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Google : du social sans syndicat et sans revendication

Google : du social sans syndicat et sans revendication

En raison de divergences avec leur direction qui se multiplient, des salariés de Google ont annoncé, lundi 4 janvier, créer un syndicat, une décision qui coïncide avec une période de mécontentement grandissant envers les géants de la Silicon Valley.

La Silicon Valley était parvenue jusqu’à présent à éviter la création de syndicats en offrant de généreuses rémunérations à ses salariés mais fait face, désormais, à un activisme des employés sur de nombreuses problématiques sociétales. Ce tout premier syndicat ne s’occupera pas que des questions liées aux salaires et conditions de travail mais aussi des problématiques éthiques, selon un communiqué des fondateurs.

Dans un article du Wall Street Journal le patron de Google livre sa vision des rapports dans l’entreprise. Des rapports assez archaïques dignes du XIXe siècle quand la technologie par contre est en avance .Témoin cette opposition jusqu’en 2021 à la création du moindre syndicat.

 

Interview de Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet et de Google, lors de la conférence Tech Live du Wall Street Journal. ( extraits )

M. Murray : Où en êtes-vous actuellement en ce qui concerne le retour de vos collaborateurs au bureau, le télétravail, l’obligation du port du masque et de se faire tester, et que prévoyez-vous sur ces questions pour les prochains mois ?

M. Pichai : Nous partons du principe que l’avenir du travail sera flexible. Mais notre profonde conviction est que réunir les gens est bénéfique, c’est pourquoi vous nous avez vus récemment acheter un immeuble à New York. Nous tablons en gros sur un modèle trois jours au bureau et deux jours en télétravail. Nous envisageons de faire en sorte qu’environ 20 % de notre personnel travaille entièrement à distance à terme.

A partir de janvier, nous allons simplement dire à nos collaborateurs de prendre des décisions au niveau local, et non plus de manière centralisée, car les différentes régions du monde connaissent des trajectoires différentes concernant la Covid.

M. Murray : A titre personnel, avec quelle fréquence allez-vous au bureau en ce moment ?

M. Pichai : Cette semaine, j’y suis allé tous les jours, mais, en moyenne, cela tourne à deux à trois jours par semaine.

M. Murray : Comment allez-vous redéfinir la culture d’entreprise que vous voulez avoir — et dont vous avez besoin —, qui doit être susceptible de créer un sentiment d’appartenance pour tout le monde, qu’il soit au bureau en télétravail ?

M. Pichai : Cela passe par l’investissement. Nous repensons beaucoup les espaces physiques, en essayant de créer plus de lieux de collaboration, d’endroits sympas où les gens peuvent venir et se réunir.

Lorsque nous avons rouvert nos bureaux de New York, la présence se faisait sur la base du volontariat. Désormais, la fréquentation est d’environ 50 %. La semaine dernière, nous avons eu des files d’attente dans nos cafétérias pour la première fois. L’énergie était de retour dans les bureaux. Les gens semblaient vraiment heureux d’être de nouveau là.

M. Murray : Est-ce que la crise a changé la Silicon Valley en tant que cœur de la tech ? Cette dernière est-elle désormais installée partout ? Est-ce que la Silicon Valley a perdu un peu de sa centralité dans le secteur ?

M. PICHAI : Tout porte à croire que la Silicon Valley continue à faire des choses extraordinaires et qu’elle emploie les meilleurs talents qui soient. Mais il y a plus d’activité et d’énergie dans d’autres régions qu’il n’y en avait jamais eues.

Le gâteau est en pleine expansion, et la Silicon Valley ne sera plus seule. D’autres régions vont certainement prospérer, ce qui est globalement une bonne chose. Mais la Silicon Valley aura toujours quelque chose de spécial.

M. Murray : Vous avez eu à affronter de vifs conflits avec votre personnel. Il y a désormais un mouvement syndical dans l’entreprise. Entre ces incidents et les défis posés par le télétravail, comment gérez-vous les préoccupations culturelles de vos collaborateurs et les contestations au sein de l’entreprise ?

M. Pichai : Nous avons profondément responsabilisé nos salariés. Je considère que c’est une richesse pour l’entreprise d’avoir des employés aussi impliqués, qui s’intéressent profondément à ce qu’elle fait.

Il arrive que nous prenions des mesures qui ne plaisent pas à notre personnel. Nous devons être clairs et transparents sur nos décisions. C’est une nouvelle normalité, et nous y sommes habitués depuis un certain temps.

M. Murray : L’un des gros titres de cette semaine a été la gestion de l’affaire du spectacle de l’humoriste Dave Chappelle [NDLR : une production Netflix qui a fait polémique] et le mécontentement qu’elle a suscité chez certains collaborateurs. C’est une nouvelle corde à l’arc d’un PDG, aujourd’hui, d’apprendre à faire face aux employés qui donnent de la voix. Vous-même, faites-vous davantage savoir lorsque vous n’êtes pas d’accord avec les critiques ?

M. Pichai : Quand vous êtes à la tête d’une grande entreprise, vous voulez vous assurer que celle-ci agisse comme il faut. Cela confère un sentiment de responsabilité, que j’ai toujours considéré comme une richesse pour l’entreprise. Nous avons investi dans des moyens permettant aux gens d’exprimer leurs préoccupations.

Il est important qu’il y ait également un dialogue empreint de respect de part et d’autre. Mais les chefs d’entreprise doivent accepter le fait que, dans le monde professionnel moderne, les employés veuillent avoir leur mot à dire sur l’entreprise. C’est aussi une force.

Pour une souveraineté alimentaire qui intègre social et environnement

Pour une   souveraineté alimentaire qui intègre  social et environnement 

 

Dans son rapport intitulé « La souveraineté alimentaire : perspectives nationales, européennes et internationales », la députée Sandrine le Feur formule des recommandations pour une meilleure mise en oeuvre des politiques publiques visant à renforcer la souveraineté alimentaire. Intreview dans l’Opinion.

La crise Covid a remis sur le devant de la scène la nécessité de la souveraineté alimentaire. Vous insistez pour qu’on en revienne à la définition originelle. Quelle est-elle ?

La définition mise en avant en France ces derniers mois n’est pas celle faite par le mouvement paysan Via Campesina dans les années 1990. Celle-ci comprend trois axes : le droit à l’alimentation pour les consommateurs et le droit à la production pour les paysans, ce qui implique la rémunération correcte de leur travail ; l’accès au foncier et le droit pour les paysans de choisir leurs productions et leurs semences ; le respect des droits sociaux et environnementaux dans les échanges. Cela ne s’applique pas à la seule échelle d’un pays : ce n’est pas une vision hostile aux échanges, ce n’est pas synonyme d’autarcie. Mais il y a une notion centrale de respect des autres agricultures dans le commerce mondial.

Quel état des lieux dressez-vous de la souveraineté alimentaire et européenne ?

La crise Covid a accentué la prise de conscience et suscité une envie d’autonomie. A l’échelle d’une exploitation, une autonomie accrue, ce sont aussi des revenus meilleurs et dans ce sens, je me retrouve dans l’ambition du Plan protéines. Mais l’autonomie n’est qu’une partie de la restauration de la souveraineté alimentaire. L’autre volet, capital, c’est le respect dans les échanges, des effets sociaux et environnementaux — qui conditionne la souveraineté des autres acteurs. Et cela n’est pas pris en compte. Je pose par exemple la question : doit-on produire pour les autres ? De mon point de vue, on a voulu exporter notre modèle qui a détruit une agriculture vivrière. Les exportations subventionnées par la PAC créent des concurrences déloyales et nous devons y réfléchir.

« La première chose, selon moi, c’est de promouvoir une exception agricole et alimentaire dans les accords commerciaux internationaux, comme pour la culture »

Ce débat sur la souveraineté alimentaire porte aussi sur la main-d’œuvre…

Oui, et je le vois sur le terrain : nous peinons à trouver des bras pour le ramassages des échalotes, des pommes de terre, des tomates… Nous demandons régulièrement la régularisation de migrants qui veulent travailler dans les champs. Cela pose question : pourquoi est-il si difficile de ramener la main-d’œuvre locale vers la terre ? Est-ce que ces travaux ne sont pas assez payé au regard de leur dureté — et est-ce que les consommateurs ont conscience de ce que cela implique pour eux ? Comment revaloriser la fonction nourricière, qui est noble ?

Quels sont les pistes principales que vous explorez pour améliorer la souveraineté alimentaire ?

La première chose, selon moi, c’est de promouvoir une exception agricole et alimentaire dans les accords commerciaux internationaux, comme pour la culture. La nourriture ne doit plus servir de monnaie d’échange. La deuxième piste est d’intégrer à la rémunération des externalités positives de l’agriculture. La société et les consommateurs demandent toujours plus aux agriculteurs — respecter la biodiversité, adopter de meilleures pratiques — sans vouloir en payer le prix final lors de l’achat des produits. L’agriculture biologique, par exemple, aimerait plus d’aides de la PAC, mais l’idéal est quand même de vivre de la production. Les politiques publiques doivent faire plus en ce sens, ce n’est jamais clairement dit. Enfin, je préconise la création d’un service public universel de l’alimentation sur le modèle de la Sécurité sociale, avec le remboursement d’une liste de produits à déterminer pour orienter la consommation vers plus de vertu : locaux, bio ou pas, d’ailleurs. Mais cela doit se faire à l’échelle européenne.

Maison individuelle : un « non-sens écologique, économique et social » pour le gouvernement !!!

Maison individuelle : un « non-sens écologique, économique et social » pour le gouvernement !!!

À n’en pas douter les bobos urbains sont vraiment tombés sur la tête en condamnant maintenant le concept de maisons individuelles qui serait aux yeux des technocrates un non-sens écologique, économique et sociale. Il est clair que la vie supe concentrée dans quelques métropoles offrirait un cadre de vie autrement plus  environnemental.

Cette doctrine de concentration dans une dizaine de métropoles transpire tous les documents de planification. La justification consiste à lutter contre ce qui serait l’artificialisation des sols. Le remède étant  évidemment des buildings toujours plus hauts, toujours plus nombreux, toujours plus serrés dans des agglomérations de plus d’un million d’habitants.

Il est vrai qu’avec cette concentration urbaine, on privilégie ce qu’on appelle la croissance endogène c’est-à-dire la marchandisation de la totalité des activités humaines et leur contrôle en même temps. Bref une société à la mode chinoise servie en plus par des technologies qui marquent à la culotte tous les comportements.

Et c’est la ministre de couleur socialiste Emmanuel Wargon qui défend ce projet suicidaire pour la civilisation.

En on sait pourtant que 75 % des Français revendiquent ce modèle d’habitation individuelle avec jardin.

Mais ce modèle du pavillon avec jardin n’est « plus soutenable » et mène à « une impasse », estime la ministre du Logement. Il s’agit d’ « un fonctionnement urbain dépendant de plus en plus de la voiture individuelle », d’« un modèle derrière nous » et même d’« un non-sens écologique, économique et social », poursuit-elle.

Ce qui est en cause c’est évidemment un modèle de société est un cet certain art  de vivre y compris en harmonie avec l’environnement. L’autre modèle par l’ancienne socialiste Wargon  rallié à Macron est un modèle totalitaire. Certes tous les Français ne peuvent sans doute pas disposerde ce modèle de maison avec jardin mais c’est une aspiration profonde pour 75% compte tenu notamment de la promiscuité urbaine polluante, bruyante et insécuritaire.

Notons que l’ancienne socialiste Wargon, haute fonctionnaire a surtout eu aussi pour profession de représenter les professionnels de lobbies.

De nombreux journaux soulignent sa condition d’« ex-lobbyiste en chef » en matière environnementale du groupe Danone, qui l’a amenée à défendre l’huile de palme ou les OGM, ce qui interroge sur le pouvoir des lobbies dénoncé par Nicolas Hulot lors de sa démission d’août 20186,10,18. De plus, cette succession de hautes fonctions public-privé-public est à nouveau critiquée comme étant un cas de « rétro-pantouflage », comme celui de sa consœur au ministère de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson auparavant employée chez Veolia ( Wikipédia)

Social- Pouvoir d’achat : une promesse de hausse et report des hausses de l’électricité après les élections

Social- Pouvoir d’achat : une promesse de hausse et report des hausses de l’électricité après les élections

On ne peut pas dire que Jean Castex se soit beaucoup engagé en matière de progression du pouvoir d’achat. Face à la hausse notamment de certains services et de l’énergie, le premier ministre a seulement promis une progression des salaires de 1,5 à 2 %. Jusqu’à maintenant l’inflation est précisément sur un an sur une pente de 2 %. La fourchette promise par Jean Castex est d’ores et déjà inférieur à l’inflation prévisible d’autant que cette inflation devrait monter sous l’effet de l’augmentation du prix des matières premières et de l’énergie, sans parler des dysfonctionnements logistiques.
Il faut aussi notez que l’indicateur INSEE qui mesure la hausse des prix a été largement déformé par la crise sanitaire et qu’il n’est plus représentatif de ce que dépensent les ménages.( Juste un exemple dépense de logement ne sont pas prises en compte)?
Jean Castex a annoncé,nauusi  jeudi l’instauration d’un « bouclier tarifaire » en France pour préserver les ménages de la flambée des prix de l’énergie, qui se traduira par un blocage des prix du gaz et de l’électricité jusqu’au printemps.En gros jusqu’aux élections présidentielles!
 Cependant prix du gaz va augmenter comme prévu vendredi mais il n’évoluera plus ensuite jusqu’à une chute des cours mondiaux attendue en mars ou avril. La hausse des prix de l’électricité prévue en février sera pour sa part empêchée par une baisse de taxe qui sera intégrée dans le projet de loi de finances. Enfin, Jean Castex table pour 2021 sur une hausse du pouvoir d’achat des Français comprise entre 1,5 et 2%. 

 

Le social s’individualise de plus en plus

 Le social s’individualise de plus en plus

L’historien et sociologue Pierre Rosanvallon fait paraître au Seuil, le 26 août, un essai dans lequel il entend décrypter les attentes, les colères et les peurs des Français à travers l’analyse des épreuves auxquelles ils sont confrontés. « Le Monde » en publie les bonnes feuilles.

 

Bonnes feuilles. La vraie vie des Français n’est pas dans les grandes théories ou les moyennes statistiques. Les principaux mouvements sociaux de ces dernières années n’ont ainsi guère été éclairés par les travaux sur les structures globales de la société et les fractures territoriales qui avaient retenu l’attention et nourri les best-sellers de la période précédente. La vraie vie des Français n’a pas davantage été racontée par les sondages. Ceux-ci ont certes bien documenté la réorganisation des clivages politiques avec la montée en puissance des populismes et l’instauration d’un climat de défiance généralisée. Mais ils n’ont pas déchiffré la boîte noire des attentes, des colères et des peurs qui les fondaient. Cet essai propose des outils pour ouvrir et décrypter cette boîte noire. Il appréhende le pays de façon plus subjective, en partant de la perception que les Français ont de leur situation personnelle et de l’état de la société. Il se fonde pour cela sur une analyse des épreuves auxquelles ils se trouvent le plus communément confrontés.

Penser en termes d’épreuves

Cette notion d’épreuve a un double sens. Elle renvoie d’abord à l’expérience d’une souffrance, d’une difficulté de l’existence, de la confrontation à un obstacle qui ébranle au plus profond les personnes. Elle correspond aussi à une façon d’appréhender le monde, de le comprendre et de le critiquer sur un mode directement sensible, et de réagir en conséquence. Pour préciser cette approche, on peut en distinguer trois types :

– Les épreuves de l’individualité et de l’intégrité personnelle. Ce sont celles qui déshumanisent les femmes et les hommes, atteignent leur moi profond et peuvent menacer psychiquement et physiquement leur vie même. Il s’agit du harcèlement, des violences sexuelles, de l’exercice sur autrui d’une emprise, d’une manipulation, ou encore d’une mise sous pression pouvant conduire au burn out. Ce sont pour l’essentiel des pathologies de la relation individuelle qui s’exercent dans un face-à-face dévastateur. Mais elles ont aussi une dimension systémique quand elles se lient, par exemple, à la longue histoire de la domination masculine ou à certains modes d’organisation du travail. La sensibilité à ces épreuves n’a cessé de s’accroître dans une société de plus en plus attentive au droit des personnes, comme l’actualité nous l’a montré. (…)

– Les épreuves du lien social. Tout en ayant un impact individuel, elles renvoient à des hiérarchies ou à des formes de domination qui ont une dimension collective. On peut notamment distinguer là les trois épreuves du mépris, de l’injustice et de la discrimination. Il s’agit dans ces trois cas de pathologies de l’égalité, au sens où ces mises à l’épreuve soulignent les obstacles qui sont mis à la constitution d’une société de semblables. Il s’agit là aussi de situations ressenties comme intolérables dans un monde où l’attention aux singularités et à la valeur intrinsèque de chaque individu s’est imposée comme une exigence démocratique élémentaire.

Social : pour une gestion locale ?

Social : pour une gestion locale ? 

 

L’expert en stratégies sociales Nicolas Bourgeois et l’avocat Alexandre Lamy plaident, dans une tribune au « Monde », pour une gestion locale concertée du marché de l’emploi et pour une participation accrue des salariés à la gestion sociale de l’entreprise.

 

Tribune.

 

 Praticiens des ressources humaines, nous plaidons pour initier deux chantiers en faveur de l’emploi d’ici à la fin du quinquennat : rapprocher l’offre et la demande d’emploi à l’échelon des bassins de vie ; mieux valoriser le travail dans l’entreprise. Nul ne sait quelles compétences seront nécessaires pour porter des emplois qui ne sont pas encore dessinés.

Selon l’Institute for the Future, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. Dans le même temps, les pénuries de compétences sont réelles : 44 % des entreprises exprimaient des difficultés de recrutement en juin, contre 33 % en mai selon la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France. Pour autant, le chômage reste important et devient donc « paradoxal », conséquence de l’inadéquation entre les ressources disponibles et les besoins.

Seules les entreprises sont en mesure de formuler des hypothèses sur ce que pourraient être leurs besoins en emplois et compétences futurs. Mais elles sont peu nombreuses à établir ce type de projection. Il existe bien des dispositifs législatifs incitatifs, par exemple l’obligation triennale de négocier sur la gestion des emplois et des parcours professionnels. Mais ce n’est pas suffisant.

La situation actuelle peut se résumer ainsi : les entreprises conduisent des exercices d’anticipation dans une seule logique de conformité légale. Les branches professionnelles produisent des études nationales et sectorielles qui ne trouvent pas de solution pratique localement. Les administrations d’Etat font de même, pour l’essentiel, bien que quelques dispositifs récents pour favoriser l’insertion des plus jeunes aient été lancés.

Or, l’efficacité de la mise en relation entre l’offre et la demande d’emploi repose sur la proximité territoriale. Mais les collectivités locales n’ont aucune visibilité sur les travaux conduits par le secteur privé. Elles tentent parfois de mettre en place des dispositifs de rapprochement de l’offre et de la demande d’emploi par des aides à la mobilité et à la formation, mais elles interviennent trop tardivement. Leurs résultats sont donc très limités.

Pire, les efforts entrepris pour répondre en temps réel au décalage entre l’offre et la demande d’emploi ont un coût disproportionné au regard de leurs bénéfices. Pour résoudre les tensions sur le marché du travail, nous proposons donc la mise en place de « plates-formes locales de convergence pour l’emploi ».

Pass sanitaire et licenciement: Un imbroglio juridique et social

Pass sanitaire et licenciement: Un imbroglio juridique et social

. Dans un entretien accordé à La Tribune, Anne-Lise Castell-Barnel, juriste rédactrice en droit social aux éditions Tissot, décrypte les interprétations possibles du nouveau texte relative au passe sanitaire.

Interview dans la tribune

 

- À quelles procédures légales s’expose un salarié en CDI concerné par le pass sanitaire obligatoire et qui ne serait pas en mesure d’en présenter un ?

ANNE-LISE CASTELL-BARNEL - Le motif de licenciement prédéfini avec délai de deux mois suivant la suspension du salarié a été retiré du projet de loi suite au passage devant le Sénat. Cela ne veut pas dire qu’un salarié en CDI ne peut pas être licencié : en revanche, le licenciement n’est plus directement encadré par la loi. Le salarié qui ne serait pas en mesure de présenter un pass sanitaire valide et ne pose pas de congés sera automatiquement suspendu. Si l’employeur en reste là, le salarié suspendu n’est plus rémunéré, mais reste comptabilisé dans les effectifs de l’entreprise, et peut retrouver son emploi et ses droits s’il obtient un pass sanitaire.

S’il le souhaite, l’employeur peut aller plus loin et décider d’entamer une procédure de licenciement au motif que l’absence du salarié pénalise l’entreprise. On peut en effet imaginer qu’il s’agit d’un motif de rupture envisageable, même s’il faut être prudent et pouvoir justifier d’une vraie perturbation dans l’entreprise et d’une nécessité de remplacement.

Suite aux derniers amendements, l’employeur peut ainsi licencier le salarié sans respecter le délai de deux mois après la suspension qui était prévu initialement. À titre d’exemple, un salarié sans pass sanitaire pourrait être licencié au bout d’un mois de suspension. Cette nouvelle version du projet de loi, amendée après le passage au Sénat, fragilise donc encore plus les salariés en CDI que la version précédente.

Existe-t-il d’autres motifs de licenciement qui pourraient être utilisés par un employeur pour licencier un salarié en CDI non-détenteur d’un pass sanitaire ?

Conformément à une jurisprudence de 2012, l’employeur pourrait aussi licencier un salarié pour « cause réelle et sérieuse ». En 2012, la Cour de cassation avait considéré que le licenciement d’un employé des pompes funèbres – secteur soumis à des obligations vaccinales – pour refus de se faire vacciner contre l’hépatite B, était légal et que le motif faisait office de « cause réelle et sérieuse ».

Aujourd’hui, un employeur d’un secteur concerné par le pass sanitaire obligatoire pourrait reprendre cette typologie et licencier ainsi un salarié pour « cause réelle et sérieuse ». Une chose est sûre: qu’il ait recours à ce motif ou à celui d’absence perturbant l’entreprise, l’employeur devra verser des indemnités de licenciement à son salarié, puisque ces motifs ne sont pas des fautes graves.

Le projet de loi est écrit différemment pour les salariés en CDI et ceux en CDD. Quelle est la logique sous-jacente et quelles sont les implications pratiques pour les actifs ?

Les deux causes de licenciement citées précédemment ne s’appliquent pas pour les CDD (un CDD ne peut pas être licencié). Dans le cas d’un CDI, la procédure de licenciement peut être prise à la seule initiative de l’employeur pour cause réelle et sérieuse ou absence pénalisante pour l’entreprise. Dans le cas d’un CDD, ces deux causes ne peuvent pas être citées et la rupture anticipée aurait été compliquée si la loi n’avait rien prévu. En effet, l’employeur ne peut rompre le CDD de façon anticipée que dans des cas très limités comme la faute grave ou la force majeure. C’est sans doute pour cette raison que le projet de loi a été rédigé différemment pour les CDD et CDI.

Conséquence ? Les employeurs peuvent désormais procéder à une rupture anticipée pour les salariés en CDD n’ayant pas de pass sanitaire. Dans ce cas de figure, le salarié qui saisirait les prud’hommes aurait peu de chances de gagner face à son employeur. À l’inverse, pour les salariés en CDI, les prud’hommes aviseront au cas par cas, au regard de certains éléments complémentaires. Il s’agira par exemple de savoir si les salariés pouvaient être reclassés au sein de l’entreprise et si le licenciement était vraiment nécessaire et justifié.

Pour les secteurs concernés par la vaccination obligatoire, à quelles sanctions s’expose un employeur qui laisserait un salarié non-vacciné se rendre sur son lieu de travail ?

L’employeur est tenu de s’assurer que les salariés seront vaccinés. (Même si dans les faits, le contrôle n’est pas effectué par l’employeur, mais par la médecine du Travail, étant donné qu’un contrôle des données médicales par l’employeur irait à l’encontre du Code du travail, la responsabilité du contrôle relève bien de l’employeur, ndlr).

S’il ne le fait pas, l’employeur s’expose à une amende de 1500€ ; s’il récidive et commet trois infractions dans le même mois, la sanction passe à 9000€ d’amende et un an d’emprisonnement. Dans le projet de loi initial, la peine encourue était encore plus lourde, mais le Conseil d’Etat l’a retoquée.

Social–Réforme des retraites: renvoyée aux calendes sanitaires

Social–Réforme des retraites: renvoyée aux calendes sanitaires

 

Pour ne pas donner l’impression qu’il recule sur les retraites,  Macron habille son abandon en justifiant de la crise sanitaire. La vérité c’est que son allocution de télévisée devait être centrée sur cette question démontrant ainsi la volonté réformatrice du gouvernement. Un gouvernement sans doute a pris peur devant les sondages qui démontrent que les Français ne souhaitent pas de recul de l’âge de la retraite, un des axes majeurs de la réforme.

Plus de 7 Français sur 10 s’opposent à une hausse de l’âge légal, selon un sondage Elabe pour Les Échos, Radio Classique et l’Institut Montaigne.

Ils sont 71% à se dire opposés à une hausse de l’âge légal de la retraite (inchangé), contre 29% favorables, et 91% (-2) opposés à une baisse du montant des retraites. En outre, plus d’une personne sur deux (52%) juge que « le système de retraite tel qu’il fonctionne aujourd’hui en France fonctionne bien », contre 47% qui estiment le contraire.

Et plus on est âgé, et plus on a foi en ce système, souligne le sondage : ainsi, « les retraités sont davantage convaincus du bon fonctionnement du système de retraite actuel » (62 % estiment qu’il fonctionne bien, soit 3 points de plus qu’en 2019) par rapport aux actifs (49%). Toutefois, le jugement des actifs a progressé par rapport à l’enquête précédente (+14 points). Enfin, interrogées sur les régimes spéciaux de retraite, 65% des personnes sondées sont favorables à  »la suppression des 42 régimes existants dont les régimes spéciaux ». 

 

Reçus à l’Élysée mardi, syndicats et patronats sont unanimement opposés à la mise en œuvre d’une réforme avant la présidentielle de 2022. Même chose pour le Medef, partisan d’un relèvement de l’âge de départ à 64 ans mais qui craint que la relance ne soit entravée par d’éventuels mouvements sociaux. Et la majorité est elle-même divisée sur le contenu de la réforme et sur son calendrier.

L’étude Elabe a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.002 personnes, selon la méthode des quotas, interrogées par Internet les 6 et 7 juillet.

 

Social-Non à la politisation de la réforme des retraites (CFDT)

Social-Non à la politisation de la réforme des retraites (CFDT)

  • D’une certaine manière et depuis déjà longtemps, la CFDT refuse que la réforme des retraites devienne un enjeu électoraliste pour montrer qui sera le plus réformateur au contraire le plus social. À ce petit jeu, on risque de déboucher sur des propositions particulièrement démagogiques et incohérentes. Pourtant la CFDT  n’est pas opposée à la réforme en privilégiant l’allongement de la durée de cotisation. Un phénomène d’ailleurs largement court puisque dans le privé, le départ réel s’effectue après 63 ans. Reste que la moitié des prétendants à la retraite sont au chômage et que se posent  aussi les conditions de maintien des seniors  dans l’emploi.
  • Estime que le scénario de départ à la retraite de 62 à 64 ans, sérieusement envisagé par le gouvernement selon Les Echos, serait particulièrement préjudiciable aux « travailleurs de la deuxième ligne ». « Ça ne passera pas comme ça, c’est impossible », a-t-il prédit, n’excluant pas de redescendre dans la rue si, malgré tout, le gouvernement garde ce cap. « Ce qui est sûr, c’est que la CFDT est opposée à un relèvement brutal de l’âge de départ en retraite. Le faire cet automne, parce que c’est la seule voie de passage, c’est politiquement dingue, et socialement, ce sera explosif », a-t-il affirmé.
  • Réforme des retraites : « C’est politiquement totalement dingue, et socialement ce sera explosif », déclare Laurent Berger, secrétaire générale de la CFDT
  • Laurent Berger a d’ailleurs tenu à mettre en avant ce qu’il considère comme « un point de départ assez injuste ». « On fait croire que les choses seraient statiques aujourd’hui. Or la durée de cotisation continue d’augmenter et les gens continuent de partir de plus en plus tard, parce qu’il y a la loi Touraine, avec l’augmentation de la durée de cotisation », a-t-il expliqué. Le leader de la CFDT s’est toutefois dit ouvert à la discussion, qu’il s’agisse de « l’évolution de notre système de protection sociale ou de nos services publics », tout en refusant catégoriquement « les deals qui n’ont pas de sens ».

Finance verte: Un collectif pour une démarche davantage sociale

Finance verte: Un collectif pour une démarche davantage sociale

 

Le réseau d’acteurs de la finance durable de Paris Europlace, Finance for Tomorrow, a annoncé mercredi 30 juin la création d’une plateforme collaborative qui vise à promouvoir une «transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone» dans l’Opinion

 

 

Finance for Tomorrow veut œuvrer pour une « transition juste ». Mercredi 30 juin, le réseau d’acteurs privés, publics et institutionnels de la Place de Paris, engagés dans la finance durable, a annoncé le lancement de sa coalition, « Investors for a Just Transition ». Une « première mondiale », qui réunit des gestionnaires et détenteurs d’actifs de l’écosystème financier français, et qui vise à promouvoir une « transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone », précise le communiqué publié sur le site du réseau, et relayé par Les Echos.

Une ambition que les membres de la coalition comptent concrétiser en menant « des actions d’engagement auprès des entreprises » pour les inciter à développer des stratégies en faveur de la transition environnementale et intégrer de « meilleures pratiques dans différents secteurs ». La « question sociale », sans laquelle « la transition ne sera pas possible », sera ainsi au cœur des échanges entre les différentes parties prenantes de cette plateforme collaborative. « Le secteur financier a un rôle à jouer dans cette démarche en intégrant pleinement la dimension sociale dans ses politiques de financement », plaide Jean-Jacques Barbéris, vice-président de Finance for Tomorrow, cité dans le communiqué. D’autant plus dans ce contexte de crise économique et sociale, liée à la pandémie de Covid-19.

 

Finance for Tomorrow souligne par ailleurs que la Place financière de Paris a été « la première à définir la transition juste et à prendre position en faveur de son intégration dans les stratégies d’investissement ». Pour autant, si cet écosystème financier fait office de pionnier, le réseau rappelle que l’urgence de mettre en œuvre une transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone reste une « problématique mondiale », qui nécessite les ressources et les actifs de tous les acteurs à l’international, « pour soutenir l’émergence de méthodologies, d’indicateurs et d’outils financiers autour de la transition juste ».

Parmi ses principaux champs d’action, la coalition permettra notamment de former un partenariat académique avec une université ou un institut de recherche français de premier plan, et de créer un « Hub Transition Juste », un outil interactif qui permettra aux investisseurs « d’évaluer la performance des entreprises sur l’aspect social de leur transition ».

Entreprise et Nouveau contrat social

Entreprise et Nouveau contrat social 

Coronavirus oblige, c’est la première fois que le pouvoir de l’Etat est relayé, en temps de paix, par le pouvoir des entreprises. Ces dernières, notent Christian Pierret et Philippe Latorre dans leur ouvrage, peuvent prendre en charge une part plus ou moins importante des responsabilités sociale et environnementale.

 

Analyse du livre dans le monde

 

. Avec la pandémie, les entreprises se sont retrouvées au premier rang dans la lutte contre le coronavirus. Les filières agroalimentaire et pharmaceutique, la distribution et les transports nous ont rappelé leur place stratégique. « Il y a là une novation historique de grande portée. C’est la première fois que le pouvoir de l’Etat est relayé, en temps de paix, par le pouvoir des entreprises », notent Christian Pierret et Philippe Latorre dans Le Nouveau Contrat social (Le Bord de l’eau).

« Le Nouveau contrat social. L’entreprise après la crise », de Christian Pierret et Philippe Latorre. Editions Le Bord de l’eau, 210 pages, 18 euros.

D’après les auteurs, cet ébranlement est fondateur d’un nouveau capitalisme, « tout aussi financier mais plus soutenable, tout aussi concurrentiel mais plus régulé, tout aussi tourné vers la croissance mais à moindre peine des hommes. » L’entreprise peut être le moteur de la transformation du capitalisme. L’ouvrage défriche cette voie originale.

Lorsqu’il a fallu rattraper en urgence le retard de l’Etat à trouver des masques de protection personnelle, ce sont les petites mains anonymes et volontaires de couturières et des PME de l’habillement qui ont fabriqué les dispositifs nécessaires.

L’agilité remarquable de groupes d’hommes et femmes a réussi à combler en quelques semaines le vide industriel de la sixième puissance industrielle du monde, devenue un pays de pénurie d’appareils médicaux tels que les respirateurs. La PME française MakAir a ainsi réussi, en un mois, à regrouper partenaires publics et privés, de grands groupes industriels, des universités, deux régions pour concevoir, développer et produire en urgence les appareils pour sauver des vies.

 

Il faut bien s’entendre sur l’interprétation de ces deux exemples, soulignent l’avocat et administrateur de jeunes entreprises innovantes et le cofondateur d’un fonds destiné aux PME françaises : il serait stupide de vouloir ignorer l’histoire républicaine et se passer de l’Etat, des entités publiques, des services publics qui, dans tout lendemain de crise, se révèlent indispensables au fonctionnement normal de notre pays.

Il ne s’agit pas non plus de porter aux nues l’entrepreneuriat privé qui n’est pas sans défauts ni raideurs idéologiques. « Pour nous, il est indispensable de considérer Etat et entreprises comme deux pôles complémentaires et non, comme la tradition française l’a établi, comme deux adversaires ou concurrents. Chaque entité doit bénéficier des fonctions opérationnelles de l’autre et leur coopération devrait être la règle. »

Pour un conseil économique et social (CESE) élu

Pour un conseil économique et social (CESE) élu

Le député LR , François Cornut-Gentille, estime que rénover le Conseil économique, social et environnemental par le biais de jurys citoyens « loin de nous rapprocher de l’idéal de pureté et de transparence démocratiques » sera source d’« opacité et de contradictions »

 

 

 

C’est ce 18 mai que s’installe au palais d’Iéna, un Conseil économique, social et environnemental (Cese) rénové. Sans doute animés par un impérieux besoin d’auto-persuasion, les promoteurs de la réforme n’hésitent pas à parler « d’oxygénation démocratique » pour ce non-événement qui constitue plutôt un pathétique symbole de notre désarroi démocratique. Par quel miracle, une institution jusqu’à présent incapable de prouver son utilité, serait-elle demain en mesure de le faire ? L’échec est assuré. Dès lors, pourquoi se livrer à un tel acharnement thérapeutique sur une assemblée si justement méconnue ?

Le Cese reste, conformément à sa vocation, l’assemblée des organisations syndicales et professionnelles. Elle s’est ouverte aux associations de solidarité et de protection de l’environnement. Cette représentation des forces vives de la nation pouvait avoir un sens quand le pouvoir politique dominait la société avec le risque de cadenasser le débat public. Syndicats et associations n’ont aujourd’hui nul besoin d’une telle enceinte pour se faire entendre. La révolution médiatique a rendu obsolète le rôle initial du Cese.

C’est pourquoi ceux qui veulent à tout prix sauver le Cese pensent que le renouveau viendra de ces fameux jurys citoyens. Cependant, loin de nous rapprocher de l’idéal de pureté et de transparence démocratiques, ces expériences se révèlent, au contraire, chargées d’opacité et de contradictions. Telle est la paradoxale leçon de la Convention sur le climat. La qualité de la représentation est nécessairement déficiente, car, en dépit du tirage au sort, ce sont les citoyens les plus militants (et donc les moins représentatifs) qui se sont engagés dans la démarche. Mais aussi parce que les propositions des conventionnels ne font que refléter l’opinion des experts auditionnés. En outre, personne ne sait définir la portée de leurs travaux. Enfin, pourquoi les Français se sentiraient-ils engagés ? En apportant une apparence de nouveauté, les jurys citoyens agrémentent nos discours et nos débats. Mais, en pratique, ils ajoutent surtout des motifs de confusion.

C’est ainsi qu’il est vain de fonder le moindre espoir sur un Cese rénové. En revanche, les aspirations qui s’expriment à travers cette réforme fumeuse doivent — elles — être prises très au sérieux. Car le fantasme d’un Cese représentant la société civile témoigne de l’ampleur du naufrage de la représentation classique. Et notre problème prioritaire n’est pas de rafistoler le Cese, mais de comprendre pourquoi l’Assemblée nationale ne remplit plus correctement sa mission de représentation.

Sous pression constante de l’actualité, le débat parlementaire reste binaire et caricatural. Exclusivement centrés sur la production de textes législatifs et accaparés par le jeu majoritaire, les députés ne sont pas en situation d’exprimer de façon crédible les préoccupations de nos concitoyens et les grands enjeux du moment. Quant au Cese, il n’a aucune légitimité pour accomplir cette tâche. D’où ma proposition : remplaçons cette assemblée-fantôme par une assemblée indépendante de l’exécutif, élue au suffrage universel, et vouée à éclairer les défis de notre temps. Sans cette véritable convention citoyenne, nous subissons la tyrannie de l’immédiateté et sommes incapables de définir un intérêt général. Elle est l’outil indispensable dont nous avons besoin pour redonner un sens à une vie politique qui, aujourd’hui, tourne à vide.

François Cornut-Gentille est député LR de Haute-Marne. Il est l’auteur de «Savoir pour pouvoir» (Gallimard).

Social–CONTRE LE CHÔMAGE DES « EMPLOIS VERTS ?

Social–CONTRE LE CHÔMAGE DES « EMPLOIS VERTS ?

 

 

Curieusement le parti socialiste et Europe écologie les Verts redécouvrent les vertus d’un véritable revenu d’insertion sociale. C’est-à-dire en fait un RSA réellement conçu pour favoriser la formation et la réintégration dans le parcours professionnel. Notons que toutes les propositions qui avaient été faites dans ce sens par d’autres formations politiques avaient été jusque-là combattues tant par le parti socialiste que par écologie les Verts.  Pour justifier ce changement de position socialiste et écolo parle maintenant d’emploi verts. En faite des emplois subventionnés contre l’obligation d’un travail.

« Il est aujourd’hui absurde que des gens soient indemnisés à être malheureux chez eux alors qu’ils pourraient contribuer au bien commun. C’est dans ce contexte que nous devons ouvrir un nouvel horizon positif et que nous soutenons la mise en place d’une garantie de l’emploi pour les personnes qui en sont privées, dans des activités utiles à la reconstruction écologique », écrivent-ils dans le Journal du Dimanche.

Pour Martine Aubry (PS, Lille), Jeanne Barseghian (EELV, Strasbourg), Emmanuel Denis (EELV, Tours), Anne Hidalgo (PS, Paris), Léonore Moncond’huy (EELV, Poitiers), Benoît Payan (PS, Marseille), Johanna Rolland (PS, Nantes), Cédric Van Styvendael (PS, Villeurbanne) et Anne Vignot (EELV, Besançon), « le climat a besoin de bras pour accélérer la décarbonation de notre économie et des millions de Françaises et de Français veulent un travail. Il n’y a que dans un système défaillant que ces deux réalités peuvent coexister. »

Il s’agit selon eux, à un coût inférieur aux dispositifs actuels d’aide à l’emploi, de « satisfaire de très nombreux besoins individuels et sociaux dans des secteurs variés comme le bâtiment, l’agroécologie ou encore l’économie circulaire ». Un propos très général qui mériterait d’être un peu davantage documenté. La proposition ressemble en effet à une promesse électorale. Mais le propos est tellement général qu’il en affecte la pertinence.

« Il est urgent », conluent-ils, « d’inventer une écologie sociale qui réponde aux besoins concrets des Français et des territoires. La garantie à l’emploi vert répond à un objectif d’intérêt général : faire la transition écologique en sortant de la société de chômage de masse. Elle ouvre un chemin aux abords duquel personne ne sera abandonné. »

États-Unis : le pari économique et social de Biden

États-Unis : le pari économique et social de Biden

Les plans de relance massifs du président Biden constituent une véritable révolution économique et sociale non seulement par ce qu’elle vise à soutenir la croissance mais qu’elle s’adresse aussi aux classes moyennes et populaires

 

Editorial du « Monde ».

 

Joe Biden veut transformer l’Amérique, et il veut le faire vite. Celui que Donald Trump surnommait « Sleepy Joe » (« Joe l’endormi ») pendant la campagne électorale surprend aujourd’hui par l’audace et la rapidité avec lesquelles il enchaîne les plans de dépenses colossales. Après les 1 900 milliards de dollars (1 615 milliards d’euros) annoncés en mars pour relancer l’économie, il envisage d’en investir 2 250 milliards de plus pour rénover les infrastructures et, dans la foulée, quelque 1 000 milliards de dollars supplémentaires pour aider les familles. Le nouveau président démocrate n’a pas peur d’en faire trop ; il jouit du soutien des Américains, satisfaits de la campagne de vaccination menée tambour battant.

Si ces dépenses sont censées être colorées d’une préoccupation environnementale, le volet consacré à la transition énergétique manque néanmoins d’ambition. Le plan Biden n’est pas le « Green New Deal » promis : il ne propose ni un prix haut du carbone ni une taxe sur les carburants susceptible d’accélérer sensiblement la révolution verte. 

En réalité, la révolution est ailleurs : les classes populaires et moyennes sont remises au cœur des préoccupations publiques. Ce sont elles qui, depuis vingt ans, ont subi les conséquences de la désindustrialisation et de l’automatisation des emplois. Donald Trump a voulu répondre à leur détresse par le protectionnisme. Joe Biden, lui, met à profit l’urgence résultant des dégâts de la pandémie de Covid-19 pour tisser les filets de protection sociale qui font défaut à son pays.

 

Outre les chèques de 1 400 dollars distribués aux adultes gagnant moins de 75 000 dollars par an, il compte investir dans le logement et la santé des plus fragiles, améliorer la couverture numérique des régions rurales, repenser les crédits d’impôt pour gardes d’enfants afin qu’ils profitent surtout aux plus modestes, ou encore réduire le coût de l’assurance-maladie pour les moins aisés. D’autres mesures sociales seront dévoilées dans les semaines à venir. S’il réussit son pari, Joe Biden aura bel et bien tourné la page économique du reaganisme. Et, sans doute plus important pour lui, celle du trumpisme. 

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