Parlementaires en Syrie : « oui, je savais » (Fabius)
Le bal des faux culs continue à propos de la visite des parlementaires en Syrie. Tous le savaient évidemment, voire l’avait encouragée. Fabius avoue ce matin qu’il était au courant « mais il désapprouvait ! ».( comme si on pouvait pas empêcher ce genre de visites de responsables politiques nationaux dans un pays en guerre !) On va évidemment apprendre dans les jours prochains que l’Elysée, Matignon et le quoi d’Orsay était nécessairement au courant. Il suffira d’être patient. Qui donc savait? Lorsque la nouvelle du voyage en Syrie de quatre parlementaires français a été dévoilée, l’exécutif, soucieux de maintenir la rupture des relations diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad, a nié avoir été informé de l’initiative. François Hollande a affirmé, lors de son déplacement Manille, qu’il n’était «pas au courant» de l’organisation du voyage, «et n’avait pas à l’être». Tout comme Manuel Valls. Même son de cloche du côté du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis. L’information avait pourtant déjà fuité dès le 15 février, dans un écho du JDD. Interrogé, le député PS Gérard Bapt, qui a participé au voyage, assure avoir prévenu l’Elysée et le Quai d’Orsay. Si la présidence de la République n’est pas revenue sur le sujet depuis la prise de parole de François Hollande, Laurent Fabius a eu l’occasion de s’expliquer, ce lundi, sur BFM-TV. Il admet avoir été informé par son attaché parlementaire: «On m’avait dit qu’il y avait une initiative de cette sorte, je n’en connaissais pas les détails et j’avais fait dire que je la désapprouvais tout à fait», explique le ministre des Affaires étrangères. Ce lundi, Laurent Fabius désavoue les parlementaires. «Ma réaction est à la fois la condamnation et la consternation (…) Aller servir la soupe à Bachar al-Assad est absurde», juge-t-il, expliquant que le président syrien et Daesh étaient les deux faces d’une «même médaille». «Croire que [Bachar el-Assad] est une alternative est complètement absurde. C’est consternant qu’on ne puisse pas réfléchir à tout ça alors qu’on est un parlementaire».