Archive pour le Tag 'sémantique'

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

ChatGPT: Limite sémantique

ChatGPT: Limite sémantique

par Frederic Alexandre, Directeur de recherche en neurosciences computationnelles, Université de Bordeaux, Inria dans The conversation

Un des problèmes que l’IA n’a toujours pas résolu aujourd’hui est d’associer des symboles – des mots par exemple – à leur signification, ancrée dans le monde réel – un problème appelé l’« ancrage du symbole ». Par exemple, si je dis : « le chat dort sur son coussin car il est fatigué », la plupart des êtres humains comprendra sans effort que « il » renvoie à « chat » et pas à « coussin ». C’est ce qu’on appelle un raisonnement de bon sens. En revanche, comment faire faire cette analyse à une IA ? La technique dite de « plongement lexical », si elle ne résout pas tout le problème, propose cependant une solution d’une redoutable efficacité. Il est important de connaître les principes de cette technique, car c’est celle qui est utilisée dans la plupart des modèles d’IA récents, dont ChatGPT… et elle est similaire aux techniques utilisées par Cambridge Analytica par exemple.

Le plongement lexical, ou comment les systèmes d’intelligence artificielle associent des mots proches
Cette technique consiste à remplacer un mot (qui peut être vu comme un symbole abstrait, impossible à relier directement à sa signification) par un vecteur numérique (une liste de nombres). Notons que ce passage au numérique fait que cette représentation peut être directement utilisée par des réseaux de neurones et bénéficier de leurs capacités d’apprentissage.

Plus spécifiquement, ces réseaux de neurones vont, à partir de très grands corpus de textes, apprendre à plonger un mot dans un espace numérique de grande dimension (typiquement 300) où chaque dimension calcule la probabilité d’occurrence de ce mot dans certains contextes. En simplifiant, on remplace par exemple la représentation symbolique du mot « chat » par 300 nombres représentant la probabilité de trouver ce mot dans 300 types de contextes différents (texte historique, texte animalier, texte technologique, etc.) ou de co-occurrence avec d’autres mots (oreilles, moustache ou avion).

Plonger dans un océan de mots et repérer ceux qui sont utilisés conjointement, voilà une des phases de l’apprentissage pour ChatGPT. Amy Lister/Unsplash, CC BY
Même si cette approche peut sembler très pauvre, elle a pourtant un intérêt majeur en grande dimension : elle code des mots dont le sens est proche avec des valeurs numériques proches. Ceci permet de définir des notions de proximité et de distance pour comparer le sens de symboles, ce qui est un premier pas vers leur compréhension.

Pour donner une intuition de la puissance de telles techniques (en fait, de la puissance des statistiques en grande dimension), prenons un exemple dont on a beaucoup entendu parler.

Relier les traits psychologiques des internautes à leurs « likes » grâce aux statistiques en grande dimension

C’est en effet avec une approche similaire que des sociétés comme Cambridge Analytica ont pu agir sur le déroulement d’élections en apprenant à associer des préférences électorales (représentations symboliques) à différents contextes d’usages numériques (statistiques obtenues à partir de pages Facebook d’usagers).

Leurs méthodes reposent sur une publication scientifique parue en 2014 dans la revue PNAS, qui comparait des jugements humains et des jugements issus de statistiques sur des profils Facebook.

L’expérimentation reportée dans cette publication demandait à des participants de définir certains de leurs traits psychologiques (sont-ils consciencieux, extravertis, etc.), leur donnant ainsi des étiquettes symboliques. On pouvait également les représenter par des étiquettes numériques comptant les « likes » qu’ils avaient mis sur Facebook sur différents thèmes (sports, loisirs, cinéma, cuisine, etc.). On pouvait alors, par des statistiques dans cet espace numérique de grande dimension, apprendre à associer certains endroits de cet espace à certains traits psychologiques.

Ensuite, pour un nouveau sujet, uniquement en regardant son profil Facebook, on pouvait voir dans quelle partie de cet espace il se trouvait et donc de quels types de traits psychologiques il est le plus proche. On pouvait également comparer cette prédiction à ce que ses proches connaissent de ce sujet.

Le résultat principal de cette publication est que, si on s’en donne les moyens (dans un espace d’assez grande dimension, avec assez de « likes » à récolter, et avec assez d’exemples, ici plus de 70000 sujets), le jugement statistique peut être plus précis que le jugement humain. Avec 10 « likes », on en sait plus sur vous que votre collègue de bureau ; 70 « likes » que vos amis ; 275 « likes » que votre conjoint.

Cette publication nous alerte sur le fait que, quand on recoupe différents indicateurs en grand nombre, nous sommes très prévisibles et qu’il faut donc faire attention quand on laisse des traces sur les réseaux sociaux, car ils peuvent nous faire des recommandations ou des publicités ciblées avec une très grande efficacité. L’exploitation de telles techniques est d’ailleurs la principale source de revenus de nombreux acteurs sur Internet.

Nos likes et autres réaction sur les réseaux sociaux en disent beaucoup sur nous, et ces informations peuvent être exploitées à des fins publicitaires ou pour des campagnes d’influence. George Pagan III/Unsplash, CC BY
Cambridge Analytica est allée un cran plus loin en subtilisant les profils Facebook de millions d’Américains et en apprenant à associer leurs « likes » avec leurs préférences électorales, afin de mieux cibler des campagnes électorales américaines. De telles techniques ont également été utilisées lors du vote sur le Brexit, ce qui a confirmé leur efficacité.

Notons que c’est uniquement l’aspiration illégale des profils Facebook qui a été reprochée par la justice, ce qui doit continuer à nous rendre méfiants quant aux traces qu’on laisse sur Internet.

Calculer avec des mots en prenant en compte leur signification

En exploitant ce même pouvoir des statistiques en grande dimension, les techniques de plongement lexical utilisent de grands corpus de textes disponibles sur Internet (Wikipédia, livres numérisés, réseaux sociaux) pour associer des mots avec leur probabilité d’occurrence dans différents contextes, c’est-à-dire dans différents types de textes. Comme on l’a vu plus haut, ceci permet de considérer une proximité dans cet espace de grande dimension comme une similarité sémantique et donc de calculer avec des mots en prenant en compte leur signification.

Un exemple classique qui est rapporté est de prendre un vecteur numérique représentant le mot roi, de lui soustraire le vecteur (de même taille car reportant les probabilités d’occurrence sur les mêmes critères) représentant le mot homme, de lui ajouter le vecteur représentant le mot femme, pour obtenir un vecteur très proche de celui représentant le mot reine. Autrement dit, on a bien réussi à apprendre une relation sémantique de type « A est à B ce que C est à D ».

Le principe retenu ici pour définir une sémantique est que deux mots proches sont utilisés dans de mêmes contextes : on parle de « sémantique distributionnelle ». C’est ce principe de codage des mots qu’utilise ChatGPT, auquel il ajoute d’autres techniques.

Ce codage lui permet souvent d’utiliser des mots de façon pertinente ; il l’entraîne aussi parfois vers des erreurs grossières qu’on appelle hallucinations, où il semble inventer des nouveaux faits. C’est le cas par exemple quand on l’interroge sur la manière de différencier des œufs de poule des œufs de vache et qu’il répond que ces derniers sont plus gros. Mais est-ce vraiment surprenant quand on sait comment il code le sens des symboles qu’il manipule ?

Sous cet angle, il répond bien à la question qu’on lui pose, tout comme il pourra nous dire, si on lui demande, que les vaches sont des mammifères et ne pondent pas d’œuf. Le seul problème est que, bluffés par la qualité de ses conversations, nous pensons qu’il a un raisonnement de bon sens similaire au nôtre : qu’il « comprend » comme nous, alors que ce qu’il comprend est juste issu de ces statistiques en grande dimension.

Sobriété énergétique : le hold-up sémantique de Macron

Sobriété énergétique : le hold-up sémantique de Macron

Clément Viktorovitch revient sur l’objectif de « sobriété énergétique » martelé par l’exécutif depuis la rentrée ( sur Franceinfo) .

C’est l’expression que tous les ministres ont à la bouche depuis la rentrée : sobriété énergétique. Les mots ne sont jamais anodins. Ils portent toujours, en eux, une histoire, des connotations, des présupposés qui influencent notre manière de penser. Et quand un mot nouveau s’impose, ce n’est jamais de manière évidente. Il le fait toujours en éclipsant d’autres concepts qui, souvent, étaient le support de propositions concurrentes. Gagner la bataille des mots, c’est déjà prendre l’ascendant dans la guerre des idées.

En l’occurrence, on aurait pu trouver d’autres mots que « sobriété » : on aurait pu parler « d’efforts » ou de « responsabilité », tout simplement. Ou alors de « modération », de « pondération », de « parcimonie », « d’économies »… Mais non : c’est le mot « sobriété » qui s’est imposé, et il ne vient pas de nulle part.
La sobriété, c’est un idéal qui émerge dans la sphère altermondialiste au début du XXIe siècle. L’idée, c’est qu’on pourrait vivre en prélevant moins de ressources dans l’environnement. Et pas seulement en matière d’énergie : il s’agit aussi d’utiliser moins de plastique, consommer moins de vêtements, artificialiser moins de sols, se déplacer moins loin, etc. Au fond : vivre avec moins, mais en étant plus heureux.

La sobriété pour limiter les demandes en énergie
La sobriété est, par exemple, l’un des leviers mis en avant par les scientifiques du Giec pour répondre à la crise climatique. Et leur définition est directement liée à l’origine du mot : pour eux, la sobriété, c’est un ensemble de pratiques permettant d’éviter des demandes en énergie. C’est-à-dire, concrètement, se passer de certaines choses. Remplacer des lignes d’avion par des lignes de train, abandonner les voitures individuelles en ville, éventuellement faire une croix sur certaines innovations technologiques énergivores : la 5G, le streaming vidéo en ultra HD, les cryptomonnaies, etc.

Est-ce que c’est ce qu’a en tête le gouvernement quand il propose un grand plan de sobriété ? On peut en douter, à écouter le président de la République, début octobre, lors du Salon des entrepreneurs organisé par la BPI : « Cela ne veut pas dire produire moins, je n’ai pas changé d’opinion là-dessus ! Tout ce qu’on peut faire pour produire de la meilleure qualité, encore davantage mais en dépensant moins, c’est cela la bonne sobriété. Il faut accélérer les efforts sur l’énergie. La sobriété, cela veut juste dire gagner en efficacité. »

Il ne s’agit donc pas du tout de réduire les demandes, mais juste d’utiliser moins d’énergie pour satisfaire aux mêmes usages. Pour le Giec, cela porte un nom : l’efficacité énergétique. Et d’ailleurs, Emmanuel Macron le dit lui-même, dans une phrase merveilleuse de confusion : « La sobriété, cela veut juste dire gagner en efficacité ». Eh non : gagner en efficacité, c’est faire de l’efficacité, mais pas du tout de la sobriété !

Le président s’est-il trompé de mot ?
Je ne crois pas : je crois qu’il sait exactement ce qu’il fait. Parce que, dans cette guerre des mots, les concepts ne se contentent pas de perdre ou de gagner. Ils peuvent aussi être capturés, réinvestis, redéfinis. Emmanuel Macron est en train, en ce moment, de réaliser un hold-up sur le mot sobriété : il l’a trouvé chez ses adversaires, l’a vidé de son contenu, en a changé le sens et, au bout du compte, lui a fait perdre toute sa force de subversion. Et d’ailleurs, c’est loin d’être la première fois : revenu universel, planification écologique, révolution… Il a passé son temps à priver ses adversaires de leurs armes rhétoriques.

C’est une stratégie risquée : le sens originel du mot ne disparaît jamais totalement derrière la redéfinition, et il y a toujours le risque qu’il ressurgisse par la suite. La stratégie d’Emmanuel Macron participera-t-elle, in fine, à populariser l’objectif de sobriété défendu par le Giec ? C’est possible. En attendant, le chef de l’Etat a remporté une victoire sur le plan du lexique : ce n’est pas le moindre des atouts politiques.

Politique-«Ensemble citoyens !» La pauvreté sémantique de la maison commune de Macron !

Politique-«Ensemble citoyens !» La pauvreté sémantique de la maison commune de Macron !

 

Chacun aura sans doute noté que le débat politique actuellement n’est guère à la hauteur des enjeux y compris vis-à-vis de l’échéance présidentielle. Ce serait plutôt en ce moment un concours de promesses notamment concernant l’augmentation du SMIC. Du côté de la majorité , on a mis des semaines pour trouver le nom de la maison commune qui rassemblera les organisations très balkanisées qui soutiennent Macron. La pauvreté sémantique du nom de cette maison « ensemble citoyens » est à la mesure de la pauvreté du contenu politique.

Le nom du parti en marche ( la république en marche) n’était déjà pas très signifiant mais cette fois le nom de la maison commune n’est porteur d’aucun véritable sens. Il faut espérer que les boîtes de communication spécialisées n’ont pas phosphoré pendant des mois pour aboutir à une telle nullité.

En réalité Macron compte surtout sur lui-même pour se faire élire et cette maison commune « ensemble citoyens  » aura surtout pour mission de délivrer les investitures pour les législatives où le pouvoir n’est pas du tout certain d’obtenir la majorité.  Moins ambitieux qu’initialement espéré par certains, le dispositif prévu vaut surtout pour les élections législatives de juin 2022. Il vise à coordonner les investitures afin que la majorité s’accorde sur le nom d’un candidat dans chaque circonscription, même si chaque parti conservera sa propre commission d’investiture.

Preuve du peu d’ambition de cette maison commune elle sera dirigée par quatre oligarques déjà usés jusqu’à la corde. Richard Ferrand, François Bayrou, Édouard Philippe et Jean Castex. Curiosité enfin : cette maison commune ne permettra pas une adhésion directe. Bref la maison commune sera une sorte de club de chapeau à plumes.

«Ensemble citoyens !» La pauvreté sémantique de la maison commune de Macron !

«Ensemble citoyens !» La pauvreté sémantique de la maison commune de Macron !

 

Chacun aura sans doute noté que le débat politique actuellement n’est guère à la hauteur des enjeux y compris vis-à-vis de l’échéance présidentielle. Ce serait plutôt en ce moment un concours de promesses notamment concernant l’augmentation du SMIC. Du côté de la majorité ;on a mis des semaines pour trouver le nom de la maison commune qui rassemblera les organisations très balkanisées qui soutiennent Macron. La pauvreté sémantique du nom de cette maison « ensemble citoyens » est à la mesure de la pauvreté du contenu politique.

Le nom du parti en marche ( la république en marche) n’était déjà pas très signifiant mais cette fois le nom de la maison commune n’est porteur d’aucun véritable sens. Il faut espérer que les boîtes de communication spécialisées n’ont pas phosphorét pendant des mois pour aboutir à une telle nullité.

 «Ensemble citoyens !», l’association des partis de la majorité, sera lancée le 29 novembre lors d’un meeting à la Maison de la Mutualité, à Paris. La nouvelle a été annoncée mardi par le chef de file de La République en marche (LREM), Stanislas Guerini, lors d’une réunion de la direction du mouvement.

 

En réalité Macron compte surtout sur lui-même pour se faire élire et cette maison commune « ensemble citoyens  » aura surtout pour mission de délivrer les investitures pour les législatives où le pouvoir n’est pas du tout certain d’obtenir la majorité.  Moins ambitieux qu’initialement espéré par certains, le dispositif prévu vaut surtout pour les élections législatives de juin 2022. Il vise à coordonner les investitures afin que la majorité s’accorde sur le nom d’un candidat dans chaque circonscription, même si chaque parti conservera sa propre commission d’investiture.

Preuve du peu d’ambition de cette maison commune elle sera dirigée par quatre oligarques déjà usés jusqu’à la corde. Richard Ferrand, François Bayrou, Édouard Philippe et Jean Castex. Curiosité enfin : cette maison commune ne permettra pas une adhésion directe. Bref la maison commune sera une sorte de club de chapeau à plumes.

« Apartheid sanitaire »: Une impudence sémantique

  »Apartheid sanitaire »: Une impudence sémantique

 

« Les bruyants contempteurs de l’apartheid sanitaire prendront-ils jamais conscience de l’impudence de leur comparaison avec un système humiliant de domination et de répression à l’origine de tant de drames individuels et familiaux pour des générations de Noirs sud-africains ? », s’interroge Yannick Lageat dans le Monde (extrait).

 

A-t-on suffisamment dénoncé le port ignominieux de l’étoile jaune par les infortunées victimes de lois « liberticides » ? La Shoah étant confirmée par certains des défenseurs de nos libertés comme un « détail » de l’Histoire, on ne s’étonnera pas que, pour d’autres, sinon les mêmes, le mot apartheid ne soit pas plus évocateur d’inacceptables atteintes aux droits de l’homme.

Le passe sanitaire n’empêche personne de le présenter comme une privation de droit, une source de discrimination, voire un outil de répression. Dans cette nouvelle « dictature », la liberté d’expression est garantie pour ceux qui, de Michèle Rivasi à Florian Philippot, dénoncent l’instauration d’un « apartheid ». Pousseraient-ils le cynisme jusqu’à s’identifier avec ses victimes ?

Rappelons que l’Afrique du Sud est le seul pays au monde où la couleur de la peau déterminait, entièrement et définitivement, la place des quatre cinquièmes de la population dans la hiérarchie sociale. Que ce pays avait institutionnalisé des pass laws, dont nos tristes vociférateurs ne mesurent probablement pas qu’elles assignaient à résidence des millions d’êtres humains, conformément à la politique de « développement séparé de chaque race dans la zone géographique qui lui a été affectée ».

En « vertu » du Natives (Abolition of Passes and Coordination of Documents) Act de 1952, tout Africain âgé de plus de 16 ans avait l’obligation de porter sur lui un livret vert ou marron intitulé Reference book donnant tout renseignement sur la situation personnelle du détenteur. En effet, cet indispensable viatique, fort d’une centaine de pages, rassemblait les informations suivantes : une carte d’identité portant mention de l’ethnie ; les enregistrements des bureaux de travail ; les noms, adresses et signatures mensuelles des employeurs ; les récépissés de l’impôt gouvernemental ; les récépissés des impôts payés aux autorités africaines ; les mesures particulières, comme l’exemption du couvre-feu interdisant aux Noirs de se trouver en ville entre 22 heures et 4 heures sans un permis les y autorisant.

Sous couvert d’abolir un héritage lointain, d’où son libellé, cette loi de 1952 uniformisait un système de contrôle apparu au début du 19e siècle et l’étendait pour la première fois aux femmes. Le port du pass, véritable « étoile noire », a été la plus vexatoire des mesures imposées aux Africains, tout défaut de présentation les conduisant devant la justice et les exposant à l’expulsion hors des white areas. L’ONU a fait du 21 mars la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale en souvenir de la répression sanglante, en 1960, dans le township de Sharpeville, d’une protestation pacifique contre les lois sur le passeport intérieur.

La mise en vigueur de la loi sur l’habitat séparé (Group Areas Act) en 1950 avait entraîné une législation en cascade dont le but était de rendre précaire le droit de résidence des Africains hors des réserves, devenues bantoustans, puis homelands, qui ne couvraient que 13,8 % du territoire national. Le Bantu (Urban Areas) Consolidation Act, promulgué antérieurement à la victoire électorale des Nationalistes, en 1948, stipulait ainsi que les Noirs ne pouvaient séjourner au-delà de 72 heures dans les white areas que dans les limites étroites d’un contrôle permanent.

Ce principe fondateur fut complété, au fil des décennies, par des mesures concernant l’emploi, les revenus, le logement, la situation familiale… Ces dispositions complémentaires, adoptées en fonction de l’évolution de la situation intérieure, fragilisaient encore la situation des travailleurs et de leurs familles ; elles permettaient aux autorités d’opérer une sélection et de refouler, en toute légalité, les travailleurs africains dont la présence sur le territoire blanc ne se justifiait pas sur le plan économique.

Ces « rapatriements » d’Africains établis en zones blanches constituaient la pièce maîtresse de l’Influx and Efflux Control qui permit officiellement que la proportion de Noirs vivant dans les homelands passât de 46,5 % en 1970 à 51,3 % en 1991 et augmentât leur population de 8,3 millions d’habitants. Qu’il ait résidé dans un township ou en milieu rural, tout Sud-Africain noir vivait en permanence sous la menace d’un arrêté de déplacement autoritaire, et, au moment de l’abolition du Pass Laws Act, en 1986, plus d’un million de personnes étaient encore appelées à rejoindre les rangs du surplus people, du « peuple en trop ».

Les bruyants contempteurs de l’apartheid sanitaire prendront-ils jamais conscience de l’impudence de leur comparaison avec un système humiliant de domination et de répression à l’origine de tant de drames individuels et familiaux pour des générations de Noirs sud-africains ? Mais, après tout, ceux d’entre eux qui avaient été déportés vers les réserves avaient, du moins, échappé à la solution finale…

Yannick Lageat, Plouzané (Finistère)

«Quartiers sans relous» de Marlène Schiappa : une sémantique et une politique démodées (Éric Naulleau)

«Quartiers sans relous» de Marlène Schiappa : une sémantique et une politique démodées (Éric Naulleau)

Le chroniqueur et essayiste Éric Naulleau estime que le gouvernement et Marlène Schiappa à travers une sémantique démodée montre l’inefficacité de leur politique voire sa contre productivité (interview du Figaro)

Marlène Schiappa a déclaré vouloir créer des « QSR », des « quartiers sans relous ». Que vous inspire la sémantique usitée par la ministre déléguée à la Citoyenneté ?

Éric NAULLEAU. - Chaque fois qu’un politique s’essaye au style « djeuns », par le langage ou par l’attitude, me vient l’image de ces retraités en Floride qui se promènent toute la journée en jogging et sneakers. En plus de la fausse note produite se vérifie alors qu’on ne paraît jamais plus vieux que lorsqu’on prétend faire jeune. Marlène Schiappa confirme la règle, de même que, dans un passé récent, Jean-Luc Mélenchon dont les performances sur Tik Tok laissent un souvenir embarrassant ou Gabriel Attal, à peine trentenaire pourtant, qui ne parvint pas à se débarrasser des trois balais qu’on lui avait semble-t-il glissés dans le dos lors de son dialogue avec des influenceurs sur Twich.

Le terme « relou » ne convient pas pour un harceleur de rue dont on sait hélas que le comportement peut dégénérer en agression sexuelle, voire en viol.

Sur le fond à présent, il est tout de même très étonnant d’user d’un mot aussi faiblard que « relous » pour qualifier les auteurs de faits potentiellement aussi graves. Votre oncle Marcel qui ne peut s’empêcher de raconter des blagues salaces en fin de repas trop arrosé est certes un relou, mais le terme ne convient pas pour un harceleur de rue dont on sait hélas que le comportement peut dégénérer en agression sexuelle, voire en viol. À force de se réclamer du « cool » dans la communication, on finit au mieux par manquer l’effet recherché, au pire par délivrer un message contre-productif.

Et il faudrait en terminer avec cet affaissement continu de la parole publique, avec cette démagogie qui consiste à s’abaisser au niveau de langage supposé des personnes auxquelles on s’adresse, ce qui témoigne d’ailleurs d’une forme de mépris, plutôt que de sauvegarder une certaine verticalité — que suppose par définition la fonction de ministre. Bécassine, c’est ma copine, mais pas Marlène !

Le gouvernement veut cartographier la France pour identifier des « zones rouges » du harcèlement de rue. Pensez-vous que viser spécifiquement certains quartiers soit une mesure efficace ?

Les lois de la République s’appliquent sur tout le territoire, drôle de conception que celle d’un pays à la découpe, à la carte au sens propre, où les femmes seraient plus ou moins protégées, plus ou moins en sécurité selon la couleur du trottoir, rouge ou vert, sur lequel elles marchent. Plutôt que de parier sur la présence d’un policier au moment exact où un harcèlement se produira, sans parler de la difficulté à établir l’outrage dans certains cas, mieux vaudrait travailler à ce que les plaintes de femmes, partout en France, soient mieux reçues dans les commissariats. Autrement dit, mieux vaudrait privilégier les mesures efficaces au détriment des coups de com’.

Il peut paraître étonnant de déployer des policiers uniquement pour répondre au harcèlement et agressions à caractère sexiste, en mettant de côté les autres formes de violence…

Oui, en plus de la découpe du pays en appartements, telle qu’évoquée dans la question précédente, l’habitude a été prise de s’adresser non pas à l’ensemble de ses citoyens, mais à telle ou telle catégorie de sa population ou, pour user d’un langage emprunté à la publicité et sans doute plus pertinent, à tel ou tel segment de la population. Ce qui contribue à renforcer l’idée que l’intérêt général s’efface devant les intérêts particuliers — au risque d’aggraver encore le phénomène d’éparpillement de l’archipel français.

L’habitude a été prise de s’adresser non pas à l’ensemble de ses citoyens, mais à telle ou telle catégorie de sa population ou, pour user d’un langage emprunté à la publicité et sans doute plus pertinent, à tel ou tel segment de la population.

Que les femmes doivent être protégées, tout le monde en sera d’accord, mais pourquoi la mission des 2000 policiers dédiés à cette tâche, selon les annonces de Marlène Schiappa, ne s’étendrait-elle pas aux hommes qui ne peuvent sans risque arpenter nos rues s’ils arborent une kippa ? Pourquoi ne pas se donner les moyens de démanteler les réseaux de prostitution dont sont victimes d’autres femmes jour et nuit dans la rue ? Dans un registre moins crucial, la même question se pose à propos des multiples trafics à ciel ouvert dans les parages de certaines stations de métro parisiennes (et ailleurs). La fermeté proclamée comme le souci d’améliorer la sécurité de nos concitoyennes apparaîtraient plus convaincants s’ils ne semblaient à ce point dépourvus d’une vision d’ensemble, s’ils ne semblaient tant inspirés par un féminisme d’affichage et soufflés par l’air du temps.

Sémantique : « primo-injections » pour cacher le scandale du manque de vaccins

Sémantique : « primo-injections » pour cacher le scandale du manque de vaccins

 

Le bavard ministre de la santé a inventé un nouveau concept : les primo injections. Cela pour cacher le scandale du manque de vaccins. Des vaccins d’abord mal gérés par les pouvoirs publics et dont l’insuffisance vient d’être confirmée par les laboratoires eux-mêmes.

La plupart des pseudos centres de vaccination ont d’ailleurs fermé leurs portes incapables de dire la date d’un éventuel rendez-vous en février.

En France, le ministère de la Santé a déclaré que Moderna livrerait en février 25% de doses de moins que prévu et que les livraisons de Pfizer seraient fin janvier inférieures de 200.000 aux prévisions.

L’ARS des Hauts-de-France a annoncé par communiqué le report des rendez-vous pour une première injection afin de “garantir l’administration de la seconde injection pour toutes les personnes ayant déjà reçu la première dose en janvier”.

L’ensemble des rendez-vous de primo-vaccination prévus jusqu’au mardi 2 février inclus seront donc déprogrammés et immédiatement reprogrammés à partir de la première semaine de mars.

“Compte tenu de la situation extrêmement tendue sur les doses de vaccins, et la nécessité de garantir la deuxième injection pour les personnes déjà vaccinées, aucune primo-injection ne sera effectuée dans les établissements de santé la semaine prochaine”, a précisé pour sa part l’ARS d’Île-de-France aux acteurs du milieu de la santé, selon un compte rendu envoyé aux personnes présentes, que Reuters a pu consulter.

En province la pénurie est la même mais comme l’information est complètement cadenassée par les médias complaisants à l’égard des institutions et des politiques, l’information fuite beaucoup moins. Ainsi par exemple dans un centre de vaccination du Maine-et-Loire à  Baugé, la vaccination n’a fonctionné que quelques jours. Depuis on ne répond même plus haut téléphone et c’est un disque qui tourne en boucle qui indique de reprendre contact plus tard. Le même phénomène se rencontre dans nombre de centres de province surtout dans la France profonde

“La France est confrontée, comme ses partenaires européens, à une baisse d’approvisionnement en vaccins : une réduction des livraisons de vaccins Pfizer (- 200 000 doses) intervenue à la fin du mois de janvier, et une réduction des vaccins Moderna prévue pour le mois de février (- 25% des doses)”, peut-on lire dans un communiqué.

“La baisse de ces approvisionnements a donc naturellement un impact sur le nombre d’injections pouvant être programmées : aussi, environ 5% des rendez-vous pour une première injections devront être décalés de quelques jours”, précise-t-on. Un mensonge total car il ne s’agit pas de 5 % de rendez-vous mais au moins deux la moitié. De toute manière il n’est même pas possible de prendre rendez-vous !

Macronistes de gauche ! Une incompatibilité sémantique et idéologique

Macronistes de gauche ! Une incompatibilité sémantique et idéologique

 

Les soldats perdus du parti socialiste se dispersent de plus en plus dans une grande partie de l’échiquier politique, ils côtoient désormais aussi bien la droite que l’extrême gauche. La dernière initiative de reclassement a été prise par l’ancien député l’ancien député PS de la Gironde Gilles Savary qui est aujourd’hui délégué général de Territoires de Progrès dont les effectifs doivent  tenir dans une cabine téléphonique.

En fait, il se rallie à Macron lui aussi. L’ex député avait montré une certaine connaissance dans le domaine des transports avec des analyses et des propositions assez pertinentes. Par contre, sur le plan de la politique générale on constate nettement un glissement vers la droite avec notamment ses chroniques dans le journal l’Opinion. Bref, comme pour d’autres responsables socialistes, le flou du socle idéologique conduit vers toutes les issues y compris l’impasse,  surtout quand on fait de la politique son métier.

Innovation sémantique. Hollande propose «Socialistes» à la place de parti socialiste

Innovation sémantique. Hollande propose «Socialistes» à la place de parti socialiste

 

On savait que François Hollande n’avait pas inventé la lune, qu’il ne laissera pas une grande trace dans l’histoire du pays et même du parti socialiste. En effet, il a largement contribué à l’écroulement du parti et à l’image des socialistes pouvoir.

 

On se souvient qu’il a même été empêché de se présenter en 2017 faute de crédibilité. Que son remplaçant comme socialiste, Benoît Hamon,  a seulement reçu 6 % des voix. Les sondages actuels prévoient de l’ordre de 3 % pour un éventuel candidat du parti socialiste.

 

Du coup, le secrétaire actuel de ce parti Olivier Faure  propose de supprimer le nom et de tout remettre en cause. En clair de liquider le parti socialiste.

 

Et pour sauver la boutique, François Hollande fait la proposition sémantique révolutionnaire en remplaçant « parti socialiste » par « socialistes ». François Hollande fait vraiment parti du patrimoine culturel politique français pour oser de telles banalités. Manquerait plus que Ségolène Royal mette son grain de sel et propose par exemple « socialistes d’avenir » !

 

Coronavirus : une sémantique de guerre mais une politique de défense molle

Coronavirus : une sémantique de guerre mais une politique de défense molle

Mardi une nouvelle fois s’est réuni ce qu’on appelle le conseil de défense sanitaire. Pourquoi un tel terme quand il s’agit de combattre une maladie. Sans doute pour faire croire en la force de l’État et en sa détermination. Le problème c’est que la stratégie sanitaire du gouvernement est loin de s’inscrire dans une problématique d’affrontement cohérente de la pandémie. On pourrait d’ailleurs même dire que l’État fait contraire de ce qui est cohérent en multipliant les injonctions et les mesures contradictoires.

Ainsi va-t-il sans doute annoncer des couvre-feux, autre mot de sémantique guerrière alors que dans le même temps le Premier ministre a poussé   les Français à réserver leurs moyens de transport pour les vacances de la Toussaint. Exactement la même contradiction que lors  des élections municipales quand le gouvernement le même jour incitait  à la fois aux déplacements pour venir voter et à rester confiné pour éviter les contaminations du Coronavirus.

Quand l’action est molle, on cache souvent sa faiblesse par un discours musclé. Ce que va faire encore le président de la république en annonçant des couvre- feux. Le seul problème c’est qu’on risque d’être incapable d’en faire respecter les principes faute justement des forces de défense présentent sur le terrain. Des forces déjà complètement fatiguées après les différents mouvements sociaux, maintenant par des différentes attaques des trafiquants de drogue et des islamistes.

En mal de mesures d’affichage, le gouvernement retient une des propositions du conseil scientifique. “A ce stade de l’épidémie, le Conseil scientifique n’envisage pas de proposer l’option (d’un couvre-feu) au plan national, mais ne peut en exclure son utilisation dans certaines métropoles et bien sûr en cas de dégradation ultérieure”, peut-on lire dans cette note, qui évoque des couvre-feux d’une durée de quinze jours.

Cette mesure de couvre-feu ne sera pas forcément très bien acceptée et aura des conséquences économiques supplémentaires pour certains secteurs. Pour la restauration ce pourrait être par exemple le dernier coup avant la mort d’un grand nombre d’entreprises.

Le Conseil scientifique reconnaît que l’adhésion de la population à une telle mesure serait “probablement faible, avec des effets préjudiciables en termes de cohésion sociale et de confiance” et indique que son coût économique serait “d’autant plus grand qu’il intervient après une première période de confinement et qu’il alimente des anticipations économiques négatives aux effets potentiellement désastreux”.

Séparatisme ou laïcité: glissement sémantique ou recul

  • Séparatisme ou laïcité: glissement sémantique ou recul

 

  • Personne ne connaît encore le contenu de la loi annoncée par le président de la république à propos du séparatisme islamique. Même le titre pourrait être changé si l’on en croit les déclarations hier de Gérald Darmanin  à l’assemblée nationale. On pourrait passer du mot séparatisme à celui de laïcité. Certains pourront considérer qu’il s’agit d’un glissement sémantique sans grande conséquence sur le contenu mais d’autres estiment déjà le changement d’appellation comme un recul dans la mesure où le concept de laïcité se réfère essentiellement aux principes républicains et ne couvre pas la totalité de la problématique posée même par le président de la république. Cela pourrait constituer une sorte d’acceptation tacite d’un certain communautarisme qui refuse l’assimilation voir l’intégration. On peut en effet respecter la loi sans pour autant accepter le mode de civilisation et ses valeurs. Le choix du nom du texte législatif fait  donc déjà débat depuis que le mot séparatisme paraît abandonné .
  •  «Ce ne sera sans doute pas son nom, puisque le président de la République a évoqué dans son discours quelque chose qui ressemblerait à un projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains, a expliqué le numéro un de Beauvau. Mais l’idée est bien de lutter contre le séparatisme principal qui est l’islam radical, mais ce n’est pas le seul objet du texte.» Devant l’emballement médiatique, le ministère a dû rectifier le tir, rappelant que le titre exact du texte de loi n’était pas arbitré. «Nous avons du temps pour le choisir. L’important, c’est que la menace soit clairement désignée», insiste l’entourage de Darmanin. L’explication donnée par certains membres du gouvernement peine à convaincre de la pertinence du choix du mot laïcité. Il s’agirait en fait de donner un caractère plus positif au texte de loi mais qui en fait évacuerez la question du communautarisme

La polémique de l’insécurité : sémantique ou politique ?

La polémique de l’insécurité : sémantique ou politique ?

 

 

Curieusement le ministre de la justice considère que globalement il n’y a pas de montée de l’insécurité dans les chiffres. Il faut d’abord convenir qu’il est très difficile de procéder à des évaluations comparatives des dernières années. D’abord parce que le concept d’insécurité a évolué en fonction des critères retenus dans les lois successives. Enfin peut-être et surtout parce que nombre de délits signalés ne sont pas retenus comme tels ou même complètement ignorés par les services de police et de gendarmerie. Le ministre peut donc se fonder sur des chiffres très approximatifs et sous-estimés.

 

Reste que la France par exemple proportionnellement à son nombre d’habitants est assez nettement en tête de pays européens comparables en matière d’homicide. Ce doit être aussi le cas en matière de ces incivilités quotidiennes qui ne sont pas prises en compte. Il paraît aussi curieux que le ministre de la justice considère qu’il ne faut pas confondre insécurité et sentiment d’insécurité en indiquant que le sentiment d’insécurité relève du fantasme. L’intéressé vit sans doute assez loin du terrain pour prononcer un tel jugement. Il veut sans doute à dessein ignoré la dégradation générale de l’autorité de l’État en charge de cette sécurité et plus généralement de l’autorité.

De toute manière un ministre de la justice n’a pas à s’exprimer comme un avocat en faveur des responsables de l’insécurité.

Il a développé: « Je trouve que ça fait un mal de chien à notre société. Elle a besoin qu’on lui dise la vérité, qu’on lui donne les vrais chiffres, elle a besoin d’apaisement. J’entends continuer ce discours. » Il a également illustré son propos:

« Quelques chiffres: la délinquance des mineurs dont on parle très souvent par exemple. Quand on a les chiffres de la délinquance des mineurs, elle n’a pas augmenté depuis 10 ans. Demandez aux Français ce qu’ils pensent de ça. La plupart sont convaincus qu’il y a une augmentation massive de la délinquance des mineurs. C’est pas vrai ». « Il faut être sérieux, il ne faut pas raconter d’histoires aux Français. La rémission des crimes, ça n’existe pas. Il y en aura toujours, on le sait », a-t-il encore insisté.

Se tournant à nouveau vers la presse plus tard, il a fait valoir:

« Le taux de réponse pénale dans notre pays, c’est 90%. Le taux d’exécution des peines prononcées, c’est 92%. Quand j’entends que les peines prononcées ne sont jamais exécutées, quand j’entends que la justice ne donne pas de réponse pénale, que la délinquance des mineurs augmente, je me dis qu’il faut remettre les choses à leur place et dire la vérité. »  Comme les chiffres sont  complètement faux on peut évidemment justifier n’importe quoi.

«Ensauvagement»: une guerre sémantique en dentelle

«Ensauvagement»: une guerre sémantique en dentelle

Une guerre sémantique en dentelle est engagée au sein même du gouvernement en particulier entre le ministre de l’intérieur et le ministre de la justice. Le premier confirme le choix du mot ensauvagement pour qualifier la montée des très grandes violences en particulier contre les forces de l’ordre. Cette confrontation des concepts pourrait être intéressante si elle permettait d’analyser réellement les facteurs explicatifs de la montée des violences. Des facteurs multiples évidemment sociétaux, sociaux, économiques et politiques comme la déliquescence de l’autorité en général et de l’État en particulier. Cette confrontation serait utile si elle servait la stratégie d’action. Or pour l’instant il s’agit surtout d’une guerre en dentelle dans les médias et le salon des ministères. Ce que conclut d’ailleurs Castex mais  sans davantage d’efficacité.

À l’occasion d’un déplacement à Chateauroux (Indre) pour la rentrée scolaire, M. Castex avait nié toute divergence au sein de son gouvernement. «Fermez le ban: il n’y a aucune polémique», a-t-il affirmé. «Le vrai sujet, en revanche, c’est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l’insécurité», a-t-il répliqué aux journalistes qui l’interrogeaient.

«La question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met et que l’on va mettre en place pour y faire face», a-t-il ajouté. «Le ministre de l’Intérieur, comme l’ensemble du gouvernement, constate effectivement qu’il y a une montée du sentiment d’insécurité et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face», a assuré M. Castex. Des propos de bon sens mais qui ne trouve guère écho sur le terrain compte tenu du manque de volonté politique à la fois pour engager une politique ferme contre les violences mais aussi pour sortir les banlieues -qui fournissent l’essentiel des troupes violentes- de leur ghetto. Rappelons à ce sujet que le rapport Borloo particulièrement apprécié qui proposait une stratégie globale vis-à-vis des quartiers sensibles a été enterré publiquement par Macron !

123