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Centre des impôts incendié à Morlaix : la colère fiscale et sociale

Centre des impôts incendié à Morlaix : la colère fiscale et sociale

On ne peut évidemment approuver l’incendie du centre des impôts de Morlaix par les agriculteurs mais cet acte témoigne du ralbol de certaines professions. C’est le cas de l’agriculture dont la compétitivité est plombée par la fiscalité et par l’importation de produits des pays à bas coûts de production (viandes, légumes fruits notamment).sans parler des pressions qu’exercent la grande distribution sur les prix ou encore de la réduction des dépense de ménages en matière d’alimentation. Une colère qui pourrait bien contaminer d’autres secteurs même si les formes d’action sont différentes. Ce sont quelque 140 tracteurs qui ont convergé vers Morlaix dans la nuit de vendredi à samedi. Des agriculteurs en colère qui ont incendié le bâtiment des impôts et celui de la mutualité sociale agricole. Ils s’en sont ensuite pris à un pont. Une colère « inadmissible » mais finalement « logique » estime sur France Info Agnès Le Brun, maire UMP de Morlaix : « Les agriculteurs sont accablés par les charges sociales, les impôts, les dettes, accablés par le fait que ce que vous achetez sept euros le kilo dans un supermarché,  on le leur paye sept centimes à la production. » Les producteurs bretons sont ainsi confrontés à de grosses difficultés de trésorerie accentuées par l’embargo imposé par la Russie début août. Des restrictions sur les importations de produits alimentaires en réaction aux sanctions européennes dans le cadre de la crise ukrainienne. Un embargo qui a un effet domino puisque les gros exportateurs vers la Russie, à la recherche de nouveaux débouchés, viendront concurrencer la production française sur son propre marché tirant encore plus les prix vers le bas. Mais les légumiers protestent aussi contre « un ras-le-bol fiscal et social« , explique Thierry Mérette, président de la FDSEA du Finistère. Les agriculteurs « n’en peuvent plus, ils ont le sentiment d’être abandonnés« . Selon lui : « Les représentants de l’État m’ont appelé vers 1 heure du matin… C’est qu’ils commencent à comprendre qu’il y a un vrai désarroi. Je leur ai dit que ce n’était que le début et que s’ils ne nous écoutaient pas, cela pourrait être bien autre chose. »   « Vous avez, par rapport à vous concurrents directs, 30% de charges en plus« , dénonce Jean-François Jacob président du SICA, la société d’intérêt collectif agricole de Saint-Pol-de-Léon, premier groupement français des producteurs de légumes. Il pointe également les surcoûts dus à la superposition des couches administratives : « Quand dans la semaine, le groupement que je préside reçoit un chèque de 353 euros 70 à partager entre 1500 adhérents, donc 23 centimes par adhérents, on ferait mieux de rien nous envoyer. » Son groupement a décidé de renvoyer ce chèque à Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie « pour qu’il vienne nous rencontrer ».

 

Hollande – Conférence de presse : volontariste à l’international, défensif et flou sur la situation économique et sociale intérieure

Hollande - Conférence de presse : volontariste à l’international, défensif et flou sur la situation économique et sociale interieure

 

Commencée  avec près de 10 minutes de retard (rituel de Mitterrand), la conférence  de Hollande a accordé une très large place aux affaires internationales ; à peu près la moitié du temps. Sans doute pour prendre un peu de « distance »  avec la situation interne où il s’est montré très défensif. Le propos de Hollande a débuté en dramatisant la situation infranationale. «  La sécurité du monde est menacée »  a-t-il déclaré en évoquant les menaces en Lybie, au Nigéria, en Somalie, en Irak ou en Syrie ; Hollande s’est félicité de la tenue de la conférence internationale à Paris contre le terrorisme. «  J’ai pris la décsion ce matin d’apporter un appui aérien en Irak » mais en Irak seulement (sous  entendu pas en Syrie). Le président de la république a souligné sa volonté de lutter à l’intérieur du territoire contre les filières terroristes ; Pour Hollande le second péril mondial  est  le virus Ebola. Un hôpital militaire français sera implanté en Guinée.  Hollande a aussi parlé de Gaza, de la Lybie, du Nigéria, de la Centre Afrique et de l’Ukraine. Il a tenu à souligner que la France était souvent engagée dans de nombreux conflits soutenue  politiquement par l’Europe  mais observant que cette dernière  est plus chiche pour en partager les coûts. Il a donc souhaité une politique de défense commune  Une Europe aujourd’hui contestée par certains car elle n’apparait pas comme une protection, le risque étant celui de l’enlisement dans la stagnation. « C’est à dire inflation, zéro, croissance zéro, horizon zéro ». Hollande a donc justifié les dérives des déficits compte tenu de l’environnement. Il a repris à  cet effet « la possibilité d’utiliser toute les flexibilité des traités européens »  (en clair abandonner l’objectif des 3%). Il a déclaré  que la France ne pouvait faire en deux ans et demi ce que l’Allemagne a réussi en dix (et dans un environnement économique plus favorable).  Pour autant,  il n’a pas été très précis sur  ce qu’il demande à l’Europe se limitant à espérer des politiques plus intégrées en matière d’énergie, de numérique et d’infrastructures.  Une nouveauté toutefois la proposition d’une Europe à plusieurs vitesses (La théorie des cercles). Après ce très long développement sur l’international, Hollande a traité des questions internes soulignant que la situation française était catastrophique à son arrivée mais  observant que  « les français attendent parfois (euphémisme) des résultats quine viennent pas ». Hollande a rappelé ses choix pour la compétitivité avec le pacte de responsabilité. Curieusement il a rappelé son discours  du Bourget «  deux et demi efforts et deux ans et demi de distribution ». Une  seule proposition très nouvelle : l’élargissement du service civique pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes (peut- être aussi pour diminuer le chômage). Le président a reconnu que la société était devenue défiante  les résultats tardant à venir. Il a terminé en évoquant (comme le Premier ministre devant l’assemblée nationale) les valeurs républicaines et les avancées  déjà réalisées. En conclusion, Hollande très bavard et volontariste sur les tensions internationales, s’est montré défensif sur la politique intérieure n’ayant  pas un seul instant parlé par exemple du  chômage et notamment la fameuse inversion visiblement disparue des radars du gouvernement.  En conclusion rien de très nouveau sinon l’engagement en Irak.

« Jaurès aurait dénoncé l’accaparement du pouvoir par une classe sociale » (Brustier)

« Jaurès ait dénoncé l’accaparement du pouvoir par une classe  sociale » (Brustier)

 

Intreview de Gael Brustier dans le Figaro *

 


LE FIGARO: Jean Jaurès fut assassiné il y a tout juste 100 ans. Aujourd’hui, François Hollande peut-il revendiquer son héritage?

Gaël BRUSTIER: Jaurès figure sur un mug de la boutique du Parti socialiste (PS): «What would Jaurès do?» («Que ferait Jaurès?»). La question taraude donc nombre de socialistes le matin en prenant leur café! C’est la prolongation en version merchandising d’une revendication d’héritage qui a été celle de tous ceux qui se sont réclamés de l’idéal socialiste depuis cent ans. Pas un seul n’a manqué à l’appel. Ni dans la «vieille maison» ni parmi ses dissidents, qu’ils aient été communistes en 1920 ou, plus tard, néosocialistes en 1933. Plus tard encore, les scissions du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement (1993) puis du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon (2008) se sont réclamées de Jaurès. C’est une constante. Ce n’est pas toujours illégitime.

Les usages politiques de Jaurès tranchent cruellement, ces derniers jours, avec la richesse des études jaurésiennes… On ne peut se réclamer de Jaurès en le réduisant à quelques sympathiques citations qu’on utilise dans le seul but de faire croire que cet homme assassiné il y a cent ans aurait souscrit aux politiques actuelles. Jaurès est mort à la veille de la Première Guerre mondiale, avant la Révolution de 1917 et des soubresauts des années 1930. Aller raconter qu’aujourd’hui il voterait le «pacte de stabilité» ou qu’untel ou untel est sa réincarnation tient de l’absurdité la plus achevée. Personne, d’ailleurs, ne va aussi loin (sourire)…

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de penser l’avenir avec Jaurès. Il y a quelques constantes dans la pensée jaurésienne. Cette idée forte, d’abord, que l’aspiration au socialisme vient de loin et préexiste à la Révolution industrielle. Jaurès va jusqu’à la rechercher chez Luther les racines de l’idée socialiste. Il cherche une synthèse entre le prolétariat et la nation, en soulignant la «hauteur idéale» de cette dernière. Il cherche même une forme de synthèse entre l’humanité et Dieu… Jaurès, en plus d’être un élu républicain exemplaire, un inlassable combattant social aux côtés des mineurs de Carmaux, est, à l’instar de son ami Lucien Herr, véritable inspirateur du socialisme républicain, un authentique intellectuel. Le socialisme républicain a deux papas: Lucien Herr et Jean Jaurès!

On ne peut se réclamer de Jaurès en le réduisant à quelques sympathiques citations qu’on utilise dans le seul but de faire croire que cet homme aurait souscrit aux politiques actuelles.

La gauche française et plus largement toute la social-démocratie européenne se sont-elles éloignées des fondamentaux de celui qui a contribué à unifier le mouvement socialiste?

D’abord Jaurès est entré plusieurs fois en conflit avec la social-démocratie européenne de l’époque, en particulier avec la social-démocratie allemande, à laquelle il reprochait notamment de n’avoir aucune tradition révolutionnaire et de se réfugier dans l’intransigeance du verbalisme. La «tension amicale», lui, il l’a pratiquée! Parlons de la période présente: comme l’ont montré Fabien Escalona et Mathieu Vieira dans leurs travaux, la social-démocratie a, depuis une trentaine d’années, perdu environ 20 % de sa base électorale en Europe. Elle a participé au consensus européen, celui qui a fait de «l’intégration négative», de la déréglementation et de l’orthodoxie économique et financière le moteur de l’unification de l’Europe. Elle a été confrontée à une grave crise d’identité (qui défend-elle?) et à une incapacité à maintenir son hégémonie culturelle (quelle est sa vision du monde?).

Quant à la gauche française, si elle veut être fidèle à l’idéal de Jaurès, elle doit non seulement rechercher ses sources républicaines, qui ne se résument pas à marteler des formules sur «l’ordre républicain» mais également puiser dans l’analyse de la société, de ses évolutions, les clés pour rebâtir un horizon et un projet émancipateurs. Ce que l’on appelle assez injustement «social-démocratie» est le plus souvent un simple social-libéralisme, actuellement mué en «social-conservatisme». Quant à la gauche radicale, elle semble parfois s’égarer dès qu’elle perd le fil rouge de l’unité… S’il y avait une leçon à tirer de Jaurès pour l’actuel PS, ce serait le refus de laisser la République être confisquée par une classe sociale. Il avait été, en tant que député républicain modéré, particulièrement marqué par cette tendance de la bourgeoisie. En ce sens, l’utilisation des mots de la République à des fins de maintien d’un ordre social manifestement injuste n’a rien de jaurésien.

 

L’époque de Jaurès et la période actuelle sont-elles vraiment comparables?

L’UMP nous avait habitués à manifester un gaullisme de profanation. La gauche devrait éviter d’en faire autant avec Jaurès.

L’essor du socialisme, à l’époque de Jaurès, a deux causes: la Révolution française et la révolution industrielle. C’est dans cette réalité que le socialisme républicain puise alors sa force. On peut comparer, sur le plan international, les deux mondialisations (ainsi que l’a fait Suzanne Berger) et percevoir, à travers les réalités différentes de bouleversements de même ampleur, la nécessité d’une nouvelle synthèse intellectuelle pour y répondre. On peut aussi essayer de comprendre les formidables mutations que nos sociétés sont en train de vivre avec les bouleversements sociologiques de l’époque.

Jaurès cherche, comme les pionniers de la sociologie de l’époque, au premier rang desquels Émile Durkheim, à comprendre les processus sociaux. Il bâtit sa conception du socialisme républicain sur les interdépendances entre le prolétariat et la bourgeoisie et cherche à opérer une synthèse non seulement entre socialisme et République mais également entre l’humanité et Dieu… L’ambition intellectuelle qui est la sienne est immense, comme en témoigne L’Armée nouvelle, sa dernière grande œuvre.

 

Si on peut se demander si François Hollande aurait voté Jaurès aujourd’hui, Jean Jaurès voterait-il pour l’actuel président?

L’UMP nous avait habitués, chaque année à Colombey, à manifester un gaullisme de profanation. La gauche devrait éviter d’en faire autant avec Jaurès. Penser l’œuvre de Jaurès, y puiser des outils pour la nouvelle synthèse à bâtir demain est nécessaire. Cela ne peut pas consister en une récupération hasardeuse, quelques analogies mal pensées, voire en quelques anachronismes… Jaurès mérite mieux.

 

 

*Gaël Brustier est docteur en sciences politiques. Il est notamment l’auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et une nuits, 2010) et de La Guerre culturelle aura bien lieu (Mille et une nuits, 2013).


 

 

Sondage conférence sociale : les partenaires sociaux pas représentatifs pour 76% des Français

Sondage conférence sociale : les partenaires sociaux pas représentatifs pour 76% des Français

 

Apparemment les Français sont fatigués du simulacre de dialogue social et des dissensions ; ils souhaitent que Hollande décide enfin. Pour les Français, les syndicats ne sont plus représentatifs. « Quitte à mécontenter certains partenaires » sociaux, une majorité de Français souhaite que le gouvernement « tranche » sur l’économique et le social dans le cadre des discussions de la conférence sociale, selon un sondage publié ce samedi.  Une majorité de Français, 53%, souhaite que le gouvernement « tranche quitte à mécontenter certains partenaires » sociaux en matière économique et sociale, selon un sondage BVA pour i-Télé rendu public ce samedi 12 juillet 2014. Au lendemain de la troisième conférence sociale du quinquennat de François Hollande qui s’est achevée sur un goût d’échec avec notamment le boycott de certains syndicats, les Français semblent plébisciter la fermeté et la rapidité de la part de l’exécutif. A l’inverse, ils sont 44% à souhaiter que le gouvernement « continue à réunir les partenaires sociaux afin qu’ils se mettent d’accord ». Pour le reste, 3% ne se prononcent pas. La méthode du « passage en force » séduit toutefois beaucoup moins la base électorale de la gauche. Ils sont 36% à la plébisciter chez les sympathisants de gauche contre 66% parmi les sympathisants de droite. Cet appel à des solutions rapides dans le domaine économique et social n’est sans doute pas étranger à la crise de légitimité dont souffrent les syndicats. Ainsi, une écrasante majorité des sondés, 76%, estiment que les partenaires sociaux présents aux négociations ne les représentent pas. « Cette défiance traverse toutes les catégories de la population : que les Français soient salariés (73%), à leur compte (93%) ou chômeurs (80%), qu’ils soient cadres supérieurs (81%), employés (76%) ou encore ouvriers (68%) », note la directrice de BVA Opinion.

 

 

Conférence sociale : un échec programmé

Conférence sociale : un échec programmé

 

Hier nous indiquions que cette conférence risquait l’échec, c’es fait t notamment avec le retrait de la CGT et de FO. Auusi du fait d’un ordre du jour sur le mode inventaire à la Prévert puisqu’on y traitera de la réforme territoriale, de l’éducation et quand même de l’emploi et du pouvoir d’achat. En clair comme il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent,  on meuble ! Pourquoi les seuls partenaires sociaux discuteraient de cette reforme territoriale ou encore de l’éducation ? Mystère démocratique. Sans doute parce que sur l’emploi, il  n’ya pas grand-chose à discuter hormis l’ apprentissage. Sans rien sur le pouvoir d’achat en l’état actuel de l’économie et du chômage. En fait ces grand-messes  sont surtout destinées à donner un vernis social à Hollande et ne servent à peu près à rien. Surtout avec 200 ou 300 participants ! La deuxième journée de la conférence sociale débute donc ce mardi en l’absence de la CGT et de FO. Le gouvernement présentera ces projets de réforme contre le chômage. L’ouverture de la troisième conférence sociale du quinquennat de François Hollande a été difficile. Thierry Lepaon (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) ont lancé une charge contre Manuel Valls l’accusant d’avoir cédé aux demandes du patronat sans consulter les syndicats, notamment sur la pénibilité ou le code du Travail.  Ils ont donc décidé de « ne pas cautionner » le rendez-vous de mardi et choisi la politique de la chaise vide face au « mépris » manifesté par le Premier ministre à leur égard. Ce mardi 8 juillet, sept tables-rondes axées sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’éducation ou encore la réforme territoriale, seront animées par neuf ministres. Outre le patronat, les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa) seront présents, tout comme la FSU, qui signale toutefois que les discussions sont « très mal engagées». A l’issue des tables-rondes, Manuel Valls aux commandes depuis 100 jours, dressera la feuille de route sociale pour l’année à venir. François Hollande a déjà annoncé lundi sa volonté de renforcer la lutte contre le chômage en relançant notamment l’apprentissage avec une réunion État-partenaires sociaux en septembre. Il a aussi annoncé de prochaines négociations sur le chômage de longue durée et pour moderniser le dialogue social.  Les syndicats, et surtout la CGT et FO, ont déjà fait savoir qu’ils seraient autour de la table pour ces discussions, le dialogue social n’étant pas mort, mais seulement victime d’un « bug », selon la formule de Jean-Claude Mailly. De son côté, le chef de file de la CGT Thierry Lepaon a affirmé que son syndicat « sera à la table des négociations » à la rentrée, réaffirmant que la CGT est toujours présente lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts des salariés.   »Deux organisations ont décidé de boycotter la séance de mardi, je le regrette (…) Je ne doute pas qu’elles reviendront pour discuter. Elles ont indiqué qu’elle voudront bien poursuivre avec nous le dialogue social à la rentrée », a commenté le ministre du Travail François Rebsamen. Le patron du Medef Pierre Gattaz, pour qui le pacte de responsabilité « proposé par le gouvernement va dans le bon sens », espère lui aussi qu’ils « reviendront à la table des discussions ». Après un mouvement de grogne la semaine dernière, les organisations patronales, unies, se sont montrées plutôt satisfaites du premier volet de la conférence. Sur le pacte qui cristallise l’hostilité de la CGT et de FO, le président Hollande a annoncé lundi la mise en place d’un comité de suivi pour évaluer les négociations de branche sur les contreparties aux baisses de charge et pour faire le bilan des aides publiques accordées aux entreprises, une vieille demande de la CGT. Là aussi les syndicats devraient être au rendez-vous. Malgré les difficultés, François Hollande revendique toujours la méthode du dialogue social. Il a mis en avant le fait que la conférence aura été « utile » car « chacun est conscient de ses responsabilités », rappelant l’ »urgence » des réformes face au chômage de masse.  »Qui peut dire que le dialogue social n’a pas produit de résultats? Qui peut prétendre que l’on aurait fait plus vite et que l’on aurait fait mieux dans la précipitation ou dans le passage en force? » s’est-il défendu. Après deux éditions plutôt consensuelles, le climat de cette troisième conférence sociale au Palais d’Iéna, pose cependant la question de la pérennité d’une telle grand-messe.

 

Conférence sociale : la question des seuils reportée ?

Conférence sociale : la question des seuils reportée ?

 

Il est possible que la question des seuils (nombre de salariés à partir duquel les procédures se complexifient (exemple DP, CE, formation etc.) ne soit qu’à peine abordée car i faudrait que le patronat s’engage sérieusement sur d’autres terrains pur que les syndicats cèdent sur ce point.  C’est le premier ministre lui-même qui le reconnaît: les seuils sociaux dans les entreprises «en eux-mêmes ne veulent rien dire», a déclaré mercredi Manuel Valls sur BFMTV. Il faut les revoir si «cela permet la création de milliers d’emplois», a-t-il même ajouté, ouvrant ainsi la porte à une simplification des seuils sociaux, depuis longtemps réclamée par les chefs d’entreprise en raison de leurs effets dévastateurs pour l’emploi. L’idée fait bondir les syndicats contestataires, la CGT la qualifiant de «bêtise» et FO de  «provocation de plus sans aucun effet sur l’emploi». Même si elle trouve l’annonce du premier ministre sur la forme cavalière à quelques jours de la grande conférence sociale et juge sur le fond «inacceptable» de «donner le sentiment que le dialogue social dans l’entreprise empêcherait l’embauche», la CFDT est disposée à ouvrir le débat au second semestre. Un chantier qui ne pourra, a encore assuré mercredi François Rebsamen, le ministre du Travail, «être conduit sans les partenaires sociaux, encore moins contre eux». À la nuance près, apportée cette fois-ci par Manuel Valls, que le gouvernement prendra «ses responsabilités» en cas d’échec. Quoi qu’il en soit, cette question des seuils sociaux en entreprise empoisonne la vie des employeurs depuis des décennies tant elle s’apparente à une véritable course de saut d’obstacles en France, où pas moins… de 28 seuils d’effectifs sont recensés. Les plus critiques sont les passages à 10, 20 ou 50 salariés, qui déclenchent toute une série de contraintes administratives supplémentaires. Passer de 9 à 10 salariés entraîne par exemple une hausse des cotisations pour la formation professionnelle de 2250 euros par an et rend obligatoire l’élection de représentants du personnel (DP) à partir de 11 salariés. Quant au franchissement de la barre des 50 salariés, il déclenche l’application de 35 obligations supplémentaires - comme la mise en place d’un comité d’entreprise (CE) et d’un comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) – pour une facture estimée à 4 % de la masse salariale.  «Ces obligations ont un vrai coût et absorbent beaucoup de temps, qui ne sera pas utilisé à servir des clients et chercher des marchés, dénonce par exemple Laurent Bataille, PDG de Poulain Hydrauliques, entreprise familiale industrielle. Entre le CE, les DP et le CHSCT, cela coûte 870 euros par an par salarié en France contre 260 en Italie, ou 70 aux États-Unis.» Résultat, de nombreuses PME françaises reste bloquées à 19 ou à 49 salariés pour éviter le couperet du seuil. Un constat qui explique, en partie, le manque d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans le pays par rapport aux autres nations occidentalisées. En France, une entreprise emploie en moyenne 20 salariés sept ans après sa création, contre 80 en Grande-Bretagne. Et s’il y a de ce côté-ci du Rhin 2,4 fois plus d’entreprises de 49 que de 50 salariés, ce n’est pas sans raison! Des voies de contournement certes existent, comme créer une autre structure juridique, mais elles ne sont pas sans complication ni contrainte juridique. Un patron rapporte ainsi qu’un de ses confrères a préféré créer 80 entreprises différentes, toutes bloquées à 49 salariés, que franchir une seule fois la barre des 50! Un exemple extrême… Les seuils ont surtout un effet dévastateur sur l’emploi car ils représentent une vraie barrière psychologique à embaucher tant ils sont perçus par les patrons comme un facteur de complexité administrative. En 2012, l’Insee et l’Ifrap évaluaient ainsi la perte d’emplois générée par les seuils sociaux entre 70.000 et 140.000 emplois.  «Il y a un vrai effet psychologique. J’en ai été victime, je m’en faisais toute une montagne, reconnaît Bruno Grandjean, patron de Redex, l’un des derniers spécialistes français des machines-outils (2000 salariés). Car les seuils ont un coût, sont une source de complexité et nous infantilisent. Comme si nous n’étions pas capables de gérer le dialogue social dans nos entreprises!» Attaché à un dialogue social de qualité dans son entreprise, parce que c’est aussi une source de compétitivité, ce patron devance même les exigences des seuils quand une mesure est bonne. Il a par exemple généralisé la participation aux bénéfices de l’entreprise, «parce que c’est un formidable outil de motivation», dans tous ses établissements, y compris ceux de moins de 50 salariés.  «Arrêtons d’opposer les chefs d’entreprise et leurs équipes. Nous ne sommes plus dans la lutte des classes!, s’exclame Bruno Grandjean. Les salariés ont une vraie maturité et sont parfois plus en avance que ceux font les textes de loi.» Plaçant beaucoup d’espoir dans l’expérimentation – suggérée par François Rebsamen – d’un assouplissement des seuils dans certaines branches ou certaines régions, il «attend de l’intelligence collective des deux côtés: que les patrons ne fassent pas des seuils une montagne insurmontable et que les syndicats n’en fassent pas non plus une vache sacrée».

 

Conférence sociale : échec probable

Conférence sociale : échec probable

 

Avec 500 000 chômeurs en plus depuis son élection, Hollande ne présente pas un bilan social très flatteur à la veille de la conférence sociale qui s’ouvre aujourd’hui. Cette conférence pourrait aboutir à pas grand chose tellement  les tensions sons fortes entre partenaires et surtout tellement les marges de manœuvre sont nulles avec une croissance complètement atone. Quelques bricoles sans doute sur l’apprentissage, sur l’alternance, mais pas de vrai engagement du patronat, pas de réforme possible pour le gouvernement (exemple sur le code du travail) et pas de concession coté syndicat. Certains syndicats pourraient même claquer la porte de cette conférence.  Sur fond de chômage record et de tensions avec des syndicats qui lui reprochent de céder au « chantage » des patrons, François Hollande ouvrira donc lundi la 3e conférence sociale du quinquennat sous les menaces de boycott partiel de la CGT et FO.  Après deux éditions plutôt consensuelles, cette troisième grand-messe se déroulera lundi après-midi et mardi au Palais d’Iéna dans un climat social dégradé, avec un enjeu central: l’emploi.   Après la fronde du patronat, c’est désormais à l’ire des syndicats que l’exécutif est confronté. Et le dialogue social, que le chef de l’Etat a érigé en moteur des réformes, semble fragilisé.  Alors que certains syndicats (CGT, FO, CFE-CGC) étaient déjà très remontés par les 40 milliards d’aides aux entreprises prévues par le pacte de responsabilité, les nouveaux gestes annoncés par Manuel Valls en faveur des employeurs ont, à leurs yeux, fait déborder la coupe.  Face aux menaces patronales de boycott de la conférence, le Premier ministre a décidé un report partiel du futur compte pénibilité, qui permettra à certains salariés de partir plus tôt à la retraite, et demandé aux partenaires sociaux de discuter d’une simplification du Code du travail.  Un casus belli pour la CGT et FO, qui menacent à leur tour de bouder en partie ce rendez-vous.   Le réformiste Laurent Berger (CFDT), qui a jusqu’ici soutenu les réformes du gouvernement, ne jouera pas la chaise vide, même s’il a lui aussi dénoncé un « coup porté » au dialogue social.

Conférence sociale: très hypothéquée

Conférence sociale: très hypothéquée

 

 

Il ne sortira pas grand-chose de cette conférence sociale surtout organisée par Hollande en rééquilibrage du pacte de responsabilité. En fait le patronat va en reculant à cette conférence, l i a même menacé de la boycotter. Valls a d’ailleurs du repousser d’un an son projet sur le décompte de la pénibilité. Coté syndicat, on n’est guère enthousiaste non plus car on mesure bien les limites de l’exercice. En fait personne n’est vraiment convaincu de l’intérêt de cette grand messe qui ne pourra pas déboucher sur des mesures très significatives ; en cause d’abord la croissance qui demeure atone et empêche tout progrès social aussi le fait que le patronat s’agace des atermoiements du gouvernement pour la bais sé de a fiscalité. D’ailleurs Valls a rappelé que ces éventuelles baisses n’interviendront pas avant 2016- 2017. Et après un bilan des engagements du patronat. Bref de quoi refroidir encore un peu plus l’ambiance ;  Le Premier ministre Manuel Valls a en effet prévenu le patronat que les baisses de charges et d’impôts promises par le gouvernement ne seraient pas octroyées avant 2016 et 2017.  Un pas en avant, un pas en arrière? Un jour après avoir accédé à une réclamation du patronat sur le compte-pénibilité, le Premier ministre Manuel Valls durcit le ton, et rappelle les organisations patronales à leurs devoirs. Dans des lettres adressées aux organisations syndicales et patronales, ce 2 juillet, il prévient que les baisses de cotisations et d’impôts décidées dans le cadre du pacte de responsabilité ne seront effectives en 2016 et 2017. Et elles seront octroyées seulement après un « bilan » du respect par le patronat de ses « engagements ». Dans sa missive aux trois organisations patronales -Medef, CGPME, UPA- le Premier ministre affirme: « Votre engagement dans le pacte est fondamental et conditionne sa réussite ».  Manuel Valls précise que les allègements de cotisations sociales pour 2016 de 4,5 milliards d’euros figureront dans le budget de la sécurité sociale de 2016, mais « à la suite d’un bilan de la mise en œuvre des engagements » pris par le patronat dans le cadre du pacte. Quant à la baisse de leur fiscalité, le chef du gouvernement souhaite fournir une « visibilité » aux entreprises pour 2016 et 2017, mais prévient là aussi que ces mesures ne seront adoptées qu’ »à la suite d’un bilan de la mise en œuvre des engagements » pris par le patronat. Ces mises en garde sont formulées au lendemain de l’annonce par le Premier ministre d’un report d’un an de la mise en œuvre du compte-pénibilité, cette mesure phare de la nouvelle réforme des retraites. C’était une exigence du patronat, qui menaçait autrement de boycotter la conférence sociale qui doit se tenir les 7 et 8 juillet. Une décision qui a suscité la fronde des syndicats, CFDT en tête, qui indiquait que ce dispositif était issu de précédentes sessions de dialogue social. Pour les calmer, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonce un doublement des points un an plus tôt pour les salariés exposés à des travaux pénibles.

 

Salaires des patrons du CAC 40 : 2.25 millions, en baisse… nouvelle injustice sociale !

Salaires des patrons du CAC 40 : 2.25 millions, en baisse… nouvelle injustice sociale !

 

C’est une injustice sociale, les salaires des patrons du CAC baissent pour la troisième année. Que font les syndicats ? En effet  Pour 2013, le total des salaires des patrons des groupes du CAC 40 a atteint près de 90 millions d’euros (89,969.387 millions d’euros pour être précis, selon les décomptes des « Echos »). Soit 2,25 millions en moyenne par dirigeant. C’est un repli de 2,1 % sur les rémunérations dues au titre de 2012. Comme l’an dernier, si les fixes sont souvent peu modifiés, les variables ont, eux, baissé, Pour la deuxième année d’affilée, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, occupe la première place du classement des salaires des patrons du CAC 40. Au titre de 2013, il encaissera une rémunération de 4,5 millions d’euros, uniquement en rémunération variable. En 2011, aussi, il se situait en tête, car il avait touché une rémunération différée de 16,2 millions d’euros qui avait alors suscité la polémique. Comme l’an dernier, Jean-Paul Agon, président de L’Oréal, occupe la deuxième place avec 3,937 millions d’euros. Le patron de Carrefour, Georges Plassat, est troisième, avec un fixe qui augmente d’un tiers et un variable qui progresse de près de 50 %. L’ancien patron de Vivarte, qui a succédé à Lars Olofsson, avait pris ses fonctions en avril 2012. Sa rémunération de 2012 ne portait que sur neuf mois. 12 % de moins pour les rémunérations variables. C’est une des conséquences de la crise. Une conséquence évidemment dramatique ! Ainsi, Pierre Pringuet, le directeur général de Pernod Ricard, ne touchera au titre de l’exercice 2012-2013 que 860.000 euros, contre 1,6 million l’an dernier, même si le résultat opérationnel du groupe a progressé. Chez Danone aussi, Franck Riboud voit son variable annuel (hors différé) passer de 1,3 million à 893.000 euros. Si le fixe de Benoît Potier, chez Air Liquide, reste quasi identique, sa rémunération variable baisse aussi légèrement, de 1,6 million à 1,493 million. Autre cas emblématique, celui de Gérard Mestrallet. Le président-directeur général de GDF Suez a renoncé à 50 % de sa rémunération variable au titre de 2013.

 

Valls : mesures insuffisantes tant pour relancer la croissance que pour la justice sociale

Valls : mesures insuffisantes tant pour relancer la croissance que pour la justice sociale

 

En fait Valls n’a rien annoncé de très nouveau, c’est du Hollande sur un ton de Valls. Tout est encore très flou en matière d’économies sauf la non revalorisation de prestations sociales (les allocations familiales ou les retraites par exemple).  En fait Valls est pris dans le filet de l’austérité de Hollande  et il fait comme il peut pour s’en dégager en vain.  Le résultat c’est qu’on ne parviendra à relancer de manière significative la croissance, qu’on aura affecté le pouvoir d’achat et qu’on ne parviendra même pas à tenir les objectifs de déficit. Bref, un échec total. C’est le Premier ministre qui s’est exprimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres pour annoncer quels efforts allaient être demandés à l’ensemble des Français. Promettant des efforts « justes », « collectifs » et « équitablement répartis », il a également distillé quelques garanties sur la préservation du modèle social français.  Il a balayé d’emblée la polémique naissante sur un salaire transitoire inférieur au Smic, par exemple pour encourager l’embauche des jeunes, promettant « avec force » de ne pas « remettre en cause » le salaire minimum (1.445 euros bruts aujourd’hui).  Les 50 milliards d’économies sur la dépense publique entre 2015 et 2017 seront supportés à hauteur de 18 milliards d’euros par l’Etat, 11 milliards les collectivités locales, 10 milliards l’Assurance maladie et 11 milliards par d’autres dépenses sociales.  Mercredi soir, François Hollande a affirmé que « la feuille de route » pour réaliser ces économies était « difficile », « âpre », « rugueuse » mais « indispensable » pour redresser le pays.  Le Premier ministre a esquissé le détail des réformes que la France va présenter à Bruxelles début mai dans le cadre de son programme de stabilité, trajectoire de finances publiques que le Conseil des ministres doit valider le mercredi 23 avril, avant un vote prévu à l’Assemblée le 30 avril.  L’objectif, a rappelé M. Valls, est non seulement de permettre « la mise en œuvre du pacte de responsabilité », un allègement de 30 milliards d’euros des cotisations patronales, mais aussi de réduire le déficit public.  Dans une moindre mesure, elles visent à « redonner du pouvoir d’achat aux salariés » les moins favorisés.  Côté économies, en première ligne, les prestations sociales « ne seront pas revalorisées jusqu’en octobre 2015″, c’est-à-dire qu’elles ne seront pas augmentées, comme c’est l’usage, du montant de l’inflation (0,7% en 2013). Concrètement, les pensions de retraite, allocations logement, famille et invalidité resteront stables sur la période.   »Cette mesure ne touchera pas les minima sociaux », comme le Revenu de solidarité active (RSA) ou la minimum vieillesse, a toutefois promis M. Valls. Sur France 2, il a aussi assuré que le gel n’irait « pas au-delà de 2015″.   »La modernisation de la politique familiale engagée en 2013 sera poursuivie », a aussi dit sans plus de détails Manuel Valls, et la revalorisation exceptionnelle du RSA ou du complément familial, promise dans le plan de lutte contre la pauvreté en 2013 sera « décalée d’une année », au 1er septembre 2015.  Parallèlement, le geste fiscal promis aux ménages modestes interviendra dès le mois de juin 2014, a précisé le Premier ministre. Il représentera un effort d’environ « 500 millions d’euros », a précisé le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.  Manuel Valls a confirmé que l’assurance maladie participerait via un recours plus important aux médicaments génériques et à la chirurgie ambulatoire.  Mises à contribution pour une somme plus importante qu’initialement prévu, les collectivités territoriales sont invitées à faire « des réformes profondes », notamment dans leurs dépenses de fonctionnement.  L’Etat va enfin prendre sa part à l’effort avec 18 milliards d’euros d’économies annoncées.  Visés au premier chef les fonctionnaires, dont les salaires sont gelés depuis 2010, ne connaîtront pas d’augmentation. Et ce jusqu’en 2017. Manuel Valls a toutefois promis de ne pas toucher aux « règles d’avancement ».   »Je sais ce que nous devons à nos fonctionnaires si essentiels à la vie de ce pays (…) mais la situation nous oblige à leur demander de contribuer à notre effort commun », a dit le Premier ministre.  Il a d’ailleurs confirmé que « les effectifs des ministères (…) continueront de diminuer ». Mais, alors que plusieurs parlementaires craignaient que la promesse de François Hollande de créer 60.000 postes dans l’Education soit revue à la baisse, il a garanti son « maintien », de même que les créations prévues, par redéploiement, dans la police, la justice et l’administration pénitentiaire.  Les agences de l’Etat enfin, comme Météo-France ou les Agences de l’eau, verront « leurs effectifs réduits (…), à l’exception de Pôle emploi et des universités », a encore annoncé M. Valls. La prestation du Premier ministre a été accueillie de manière glaciale par une partie des députés PS, beaucoup déplorant ne pas avoir été prévenus en amont du détail de ces mesures.  Il n’a pas non plus trouvé grâce aux yeux des syndicats: la CFDT a estimé que « les plus modestes sont insuffisamment protégés », alors que pour FO, le plan va « accroître la précarité et la pauvreté ». La CGT a de son côté évoqué « un gouvernement dur avec les faibles ».

 

Valls: baisse des remboursements de Sécurité sociale

Valls: baisse des remboursements  de Sécurité sociale

 

Il n’y a pas de secret pour réaliser 10 milliards économies sur la sécu, il faudra baisser les remboursements car les médicaments génériques et la chirurgie ambulatoire ne suffiront pas. Il faut aussi attendre à une baisse des prestations sociales autres (11 milliards) comme sans doute les allocations familiales. De ce point de vue, Valls est resté dans le flou car des réactions vont se faire jour quand le détail sera précisé. Il est vraisemblable que les couches moyennes seront visées par cette dernière orientation. Il faudra aussi s’attaquer aux indemnités versées par l’Assedic, ce qui n’est  pas nécessairement pertinent en période chômage sismiquement haut. Le Premier ministre Manuel Valls a donc précisé mercredi que sur les 50 milliards d’économies à réaliser d’ici 2017, outre les 10 milliards demandés à l’assurance maladie, 11 milliards devraient l’être dans « d’autres dépenses de Sécurité sociale ». Mardi, Manuel Valls avait annoncé l’équivalent de 39 milliards. Les 11 milliards d’économies restant à trouver seront faits « sur les autres dépenses de Sécurité sociale », a déclaré le chef du gouvernement sur BFM TV et RMC. La veille, il avait indiqué qu’ils proviendraient « d’une plus grande justice, d’une mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations. »

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Dette sociale: 300 milliards en 2030 ?

Dette sociale: 300 milliards en 2030 ?

Patronat et syndicats qui cogèrent l’Unedic se retrouvent ce 28 janvier pour la seconde séance de négociation afin de mettre en place une nouvelle convention d’assurance-chômage qui doit s’appliquer au printemps. Deux nouvelles séances sont prévues les 13 et 27 février.  L’objectif est bien évidemment de définir les nouvelles règles d’indemnisation des demandeurs d’emplois au moment où le chômage ne faiblit toujours pas. Mais les négociateurs doivent aussi régler le problème du déficit de l’Unedic qui atteint plus de 3 milliards d’euros par an actuellement. La dette est, elle, de 17,8 milliards. Sans changement de règles d’indemnisation, elle serait de près de 37 milliards d’euros en 2017.  En fait, la dette de l’Unedic n’est pas la seule dette sociale pesant sur la tête des Français. Selon la Cour des comptes, dans son rapport de septembre 2013 sur la sécurité sociale, l’endettement cumulé de l’Acoss, l’organisme financeur de la Sécu, et de la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) qui porte une partie de cette dette en se finançant sur les marchés, est passé de 147,4 à 158,9 milliards d’euros de 2011 à 2013.  La Cour note par ailleurs que cette « dette sociale toujours plus élevée est de moins en moins financée ». Elle ajoute:  » l’infléchissement du mouvement de réduction des déficits (constaté en 2013 ndlr) a un effet immédiat sur la dette sociale ». Elle recommande donc au gouvernement d’augmenter la Crds (Contribution à l’amortissement de la dette sociale), actuellement au taux de 0,5%.  Au total donc, la dette sociale de la France atteint aujourd’hui près de 180 milliards d’euros (Sécu + Unedic). Ce chiffre ne prend naturellement pas en compte les mesures d’économies prises ces derniers mois par le gouvernement en matière de santé comme de retraite.  Mais d’autres scénarios sont moins optimistes. Ils tablent en cas de chômage persistant sur une dette sociale proche de 300 milliards d’euros à l’horizon 2030, soit 8% du PIB !

 

Dépenses publiques:
1.120 milliards d’euros par an dont 520 milliards de dépenses sociales

> Dette publique:
1.900 milliards d’euros (92,7% du PIB)
dont
1.500 milliards pour l’Etat, 180 milliards de dette sociale et 170 milliards pour les collectivités locales

Chiffres 2013

 

 

Mory-Ducros : au moins 50% de casse sociale

Mory-Ducros : au moins 50% de casse sociale

 

Mory Ducros, la plus grosse défaillance d’entreprises depuis Moulinex en 2001, va sans doute connaître une forte casse sociale ; On parle de 2500 à 3000 salariés éventuellement repris mais sans intégrer la sous-traitance. Or il y a 5000 emplois chez Mory Ducros mais aussi 2000 sous-traitants. La casse sociale globale incluant ces sous-traitants pourrait dépasser 50% des effectifs totaux. Plusieurs offres de reprise de Mory Ducros ont été déposées vendredi au tribunal de commerce de Pontoise et le gouvernement a affirmé son soutien à la préservation de l’emploi et de l’activité du transporteur routier en redressement judiciaire. La pérennité de la nouvelle entité se pose cependant car il y a en France une surcapacité structurelle de l’offre en messagerie entrainant un dumping destructeur. Par ailleurs la conjoncture très maussade détériore encore un peu plus les résultats financiers. Le numéro deux du secteur en France derrière Geodis emploie quelque 5.000 personnes sur des dizaines de sites. Il a été placé en redressement judiciaire en novembre. La CFDT Transports a précisé que parmi ces offres, une a été déposée par l’actionnaire majoritaire, Arcole Industries. Sans pouvoir confirmer le nombre d’offres déposées, un de ses responsables a dit avoir des informations selon lesquelles elles seraient au nombre de quatre. Elles seront présentées aux syndicats le 9 janvier et examinées par le tribunal de commerce le 31 janvier. L’important est d’ »assurer la pérennité de l’emploi et de l’activité économique et de rassurer immédiatement les clients et les salariés », a dit à Reuters Fabian Tosolini, secrétaire national de la CFDT Transports. Les ministères du Redressement productif, du Travail et des Transports ont précisé dans un communiqué qu’un dispositif exceptionnel serait mis en oeuvre « pour permettre à chacun des salariés dont l’emploi serait supprimé au terme de cette procédure de retrouver un emploi au plus vite ». Le gouvernement « réaffirme son soutien aux offres sérieuses et responsables qui maintiendraient un réseau dense et rentable d’agences sur le territoire national, seul capable de préserver le fonds de commerce et de sauvegarder une partie des emplois de l’entreprise et de ses sous-traitants », écrivent-ils.

 

Turquie: crise sociale, politique et financière

Turquie: crise sociale, politique et financière

 

La devise turque s’échangeait vendredi soir à la clôture des marchés financiers turcs à 2,1492 livres pour un dollar, portant sa baisse depuis le début décembre à plus de 7,5% et depuis le début de l’année à plus de 15%.  La monnaie s’échangeait vendredi soir à 2,9616 livres pour un euro, non loin de la barre symbolique des 3 livres pour un euro.  La situation n’était guère meilleure à la Bourse stambouliote, où l’indice vedette BIST100 a clôturé à 63,885.22, en baisse de 1,04% par rapport à la veille. Il avait déjà chuté de 2,33% jeudi et de 4,2% mercredi.   »La Turquie s’enlise dans une crise politique et la livre turque est à un niveau historiquement bas », observait Olivier Jakob du cabinet Petromatrix.  Cette tourmente intervient malgré la décision de la banque centrale turque, annoncée mardi, d’injecter des liquidités pour tenter d’enrayer la chute de la livre, déjà fragilisée par le resserrement monétaire annoncé par la Fed américaine et qui défavorise les investissements internationaux dans les marchés émergents.  La banque centrale turque a prévu d’injecter 450 millions de dollars chaque jour d’ici au 31 décembre et un total de 3 milliards USD en janvier.  Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan traverse sa plus grave crise politique depuis son arrivée au pouvoir en 2002, son entourage étant touché par un scandale politico-financier de grande ampleur.  La crise politique se ressent aussi sur le marché obligataire, où le taux de l’obligation à 10 ans atteignait vendredi 10,63% pour 9,84% le 25 décembre et 9,37% au début décembre.   »La situation en Turquie est grave, c’est le moins que l’on puisse dire », souligne à l’AFP Markus Huber, courtier chez Peregrine and Black.   »Pas seulement à cause de la chute de la livre turque et de la Bourse mais aussi en raison de la très grande incertitude qui règne et qui ne va pas s’atténuer dans un proche avenir », ajoute-t-il.  Selon Markus Huber, « l’une des principales raisons pour laquelle la Turquie se redressait ces dernières années était la stabilité intérieure qui aidait à attirer les investisseurs et l’argent dans le pays et contribuer à une forte croissance économique ».  Selon lui, « il faut encore savoir combien de personnes sont impliquées dans le scandale de corruption et, pour les investisseurs, combien de temps il faudra pour y mettre fin ou si cela sera étouffé pour ressortir plus tard ».  Le Premier ministre avait annoncé mercredi le remplacement de près de la moitié de son gouvernement après la démission de trois ministres (Intérieur, Environnement, Economie) mis en cause par une enquête de la justice visant un trafic d’or avec l’Iran soumis à des sanctions internationales et des irrégularités sur des appels d’offres publics immobiliers.  Des manifestations devaient se tenir vendredi soir dans plusieurs grandes villes de Turquie, dont Ankara et Istanbul, pour réclamer la démission de M. Erdogan.  Le chef du gouvernement avait déjà été il y a six mois la cible d’une vague de manifestations qui a fait vaciller son pouvoir.   »Le feu est important, plus important que ce que l’on prévoyait, et se propage vite », a écrit vendredi l’éditorialiste Huseyin Gulerce dans le quotidien Zaman, proche du prédicateur musulman Fetullah Gülen, exilé au Etats-Unis.  Sa confrérie, omniprésente dans la police et la magistrature, n’a pas pardonné au gouvernement sa décision de fermer les nombreux établissements de soutien scolaire, une de ses importantes sources de revenus.

 

Conférence sociale : on a oublié l’emploi !

Conférence sociale : on a oublié l’emploi !

 

Finalement la conférence sociale aura surtout été centrée sur les retraites ; retraites qui feront l’objet d’une reforme limitée à l’allongement de la durée des cotisations ; Autant dire qu’il y aura une nouvelle réforme d’ici 5 ans ! Le plus grave c’est que la question de l’emploi est passée  largement au second rang. Face aux 5 millions de chômeurs (en fait plus de 7 millions avec le RSA et l’allocation handicapé), la grande proposition est de former les chômeurs pour répondre aux 300 000 demandes d’emplois no  pourvues (en fait 10 000 pourraient être réellement couverts). 30 000 chômeurs seront envoyés en formation dans ce but. Un peu court évidemment ; la vérité cest que le gouvernement est complètement perdu, qu’il ne comprend rien (certains partenaires sociaux aussi). Pourtant un facteur explicatif dominant permet de comprendre : le cout excessif de la fiscalité sur le travail. Les charges tuent l’emploi, partout dans l’industrie bien sûr mais maintenant aussi dans les services, dans l’agriculture. Évidemment cela imposerait notamment de remettre en cause les folles dépenses de toutes les collectivités publiques, leur bureaucratie, les millions de fonctionnaires inutiles, l’empilage des collectivités locales, le nombre d’élus, finalement l’objet et le niveau des prélèvements obligatoires. En fait on fait le contraire en alourdissant la fiscalité. A cet égard ce n’est pas le crédit impôt qui peut répondre à cette problématique, c’est moins d’impôts.  Pour conclure une conférence bidon qui ne réglera le problème de retraites (ou très temporairement)  et qui a oublié l’essentiel. l’emploi. Une belle illustration des priorités économiques et du dialogue social en France  !

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