Archive pour le Tag 'Social'

Page 4 sur 136

Social -Le pouvoir d’achat augmenterait en France !….. d’après l’INSEE

Social -Le pouvoir d’achat augmenterait en France !….. d’après l’INSEE

L’INSEE persiste et signe en affirmant que le pouvoir d’achat finalement aura augmenté de 1,2 % en 2023. Une affirmation qui se fonde évidemment sur une mesure complètement obsolète de l’inflation surtout pour les ménages les moins favorisés qui subissent davantage que les autres encore la hausse généralisée des prix.

À partir d’un indice des prix faussés, on peut évidemment affirmer n’importe quoi et dire que les revenus vont augmenter en moyenne de 5 % comme le niveau de l’inflation.

La vérité c’est qu’il y a en moyenne un retard de 10 % du revenu des ménages en particulier en raison de la hausse de plus de 20 % des produits élémentaires depuis deux ans , de la hausse de l’énergie et d’une manière générale des produits et des services.

La sous-estimation de l’inflation est évidemment destinée à éviter de nourrir des revendications de réévaluation du pouvoir d’achat des salariés et des ménages. Surtout les ménages peu favorisés donc 80 % des dépenses sont contraintes ( alimentation, logement, énergie, produits et services essentiels). Témoin de cette perte de pouvoir d’achat: la hausse de la pauvreté en France et la fréquentation accrue des associations humanitaires. Preuve aussi la réduction par les ménages du volume et de la nature de leurs achats notamment alimentaires.

En dépit de tous ces éléments concrets et objectifs l’INSEE persiste:
Alors que la question du pouvoir d’achat reste le premier sujet d’inquiétude des Français, la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée ce jeudi devrait leur mettre un peu de baume au coeur. Le pouvoir d’achat devrait progresser nettement au cours des prochains mois. Malgré un début d’année difficile (-0,4 % au premier trimestre), il augmenterait de 1,2 % sur l’ensemble de 2023 selon l’institut de la statistique.

Cette évolution est bien plus favorable que la hausse de 0,5 % envisagée en juin dernier et très proche des prévisions de Bercy (+1,3 %). Mesuré par unité de consommation, le pouvoir d’achat progresserait de 0,7 % après un recul de 0,4 % en 2022.

En parallèle, les revenus du patrimoine (dividendes, intérêts tirés des placements) augmenteraient fortement.

Social -Le pouvoir d’achat augmenterait en France !….. d’après l’INSEE

Social -Le pouvoir d’achat augmenterait en France !….. d’après l’INSEE

L’INSEE persiste et signe en affirmant que le pouvoir d’achat finalement aura augmenté de 1,2 % en 2023. Une affirmation qui se fonde évidemment sur une mesure complètement obsolète de l’inflation surtout pour les ménages les moins favorisés qui subissent davantage que les autres encore la hausse généralisée des prix.

À partir d’un indice des prix faussés, on peut évidemment affirmer n’importe quoi et dire que les revenus vont augmenter en moyenne de 5 % comme le niveau de l’inflation.

La vérité c’est qu’il y a en moyenne un retard de 10 % du revenu des ménages en particulier en raison de la hausse de plus de 20 % des produits élémentaires depuis deux ans , de la hausse de l’énergie et d’une manière générale des produits et des services.

La sous-estimation de l’inflation est évidemment destinée à éviter de nourrir des revendications de réévaluation du pouvoir d’achat des salariés et des ménages. Surtout les ménages peu favorisés donc 80 % des dépenses sont contraintes ( alimentation, logement, énergie, produits et services essentiels). Témoin de cette perte de pouvoir d’achat: la hausse de la pauvreté en France et la fréquentation accrue des associations humanitaires. Preuve aussi la réduction par les ménages du volume et de la nature de leurs achats notamment alimentaires.

En dépit de tous ces éléments concrets et objectifs l’INSEE persiste:
Alors que la question du pouvoir d’achat reste le premier sujet d’inquiétude des Français, la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée ce jeudi devrait leur mettre un peu de baume au coeur. Le pouvoir d’achat devrait progresser nettement au cours des prochains mois. Malgré un début d’année difficile (-0,4 % au premier trimestre), il augmenterait de 1,2 % sur l’ensemble de 2023 selon l’institut de la statistique.

Cette évolution est bien plus favorable que la hausse de 0,5 % envisagée en juin dernier et très proche des prévisions de Bercy (+1,3 %). Mesuré par unité de consommation, le pouvoir d’achat progresserait de 0,7 % après un recul de 0,4 % en 2022.

En parallèle, les revenus du patrimoine (dividendes, intérêts tirés des placements) augmenteraient fortement.

Social- Grève automobile aux Etats-Unis : Une contagion possible en Europe ?

Social- Grève automobile aux Etats-Unis : Une contagion possible en Europe ?

Pour la première fois aux Etats-Unis, trois usines de trois grands constructeurs automobiles américains (Stellantis, General Motors et Ford) sont à l’arrêt. Par Guillaume Blondon, Associé fondateur de Mawenzi Partners dans La Tribune.

Un article intéressant mais peut-être un peu péremptoire quant à l’impossibilité de contagion en Europe NDLR

La situation est partie pour durer, aucune négociation n’est envisageable pour le redoutable Shawn Fain, président du puissant syndicat américain UWA qui a décliné immédiatement les contre-offres et tentatives de projet d’accord des Big Three. Ce dernier a même menacé d’aggraver la crise si les hausses des salaires des trois constructeurs n’atteignaient pas les 36% sur la période de 4 ans des nouvelles conventions collectives.

Frustration, inflation, transition, un contexte tendu et lourd de conséquences pour l’industrie automobile

Le contexte de ce climat social résulte de trois tendances toutes étroitement liées.

La première provient de la frustration des travailleurs. Les trois constructeurs présentent des bénéfices records au premier semestre 2023, avec une augmentation des salaires des dirigeants désormais jugés indécents comparés à ceux de leurs salariés. En effet, les bénéfices affichés au premier semestre 2023 sont de 10,9 milliards d’euros (+37%) pour Stellantis, 3,7 milliards d’euros pour Ford (+254%), et 4,5 milliards d’euros (+7%) pour General Motors, avec des rémunérations totales des dirigeants des trois constructeurs automobiles variant entre 20 et 29 millions de dollars pour 2023.

Et pourtant, les travailleurs des Big Three ne bénéficieront pas de ces résultats, et se sentent méprisés au vu des refus essuyés sur des congés supplémentaires ou une augmentation de leurs retraites. Tout ceci est d’autant plus alimenté par une inflation grandissante qui réduit mécaniquement leur pouvoir d’achat.

À cette frustration, s’ajoute la préoccupation croissante de la transition vers les véhicules électriques. En effet, le passage des constructeurs américains vers ce type de modèles leur fait craindre de voir leurs emplois supprimés ou moins rémunérés. Ceci est compréhensible lorsque l’on voit que les travailleurs de Tesla aux États-Unis gagnent aujourd’hui 30% de moins que ceux des Big Three.

Mais c’est le contexte politique actuel qui permet aux salariés d’inverser le rapport de force. Avec les élections qui approchent, les 2 partis politiques tentent tour à tour d’attirer les faveurs de ces salariés en défendant leurs intérêts. D’un côté, les Républicains, et en particulier Donald Trump, reprochent aux Démocrates actuellement en poste d’avoir affaibli le pouvoir d’achat des ouvriers avec une inflation croissante, et de mettre le secteur automobile américain en danger avec l’accélération de la transition énergétique. De l’autre côté, Joe Biden tente de redorer son image en appelant à un « juste partage » des profits records des constructeurs automobiles.

Pour les États-Unis, cette grève entraine de lourdes pertes économiques avec des analyses estimant qu’une grève de dix jours pourrait présenter 5 milliards de dollars de perte de revenus pour l’économie américaine, dont plus de 500 millions de dollars de perte pour chacun des trois constructeurs. Le climat social du pays est désormais d’autant plus instable qu’il atteint à la fois les consommateurs, les fournisseurs et concessionnaires des constructeurs.

Cette crise est-elle annonciatrice d’un phénomène qui touchera l’Europe, et notamment la France, terre d’industrie automobile ?

Si avec l’électromobilité, les travailleurs français et américains ont les mêmes préoccupations de suppressions d’emplois et baisse de rémunération, des différences fondamentales résident entre les 2 pays.

En effet, aux États-Unis, ils se battent aujourd’hui pour des droits qui sont déjà acquis en France, notamment en matière de conditions de travail (congés payés) et protection sociale.

Des études démontrent même que 93% des entreprises françaises ont prévu des « mesures salariales » et notamment l’augmentation des salaires en 2023 afin de compenser la hausse des prix à la consommation.

Le contexte n’est donc pas le même qu’aux États-Unis, avec un taux d’inflation qui repart à la hausse aux États-Unis depuis juin, tandis qu’il tend à être contenu dans la zone Euro. Cette grève a été également déclenchée par une organisation syndicale (l’UAW) qui a l’habitude de mener des conflits et des négociations, contrairement en France où il n’existe aucune entité similaire.

De plus, les flux commerciaux du secteur automobile sont principalement intrarégionaux en Amérique du Nord et en Europe, les Big Three étant principalement présents sur leur marché national (Amérique du Nord). Le doute aurait pu être possible pour Stellantis ; seul constructeur en partie européen, mais les usines concernées par les grèves assemblent des modèles qui ne sont pas destinés principalement au marché européen.

La crise aux États-Unis ne va donc pas impacter directement le marché de la vente des véhicules concernés en Europe.

Bien qu’on ne puisse écarter totalement le risque d’une nouvelle crise en Europe, d’autant plus avec la mobilisation prévue par l’intersyndicale en France et en Europe le 13 octobre pour manifester en faveur de l’augmentation des salaires dans un contexte d’inflation, la menace n’est pas proche et les conséquences resteront a priori circonscrites au continent américain.

Néanmoins, l’impact de cette crise sur les comptes de Stellantis entrainera des conséquences indéniables à l’échelle du groupe et des primes de ses salariés, qui risquent de se répercuter en Europe, où le constructeur est fortement présent.

Social- Un manque de reconnaissance au travail d’après un rapport du plan

Social- Un manque de reconnaissance au travail d’après un rapport du plan

Il y a en France une « crise de la reconnaissance et du sens » du travail, d’après Bayrou, haut-commissaire au plan. C’est le rapport publié jeudi par les services du haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui l’affirme, le travail, en France, traverse une « crise de la reconnaissance et du sens ». « Nombre des repères qui rendaient le travail désirable et attrayant paraissent se fragiliser et se précariser », constatent les auteurs de ce document dont rend compte Sud-Ouest.

À quelques jours de la conférence sociale organisée lundi à Matignon pour aborder notamment la question des bas salaires, le haut-commissariat au Plan insiste dans cette étude sur le sentiment croissant d’un grand nombre de salariés d’être « bloqués » à des rémunérations proches du Smic.

Le salaire médian s’est rapproché du minimal

« Le salaire perçu est ressenti comme trop bas », a résumé lors d’une conférence de presse François Bayrou. « Un nombre croissant d’actifs gagnent un salaire proche du Smic, c’est ce qu’on appelle la trappe à bas salaires. Ce sentiment qu’on est bloqué, qu’on ne peut pas bouger, est très lourd de conséquences », a-t-il mis en garde.

Seuls 46 % des travailleurs en France s’estiment suffisamment payés, contre 59 % dans l’Union européenne et 68 % en Allemagne.

« Depuis 1970, une part croissante de la population commence sa carrière à un niveau proche du Smic », de sorte que, sur plusieurs décennies, le salaire médian s’est rapproché du salaire minimal, constatent les auteurs : dans le privé, le salaire médian atteignait deux fois le Smic en 1970, mais seulement 1,59 fois le smic en 2021.

François Bayrou plaide pour une politique qui leur faciliterait l’accès au crédit (notamment immobilier) et qui encouragerait « des politiques managériales plus participatives », afin de redonner du sens au travail. À long terme, le haut-commissaire prône également une politique d’aménagement du territoire pour lutter contre l’hypercentralisation des emplois dans les grandes métropoles, qui allonge les temps de transport quotidien.

Social-Le pouvoir d’achat augmenterait en France ! d’après l’INSEE

Social-Le pouvoir d’achat augmenterait en France ! d’après l’INSEE

L’INSEE persiste et signe en affirmant que le pouvoir d’achat finalement aura augmenté de 1,2 % en 2023. Une affirmation qui se fonde évidemment sur une mesure complètement obsolète de l’inflation surtout pour les ménages les moins favorisés qui subissent davantage que les autres encore la hausse généralisée des prix.

À partir d’un indice des prix faussés, on peut évidemment affirmer n’importe quoi et dire que les revenus vont augmenter en moyenne de 5 % comme le niveau de l’inflation.

La vérité c’est qu’il y a en moyenne un retard de 10 % du revenu des ménages en particulier en raison de la hausse de plus de 20 % des produits élémentaires depuis deux ans , de la hausse de l’énergie et d’une manière générale des produits et des services.

La sous-estimation de l’inflation est évidemment destinée à éviter de nourrir des revendications de réévaluation du pouvoir d’achat des salariés et des ménages. Surtout les ménages peu favorisés donc 80 % des dépenses sont contraintes ( alimentation, logement, énergie, produits et services essentiels). Témoin de cette perte de pouvoir d’achat: la hausse de la pauvreté en France et la fréquentation accrue des associations humanitaires. Preuve aussi la réduction par les ménages du volume et de la nature de leurs achats notamment alimentaires.

En dépit de tous ces éléments concrets et objectifs l’INSEE persiste:
Alors que la question du pouvoir d’achat reste le premier sujet d’inquiétude des Français, la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée ce jeudi devrait leur mettre un peu de baume au coeur. Le pouvoir d’achat devrait progresser nettement au cours des prochains mois. Malgré un début d’année difficile (-0,4 % au premier trimestre), il augmenterait de 1,2 % sur l’ensemble de 2023 selon l’institut de la statistique.

Cette évolution est bien plus favorable que la hausse de 0,5 % envisagée en juin dernier et très proche des prévisions de Bercy (+1,3 %). Mesuré par unité de consommation, le pouvoir d’achat progresserait de 0,7 % après un recul de 0,4 % en 2022.

En parallèle, les revenus du patrimoine (dividendes, intérêts tirés des placements) augmenteraient fortement.

Social–Augmentation des salaires : le Medef dit non

Comme souvent en France le dialogue commence mal à propos de la réévaluation des salaires sur l’inflation. Le Medef répond en effet par la négative à la demande de réalignement de la rémunération sur l’inflation considérant que les augmentations passées suffisent. Pourtant la plupart des indicateurs économiques montrent une atteinte nette au pouvoir d’achat surtout dans les basses catégories. En effet en moyenne l’inflation a atteint environ 5 % en 2022 et ce sera vraisemblablement le cas aussi en 2023.

Le problème c’est qu’il s’agit d’une inflation moyenne qui ne rend pas compte de la modification structurelle des dépenses des ménages. Plus les salaires sont bas et plus les ménages subissent l’inflation par exemple des produits alimentaires qui ont progressé de plus de 20 % sur deux ans et de l’énergie.

Au total le retard sera de 10 % au 1er janvier 2024 en tenant compte de la vague d’augmentation qui touche tous les produits et services.

Le Medef déclare qu’il n’est pas question de procéder à de nouvelles augmentations de salaires. Un positionnement qui augure mal de la conférence sociale et de l’indigence de la négociation en France. Pour le patron du Medef les entreprises en ont fait déjà assez sur les salaires.

Un avertissement avant la mobilisation prévue ce vendredi par l’intersyndicale pour demander de meilleures rémunérations pour les salariés. Patrick Martin a doncapposé une fin de non-recevoir. Selon lui, les employeurs ont été à l’écoute des difficultés des salariés, face à l’inflation. Ils ont distribué des primes et augmenté les rémunérations. Aussi, le leader patronal n’entend-t-il pas aller plus loin. Surtout dans un contexte où la conjoncture économique s’assombrit.

Crise logement social : de pire en pire

Crise logement social : de pire en pire

A l’occasion du 83e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH), on fait malheureusement le triste constat de l’inadéquation de l’offre par rapport à la demande en matière de logement social. En réalité, on construit de moins en moins. Compte tenu des besoins il faudrait construire 200 000 logements par an alors qu’on atteint à peine le chiffre de 85 000. Fin 2022, 2,42 millions de ménages étaient en attente d’un logement social, dont 1,63 million pour une première attribution, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat.

Les besoins de nouveaux logements sociaux sont bien plus élevés. « On vient de faire une étude qui montre qu’il faudrait produire chaque année environ 198 000 logements, soit du logement neuf, soit du logement que l’on fait dans des bâtiments existants », affirme ainsi Emmanuelle Cosse.

Et les perspectives d’avenir n’incitent pas à l’optimisme. Les bailleurs sociaux, pris entre leurs obligations de rénovation et une dette grandissante, pourront construire beaucoup moins de logements dans les prochaines décennies, selon une étude prospective de la Banque des territoires, publiée fin septembre. La construction de HLM devrait continuer de ralentir pour se stabiliser à une moyenne de 66 000 nouveaux logements annuels à partir de 2030.

Selon cette même étude, les bailleurs sociaux n’auront, par ailleurs, pas les moyens de rénover et de construire dans le même temps.

Le blocage du marché locatif social s’explique aussi par un autre phénomène : la baisse du taux de mobilité. Une très faible part du parc social (7,9%) a été proposée à la location par mobilité des locataires en 2022, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat. Actuellement, un tiers des ménages ne sont pas propriétaires et peuvent prétendre à un logement social compte tenu de leurs revenus, selon le bailleur. Mais une grande partie d’entre eux ne font pas de demande de logement social, en raison, notamment, des délais d’attente pour y accéder.

Social- les salaires progresseraient plus vite que les prix !

Les salaires progresseraient plus vite que les prix !

Il y a quelque chose de surréaliste avec les prévisions du ministère de l’économie qui estime que les salaires progresseraient plus vite que les prix. Évidemment avec une évaluation sous-estimée des prix il est possible de prouver ce qu’on veut. Le constat de Bercy est d’ailleurs en contradiction non seulement avec la réalité mais aussi avec les autres organismes officiels.

Il y a d’abord une objection générale à savoir le caractère de plus en plus obsolescent de l’évaluation des prix. Une évaluation qui se fonde surtout sur des indices de l’INSEE qui ne tiennent pas compte de la transformation de structures des ménages. Pour parler simplement, la nature et le volume des produits et services achetés se modifient du fait de la baisse du pouvoir d’achat. Un changement de comportement également durable dans certains domaines.

L’affirmation de Bercy se heurte aux réalités des dépenses contraintes de plus en plus importantes ainsi pour nombre de foyers le logement représente environ 25 % des charges, l’alimentation autant, le transport 15% ,les biens et autres services 15%. Des dépenses incontournables qui pour les principales ont subi des augmentations bien au-delà des 5 % officiels de l’inflation. Un chiffre proche de 10 % ( La seule alimentation a augmenté, elle, de 20 % sur deux ans).

L’autre objection et de taille c’est que la mesure de l’inflation se fait toujours à partir de moyennes qui ne rendent pas compte évidemment des cas les plus les extrêmes et en particulier de la pauvreté comme en témoigne l’augmentation du nombre de bénéficiaires des minima sociaux et la croissance du nombre de ceux qui fréquentent les restos du cœur.

En raison des grandes différences de structure de consommation, l’augmentation des salaires profite surtout aux plus privilégiés, c’est l’inverse pour les autres.

Le pouvoir d’achat augmenterait de 1,3 % en 2024 selon Bercy contre une hausse de 0,9 % attendue par la Banque de France.

Selon le volumineux rapport économique social et financier (RESF), une annexe du projet de loi de finances , publié ce mardi, il augmenterait de 1,3 % en 2023 comme en 2024, après avoir quasi stagné en 2022. Ce qui donnerait du carburant à la consommation et donc à la croissance attendue à 1,4 % l’an prochain par Bercy malgré l’atonie de l’activité.

Le salaire moyen par tête augmenterait de 5,3 % cette année, de nouveau porté par le versement de la prime de partage de la valeur (« prime Macron »). En 2024, il progresserait encore de 3,1 %. Les salaires réels progresseraient dès lors plus vite que les prix compte tenu du reflux attendu de l’inflation. Celle-ci devrait tomber à 2,6 % en moyenne l’année prochaine selon Bercy.

Logement social : de pire en pire

Logement social : de pire en pire

A l’occasion du 83e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH), on fait malheureusement le triste constat de l’inadéquation de l’offre par rapport à la demande en matière de logement social. En réalité, on construit de moins en moins. Compte tenu des besoins il faudrait construire 200 000 logements par an alors qu’on atteint à peine le chiffre de 85 000. Fin 2022, 2,42 millions de ménages étaient en attente d’un logement social, dont 1,63 million pour une première attribution, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat.

Les besoins de nouveaux logements sociaux sont bien plus élevés. « On vient de faire une étude qui montre qu’il faudrait produire chaque année environ 198 000 logements, soit du logement neuf, soit du logement que l’on fait dans des bâtiments existants », affirme ainsi Emmanuelle Cosse.

Et les perspectives d’avenir n’incitent pas à l’optimisme. Les bailleurs sociaux, pris entre leurs obligations de rénovation et une dette grandissante, pourront construire beaucoup moins de logements dans les prochaines décennies, selon une étude prospective de la Banque des territoires, publiée fin septembre. La construction de HLM devrait continuer de ralentir pour se stabiliser à une moyenne de 66 000 nouveaux logements annuels à partir de 2030.

Selon cette même étude, les bailleurs sociaux n’auront, par ailleurs, pas les moyens de rénover et de construire dans le même temps.

Le blocage du marché locatif social s’explique aussi par un autre phénomène : la baisse du taux de mobilité. Une très faible part du parc social (7,9%) a été proposée à la location par mobilité des locataires en 2022, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat. Actuellement, un tiers des ménages ne sont pas propriétaires et peuvent prétendre à un logement social compte tenu de leurs revenus, selon le bailleur. Mais une grande partie d’entre eux ne font pas de demande de logement social, en raison, notamment, des délais d’attente pour y accéder.

Social- Pouvoir d’achat : la prochaine révolte

Social- Pouvoir d’achat : la prochaine révolte

Les médias et les experts en général sous-estiment largement le mécontentement des salariés et des ménages vis-à-vis de la chute de leur pouvoir d’achat. Pour l’instant, on se focalise sur des orientations illusoires ( écologie, sécurité, immigration etc.) faute évidemment de moyens à la hauteur des enjeux. Et ce n’est pas le discours ennuyeux de Macron dimanche à la télé qui convaincra sur ces sujets.

Dernièrement, la question du carburant a montré l’immobilisme total d’un gouvernement minoritaire non seulement à l’Assemblée nationale mais de plus en plus discrédité dans l’opinion. La première ministre et le ministre de l’économie en fait preuve à cet égard d’une grande hypocrisie concernant l’envolée du prix de l’essence. D’une grande irresponsabilité aussi par exemple en supprimant l’aide aux carburants du secteur déjà sinistré de la pêche.( Du coup, on importe de plus en plus).

Sans entrer dans une bataille de chiffres plus ou moins pertinents( on peut démontrer ce qu’on veut en fonction des méthodologies), on constate tout simplement et surtout la hausse de l’alimentaire de 20 % sur deux ans et envol du prix du carburant. Au total le pouvoir d’achat sur deux ans a diminué de 10 % pour les ménages.

Tout augmente pas seulement l’alimentaire ou le carburant mais toutes les dépenses contraintes (chauffage, assurances, électricité, taxe foncière, abonnements, les services en général etc.)

Ce sont les bas salaires et les couches moyennes qui font les frais de cette inflation galopante qui a permis aux grands groupes de spéculer et de réaliser des résultats financiers exceptionnels.

En réalité, l’inflation est un phénomène particulièrement pervers qui permet une redistribution à l’envers des ménages vers les profits des grandes sociétés. Comme une sorte d’impôt sur les achats mais sans passer par la case fiscalité officielle.

Certes, le pouvoir politique ne peut pas tout dans ce domaine mais il pourrait au moins d’une part inciter à la négociation pour faire baisser les prix, d’autre part inciter aussi à la discussion dans les branches et les entreprises pour augmenter les salaires. Pourtant le gouvernement actuel n’agit ni sur l’un ni sur l’autre se limitant à des discours creux voire mensongers.

Social-Le pseudo rattrapage des salaires sur l’inflation

Social-Le pseudo rattrapage des salaires sur l’inflation


De quoi surprendre, pour la première fois en deux ans, les hausses de salaires (même sans les primes) observées entre fin juin 2022 et fin juin 2023, auraient été supérieures à celles des prix, selon la Dares . Même son de cloche chez les experts au service des grands intérêts financiers qui s’expriment dans les médias. Sur cette période d’un an, le « salaire mensuel de base » des salariés a grimpé, en moyenne, de 4,6 % quand les étiquettes n’ont évolué que de 4,4 % (hors tabac). La différence reste très maigre, puisque l’écart ne serait que de 0,2 %.

Plusieurs objections, la première est d’ordre méthodologique: le ministère du travail parle en effet de salaires de base. Il s’agit sans doute des salaires théoriques des conventions collectives mais sans doute par des salaires réels qui exigeraient le recueil de données beaucoup plus conséquentes et plus conformes à la réalité.

La seconde objection est celle relative à la mesure de l’inflation. On sait que cette inflation est largement sous-estimée du fait du glissement régulier des dépenses contraintes vers le haut. En clair, le pouvoir de consommation des ménages et de plus en plus contraints par les dépenses incontournables.

Dans le détail des dépenses de logement représentent environ 25 % du budget, l’alimentation 25 % également, le transport 15 % les autres biens et services 15 % soient au total 80 % .

On assiste notamment depuis la guerre en Ukraine à une importante évolution de la structure des dépenses des ménages. Ainsi l’inflation réelle est plus proche de 10 % que de 4,6 % et par exemple les dépenses alimentaires ont enregistré une hausse plus proche de 20 % que de 10 %. De toute manière le salaire réel en 2023 est encore plus faible qu’en 2022.

Cela en effet en raison de l’envolée des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Deux postes qui ne cessent de prendre une part plus importante dans la structure des dépenses des ménages. Une modification qui rend par ailleurs obsolète la mesure officielle de l’évolution des prix à la consommation.

Les gains très théoriques de pouvoir d’achat diffèrent selon les secteurs de l’économie. Ils auraient atteint 0,3 % dans l’industrie et 0,2 % dans le secteur tertiaire. En revanche, les salariés du secteur de la construction ont continué à perdre de l’argent avec une diminution de leur rémunération réelle de 0,3 %.

Face à un choc sur les prix, les entreprises ajustent en général les salaires avec retard. Mais la dynamique est bel et bien enclenchée, alors que la valse des étiquettes s’avère un peu moins vive qu’auparavant. Dans sa dernière note de conjoncture de juin, l’Insee anticipait que le salaire moyen progresse de 5,1 % sur toute l’année 2023 dans le secteur privé, alors que l’inflation annuelle moyenne ne serait que de 5 %. Ce chiffre comprend toutefois les primes exceptionnelles et non pas uniquement le salaire de base.

Le fait que les salaires évoluent désormais plus vite que les prix ne veut toutefois pas dire que les pertes de pouvoir d’achat encaissées depuis le retour de l’inflation ont été effacées. Loin de là. En juin, l’Insee avait calculé que, en moyenne sur l’année 2023, le salaire réel resterait 1,3 % plus faible qu’en 2022.

Social- le prochain grand conflit , sur le pouvoir d’achat en France

Social- le prochain grand conflit , sur le pouvoir d’achat en France

Les médias et les experts en général sous-estiment largement le mécontentement des salariés et des ménages vis-à-vis de la chute de leur pouvoir d’achat. Pour l’instant, on se focalise sur des orientations illusoires ( écologie, sécurité, immigration etc.) faute évidemment de moyens à la hauteur des enjeux.

Dernièrement, la question du carburant a montré l’immobilisme total d’un gouvernement minoritaire non seulement à l’Assemblée nationale mais de plus en plus discrédité dans l’opinion. La première ministre et le ministre de l’économie en fait preuve à cet égard d’une grande hypocrisie concernant l’envolée du prix de l’essence. D’une grande irresponsabilité aussi par exemple en supprimant l’aide aux carburants du secteur déjà sinistré de la pêche.( Du coup, on importe de plus en plus).

Sans entrer dans une bataille de chiffres plus ou moins pertinents( on peut démontrer ce qu’on veut en fonction des méthodologies), on constate tout simplement et surtout la hausse de l’alimentaire de 20 % sur deux ans et envol du prix du carburant. Au total le pouvoir d’achat sur deux ans a diminué de 10 % pour les ménages.

Tout augmente pas seulement l’alimentaire ou le carburant mais toutes les dépenses contraintes (chauffage, assurances, électricité, taxe foncière, abonnements, les services en général etc.)

Ce sont les bas salaires et les couches moyennes qui font les frais de cette inflation galopante qui a permis aux grands groupes de spéculer et de réaliser des résultats financiers exceptionnels.

En réalité, l’inflation est un phénomène particulièrement pervers qui permet une redistribution à l’envers des ménages vers les profits des grandes sociétés. Comme une sorte d’impôt sur les achats mais sans passer par la case fiscalité officielle.

Certes, le pouvoir politique ne peut pas tout dans ce domaine mais il pourrait au moins d’une part inciter à la négociation pour faire baisser les prix, d’autre part inciter aussi à la discussion dans les branches et les entreprises pour augmenter les salaires. Pourtant le gouvernement actuel n’agit ni sur l’un ni sur l’autre se limitant à des discours creux voire mensongers.

Social-La pauvreté augmente encore en France

Social-La pauvreté augmente encore en France

D’après des indicateurs objectifs qu’évoque France Info la pauvreté augmente encore en France

personnes mal-logées

Dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier et de pénurie de logements, le mal-logement progresse en France. C’est le constat dressé par la Fondation Abbé-Pierre dans son 28e rapport annuel, publié début février. Elle estime à 4,15 millions le nombre de personnes mal ou non logées en 2022.

revenus de misère

Le taux correspond au nombre de ménages qui possèdent un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian de la population, soit 1 102 euros par mois pour une personne vivant seule et 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. En 2019, 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population française, étaient dans cette situation, selon les chiffres de l’Insee.
Par ailleurs, le baromètre annuel du Secours populaire, publié début septembre, va dans le sens d’une aggravation de la situation des Français sur le plan monétaire. Selon ce sondage, 60% des personnes interrogées estiment qu’au cours des trois dernières années, leur pouvoir d’achat a diminué. Cette année, 18% déclarent vivre à découvert, soit trois points de plus qu’en 2022.


taux de privation

Il a atteint 14% de la population de l’Hexagone début 2022, soit son plus haut niveau depuis la création de cet indicateur en 2013, avait annoncé l’Insee en juillet. Ce taux atteignait 13,4% en 2020 et 12,4% en 2013.

Cette étude atteste que « les privations qui ont le plus augmenté sont en lien avec le contexte conjoncturel », relève Anne Jaubertie. Ainsi, 10,2% des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1% en 2021 et 5% en 2018. L’Insee y voit en particulier l’impact de la hausse du prix fioul domestique, « combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres ».

bénéficiaires des Restos du cœur
Face à la hausse des prix à la consommation, les Restos du cœur déplorent une hausse des nouveaux inscrits à l’aide alimentaire. En 2023, près de 1,3 million de personnes ont bénéficié des repas distribués par l’association contre 1,1 million en 2022.

Le nombre de repas distribués augmentera jusqu’à la fin de l’année, selon l’association, qui assure 35% de l’aide alimentaire en France. Elle s’attend à distribuer près de 170 millions de repas en 2023, soit une hausse de 30 millions par rapport à 2022.

Social : Le mensonge du rattrapage des salaires

Social :Le mensonge du rattrapage des salaires


De quoi surprendre; pour la première fois en deux ans, les hausses de salaires (même sans les primes) observées entre fin juin 2022 et fin juin 2023, auraient été supérieures à celles des prix, selon la Dares. Sur cette période d’un an, le « salaire mensuel de base » des salariés a grimpé, en moyenne, de 4,6 % quand les étiquettes n’ont évolué que de 4,4 % (hors tabac). La différence reste très maigre, puisque l’écart n’est que de 0,2 %. La vérité est plus dramatique. En effet le pouvoir d’achat des ménages a diminué de l’ordre de 25 % en deux ans du fait de l’envolée des prix d’une part de l’alimentaire et de l’énergie. Évidemment l’augmentation des salaires est loin de compenser l’inflation contrairement à ce qu’affirment les services du gouvernement.

Plusieurs objections, la première est d’ordre méthodologique: le ministère du travail parle en effet de salaires de base. Il s’agit sans doute des salaires théoriques des conventions collectives mais sans doute par des salaires réels qui exigeraient le recueil de données beaucoup plus conséquentes et plus conformes à la réalité.

La seconde objection est celle relative à la mesure de l’inflation. On sait que cette inflation est largement sous-estimée du fait du glissement régulier des dépenses contraintes vers le haut. En clair, le pouvoir de consommation des ménages et de plus en plus contraints par les dépenses incontournables. On assiste notamment depuis la guerre en Ukraine à une importante évolution de la structure des dépenses des ménages. Ainsi l’inflation réelle est plus proche de 10 % que de 4,6 % et par exemple les dépenses alimentaires ont enregistré une hausse plus proche de 20 % que de 10 %. De toute manière le salaire réel en 2023 est encore plus faible qu’en 2022.

Cela en effet en raison de l’envolée des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Deux postes qui ne cessent de prendre une part plus importante dans la structure des dépenses des ménages. Une modification qui rend par ailleurs obsolète la mesure officielle de l’évolution des prix à la consommation. Dans la réalité, le retard des salaires tourne autour de 4 à 5 %. Soit 10 % sur deux ans.

Les gains très théoriques de pouvoir d’achat diffèrent selon les secteurs de l’économie. Ils auraient atteint 0,3 % dans l’industrie et 0,2 % dans le secteur tertiaire. En revanche, les salariés du secteur de la construction ont continué à perdre de l’argent avec une diminution de leur rémunération réelle de 0,3 %.

Face à un choc sur les prix, les entreprises ajustent en général les salaires avec retard. Mais la dynamique est bel et bien enclenchée, alors que la valse des étiquettes s’avère un peu moins vive qu’auparavant. Dans sa dernière note de conjoncture de juin, l’Insee anticipait que le salaire moyen progresse de 5,1 % sur toute l’année 2023 dans le secteur privé, alors que l’inflation annuelle moyenne ne serait que de 5 %. Ce chiffre comprend toutefois les primes exceptionnelles et non pas uniquement le salaire de base.

Le fait que les salaires évoluent désormais plus vite que les prix ne veut toutefois pas dire que les pertes de pouvoir d’achat encaissées depuis le retour de l’inflation ont été effacées. Loin de là. En juin, l’Insee avait calculé que, en moyenne sur l’année 2023, le salaire réel resterait 1,3 % plus faible qu’en 2022.

Le déclassement social des enseignants

Le déclassement social des enseignants


Peut-on encore rêver de devenir enseignant en 2023 ? Alors que les pénuries de candidats dans le second degré sont un refrain de la rentrée depuis plusieurs années, le primaire, sauf en région parisienne, semble moins touché. Les masters de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) remplissent leurs filières et, au-delà de jeunes ayant toujours rêvé de devenir professeur des écoles, accueillent aussi des professionnels en reconversion. Parfois même deviennent enseignants, après avoir occupé un autre emploi, des personnes ayant connu des emplois bien plus rémunérateurs, comme le montrent les travaux de la recherche sur les carrières atypiques. Devenir enseignant peut revenir dans certains cas à accepter un déclassement social.

par Frédérique Giraud
Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Cité dans The Conversation

Arrêtons-nous sur les choix de ces enseignants qui arrivent tardivement dans le métier. Quelles sont les conditions qui les permettent ? Comment ces enseignants reconvertis qui occupaient des postes à responsabilité vivent-ils leur nouvelle condition professionnelle ? À travers ces questions, il s’agit également d’éclairer certaines modalités de l’engagement dans l’Éducation nationale.

Le sentiment de « passer à côté » de sa vie

Prenons le cas de Romain, qui illustre bien la situation de ces très bons élèves dont l’orientation n’a pas été vraiment réfléchie : « On me disait que je pourrais faire une prépa, puis une école. […] L’idée, c’était qu’ingénieur, c’était mieux que prof. Et, de fait, c’était mieux payé ». Arrivé à un poste de directeur commercial dans une entreprise de produits pétrochimiques, il perçoit un « salaire fantastique ». « Mais je me disais : “À part le salaire, est-ce que j’ai toujours envie de rester là ?”, raconte-t-il ».

Même discours du côté de Ludovic, devenu enseignant après 15 ans comme directeur dans une entreprise pharmaceutique :

« Je réussissais bien à l’école, j’avais un profil plutôt scientifique, j’ai fait des classes prépas, puis une école d’ingénieur. C’était quelque chose d’assez logique, je me suis jamais posé le temps de ce que vraiment j’avais envie de faire. »

L’un comme l’autre a été rattrapé par le sentiment de « passer à côté de leur vie », comme nous le dira Ludovic et c’est après avoir fait leurs preuves dans un premier métier que l’enseignement est apparu comme une reconversion possible. Tentés par cette voie pendant leurs études, ils ne s’étaient pas autorisés à y aller, trouvant ce métier trop peu valorisé et rémunéré.

Homme d’affaires face à une bifurcation

C’est après avoir fait leurs preuves dans un premier métier que certains professionnels envisagent de bifurquer vers le professorat.

Aujourd’hui enseignante en CM2 dans une école en REP, après 18 ans comme contrôleuse technique dans le bâtiment, où elle dirigeait une équipe de cinq hommes, Christelle reconnaît que l’enseignement « était déjà une option » quand elle était jeune, mais que ses parents et profs lui avaient dit de « ne pas s’arrêter à ça ».

Ainsi, chez tous nos enquêtés, le métier d’enseignant n’apparait pas comme une voie d’orientation suffisamment légitime en sortant du lycée, parce qu’ils sont très bons élèves, soit qu’ils se sentent ainsi investis familialement de la charge de réaliser des études universitaires lorsqu’ils sont le ou la seule de la fratrie à faire des études supérieures, soit qu’ils s’inscrivent dans une fratrie où faire des études est la norme.

Mais, au moment de faire les comptes de leur engagement dans leur premier métier, la condition enseignante est réévaluée au regard des contraintes ressenties jusqu’alors. Myriam évoque la volonté de rompre avec « la course éperdue au chiffre d’affaires » : « j’ai bossé en tant qu’ingénieure pendant 20 ans et puis au bout d’un moment, l’aspect humain de ma personnalité est venu me rappeler que c’était sympa de faire des calculs et des choses techniques mais que j’avais besoin de trouver une relation à l’autre, d’échanger des choses ».

Chez nos enquêtés, l’une des conditions de possibilité à l’engagement dans une carrière enseignante est le fait d’avoir préalablement réussi professionnellement dans une première carrière, d’avoir en quelque sorte déjà fait leurs preuves. Bénédicte l’affirme assez explicitement :

« Quelque part, je suis contente d’avoir pu avoir dire qu’un jour, j’ai gagné mieux ma vie que mon compagnon. C’est quelque chose qui était important pour moi, et je pense que si j’avais pas vécu ça, j’aurais pas pu faire ce choix de devenir enseignante, ça m’aurait manqué en tant que femme, de prouver que je vaux mieux qu’un homme, enfin en tant que valeur monétaire salariale ! »

Fabrice, ingénieur biomédical dans une grosse entreprise avant sa reconversion, assume :

« Grosso modo, j’avais plus rien à prouver dans mon domaine et je voulais un boulot qui me permette de concilier la vie professionnelle et vie familiale – c’est ça la vraie raison. »

Si cette reconversion est le résultat d’une quête de sens et de valeurs, ce métier offre aussi un certain nombre de caractéristiques soutenant la reconversion. La perte de salaire peut être justifiée pour soi, mais aussi revendiquée pour les autres au nom de valeurs décroissantes à l’instar de Romain, qui revendique « des convictions par rapport à l’écologie, l’environnement et même la décroissance. A quoi ça sert d’avoir une voiture à 50 000 euros si j’ai une voiture à 3 000 euros qui fait parfaitement l’affaire ? », remarque-t-il.

Devenir enseignant revient certes à diviser son salaire par deux ou trois mais ne conduit pas à perdre son niveau d’études. Comme l’explique Romain, « ce qui a facilité cette reconversion, je pense, c’est aussi qu’il faut bac +5 pour être professeur d’école ». Même s’il gagne moins qu’en tant qu’ingénieur, son bac +5 reste reconnu ». Notons que les récentes déclarations du président Macron voulant des concours enseignants recrutant à bac+3 vont à rebours des motivations affichées ici.

Tirelire et livre de comptes pour gérer le budget familial

Devenir enseignant revient pour certains professionnels en reconversion à diviser leur salaire par deux ou trois.
Pour autant, les récits de nos enquêtés montrent que leur reconversion ne va pas de soi pour leur entourage. « C’était inimaginable, c’était une folie » : c’est en ces termes que Romain décrit la réception par ses collègues de l’annonce de sa reconversion. Cette « folie » a trait notamment à la pente volontairement descendante de sa carrière, « alors même que du côté des patrons, tous les voyants étaient verts » puisqu’ils voulaient lui proposer de prendre en charge un nouveau secteur géographique en plus de ceux déjà gérés.

Justifier sa reconversion auprès de son entourage

Pour réhabiliter leur choix de ce métier, ces enseignants doivent démontrer qu’ils n’y viennent pas pour de mauvaises raisons. Il leur faut justifier un choix qui apparait comme improbable et, en conséquence, relativement incompris voire perçu avec méfiance. Comme l’explique Christelle : « j’ai divisé mon salaire par trois à peu près. Il y a une forme d’incompréhension : pourquoi est-ce qu’elle est venue ? Qu’est-ce qu’elle vient chercher dans l’éducation ? Pour qui elle se prend ? » Nombreux sont nos enquêtés à avoir rapporté de telles remises en question.

Une première parade consiste à romancer sa vocation pour l’enseignement. La faire remonter à l’enfance, mettre en scène les expériences de formation accumulées pendant ses études, voire même au sein de son premier métier. Manière de justifier qu’on vient à l’enseignement avec un peu d’expérience et surtout une solide appétence.

Nos enquêtés n’hésitent pas également à valoriser toutes leurs autres expériences professionnelles comme des outils au service de leur pédagogie. Sabine a « dû remettre les pendules à l’heure » de sa propre mère qui avait « un peu de mal à digérer car elle m’avait payé des études à Paris, et je fais complètement autre chose… je lui ai dit que ce que j’avais appris n’était pas perdu, que je l’utilisais tous les jours et ne serais pas la même enseignante si je n’avais pas fait ce que j’ai fait comme études ! »

Nos enquêtés font de leur entrée tardive dans le métier une plus-value qui les distingue des autres enseignants. En promouvant leurs expériences tirées de l’entreprise en classe, nos enquêtés interrogent la définition du métier. Bénédicte a dit à ses filles de ne pas devenir professeurs des écoles à 22 ans » : « Vous devez aller voir ailleurs d’abord, ce n’est pas bon de ne jamais sortir de l’école ».

La valorisation des enseignants ayant eu d’autres expériences apparait comme un moyen de valoriser leur parcours de reconversion pour en faire un facteur de légitimité. Le fait d’être parent est aussi utilisé comme un faire-valoir. Ils aspirent ainsi à la reconnaissance qu’ils ne sont pas « partis de rien », comme le note Coralie : « Le fait d’avoir des expériences humaines différentes, c’est aussi une richesse par rapport aux relations avec des parents parfois » qui peut être revendiquée auprès des enfants.

123456...136



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol