Archive pour le Tag 'Sénégal:'

Afrique-Sénégal, Côte d’Ivoire: deux situations contrastées

Afrique-Sénégal, Côte d’Ivoire: deux situations contrastées 

 L’élection du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye met un point final à la grande tension politique intérieure, et à l’imbroglio pré-électoral. Mais le projet de sortie du franc CFA et la très probable renégociation des accords militaires risquent de générer un climat politique et économique difficile avec la France. En comparaison, la situation en Côte d’Ivoire, sans être exclue de difficultés, est plus apaisée. Elle a permis à ce pays d’obtenir de très bons résultats économiques, ces 10 dernières années. Par Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils dans « La Tribune ».

Le véritable leader de l’opposition sénégalaise, depuis des années, Osmane Sonko, avait été placé dans l’impossibilité de se présenter par la justice sénégalaise. Il a donc mené campagne en faveur de Bassirou Diomaye Faye. Le slogan électoral « Faye c’est Sonko » résumait avec force cette stratégie, gardant intact le leadership de l’opposant historique. La nomination de Sonko comme Premier ministre confirme l’importance du pouvoir qui sera le sien. On est ainsi proche d’une « inversion institutionnelle » entre président et Premier ministre. Comment dans le temps, les institutions et le pays vivront cette situation ? Inconnue non négligeable….

La présence à la cérémonie d’investiture du nouveau président des représentants des régimes putschistes guinéen, burkinabé et malien illustrent la volonté de rupture des futurs choix politiques du Sénégal.

Le nouveau président a fait du projet de sortie du franc CFA un argument de campagne, s’inscrivant ainsi dans le courant anti-français de la région sahélienne.

Un tel choix politique et économique, pour tous les pays utilisant le Franc CFA, est en réflexion depuis 2019, autour d’une monnaie dénommée Eco. Ce projet regroupe 15 pays, et 350 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest. La présence du Nigéria, et ses 225 millions de citoyens constituerait un atout, mais aussi un problème de négociation pour les 14 autres membres.

Le nouveau président a déjà signifié son intention de « revisiter » le partenariat avec la France, et donc sa présence militaire. Cette « revisite » s’appliquera aux accords déjà conclus avec d’autres pays, concernant les accords de pêche, et dans les très prometteurs secteurs pétroliers et gaziers. La crédibilité contractuelle du Sénégal en sera donc affectée. Les incertitudes politiques ont impacté les résultats économiques du pays.

En 2022, la croissance économique s’est ralentie à 4,2% en raison des pressions inflationnistes, et des conditions pluviométriques défavorables à son agriculture. Elle a diminué de 2% par rapport à 2021 par la baisse de l’investissement privé, des exportations, et de la production industrielle.

Cette situation défavorable a poussé la dette publique à 76,6% du PIB. Les recettes attendues des hydrocarbures devraient permettre de réduire le déficit budgétaire à 3% du PIB. Mais, la volonté de modifier les accords déjà signés pourraient retarder l’arrivée des recettes gazières.

La Côte d’Ivoire montre un profil différent. Elle affiche, depuis plus de 10 ans, un des taux de croissance les plus élevés et soutenus des pays de l’Afrique subsaharienne. Sa croissance a atteint 6,7% en 2022, grâce aux investissements publics et une forte consommation intérieure. Sa population proche de 30 millions d’habitants, et 50% supérieure à celle du Sénégal, contribue à cette tendance.

Au cours des 12 dernières années, la Côte d’Ivoire a réduit sa dette de 69% à 58% du PIB, tendance suffisamment rare pour être notée et mise en avant. Cette diminution s’appuie sur un fort taux d’investissements, atteignant 24% du budget 2024. L’organisation réussie, en janvier dernier, de la Coupe d’Afrique des Nations, avec stades et infrastructures dédiées (transport, hôtellerie, sécurité) en est une très visible illustration.

Les analyses de viabilité de la dette (AVD) menées sur toute cette période, ainsi que les dernières conclusions du FMI de décembre 2023, permettent de « classer comme modéré » le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire.

 Outre ce niveau de risque, appréciable, il existe une véritable stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT), les emprunts 2023-2026 étant prévus à 55% locaux. En corollaire, le risque de change est réellement maîtrisé, puisque 88,5% du montant de la dette n’est pas sujette aux fluctuations de change.
La Côte d’Ivoire a organisé, il y a 6 mois, des élections municipales et régionales. Elles ont été remportées confortablement par le parti au pouvoir (RHDP) en place depuis 2011. Autre contraste avec le proche voisin sénégalais.

Cette double élection avait valeur de test en vue du scrutin présidentiel de l’an prochain. Elle fut saluée comme inclusive et paisible par l’ensemble des observateurs. Depuis la résolution des tensions liées au scrutin présidentiel de 2020, et la réélection du président Ouattara, la Côte d’Ivoire connaît stabilité politique et sociale. Le pays doit cependant faire face à un défi humanitaire dans sa région nord, frontalière avec le Burkina Fasso, en raison du flux de réfugiés fuyant les violences djihadistes.

La situation est donc contrastée entre ces deux pays, tous deux en relation étroite avec la France, dans une région fortement agitée d’un point de vue politique, sécuritaire et économique, et où le rôle de notre pays est fortement contesté.

L’apaisement politique, et une saine gestion économique, orientée sur l’investissement dans la transformation des ressources, et la création des nécessaires infrastructures constituent les bases du modèle de développement attendu par les populations.

La Côte d’Ivoire semble correspondre, au plus près, à cette attente.

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(*) diplômé de l’ISC Paris, DEA Finances Dauphine PSL, Fondateur du média web : www.le-monde-decrypte.com  Chroniqueur géopolitique sur IdFM 98.0

Sénégal, Côte d’Ivoire: deux situations contrastées

Sénégal, Côte d’Ivoire: deux situations contrastées 

 L’élection du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye met un point final à la grande tension politique intérieure, et à l’imbroglio pré-électoral. Mais le projet de sortie du franc CFA et la très probable renégociation des accords militaires risquent de générer un climat politique et économique difficile avec la France. En comparaison, la situation en Côte d’Ivoire, sans être exclue de difficultés, est plus apaisée. Elle a permis à ce pays d’obtenir de très bons résultats économiques, ces 10 dernières années. Par Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils dans « La Tribune ».

Le véritable leader de l’opposition sénégalaise, depuis des années, Osmane Sonko, avait été placé dans l’impossibilité de se présenter par la justice sénégalaise. Il a donc mené campagne en faveur de Bassirou Diomaye Faye. Le slogan électoral « Faye c’est Sonko » résumait avec force cette stratégie, gardant intact le leadership de l’opposant historique. La nomination de Sonko comme Premier ministre confirme l’importance du pouvoir qui sera le sien. On est ainsi proche d’une « inversion institutionnelle » entre président et Premier ministre. Comment dans le temps, les institutions et le pays vivront cette situation ? Inconnue non négligeable….

La présence à la cérémonie d’investiture du nouveau président des représentants des régimes putschistes guinéen, burkinabé et malien illustrent la volonté de rupture des futurs choix politiques du Sénégal.

Le nouveau président a fait du projet de sortie du franc CFA un argument de campagne, s’inscrivant ainsi dans le courant anti-français de la région sahélienne.

Un tel choix politique et économique, pour tous les pays utilisant le Franc CFA, est en réflexion depuis 2019, autour d’une monnaie dénommée Eco. Ce projet regroupe 15 pays, et 350 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest. La présence du Nigéria, et ses 225 millions de citoyens constituerait un atout, mais aussi un problème de négociation pour les 14 autres membres.

Le nouveau président a déjà signifié son intention de « revisiter » le partenariat avec la France, et donc sa présence militaire. Cette « revisite » s’appliquera aux accords déjà conclus avec d’autres pays, concernant les accords de pêche, et dans les très prometteurs secteurs pétroliers et gaziers. La crédibilité contractuelle du Sénégal en sera donc affectée. Les incertitudes politiques ont impacté les résultats économiques du pays.

En 2022, la croissance économique s’est ralentie à 4,2% en raison des pressions inflationnistes, et des conditions pluviométriques défavorables à son agriculture. Elle a diminué de 2% par rapport à 2021 par la baisse de l’investissement privé, des exportations, et de la production industrielle.

Cette situation défavorable a poussé la dette publique à 76,6% du PIB. Les recettes attendues des hydrocarbures devraient permettre de réduire le déficit budgétaire à 3% du PIB. Mais, la volonté de modifier les accords déjà signés pourraient retarder l’arrivée des recettes gazières.

La Côte d’Ivoire montre un profil différent. Elle affiche, depuis plus de 10 ans, un des taux de croissance les plus élevés et soutenus des pays de l’Afrique subsaharienne. Sa croissance a atteint 6,7% en 2022, grâce aux investissements publics et une forte consommation intérieure. Sa population proche de 30 millions d’habitants, et 50% supérieure à celle du Sénégal, contribue à cette tendance.

Au cours des 12 dernières années, la Côte d’Ivoire a réduit sa dette de 69% à 58% du PIB, tendance suffisamment rare pour être notée et mise en avant. Cette diminution s’appuie sur un fort taux d’investissements, atteignant 24% du budget 2024. L’organisation réussie, en janvier dernier, de la Coupe d’Afrique des Nations, avec stades et infrastructures dédiées (transport, hôtellerie, sécurité) en est une très visible illustration.

Les analyses de viabilité de la dette (AVD) menées sur toute cette période, ainsi que les dernières conclusions du FMI de décembre 2023, permettent de « classer comme modéré » le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire.

 Outre ce niveau de risque, appréciable, il existe une véritable stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT), les emprunts 2023-2026 étant prévus à 55% locaux. En corollaire, le risque de change est réellement maîtrisé, puisque 88,5% du montant de la dette n’est pas sujette aux fluctuations de change.
La Côte d’Ivoire a organisé, il y a 6 mois, des élections municipales et régionales. Elles ont été remportées confortablement par le parti au pouvoir (RHDP) en place depuis 2011. Autre contraste avec le proche voisin sénégalais.

Cette double élection avait valeur de test en vue du scrutin présidentiel de l’an prochain. Elle fut saluée comme inclusive et paisible par l’ensemble des observateurs. Depuis la résolution des tensions liées au scrutin présidentiel de 2020, et la réélection du président Ouattara, la Côte d’Ivoire connaît stabilité politique et sociale. Le pays doit cependant faire face à un défi humanitaire dans sa région nord, frontalière avec le Burkina Fasso, en raison du flux de réfugiés fuyant les violences djihadistes.

La situation est donc contrastée entre ces deux pays, tous deux en relation étroite avec la France, dans une région fortement agitée d’un point de vue politique, sécuritaire et économique, et où le rôle de notre pays est fortement contesté.

L’apaisement politique, et une saine gestion économique, orientée sur l’investissement dans la transformation des ressources, et la création des nécessaires infrastructures constituent les bases du modèle de développement attendu par les populations.

La Côte d’Ivoire semble correspondre, au plus près, à cette attente.

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(*) diplômé de l’ISC Paris, DEA Finances Dauphine PSL, Fondateur du média web : www.le-monde-decrypte.com  Chroniqueur géopolitique sur IdFM 98.0

Trains intercités….. victime du TGV ?

 

 

Pendant trop longtemps, on a privilégié le TGV au détriment des Intercités et des trains du quotidien.  Conséquence du succès du TGV, les autres lignes classiques n’ont pas bénéficié des investissements de modernisation nécessaire. Exemple la ligne Paris Clermont-Ferrand.

À décharge de la SNCF une situation financière très difficile et une image assez désuète avant le lancement du TGV. Le lancement du TGV dans les années 80 a redonné une image moderniste à la SNCF et au train. Progressivement un véritable réseau à grande vitesse a été réalisé surtout sur la base de desserte en provenance et à destination de Paris.

Un vrai succès commercial technique mais forcément qui s’est un peu fait au détriment des autres types de desserte. La question du financement et de l’endettement n’ayant jamais vraiment été résolue. Même dans la derrière période on a laissé un héritage notamment à RFF une partie de cet endettement qui plombe la compétitivité de l’entreprise mais aussi le coût des péages.

La question du train en France n’a jamais été vraiment réglée contrairement à ce qui s’est produit en Allemagne où l’État a passé un coup d’éponge totale sur l’endettement et a exigé ensuite des efforts considérables de qualité et de compétitivité à l’entreprise nationale.

En France on traite les questions par rondelles de saucisson. Un jour le TGV, un autre les trains inter cités, un autre les trains de nuit, un autre les trains de banlieue enfin un autre les trains régionaux.

On objectera que dans tous les domaines il y a quand même des progrès de réaliser mais ils ne sont pas au rythme nécessaire ni à l’ampleur souhaitable face aux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux.

Il serait temps de définir une perspective claire pour le train par exemple pour 2040 car les investissements ferroviaires étend très lourd doivent être planifié dans le temps.

C’était l’incident de trop. Le vendredi 19 janvier, les 700 passagers montés dans l’Intercités Paris-Clermont-Ferrand à 19h57 devaient arriver dans la capitale auvergnate à 22h31. Au lieu de cela, ils ont passé une nuit de galère dans le train pour arriver à destination à 6h. Sans chauffage ni lumière. La locomotive était tombée en panne à Nogent-sur-Vernisson (Loiret). À peine ont-ils eu droit à la distribution de couvertures de survie assurée par La Croix-Rouge. De quoi renforcer l’image de ligne maudite pour le Paris-Clermont : trains annulés, supprimés ou retard, les 1,8 million de passagers annuels qui prennent l’Intercités sur ce trajet n’en finissent pas d’accumuler les mésaventures.

«Je ne suis pas fier de ce service. Si on avait investi sur ces lignes il y a dix ou quinze ans, on n’aurait pas ce genre de problème», reconnaissait mercredi matin Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF auditionné à l’Assemblée nationale. Mais, à l’époque, il n’y en avait que pour le tout TGV. Pour mettre Strasbourg…

 

Sénégal: Un risque de tomber dans le camp russe

Sénégal: Un risque de tomber dans le camp russe

Le report de l’élection présidentielle au Sénégal vient déstabiliser encore un peu plus une Afrique déjà fragilisée et de plus en plus attiré par la maladie des dictatures. Cela d’autant plus que le Sénégal jusqu’alors était considérée un peu comme un modèle sur le plan démocratique. Évidemment le pouvoir a déçu et s’est usé sur les travaux guerriers de la gouvernance. Avec en plus des divisions internes pour la majorité. En face c’est la tendance pro-russe qui risque d’émerger avec ses conséquences économiques dramatiques à terme et la mise entre parenthèses de la démocratie.

En outre, l’accès aux données mobiles internet était coupé à Dakar, comme l’ont constaté les journalistes de l’AFP. De nombreux usagers se sont également plaints de ne plus avoir accès aux données mobiles sur leur téléphone portable depuis la matinée. Dimanche soir déjà, les autorités sénégalaises avaient suspendu le signal de la télévision privée Walf TV, coupable selon elles d’« incitation à la violence » à travers ses images sur les protestations un responsable du ministère de la Communication. De son côté, le groupe Walf a annoncé sur les réseaux sociaux un « retrait définitif de sa licence par l’Etat ».

Le report de la présidentielle a suscité un tollé et fait craindre un accès de fièvre dans un pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, mais qui a connu différents épisodes de troubles meurtriers depuis 2021. L’annonce a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger. Plusieurs candidats d’opposition ont annoncé à la presse leur décision d’ignorer la décision du président Sall et de maintenir le lancement de leur campagne dimanche. Pour rappel, le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé en juillet ne pas être pas candidat.

La France et l’UE demandent des élections « dans les meilleurs délais »
L’Union européenne et la France, importants partenaires du Sénégal, ont affirmé que le report de la présidentielle ouvrait une période « d’incertitude », et ont appelé à des élections « dans les meilleurs délais ».

« L’Union européenne (…) appelle tous les acteurs à œuvrer, dans un climat apaisé, à la tenue d’une élection, transparente, inclusive et crédible, dans les meilleurs délais et dans le respect de l’Etat de droit, afin de préserver la longue tradition de stabilité et de démocratie au Sénégal », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de la Commission pour les affaires étrangères.

Les Etats-Unis et la Cedeao, dont le Sénégal est membre, ont également exprimé leur inquiétude, et ont demandé aux autorités de fixer rapidement une nouvelle date.

Le candidat anti-système Bassirou Diomaye Faye, à la candidature validée par le Conseil constitutionnel bien qu’il soit emprisonné depuis 2023, s’est imposé ces dernières semaines comme un postulant crédible à la victoire, un scénario cauchemar pour le camp présidentiel.

Démocratie-présidentielle Sénégal : l’Assemblée rend leur éligibilité à deux opposants

Démocratie- Sénégal : l’Assemblée rend leur éligibilité à deux opposants en vue de la présidentielle

Un geste intelligent et démocratique de la part du Sénégal pour redonner leur éligibilité à deux personnalités de l’opposition. De quoi rassurer un peu après les tensions récentes. Notons aussi que le Sénégal a sévèrement condamner le putsch du Niger

Les députés sénégalais ont adopté samedi 5 août une réforme du code électoral rendant leur éligibilité à deux figures de l’opposition, Khalifa Sall et Karim Wade, sept mois avant la présidentielle où ils devraient figurer parmi les principaux candidats.

Un point noir toutefois l’arrestation d’Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice. Une confrontation a donné lieu depuis plus de deux ans à plusieurs épisodes de violences meurtrières.

Sénégal : le président Macky Sall renonce pour 2024

Sénégal : le président Macky Sall renonce pour 2024

Les tentatives de certains responsables africains de prolonger ad vitam aeternam leur mandat rencontre de plus en plus d’obstacles. Ainsi au Sénégal suite notamment aux réactions d’opinion, le président sénégalais actuel a annoncé qu’il renonçait un troisième mandat en 2024. Bref, la démocratie s’installe progressivement et durablement en Afrique. Le développement mais la démocratie est une condition nécessaire même si elle n’est pas suffisante.

Le président sénégalais, Macky Sall, a donc annoncé, lundi 3 juillet, qu’il ne serait pas candidat à un troisième mandat lors de la présidentielle de février 2024. « Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l’émergence », a-t-il déclaré lors d’une adresse à la nation diffusée sur la télévision publique, mettant fin à un suspens de plusieurs mois.

Elu en 2012, réélu en 2019, Macky Sall avait fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », mais il expliquait que cela ne le concernait pas puisqu’il avait exercé son premier mandat avant la réforme !

Afrique-Sénégal: la tentation de l’extrêmisme

Afrique-Sénégal: la tentation de l’extrêmisme

 

Un papier du monde évoque la tentation de l’extrémisme dans une opinion sénégalaise déçue de la gestion du pouvoir en place notamment en matière de progrès social. Une tentation qui pourrait bien s’élargir à d’autres pays africains qui vont être très affectés par l’inflation et la crise alimentaire en cours.

Les ingrédients d’une crise postélectorale semblent réunis au Sénégal, après la tenue des élections législatives, dimanche 31 juillet. Un pouvoir dont la majorité ne tient plus qu’au ralliement d’au moins un député, une opposition qui dénonce un hold-up et menace de ne pas se laisser « confisquer la victoire ». La question est désormais de savoir si la contestation se jouera devant la justice ou se déversera dans les rues. Depuis mars 2021, la vie politique a provoqué la mort d’au moins dix-sept Sénégalais.

 

La démocratie fonctionne encore mais jamais le fossé entre dirigeants et opposants n’a paru aussi grand. Le premier pôle est incarné par le président Macky Sall, qui s’efforce avec la même vigueur depuis 2012 de développer son pays et de réduire comme il l’avait promis « l’opposition à sa plus simple expression ». Ses réalisations économiques sont aussi visibles que l’échec de son second pari. Si ces législatives avaient valeur de référendum sur une éventuelle candidature à un troisième mandat présidentiel en 2024, le message est là : plus de la moitié des votants se sont portés sur l’opposition.

Le deuxième pôle est représenté par une figure moins iconoclaste qu’elle n’y paraît dans cette vie politique sénégalaise où se mélangent depuis des décennies personnalités formées à l’extrême gauche et d’autres, proches des confréries religieuses. Pourfendeur de la corruption du pouvoir en place, promoteur de valeurs conservatrices, bien qu’il soit accusé de « viols et menaces de mort » dans un salon de massage, Ousmane Sonko est le reflet d’un certain populisme dans l’air du temps. Il a aussi émergé parce que Macky Sall a neutralisé ses autres rivaux. « Le Sénégal est une démocratie sans démocrates, où les deux leaders ne semblent pas intérioriser les principes du débat contradictoire », souligne le professeur de sciences politiques Moussa Diaw.

Derrière ces deux figures apparaissent en filigrane deux Sénégal, l’un dans lequel se retrouvent schématiquement les bénéficiaires de la croissance et l’autre habité de ceux, souvent jeunes, qui attendent dans leur quotidien bien plus qu’un discours autosatisfait du pouvoir. Une troisième voie mériterait d’être entendue. Plus de la moitié des Sénégalais se sont abstenus dimanche.

Cette crise de confiance est symptomatique de l’évolution de l’Afrique de l’Ouest francophone qui, il y a à peine dix ans, pouvait se targuer de ses progrès démocratiques et voit aujourd’hui les régimes se maintenir par des « tripatouillages » constitutionnels, et les coups d’Etat militaires se succéder.

Déjà en souffrance au Mali, la France peut s’inquiéter de sa relation avec le Sénégal, pays avec lequel elle entretient une intimité complexe. Macky Sall, actuel président de l’Union africaine, est un partenaire privilégié, qui défend aussi les intérêts de son pays et de son continent. Après Vladimir Poutine, il devrait rencontrer Volodymyr Zelensky en août. Un an avant son entrée programmée dans le club des producteurs de pétrole et de gaz, le Sénégal attise aussi les convoitises.

A Paris, l’éventualité Sonko fait frémir. La Russie a tout intérêt à faire les yeux doux à un jeune tribun « anticolonialiste ». L’intérêt de l’Elysée est aujourd’hui de convaincre M. Sall de sortir par le haut en 2024 et d’ouvrir le jeu politique à des talents dont le Sénégal ne peut pas manquer. Dans le cas contraire, des protestations, où les intérêts français seront inévitablement visés, ne manqueront pas d’accompagner le maintien du sortant. Une arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko serait, elle, le signe d’un certain rejet populaire, préfigurant une rupture avec un pays central dans la relation de la France à l’Afrique.

Sénégal :Le pouvoir en place première victime du conflit ukrainien

Sénégal :Le pouvoir en place première victime du conflit ukrainien

 

Macky Sall,  président sénégalais et président en exercice de l’union africaine contesté dans les urnes et sans doute aussi première victime du conflit ukrainien.. En effet, la coalition au pouvoir au Sénégal, Benno Bokk Yakaar (BBY), a perdu la large majorité dont elle disposait au Parlement, obtenant seulement deux sièges de plus que deux coalitions d’opposition à l’issue des élections législatives, a annoncé jeudi la commission électorale.

En 2017, lors des précédentes élections législatives, BBY avait remporté 125 sièges. C’est la conséquence d’une gestion très contestée du pouvoir en place à Dakar mais aussi le premier effet de cette guerre en Ukraine qui risque de créer une crise alimentaire. Le président sénégalais a récemment tenté d’aller quémander auprès de Poutine les tonnes de céréales supposées éteindre l’incendie politique dans son pays.

Pour le président sénégalais l’échec est social, économique mais aussi politique. Sans parler de l’hypothèse d’un troisième mandat pour l’intéressé en violation du droit sénégalais.

 

 

 

 

Sénégal: enterrement d’une grosse affaire de corruption

Sénégal: enterrement d’une grosse affaire de corruption

Sans doute du fait de l’apparition des noms de British Petroleum et de celui du frère du président, la justice vient d’enterrer une immense affaire de corruption au Sénégal.

L’affaire porte sur l’attribution, en juin 2012, de l’exploration et de l’exploitation de deux champs pétroliers et gaziers à la société Petro-Tim de l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis, novice dans le secteur, associée à Petrosen (Société des pétroles du Sénégal).

Macky Sall avait pris la tête du pays en avril 2012. La BBC a affirmé en juin 2019 que la compagnie de Frank Timis avait secrètement versé en 2014 une prime de 250.000 dollars à Agritrans, une société contrôlée par Aliou Sall.

La BBC disait aussi que les participations du groupe de Frank Timis avaient été rachetées par BP en 2017 pour 250 millions de dollars, assortis de redevances de quelque 10 milliards de dollars sur 40 ans, détournant d’importants revenus des caisses de l’Etat.




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