyen pour ce suivi et pour la réinsertion. (Quand on a été visiteur de prison comme moi, on sait de quoi on parle). Un moyen auusi pour Hollande de cacher la misère du chômage avec cette nouvelle réforme de société déconnectée des réalités. La suppression des peines planchers. C’est un principe fondateur de l’esprit du projet de loi : l’individualisation de la peine. C’est pour cette raison que Christiane Taubira s’oppose aux peines planchers, mesure prise en 2007 par Nicolas Sarkozy, puisqu’elles sont par définitions automatiques. Le projet de loi prévoit que l’examen de mesures d’aménagement des peines soit obligatoire pour les peines de moins de un an de prison (contre deux actuellement) et en cas de récidive de six mois (contre un an actuellement). La mise en place d’une contrainte pénale. Christiane Taubira ne considère pas la prison comme la seule et unique solution et part du constat suivant : « La prison porte sa part dans la récidive. » Il s’agit de proposer une nouvelle peine, qui ne se substitue pas aux autres peines déjà existantes mais s’ajoute à la « palette » de peines offerte au juge. « Évidemment, et contrairement à ce qui est dit, ce projet de loi ne vise pas à supprimer ni à remplacer la prison. L’échelle des peines est là. Il s’agit d’enrichir l’arsenal répressif qui est mis à la disposition des juges. Concrètement, la contrainte pénale est une peine en milieu ouvert, restrictive de liberté. Elle peut, par exemple, prendre la forme d’un travail d’intérêt général (TIG), d’une obligation de soins ou d’autres obligations imposées par le juge de l’application des peines (JAP). Le projet de loi prévoit qu’elle puisse être prononcée pour tous les délits passibles d’un maximum de cinq ans de prison. Mais le rapporteur PS du texte Domnique Raimbourg a obtenu le feu vert pour élargir la contrainte pénale à tous les auteurs de délits. Pour lutter contre la récidive, Christiane Taubira entend mettre fin aux sorties de prison sans aucun suivi, dite « sorties sèches ».   »Les récidivistes plus que les autres doivent sortir avec un contrôle et des contraintes », expliquait-elle en août dernier, à La Rochelle. Depuis le début, la Garde des Sceaux plaide pour « un retour progressif à la liberté » qui pourrait passer par plusieurs obligations pour le condamné, comme c’est le cas par exemple au Canada, attaché à l’accompagnement des condamnés. « La sortie sèche » de prison est le terreau de l’aggravation des récidives », a également déclaré la ministre en rappelant que la nouvelle loi entendait instaurer un rendez-vous judiciaire une fois les deux-tiers de la peine exécutée pour permettre au juge d’application des peines de travailler sur l’avenir du détenu et se prononcer sur une éventuelle libération conditionnelle ou un maintien en prison.

 




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