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Qualité de l’eau de la Seine : zone assez grise !
Il n’y a pas eu d’amélioration miracle de la qualité de l’eau de la Seine même si le triathlon a pu s’y dérouler. Si les organisateurs n’ont pas publié les données officielles, des mesures réalisées par une start-up française révèlent cependant une qualité de l’eau en dessous des seuils optimums espérés par la fédération internationale.
World Triathlon vise une qualité de l’eau bonne ou excellente, avec des niveaux en E. coli inférieurs à 500/100 ml d’eau. A l’inverse, la zone de baignade est jugée de mauvaise qualité si les concentrations dépassent un seuil de 1 000/100 ml.
D’après les analyses en laboratoire publiées par Fluidion, cette limite a été dépassée, lundi, avec des concentrations en E. coli de 1 553/100 ml. En revanche, les analyses effectuées mardi passent bel et bien en dessous du seuil réglementaire, avec un résultat de 687/100 ml, soit une contamination bactériologique de l’eau divisée par plus de deux en 24 heures.
Malgré tout, cette amélioration notable reste tout juste passable, d’après le règlement de World Triathlon. Lorsque les concentrations en E. coli sont comprises entre 500 et 1 000, la qualité de l’eau peut être classée comme moyenne ou bonne, en fonction d’autres critères, tels que l’apparence de l’eau ou les conditions météo.
Depuis des siècles, Paris et la Seine entretiennent une relation symbiotique. Dès l’Antiquité, la voie d’eau a été cruciale pour le développement de la ville. La navigation fluviale a permis non seulement le transport de marchandises, mais aussi le développement économique de Paris, facilitant l’émergence d’une métropole dynamique.
La Hanse parisienne des marchands de l’eau est à l’origine du rôle de prévôt des marchands, qui constitue l’ancêtre du maire et préfigure la municipalité jusque dans le choix de son siège à l’emplacement de l’actuel Hôtel de Ville et de son blason, qui demeure aujourd’hui encore un bateau fluvial. Fondée par une charte royale en 1170, elle illustre cette histoire riche et indispensable de la Seine, qui a continuellement alimenté la croissance de la ville.
Aujourd’hui, la Seine demeure le poumon historique et économique de Paris. Elle est avant tout une voie pour le transport de marchandises, aussi dit « fret », vitale pour l’économie francilienne et celle de la vallée de la Seine. En 2023, le fret a représenté 10 millions de tonnes et a notamment permis d’éviter 400.000 camions sur les routes, 25.000 km de bouchons et l’émission de 90.000 tonnes de CO2. Il est également indispensable pour le transport des matériaux de construction et des produits alimentaires, pour la filière métallurgique, l’économie circulaire. Mais le fret a également su se diversifier et se développer dans le transport de conteneurs depuis les années 2000 ou proposer une alternative originale de logistique urbaine pour Paris avec la livraison par barge des magasins Franprix ou la livraison des produits Ikea.
La Seine se positionne comme le quatrième site le plus visité de Paris. Avec 11 millions de passagers transportés chaque année, les bateaux de promenade génèrent à eux seuls 130 millions d’euros de retombées économiques annuelles.
Bouquinistes, bateaux-promenades, bateaux-restaurants, bateaux événementiels, bars, clubs de sport et boîtes de nuit, le fleuve est un écosystème unique où coexistent une multitude d’usages et d’acteurs. Cette variété enrichit indéniablement la vie fluviale et témoigne de la vitalité de la Seine. Les entreprises fluviales, souvent dirigées par des entrepreneurs créatifs, contribuent à la diversité et à l’originalité de l’économie parisienne. Parmi les 130 membres de cette communauté fluviale, un tiers des entreprises n’existaient pas il y a dix ans, témoignant de la dynamique constante du secteur.
Cette diversité est essentielle pour la ville et ses habitants, mais elle pose également des défis en termes de gestion et de coordination, surtout pendant les périodes de forte activité comme les mois d’été. La cohabitation des usages sur la Seine doit être gérée de manière à ce que chacun puisse bénéficier du fleuve sans empiéter sur les activités des autres.
Depuis 2015, l’État et les collectivités ont investi plus de 1,4 milliard d’euros dans un ambitieux plan visant à améliorer la qualité de l’eau de la Seine. Ce projet, indispensable pour la tenue des épreuves de natation et de triathlon en eau libre lors des JO, prévoit également l’ouverture de plusieurs zones de baignade au grand public dès l’été 2025.
Mais cette initiative pose des défis majeurs. D’une part, malgré les investissements, la qualité de l’eau préoccupe. D’autre part, les risques sanitaires et de sécurité sont réels, notamment en raison de l’intensité des courants et de la cohabitation nécessaire avec le trafic fluvial dans un fleuve contraint. Durant l’été, on comptabilise chaque jour 400 passages de bateaux sur la Seine, une période coïncidant avec le pic d’activité touristique et le transport de marchandises.
L’introduction de zones de baignade dans un tel contexte pose des questions complexes. La sécurité des nageurs, les impacts négatifs sur les activités économiques et la gestion des périodes de haute activité fluviale doivent être soigneusement évalués. La baignade en Seine, bien qu’attrayante sur le papier, doit se faire sans compromettre les autres usages du fleuve. Des solutions doivent être trouvées pour que les baignades et les activités fluviales puissent coexister harmonieusement.
En valorisant la filière fluviale et en intégrant de nouveaux usages, Paris peut renforcer son statut de ville innovante et durable. Les investissements dans l’infrastructure fluviale, les projets de modernisation écologique et l’engouement collectif des parisiens autour du fleuve témoignent d’une vision tournée vers un avenir durable. L’exemple parisien pourrait inspirer d’autres villes européennes à repenser leur relation avec leurs cours d’eau, intégrant mobilité durable, activités économiques et espaces de loisirs. Toutefois, il est crucial que ces transformations se fassent dans le respect de l’équilibre fragile entre les différents usages du fleuve et en concertation étroite avec ceux qui le font vivre depuis plus de 100 ans.
(*) Les signataires :
- Olivier Jamey, président – Communauté Portuaire de Paris (CPP)
- Didier Leandri, président délégué général – E2F (Entreprises Fluviales de France)
- Taoufiq El Amrani, directeur général – Compagnie des Bateaux-Mouches
- Marie-Pierre Landowski, présidente – Esprit Seine
- Matthieu Blanc, directeur métier fluvial – Sogestran / CFT
- Marie Bozzoni, directrice générale – Vedettes de Paris
- Ghislain de Richecour, PDG – Vedettes du Pont Neuf
- Didier Spade, PDG – Seine Alliance
- Arnaud Féger, président du directoire – SCAT
- Arnaud Daniel, directeur général des activités Seine – Sodexo Live!
JO-2024 : La Seine a été propre pendant 30 secondes !
De quoi s’interroger sur les résultats d’une étude officielle qui aurait constaté que la Seine aurait été baignable pendant quelques jours en juin. Pourquoi pas aussi pendant 30 secondes !
Il paraît de plus en plus évident que la Seine à Paris ne pourra être conforme aux critères imposés pour la baignade d’autant que la pollution chronique ne peut disparaître en quelques jours et que les conditions météo jouent également un rôle important.
Officiellement, la Seine a été propre à la baignade plusieurs jours de suite fin juin, pour la première fois depuis la publication hebdomadaire de résultats au cours du mois, selon les résultats d’analyses bactériologiques publiés ce jeudi 4 juillet, à quatre semaines des épreuves olympiques prévues dans le fleuve.
Ces premiers bons résultats, liés notamment à un temps ensoleillé aux premiers jours de l’été, ont été obtenus malgré un débit du fleuve « quatre à six fois » supérieur « au débit habituel d’été », soulignent la mairie et la préfecture de région dans leur bulletin hebdomadaire.
L’ONG Surfrider Foundation avait alerté au début du mois d’avril sur l’état « alarmant » des eaux de la Seine, après avoir réalisé une campagne de prélèvements sur six mois. Sur les 14 mesures effectuées entre septembre 2023 et mars 2024, 13 se révélaient « au-dessus, voire très largement au-dessus » des seuils recommandés pour la baignade.
Environnement et JO : la Seine toujours aussi polluée !
En dépit des pronostics et des promesses, la qualité de l’eau de la Seine ne permet pas de s’y baigner.
L’équipe de France de nage en eau libre ne pourra donc pas s’entraîner lundi prochain, le 10 juin, dans la Seine à cause de la mauvaise qualité de l’eau, a appris ce jeudi la direction des Sports de Radio France. Les contrôles désormais quotidiens depuis le 1er juin sur huit points en amont du site olympique montrent en effet une dégradation de la qualité des eaux de la Seine. En cause : les abondantes pluies du mois de mai. De plus, le débit est jugé trop important pour permettre un entraînement.
En août dernier déjà, l’épreuve test de natation en eau libre à Paris avait été annulée à la dernière minute à cause d’une qualité de l’eau en dessous des normes acceptables.
Les responsables de l’équipe de France sont désormais à la recherche d’une nouvelle date mais sans garantie si aucune amélioration n’est constatée.
La question désormais est de savoir si les relevés sanitaires seront suffisamment bons pour que les athlètes puissent nager dans la Seine pour les épreuves d’eau libre et de triathlon durant les Jeux olympiques de Paris.
Hidalgo avait pourtant promis de s’y baigner…… comme Chirac en son temps ! !
Comme Chirac, Macron veut se baigner dans la Seine ….et couler !
Comme Chirac en 90, Emmanuel Macron a annoncé qu’il irait se baigner dans la Seine. Emmanuel Macron a inauguré ce jeudi village olympique des JO de Paris 2024, en Seine-Saint-Denis. Le président de la République en a profité pour s’exprimer face aux médias à propos des échéances olympiques à venir, annonçant qu’il se baignerait dans la Seine. Comme Chirac !
Le 15 mai 1990, Jacques Chirac était ainsi invité dans l’émission « La Marche du siècle », sur la 3e chaîne. L’émission est consacrée aux capitales de l’an 2000. Le maire de Paris commence son allocution en lisant un papier du magazine »Le Chasseur français ».
« Dans la Seine, la variété des espèces est en constante augmentation. Au dernier recensement, plus de 25 poissons différents trouvaient des conditions de vie adéquates dans la Seine… », avait-il commencé avant de poursuivre: « Voilà pourquoi j’affirme qu’on peut rendre un fleuve propre, et j’ai d’ailleurs indiqué que dans trois ans, j’irai me baigner dans la Seine devant témoins pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre ».
Près de trente ans plus tard, Jacques Chirac ne s’est jamais baigné dans la Seine. Les maires suivants ont néanmoins voulu poursuivre cette mission. Depuis plusieurs étés, la baignade est ainsi autorisée dans le canal de l’Ourcq et le bassin de la Villette. Et Anne Hidalgo l’a promis, en 2024, certaines épreuves des Jeux olympiques auront lieu dans la Seine.
Après avoir souligné le travail effectué pour rendre la Seine baignable, Emmanuel Macron a annoncé qu’il se jetterait lui-même à l’eau: « Pour les Parisiennes et les Parisiens, il y aura aussi un héritage important sur les aménagements, en particulier la Seine.
Rouen : «risque » de pollution de la Seine
Alors que comme d’habitude le préfet tentait de minimiser l’impact de la catastrophe de Rouen, la ministre de la santé, elle, était bien contrainte de constater que la ville de Rouen était polluée. «La ville est clairement polluée» par les suies, a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn à Rouen au lendemain de l’incendie de l’usine Lubrizol classée Seveso. Vendredi de nombreux habitants de Rouen ont été incommodés par des odeurs très fortes, provoquant nausées et même vomissements, après l’incendie qui s’est déclaré dans l’usine jeudi matin. Certains portaient masques en papier en gants pour circuler dans les rues. «Je comprends la population (…) les produits peuvent être irritants sur le moment», a expliqué la ministre. «Ce sont des suies, comme une pollution, comme des galettes par exemple de goudron sur les plages», a déclaré «Si on voit des galettes de goudron sur les plages, on demandera aux enfants de pas les toucher (…) Eh bien c’est la même chose ce que nous demandons aux riverains aujourd’hui, c’est-à-dire de nettoyer ces suies, ces saletés, visuellement très repérables, à prendre des précautions notamment en mettant des gants», a ajouté la ministre qui s’exprimait aux côté de la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne.
Notons que cette usine a déjà connu des problèmes et notamment des incidents. Cette usine est un “site Seveso”, une classification européenne pour les installations industrielles présentant des risques en raison des quantités et types de produits dangereux qu’elles abritent. Début 2013, du mercaptan, un gaz nauséabond toxique à fortes doses, s’était échappé de cette usine et avait pu être ressenti jusqu’en Angleterre et à Paris.
Le préfet a également évoqué un risque de pollution en raison du probable débordement des bassins de rétention de l’usine. “Les bassins sont aujourd’hui saturés”, a-t-il dit. En clair il y a des risques sérieux de pollution de la seine. Vendredi, des galettes d’hydrocarbures ont fait leur apparition sur la Seine à Rouen. « C’est de la suie qui s’est agglomérée du fait de la pluie, une combinaison d’additifs d’huile de moteur et d’hydrocarbures », a reconnu le préfet.
L’Etat est en train d’armer un navire pour les récupérer « avec un chalut tampon, fait pour ramasser les hydrocarbures », a expliqué Benoît Lemaire, le directeur de cabinet du préfet de Normandie. « Il n’y en a pas des tonnes à mon avis, mais cela nécessite qu’on les récupère. On a demandé que ce soit fait cet après-midi », a ajouté le haut fonctionnaire.
Les autorités précisent toutefois ne pas avoir détecté pour l’heure ni de “toxicité aiguë”, ni de “danger». La préfecture recommande toutefois aux habitants touchés de “bien se laver les mains” et de “laver fruits et légumes” issus des cultures locales. Une recommandation utile mais sans doute un peu légère par rapport aux enjeux.
JO 2024 : la natation dans la Seine (Hidalgo)….ou les égouts de Paris
Deux hypothèses pour les jeux de 2024 ou bien les épreuves de natation se dérouleront dans la Seine ou dans les égouts de Paris. Finalement un peu la même chose. C’est Anne Hidalgo qui le promet. Pour les épreuves sur la terre ferme, les masques à oxygène seront obligatoires en raison de la pollution atmosphérique (Paris est l’uen des villes les plus polluée d’Europe). Interrogée par Jean-Jacques Bourdin ce matin sur RMC sur la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024, la maire de Paris a déclaré qu’elle verrait bien l’épreuve de triathlon se «dérouler dans la Seine». Une déclaration qui n’est pas sans rappeler un certain Jacques Chirac, qui, en 1988, promettait avant la fin de son mandat à la mairie de Paris qu’il serait possible de se baigner dans la rivière. Pour rappel, aujourd’hui, il est interdit de se baigner dans la Seine, notamment pour des raisons de pollution.