L’agriculture française : un secteur d’avenir !!
( Phil Hogna, Irlandais commissaire à l’Agriculture)
Secteur d’avenir, oui mais pour quoi et pour qui ; Florilèges de banalités prononcées par le nouveau commissaire européen à l’agriculture. Arrivé à l’agriculture par hasard des jeux de chaises musicales, le nouveau commissaire ne connait pas grand-chose à l’agriculture mais li sait répéter ce que disent les technocrates. Enfin on est rassure l’agriculture française a un avenir ; exemple avec la suppression des quotas laitiers qui va faire baisser le prix du lait pour le grand bonheur des industriels et conduire à un élevage encore plus intensif. . Les quotas laitiers européens avaient été mis en place en 1984 pour maîtriser les excédents. Depuis 2008, ils ont été augmentés de 1% tous les ans pour préparer le secteur à l’après-quotas. Mais les éleveurs estiment qu’on ne peut pas passer d’un système totalement régulé au robinet ouvert, sans aucun garde-fou. La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche de la puissante FNSEA, réclame à Bruxelles la mise en place d’un mécanisme de gestion de crise ( ?). La Confédération paysanne va plus loin et souhaite « un outil de prévention, de gestion dynamique de la production (…)« . « Quand un industriel annonce une baisse de prix, il faut inciter les producteurs à produire moins par un système de pénalités« , explique Yves Sauvaget, de la commission lait du syndicat agricole minoritaire et éleveur dans la Manche. Car le syndicat craint une crise « pire » que celle de 2009, surtout si le prix du lait passe sous la barre des 300 euros/l.000 litres (contre 365 euros en moyenne en 2014), « une barre psychologique et économique » pour les éleveurs, craint Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. Et comme mesure de régulation, on propose un observatoire des volumes !!!
Florilège de banalités du commissaire européen dans le figaro.
Le Figaro -. La politique agricole de l’Union Européenne est-elle adaptée aux préoccupations des exploitants?
Phil Hogan -. Sous la présidence de Jean-Claude Juncker, cette Commission a mis l’investissement, la croissance et les emplois au cœur de nos priorités et je reste absolument convaincu que l’agriculture et le secteur agroalimentaire peuvent être en première ligne de la reprise économique. 25 millions de personnes travaillent dans l’agriculture dans l’Union Européenne et 46 millions dans le secteur agroalimentaire. Nous avons en Europe des conditions de production excellentes, des agriculteurs avec un savoir-faire reconnu, et un secteur agroalimentaire de qualité, à la fois respectueux des traditions mais également porteur d’idées innovantes. Les prédictions des marchés montrent que la demande des consommateurs augmentera ces prochaines années, en particulier pour les produits à valeur ajoutée. L’union Européenne est en mesure de répondre à cette demande croissante – entre autres dans le secteur laitier comme je l’ai déjà mentionné. Étant donné le patrimoine culinaire et gastronomique de la France et sa réputation à travers le monde, je ne qualifierai certainement pas l’agriculture et les produits alimentaires français comme étant en déclin mais comme un secteur d’avenir!
L’Europe met fin à des instruments de régulation comme les quotas laitiers, n’est-ce pas dangereux?
La décision de mettre fin au régime des quotas laitiers a été prise au niveau politique en 2003. Cela a été entamé dès 2008 avec l’augmentation graduelle des quotas. Les producteurs français devraient donc certainement être préparés à gérer la fin de ce régime. Par ailleurs, dans la plupart des États Membres, dont la France, la production est inférieure aux quotas de manière significative. Nous pouvons donc conclure que le régime des quotas n’a plus d’influence sur les niveaux de productions nationaux.
Mais j’aimerais aussi souligner que la fin des quotas ne devrait pas juste être perçue comme une menace. C’est aussi une opportunité. Les marchés prédisent une hausse significative de la consommation à moyen et long terme, notamment pour les produits à valeur ajoutée dans des régions comme l’Asie. L’industrie laitière européenne vend avec succès ses produits sur ces marchés émergents. Je pense que pour de nombreux producteurs européens, limités auparavant par les quotas, il y a de quoi être optimiste pour l’avenir post quota.
Quels mécanismes d’intervention prévoyez-vous: allez-vous par exemple augmenter le prix d’intervention – lorsque ce prix plancher est atteint, l’Europe décide de retirer des marchandises – comme la France l’a demandé?
Il est étrange que la France ainsi que d’autres aient demandé une augmentation du prix d’intervention moins de deux ans après que les États Membres et le Parlement Européen aient conclu qu’il n’était pas nécessaire de changer ces références. De mon point de vue, l’augmentation du prix d’intervention ne ferait que nous faire revenir à l’ancienne Politique Agricole Commune (PAC) avec des prix élevés artificiellement et déconnectés des réalités du marché. Cela aboutirait à un secteur laitier européen non compétitif donc je ne pense pas que j’augmenterai le prix d’intervention. Comme je l’ai déjà dit, nous avons plusieurs mécanismes à disposition.