Austérité : divergences au sein du gouvernement
Pierre Moscovici insiste ce lundi 18 sur la réduction des dépenses publiques, alors que certains ministres ont mis en garde contre un serrage de vis trop important de leurs budgets. Parmi les trois possibilités existantes pour réduire les déficits : la croissance, qu’il « faut muscler », la baisse des dépenses et la pression fiscale. La « réduction des dépenses doit être privilégiée », a déclaré le ministre sur RTL, rappelant que cela allait se faire notamment dans le cadre de la « modernisation de l’action publique », mise en place par Matignon. « C’est à partir de ça, y compris en revoyant les politiques publiques, en les évaluant, en étant capable de redéfinir ce qu’est l’action publique, c’est comme ça que nous allons parvenir en effet à une dépense publique maîtrisée », a déclaré le ministre. Ces déclarations interviennent alors que cette réduction des dépenses risque de provoquer des remous dans la majorité. En effet, les ministres de l’Ecologie Delphine Batho (PS) et Cécile Duflot (EELV), ainsi qu’Anne Hidalgo (PS), première adjointe au maire de Paris, avaient d’ores et déjà souligné dimanche que l’austérité budgétaire ne devait pas porter atteinte à « l’investissement » public. »On est au maximum de ce qu’on peut faire en terme d’économie et de réduction des dépenses » a déclaré Delphine Batho au micro du Grand entretien RCJ. « Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a pris des dispositions extrêmement sérieuses, on le voit dans tous les départements ministériels et nous ne voulons pas sacrifier les investissements d’avenir », a-t-elle ajouté. « Je pense qu’il faut avoir conscience que la sortie de crise ce n’est pas qu’une question de bonne gestion du budget. C’est aussi une réorientation, un changement de modèle, c’est ce que nous nous sommes fixé comme ambition avec ce que Jean-Marc Ayrault a appelé le nouveau modèle français », a souligné la ministre. Pour sa part, Cécile Duflot, dans une interview au Journal du Dimanche, a estimé, tout en reconnaissant « un impératif de désendettement public », que « personne ne peut croire que de l’austérité naîtra le retour des temps meilleurs ». « Il y a aussi une nécessité d’investissement », a-t-elle souligné. « Mon ministère participe à l’effort collectif, bien plus que d’autres en ce qui concerne les effectifs. Il y a une modernisation nécessaire. Pour autant, l’austérité ne doit pas accabler des territoires déjà meurtris », a ajouté Mme Duflot. Enfin, invitée du « Forum » Radio J, Anne Hidalgo, candidate à la Mairie de Paris, a réagi à l’annonce gouvernementale, mardi, d’une baisse des dotations de l’État aux collectivités locales de 1,5 milliard d’euros pour 2014 puis pour 2015. « Il faut faire attention, quand on demande aux collectivités qu’elles fassent des efforts », a-t-elle prévenu. « Oui, elles doivent faire des efforts quand les dépenses qu’elles font concernent leur train de vie, n’ont rien à voir avec l’efficacité économique, la solidarité et l’emploi. Mais en même temps, attention, dans le pacte de compétitivité, il faut mesurer la place que prennent les collectivités publiques, via leurs investissements publics », a-t-elle poursuivi. « Les villes, les territoires, une ville comme Paris, qui a un budget d’investissement très important, et c’est vrai des autres grandes métropoles régionales, interviennent directement dans l’activité économique du pays », a souligné Mme Hidalgo.
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