Suisse : vers la fin du secret bancaire ?
Peut-être bientôt la fin du décret bancaire en Suisse davantage par peur des représailles des Etats-Unis et de l’Europe. Mais sans secret bancaire, on comprend mal pourquoi les clients mettraient encore autant d’argent en Suisse ! Près des deux tiers des banquiers helvétiques pensent que la Suisse partagera les informations sur ses clients étrangers avec ses voisins européens d’ici à 2016, montre une étude publiée mardi. L’Union européenne et les Etats-Unis font pression sur la Suisse, où sont placés plus de 1.500 milliards d’euros, afin qu’elle renonce au secret bancaire pour faciliter la lutte contre l’évasion fiscale. L’étude, réalisée auprès de 49 banques privées et gestionnaires d’actifs indépendants, illustre la résignation croissante des banques helvétiques face à la levée du secret bancaire depuis la menace proférée par la justice américaine de retirer leur licence à plusieurs d’entre elles et l’amende de 780 millions de dollars (580 millions d’euros) infligée à UBS. En juin, un comité d’experts nommés par Berne a appelé le gouvernement à se préparer à partager avec l’Union européenne des données sur ses clients étrangers mais une telle mesure suscite encore des réticences au sein du gouvernement comme du Parlement. « La stratégie du ‘plus blanc que blanc’ du gouvernement et du Parlement suisses est peut-être dépassée dans la mesure où une majorité de personnes interrogées pensent que des échanges automatiques d’informations auront été mis en place dans les trois prochaines années », soulignent les auteurs de l’étude. Le mois dernier, Berne s’est dite prêt à signer la convention de l’OCDE et du Conseil de l’Europe sur « l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale », en clair l’échange – volontaire et pas forcément automatique – d’informations sur les contribuables étrangers disposant d’avoirs en Suisse.