Ruralité -Et un plan village d’avenir : du saupoudrage
Et un plan supplémentaire , cette fois pour les villages ruraux pour tenter de redonner davantage de vie à de très petites agglomérations en déclin dans beaucoup de domaines notammenet démographique. En apparence, l’idée est intéressante mais c’est encore un plan qui s’ajoute à de multiples autres plans qui ne s’articulent pas suffisamment entre eux, dont l’objectif n’est pas très clair et les moyens clairement insuffisants . Il aurait fallu encore davantage définir des priorités. Et la principale n’a pas été retenue à savoir redonner un minimum de vie économique au village sans parler de la santé. Si ces villages ont perdu leur sens et leur population, c’est le plus souvent parce que les activités économiques ont fui plus loin dans des villes voisines et souvent vers les métropoles. La responsabilité en incombe à un état trop centralisateur qui a surtout favorisé la sur-urbanisation de la quinzaine de grandes métropoles.
La responsabilité aussi un nombre de maires ruraux présents dans les conseils municipaux et qui pendant des années n’ont pas souhaité de développement économique pour ne pas renchérir la main-d’œuvre locale qu’ils utilisaient eux-mêmes. Aujourd’hui le vent a tourné mais les entreprises candidates à l’implantation en zone rurale sont aussi parties plus loin. Bref la première priorité aurait sans doute été de former les élus ruraux sur le plan économique.
Élaboré avec l’AMRF, le plan « France ruralités », dévoilé en juin par la première ministre Élisabeth Borne, vise à simplifier la vie des élus de communes rurales qui représentent 88 % des communes et 33 % de la population, selon l’Insee.
Parmi les mesures, « Villages d’avenir » prévoit le recrutement de 100 chefs de projets, placés sous la tutelle des préfets pour les accompagner. Les projets « peuvent relever de l’ensemble des champs du développement local : habitat, mobilités, services au public, transition écologique, gestion de l’eau, numérique… », précise une circulaire du 19 septembre. Au total une dizaine de projets en réalité pour chaque département, autant dire une goutte d’eau surtout quand les objectifs prioritaires ne sont pas définis
« C’est super. Des projets, en campagne, on en a beaucoup. Ce qui manque, c’est le montage des dossiers et le financement », reconnaît Cyril Cibert (PRG), président des maires ruraux de la Vienne. « On a des problèmes d’entretien des églises, des locaux communaux délabrés, des biens sans propriétaires et des zones blanches », énumère-t-il.
« Ce plan vient réarmer les préfectures. Avant, on avait un État qui faisait « à la place de », puis on a été dans un État « qui contrôle » et maintenant on sent qu’on va vers un État qui accompagne les communes rurales », estime Fanny Lacroix, maire MoDem de Châtel-en-Trièves (Isère).
Des voix dissonantes se font pourtant entendre. « Les intentions sont louables mais la mise en pratique semble plus compliquée. Nous, on n’a eu aucun contact avec la préfecture alors qu’on a dû répondre avant le 15 octobre pour être labellisés Villages d’avenir », souligne Michel Basset, maire EELV de Sainte-Marie-d’Alloix (Isère). Les maires se plaignent aussi du nombre de projets retenus pour chaque département, entre 10 et 15. Trop peu, pour eux.