Archive pour le Tag 'servir'

La sobriété va servir la santé ?

La sobriété va servir la santé ?

Dix dirigeants d’entreprises et organisations du monde de la santé proposent de sortir des réponses court-termistes sur les enjeux sanitaires et écologiques pour les repenser ensemble, en faisant de la sobriété un accélérateur de transformation au service du bien-être de tous.( la Tribune)

Collectif (*)

A l’heure où la sobriété s’impose comme une priorité nationale, il est naturel de mettre en lien cet enjeu avec une composante essentielle de nos vies : la santé. Ce secteur en lui-même génère une empreinte carbone importante (1), et il paraît pertinent de s’interroger sur la manière de réduire l’impact écologique de nos pratiques. Acteurs des secteurs du soin et du prendre soin, nous pensons même que notre système de santé aujourd’hui à bout de souffle pourrait utilement intégrer une démarche globale de sobriété, faisant de cette contrainte un socle pour se réinventer en s’appuyant plus sur une façon de prendre soin et d’accompagner la fragilité que sur le décompte du nombre d’actes et de médicaments.

Deux modèles distincts sont souvent opposés : un premier, qui entrevoit la santé à travers des actes, traduisant un système centré sur le « quoi ». Un second dans lequel prévaut la question du « comment », passant plus par la prévention et l’accompagnement, et qui suppose de suivre de nouveaux indicateurs souvent oubliés comme l’espérance de vie en bonne santéL’objectif n’est pas d’apporter une réponse dogmatique mais bien d’intégrer l’enjeu de la sobriété pour mieux prendre en compte la singularité de chaque personne avec une Santé centrée sur la préservation du bien-être tout au long de la vie, et ce autour de trois enjeux clés.

En premier lieu, notre santé n’est pas uniquement dépendante de notre patrimoine génétique : elle est étroitement liée à des facteurs environnementaux qui peuvent entraîner de nombreuses maladies chroniques. Il est donc judicieux d’intégrer de nouvelles façons de nous déplacer, nous nourrir, de travailler, consommer plus ‘sobre’ pour améliorer notre bien-être à long terme Mais modifier nos conditions de vie ne peut relever que de la seule responsabilité individuelle et nécessite une action conjointe des pouvoirs publics, acteurs associatifs et mutualistes, pour imaginer comment répondre au plus près aux besoins de chacun.

Cette question de sobriété enjoint ensuite à un rapprochement entre le secteur sanitaire, celui du soin, et le secteur de l’aide et de l’accompagnement, celui du prendre soin. Au pays de Descartes, c’est historiquement le secteur sanitaire qui est tout puissant car c’est celui qui agit, qui soigne, qui guérit. Le secteur du prendre soin, constitué de métiers moins qualifiés, y est à ce jour encore largement subordonné. Pourtant, pour continuer à améliorer la Santé de tous dans un monde aux ressources contraintes, le prendre soin et le soin doivent être désormais indissociables, pensés ensemble, à travers ce que le care apporte au cure et inversement.

Enfin, incarner cette dimension de sobriété au quotidien permettra également de redonner du sens à nos métiers : faire preuve de sobriété, c’est faire évoluer ses pratiques en s’appuyant sur la qualité du lien, du soin, pour sortir de la surconsommation et réduire l’empreinte de nos actions. Cela ne pourra se faire sans une autonomie retrouvée des professionnels face aux développement des normes et procédures, sans une responsabilisation nouvelle car ce sont bien eux, sur le terrain, qui vont s’adapter, optimiser, sans des formations  afin qu’ils puissent toujours améliorer l’impact positif de leurs actions.

La sobriété au secours de la santé ? Nous en débattrons avec tous les entrepreneurs et dirigeants engagés du secteur sanitaire et social qui souhaitent construire avec nous cette vision d’avenir, lors des Universités d’été de l’économie de demain, le 30 août à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Cet échange qui permettra de croiser les regards de Antoine Prioux – Shift Project, Yann Bubien – Directeur du CHU de Bordeaux, et Emmanuelle Gaudemer – Aia - avec de nombreux acteurs du secteur, sera la première pierre d’une démarche de réflexion continue sur la manière dont la sobriété peut nous permettre de vivre en meilleure santé.

(*) Signataires :

  • Thibault de Saint Blancard, Co-fondateur Alenvi
  • Yann Bubien, Directeur CHU Bordeaux
  • Abdelaali El Badaoui, Fondateur Banlieues Santé
  • Myriam El Khomri, Auteure du rapport sur l’attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie, ancienne Ministre et directrice du conseil Diot SIACI
  • Philippe El Saïr, Directeur CHU Nantes
  • Lionel Fournier, Directeur Santé & Écologie Harmonie Mutuelle – Vyv
  • Nicolas Froissard, Porte-Parole Groupe SOS
  • Edouard de Hennezel, Fondateur Cercle Vulnérabilités et société
  • Professeur Samir Henni, Chef de Pôle CHU d’Angers
  • Christine Jeandel, Présidente Colisée
  • Dominique Monneron, Directeur Général Fondation Partage et vie
  • Dafna Mouchenik, Directrice Générale Logivitae
  • Caroline Neyron, Directrice Générale Mouvement Impact France
  • Antoine Perrin, Directeur Général FEHAP
  • Thomas Roux, DRH CHU La Martinique

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(1) Selon le PTEF Santé du Shift project, les émissions de gaz à effet de serre dans la santé représentent près de 8 % du total national

Collectif (*)

Poutine a tué son économie pour servir son impérialisme

Poutine a tué son économie pour servir son impérialisme

En vingt-deux ans de pouvoir sans partage, le maître du Kremlin a sacrifié le bien-être des Russes à ses chimères de grandeur impériale. Et il n’a jamais créé les conditions d’une économie de marché stable et propice aux affaires. ( papier de Jean-Michel Bezat dans le Monde)

 

 

McDonald’s est de retour à Moscou, sous un autre nom et avec un nouveau propriétaire, l’homme d’affaires russe Alexandre Govor. Rebaptisée Vkousno i tochka (« délicieux, point ») et dotée d’un nouveau logo, la chaîne de fast-food va peu à peu rouvrir les 850 restaurants franchisés de l’ex-enseigne américaine. On peut voir dans cette reprise la capacité de rebond de la Russie depuis le départ des entreprises occidentales après l’invasion de l’Ukraine. Ou, plus sûrement, l’isolement croissant du pays, encore illustré par l’absence de grandes sociétés et de dirigeants occidentaux au Forum économique de Saint-Pétersbourg, qui s’est achevé le 18 juin.

Lancé en février 1990, le premier McDo avait symbolisé l’ouverture au capitalisme d’une URSS moribonde. Un retour en arrière ? La Russie n’est pas dans l’état où elle était à la fin de l’ère soviétique, ni après dix ans de présidence chaotique de Boris Elstine. Vladimir Poutine l’a fait entrer dans l’économie mondiale, sans atteindre le degré d’intégration de la Chine. Son industrie s’est un peu diversifiée dans l’agroalimentaire et les technologies. Depuis les sanctions occidentales décrétées après l’annexion de la Crimée en 2014, elle a développé sa production céréalière pour devenir la première exportatrice mondiale de blé – source de revenus autant que levier politique, à l’instar du pétrole, du gaz et de l’armement.

Nostalgique de la puissance politico-militaire de l’Union soviétique, le président russe n’a aucun regret pour son économie planifiée. « Nous n’allons pas avoir une économie fermée », assurait-il, le 9 juin, devant de jeunes entrepreneurs réunis en marge de la commémoration du 350e anniversaire du tsar « européen », Pierre le Grand. Et il peut se féliciter que l’économie résiste encore, quatre mois après le début d’un train de sanctions sans précédent pour une grande économie.

Le rouble tient bon grâce à la stricte politique des taux d’intérêt de la gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, et à une gestion rigoureuse des comptes publics, qui permet de constituer des réserves de devises. La balance commerciale est excédentaire et la flambée du baril d’or noir, même vendu avec une décote de 20 à 30 dollars (sur 120 dollars, soit environ 114 euros), assure d’importantes recettes fiscales. Gazprom, et donc l’Etat actionnaire, n’a jamais tiré autant de profits du gaz.

Coronavirus :  » La science doit servir le pouvoir et non être instrumentalisée »

Coronavirus :  » La science doit servir le pouvoir et non être instrumentalisée »

 

Le professeur de droit public Alexandre Viala analyse, dans une tribune au « Monde », les liens entre scientifiques et politiques .

Tribune. Si la « guerre » sanitaire contre la pandémie de coronavirus met en première ligne le personnel soignant auquel il faut rendre hommage, elle confère également beaucoup de visibilité aux scientifiques, qui occupent soudainement le rôle de conseillers du prince. Depuis le 10 mars, un conseil scientifique installé par le ministre de la santé et présidé par l’immunologue Jean-François Delfraissy éclaire le président de la République pour l’aider à prendre les décisions qui s’imposent au pays afin de lutter contre la propagation du virus.

Le 24 mars, le pouvoir exécutif a décidé de renforcer le dispositif en l’assortissant d’un Comité analyse recherche et expertise (CARE) dirigé par la virologiste Françoise Barré-Sinoussi. Une batterie d’experts issus du monde médical intervient désormais au sein des plus hautes sphères de l’Etat. Est-ce à dire que la science a pris le pouvoir au risque d’infléchir nos institutions démocratiques et de les faire évoluer, à la faveur de cette crise, vers une forme de despotisme éclairé que les Anglo-Saxons appellent l’épistocratie (étymologiquement : « pouvoir des savants ») ?

Depuis quelques jours, la publication des avis du conseil scientifique, qui précèdent les décisions du président de la République sur le déclenchement, la durée et les modalités d’un confinement national lourd de conséquences sur notre vie quotidienne, révèle un processus institutionnel érigeant la science au rang de source normative. Il est vrai que la science n’est pas exclusivement spéculative et peut avoir une portée pragmatique, à l’instar de la médecine dont la fonction est de comprendre le corps humain dans le but de le soigner. Mais le rôle qui lui est assigné à l’heure actuelle contredit ce à quoi elle est habituellement destinée : décrire le monde et non prescrire des normes.

 

Ce cas de figure dans lequel un pouvoir (cratos) serait exercé par les détenteurs du savoir scientifique (épistémè), n’est pas mentionné dans la typologie classique des régimes politiques qui distingue, depuis Montesquieu, la république (démocratique ou aristocratique), la monarchie et le despotisme. Et aucune Constitution, dans le monde, ne confère explicitement le pouvoir à des savants.

 

 




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