Recrutement de talents internationaux : la France n’est pas assez séduisante
La France classée 19e de l’édition 2022 de l’index mondial compétitivité et talents de l’Insead, Portulans et du Human Capital Leadership Institute, publié jeudi 3 novembre, rapportent Les Echos. Las, l’Hexagone est loin de certains de ses voisins européens : les Pays-Bas (6e), le Royaume-Uni (10e) ou bien le Danemark (3e) ; la Suède, la Norvège et la Finlande, pointant aussi dans le top 10. En tête du classement se trouvent la Suisse, puis Singapour, et en quatrième les Etats-Unis.
Faible ouverture. Il y a du bon. La France arrive à produire des talents (9e rang mondial) et son système de formation continue est à la pointe (4e, en progression de cinq places). Mais l’Hexagone pèche dans les « compétences professionnelles et techniques » (22e), accuse un déficit de personnels qualifiés et a du mal à attirer des talents mondiaux (25e). En cause, notamment, une faible ouverture sur le monde extérieur (22e), ainsi qu’une inclusion insuffisante. Le soft power ne suffit donc pas à l’attractivité, d’autant qu’en dehors de la francophonie le bât blesse.
Le classement survient dans un écho étonnant à l’actualité politique : tandis que le ministère de l’Intérieur durcit le ton sur les expulsions, le ministère du Travail envisage un titre de séjour « métiers en tension » alors que certains secteurs ont du mal à recruter (bâtiment, hôtellerie, restauration, travaux agricoles). Autres pistes de l’exécutif : l’élargissement des « métiers en tension » et la suppression du délai de carence imposé aux demandeurs d’asile. Si le besoin actuel concerne des secteurs moins valorisés que d’autres (la haute technologie, la banque, la recherche, par exemple), la France pourrait néanmoins faire un pas vers plus de séduction.