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Réforme Retraites-Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors(Unedic)

Réforme Retraites-Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors(Unedic)


Une étude de l’Unédic confirme l’hypothèse que l’âge de départ à la retraite et les règles d’assurance chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises pour se séparer de leurs seniors. Ce qui augmente le chômage . (dans la Tribune)

Une étude de l’Unédic montre que l’âge légal de départ à la retraite entraîne un pic de ruptures conventionnelles trois ans avant la date. Ce qui correspond à la durée d’indemnisation chômage dont peuvent bénéficier les plus de 55 ans. Ces ruptures « d’un commun accord » sont ainsi aussi nombreuses pour les 59 ans que les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par ce type de fin de contrat.

Alors que l’âge de départ à la retraite cristallise les tensions depuis que le gouvernement veut le décaler dans son projet de réforme, il est au centre d’une étude publiée ce mercredi 1er mars par l’Unédic. Dans ce document dressant les grands enjeux de l’articulation entre retraites et assurance chômage, l’Unédic observe en 2021 une nette hausse, à 59 ans, des ruptures conventionnelles – autrement dit, « d’un commun accord » entre l’entreprise et son salarié. Ces dernières donnent droit au chômage. Or, les plus de 55 ans peuvent être indemnisés pendant trois ans, ce qui leur permet d’être indemnisés jusqu’à 62 ans, soit l’âge légal actuel de départ à la retraite

Ainsi, à 59 ans, 25% des ouvertures de droit au chômage le sont à la suite d’une rupture, contre 17% à 56 ans. Soit un taux « qui remonte au niveau de celui que l’on observe pour les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par les ruptures conventionnelles », constate l’Unédic.
Cette étude confirme ainsi l’hypothèse que l’âge de départ à la retraite et les règles d’assurance chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises – parfois partagées par les syndicats et les salariés – pour se séparer de leurs seniors. En effet, en 2010 alors que l’âge légal de départ était encore de 60 ans, ce pic était atteint autour de 57-58 ans.

Ce pic devrait se décaler à l’avenir sous l’effet des nouvelles règles d’assurance chômage qui ont réduit depuis le 1er février la durée d’indemnisation maximale de 25% pour les nouveaux entrants au chômage, soit 27 mois au lieu de 36 pour les plus de 55 ans.

Le gouvernement est aussi favorable, dans la réforme des retraites débattue actuellement au Parlement, à ce que les ruptures conventionnelles avant l’âge légal de départ voient leur forfait social augmenter. Il s’agit d’une contribution patronale versée à l’Urssaf. Elle est fixée à 20% actuellement et l’exécutif souhaite qu’elle passe à 30%, soit le même niveau que pour les ruptures conventionnelles intervenant après l’âge légal de départ.

Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors

Selon l’étude, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans a entrainé entre 2010 et 2022 une hausse de 100.000 du nombre d’allocataires au chômage de plus de 60 ans. Parmi eux, 65.000 ont 60 ou 61 ans du fait du décalage de l’âge légal. Et 20.000 ont 65 ou 66 ans, du fait du décalage de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans) et de la hausse de la durée de cotisation.

D’après une étude parue début janvier par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, le taux d’emploi diminue nettement avec l’âge. En 2021, il atteint 81,8% pour les 25-49 ans, puis 75,1% pour les 55-59 ans et 35,5% pour les 60-64 ans. Dans le détail, si entre 50 et 56 ans, le taux reste proche de 80%, il diminue de 10 points jusqu’à 59 ans. Il passe ensuite en deçà de 60% à 60 ans, pour atteindre moins de 20% à partir de 64 ans. « Cette baisse est notamment la conséquence des transitions progressives vers la retraite : jusqu’à 55 ans, la part de personnes en retraite est marginale, alors qu’à 60 ans, une personne sur six environ est retraitée, et que deux sur trois le sont à 63 ans », peut-on lire dans le rapport.

Enfin l’étude de l’Unédic s’intéresse à une disposition qui permet, sous conditions, de continuer à être indemnisé par l’assurance chômage au-delà de trois ans, jusqu’à l’accès à une retraite à taux plein, au plus tard à 67 ans. Fin juin 2022, sur les 72.000 allocataires indemnisés de 62 ans ou plus, 21.000 sont bénéficiaires de ce dispositif.

Retraites-Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors(Unedic)

Retraites-Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors(Unedic)


Une étude de l’Unédic confirme l’hypothèse que l’âge de départ à la retraite et les règles d’assurance chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises pour se séparer de leurs seniors. Ce qui augmente le chômage . (dans la Tribune)

Une étude de l’Unédic montre que l’âge légal de départ à la retraite entraîne un pic de ruptures conventionnelles trois ans avant la date. Ce qui correspond à la durée d’indemnisation chômage dont peuvent bénéficier les plus de 55 ans. Ces ruptures « d’un commun accord » sont ainsi aussi nombreuses pour les 59 ans que les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par ce type de fin de contrat.

Alors que l’âge de départ à la retraite cristallise les tensions depuis que le gouvernement veut le décaler dans son projet de réforme, il est au centre d’une étude publiée ce mercredi 1er mars par l’Unédic. Dans ce document dressant les grands enjeux de l’articulation entre retraites et assurance chômage, l’Unédic observe en 2021 une nette hausse, à 59 ans, des ruptures conventionnelles – autrement dit, « d’un commun accord » entre l’entreprise et son salarié. Ces dernières donnent droit au chômage. Or, les plus de 55 ans peuvent être indemnisés pendant trois ans, ce qui leur permet d’être indemnisés jusqu’à 62 ans, soit l’âge légal actuel de départ à la retraite

Autant de ruptures conventionnelles à 59 ans qu’à la trentaine
Ainsi, à 59 ans, 25% des ouvertures de droit au chômage le sont à la suite d’une rupture, contre 17% à 56 ans. Soit un taux « qui remonte au niveau de celui que l’on observe pour les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par les ruptures conventionnelles », constate l’Unédic.
Cette étude confirme ainsi l’hypothèse que l’âge de départ à la retraite et les règles d’assurance chômage ont un impact sur les stratégies des entreprises – parfois partagées par les syndicats et les salariés – pour se séparer de leurs seniors. En effet, en 2010 alors que l’âge légal de départ était encore de 60 ans, ce pic était atteint autour de 57-58 ans.

Ce pic devrait se décaler à l’avenir sous l’effet des nouvelles règles d’assurance chômage qui ont réduit depuis le 1er février la durée d’indemnisation maximale de 25% pour les nouveaux entrants au chômage, soit 27 mois au lieu de 36 pour les plus de 55 ans.
Lire aussiAssurance chômage : le gouvernement revient sur la baisse de la durée d’indemnisation de 40% en cas de « plein-emploi »
Le gouvernement est aussi favorable, dans la réforme des retraites débattue actuellement au Parlement, à ce que les ruptures conventionnelles avant l’âge légal de départ voient leur forfait social augmenter. Il s’agit d’une contribution patronale versée à l’Urssaf. Elle est fixée à 20% actuellement et l’exécutif souhaite qu’elle passe à 30%, soit le même niveau que pour les ruptures conventionnelles intervenant après l’âge légal de départ.

Le report de l’âge légal fait augmenter le chômage des seniors

Selon l’étude, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans a entrainé entre 2010 et 2022 une hausse de 100.000 du nombre d’allocataires au chômage de plus de 60 ans. Parmi eux, 65.000 ont 60 ou 61 ans du fait du décalage de l’âge légal. Et 20.000 ont 65 ou 66 ans, du fait du décalage de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans) et de la hausse de la durée de cotisation.

D’après une étude parue début janvier par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, le taux d’emploi diminue nettement avec l’âge. En 2021, il atteint 81,8% pour les 25-49 ans, puis 75,1% pour les 55-59 ans et 35,5% pour les 60-64 ans. Dans le détail, si entre 50 et 56 ans, le taux reste proche de 80%, il diminue de 10 points jusqu’à 59 ans. Il passe ensuite en deçà de 60% à 60 ans, pour atteindre moins de 20% à partir de 64 ans. « Cette baisse est notamment la conséquence des transitions progressives vers la retraite : jusqu’à 55 ans, la part de personnes en retraite est marginale, alors qu’à 60 ans, une personne sur six environ est retraitée, et que deux sur trois le sont à 63 ans », peut-on lire dans le rapport.

Enfin l’étude de l’Unédic s’intéresse à une disposition qui permet, sous conditions, de continuer à être indemnisé par l’assurance chômage au-delà de trois ans, jusqu’à l’accès à une retraite à taux plein, au plus tard à 67 ans. Fin juin 2022, sur les 72.000 allocataires indemnisés de 62 ans ou plus, 21.000 sont bénéficiaires de ce dispositif.

Réforme des retraites : rejet par l’assemblée de l’index seniors Bidon

Réforme des retraites : rejet par l’assemblée de l’index seniors Bidon

C’est l’une des mesures phares du projet gouvernemental qui vient d’être rejetée par l’assemblée à savoir l’obligation d’un « index seniors » dans les entreprises visant à contraindre l’emploi des plus âgés. En réalité, cet index ne comporte aucune obligation et constitue seulement une mesure d’affichage. Aucune réflexion en effet n’a été engagée entre les partenaires sociaux pour donner un contenu concret et opérationnel à cette question fondamentale.

Tout le projet de réforme des retraites du gouvernement repose en effet sur l’hypothèse que le report de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans va favoriser l’emploi des seniors et donc des économies substantielles.

Malheureusement faute de mesures incitatives discutées et partagées, il faudra sans doute constater-comment ce moment- que les seniors visés ne sont sur le marché du travail qu’à hauteur de 30 %, les autres se trouvant le plus souvent à l’ASSEDIC ou à la sécurité sociale pour maladie.

L’article 2 du projet de loi de réforme des retraites, qui prévoyait la création d’un «index senior», dispositif visant à favoriser l’embauche et le maintien en emploi des salariés de plus de 55 ans, a donc été rejeté par les députés ce mardi soir, avec 256 voix contre, 203 voix pour. Malgré une forte mobilisation, les troupes présidentielles n’ont pas réussi à obtenir une majorité lors de ce vote, qui arrivait après une longue série d’amendements de la Nupes. L’alliance de gauche avait décidé d’accélérer hier soir en retirant une grande partie de ses amendements, après l’appel de la première ministre, Élisabeth Borne, lundi, à stopper l’obstruction.

Le scrutin s’est donc joué à quelques voix près. Les élus de la Nupes et du Rassemblement national ont voté contre, et ceux du camp Macron ont voté favorablement, à l’exception des députés Horizons Thierry Benoit et Yannick Favennec-Bécot, qui se sont abstenus. Ce sont les parlementaires des Républicains, alliés de circonstances du gouvernement pour cette réforme, qui ont fait pencher la balance. Dès lundi soir, les parlementaires LR avaient longuement pris la parole pour indiquer leurs réticences sur cette mesure.

«Cet article est un cavalier social, il sera censuré par le Conseil constitutionnel. Le gouvernement veut abaisser l’obligation de publier un index pour les entreprises de 50 salariés, c’est inadapté aux PME», justifie le député LR Thibault Bazin, responsable sur ce texte. Avant d’ajouter : «L’index sénior ne va pas améliorer le taux d’emploi des séniors. Il vaudrait mieux poser les bases incitatives, comme des exonérations de charges pour reprendre l’ancienneté, faciliter et simplifier la retraite progressive et le cumul emploi retraite».

En réunion de groupe, un peu plus tôt ce mardi, le sujet avait divisé les parlementaires de droite LR , certains plaidant pour une abstention, ne voulant pas braquer le gouvernement, quand d’autres demandaient un vote unanime contre cette mesure. Il a finalement été décidé qu’aucun parlementaire ne voterait pour cet article 2, et ce, malgré les concessions consenties par la première ministre, Élisabeth Borne, un peu plus tôt concernant les carrières longues.

Emploi des séniors : quel emplois ?

Emploi des séniors : quels emplois ?

par Jean-François Amadieu,Professeur d’université, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans The Conversation FR.


Il est impossible d’avoir un débat pertinent sur la réforme du système de retraites sans prendre en compte la difficulté française à employer des travailleurs âgés. Les mesures déjà prises pour inciter au maintien en emploi ou au recrutement des seniors ont été très insuffisantes : comme le montrent plusieurs comparaisons internationales, les stéréotypes négatifs vis-à-vis des seniors sont particulièrement forts en France.

La France fait partie des pays où la population a le plus d’a priori négatifs inconscients à l’encontre des seniors : elle se classe 61ᵉ sur 68 pays. Cet âgisme ne peut rapidement changer, ni être aisément surmonté. Le rejet des seniors est considérable lors des embauches, et cette discrimination perdure d’autant qu’elle est fréquemment passée sous silence ou considérée comme compréhensible et acceptable.

Cette vision négative des salariés âgés, notamment de leur performance au travail, est profondément injuste car les travaux scientifiques en psychologie la contredisent. Par exemple, les seniors ne sont pas moins créatifs et pas plus rétifs aux changements. Malgré ces qualités, en entreprise, les seniors se sentent stigmatisés.

En France, 78 % des salariés ont le sentiment d’avoir une caractéristique qui peut les marginaliser ou les pénaliser au travail. En 2022, après l’origine sociale (citée par 22 % des salariés), c’est le fait d’être senior qui est le plus mentionné (21 %).

Au-delà des moqueries, des mises à l’écart ou du harcèlement, la moitié des salariés craignent d’être un jour victime de discrimination au travail. La première crainte pour ceux-ci est de très loin l’âge (43 % l’indiquent), devant l’apparence (23 %), le diplôme (23 %) puis le sexe (21 %).

Cette inquiétude est compréhensible quand on observe la catastrophe que représente pour eux la perte d’emploi. À cause de leur âge chronologique et souvent de leur apparence physique, il leur sera en effet difficile de retrouver un travail. Sauf à être proche de la retraite, ils risquent en cas de chômage de longue durée de perdre leurs indemnités (les durées d’indemnisation des plus de 50 ans ont été réduites en 2022). Une crainte d’autant plus grande que pour quatre recruteurs sur dix on est déjà senior à 45 ans, voire à 40 ans.

La difficulté des seniors à retrouver un emploi est parfaitement identifiée par les Européens et les Français : ils considèrent qu’avoir plus de 55 ans est le premier motif de rejet lors des embauches à compétences égales.

Le Défenseur des Droits a montré que l’âge est le premier critère de discrimination dont considèrent être victimes les demandeurs d’emploi (35 % des chômeurs discriminés disent l’être pour ce motif), devant l’apparence physique (25 %) et l’origine (20 %). Avoir plus de 55 ans est rarement un atout pour trouver un travail. Après le fait d’être enceinte, c’est le critère le plus rédhibitoire aux yeux des salariés comme des chômeurs (8 salariés et 9 demandeurs d’emploi sur 10 le déclarent).

Par ailleurs, les seniors sont fréquemment discriminés pour des motifs liés au vieillissement comme la prise de poids, les problèmes de santé ou le handicap. Ceux-ci ont un fort impact sur les chances d’embauche. L’apparence physique, et en particulier le poids, est le deuxième critère de discrimination à l’embauche. Or, la prise de poids est très corrélée à l’âge. Jeunesse, beauté et bonne santé sont valorisés en emploi. Il faut examiner ensemble ces facteurs aggravants pour comprendre les obstacles rencontrés par les seniors lors des recrutements.
Un ressenti corroboré par les faits

Le nombre des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans a nettement augmenté, passant de 312 000 en 2008 (cat. A) à 809 000 fin 2022 (il a baissé chez les moins de 25 ans, passant de 355 000 à 311 000 demandeurs). De surcroit, il s’agit beaucoup plus souvent de chômeurs de longue durée : la durée moyenne de chômage des plus de 50 ans était de 370 jours début 2008. Elle atteint 665 jours fin 2022 (celle des moins de 25 ans est passée de 123 jours à 143 jours).

Des « testings », qui permettent de juger de la réaction des recruteurs face à des candidatures factices montrent une situation désastreuse et qui ne change pas. En 2006, un candidat de 48-50 ans avait en moyenne trois fois moins de chance qu’un candidat de 28-30 ans de passer le stade du tri de CV. Un candidat au nom maghrébin avait aussi à cette date environ trois fois moins de chances de

En 2022, le résultat est quasiment le même s’agissant des candidats seniors. Une personne ayant entre 48 et 55 ans a trois fois moins de chance d’être rappelée pour un entretien qu’un 23-30 ans (75 % de réponses positives de moins). La discrimination en raison du nom porté (les origines nationales) a diminué (33 % de réponses positives de moins au lieu 75 % en 2006). Ces « testings » sur l’âge révèlent là encore les médiocres résultats de la France par rapport aux autres pays européens et aux États-Unis.

Les progrès dans la lutte contre les discriminations ont été très insuffisants s’agissant des seniors. Une des raisons qui l’explique est le fait que la question de la discrimination des candidats âgés à l’embauche suscite peu d’intérêt. On peut même parler d’une véritable « invisibilisation ».
La statistique publique peut mieux faire

Bien que la discrimination en raison de l’âge soit le premier motif de discrimination mentionnée par les demandeurs d’emploi, les pouvoirs publics ont eu d’autres priorités. Le gouvernement a mesuré les discriminations à l’embauche au moyen de « testings ». Il en a même fait un outil pour amener les grandes entreprises à modifier leurs pratiques en donnant les noms de celles ayant de mauvais résultats (stratégie dite du « name and shame », littéralement « nommer pour faire honte »). Mais ces tests concernaient les discriminations en raison des origines nationales, du sexe et du lieu de résidence. Ils n’ont jamais porté sur l’âge avancé.

Le ministère du Travail ne diligente pas non plus de « testings » concernant spécifiquement les seniors et si, incidemment, une discrimination sur ce critère apparaît, elle n’est ni relevée ni analysée lors de la publication des résultats. Seuls l’effet des origines ou du sexe suscitent l’attention.
La France n’est pas le seul pays concerné par cet oubli. Une méta-analyse publiée en 2023 recense les « testings » publiés de 2005 à 2020 dans le monde : 143 de ces tests portent sur les questions ethno-raciales (surtout en France d’ailleurs, et 17 seulement sur les seniors.

Autre exemple, lorsque l’Insee et l’INED communiquent depuis plusieurs années sur les discriminations que vivent les Français, notamment au travail, en utilisant l’enquête trajectoire et origines (TEO), ils ne risquent pas de montrer que la France maltraite ses seniors en emploi ou ses personnes retraités. Ceci pour une raison simple : lors de la première enquête, en 2008, on n’avait pas interrogé assez d’individus de plus de 49 ans. En conséquence, les exploitations de l’enquête pour rendre compte des inégalités et discriminations vont exclure des données ceux qui ont 50 ans et plus, soit la moitié des Français de plus de 18 ans.

De leur côté, les statistiques en entreprise devraient enfin progresser grâce à l’index senior annoncé par le gouvernement – s’il fixe des obligations de résultat concernant le maintien dans l’emploi et les recrutements. Il risque néanmoins d’être construit de telle sorte que les entreprises obtiennent aisément de très bons résultats, à l’instar de ce qui se passe pour l’index égalité femmes/hommes.

Mesurer et s’attaquer aux discriminations à l’encontre des seniors est un impératif de justice sociale. C’est aussi un [enjeu de santé publique] et économique : les discriminations que les seniors connaissent sur le marché du travail ont des effets sur leur santé physique et mentale. C’est enfin un moyen pour augmenter le taux d’activité des seniors et financer les retraites. Les débats sur le recul de l’âge de départ à la retraite auront peut-être ainsi le mérite de finalement sortir les discriminations à l’encontre des seniors de la pénombre.

Revenus des seniors: Baisse du pouvoir d’achat de 7 %

Revenus  des seniors: Baisse du pouvoir d’achat de 7 %

Entre 2010 et 2019, les 55-69 ans ont vu leur niveau de vie baisser de plus de 7 % malgré le maintien des pensions.

. Entre 2010 et 2019, soit la décennie suivant la crise financière, les seniors ont vu leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil, alors même qu’il continuait de progresser pour toutes les autres catégories d’âge, selon une note d’analyse présentée jeudi par France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon et chargé de conseiller le gouvernement.

Et France stratégie de conclure que cela légitime la réforme actuelle des retraites.On Pourrait plutôt affirmer le contraire car la baisse des revenus tient surtout aux fait qu’une majorité quitte le marché du travail avant la date légale de la retraite.

Selon un rapport de la Dares, publié en avril 2022, en France, le taux d’emploi des 55-64 ans se situe à 56%. Une moyenne qui cache de profondes disparités, car ce chiffre fond drastiquement après 60 ans : il passe de 75,1% pour les 55-59 ans à 35,5% pour les 60-64 ans.

En l’espace de neuf ans, les personnes âgées de 55 à 64 ans ont ainsi vu leur revenu disponible «par unité de consommation» – l’indicateur de l’Insee qui appréhende le mieux les évolutions du pouvoir d’achat individuel – diminuer de 7,3 % ; celui des 65 à 69 ans baissait dans le même temps de 7,2 %. Le niveau de vie de cette dernière catégorie passait alors de 2412 euros à 2238 euros par mois.

Seniors: Baisse du pouvoir d’achat de 7 %

Seniors: Baisse du pouvoir d’achat de 7 %

Entre 2010 et 2019, les 55-69 ans ont vu leur niveau de vie baisser de plus de 7 % malgré le maintien des pensions.

. Entre 2010 et 2019, soit la décennie suivant la crise financière, les seniors ont vu leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil, alors même qu’il continuait de progresser pour toutes les autres catégories d’âge, selon une note d’analyse présentée jeudi par France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon et chargé de conseiller le gouvernement.

Et France stratégie de conclure que cela légitime la réforme actuelle des retraites.On Pourrait plutôt affirmer le contraire car la baisse des revenus tient surtout aux fait qu’une majorité quitte le marché du travail avant la date légale de la retraite.

Selon un rapport de la Dares, publié en avril 2022, en France, le taux d’emploi des 55-64 ans se situe à 56%. Une moyenne qui cache de profondes disparités, car ce chiffre fond drastiquement après 60 ans : il passe de 75,1% pour les 55-59 ans à 35,5% pour les 60-64 ans.

En l’espace de neuf ans, les personnes âgées de 55 à 64 ans ont ainsi vu leur revenu disponible «par unité de consommation» – l’indicateur de l’Insee qui appréhende le mieux les évolutions du pouvoir d’achat individuel – diminuer de 7,3 % ; celui des 65 à 69 ans baissait dans le même temps de 7,2 %. Le niveau de vie de cette dernière catégorie passait alors de 2412 euros à 2238 euros par mois.

Emplois : Des seniors sous utilisés en France

Emplois : Des seniors sous utilisés en France

Il est particulièrement important de trouver des solutions à un taux d’emploi des seniors qui est l’un des plus bas d’Europe.

Selon une étude de la Dares datée de décembre 2021, en 2020, le taux d’activité des 55-64 ans en France est inférieur de 5,8 points à celui de l’Union européenne à 27 pays (UE27). En effet, si pour les 55-59 ans, le taux d’activité est de 0,4 points plus élevé en France, il est inférieur de près de 12 points pour les 60-64 ans !

Cette situation s’explique notamment par les politiques de l’emploi menées en France à partir des années 70, et durant les 30 années qui ont suivi. Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont alors privilégié le retrait des seniors du marché du travail, afin de favoriser l’emploi des autres tranches d’âges. L’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans, conjugué à la mise en place de dispositifs de départs à la retraite anticipée, ont eu pour effet d’abaisser considérablement le taux d’emploi des seniors.

Un retournement s’est produit à la fin des années 90. Vieillissement de la population et allongement des durées de vie, coût du financement des retraites, ainsi que l’objectif fixé par l’Union européenne d’atteindre un taux d’emploi de 50 % parmi les 55-64 ans, sont autant d’éléments qui ont conduit à un changement de paradigme dans les politiques de l’emploi des seniors. L’objectif de maintien et de retour à l’emploi de ce public a été affirmé, et fait désormais partie des priorités gouvernementales.

Quatre réformes des retraites se sont succédé en France depuis le début des années 1990 : en 1993, 2003, 2010 et 2014. Elles ont eu pour effet d’accroître significativement le taux d’emploi des seniors (+8,2 points entre 2007 et 2017, selon l’Insee). Cependant, dans le même temps, le taux de chômage des travailleurs de cette catégorie d’âge a connu une hausse rapide, de même que la proportion d’emplois à temps partiel et de CDD (Contrats à durée déterminée).

La réforme des retraites de 2010 a repoussé l’âge légal du départ à la retraite de 60 à 62 ans. L’âge légal auquel un salarié du privé peut prendre sa retraite est donc actuellement fixé à 62 ans. L’âge du taux plein, auquel un salarié peut prétendre quel que soit son nombre de trimestres de cotisations, était jusqu’ici fixé à 65 ans. Cet âge sera porté progressivement à 67 ans d’ici 2023.

L’enjeu de l’emploi des seniors

L’enjeu de l’emploi des seniors

Jean-Pierre Dumazert, Professeur de Management, Excelia

Depuis les annonces des grandes lignes du projet de réforme des retraites par le premier ministre Édouard Philippe le 11 décembre dernier, la question de l’âge pivot (rebaptisé « âge d’équilibre ») déchaîne les foudres des syndicats, y compris celles des organisations réformistes comme la CFDT. Cet âge pivot, à partir duquel les retraités pourront bénéficier d’une retraite à taux plein, pourrait être fixée à 64 ans à partir de 2027. Le gouvernement le définit comme un point d’équilibre dans le dispositif des retraites. Il ne constitue toutefois pas une révolution sur l’âge du départ (réel NDLR), actuellement autour de 63,5 années, hommes et femmes confondus.

Le débat sur l’âge réel de départ ne devrait donc pas se situer sur une valeur précise, mais bien sur une réflexion autour d’une possibilité de départ avec des conditions acceptables pour chacun. Sur ce point, tout le monde a saisi également que nous aurons à travailler plus longtemps.

Or, une fois ce constat posé, qu’en est-il vraiment ? Car travailler un plus grand nombre d’années implique inévitablement de rester en emploi afin de compter parmi les 26,9 millions d’actifs de ce pays (hors 2,8 millions de personnes au chômage). Le maintien en activité reste ainsi l’option la plus intéressante pour les seniors s’ils veulent bénéficier d’une retraite à taux plein.

Cependant, la France est-elle en capacité de maintenir en emploi tous ses actifs jusqu’au terme d’une retraite à taux plein ? Une observation pourrait sembler apporter une réponse prometteuse. D’après l’Insee, la population de seniors va fortement augmenter, alors que dans le même temps, celle des actifs entre 25-65 ans va diminuer.

Ainsi en 2050, les personnes de plus de 65 ans devraient représenter 20 millions d’habitants sur les 74 millions que comptera le pays. Par glissement au fil des années, on pourrait donc penser que les seniors vont occuper les postes qu’un déficit de 600 000 actifs laissera. Bien entendu, aucune raison de se réjouir, il s’agit là d’une vision trop généraliste.

Des dispositifs permettent d’associer retraite et activité professionnelle. Malgré tout, depuis la réforme pour le cumul emploi-retraite en 2015, l’ensemble est devenu moins attractif, car l’activité exercée pendant le cumul ne permet plus d’acquérir des droits à retraite supplémentaires. De plus, les « cumulants » ont eu une longue carrière en amont (42 ans ou +) et leur niveau de pension est compris entre 702-835 euros bruts par mois. Enfin, ils ne concernent qu’une très faible part des retraités du régime général (moins de 3 %).

Les résultats produits par ces dispositifs ne sont donc pas de nature à inverser favorablement les tendances lourdes liées à la précarité des retraités.

Souligné par l’Insee, le rapport entre les actifs et les retraités pose une véritable contrainte prenant de l’ampleur chaque année. Du côté des entreprises, la situation d’embauche s’est améliorée pour les salariés âgés de 55 à 60 ans (44 %), tandis que le taux d’emploi des 60-64 ans peinait à atteindre les 32 % au premier trimestre 2019.

C’est le cœur du problème. Avec l’allongement de la durée de la vie, nous devrons travailler plus longtemps plus vieux. Autrement dit, c’est bien sur le maintien dans l’emploi des seniors qu’il conviendra d’agir. Or, le déficit démographique a déjà montré le poids qu’il représente dans l’équation, notamment avec certains régimes spéciaux (SNCF et RATP). Certes, on part en retraite plus tôt à l’intérieur de ces régimes.

Les discussions cachent pourtant le véritable problème de gestion rencontré pour leur financement. Ils sont en effet déficitaires en raison d’une démographie mise à mal, variable d’entrée principale pour comprendre le phénomène. Ces régimes spéciaux concentrent ainsi une situation qui renvoie aux difficultés d’équilibre des 42 régimes de retraite confondus. Leur nombre d’actifs cotisants est largement inférieur aux personnes bénéficiaires.

Selon la Cour des comptes en 2017, la SNCF enregistrait 0,55 cotisant pour 1 retraité, soit 144 000 salariés pour 260 000 retraités. Qu’est-il advenu des 116 000 actifs manquants pour avoir un ratio de 1 ? Ils sont pour la plupart sortis de l’effectif sans être remplacés depuis 1990 (207 000 agents SNCF en poste à l’époque). Entre-temps, la SNCF a adopté une stratégie de sous-traitance, supprimé des postes (2 000 emplois pour l’année 2019 sur le secteur fret et 3 000 emplois d’ici 2020 pour le transport passager).

Cette stratégie d’entreprise n’est pas remise en cause ici mais ses effets sont pour autant majeurs. Car de fait, la question du maintien dans l’emploi se retrouve face à une logique incontournable. Quand une entreprise réduit sa masse salariale pour des raisons économiques, ne remplace pas ses départs, ou concentre le travail sur moins d’employés au détriment de l’embauche, elle produit inexorablement parmi les seniors des retraités par anticipation (ou des chômeurs souvent proches de la retraite).

Le fameux « faire plus avec moins de monde » positionne l’individu dans un dilemme forcé : garder son emploi ou en trouver un autre, intégrer les chiffres du chômage de longue durée ou profiter d’un dispositif de départ anticipé. Or, depuis 2015, un individu ne peut pas appartenir en même temps à la masse salariale de son entreprise et percevoir une pension du régime de retraite dont il dépend. Et depuis 2016, la Cour des comptes fait état du peu d’efficacité du Contrat de génération pour le maintien dans l’emploi des seniors de 57 ans ou plus.

Il est enfin difficile de reprocher aux entreprises de chercher à rester compétitives, plus efficientes dans leur gestion, tout en supportant à long terme un coût du travail qui n’a jamais diminué.

Les entreprises disposent d’outils qui visent à favoriser le travail des seniors : le CDD Senior, le Parcours emploi compétences (PEC), le Contrat de professionnalisation, l’intérim ou encore le travail en temps partagé. Toutefois, les marges de progression sont fortes, comme le montrent les indicateurs.

Il y a deux niveaux sur lesquels État, employeurs et employés peuvent avancer en tenant compte des intérêts respectifs.

D’abord, en matière de perception et sensibilités sur les différences générationnelles. Cela concerne les valeurs profondes de la diversité des âges au travail. La dimension junior-senior d’un effectif est à reconsidérer. Le simple « passage de témoin » ne suffit plus pour comprendre la mesure de l’enjeu économique qui nous attend d’ici 2050. Le « jeune contre le vieux » n’a plus lieu d’être.

Le cliché de l’ancien qui laisse sa place au nouveau est à reprendre, car ce stéréotype commande une représentation séquentielle au détriment d’une vision intergénérationnelle. Pour les entreprises, c’est en partie un projet RH visant à diminuer les discriminations dues à l’âge (avoir 55 ans est aujourd’hui considéré comme un inconvénient pour 81 % des salariés du privé, 82 % du public).

Deuxièmement, les marges de manœuvre concernent les discours et la simplicité du propos. Car il n’y a pas de vision salutaire d’un senior laissant sa place à un junior, dans un jeu à somme gagnante pour celui ou celle qui reste en emploi. En percevant un salaire, il faudra cotiser pour une population de retraités augmentant toujours plus chaque année. Autrement dit, à chaque fois qu’un senior quittera prématurément le marché de l’emploi, il accentuera le déséquilibre d’un système de financement reposant sur celui qui travaille.

Il suffit d’écouter les arguments d’aujourd’hui pour comprendre que l’effort demandé pourra lourdement peser sur les plus jeunes (allongement de la durée de travail, niveau des cotisations, etc.). Une stabilité relative pour chaque retraité, dépendant alors d’une génération au travail qui devra faire en sorte que le système perdure, sans perdre l’espoir d’un principe de solidarité porteur à long terme.

Si les chiffres semblent jouer contre nous, il reste encore la possibilité de redéfinir les configurations du travail et du partage de sa quantité disponible entre les générations. Car aucune formule magique ne permettra de créer de l’emploi pour les juniors/seniors, si le marché du travail ne leur en propose plus ou trop peu pour chacun.

publié dans the conversation

Report de l’âge de la retraite : pas d’amélioration de l’emploi des seniors

Report de l’âge de la retraite : pas d’amélioration de l’emploi des seniors

Selon un sondage Elabe pour « Les Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne, la grande majorité des Français rejette l’un des arguments mis en avant par l’exécutif dans le cadre de la réforme à venir, à savoir les effets bénéfiques attendus du passage de 62 ans à 64 ans ou plus sur le pourcentage de seniors au travail.

Précisément, trois Français interrogés sur quatre estiment que repousser l’âge légal n’améliorera pas le taux d’emploi des seniors, dont 38 % pas du tout et 37 % pas vraiment. Les sympathisants d’Emmanuel Macron ne sont pas en reste : seuls 40 % de ceux qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle y croient.

Pour rappel, le taux d’emploi des 55-64 ans était en moyenne de 56 % en 2021, contre 67,2 % pour la tranche des 15-64 ans, loin aussi derrière les meilleurs pays de l’OCDE (il est de près de 72 % en Allemagne par exemple). La situation s’est tout de même améliorée sous l’effet des différentes réformes, à commencer par celle d’Edouard Balladur de 1993, mais surtout du fait d’évolutions démographiques ou sociales favorables (générations nées après 1945, études supérieures, conditions de travail), comme le rappelle Hippolyte d’Albis, professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

Sondage France report de l’âge de la retraite : pas d’amélioration de l’emploi des seniors

Sondage France report de l’âge de la retraite : pas d’amélioration de l’emploi des seniors

Selon un sondage Elabe pour « Les Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne, la grande majorité des Français rejette l’un des arguments mis en avant par l’exécutif dans le cadre de la réforme à venir, à savoir les effets bénéfiques attendus du passage de 62 ans à 64 ans ou plus sur le pourcentage de seniors au travail.

Précisément, trois Français interrogés sur quatre estiment que repousser l’âge légal n’améliorera pas le taux d’emploi des seniors, dont 38 % pas du tout et 37 % pas vraiment. Les sympathisants d’Emmanuel Macron ne sont pas en reste : seuls 40 % de ceux qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle y croient.

Pour rappel, le taux d’emploi des 55-64 ans était en moyenne de 56 % en 2021, contre 67,2 % pour la tranche des 15-64 ans, loin aussi derrière les meilleurs pays de l’OCDE (il est de près de 72 % en Allemagne par exemple). La situation s’est tout de même améliorée sous l’effet des différentes réformes, à commencer par celle d’Edouard Balladur de 1993, mais surtout du fait d’évolutions démographiques ou sociales favorables (générations nées après 1945, études supérieures, conditions de travail), comme le rappelle Hippolyte d’Albis, professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

LE MEDEF contre l’obligation d’emploi de seniors

LE MEDEF contre l’obligation d’emploi de seniors

Alors que la majorité du patronat plaide pour un prolongement de l’âge de la retraite dans le même temps le Medef, toujours aussi conservateur, se prononce contre une forme de quota qui obligerait à l’emploi minimal de seniors. Pour parler clair le Medef ne veut pas de « vieux », en tout cas pas davantage qu’en ce moment.

Le Medef fournit ainsi des arguments en or aux opposants au report de l’âge de la retraite à 65 ans. Ces derniers considèrent en effet que ce report n’a aucun sens puisqu’une majorité de seniors cessent le travail bien avant les 65 ans avec le plus souvent un passage par l’ASSEDIC.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s’est donc prononcé lundi dans la presse contre un « pourcentage minimal de seniors » dans les entreprises, une piste de réflexion mise sur la table par la gouvernement pour favoriser l’emploi des seniors.

« Je ne vois pas comment on peut mettre cela en place de façon raisonnable », a-t-il répondu aux Echos, interrogé sur un « index sur l’emploi des seniors » dans le même esprit que celui en vigueur sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

La Première ministre Elisabeth Borne a fait de « l’emploi des seniors et la lutte contre la discrimination dont peuvent être victimes les seniors » un des axes des concertations à venir autour de la réforme des retraites.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui pilote cette réforme controversée, a confirmé dimanche dans une interview au JDD que la création de cet index « fera partie des discussions » qu’il aura avec les partenaires sociaux dans les prochaines semaines.

« Cela n’a aucun sens, par exemple, de demander à des start-up d’avoir un pourcentage minimal de seniors », a indiqué lundi Geoffroy Roux de Bézieux En toute hypocrisie comme si le tissu économique français était composé uniquement de start-up
!

Le faible taux d’emploi des seniors est souvent brandi comme un argument contre la réforme des retraites du gouvernement, qui envisage de relever l’âge de départ à 64 puis 65 ans d’ici 2031 pour assurer l’équilibre financier du régime.

Pour l’emploi des seniors

Pour l’emploi des seniors 

 

Le sociologue Serge Guérin  estime, dans une tribune au « Monde », que, avant de relancer le projet de réforme des retraites, le gouvernement devrait chercher à revaloriser l’emploi des plus de 50 ans, évincés en grand nombre du marché du travail.

 

Emmanuel Macron remet sur la table la réforme des retraites. A chaque fois le même psychodrame, les mêmes inquiétudes et postures. L’âge légal de départ à la retraite cristallise les débats. Les uns, au nom de l’équité sociale et d’un regard négatif sur le travail, souhaitent le retour à la retraite à 60 ans. Les autres, au nom du réalisme démographique et de l’équilibre des comptes, penchent pour un retour à l’âge de 65 ans pour partir à la retraite. Rappelons que l’âge de 65 ans avait été fixé par le Conseil national de la Résistance (CNR), en 1945. Ce fut la règle jusqu’en 1982.

Les Français se distinguent des Européens par un refus très majoritaire de travailler plus longtemps. Mais un refus largement corrélé par rapport au positionnement social : 77 % des classes moyennes inférieures et modestes et 85 % des plus pauvres sont favorables à la retraite à 60 ans, contre seulement 35 % du côté des catégories aisées, selon un sondage Ifop publié en février. De même, si 42 % des Français se déclarent prêts à travailler jusqu’à 64 ou 65 ans pour avoir une bonne retraite, 62 % des cadres sont dans cette perspective, mais seulement 39 % des ouvriers, d’après le baromètre du Cercle de l’épargne/Amphitéa de mai.

Les retraités sont les plus sceptiques devant un retour à la retraite à 60 ans. Toujours selon le même sondage Ifop, ils ne sont que 53 % à se déclarer favorables à une retraite généralisée à 60 ans alors que 71 % des Français défendent cette position. Pour autant, même les retraités ne sont guère favorables à l’allongement de la durée de travail. Les Français de plus de 65 ans refusent à 49 %, le droit aux seniors de ne pas partir en retraite, contre 38 % du côté des seniors belges et 17 % pour les seniors allemands, comme le démontre le baromètre de la Fondation Korian et Ipsos pour le bien-vieillir, 2018.

Pour les seniors, le confinement prolongé

Pour les seniors, le confinement prolongé

il n’y aura pas d’obligation mais une forte recommandation pour les seniors qui devront éviter de reprendre une vie sociale normale. On aura ainsi échappé à la discrimination démographique par l’âge. Par contre, il est évident que nombre d’activités sociales et culturelles animées souvent de façon majoritaire par des seniors  ne pourront pas reprendre car les responsables nationaux ou locaux ne voudront pas prendre le risque d’une reprise de la pandémie chez les plus anciens. Le Premier ministre a insisté mardi sur la poursuite des mesures de prudence pour les plus de 65 ans. Il a appelé cette population plus à risque face au Covid-19 à respecter un confinement prolongé. Mais sans obligation formelle.«Il n’y aura pas de contrôle, pas d’attestation de sortie pour les plus âgés et les plus fragiles mais je leur demande de la patience. Ils devront prendre beaucoup de précautions», a précisé Édouard Philippe. «Les visites privées, quand elles reprennent, doivent être entourées de précaution, comme les sorties», a-t-il recommandé après avoir exprimé «une pensée pour les personnes âgées qui vivent la solitude à domicile et dans les Ehpad ».

«Nous saluons cette prise de position. Il ne devait pas y avoir de mesures spécifiques pour les plus de 65 ans. L’appel à la prudence est la bonne formule. Ces personnes sont responsables de leur santé. Il faut leur tenir un discours de citoyens et non les infantiliser», commente Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Selon lui, l’équilibre «santé physique et psychique», entre «sécurité sanitaire et liberté» a été respecté par le premier ministre. Les Ehpad – où les visites familiales ont repris depuis le 20 avril au compte-gouttes – ne doivent cependant pas être «rebouclés» à la moindre suspicion, avertit Pascal Champvert. Enfin, l’AD-PA réclame «des tests en nombre suffisant pour toutes les personnes âgées et toutes les personnes qui les aident à domicile ou en établissement».

La perspective de la poursuite du confinement au-delà du 11 mai pour les seniors avait soulevé une vague de protestation mi-avril. Pour couper court à la polémique, l’Élysée avait assuré dès le 17 avril qu’il ne souhaitait «pas de discrimination» des personnes âgées dans le déconfinement, invoquant «la responsabilité individuelle». Le Conseil scientifique avait recommandé que les plus de 65 ans, ou ceux présentant des pathologies chroniques, respectent «un confinement strict et volontaire, qui les protège de risques de contamination». L’Académie de médecine avait de son côté alerté sur le risque de voir les aînés «s’étioler dans une solitude sans espoir ».

Le chômage coûteux des seniors

Le chômage coûteux  des seniors

D’une façon générale le rapport actif inactif et très défavorable à la France notamment concernant les seniors . Leur taux d’emploi (52,1% en 2018) reste faible par rapport à la moyenne européenne (58,7%) et à celle des pays de l’OCDE (61,4%). Un apport remis au gouvernement propose d’améliorer cette situation qui part parenthèses pèse aussi sur l’équilibre des retraites.

Dans un autre rapport récent, la Cour des comptes reconnaissait  que le taux d’emploi des 55-64 ans est passé de 36,4 % en 2003 à 52,3 % au premier trimestre 2019, en raison des précédentes réformes des retraites. Mais l’emploi des seniors français reste toujours moindre par rapport à la moyenne européenne, qui est de 59 %.

« Le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans a fortement augmenté depuis 2008 », reconnait aussi  la Cour des comptes, en raison de multiples facteurs : augmentation des effectifs en âge de travailler, recul de l’âge de départ à la retraite, et crise économique de 2008.

Depuis cette époque, le nombre de seniors en catégorie A inscrits à Pôle Emploi a triplé pour atteindre 916 400 au premier trimestre 2019. Un mouvement à la hausse encore accentué par la fin de la dispense de recherche d’emploi dont bénéficiaient les plus de 57 ans jusqu’en 2012. Pour la Cour des comptes, cette situation n’a qu’une seule explication : les seniors qui se retrouvent au chômage ont plus de difficulté à retrouver un emploi, et d’autant plus qu’ils sont âgés.

En conséquence, quand les plus de 55 ans se retrouvent au chômage, ils le restent plus longtemps que la moyenne des Français : 673 jours en moyenne en 2018 contre 388 jours pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. « Pour de nombreux travailleurs, le chômage joue le rôle de transition entre l’emploi et la retraite », estime le référé de la Cour des comptes.

Glissés au détour d’une phrase, deux chiffres illustrent parfaitement à quel point la situation est préoccupante : les montants versés au titre du RSA socle aux 60-64 ans ont augmenté de 157 % en dix ans, et ceux au titre de l’allocation adulte handicapé de 288 %. « Au total, le coût de la prise en charge des seniors touchés par le report d’âge de la retraite et qui se trouvent exclus du marché du travail s’élevait, début 2018, à plus de 700 millions d’euros au titre de la solidarité nationale et près de 800 millions pour le régime d’assurance-chômage, soit environ 1,5 milliard d’euros par an », établit le document.

La Cour des comptes se montre très critique sur « l’abandon de la quasi-totalité des dispositifs d’emploi consacrés aux seniors. » « Les services du ministère du travail pensent que les entreprises vont intégrer, elles-mêmes, le thème de la gestion des âges (…) Faute d’incitations ou de mécanismes plus volontaires, il apparaît toutefois que la mobilisation est restée très faible sur ces sujets », conclut le référé.

Le rôle de Pôle Emploi est aussi épinglé, les seniors au chômage ayant moins accès à la formation et à un accompagnement spécifique. Et, pour la Cour des comptes, l’argument selon lequel les seniors sont moins motivés pour rechercher un emploi ne tient pas la route. Le document rappelle que leur taux de radiation est plus faible pour eux que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

“Il y a urgence à agir”, souligne dans un communiqué Sophie Bellon, présidente de Sodexo et auteure du rapport qui vient d’être remis au gouvernement Les auteurs définissent cinq axes de réflexion: améliorer la prévention pour éviter l’usure professionnelle, développer les compétences en deuxième partie de carrière ainsi que les mobilités internes, favoriser la transition emploi-retraite et améliorer la perception des seniors en entreprise.

S’inspirant de la Finlande, ils invitent également les branches à négocier des accords collectifs permettant à un salarié volontaire de conjuguer baisse de salaire et allègement des responsabilités, en contrepartie du versement de l’indemnité conventionnelle de licenciement. Ils proposent également d’élargir le dispositif de retraite progressive, encore peu utilisé, aux salariés en forfait jours, aux professions libérales et aux agents publics. Commandé par le Premier ministre, Edouard Philippe, dans le cadre de la préparation du projet de loi sur les retraites, ce rapport doit servir de base de base de réflexion à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui a reçu dans la matinée les partenaires sociaux pour évoquer ce sujet.

Le chômage des seniors qui discrédite la réforme des retraites

Le chômage des seniors qui discrédite la réforme des retraites

 

Le report de la de la retraite alors  que la plupart des seniors sont au chômage constitue une incohérence totale pour les chercheurs Thomas Capelier et Carole Tuchszirer dans une tribune au « Monde ».

Tribune

 

« Le recul de l’âge de la retraite est une constante des réformes engagées depuis le début des années 2010, une tendance à l’œuvre dans la plupart des pays européens. Mais la France se singularise par la difficulté à maintenir les seniors sur le marché du travail. Certes, le taux d’emploi des plus de 50 ans s’est accru sensiblement sur la période récente, mais la situation des seniors de plus de 60 ans exige de tirer la sonnette d’alarme.

Pour beaucoup, le report de l’âge de la retraite s’est traduit par une éviction pure et simple du marché du travail. Chez les 60-64 ans, le taux d’emploi plafonne à 31 % en 2018 ; 7,5 % d’entre eux sont au chômage, le plus souvent depuis plus d’un an, quand d’autres ont basculé dans l’inactivité et les minima sociaux. Aujourd’hui, près de 900 000 actifs de plus de 55 ans sont inscrits comme demandeurs d’emploi en catégories A, B, C. Sur dix ans, leur nombre n’a fait que croître : les plus de 60 ans sont aujourd’hui 300 000 à être inscrits à Pôle emploi, contre 50 000 en 2012.

Dans le débat actuel sur les retraites, on aborde l’emploi des seniors sous l’angle de l’allongement des carrières, du maintien en emploi, de la santé au travail. Mais comment le chômage des seniors est-il pris en compte ?

En juillet, la Cour des comptes regrettait « le délaissement des politiques en faveur de l’emploi des seniors » et « l’absence de stratégie nationale du service public de l’emploi » sur ce sujet. Durant plus de trente ans, les politiques publiques ont fait du traitement social du chômage et des mécanismes de cessation anticipée d’activité l’essentiel de la politique de l’emploi en direction des seniors. A partir du milieu des années 2000, les pouvoirs publics changent de cap. Pour relancer l’emploi des seniors, ils décident de mettre un terme à la logique des préretraites et aux dispositifs qui lui étaient associés : fin des garanties de ressources, de la dispense de recherche d’emploi, etc.

Malheureusement, aucune politique active de l’emploi n’a pris le relais de ces mesures dites passives pour favoriser le retour à l’emploi des seniors au chômage. Les « plans seniors » et le « contrat de génération » de 2012 ont fait long feu, et les quelques contrats aidés qui subsistent aujourd’hui ne ciblent pas le public des seniors, très faiblement représenté dans ces dispositifs. Sur les 140 000 contrats aidés signés en 2018 par les entreprises, seuls 47 000 concernent les actifs de plus de 50 ans. Seulement 16 % des chômeurs de plus de 50 ans ont pu bénéficier des parcours mis en place par les structures d’insertion par l’activité économique. Du côté de la formation professionnelle, même constat, puisque seulement 3 % des chômeurs de plus de 55 ans accèdent chaque année à des actions de formation. »

 

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