Archive pour le Tag 'scientifiques'

Société- Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

Société- Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

 

Pour les 18-24 ans, Selon un sondage sondage Ifop, seulement un sur trois pense que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal » alors qu’il y a cinquante ans, ils étaient plus d’un sur deux (55 %) à le penser.

À l’inverse, les pseudo-sciences ont connu un essor incroyable à mesure que se sont développés les réseaux sociaux. 59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

L’adhésion la plus forte va à des sujets qui sont au cœur de notre réalité d’aujourd’hui. C’est l’idée d’un réchauffement climatique naturel ou de la toxicité des vaccins ARN Messager pour les enfants. Comme si ce qui suscitait le plus de croyance anti-scientifique, c’était justement ce qui nous imposait un changement dans notre quotidien.

 Ce sondage pose  ensuite, à juste titre, la question des réseaux sociaux. Elle n’est pas neutre. L’idée complotiste selon laquelle les Américains ne sont jamais allés sur la Lune progresse par exemple, car les plateformes et notamment TikTok ne jouent pas du tout le même rôle que les médias de référence, qui sont souvent le reflet d’un certain consensus scientifique. Sur les réseaux, on y détricote une vérité autorisée, admise par tous, pour en proposer une autre qu’on s’efforcera de partager au sein d’une bulle d’amis.

L’enquête a donc raison de s’inquiéter du fait que par exemple un quart des jeunes croient qu’on puisse avorter avec des produits à base de plante. Mais en même temps, on peut regretter qu’elle mélange des notions très différentes. On peut par exemple croire en Dieu sans être créationniste, donc tout en adhérant à la théorie de l’évolution des espèces. Ou bien croire à l’astrologie ou même au mauvais œil tout en donnant toute sa place à la science. En fait, les jeunes sont surtout en devenir. Ce qui inquiète, c’est donc moins qu’ils s’associent à quelque chose de scientifiquement faux que le fait qu’il le tienne durablement pour vrai.

 

En règle générale, 69 % des jeunes sont d’accord avec au moins une des affirmations proposées par les réseaux sociaux . Plus de deux tiers du panel ! Et le résultat monte à 81 % chez les jeunes qui consultent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour.

Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

Les jeunes intoxiqués par les contrevérités scientifiques des réseaux sociaux

 

Pour les 18-24 ans, Selon un sondage sondage Ifop, seulement un sur trois pense que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal » alors qu’il y a cinquante ans, ils étaient plus d’un sur deux (55 %) à le penser.

À l’inverse, les pseudo-sciences ont connu un essor incroyable à mesure que se sont développés les réseaux sociaux. 59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

59 % croient en au moins une superstition à caractère occulte, contre 21 % pour les plus âgés.

L’adhésion la plus forte va à des sujets qui sont au cœur de notre réalité d’aujourd’hui. C’est l’idée d’un réchauffement climatique naturel ou de la toxicité des vaccins ARN Messager pour les enfants. Comme si ce qui suscitait le plus de croyance anti-scientifique, c’était justement ce qui nous imposait un changement dans notre quotidien.

 Ce sondage pose  ensuite, à juste titre, la question des réseaux sociaux. Elle n’est pas neutre. L’idée complotiste selon laquelle les Américains ne sont jamais allés sur la Lune progresse par exemple, car les plateformes et notamment TikTok ne jouent pas du tout le même rôle que les médias de référence, qui sont souvent le reflet d’un certain consensus scientifique. Sur les réseaux, on y détricote une vérité autorisée, admise par tous, pour en proposer une autre qu’on s’efforcera de partager au sein d’une bulle d’amis.

L’enquête a donc raison de s’inquiéter du fait que par exemple un quart des jeunes croient qu’on puisse avorter avec des produits à base de plante. Mais en même temps, on peut regretter qu’elle mélange des notions très différentes. On peut par exemple croire en Dieu sans être créationniste, donc tout en adhérant à la théorie de l’évolution des espèces. Ou bien croire à l’astrologie ou même au mauvais œil tout en donnant toute sa place à la science. En fait, les jeunes sont surtout en devenir. Ce qui inquiète, c’est donc moins qu’ils s’associent à quelque chose de scientifiquement faux que le fait qu’il le tienne durablement pour vrai.

 

En règle générale, 69 % des jeunes sont d’accord avec au moins une des affirmations proposées par les réseaux sociaux . Plus de deux tiers du panel ! Et le résultat monte à 81 % chez les jeunes qui consultent les réseaux sociaux plusieurs fois par jour.

La légitimité de la désobéissance civile des scientifiques ?

La légitimité de la désobéissance civile des scientifiques ?

 

Face à la gravité des crises qui menacent notre planète, les chercheurs Kévin Jean, Jérôme Santolini et Julia Steinberger expliquent, dans une tribune au « Monde », pourquoi les scientifiques peuvent légitimement recourir à la désobéissance civile.

Cette  désobéissance des scientifiques peut être légitimée par des préoccupations éthiques et par une meilleure connaissance des conséquences des grandes mutations. Elle ne serait cependant réservée aux seuls scientifiques pour des raisons démocratiques et de justice . Elle doit être aussi utilisée avec pertinence pour ne pas dévoyer son intérêt. NDLR 

L’image en a ébranlé plus d’un : le 6 avril, le climatologue américain Peter Kalmus, enchaîné à la porte d’une banque J.P. Morgan (premier investisseur dans les énergies fossiles), fond en larmes au cours d’un discours expliquant les motivations de son action. Devant le sentiment de voir les alertes scientifiques ignorées, il a décidé de s’engager dans une action de désobéissance civile. Dans les jours qui ont suivi, plus de mille deux cents scientifiques avaient participé à des actions de ce type dans vingt-six pays.

Depuis quelques années, la désobéissance civile est devenue un mode d’action auquel prennent part de plus en plus de scientifiques, en France comme ailleurs. Au point qu’il est devenu l’objet d’un nombre croissant de travaux académiques qui en ont interrogé la légitimité, les fondements éthiques, mais aussi l’efficacité.

En 2019, un article de la revue Lancet avait questionné les critères éthiques selon lesquels les actions de désobéissance civile de scientifiques pouvaient être légitimes.

En se basant sur la théorie de la justice de John Rawls (1921-2002), ses auteurs considèrent que cette tactique est justifiée dès lors qu’elle dénonce une situation injuste, si elle est utilisée en dernier recours, si elle est efficace, et si elle représente la forme d’action la moins dommageable compte tenu de la menace.

La question de l’injustice du dérèglement climatique est aisée à trancher, tant on sait que ce sont les moins responsables du problème qui en subiront les pires conséquences. La notion de dernier recours fait elle aussi peu débat, tant les formes de mobilisation classique semblent épuisées : rapports scientifiques s’accumulant, marches climat se succédant sans traduction politique, plaidoyer auprès des décideurs faisant un bien maigre poids face aux moyens colossaux des lobbys…

Le troisième critère mentionné dans l’article questionne l’efficacité de la désobéissance civile. Sur ce point, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a souligné que les formes d’engagement tenant de la confrontation directe (boycott, manifestations, désobéissance civile) devenaient de plus en plus communes, et contribuaient à façonner les politiques climatiques.

Des travaux récents ont rapporté que des luttes contre des projets fossiles étaient plus fréquemment victorieuses lorsqu’elles reposaient sur la désobéissance civile (Ecological Economics 195, 2022). Dans ce type d’actions, les scientifiques ont un rôle spécifique à jouer : c’est ce qu’une équipe de chercheuses et de chercheurs a récemment affirmé dans la revue Nature Climate Change (2022).

Appel de paix de de 664 scientifiques russes

Appel de paix de de 664  scientifiques russes 

Dans une lettre ouverte publiée par « Le Monde », un collectif de chercheurs et de journalistes scientifiques russes dénonce l’entière responsabilité de la Russie dans le déclenchement du conflit. Par cet acte, « la Russie s’est condamnée à l’isolement sur la scène internationale et à un destin de pays paria », estiment-ils encore.

 

 

Tribune Nous, chercheurs et journalistes scientifiques russes, exprimons ici notre protestation énergique contre les actes de guerre lancés par les forces armées de notre pays sur le territoire de l’Ukraine. Cette décision fatale causera la mort d’un très grand nombre de gens. Elle sape les fondements du système de sécurité collective. La responsabilité du déclenchement de cette nouvelle guerre en Europe incombe entièrement à la Russie. 

Cette guerre n’a aucune justification rationnelle. Les tentatives de manipuler la situation dans le Donbass et de s’en servir comme prétexte pour déclencher les opérations militaires ne dupent absolument personne. Il est évident que l’Ukraine ne représente aucune menace pour notre pays. La guerre contre elle est injuste et absurde.

L’Ukraine était et reste un pays dont nous sommes très proches. Nombreux sont ceux, parmi nous, qui y ont des parents, des amis et des collègues chercheurs. Nos pères, grands-pères et arrière-grands-pères ont combattu ensemble le nazisme. Déclencher une guerre pour satisfaire les ambitions géopolitiques des dirigeants de la Fédération de Russie, mus par des considérations historiques fantaisistes et douteuses, ce n’est pas autre chose que trahir leur mémoire.

Nous respectons l’Ukraine, voyant en elle un Etat fondé sur des institutions démocratiques qui fonctionnent. Nous comprenons le choix européen de nos voisins. Nous sommes convaincus que tous les problèmes entre nos deux pays peuvent être résolus de manière pacifique.

En déclenchant la guerre, la Russie s’est condamnée à l’isolement sur la scène internationale et à un destin de pays paria. Cela signifie que nous, les chercheurs, ne pourrons désormais plus faire nos recherches normalement, tant il est vrai que l’avancement des recherches scientifiques est impensable sans coopération approfondie avec les collègues des autres pays.

L’isolement de la Russie dans le monde va aggraver encore plus la dégradation culturelle et technologique de notre pays, tout en fermant toutes les portes de sortie. La guerre avec l’Ukraine, c’est un pas dans le néant.

C’est avec douleur que nous voyons notre pays, dont le rôle pour abattre le nazisme a été décisif, allumer en ce moment même une nouvelle guerre sur le continent européen. Nous exigeons l’arrêt immédiat de tous les actes de guerre dirigés contre l’Ukraine. Nous exigeons le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Etat ukrainien. Nous exigeons la paix pour nos pays.

Économistes : Des comptables ou des scientifiques ?

 Économistes : Des comptables ou des scientifiques ?

 

Les économistes manquent cruellement de culture et de vision généraliste affirme  Robert Boyer, qui fait figure de référence scientifique en France  ;voir article qui  fait une analyse sans concession des insuffisances scientifiques des économistes, de leur manque de culture et de leur manque de vision.

 

 

Le problème sans doute de départ, c’est que l’idéologie dominante imprègne la grande majorité des économistes à peu près tous convaincus des vertus du capitalisme, de l’économie de marché et d’une démocratie ratatinée.

Concernant les vertus du capitalisme, ils n’ont pas de peine à démontrer l’impuissance et les gabegies  d’un État de technocrates peu formés à la gestion et aux réalités socio-économiques.

L’économie de marché et sans doute le principe de régulation entre l’offre et la demande qui est le moins contesté dans le monde y compris en Chine. Le problème, c’est que l’économie de marché ne serait être une doctrine pour la régulation de toutes les activités humaines. Elle est sans doute la plus efficace, en tout cas la moins critiquable des modes de régulation, pour les activités ne relevant pas des responsabilités régaliennes qui mettent en cause l’intérêt général.

Enfin la plupart des économistes montrent leur faveur pour une gestion élitiste tant en matière politique qu’économique voire sociale.

D’une certaine manière, compte tenu de leur formation aussi de leur rapport avec les sphères du pouvoir, les économistes se comportent davantage en comptable, en notaire qu’en visionnaire.

Pour preuve , l’activité de recherche prospective a été longtemps contestée comme discipline scientifique.

Pour se rassurer par rapport à leur formation et à leurs convictions, la plupart des économistes se contentent en fait d’enregistrer les faits quantifiables. Un peu comme le ferait un comptable. L’exercice est sans doute incontournable mais sa faiblesse réside dans le fait que tout ne peut être quantifié et ne peut rendre compte d’une réalité plus large et plus complexe. Et pour le plus long terme, ils se contentent de prolonger les tendances.

La plupart des économistes analysent -surtout par prudence -le passé pour ne pas s’aventurer sur le terrain dangereux de l’avenir.

En plus comme  il se bornent a  enregistrer des faits incontestables mais factuels qui ne sont guère éclairants sur le futur  ( les statistiques sont toujours en retard) .

Enfin et surtout beaucoup de ses économistes se sont spécialisés dans des disciplines particulières qui s’isolent plus en plus et ne prennent pas en compte l’organisation de plus en plus complexe et systémique de notre économie et plus largement de notre société.

Du coup,  les avis des économistes ne sont pas toujours très éclairants loin s’en faut et la discipline mériterait un élargissement des formations, des compétences et des champs d’intérêts articulant mieux les problématiques économiques, technologiques, sociales et environnementales.

Société- Les Économistes : Des comptables ou des scientifiques ?

Société- Les Économistes : Des comptables ou des scientifiques ?

 

Les économistes manquent cruellement de culture et de vision généraliste affirme  Robert Boyer, qui fait figure de référence scientifique en France  ;voir article qui  fait une analyse sans concession des insuffisances scientifiques des économistes, de leur manque de culture et de leur manque de vision.

 

Le problème sans doute de départ, c’est que l’idéologie dominante imprègne la grande majorité des économistes à peu près tous convaincus des vertus du capitalisme, de l’économie de marché et d’une démocratie ratatinée.

Concernant les vertus du capitalisme, ils n’ont pas de peine à démontrer l’impuissance et les gabegies  d’un État de technocrates peu formés à la gestion et aux réalités socio-économiques.

L’économie de marché et sans doute le principe de régulation entre l’offre et la demande qui est le moins contesté dans le monde y compris en Chine. Le problème, c’est que l’économie de marché ne serait être une doctrine pour la régulation de toutes les activités humaines. Elle est sans doute la plus efficace, en tout cas la moins critiquable des modes de régulation, pour les activités ne relevant pas des responsabilités régaliennes qui mettent en cause l’intérêt général.

Enfin la plupart des économistes montrent leur faveur pour une gestion élitiste tant en matière politique qu’économique voire sociale.

D’une certaine manière, compte tenu de leur formation aussi de leur rapport avec les sphères du pouvoir, les économistes se comportent davantage en comptable, en notaire qu’en visionnaire.

Pour preuve , l’activité de recherche prospective a été longtemps contestée comme discipline scientifique.

Pour se rassurer par rapport à leur formation et à leurs convictions, la plupart des économistes se contentent en fait d’enregistrer les faits quantifiables. Un peu comme le ferait un comptable. L’exercice est sans doute incontournable mais sa faiblesse réside dans le fait que tout ne peut être quantifié et ne peut rendre compte d’une réalité plus large et plus complexe. Et pour le plus long terme, ils se contentent de prolonger les tendances.

La plupart des économistes analysent -surtout par prudence -le passé pour ne pas s’aventurer sur le terrain dangereux de l’avenir.

En plus comme  il se bornent a  enregistrer des faits incontestables mais factuels qui ne sont guère éclairants sur le futur  ( les statistiques sont toujours en retard) .

Enfin et surtout beaucoup de ses économistes se sont spécialisés dans des disciplines particulières qui s’isolent plus en plus et ne prennent pas en compte l’organisation de plus en plus complexe et systémique de notre économie et plus largement de notre société.

Du coup,  les avis des économistes ne sont pas toujours très éclairants loin s’en faut et la discipline mériterait un élargissement des formations, des compétences et des champs d’intérêts articulant mieux les problématiques économiques, technologiques, sociales et environnementales.

Société- Les Économistes : Des comptables, des notaires ou des scientifiques ?

Société- Les Économistes : Des comptables, des notaires ou des scientifiques ?

 

Les économistes manquent cruellement de culture et de vision généraliste affirme  Robert Boyer, qui fait figure de référence scientifique en France  ( voir article deRobert Boyer ); Robert Boyer fait une analyse sans concession des insuffisances scientifiques des économistes, de leur manque de culture et de leur manque de vision.

 

Le problème sans doute de départ, c’est que l’idéologie dominante imprègne la grande majorité des économistes à peu près tous convaincus des vertus du capitalisme, de l’économie de marché et d’une démocratie ratatinée.

Concernant les vertus du capitalisme, ils n’ont pas de peine à démontrer l’impuissance et les gabegies  d’un État de technocrates peu formés à la gestion et aux réalités socio-économiques.

L’économie de marché et sans doute le principe de régulation entre l’offre et la demande qui est le moins contesté dans le monde y compris en Chine. Le problème, c’est que l’économie de marché ne serait être une doctrine pour la régulation de toutes les activités humaines. Elle est sans doute la plus efficace, en tout cas la moins critiquable des modes de régulation, pour les activités ne relevant pas des responsabilités régaliennes qui mettent en cause l’intérêt général.

Enfin la plupart des économistes montrent leur faveur pour une gestion élitiste tant en matière politique qu’économique voire sociale.

D’une certaine manière, compte tenu de leur formation aussi de leur rapport avec les sphères du pouvoir, les économistes se comportent davantage en comptable, en notaire qu’en visionnaire.

Pour preuve , l’activité de recherche prospective a été longtemps contestée comme discipline scientifique.

Pour se rassurer par rapport à leur formation et à leurs convictions, la plupart des économistes se contentent en fait d’enregistrer les faits quantifiables. Un peu comme le ferait un comptable. L’exercice est sans doute incontournable mais sa faiblesse réside dans le fait que tout ne peut être quantifié et ne peut rendre compte d’une réalité plus large et plus complexe. Et pour le plus long terme, ils se contentent de prolonger les tendances.

La plupart des économistes analysent -surtout par prudence -le passé pour ne pas s’aventurer sur le terrain dangereux de l’avenir.

En plus comme  il se bornent a  enregistrer des faits incontestables mais factuels qui ne sont guère éclairants sur le futur  ( les statistiques sont toujours en retard) .

Enfin et surtout beaucoup de ses économistes se sont spécialisés dans des disciplines particulières qui s’isolent plus en plus et ne prennent pas en compte l’organisation de plus en plus complexe et systémique de notre économie et plus largement de notre société.

Du coup,  les avis des économistes ne sont pas toujours très éclairants loin s’en faut et la discipline mériterait un élargissement des formations, des compétences et des champs d’intérêts articulant mieux les problématiques économiques, technologiques, sociales et environnementales.

Économistes : Des comptables, des notaires ou des scientifiques ?

Économistes : Des comptables, des notaires ou des scientifiques ?

 

Les économistes manquent cruellement de culture et de vision généraliste affirme  Robert Boyer, qui fait figure de référence scientifique en France  ( voir article).

 

Robert Boyer fait une analyse sans concession des insuffisances scientifiques des économistes, de leur manque de culture et de leur manque de vision

 

Le problème sans doute de départ, c’est que l’idéologie dominante imprègne la grande majorité des économistes à peu près tous convaincus des vertus du capitalisme, de l’économie de marché et d’une démocratie ratatinée.

Concernant les vertus du capitalisme, ils n’ont pas de peine à démontrer l’impuissance et les gabegies  d’un État de technocrates peu formés à la gestion et aux réalités socio-économiques.

L’économie de marché et sans doute le principe de régulation entre l’offre et la demande qui est le moins contesté dans le monde y compris en Chine. Le problème, c’est que l’économie de marché ne serait être une doctrine pour la régulation de toutes les activités humaines. Elle est sans doute la plus efficace, en tout cas la moins critiquable des modes de régulation, pour les activités ne relevant pas des responsabilités régaliennes qui mettent en cause l’intérêt général.

Enfin la plupart des économistes montrent leur faveur pour une gestion élitiste tant en matière politique qu’économique voire sociale.

D’une certaine manière, compte tenu de leur formation aussi de leur rapport avec les sphères du pouvoir, les économistes se comportent davantage en comptable, en notaire qu’en visionnaire.

Pour preuve , l’activité de recherche prospective a été longtemps contestée comme discipline scientifique.

Pour se rassurer par rapport à leur formation et à leurs convictions, la plupart des économistes se contentent en fait d’enregistrer les faits quantifiables. Un peu comme le ferait un comptable. L’exercice est sans doute incontournable mais sa faiblesse réside dans le fait que tout ne peut être quantifié et ne peut rendre compte d’une réalité plus large et plus complexe. Et pour le plus long terme, ils se contentent de prolonger les tendances.

La plupart des économistes analysent -surtout par prudence -le passé pour ne pas s’aventurer sur le terrain dangereux de l’avenir.

En plus comme  il se bornent a  enregistrer des faits incontestables mais factuels qui ne sont guère éclairants sur le futur  ( les statistiques sont toujours en retard) .

Enfin et surtout beaucoup de ses économistes se sont spécialisés dans des disciplines particulières qui s’isolent plus en plus et ne prennent pas en compte l’organisation de plus en plus complexe et systémique de notre économie et plus largement de notre société.

Du coup,  les avis des économistes ne sont pas toujours très éclairants loin s’en faut et la discipline mériterait un élargissement des formations, des compétences et des champs d’intérêts articulant mieux les problématiques économiques, technologiques, sociales et environnementales.

Des scientifiques exigent une véritable enquête sur l’origine du Covid en Chine

Des scientifiques exigent une véritable enquête sur l’origine du  Covid en Chine

 

On se souvient que l’organisation mondiale de la santé n’a jamais pu procéder à une véritable enquête sur l’origine de la pandémie en Chine où le virus a commencé à se développer. Cela en raison des nombreuses obstacles et censures imposées aux scientifiques de l’organisation mondiale de la santé.  «Les efforts continus du gouvernement chinois pour bloquer une véritable enquête sur les origines de la pandémie sont un affront à la communauté scientifique et aux gens partout dans le monde», écrivent des scientifiques d’Europe, des États-Unis, d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou encore d’Inde et du Japon.

Ce groupe accuse Pékin «d’avoir détruit des échantillons biologiques, d’avoir caché des archives et d’avoir emprisonné de courageux journalistes-citoyens», qui apportaient un témoignage sur le Covid-19, détecté pour la première fois dans la ville de Wuhan en décembre 2019, avant de s’étendre au monde entier. La lettre ouverte mise en ligne jeudi accuse également le gouvernement «de museler les scientifiques chinois pour les empêcher de parler ou d’écrire sur les origines de la pandémie sans autorisation préalable des autorités».

Origine Covid : 31 scientifiques internationaux demandent une véritable enquête

Origine Covid  : 31 scientifiques internationaux demandent une véritable enquête

 

31 scientifiques internationaux demandent que soit engagée une véritable enquête approfondie sur l’origine du virus en Chine. Après beaucoup de réticences, l’organisation mondiale de la santé avait réussi à faire accepter une petite enquête sur place relativement favorable d’ailleurs à la Chine. Rien d’étonnant à cela puisque la Chine tient en laisse l’organisation mondiale de la santé. Très critiquée l’organisation mondiale de la santé avaient dû alors réagir.

Le 12 juin 2021, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que les familles des millions de personnes qui sont mortes du COVID-19 «méritent de savoir quelle est l’origine de ce virus, afin que nous puissions éviter que cela ne se reproduise». En accord avec ce souhait, les dirigeants du G7 ont publié le lendemain une déclaration commune appelant à «une étude de phase 2 sur les origines de la COVID-19, qui soit transparente, établie dans un délai raisonnable, dirigée par des experts, fondée sur la science, convoquée par l’OMS et également menée, comme le recommande le rapport des experts, en Chine».

Santé-Le rapport de l’OMS sur l’origine de la Covid-19 contesté par les scientifiques

Santé-Le rapport de l’OMS sur l’origine de la Covid-19 contesté par les scientifiques

Drew Hinshaw et Jeremy Page (Wall Street Journal)

 

 

Dans un contexte de tensions croissantes entre Pékin et Washington, la délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) partie enquêter en Chine sur les origines de la Covid-19 envisage d’abandonner la publication de son rapport provisoire tandis qu’un groupe de scientifiques internationaux appelle à organiser une nouvelle investigation.

Dans une lettre ouverte publiée le jeudi 4 mars, un collectif composé d’un peu moins d’une trentaine de scientifiques exhorte à l’ouverture d’une nouvelle enquête internationale. Selon ses membres, la délégation de l’OMS revenue le mois dernier de sa mission à Wuhan (la ville chinoise où les premiers cas ont été signalés) n’a pas disposé des moyens nécessaires pour enquêter sur les sources possibles du coronavirus, notamment pour déterminer s’il s’était échappé d’un laboratoire.

Leur appel intervient alors que les Etats-Unis, récemment revenus sur leur décision de quitter l’OMS, appellent à plus de transparence dans le cadre de cette enquête et affirment avoir l’intention d’examiner de près le rapport sur la mission à Wuhan. Ils pressent la Chine de communiquer toutes les données utiles, notamment sur les premières infections confirmées en décembre 2019 et d’autres potentiellement survenues avant cette date.

Pendant ce temps, Pékin demande que soient organisées le même type de missions dirigées par l’OMS dans d’autres pays, y compris les Etats-Unis, afin de déterminer si le virus aurait pu naître ailleurs qu’en Chine et s’être propagé à Wuhan par le biais d’emballages d’aliments surgelés.

Cet ajournement de la publication des découvertes et des recommandations de la délégation envoyée à Wuhan, à laquelle ont participé des scientifiques et des responsables chinois qui devront approuver tout futur rapport, s’inscrit dans un contexte de controverse politique et scientifique incessante autour de la recherche de l’origine de la pandémie

Le 12 février, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré que la délégation publierait possiblement la semaine suivante un rapport intermédiaire résumant brièvement la mission à Wuhan, et que le rapport complet serait diffusé plusieurs semaines plus tard. Mais ce résumé n’a toujours pas été publié et l’équipe de l’OMS est en train d’en abandonner l’idée, explique Peter Ben Embarek, spécialiste de la sécurité alimentaire à la tête de la délégation. L’équipe de l’OMS envisage de publier un résumé en même temps que le rapport final complet, affirme-t-il. Ce rapport final « sera publié dans les prochaines semaines et comprendra des découvertes majeures », a annoncé un porte-parole de l’OMS.

« Par définition, un rapport résumé ne contient pas tous les détails, a justifié le Dr Ben Embarek. Donc étant donné l’immense intérêt que suscite ce rapport, un simple résumé ne satisferait pas la curiosité des lecteurs. »

Cet ajournement de la publication des découvertes et des recommandations de la délégation envoyée à Wuhan, à laquelle ont participé des scientifiques et des responsables chinois qui devront approuver tout futur rapport, s’inscrit dans un contexte de controverse politique et scientifique incessante autour de la recherche de l’origine de la pandémie.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé la lettre ouverte de vouloir faire « du neuf avec du vieux », de désigner des coupables et de manquer de crédibilité scientifique. Il a également déclaré que la délégation de Wuhan avait conclu qu’il était « extrêmement improbable » que le virus soit sorti d’un laboratoire, hypothèse qu’il ne valait donc plus la peine d’approfondir. Ni le ministère des Affaires étrangères, ni la Commission nationale de la santé chinoise n’ont répondu aux demandes de commentaires sur le rapport de la délégation à Wuhan.

Selon un exemplaire de prépublication de la lettre ouverte, le collectif de 26 scientifiques et autres experts dans des domaines comme la virologie, la zoologie et la microbiologie ont déclaré qu’il avait été « quasiment impossible » à l’équipe de l’OMS de conduire une investigation complète, et que tout rapport était probablement voué à des compromis politiques puisqu’il devait être approuvé par le volet chinois de la délégation.

Une enquête crédible nécessiterait, entre autres choses, des entretiens confidentiels et un accès plus complet aux dossiers médicaux des cas de coronavirus confirmés ou potentiels en Chine datant de fin 2019, lorsque l’épidémie a été identifiée pour la première fois à Wuhan, affirme la lettre signée par des experts de France, des Etats-Unis, d’Inde, d’Australie et d’autres pays.

Les enquêteurs devraient aussi se voir accorder l’accès à des registres concernant l’entretien, le personnel, les élevages d’animaux ainsi que les cahiers de laboratoire de tous les laboratoires travaillant sur le coronavirus, peut-on y lire.

« Nous ne pouvons nous permettre de conduire une enquête sur les origines de la pandémie qui ne soit pas absolument rigoureuse et crédible, poursuit la lettre. A ce jour, les démarches effectuées ne constituent pas une investigation rigoureuse, crédible et transparente. »

Cet appel a peu de chance d’être entendu, puisque toute future enquête nécessiterait la coopération de Pékin. En outre, de nombreux grands spécialistes des maladies infectieuses sont sceptiques face à l’hypothèse d’un accident de laboratoire à l’origine de la pandémie.

« Il est impératif que ce rapport soit indépendant, et que les découvertes des experts soient libres de toute intervention ou modification par les autorités gouvernementales chinoises afin de mieux comprendre cette pandémie et de se préparer pour la prochaine »

Quoi qu’il en soit, il exprime un mécontentement de plus en plus partagé, exprimé par les gouvernements britanniques et américains ainsi que par de nombreux scientifiques du monde entier, face à la pénurie d’informations et de données fournies par la Chine à l’OMS pour aider les chercheurs à déterminer l’origine du virus et la manière dont il a pu contaminer les humains.

« La manière dont les premières découvertes de l’enquête sur la Covid-19 ont été communiquées nous inquiète tout particulièrement et nous nous interrogeons sur les processus sous-jacents utilisés pour les obtenir », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price. « Il est impératif que ce rapport soit indépendant, et que les découvertes des experts soient libres de toute intervention ou modification par les autorités gouvernementales chinoises afin de mieux comprendre cette pandémie et de se préparer pour la prochaine. »

La Chine a assuré à plusieurs reprises de sa totale coopération avec l’OMS et nié les assertions, notamment des responsables de l’administration Trump, que le virus aurait pu provenir d’un centre de recherches de Wuhan, dont au moins un est spécialisé dans les coronavirus des chauves-souris.

Lors de sa mission le mois dernier, la délégation de l’OMS a déclaré que ses membres et leurs homologues chinois analysaient les principales hypothèses afin de déterminer l’orientation des futures recherches. A la fin de la mission, les chefs de la délégation ont annoncé qu’ils prôneraient la conduite d’études sur les manières dont le virus aurait pu se répandre à partir de différents petits mammifères, et ne recommanderaient pas de poursuivre les recherches sur un éventuel accident de laboratoire, théorie qu’ils estimaient « extrêmement improbable. »

Cette conclusion a été saluée par Pékin ainsi que par les scientifiques de plusieurs pays qui considèrent que le virus s’est répandu de façon naturelle — très probablement par le biais de chauves-souris, ensuite possiblement via d’autres animaux jusqu’aux humains — et écarte l’hypothèse du laboratoire, considérée comme une calomnie aux motivations politiques.

Pourtant, depuis leur retour de Chine, certains des enquêteurs de l’OMS ont nuancé leurs conclusions et expliqué ne pas avoir eu le mandat, l’expertise ou les données suffisantes pour avoir pu réaliser un audit de laboratoire exhaustif. Il manquait également à la délégation d’importantes données sur les premiers cas confirmés, ou sur les patients qui avaient été hospitalisés avec le même genre de symptômes auparavant.

La possibilité d’un l’accident de laboratoire « n’est définitivement pas écartée », a affirmé le docteur Ben Embarek au cours d’un séminaire la semaine dernière. Le docteur Tedros avait quant à lui affirmé en février, après le retour de la mission, que « toutes les hypothèses [demeuraient] ouvertes et [demandaient] des analyses plus poussées. »

Les signataires de la lettre ouverte sont principalement des membres d’un groupe plus large, conduit par des scientifiques français, qui partage des articles de recherche et d’autres informations sur la Covid-19 depuis décembre. Aucun n’est associé à l’enquête de l’OMS.

Parmi eux figurent Etienne Decroly et Bruno Canard, virologues moléculaires à l’AFMB, laboratoire sous tutelle d’Aix-Marseille Université (AMU) et du CNRS.

Le docteur Decroly explique s’être impliqué après avoir conclu qu’à partir des données disponibles, il n’était pas possible de déterminer si le SARS-CoV-2 « résultait d’une zoonose issue d’une souche virale sauvage ou une sortie accidentelle de souches expérimentales ».

La lettre a notamment été coordonnée par Gilles Demaneuf, data scientist français basé en Nouvelle-Zélande, et Jamie Metzl, membre du groupe de réflexion Atlantic Council et conseiller de l’OMS sur l’édition du génome humain.

D’éminents détracteurs de l’hypothèse de la fuite de laboratoire ont publié ces dernières semaines de nouvelles recherches sur des coronavirus de chauves-souris découverts en Asie du Sud-est et au Japon, qui selon eux montrent que le SARS-CoV-2 a très probablement évolué de façon naturelle pour infecter les humains.

Robert Garry, virologue à la Tulane University School of Medicine impliqué dans cette recherche, explique que lui et d’autres collègues avaient au départ envisagé la possibilité d’une fuite ou d’un accident de laboratoire, mais qu’ils avaient fini par conclure que c’était « pratiquement impossible. »

L’administration Biden n’a pas répété publiquement les assertions spécifiques de son prédécesseur au sujet des laboratoires de Wuhan.

Les signataires de la lettre ouverte disent ne soutenir aucune hypothèse en particulier mais affirment qu’il est prématuré d’exclure la possibilité d’une fuite ou d’un accident en relation avec un centre de recherches comme le Wuhan Institute of Virology, ou WIV, qui gère des laboratoires de haute sécurité et conduit des recherches approfondies sur les coronavirus des chauves-souris.

Les chercheurs du WIV nient que le virus vienne de chez eux et affirment n’avoir ni stocké de SARS-CoV-2, ni travaillé dessus avant la pandémie. Ils soulignent qu’aucun membre de leur personnel n’a été testé positif au virus.

Les signataires de la lettre ouverte indiquent que les enquêteurs devraient envisager plusieurs scénarios possibles, y compris l’éventuelle contamination d’un employé de laboratoire par un virus évoluant naturellement pendant des prélèvements de chauves-souris dans la nature, au cours du transport d’animaux infectés ou de l’élimination de déchets de laboratoire.

Ils signalent également que les enquêteurs devraient explorer la possibilité que le SARS-CoV-2 puisse être né d’expériences « à gain de fonction », lors desquelles des virus trouvés dans la nature sont manipulés génétiquement pour voir s’ils sont susceptibles de devenir plus contagieux ou mortels pour les humains.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Bérangère Viennot)

Le rapport de l’OMS sur l’origine de la Covid-19 contesté par les scientifiques

 

Le rapport de l’OMS sur l’origine de la Covid-19 contesté par les scientifiques

Drew Hinshaw et Jeremy Page (Wall Street Journal)

 

 

Dans un contexte de tensions croissantes entre Pékin et Washington, la délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) partie enquêter en Chine sur les origines de la Covid-19 envisage d’abandonner la publication de son rapport provisoire tandis qu’un groupe de scientifiques internationaux appelle à organiser une nouvelle investigation.

Dans une lettre ouverte publiée le jeudi 4 mars, un collectif composé d’un peu moins d’une trentaine de scientifiques exhorte à l’ouverture d’une nouvelle enquête internationale. Selon ses membres, la délégation de l’OMS revenue le mois dernier de sa mission à Wuhan (la ville chinoise où les premiers cas ont été signalés) n’a pas disposé des moyens nécessaires pour enquêter sur les sources possibles du coronavirus, notamment pour déterminer s’il s’était échappé d’un laboratoire.

Leur appel intervient alors que les Etats-Unis, récemment revenus sur leur décision de quitter l’OMS, appellent à plus de transparence dans le cadre de cette enquête et affirment avoir l’intention d’examiner de près le rapport sur la mission à Wuhan. Ils pressent la Chine de communiquer toutes les données utiles, notamment sur les premières infections confirmées en décembre 2019 et d’autres potentiellement survenues avant cette date.

Pendant ce temps, Pékin demande que soient organisées le même type de missions dirigées par l’OMS dans d’autres pays, y compris les Etats-Unis, afin de déterminer si le virus aurait pu naître ailleurs qu’en Chine et s’être propagé à Wuhan par le biais d’emballages d’aliments surgelés.

Cet ajournement de la publication des découvertes et des recommandations de la délégation envoyée à Wuhan, à laquelle ont participé des scientifiques et des responsables chinois qui devront approuver tout futur rapport, s’inscrit dans un contexte de controverse politique et scientifique incessante autour de la recherche de l’origine de la pandémie

Le 12 février, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré que la délégation publierait possiblement la semaine suivante un rapport intermédiaire résumant brièvement la mission à Wuhan, et que le rapport complet serait diffusé plusieurs semaines plus tard. Mais ce résumé n’a toujours pas été publié et l’équipe de l’OMS est en train d’en abandonner l’idée, explique Peter Ben Embarek, spécialiste de la sécurité alimentaire à la tête de la délégation. L’équipe de l’OMS envisage de publier un résumé en même temps que le rapport final complet, affirme-t-il. Ce rapport final « sera publié dans les prochaines semaines et comprendra des découvertes majeures », a annoncé un porte-parole de l’OMS.

« Par définition, un rapport résumé ne contient pas tous les détails, a justifié le Dr Ben Embarek. Donc étant donné l’immense intérêt que suscite ce rapport, un simple résumé ne satisferait pas la curiosité des lecteurs. »

Cet ajournement de la publication des découvertes et des recommandations de la délégation envoyée à Wuhan, à laquelle ont participé des scientifiques et des responsables chinois qui devront approuver tout futur rapport, s’inscrit dans un contexte de controverse politique et scientifique incessante autour de la recherche de l’origine de la pandémie.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé la lettre ouverte de vouloir faire « du neuf avec du vieux », de désigner des coupables et de manquer de crédibilité scientifique. Il a également déclaré que la délégation de Wuhan avait conclu qu’il était « extrêmement improbable » que le virus soit sorti d’un laboratoire, hypothèse qu’il ne valait donc plus la peine d’approfondir. Ni le ministère des Affaires étrangères, ni la Commission nationale de la santé chinoise n’ont répondu aux demandes de commentaires sur le rapport de la délégation à Wuhan.

Selon un exemplaire de prépublication de la lettre ouverte, le collectif de 26 scientifiques et autres experts dans des domaines comme la virologie, la zoologie et la microbiologie ont déclaré qu’il avait été « quasiment impossible » à l’équipe de l’OMS de conduire une investigation complète, et que tout rapport était probablement voué à des compromis politiques puisqu’il devait être approuvé par le volet chinois de la délégation.

Une enquête crédible nécessiterait, entre autres choses, des entretiens confidentiels et un accès plus complet aux dossiers médicaux des cas de coronavirus confirmés ou potentiels en Chine datant de fin 2019, lorsque l’épidémie a été identifiée pour la première fois à Wuhan, affirme la lettre signée par des experts de France, des Etats-Unis, d’Inde, d’Australie et d’autres pays.

Les enquêteurs devraient aussi se voir accorder l’accès à des registres concernant l’entretien, le personnel, les élevages d’animaux ainsi que les cahiers de laboratoire de tous les laboratoires travaillant sur le coronavirus, peut-on y lire.

« Nous ne pouvons nous permettre de conduire une enquête sur les origines de la pandémie qui ne soit pas absolument rigoureuse et crédible, poursuit la lettre. A ce jour, les démarches effectuées ne constituent pas une investigation rigoureuse, crédible et transparente. »

Cet appel a peu de chance d’être entendu, puisque toute future enquête nécessiterait la coopération de Pékin. En outre, de nombreux grands spécialistes des maladies infectieuses sont sceptiques face à l’hypothèse d’un accident de laboratoire à l’origine de la pandémie.

« Il est impératif que ce rapport soit indépendant, et que les découvertes des experts soient libres de toute intervention ou modification par les autorités gouvernementales chinoises afin de mieux comprendre cette pandémie et de se préparer pour la prochaine »

Quoi qu’il en soit, il exprime un mécontentement de plus en plus partagé, exprimé par les gouvernements britanniques et américains ainsi que par de nombreux scientifiques du monde entier, face à la pénurie d’informations et de données fournies par la Chine à l’OMS pour aider les chercheurs à déterminer l’origine du virus et la manière dont il a pu contaminer les humains.

« La manière dont les premières découvertes de l’enquête sur la Covid-19 ont été communiquées nous inquiète tout particulièrement et nous nous interrogeons sur les processus sous-jacents utilisés pour les obtenir », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price. « Il est impératif que ce rapport soit indépendant, et que les découvertes des experts soient libres de toute intervention ou modification par les autorités gouvernementales chinoises afin de mieux comprendre cette pandémie et de se préparer pour la prochaine. »

La Chine a assuré à plusieurs reprises de sa totale coopération avec l’OMS et nié les assertions, notamment des responsables de l’administration Trump, que le virus aurait pu provenir d’un centre de recherches de Wuhan, dont au moins un est spécialisé dans les coronavirus des chauves-souris.

Lors de sa mission le mois dernier, la délégation de l’OMS a déclaré que ses membres et leurs homologues chinois analysaient les principales hypothèses afin de déterminer l’orientation des futures recherches. A la fin de la mission, les chefs de la délégation ont annoncé qu’ils prôneraient la conduite d’études sur les manières dont le virus aurait pu se répandre à partir de différents petits mammifères, et ne recommanderaient pas de poursuivre les recherches sur un éventuel accident de laboratoire, théorie qu’ils estimaient « extrêmement improbable. »

Cette conclusion a été saluée par Pékin ainsi que par les scientifiques de plusieurs pays qui considèrent que le virus s’est répandu de façon naturelle — très probablement par le biais de chauves-souris, ensuite possiblement via d’autres animaux jusqu’aux humains — et écarte l’hypothèse du laboratoire, considérée comme une calomnie aux motivations politiques.

Pourtant, depuis leur retour de Chine, certains des enquêteurs de l’OMS ont nuancé leurs conclusions et expliqué ne pas avoir eu le mandat, l’expertise ou les données suffisantes pour avoir pu réaliser un audit de laboratoire exhaustif. Il manquait également à la délégation d’importantes données sur les premiers cas confirmés, ou sur les patients qui avaient été hospitalisés avec le même genre de symptômes auparavant.

La possibilité d’un l’accident de laboratoire « n’est définitivement pas écartée », a affirmé le docteur Ben Embarek au cours d’un séminaire la semaine dernière. Le docteur Tedros avait quant à lui affirmé en février, après le retour de la mission, que « toutes les hypothèses [demeuraient] ouvertes et [demandaient] des analyses plus poussées. »

Les signataires de la lettre ouverte sont principalement des membres d’un groupe plus large, conduit par des scientifiques français, qui partage des articles de recherche et d’autres informations sur la Covid-19 depuis décembre. Aucun n’est associé à l’enquête de l’OMS.

Parmi eux figurent Etienne Decroly et Bruno Canard, virologues moléculaires à l’AFMB, laboratoire sous tutelle d’Aix-Marseille Université (AMU) et du CNRS.

Le docteur Decroly explique s’être impliqué après avoir conclu qu’à partir des données disponibles, il n’était pas possible de déterminer si le SARS-CoV-2 « résultait d’une zoonose issue d’une souche virale sauvage ou une sortie accidentelle de souches expérimentales ».

La lettre a notamment été coordonnée par Gilles Demaneuf, data scientist français basé en Nouvelle-Zélande, et Jamie Metzl, membre du groupe de réflexion Atlantic Council et conseiller de l’OMS sur l’édition du génome humain.

D’éminents détracteurs de l’hypothèse de la fuite de laboratoire ont publié ces dernières semaines de nouvelles recherches sur des coronavirus de chauves-souris découverts en Asie du Sud-est et au Japon, qui selon eux montrent que le SARS-CoV-2 a très probablement évolué de façon naturelle pour infecter les humains.

Robert Garry, virologue à la Tulane University School of Medicine impliqué dans cette recherche, explique que lui et d’autres collègues avaient au départ envisagé la possibilité d’une fuite ou d’un accident de laboratoire, mais qu’ils avaient fini par conclure que c’était « pratiquement impossible. »

L’administration Biden n’a pas répété publiquement les assertions spécifiques de son prédécesseur au sujet des laboratoires de Wuhan.

Les signataires de la lettre ouverte disent ne soutenir aucune hypothèse en particulier mais affirment qu’il est prématuré d’exclure la possibilité d’une fuite ou d’un accident en relation avec un centre de recherches comme le Wuhan Institute of Virology, ou WIV, qui gère des laboratoires de haute sécurité et conduit des recherches approfondies sur les coronavirus des chauves-souris.

Les chercheurs du WIV nient que le virus vienne de chez eux et affirment n’avoir ni stocké de SARS-CoV-2, ni travaillé dessus avant la pandémie. Ils soulignent qu’aucun membre de leur personnel n’a été testé positif au virus.

Les signataires de la lettre ouverte indiquent que les enquêteurs devraient envisager plusieurs scénarios possibles, y compris l’éventuelle contamination d’un employé de laboratoire par un virus évoluant naturellement pendant des prélèvements de chauves-souris dans la nature, au cours du transport d’animaux infectés ou de l’élimination de déchets de laboratoire.

Ils signalent également que les enquêteurs devraient explorer la possibilité que le SARS-CoV-2 puisse être né d’expériences « à gain de fonction », lors desquelles des virus trouvés dans la nature sont manipulés génétiquement pour voir s’ils sont susceptibles de devenir plus contagieux ou mortels pour les humains.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Bérangère Viennot)

Coronavirus : Macron critique les polémiques scientifiques

Coronavirus : Macron critique les polémiques scientifiques

 

Le chef de l’État s’est nettement agacé de ces débats d’experts ou de faux experts qui créent la polémique et alimentent le manque de confiance de l’opinion publique. Une opinion partagée par le dessinateur  Philippe Geluck qui résume bien la situation : «Avec le Covid, les couillons qui brassent de l’air sont devenus des ventilateurs…»

Emmanuel Macron a fortement critiqué les «fausses rumeurs», les «demi-experts» et les «faux sachants». Mais derrière il y a aussi la mise en cause médias vis-à-vis de sa sanitaire. Le concept d’information transparente et partagée qu’il propose est loin d’être approprié par le gouvernement lui-même.

Face aux pandémies associer les experts santé aux autres scientifiques

Face aux pandémies associer les experts santé aux autres scientifiques

Dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la santé et de scientifiques prône le développement au niveau mondial d’une approche transdisciplinaire associant, selon le concept « One Health », la santé humaine, celle des élevages et des cultures et celle des écosystèmes.

Tribune. « Moi qui suis si peu médecin, si peu vétérinaire… », déclarait Louis Pasteur, le 12 février 1880, s’étonnant d’être à la fois membre de l’Académie nationale de médecine et désormais de la Société centrale de médecine vétérinaire, ancêtre de l’Académie vétérinaire de France, qui l’accueillait pour donner une communication. Mais « la science est une », ajoutait-il, et « c’est l’homme seulement qui en raison de la faiblesse de son intelligence, y établit des catégories ».

Outre celui de Louis Pasteur (1822-1895), la France est le pays de René Descartes (1596-1650), de Claude Bernard (1813-1878), fondateur de la médecine expérimentale, ainsi que de Claude Bourgelat (1712-1779), fondateur des premières écoles vétérinaires. Autant de personnalités qui, à leur façon, ont récusé les trop rigides cloisonnements du savoir et dont l’attitude devrait nous inspirer face à l’actuel défi sanitaire.

« Louis Pasteur, René Descartes, Claude Bernard, Claude Bourgelat. Autant de personnalités qui, à leur façon, ont récusé les trop rigides cloisonnements du savoir et dont l’attitude devrait nous inspirer face à l’actuel défi sanitaire » (Timbre paru en 2011 dessiné par Sophie Beaujard, gravé par Yves Beaujard et imprimé en taille-douce). DR/La Poste

Même si la situation sanitaire due au coronavirus n’est pas inédite au vu de la pandémie de 1969 (grippe de Hongkong, 40 000 décès en France, un million dans le monde), la pandémie actuelle démontre la nécessité de tirer des enseignements de cette crise pour construire une approche globale basée sur le concept « One Health » (« une seule santé ») associant santé humaine, santé des élevages et des cultures et santé des écosystèmes.

La pandémie de Covid-19 a remis au premier plan les liens étroits qui existent entre ces différentes santés et le continuum entre animaux et êtres humains. Plus de 75 % des agents pathogènes de l’homme sont issus des animaux. Les coronaviroses, répandues dans le règne animal, font partie de ces maladies des animaux transmissibles à l’homme (zoonoses). Pour les vétérinaires, les coronavirus sont des ennemis de tous les jours et leur expertise dans ce domaine et dans la fabrication de vaccins anticoronavirus aurait mérité d’être plus exploitée.

Certes, des vétérinaires et des écologues ont été présents dans des équipes de recherche de médecine humaine, une importante mobilisation de vétérinaires praticiens s’est traduite par la fourniture de matériels à des unités de réanimation et de consommables pour les hôpitaux et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et l’autorisation a été finalement donnée aux industriels et laboratoires vétérinaires de produire des tests PCR et effectuer des analyses à grande échelle. Mais les sciences vétérinaires auraient dû être davantage sollicitées dans l’esprit du concept de santé globale multidisciplinaire.

 

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Pourquoi une telle opacité des débats scientifiques ?

Pourquoi une telle opacité des  débats scientifiques ?

Quatre chercheurs, un économiste, un historien, un médecin et un gestionnaire, détaillent, dans une tribune au « Monde », la façon dont la crise du Covid-19 permet de mieux comprendre les principes du travail scientifique.- …….(et parfois permet aussi de complexifier la problématique sous prétexte de méthodologies qui dissimulent les enjeux financiers NDLR°)°.

Tribune. 

 

La crise sanitaire, à travers les débats qu’elle a provoqués sur la connaissance en science médicale représente une opportunité féconde d’initiation citoyenne à l’épistémologie. Comme le définit l’historien des sciences Etienne Klein, l’épistémologie est l’analyse de la validité des connaissances. Les spécialistes historiques de cette discipline, Gaston Bachelard, Karl Popper ou Jean Piaget, ont forgé des principes épistémologiques qui ont pris un relief singulier durant cette crise. Ces principes, accessibles si on les explique, sont importants afin que les citoyens, spectateurs d’un débat scientifique médiatisé, puissent mieux appréhender les connaissances médicales et, au-delà, débusquer d’éventuelles « vérités alternatives » ou « fake news ». Nombre de controverses publiques renvoyaient en effet à des questions épistémologiques sur la qualité des connaissances invoquées, concernant, par exemple, l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le Covid19, le port du masque grand public, la fermeture puis l’ouverture des écoles, la célérité du confinement puis du déconfinement.

Certains scientifiques ont jugé néfastes de livrer au public ces controverses, considérant qu’elles devaient être réservées aux initiés. Pourtant, à l’heure du tout-info, il est vain de rendre opaques des débats scientifiques lorsqu’ils portent sur un sujet universel comme la santé. En outre, dans une optique de science citoyenne, la diffusion de la connaissance vers la société est autant éthique qu’utile, comme facteur de création de connaissance elle-même, si, néanmoins, les principes épistémologiques fondamentaux sont rendus accessibles.

D’autres objectent que la connaissance ne peut être diffusée vers la société que lorsqu’elle est figée, validée, mais pas en pleine élaboration. Certes, mais une connaissance scientifique peut-elle être jamais figée ? Sans doute pas, car une hypothèse ne devient connaissance que lorsqu’elle fait consensus ici et maintenant.

En raison du principe de « falsifiabilité » forgé par les épistémologues, une connaissance acquiert ce statut tant qu’elle reste ouverte aux critiques sur sa valeur. Sinon, c’est un dogme ou une croyance. Ainsi, une connaissance d’aujourd’hui peut retrouver son statut de simple hypothèse demain, voire être complètement abandonnée. Les cimetières scientifiques sont ainsi remplis de connaissances valides hier qui ne le sont plus aujourd’hui, comme celle de mettre les bébés sur le ventre pour dormir afin d’éviter leur mort subite ou bien celle de considérer l’Univers comme statique. »

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