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Européennes Allemagne : Scholz battu

Européennes Allemagne :  Scholz battu

 

Comme  en France grave revers pour le parti au pouvoir. Selon les enquêtes réalisées à la sortie des bureaux de vote pour ARD et ZDF, le SPD d’Olaf Scholz a obtenu 14% des suffrages, tandis que les conservateurs (CDU et CSU) sont arrivés premiers avec 29,5-30% et le parti nationaliste AfD, en seconde place, avec 16,5-16%.

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

La nouvelle réalité créée par la guerre en Ukraine implique de rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne plus souveraine et l’ordre international plus viable, analyse, dans une tribune au « Monde », le chancelier allemand Qui en creux critiqueAngela Merkel.

 

Tribune d’Olaf Scholz

 

La politique commence par la contemplation de la réalité. Surtout quand celle-ci ne nous plaît pas. La réalité, c’est notamment le retour de l’impérialisme en Europe. Nombreux sont ceux qui espéraient que les liens économiques étroits et les interdépendances réciproques nous permettraient d’assurer simultanément notre stabilité et notre sécurité. Cet espoir, Vladimir Poutine l’a anéanti aux yeux de tous avec sa guerre contre l’Ukraine.

En outre, l’état de notre Bundeswehr [l’armée allemande] et des structures de défense civiles, mais également notre dépendance trop forte vis-à-vis de l’énergie russe indiquent que nous nous sommes laissé bercer par un faux sentiment de sécurité. La politique, l’économie et de larges pans de notre société n’étaient que trop disposés à tirer des conséquences importantes de la formule d’un ancien ministre allemand de la défense, formule selon laquelle l’Allemagne n’aurait plus que des amis autour d’elle.

C’était une erreur.

Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine, rien ne sera plus comme avant. De ce tournant résulte un mandat d’action. Nous devons rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne (UE) plus souveraine et l’ordre international plus viable.

La nouvelle réalité, ce sont aussi les 100 milliards d’euros dont nous sommes convenus comme fonds spécial pour la Bundeswehr, et qui marquent le revirement le plus important de la politique de sécurité de l’Allemagne. Nous fournissons à nos soldates et nos soldats le matériel et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir défendre vigoureusement, en cette ère nouvelle, notre pays et nos partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous apportons notre soutien à l’Ukraine, et ce tant qu’elle en aura besoin : soutien économique, humanitaire, financier et en matière de livraison d’armes. Parallèlement, nous veillons à ce que l’OTAN ne devienne pas une partie belligérante. Enfin, nous mettons fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà réduit nos importations de gaz russe de 55 % à 30 %.

Cela n’est pas chose facile, même pour un pays aussi prospère que le nôtre. Nombre de citoyennes et de citoyens souffrent déjà des répercussions de la guerre, en particulier des prix élevés de l’essence et des aliments. Beaucoup appréhendent leurs prochaines factures d’électricité, de fioul ou de gaz. Par conséquent, le gouvernement fédéral a débloqué des aides financières de plus de 30 milliards d’euros afin de soutenir les citoyennes et les citoyens.

Une allocation -chômage européenne (Olaf Scholz)

Une allocation -chômage européenne (Olaf Scholz)

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, propose la création d’un système d’assurance-chômage européen mais pas question qu’il soit financé par l’Allemagne. Il s’agirait d’un fonds auprès duquel pourrait emprunter les Etats pour financer le chômage. Mais pas question de la moindre solidarité financière européenne. Le seul intérêt serait pour les pays qui  auraient recours à ce fonds serait d’obtenir des taux plus favorables.  “ Si un Etat membre de la zone euro est confronté à une crise économique qui entraîne des licenciements massifs et coûteux en termes d’indemnités, il pourrait emprunter auprès de ce fonds de réassurance commun, précise-t-il. “Une fois la récession terminée, l’Etat en question remboursera les fonds qu’il a empruntés. En parallèle, tous les pays devraient faire en sorte que leurs filets de sécurité soient aussi prêts que possible à faire face à la crise”, souligne le ministre. Prié de dire si l’Allemagne se porterait garante de ce nouveau dispositif, il répond par la négative et ajoute: “Les réserves de l’Agence fédérale allemande de l’emploi resteront intactes et aucune dette ne sera mise en commun”. “Les choses fonctionnent de cette façon aux Etats-Unis. Les Etats financent l’assurance-chômage, mais alimentent un fonds fédéral. En temps de crise, ils peuvent emprunter de l’argent pour mieux répartir les coûts”. “Pourquoi ne devrions-nous pas appliquer cette expérience à la zone euro ? A mon avis, nous avons besoin de plus de solidarité dans la zone euro”, ajoute le ministre. Il se dit par ailleurs déterminé à instaurer une taxe sur les transactions financières et approuve l’idée de Paris, qui propose que les recettes viennent alimenter le budget de l’UE si tous les Etats membres la mettent en œuvre.




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