Croissance : recul au Japon, encore un mauvais signe pour l’économie mondiale
Un recul important de l’économie japonaise au second trimestre qui vient confirmer la grande faiblesse de l’économie mondiale. Comme en Chine et dans bien d’autres pays ce recul a surtout été alimenté par la baisse des commandes extérieures, aussi la faiblesse de la consommation interne et des investissements. La consommation en particulier a été affectée conséquence sans doute de la hausse de fiscalité. Les statistiques publiées lundi par le gouvernement nippon illustrent les difficultés du Premier ministre Shinzo Abe à sortir le Japon de plus de deux décennies de déflation, malgré une politique monétaire ultra-accommodante et des mesures budgétaires de soutien à l’activité. Le ralentissement économique de la Chine et son impact sur ses voisins asiatiques limitent en outre les possibilités de rebond de l’économie japonaise sur le trimestre juillet-septembre, pensent les analystes. L’impression de stagnation que renvoie l’économie nippone pourrait alimenter les rumeurs sur de nouvelles mesures de soutien de la Banque du Japon (BoJ) d’ici la fin de l’année. La contraction enregistrée au deuxième trimestre 2015 est toutefois moins importante que la prévision médiane des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient sur un recul de 1,9%. Elle succède à une croissance du premier trimestre 2015 révisée à 4,5%. D’un trimestre à l’autre, le PIB du Japon s’est contracté de 0,4% en avril-juin, alors que les économistes attendaient une baisse de 0,5%. « La consommation privée a beaucoup baissé, les dépenses d’investissement ont été faibles et les stocks se sont accumulés. La situation semble bien pire que ne le montrent les chiffres du PIB », a commenté Takeshi Minami, chef économiste au sein de l’institut de recherche Norinchukin. La consommation, qui représente environ 60% de l’activité économique du Japon, a reculé de 0,8% sur la période avril-juin par rapport au trimestre précédent, soit un rythme deux fois plus rapide qu’anticipé par les économistes. Il s’agit de sa première contraction depuis le même trimestre de 2014, qui avait été marqué par une hausse de la TVA destinée à financer la politique de Shinzo Abe. Les ménages ont réduit leurs dépenses sur les systèmes d’air conditionné, l’habillement et l’informatique, a dit un responsable gouvernemental détaillant les statistiques pour les journalistes. La demande extérieure a amputé la croissance de 0,3 point, en raison notamment d’un recul des exportations vers l’Asie et les Etats-Unis, montrent les statistiques.