Archive pour le Tag 'secteur'

Secteur Automobiles: la Chine devient le premier constructeur mondial

Secteur Automobiles: la Chine devient le premier constructeur mondial


. En 2023, les constructeurs basés en Chine ont exporté 4,91 millions de voitures, bus et camions selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles (Caam) alors que les Japonais ont livré 4,42 millions d’unités hors de l’Archipel. Le Japon détenait le titre de premier exportateur de véhicules depuis six ans. Les constructeurs japonais, qui produisent deux fois plus de véhicules dans leurs usines à l’étranger (17 millions en 2022) qu’au Japon, sont de fait pénalisés dans ce calcul par la faible implantation des chinois hors de leur pays.

Il ne s’agit là que des prémices d’un phénomène appelé à prendre de l’ampleur ces prochaines années. La production automobile chinoise est colossale avec plus de 30 millions d’unités en 2023, en hausse de 11,6 % par rapport à 2022, selon les données publiées par la Caam.

Le plus gros producteur de voiture au monde en 2022
Caractéristique Voitures particulières produites en millions
Chine 27,02
Japon 7,84
Allemagne 5,7
États-Unis 10,06
Chine: 30 millions en 2023

Secteur Santé : Annonce de Gabriel Attal bien insuffisante

Secteur Santé : Annonce de Gabriel Attal bien insuffisante

« Nos compatriotes ne trouvent pas suffisamment de médecins », a constaté rle Premier ministre. Il a en conséquence multiplié les annonces visant à optimiser ce « temps médical », de la sanction financière pour les rendez-vous non honorés par les patients à la restauration des obligations de garde pour les médecins libéraux, dans certains départements. Des annonces utiles mais bien insuffisantes.

Gabriel Attal a menacé de restaurer les obligations de gardes pour les médecins libéraux, dans les départements où le service d’accès aux soins (SAS) ne parviendraient pas à se mettre en place. « Dans les départements où il n’y aurait toujours pas de service d’accès aux soins » d’ici l’été prochain, « je suis prêt à aller plus loin, en restaurant des obligations de gardes pour les médecins libéraux, en soirée ou le week-end, dans leurs cabinets, à l’hôpital ou en maisons de santé », a déclaré le chef du gouvernement.

Alors qu’Emmanuel Macron avait déjà annoncé, il y a deux semaines, la régularisation de praticiens d’autres nationalités sur le territoire, Gabriel Attal souhaite aller plus loin pour lutter contre les déserts médicaux. Il a promis mardi de nommer un émissaire « chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France ». « Nous devons trouver les moyens de faire revenir nos jeunes Français qui sont partis étudier à l’étranger », a également estimé le Premier ministre.

« Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux qui permettront aux médecins de pouvoir se consacrer davantage aux patients et moins aux formalités administratives », a par ailleurs précisé le chef du gouvernement. Concrètement, il estime que cela représentera « 2,5 millions de consultations supplémentaires libérées tous les ans » pour les patients.

Enfin, il souhaite mieux reconnaître l’expérience du personnel de santé. Ainsi, une « infirmière anesthésiste, qui a un bac +5, plusieurs années de carrière et d’expérience, doit pouvoir si elle le souhaite entrer directement au moins en 3e année de médecine », a-t-il proposé.

Gabriel Attal a enfin évoqué la réforme prochaine de l’aide médicale d’Etat (AME), une promesse qu’Elisabeth Borne a faite à la droite lors des négociations sur le projet de loi immigration. « Nous le ferons avant l’été par voie réglementaire », a-t-il précisé. Le chef du gouvernement assure que la réforme s’appuiera sur « une base qui est connue : le rapport Evin-Stefanini ».

GNR: le secteur du bâtiment demande la suppression aussi

GNR: le secteur du bâtiment demande la suppression aussi

La Capeb réagit aux annonces de Gabriel Attal, lundi dans un communiqué. La confédération s’inquiète de la suppression de la hausse de la taxe sur le GNR pour le secteur agricole qu’elle considère comme une « iniquité ».

« Le secteur du BTP avait déjà consenti à un accord plus ambitieux du point de vue environnemental mais plus coûteux pour les professionnels par rapport au monde agricole en acceptant de voir ses taxes remonter en sept ans jusqu’au niveau normal », rappelle la Confédération. Elle rappelle que « la trajectoire de hausse progressive du gazole non routier » était justifiée par la « capacité collective à relever les défis environnementaux et énergétiques ». Elle refuse que « cet objectif repose désormais sur les épaules des entreprises du BTP ».

La Capeb avertit le gouvernement que « la tentation est forte » pour le secteur, d’exprimer son incompréhension « dans la rue, puisque cette forme d’expression semble désormais l’emporter sur une stratégie responsable et collective de sortie indispensable des énergies fossiles ».

« Les 620 000 entreprises artisanales du bâtiment ne peuvent entendre que 400 000 entreprises agricoles soient privilégiées sous prétexte qu’elles ont engagé un rapport de force contestataire aussi justifié soit-il », ajoute la Capeb qui pointe une « situation inacceptable ».

Agriculture : un secteur différencié mais encore solidaire dans l’action (Bertrand Hervieu, membre de l’Académie d’agriculture)

Agriculture : un secteur différencié mais encore solidaire dans l’action (Bertrand Hervieu, membre de l’Académie d’agriculture)

Bertrand Hervieu, sociologue spécialiste des questions rurales et membre de l’Académie d’agriculture, pour qui leur diminution progressive en nombre renforce cette unité. Occupant jadis une position majoritaire dans la société, le monde agricole ne constitue aujourd’hui, en effet, qu’une toute petite minorité parmi d’autres. ( dans la Tribune)

Un article intéressant mais superficiel et qui ne souligne pas suffisamment les contradictions internes ( intérêts économiques, par exemple) et externes ( rapports agriculture et commerce international global) NDLR

Éleveurs, maraîchers, céréaliers, vignerons… Malgré les différences entre ces métiers, peut-on parler d’un front uni en agriculture?

BERTRAND HERVIEU – Plusieurs études l’ont montré: les différences entre agriculteurs sont nombreuses. Et les disparités de revenus sont très fortes. Alors que certaines filières sont en crise, les céréaliers, les éleveurs de porcs, une partie des vignerons affichent sur dix ans des revenus tout à fait acceptables, voire en hausse.

Pour autant, on constate une unité du mouvement agricole vis-à-vis de l’extérieur. C’est une longue tradition depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, même si elle a peut-être éclaté un peu avec le pluralisme syndical.

Les tensions peuvent être très fortes à l’intérieur du mouvement professionnel. Mais elles se gèrent en interne. Vis-à-vis des pouvoirs publics, de l’opinion publique, de Bruxelles, les agriculteurs ont quand même le sentiment d’exercer un métier tout à fait à part, quels que soient leurs revenus, leurs conditions de travail, voire leur concurrence, notamment sur la terre.

Qu’est-ce qui explique cette tradition unitaire?

Un phénomène inédit dans d’autres secteurs joue énormément dans le monde agricole : le fait qu’il soit passé d’une position majoritaire dans la société à une situation de toute petite minorité parmi d’autres. À la fin du 19e siècle, le monde agricole représentait la moitié des actifs de la société française. Aujourd’hui, les chefs d’exploitation représentent 1,5% de la population active. Si on y ajoute les salariés, on atteint 3%. Ce changement est une sorte de traumatisme démographique et de représentation, qui soude ce sentiment unitaire. Les agriculteurs se disent: « Oui on a des différences, on est divers. Mais si on n’est pas tous ensemble, on n’existe plus ».

D’autres secteurs ont aussi été affaiblis par la tertiarisation de la société. Or, la pression croissante depuis plusieurs jours du monde agricole sur le gouvernement montre que ce n’est pas le cas de l’agriculture. Pourquoi ?

La particularité du monde agricole est aussi qu’il n’est pas porté uniquement par le syndicalisme. Il est porté par un dispositif institutionnel extrêmement puissant qui est aussi adossé aux chambres d’agriculture, à des organismes bancaires, à un mutualisme social qui lui est propre, aux coopératives, à des instituts techniques et à des organisations professionnelles. Il n’y a pas de milieu professionnel qui ait un dispositif d’encadrement aussi puissant que celui du monde agricole. C’est cela qui fait sa force face au monde politique.

La peur des nuisances possibles ne nourrit-elle pas aussi cette force ?

Bien sûr. Les agriculteurs ont une capacité de nuisance considérable. Ils sont en mesure de bloquer le pays. Il n’y a pas grand monde, à part eux et les routiers, qui peut déclencher des barrages dans toute la France en l’espace de trois ou quatre jours. Leur organisation leur permet de se mobiliser rapidement. Et la mobilisation se traduit ensuite par des tracteurs sur les routes, ce qui est quand même plus puissant que des gilets jaunes sur un rond point.

Quelles tensions gérées en interne traversent le monde agricole?

Prenez le débat sur la souveraineté. Pour l’atteindre, il faudrait déployer beaucoup de moyens notamment sur les fruits et les légumes, dont nous sommes grandement déficitaires. Mais cela entre en concurrence avec les intérêts des céréaliers qui défendent la vocation exportatrice de la France.

Nous sommes, en effet, de grands exportateurs de céréales, et cela renforce notre balance commerciale. Mais on ne peut pas prôner des mesures protectionnistes à Bruxelles tout en étant sur les marchés mondiaux. Une fermeture des frontières pour assurer davantage de compétitivité aux produits français sur le marché interne est donc parfaitement illusoire par rapport à la diversité de notre production. La France pourrait-elle renoncer à exporter des céréales vers le bassin méditerranéen qui en a besoin et ne sera jamais autosuffisant?

L’arbitrage est encore plus difficile depuis la guerre en Ukraine, qui a apporté des revenus très importants aux céréaliers leur permettant de racheter des terres, alors qu’un jeune maraîcher qui veut commencer à s’installer n’a pas financièrement accès au foncier.

Secteur Immobilier : catastrophe encore confirmée

Secteur Immobilier : catastrophe encore confirmée

Le dernier trimestre a été le pire depuis 15 ans dans le secteur de l’immobilier. Les ventes sont en effet écroulé autour de 30 % et l’avenir apparaît encore plus son si l’on s’en tient aux crédits accordés par les banques et aux demandes de permis de construire. Par rapport à 2019 la chute pourrait être de près de 50 %. Une véritable catastrophe qui se traduit notamment par des cascades de fermeture d’entreprises.

Le mois dernier, le promoteur nantais Réalités, qui emploie 1200 personnes, annonçait son intention de réduire ses effectifs de 50 à 100 personnes dans les 18 mois. De telles annonces sont rares, mais elles risquent de se multiplier car la crise de l’immobilier neuf ne fait que se renforcer au fil des mois. «Certains promoteurs préparent des PSE (plans de sauvegarde de l’emploi, NDLR)», a ainsi prévenu Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), en présentant ce jeudi les chiffres pour le troisième trimestre.

Quel accompagnement social pour la transition écologique ? Le cas du secteur automobile

Quel accompagnement social pour la transition écologique ? Le cas du secteur automobile

La voiture, au cœur des mobilités du quotidien, le restera dans les prochaines décennies, malgré les efforts indispensables pour rééquilibrer les usages vers des modes alternatifs. Par Jean-Philippe Hermine, Directeur de l’Institut Mobilités en Transition et Chercheur associé à l’Iddri et Marjorie Mascaro, Responsable du développement de l’Institut Mobilités en Transition

Un article intéressant mais cependant un peu flou qui propose une approche systémique pertinente mais sans lien justement avec le développement des transports alternatifs notamment collectifs NDLR

La poussée de fièvre récente sur les carburants a mis l’accent sur la dépendance subie au véhicule par des ménages fragiles et sur la spirale de précarité qu’elle génère. Dans ce contexte, difficile d’envisager une transition vers une solution technologique plus coûteuse d’accès, même si cela s’avère inexact à l’usage. L’électrification massive et rapide du parc est pourtant la seule solution raisonnable pour atteindre nos objectifs de décarbonation. L’Union européenne a acté cette ambition, programmant la fin de vente des voitures thermiques en 2035. Sur le plan national, la déclinaison des ZFE, souvent mal comprises, parfois caricaturées et instrumentalisées dans le débat public, renforce l’idée que la transition écologique est un potentiel catalyseur des inégalités sociales et territoriales.

Dans ces conditions, la mise en œuvre d’un agenda social pour accompagner cette transformation est au cœur de l’acceptabilité et de sa réussite. La notion même du traitement social recouvre cependant différents aspects, différentes approches, qu’il convient de distinguer pour ce qu’ils ambitionnent de résoudre.

La compensation vise principalement à préserver le marché et les usages
C’est l’approche réclamée, entre autres, par les constructeurs : ils attendent des pouvoirs publics qu’ils prennent en charge les impacts et efforts budgétaires qu’implique la transition. Dans cette logique, c’est le marché du neuf qui doit être subventionné pour maintenir une forme de statu quo en termes d’offre ou de pratiques.

Cette approche coûteuse pour l’État, rarement ciblée, a conduit en partie à l’inflation de la taille et du prix des véhicules de ces dernières années. Ainsi, le bonus à l’achat, qui pèse près d’un milliard d’euros par an, bénéficie principalement aux 20% les plus aisés, ceux pouvant acquérir un véhicule neuf.

Le ciblage consiste à flécher la dépense publique vers les plus contraints
Une nouvelle orientation vise dorénavant à conditionner les aides financières à des critères de revenus. Ce ciblage se justifie d’autant plus s’il est alimenté par des recettes fiscales, définies pour orienter le marché vers plus de sobriété et identifiées dans une logique de réaffectation budgétaire à visée sociale. Cette logique reste une exception en France, ce qui a en partie alimenté la crise des « Gilets Jaunes ».

Pour autant, un ménage précaire restera souvent en incapacité de combler le reste à charge pour acquérir un véhicule neuf. Cette approche est donc conditionnée à l’émergence rapide d’un marché de véhicules d’occasion accessibles. C’est en s’appuyant sur les flux de renouvellement des flottes d’entreprises, renforcés par des politiques volontaristes de verdissement, que ce marché a vocation à générer une offre abordable pour la majorité.

À court terme, des ruptures du business model traditionnel telles que le leasing social, sont particulièrement utiles pour faire, plus que symboliquement, des plus fragiles également des acteurs de la transition.

Le traitement social et structurel de la transition écologique

Il consiste à considérer ce moment de transformation du secteur comme un levier profond de résolution de problèmes systémiques et structurels tels que la dépendance à l’automobile, l’inflation de la taille et du prix des véhicules, la localisation de la production, le besoin d’efficience énergétique ou la circularité.

La dépense publique doit être envisagée comme un levier de transition inclusive et en rupture, pour faire évoluer à moyen terme les pratiques et l’offre vers plus de sobriété. Elle doit également s’inscrire dans une trajectoire à long terme pour favoriser, sécuriser, les investissements des acteurs économiques ou des territoires, vers des produits ou services qui gagneront durablement en compétitivité.

Le traitement social de la transition est trop important pour être traité uniquement à travers le prisme de la relation entre l’État et les constructeurs. Sa complexité, le champ des possibles, les conséquences qu’il implique sur le reste de l’industrie, nécessitent qu’il soit géré d’un point de vue systémique au sein d’un ensemble large de parties prenantes et avec des outils socio-économiques d’analyses des usages, des flux, des contraintes réelles des usagers et non celles du simple marché.

Secteur- Immobilier : le marché de maisons neuves s’écroule

Secteur- Immobilier : le marché de maisons neuves s’écroule


Le marché des maisons neuves subit aussi comme le reste du secteur la crise des crédits et de la solvabilité des acquéreurs. Le marché s’écroule littéralement.

Les ventes ont chuté de plus de 38%, entre juillet 2022 et juillet 2023 (, selon la Fédération française du bâtiment (FFB). Sur les sept premiers mois de l’année, 303.000 mises en chantier (logements réellement commencés, NDRL) ont été enregistrées. Comme en 1991, année qui a précédé les points bas historiques de 1992 et de 1993.

En cause comme pour l’ensemble de l’immobilier des taux de crédit qui s’envole après les relèvements successifs de la banque centrale européenne. Des taux démentiels qui vont se situer entre 4 et 5 %. Mécaniquement un candidat à l’accession à la propriété qui disposait d’une capacité d’emprunt de 200 000 € ne peut plus prétendre qu’à 160 000 €.
«Si rien n’est fait dans le projet de loi de finances 2024 pour enrayer la chute, nous allons droit à la catastrophe en 2024 et 2025», alerte Olivier Salleron, président de la FFB qui table sur 150.000 suppressions d’emplois dans le bâtiment d’ici 2025.

Entre le 1er semestre 2022 et le 1er semestre 2023 les ventes s’effondrent de 35% dans l’individuel diffus comme dans la promotion immobilière ;

En rythme annuel sur les 7 premiers mois de 2023, nous enregistrons 303 000 mises en chantier de #logements, comme en 1991, avant les points bas historiques de 1992 et 1993 (≈ 275 000 unités).

Paradoxalement Macro va encore réduire les aides au logement. Le président de la République a souvent pointé du doigt le coût trop élevé à son goût des aides au logement – qui s’élèvent à 38 milliards d’euros par an, selon le dernier rapport sur les Comptes du logement -. En oubliant que le secteur rapporte aussi plus de 90 milliards d’euros.

Le problème n’est pas seulement financier il est aussi culturel. L’intelligentia au nom de prétexte environnementaux veut concentrer de plus en plus les populations dans les zones urbaines et les empiler dans des immeubles de plus en plus hauts.

Immobilier : vers des taux à 5 % qui vont plomber le secteur

Immobilier : vers des taux à 5 % qui vont plomber le secteur

La récente décision de la banque centrale européenne de relever les taux directeurs aura des conséquences sur l’ensemble de l’économie mais de façon plus particulière sur l’immobilier. Déjà en 2023 il faudra s’attendre sans doute à une baisse du nombre de crédits de presque 50 %. En cause, l’inflation qui diminue la solvabilité des futurs acquéreurs. Ainsi un ménage qui pouvait emprunter 200 000 € avant ne peut plus emprunter que 150 000 € environ avec la montée des intérêts.

Il faut s’attendre rapidement des taux de l’ordre de 5 %.

Immobilier : vers des taux qui vont finir de tuer le secteur

Immobilier : vers des taux qui vont finir de tuer le secteur

La récente décision de la banque centrale européenne de relever les taux directeurs aura des conséquences sur l’ensemble de l’économie mais de façon plus particulière sur l’immobilier. Déjà en 2023 il faudra s’attendre sans doute à une baisse du nombre de crédits de presque 50 %. En cause l’inflation qui diminue la solvabilité des futurs acquéreurs. Ainsi un ménage qui pouvait emprunter 200 000 € avant ne peut plus emprunter que 150 000 € environ avec la montée des intérêts.

Il faut s’attendre rapidement des taux de l’ordre de 5 %

Secteur Immobilier : Vers une crise mondiale ?

Secteur Immobilier : Vers une crise mondiale ?

Le journal les Échos observe que le marché de l’immobilier résidentiel sous pression aux quatre coins de la planète. Et si la crise s’avère plus ou moins violente selon les contextes locaux, elle est bel et bien étendue à de nombreux pays du monde. En cause la flambée invraisemblable des prix dans les villes, la montée de la location pour touristes R&B, les taux d’intérêt et l’incapacité des candidats à l’accession d’atteindre la solvabilité nécessaire. Pour l’instant, ce sujet est traité relativement en sourdine pour ne pas affoler un marché qui inévitablement s’oriente vers un crash. Certains responsables et les médias commence à constater un phénomène de baisse des prix dans le logement y compris dans les grandes villes. Un phénomène qui ne fait que débuter et pourrait déboucher sur une crise grave compte tenu en particulier du manque de solvabilité des candidats à la fin et de la folie des prix intérieurs Xavier Lépine, président de l’Institut de l’Épargne immobilière et foncière (IEIF), revient sur la crise qui secoue la crise immobilière (dans la Tribune)

Xavier Lépine: A l’heure des injonctions plus contradictoires que jamais – le logement est inabordable pour une partie croissante de la population, les coûts d’adaptation aux dérèglements climatiques sont monstrueux, reconstruire la ville sur la ville – Patrice Vergriete, par la hauteur de vue qu’il amènera, est « l’homme » de la situation. Je n’ai qu’un seul grand regret, que son ministère ne soit que celui du logement et non pas celui de l’immobilier. A l’heure où l’avenir du bureau est questionné, où de très nombreux Français travaillent partiellement de chez eux, où l’immobilier de l’Etat est une partie intégrante de la solution, de mon point de vue, il me semble évident que les barrières des usages sont floutées et qu’une approche plus holistique de l’immobilier (résidentiel et tertiaire) serait plus efficace.

Au-delà de ces mouvements gouvernementaux, faut-il s’attendre à une crise immobilière de grande ampleur ?

L’immobilier est un temps long, très long. Et ce qui arrive aujourd’hui est la conséquence de ce qu’on appelle en mathématiques le modèle de Reasons, c’est-à-dire une accumulation d’événements parfois lointains, sans conséquences systémiques lorsqu’ils sont pris isolément, mais qui provoquent un accident « vital » par leur simple accumulation. Nous sommes entrés dans une crise structurelle qui est la conséquence de quarante années de politique du logement qui n’a fait que creuser les inégalités au lieu de les réduire. Nous sommes en effet dans une situation où en vingt ans les prix de l’immobilier ont doublé alors que les revenus n’ont augmenté que de 30% ; et sur 40 ans ils sont multipliés par 12 alors que les revenus n’ont augmenté que de 5 fois. Un mètre carré reste toujours un m² et le « logement » est devenu dysfonctionnel. Insuffisance de l’offre, vieillissement de la population, décohabitation… C’est vrai partout dans le monde et partout dans le monde il y a ce décalage croissant entre les prix de l’immobilier et les revenus où la valeur d’usage (loyer) n’a plus de relation avec la valeur d’échange (prix). Mais la France a particulièrement échoué, faute d’avoir su faire évoluer ses modèles (notamment d’avoir accepté de faire des financements à 25 ans avec des taux d’intérêts proches de zéro alors que l’offre de logement était insuffisante) et d’avoir trop politisé le débat sur le thème logement social versus privé.

Les politiques publiques en matière d’immobilier sont pourtant très volontaristes, avec des budgets conséquents. Pourquoi jugez-vous aussi sévèrement l’action de l’État ?

Nous avons eu après la Seconde guerre mondiale, et pendant près de quarante ans, une politique du logement extrêmement inclusive et bénéfique pour la population. Une succession de lois novatrices, disruptives, ont permis de lancer la machine. La loi de 1948 a certes limité la hausse des loyers mais après les avoir multiplié par trois pour rattraper l’inflation de l’occupation des années 1940 et relancer l’entretien des immeubles. Elle a permis également de développer la copropriété – renforcée à partir de 1965 – qui existait pourtant depuis le Code Napoléon. De même, pour solvabiliser la demande, a été créé le crédit immobilier à taux fixe, que tout le monde nous envie, avec une décision politique très forte à l’origine, celle de ne pas rémunérer les dépôts bancaires et pendant longtemps le monopole du crédit foncier permettant ainsi de « fixer » le coût de l’argent et par la même une très forte visibilité financière pour les ménages. Même la loi Malraux de 1962 sur les monuments historiques a permis de réduire considérablement l’insalubrité, ce qui pourrait d’ailleurs inspirer le gouvernement en matière d’isolation thermique. Enfin, la loi de 1967 a permis de développer un métier qui n’existait pas vraiment en France, celui de promoteur immobilier, pour répondre à une demande qui augmentait en flèche. Cinq ans après les rapatriements d’Algérie et surtout l’impact du baby-boom, les enfants nés par millions – 1 million par année- en 1945 ayant 22 ans en 1967 ! Et toute l’originalité française a été d’inventer la VEFA – la vente en l’état futur d’achèvement – pour développer une activité extrêmement capitalistique sans capitaux propres … à la différence des modèles anglo-saxon des REITS (promoteurs et partiellement investisseurs). Ce sont toutes des décisions extrêmement fortes, courageuses même, qui font que nous sommes passés d’une France de quelques pourcents de propriétaires en ville à une France de 58% de propriétaires. Ce qui reste en-dessous aujourd’hui de la moyenne européenne (70% en Europe avec les deux pays les plus riches d’Europe Suisse – 40% – Allemagne 50% très en dessous de la moyenne) car c’est un pourcentage qui n’augmente que marginalement depuis des années.

A partir de quand alors la politique en matière de logement a pris, selon vous, un mauvais tournant ?

L’arrêt de la convertibilité du dollar en or juillet 1971 – de fait la fin des accords de Bretton Woods – ont créé un nouveau monde et signé la fin des Trente Glorieuses, avec des monnaies instables, le triplement du prix du pétrole en 1973 – le dollar ce n’est plus de l’or et les pays producteurs l’avaient bien compris ! -, des taux d’intérêt qui grimpent, une forte inflation, du chômage et … des faillites de promoteurs en cascade. Puis une série de lois, toutes vertueuses au démarrage, a plutôt involontairement aggravé la situation. En tête, la loi de décentralisation de 1982 qui a donné le pouvoir de construire au maire avant qu’il ne s’aperçoive au bout de quelques années qu’il fallait plutôt faire moins de résidentiel et plus de bureaux pour être réélu. Après la crise immobilière de 1992-1994, la loi Perissol de 1995 incite les Français à investir dans le locatif. Ce qui revient à subventionner les catégories les plus aisées pour qu’elles achètent des logements locatifs pour les catégories les moins aisées avec comme effet de bord une sortie massive des investisseurs institutionnels du résidentiel locatif. Finalement, à chaque fois que l’État a sauvé la construction de logements, cela s’est traduit par une hausse des prix. C’était vrai pour le Perissol, c’était vrai aussi pour le Pinel qui a grandement alimenté la hausse des prix. La loi SRU de 2000 qui impose des quotas de logements sociaux a finalement malheureusement contribué à alimenter les prix du secteur libre.

Cette situation a empiré depuis les années 2000 : forte croissance mondiale très peu inflationniste avec l’arrivée de la Chine dans l’OMC, les taux d’intérêt baissent, les banques allongent la durée des crédits et les prix de l’immobilier explosent. Tout un système économique, social et fiscal dans un contexte de mondialisation qui fait qu’au total, le PIB nominal de la France a été multiplié par 7 en l’espace de quarante ans alors que la création monétaire l’a été de 50 fois. Concrètement, l’excès de croissance monétaire s’est répercuté sur les actifs, financiers bien sûr, mais également le prix de l’immobilier qui s’est envolé alors que les salaires ne suivaient que l’inflation général des prix à la consommation.

Quelle devrait être la réponse de l’État, selon vous ?

Nous avons souvent des réponses fiscales ou circonstancielles comme celles sur les meublés touristiques. Tout ceci est très cosmétique. Il serait grand temps de tout mettre sur la table et de voir vraiment ce qui marche et ce qui ne marche plus et l’État ne peut pas tout faire ; mais il peut être facilitateur. Il n’y a pas de solution unique mais un ensemble de réflexions profondes à mener. Les rénovations thermiques ne sont pas dans les moyens financiers de nombreux propriétaires alors même que l’immobilier est souvent très cher ; profitons de cette situation, l’immobilier peut servir de garantie pour autofinancer les travaux de rénovation énergétique via des prêts avance rénovation dont le capital serait remboursé lors de la mutation. Tous les jours, nous entendons de multiples petites voix qui nous disent que des centaines de milliers de logements ne seront plus louables faute d’avoir la bonne lettre (DPE)… et par ailleurs il faut démultiplier les logements sociaux… Proposons aux bailleurs privés de financer leurs travaux de rénovation en contrepartie d’un engagement à louer à des locataires éligibles au logement social (avec garantie locative). En contrepartie d’une baisse du loyer, nous adaptons le principe, déjà existant, d’un amortissement sur le bien. Cela soulage les organismes de logements sociaux et créé une mixité sociale beaucoup plus forte à l’intérieur des immeubles et nettement moins de coûts pour la collectivité.


Et quid des millions de mètres carrés de bureaux obsolètes ?

4 millions de m² de bureaux obsolètes rien qu’en région parisienne, 1,5 millions (3% du stock) de m² de plus chaque année… L’équation financière pour en transformer une partie en logements fonctionne de mieux en mieux car le prix des immeubles obsolètes est en train de chuter, mais se heurte à une lenteur, voire à une opposition de très nombreuses municipalités. A l’heure du ZAN, du recyclage urbain et de la lutte pour le climat c’est plus que choquant. Certains pays ont décidé d’accélérer le processus en réduisant le dispositif juridique à une autorisation de travaux. Nous avons historiquement su être les leaders de l’innovation en matière de logement, retrouvons cette dynamique en associant toutes les parties prenantes au service du logement durable pour tous : élus, règlementation, banques pour financer, investisseurs où chacun doit y trouver son intérêt.

Les banques et les assureurs pourraient-ils jouer un rôle plus important ?

Les banques prêtent moins car le crédit immobilier n’est pas un produit très rentable. Mais la dernière innovation financière dans le domaine du crédit immobilier remonte à 70 ans avec le crédit à taux fixe. Je suis frappé par le conservatisme du système bancaire dans ce domaine. Il existe pourtant une très grande variété de solutions financières. Par exemple, nous pouvons envisager que les propriétaires, qui sont généralement âgés, souscrivent un prêt avance mutation – remboursé au moment du décès – pour financer non seulement les travaux d’isolation thermique mais aussi transmettre par anticipation une fraction de leur héritage et permettre ainsi à leurs enfants ou petits-enfants d’avoir l’apport nécessaire pour acquérir leur logement. Nous parlons beaucoup de la solidarité intergénérationnelle en faveur des seniors mais l’inverse doit exister dans une société où le prix n’est plus accessible pour la majorité des générations montantes. C’est autorisé en France depuis la loi de 2006 mais les banques ne le font pas. Elles sont sans doute effrayées par les excès américains qui ont conduit aux subprimes, leur devoir de conseil sur ces montages et les possibles recours des héritiers. Mais il faut rappeler que le patrimoine immobilier des Français est de 8.000 milliards et est de plus en plus concentré, une aberration économique ! La vertu est au milieu des extrêmes et de nombreux pays proposent ce type de système en les encadrant.

Vous venez de créer une start-up, Neoproprio, qui remet au gout du jour le bail emphytéotique. A quel besoin cela répond-t-il ?

Il faut en effet de nouvelles voies pour débloquer un marché du logement devenu dysfonctionnel. Nous partons d’un constat : il est devenu presque impossible d’accéder à la propriété dans une grande ville. Ne rêvons pas, les prix du neuf comme de l’ancien ne vont pas baisser de 30%, les taux d’intérêts ne reviendront pas de sitôt à 1%, les coûts d’adaptation du logement au dérèglement climatique ne vont pas faire baisser les prix, le foncier continuera d’être rare… Les constructeurs automobiles ont su répondre à cette problématique en proposant « d’acheter en location » en proposant un coût abordable et largement choisi de manière optionnelle par l’acquéreur (apport, durée, option d’achat…) sur un bien dont la valeur résiduelle ne fait que baisser pour terminer à zéro. Neoproprio, c’est l’adaptation, via le concept d’un bail emphytéotique complété par des contrats, au logement… Un bien qui, à la différence essentielle d’une voiture, généralement s’apprécie dans le temps.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?

Nous proposons donc de libérer l’accès à la propriété, le dispositif permet de réduire d’un bon 30% le coût mensuel d’acquisition qui devient ainsi très comparable à un loyer. En acquérant son logement pour une durée de 25 ans à moitié prix et bénéficiant d’un engagement de rachat à tout moment, le néopropriétaire a ainsi la certitude de récupérer lors de la revente une part substantielle des mensualités qu’il aura payées : la différence entre le prix de rachat minimum garanti et le remboursement – anticipé – du principal restant dû du crédit immobilier qu’il aura contracté lors de l’acquisition. Une épargne – l’équivalent de trois ans de loyers s’il décide de déménager au terme de dix ans – qui peut alors servir d’apport personnel pour une autre acquisition.

Entre l’État qui subventionne et les banques qui fournissent le crédit, l’intervention d’une foncière dans l’équation permet, de manière rentable pour toutes les parties, de sortir de l’impasse actuelle ! L’immobilier peut constituer un formidable levier pour l’économie et la réduction des inégalités mais il doit être repensé de manière plus financière et moins obsessionnelle. Paradoxalement aux idées généralement reçues, c’est l’insuffisance d’innovations financières dans le secteur du logement alors que le monde s’est financiarisé qui est en partie responsable de la hausse disproportionnée des prix du logement. C’est précisément ce que nous proposons aux investisseurs institutionnels : investir dans le résidentiel de manière rentable avec un impact sociétal très puissant et noble, redonner l’accès à la propriété de leur logement à des générations entières via un partage du risque et de la rentabilité équilibré entre les deux parties.

Secteur Immobilier : chute confirmée

Secteur Immobilier : chute confirmée

La production a chuté d’environ 50 % au premier semestre. La baisse des prix est amorcée mais est encore insuffisante pour relancer le marché. Les vendeurs ne veulent pas baisser de manière significative le prix, on attend 10 % sur l’année mais il faudrait 25 % pour relancer durablement l’activité. De leur côté, les acheteurs sont dans une position d’attente espérant des baisses significatives.Des baisses qui pourraient éventuellement provenir d’un éclatement d’ une bulle immobilière devenue préoccupante aussi bien dans l’immobilier commercial que dans l’immobilier de particuliers

La baisse de l’activité et des prix s’est accrue au premier semestre 2023 en dépit de l’effet traditionnellement dynamisant de la période printanière. Les relations se crispent entre acheteurs et vendeurs. Tous les territoires ne sont pas concernés de la même façon, révèlent les indices « Meilleurs Agents – Les Echos » du 1 er juillet.

Ce n’est pas la chute libre mais les signes d’essoufflement de l’immobilier résidentiel tricolore s’intensifient . Le ralentissement du marché amorcé en début d’année, tant en termes d’activité qu’en prix, s’est accentué au deuxième trimestre. L’effet saisonnier et traditionnellement revigorant de la période printanière sur le secteur n’aura pas réussi cette fois-ci à renverser la vapeur.

Au 1er juillet, d’après les indices Meilleurs Agents – « Les Echos », sur six mois, les prix ont reculé de 0,4 % pour s’établir à 3.180 euros le prix moyen au mètre carré, France entière. « C’est la première fois depuis 2015 que l’on enregistre un semestre de baisse des prix à l’échelle de l’Hexagone », s’exclame Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents.

Climat : un accord minimal international pour décarboner le secteur fret maritime

Climat : un accord minimal international pour décarboner le secteur fret maritime

L’Union européenne réclamait lors des négociations cette semaine au siège de l’OMI à Londres, un objectif de zéro émission nette en 2050 avec deux étapes intermédiaires : réduction de 29% en 2030 et 83% en 2040. Les îles-États du Pacifique, particulièrement menacées par le réchauffement climatique, voulaient aller plus loin, soutenues par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada : -96% d’ici 2040.

Or l ‘accord met en avant « une ambition commune améliorée d’atteindre la neutralité carbone pour le fret maritime international près de 2050″, selon l’OMI, qui dépend de l’ONU. A plus court terme, il vise une réduction des émissions de CO2 « d’une moyenne d’au moins 40% d’ici 2030 comparé à 2008″. Le compromis prévoit des objectifs non contraignants de réduction des émissions polluantes d’au moins 70% d’ici 2040 comparé à 2008.

Nombre de gros exportateurs comme la Chine, le Brésil et l’Argentine ont freiné, affirmant que des objectifs trop stricts profiteraient aux pays riches, aux dépens des pays en développement. Ils s’opposaient notamment au projet d’une taxe carbone, soutenu par Emmanuel Macron et par des entreprises comme le géant du fret maritime Maersk. L’idée n’apparaît désormais dans le projet d’accord que dans un éventail de mesures proposées pour réduire les émissions du fret.

Pour les ONG écologistes l’accord « n’est malheureusement pas à la hauteur des attentes ».

Secteur -Immobilier: une catastrophe annoncée

Secteur -Immobilier: une catastrophe annoncée

Par Raphaël Legendre et Jérémy Bouillard dans l’Opinion

Depuis un an, le secteur de l’immobilier connaît un double choc d’offre et de demande. Une bombe sociale à retardement, comme l’explique notre le Raphaël Legendre

Pourquoi le secteur du logement est-il dans la tourmente ?
Raphaël Legendre, journaliste au service économie de l’Opinion : Depuis un an, le secteur de l’immobilier connaît un double choc. Un choc d’offre tout d’abord, avec la flambée des coûts de l’énergie qu’on a connue après l’invasion russe en Ukraine.

Les pénuries de matériaux qui ont entraîné aussi une très forte hausse des coûts de la construction. Et, depuis un an, est venu s’ajouter à ce choc d’offre un choc de demande avec une hausse brutale des taux d’intérêt de la BCE : + 3 points en 12 mois, ce qui a très fortement resserré le crédit bancaire pour les logements.

Les ménages ont aujourd’hui beaucoup moins de moyens de s’endetter pour acheter leur logement. Ce qui a jeté un grand coup de froid sur le marché de l’immobilier.

Pourquoi le problème est politique en plus d’être économique ?

Le logement c’est d’abord et avant tout le quotidien des Français. C’est l’une des premières dépenses contraintes, tout comme l’alimentation. On a vu la colère monter avec la flambée de l’inflation ces derniers mois. C’est la même chose sur le logement.

C’est un sujet d’abord et avant tout politique. Véronique Bédague, présidente de Nexity, premier promoteur immobilier, très critique vis-à-vis de l’inaction du gouvernement ces derniers jours, a cité quelques chiffres qui font froid dans le dos.

Le logement c’est plus 100 000 personnes mal logées, plus 10% de personnes à la rue et plus 100 000 demandeurs de logements sociaux.

Des demandes de logements sociaux qui touchent désormais la classe moyenne. Ce qui donne un sentiment de déclassement qui est, bien évidemment, d’abord et avant tout politique.

Quelles solutions sont sur la table ?

D’abord, au sein de l’exécutif, on explique que si la construction neuve est effectivement en crise, la rénovation peut prendre le relais pour les entreprises du bâtiment.

La France détient le record européen des logements vacants et beaucoup sont à rénover, notamment du côté des passoires énergétiques. Cela donne un relais de croissance pour les entreprises de la construction.

Par ailleurs, la Caisse des dépôts est actuellement en train de préparer un plan pour supporter la construction. On parle de 15 à 20 000 logements supplémentaires qui pourraient être mis sur le marché.

Et enfin, Bruno Le Maire travaille actuellement à un assouplissement des conditions d’octroi du crédit bancaire avec le gouverneur de la Banque de France.

L’année dernière, le Haut Conseil de stabilité financière avait donné un gros tour de vis sur les conditions d’octroi de ces crédits : pas plus de 25 ans, pas plus de 35% d’endettement.

Ces conditions pourraient être assouplies d’ici la prochaine réunion du Haut Conseil de stabilité financière, en juin. Avec, à l’ordre du jour, une éventuelle révision du taux d’usure qui a très nettement contraint le crédit ces derniers mois.

Secteur Immobilier : 2023, année du début d’une grande crise

Secteur Immobilier : 2023, année du début d’une grande crise

L’année 2023 sera sans doute le début d’une très grande crise affectant l’immobilier. L’envolée des prix a été telle que désormais une énorme majorité de Français n’ont plus la solvabilité nécessaire espérer l’acquisition. Ainsi par exemple pour acquérir un bien de 400 000 € sur 25 ans il faut un salaire de 4850 €Quel revenu pour emprunter 400 000 euros sur 25 ans ? Pour souscrire un emprunt de 400 000 € sur 25 ans, votre salaire mensuel doit être au minimum de 4 850 € , soit seulement autour de 10 % de la population.

par Fatmatül Pralong, Professeur agrégé en sciences économiques, Sorbonne Université dans the Conversation

En 2022, les ventes immobilières ont franchi la barre du million, selon un bilan publié par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui observe cependant un repli du nombre de transactions : -6,5 % sur un an par rapport à 2021. Même constat du côté du réseau d’agences Century 21, qui avance le chiffre de -4 %. Quant aux prix, ils ont commencé à baisser à partir de l’été 2022 et pourraient encore reculer de 5 % à 10 % en 2023. En outre l’envol des taux d’intérêt bientôt à 4 % contribue évidemment honnête tassement du secteur.

Ce retournement s’explique notamment par la forte inflation qui a marqué 2022, atteignant 6,2 % sur un an en fin d’année. Cette hausse des prix a eu deux conséquences qui pèsent sur le marché immobilier. D’abord, les entreprises qui supportent une hausse de leurs coûts de production – comme les matières premières et l’énergie fossile – ont répercuté ces hausses sur les prix afin de sauvegarder leurs marges. Cette inflation dite « par les coûts » pousse ainsi à la hausse des prix à la construction dans le neuf, ce qui évince les acheteurs les plus modestes.

Ensuite, pour freiner l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever son taux directeur, c’est-à-dire le taux auquel elle prête de l’argent aux banques commerciales (dites de second rang), à partir de juillet dernier. Pour préserver leurs marges, les banques ont alors relevé leurs taux d’emprunt, ce qui impacte les projets immobiliers et entraîne une baisse des ventes.

Pour préserver la solvabilité des emprunts, le système bancaire devient en conséquence plus sélectif dans l’octroi des prêts, éliminant les débiteurs les plus vulnérables.

Un autre élément devrait enfin peser sur le marché immobilier en 2023 : les mesures prises en faveur de la transition écologique. Après la « fossilflation », l’inflation due aux fossiles, l’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, pointe du doigt un autre phénomène : la « greenflation », liée aux coûts des mesures visant à développer les technologies vertes, dont les énergies renouvelables, avec la mise en place d’une réglementation plus contraignante.

Autrement dit, la transition écologique risque d’accentuer à court terme le phénomène d’inflation avec une augmentation des coûts financiers pour les producteurs et une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs.

En France, la loi Climat et résilience (adoptée en 2019) s’applique depuis janvier 2023 afin de lutter contre les « passoires énergétiques » ou « thermiques » : elle interdit dorénavant la mise en location de certains logements classés G en consommation d’énergie, consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré par an, selon leur diagnostic de performance énergétique (DPE). La loi prévoit qu’au 1er janvier 2025, tous les logements classés G ne pourront plus être loués puis elle s’appliquera ensuite aux logements de classe F au 1er janvier 2028, et au logement de classe E le 1er janvier 2034.

Selon un sondage mené par la Fnaim, un quart des propriétaires-bailleurs envisagerait ainsi de vendre plutôt que rénover leur logement, ce qui pourrait entrainer un afflux de biens sur le marché. En effet, certains propriétaires-bailleurs n’auront pas les moyens de financer la remise aux normes malgré les aides. Les futurs investisseurs devront même intégrer dans le calcul de la rentabilité le coût des travaux de transformation et le manque à gagner durant la période sans loyers perçus, dégradant l’effet de levier des investissements.

Au bilan, l’abondance de biens immobiliers d’un côté et le ralentissement de la demande de l’autre devraient donc entretenir la baisse des prix immobiliers en 2023.

Secteur Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

Secteur Immobilier : 2023, année du grand retournement ?

par Fatmatül Pralong, Professeur agrégé en sciences économiques, Sorbonne Université dans the Conversation

En 2022, les ventes immobilières ont franchi la barre du million, selon un bilan publié par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui observe cependant un repli du nombre de transactions : -6,5 % sur un an par rapport à 2021. Même constat du côté du réseau d’agences Century 21, qui avance le chiffre de -4 %. Quant aux prix, ils ont commencé à baisser à partir de l’été 2022 et pourraient encore reculer de 5 % à 10 % en 2023.

Ce retournement s’explique notamment par la forte inflation qui a marqué 2022, atteignant 6,2 % sur un an en fin d’année. Cette hausse des prix a eu deux conséquences qui pèsent sur le marché immobilier. D’abord, les entreprises qui supportent une hausse de leurs coûts de production – comme les matières premières et l’énergie fossile – ont répercuté ces hausses sur les prix afin de sauvegarder leurs marges. Cette inflation dite « par les coûts » pousse ainsi à la hausse des prix à la construction dans le neuf, ce qui évince les acheteurs les plus modestes.

Ensuite, pour freiner l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever son taux directeur, c’est-à-dire le taux auquel elle prête de l’argent aux banques commerciales (dites de second rang), à partir de juillet dernier. Pour préserver leurs marges, les banques ont alors relevé leurs taux d’emprunt, ce qui impacte les projets immobiliers et entraîne une baisse des ventes.

Pour préserver la solvabilité des emprunts, le système bancaire devient en conséquence plus sélectif dans l’octroi des prêts, éliminant les débiteurs les plus vulnérables.

Un autre élément devrait enfin peser sur le marché immobilier en 2023 : les mesures prises en faveur de la transition écologique. Après la « fossilflation », l’inflation due aux fossiles, l’économiste allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, pointe du doigt un autre phénomène : la « greenflation », liée aux coûts des mesures visant à développer les technologies vertes, dont les énergies renouvelables, avec la mise en place d’une réglementation plus contraignante.

Autrement dit, la transition écologique risque d’accentuer à court terme le phénomène d’inflation avec une augmentation des coûts financiers pour les producteurs et une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs.

En France, la loi Climat et résilience (adoptée en 2019) s’applique depuis janvier 2023 afin de lutter contre les « passoires énergétiques » ou « thermiques » : elle interdit dorénavant la mise en location de certains logements classés G en consommation d’énergie, consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré par an, selon leur diagnostic de performance énergétique (DPE). La loi prévoit qu’au 1er janvier 2025, tous les logements classés G ne pourront plus être loués puis elle s’appliquera ensuite aux logements de classe F au 1er janvier 2028, et au logement de classe E le 1er janvier 2034.

Selon un sondage mené par la Fnaim, un quart des propriétaires-bailleurs envisagerait ainsi de vendre plutôt que rénover leur logement, ce qui pourrait entrainer un afflux de biens sur le marché. En effet, certains propriétaires-bailleurs n’auront pas les moyens de financer la remise aux normes malgré les aides. Les futurs investisseurs devront même intégrer dans le calcul de la rentabilité le coût des travaux de transformation et le manque à gagner durant la période sans loyers perçus, dégradant l’effet de levier des investissements.

Au bilan, l’abondance de biens immobiliers d’un côté et le ralentissement de la demande de l’autre devraient donc entretenir la baisse des prix immobiliers en 2023.

12345...7



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol