Pacte de responsabilité : pas satisfaisant (Manuel Valls)
Un peu naïvement manuel Valls s’étonne que le pacte de responsabilité n’ait pas atteint ses objectifs en matière d’emploi. Du coup, le premier ministre a grondé les entreprises. De toute façon, il ne fallait pas s’attendre à des miracles car le vrai moteur de la création d’emplois c’est le carnet de commandes. Des carnets de commandes qui ne peuvent augmenter de manière substantielle quand la croissance et de l’ordre de 1 % comme en 2015. Une croissance d’ailleurs assez théorique puisqu’elle est due essentiellement à l’augmentation du PIB non marchand, le PIB marchand, lui, a tendance à stagner. Comment dès lors augmenter le nombre d’emplois. Des interrogations en outre se posent vis-à-vis des problèmes méthodologiques pour évaluer les retombées du pacte de responsabilité. Il faudrait comparer la période pacte de responsabilité avec la même période sans pacte. Un exercice impossible à faire. Tout ce qu’on peut constater c’est que seulement 50 000 emplois ont été créés en 2015 alors que mécaniquement on aurait pu attendre une création d’emplois trois fois supérieurs. En cause, la croissance de la compétitivité mais aussi la réalité de la croissance. Enfin toute baisse de la fiscalité ne peut générer d’effets qu’à moyen et long terme. Manuel Valls a cependant jugé lundi que les engagements du patronat dans le cadre du pacte de responsabilité n’étaient « pas satisfaisants » en termes de créations d’emplois et l’a exhorté à « assumer ses responsabilités », à l’issue d’une réunion de suivi avec les partenaires sociaux. Dressant ce constat, le Premier ministre a prévenu que les aides accordées aux entreprises dans le cadre de ce dispositif pourraient à l’avenir être « conditionnées ». »Du côté des entreprises, du côté du patronat, je constate que nous ne sommes pas aux objectifs que l’on s’était donnés à travers cet effort de 40 milliards (d’euros) voté par le Parlement qui a été en grande partie engagé », a déclaré Manuel Valls, tout en saluant le fait que des accords avaient été signés dans certaines branches. Il a ajouté qu’une évaluation supplémentaire du dispositif serait réalisée « avant l’été » et que les résultats de cette étude détermineraient les modalités de l’engagement de l’Etat pour la dernière tranche du pacte. Cette dernière tranche, qui doit couvrir une réduction de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) et de l’impôt sur les sociétés, doit être votée à la fin 2016, dans le cadre de la préparation du budget 2017.