SNCM: reprise en rondelles de saucisson ?
Finalement il pourrait être possible d’éviter l’amende Bruxelles de 400 millions mais en découpant l’ancienne activité de la SNCM. Cette amende rendait évidemment impossible toute possibilité de reprise. L’Union européenne a en effet autorisé la France à transférer « en plusieurs lots » la délégation de service public (DSP) accordée à la SNCM pour la desserte maritime entre la Corse et le continent, a annoncé mercredi le secrétaire d’Etat en charge des Transports, Alain Vidalies. C’est une « étape importante » en vue d’une éventuelle reprise de la compagnie maritime, a indiqué le secrétaire d’Etat devant l’Assemblée nationale. « Cela va effectivement dans le bon sens », a réagi la direction de la SNCM ce 17 décembre. Renouvelée en septembre 2013 pour une durée de dix ans, la DSP maritime entre la Corse et le continent est partagée entre la SNCM et La Méridionale La SNCM a été placée en redressement judiciaire fin novembre, à la demande de la direction de compagnie. Notamment par son actionnaire majoritaire Transdev, qui avait accéléré le placement en cessation de paiement de la société en réclamant le remboursement immédiat de toutes ses créances, soit 117 millions d’euros, tout en sachant pertinemment que la compagnie n’était pas en mesure de les honorer. L’Etat, actionnaire à 25% de la compagnie, considérait également que le redressement judiciaire était la seule solution pour annuler les condamnations européennes à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d’euros. Jusqu’à présent, les éventuels repreneurs de la compagnie étaient refroidis d’une part par les incertitudes juridiques qui demeurent sur le maintien ou non de l’amende en cas de reprise. D’autre part, ils réclamaient la garantie de pouvoir conserver la délégation de service public pour la desserte Corse-Méditerranée. Il semble que la décision de Bruxelles annoncée aujourd’hui lève le doute au moins sur ce deuxième point. Baja Ferries et son président, Daniel Berrebi, armateur français d’origine tunisienne, a notamment déjà dit son intérêt pour ce dossier en juin et affirmé avoir un plan pour sauver ce qui peut l’être de la SNCM. Chroniquement déficitaire, la SNCM emploie environ 2.000 salariés, dont 1.500 en CDI, et fait vivre de nombreux sous-traitants sur le port de Marseille.