Scolarisation obligatoire à 3 ans: enjeux
Une annonce importante de Macron avec la scolarisation obligatoire des enfants dès l’âge de 3 ans, au lieu de 6 ans . Aujourd’hui, 97 % des enfants de 3 ans vont en maternelle. (Certains n’y vont pas en raison du cout de la cantine). Martine Milliat, IEN chargée de mission maternelle, département du Rhône, dans une note officielle explique l’enjeu de la maternelle pour le développement intellectuel (sans parler du développement physique et affectif)
« Il est très différent suivant les expériences vécues et les cheminements singuliers de chacun. Les modèles de développement linéaire issus des recherches en psychologie se sont avérés très incomplets. Nous parlons aujourd’hui d’intelligences multiples et l’école doit aider chacun à développer ses talents et son potentiel. Néanmoins, la pensée du jeune enfant est plutôt globale, intuitive, analogique et symbolique. Il la construit à partir des objets qui l’entourent et de leur apparence, d’où l’importance de la manipulation pour l’aider à trier et à classer. Il réajuste ses représentations grâce à des expériences sensorielles multiples. Le développement et la structuration de sa pensée sont essentiels dans ses apprentissages scolaires. Il est attaché au symbole. C’est pourquoi le faire semblant, l’imitation ont une fonction d’apprentissage très importante. Le jeu est une activité fondamentale pour son développement et pour son équilibre. Le petit a encore de grandes difficultés à structurer l’espace et le temps. À deux ans, il comprend « tout de suite », « bientôt ». Vers trois ans, il distingue le passé proche du présent mais la succession des actions dans leur déroulement n’est pas encore acquise. Cette construction sera centrale à l’école maternelle. Ce temps vécu, passé à l’école, les événements festifs, les sorties seront autant de jalons pour poser des repères. Ce sont également les expériences menées dans l’espace qui vont l’amener à passer d’une expérience immédiate à une perception plus fine de l’environnement. À deux ans, il a déjà des compétences numériques. À trois ans, il comprend « trois » et l’école maternelle va l’aider à développer ses capacités sur les nombres. Il possède déjà une variété de stratégies cognitives pour l’aider à résoudre des problèmes et les dispositifs pédagogiques mis en œuvre l’aideront à choisir les cheminements les plus efficaces. Si le développement de la parole est très variable suivant les caractéristiques intrinsèques de chaque enfant, les progrès réalisés entre deux et trois ans sont néanmoins considérables. À deux ans, l’enfant a déjà mis en mémoire environ 300 mots. La syntaxe s’organise, passant d’une juxtaposition de mots à l’élaboration de mots phrases (deux mots). Martine Milliat, IEN chargée de mission maternelle, département du Rhône 8 Entre deux et trois ans, il va passer du « bébé » à « il » jusqu’à la conquête magnifique de l’utilisation du « je ». En un an, il va mémoriser près de 1500 mots. Vers trois ans » Vers trois ans, 90% des enfants sont capables d’énoncer une phrase (sujet + verbe + complément). Le développement langagier, c’est-à-dire l’acquisition du vocabulaire, l’enrichissement de la syntaxe et la cohérence des propos, sera le pivot de tous les apprentissages menés au cours de ces deux années passées à l’école. La maîtrise de la fonction symbolique est importante. «
Il faudra évidemment des effectifs suffisants pour ne pas avoir à gérer des classes de 25 ou 3 élèves et notamment des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), ces agents recrutés à un niveau CAP qui secondent les enseignants de maternelle dans les classes et dont le rôle d’auxiliaire pédagogique devrait être davantage reconnu et valorisé.