Signe du pessimisme : Le Livret A encore en hausse
un nouveau record pour le livret A ( et équivalent). En tout autour de 500 milliards d’euros stockés là essentiellement du fait de l’incertitude qui règne parmi les épargnants quant à l’évolution future de la situation économique et sociale. Le pire c’est que ce placement ne rapporte pratiquement rien puisque le rendement a été ramené à 0,5 % bien en dessous de l’inflation réelle. Il s’agit moins d’une épargne de précaution d’une épargne d’attente en attendant que le ciel économique s’éclaircisse. Théoriquement , ces fonds doivent participer à l’économie sociale et solidaire notamment pour le logement social. Mais les sommes recueillies sont bien au-dessus des besoins. Du coup, le gouvernement pourrait envisager d’utiliser cette collecte à d’autres fins., Investissements notamment. La question est de savoir si ces fonds seront toujours aussi disponibles pour les épargnants. En effet en cas d’évolution des parités monétaires et de l’inflation qui l’accompagne, les épargnants pourraient perdre une partie de la valeur des fonds placés en euros constants. À peu près la même somme est pratiquement gelée sur les comptes courants. La preuve que les Français sont lucides sur les conséquences probables du tsunami économique et social qui se prépare.
À Fin avril, l’encours total d’épargne placée sur les deux produits atteignait 428,2 milliards d’euros.
C’est « un niveau jamais atteint depuis la précédente crise (…) trois fois plus qu’au mois d’avril 2019″, a affirmé mercredi matin Éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts, lors d’une audition devant des commissions sénatoriales. Cette embellie n’est pas le résultat d’une rémunération attractive : le taux de rémunération du Livret A et du LDDS a été abaissé en février de 0,75% à 0,5%, soit son plus bas niveau historique. Le directeur de la Caisse des dépôts rejoint ainsi les propos tenus à la mi-avril par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui souhaitait de l’investissement et non de l’épargne pour relancer l’économie.
« Le mois d’avril restera dans les annales de l’épargne française. (…) Malgré leur faible rendement, le Livret A et le LDDS sont les grands gagnants de cette période très particulière d’épargne subie », a réagi dans une note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, cabinet de réflexion sur l’épargne et sa réglementation.
De façon plus générale, « l’augmentation de l’épargne de précaution a été constatée lors de chaque crise depuis 1973″, relève cet analyste.