Archive pour le Tag 'Sarko'

Sarko veut un Premier ministre de droite !

Sarko veut un Premier ministre de droite

 

Sarkozy apporte aussi son grain de sel (… ou de sable) dans la crise qui secoue la France. D’une certaine manière, il complique encore un peu plus une situation déjà assez inextricable. Certes ce constat d’une triple crise financière, sociale et politique est assez juste mais la solution consistant à mettre en place un ministre de droite paraît curieuse quand on sait que les Républicains- auxquels il fait forcément allusion- n’ont qu’une quarantaine de députés. La question n’est pas tellement celle d’un premier ministre d’ailleurs mais de trois camps politiques  complètement irréconciliables, donc celle du programme et de l’introuvable majorité à l’assemblée.

LE FIGARO.- Cela fait 45 jours que la France n’a plus de gouvernement de plein exercice. Emmanuel Macron tarde-t-il à nommer un premier ministre ?

Nicolas SARKOZY.- A-t-on vraiment pris conscience de la gravité de la situation de notre pays ? La France est face à trois crises simultanées qui peuvent exploser soit en même temps, soit successivement. La première, c’est le risque d’une crise financière. Compte tenu de la dette de la France, de ses déficits et de ses dépenses trop importantes, je ne pense pas qu’il soit prudent de rester sans gouvernement ni ministre des Finances avec le risque en prime de ne pas avoir de budget ! Il y a ensuite une possibilité de crise sociale, qui est une tradition française. Il y a beaucoup d’exemples dans notre histoire récente de conflits sociaux qui ont dégénéré. Enfin, une crise politique. Un mois et demi sans gouvernement, après une dissolution dont je persiste à dire qu’elle a été une erreur, et une désintégration de tous les partis démocratiques qui n’ont jamais été aussi divisés. La France est vraiment au bord d’un précipice. De surcroît, l’extrême-gauche dans notre pays ne veut pas gouverner. Il s’agit bien davantage d’une tentative de coup d’État de La France insoumise que d’une volonté d’alternance démocratique face à une situation parlementaire impossible à dénouer. C’est peu de dire que les motifs d’inquiétude sont nombreux.

 

 

« Je t’embrasse » (Sarko à l’intermédiaire arrêté à Londres)

« Je t’embrasse » (Sarko à l’intermédiaire arrêté à Londres)

Le sulfureux homme d’affaires Alexandre Djouhri impliqué dans le financement de la campagne de Sarko par Khdafi a été arrêté à Londres. Un intime de Sarko (autres d’autres responsables politiques) si l’on en juge par des écoutes qui en disent long sur les relations des réseaux politiques et mafieux. Se fondant sur des informations parues dans de grands médias, deux juges parisiens, Serge Tournaire et Aude Buresi, sont chargés d’enquêter sur des soupçons de financement politique de la droite en 2007 par le régime de l’ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi. Dans ce dossier, trois personnes, dont Claude Guéant, sont mises en examen. Les magistrats souhaiteraient entendre un intermédiaire au cœur de leurs investigations : Alexandre Djouhri. L’homme d’affaires de 58 ans, proche de Dominique de Villepin et de Nicolas Sarkozy, ARRA2T2 0 Londres ;  Le parcours d’Alexandre Djouhri est étonnant : ancien petit caïd de banlieue parisienne, il a d’abord été repéré par les réseaux de Charles Pasqua dans les années 1980 avant de devenir un intermédiaire puissant de la sphère sarkozyste. Les écoutes judiciaires auxquelles montrent qu’il est à tu et à toi avec tout l’entourage de l’ancien président de la République. Et, lorsqu’il a besoin d’un petit coup de main, il n’hésite pas à le demander, comme dans cet échange avec Nicolas Sarkozy le 20 janvier 2015. Alexandre Djouhri se trouve ce jour-là à Moscou, avec Dominique de Villepin, pour affaires :

« Nicolas Sarkozy :Alexandre ?

Alexandre Djouhri :Ah, Nicolas, ben ça me fait plaisir de t’entendre !

Nicolas Sarkozy :Qu’est-ce que vous faites à Moscou ?

Alexandre Djouhri :Ah, faut qu’on essaye de gagner du pognon quand même, on travaille, à l’attaque ! Qu’est-ce tu crois?

Nicolas Sarkozy :Bon allez… je t’embrasse !

Alexandre Djouhri :Eh, Nicolas, tu peux nous passer un coup de fil, toi, pour qu’on voit Poutine un peu plus rapidement ? Au lieu qu’on poireaute ?

Nicolas Sarkozy : Parlons en demain, hein ?

Alexandre Djouhri :OK.

Nicolas Sarkozy :Je t’embrasse.

Alexandre Djouhri :Je t’embrasse, bye, à demain. »

Certains « services » demandés à ses amis politiques sont encore plus surprenants. Comme lors de cet appel passé par Alexandre Djouhri au député Les RépublicainsAlain Marsaud le 4 décembre 2013 :

« Alexandre Djouhri : Alain, est-ce que tu peux me filer tout de suite 10.000 euros en billets de 100 ?

Alain Marsaud : Nan, je peux pas te filer 10.000 euros en billets de 100 tout de suite, là, il faut que je passe à ma banque, tu crois pas que j’ai 10.000 euros sur moi, nan ?

Alexandre Djouhri : Bon, vas-y, là, si tu peux, maintenant…

Alain Marsaud : Mais je peux pas ! Mais enfin, non, mais je suis avec le ministre des Affaires étrangères, je peux pas le quitter pour aller à ma banque, pour chercher de l’argent !

Alexandre Djouhri :bah, appelle-les!

Alain Marsaud : C’est ça, oui (…) Ça peut attendre demain, non ?

Alexandre Djouhri : Demain matin alors ! Mais maintenant, ça serait mieux. »

Parfois, ce sont ses proches qui font part de leurs « bons tuyaux » à Alexandre Djouhri. L’ancien patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, appelle ainsi son ami le 22 avril 2015 :

« Bernard Squarcini : Deux champs de pétrole au Kazakhstan à vendre. Ça t’intéresse ?

Alexandre Djouhri : Ouais, ben ok, bien sûr, ben, évidemment ! »

Les écoutes judiciaires révèlent qu’Alexandre Djouhri sert d’intermédiaire dans toutes sortes de transactions. En septembre 2014, il appelle par exemple Dominique de Villepin pour lui proposer un très beau tableau :

« Alexandre Djouhri : Qu’est-ce que tu penses de ce Soulages ?

Dominique De Villepin :Il est très bien, il est très beau (…) Qu’est-ce qu’ils en veulent ?

Alexandre Djouhri :Pour l’instant, c’est deux millions quatre.

Dominique De Villepin :(…) Fais le baisser un peu et prends-le…

Alexandre Djouhri :Tu peux foutre ça au coffre, tu le planques.

Dominique De Villepin :Ah ben oui, il est grand comment ?

Alexandre Djouhri :(…) 1 mètre 47 sur 1 mètre 14.

Dominique De Villepin : Oui, oui superbe. Non, non, il est très beau (…) Tu l’as vu où ?

Alexandre Djouhri : Je l’ai vu chez un pote à moi qui le vend parce qu’il a besoin de pognon.

Dominique De Villepin : En Suisse ?

Alexandre Djouhri : Ah oui ! Il est en Suisse, à 100 % ! »

Homme d’affaires et homme de l’ombre, Alexandre Djouhri mélange amitié, business et politique. Si les juges s’intéressent autant à lui, c’est qu’ils le soupçonnent d’avoir perçu des fonds libyens. Alexandre Djouhri aurait touché environ 10 millions d’euros en vendant, cinq fois son prix, à un proche de Mouammar Kadhafi, une villa qu’il avait achetée dans le sud de la France, sur la commune de Mougins. C’est sur ce point précis que les magistrats voudraient l’entendre. L’intermédiaire semble éviter le sol français depuis de longs mois. L’entourage de Nicolas Sarkozy ne serait pas pressé de le voir revenir en France. C’est ce qui ressort d’une écoute captée par les enquêteurs entre le député Alain Marsaud et Alexandre Djouhri :

« Alain Marsaud : Personne ne veut que tu rentres en France. Ils ont trop peur que tu parles.

Alexandre Djouhri : Ah non, mais, attends…

Alain Marsaud : Non, mais tu parles ! Vas demander à Sarkozy s’il est pressé que tu rentres !

Alexandre Djouhri : Mais attends, Nicolas, il en a rien à foutre !

Alain Marsaud : Il en a rien à foutre… Enfin il préfère que tu sois pas en France, que t’ailles pas voir le juge ! »

Alexandre Djouhri serait devenu gênant pour certains de ses amis politiques. La raison à cela est assez évidente selon le journaliste Pierre Péan qui a longuement enquêté sur l’homme de l’ombre (La République des mallettes, Fayard, 2011).

Pierre Péan © Radio France / Benoît Collombat

« Djouhri est devenu le seigneur de la zone grise. Et cette zone grise, il tient les hommes politiques. Il connaît tous leurs secrets, notamment les secrets financiers, mais pour d’autres ça peut être des secrets sur les filles. Des choses compromettantes. On le protège à cause de ça. »

Les juges parisiens, Serge Tournaire et Aude Buresi, enquêtent depuis plusieurs années sur les soupçons de financement de la campagne de 2007 par la Libye du colonel Kadhafi. Des extraits de ces écoutes judiciaires ont également été révélés par Le Monde et Mediapart. Extrait d’informations  révélées par France info en janvier 2017 :

«

« Avril 2012. Nous sommes entre les deux tours de la campagne présidentielle qui oppose le président sortant Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste François Hollande. Le site d’information Mediapart publie un document attribué aux services secrets libyens, dans lequel est écrit que 50 millions d’euros auraient été remis par le colonel Kadhafi pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

La publication provoque une réaction très vive de Nicolas Sarkozy le 29 avril 2012 sur le plateau de Canal+ : « C’est une infamie. Quand je pense qu’il y a des journalistes qui osent donner du crédit aux services secrets de monsieur Kadhafi. 50 millions d’euros… Pourquoi pas 100 ? Pour une campagne qui en vaut 20 ? Alors il faut se mettre d’accord. Ma campagne a été financée par les sous-marins pakistanais, par monsieur Kadhafi, ou par madame Bettencourt ? »

Au même moment pourtant, une scène stupéfiante se déroule en plein Paris avec l’un des anciens bras droits de Mouammar Kadhafi : Béchir Saleh. Cet homme a trouvé refuge en France après la chute du régime en 2011 grâce à des proches du pouvoir sarkozyste. Béchir Saleh est un homme important. Il était à la tête d’un fonds libyen estimé à plusieurs milliards d’euros. Mais début 2012, le vent commence à tourner pour lui. Le nouveau pouvoir de Tripoli le soupçonne d’avoir quitté son pays avec une partie de la « cagnotte » de Mouammar Kadhafi et demande son arrestation. Un mandat d’arrêt, diffusé par Interpol, est émis contre lui. Ce détenteur des secrets de l’ancien Guide libyen risque en outre de ne plus être protégé si François Hollande remporte l’élection présidentielle. « Il subissait des pressions pour partir de la bande à Sarkozy, raconte l’un de ses amis aux enquêteurs. Je l’ai prévenu que ces gens-là seraient prêts à l’abandonner en cas de coup dur. »

 

Le 3 mai 2012, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle, un homme lui fait donc passer un message très clair : Béchir Saleh doit immédiatement quitter la France. La scène se passe vers 18 heures, sous la Tour Eiffel, au pied du pilier-est, en face du jardin du Champ de Mars, au beau milieu de la foule. Le porteur du message s’appelle Alexandre Djouhri, un homme de l’ombre influent de la droite française. Cet épisode rocambolesque avait été révélé en 2012 dans le magazine Les Inrocks, par les journalistes Michel Despratx et Geoffrey Le Guilcher.

 

« Alexandre Djouhri explique à Béchir Saleh que ses amis au pouvoir ne peuvent plus le soutenir, raconte Michel Despratx au micro de Secrets d’info. Au bout d’un moment arrive un homme vêtu d’un costume gris, au visage un peu rond, qui reste à vingt ou trente mètres, à distance d’eux. Il ne veut pas être vu en présence de Béchir Saleh. Il s’agit de Bernard Squarcini, le directeur de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Le patron du renseignement, un grand policier, vient donc à la rencontre d’un homme officiellement recherché par la police. Un grand flic qui exfiltre en cachette un homme recherché par son administration… « 

Accompagné par Alexandre Djouhri, l’argentier de Kadhafi monte ensuite dans une voiture qui le conduit à l’aéroport du Bourget, où l’attend un jet privé. Direction : le continent africain. Selon les journalistes des Inrocks qui avaient révélé cet épisode, l’ancien patron des services secrets français aurait donc supervisé cette opération d’exfiltration.

Bernard Squarcini avait-il le feu vert de son ministre, Claude Guéant, l’un des plus proches lieutenants de Nicolas Sarkozy ? Officiellement, Claude Guéant, interrogé le 4 mai sur RFI, ne sait rien du départ de Béchir Saleh : « Monsieur Saleh, moi, je ne sais pas ce qu’il fait en France (…) Il a une autorisation de séjour provisoire en France, puisque son épouse est française. Et par ailleurs, comme il est l’objet d’un mandat de recherche, dès qu’il sera découvert, il sera interpellé.

 

À cela, le journaliste lui rétorque qu’« il ne doit pas être trop dur à trouver puisqu’hier il était dans une brasserie parisienne » : « Il a répondu à des journalistes de Paris Match« . Claude Guéant rétorque alors qu’il n’est « pas au courant ».

Les enquêteurs ont pourtant reconstitué tous les appels téléphoniques passés, le 3 mai 2012, dans le secteur de la Tour Eiffel. Leurs investigations montrent que le premier réflexe d’Alexandre Djouhri, après sa rencontre avec l’argentier de Kadhafi, a été d’appeler Bernard Squarcini qui lui-même a téléphoné dans la foulée au cabinet de Claude Guéant. Une fois Béchir Saleh dans un jet privé au Bourget, Alexandre Djouhri appelle une nouvelle fois Bernard Squarcini. Ce dernier passe ensuite un coup de fil au conseiller du ministre de l’Intérieur. Les enquêteurs en semblent convaincus : l’exfiltration de Béchir Saleh, l’homme des secrets de Kadhafi, aurait été suivie au plus haut sommet de l’État. Il faut dire que Béchir Saleh est une vieille connaissance des réseaux Sarkozy. Saleh était le seul francophone de l’entourage de l’ancien dictateur. Il était systématiquement présent lorsque des politiques français se déplaçaient en Libye. Selon les juges, Béchir Saleh sait donc probablement si des valises de billets ont été ou non remises à des Français au cours de leurs rencontres avec Mouammar Kadhafi. Mais encore faudrait-il pouvoir lui poser la question. Depuis 2012, Béchir Saleh est réfugié en Afrique du Sud, où il a trouvé la protection du président Jacob Zuma. Il n’aurait pas l’intention, pour l’instant en tout cas, de revenir à Paris pour répondre aux questions des juges français. Pour avancer dans leur enquête, les magistrats ont mis sur écoute toute la galaxie Sarkozy. Ils se sont également intéressés au train de vie des différents protagonistes. Ils ont notamment repéré une transaction douteuse, opérée par Claude Guéant. En 2008, alors qu’il était le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant aurait ainsi vendu deux petits tableaux représentant des bateaux du peintre flamand Andries van Eetrvelt. Montant de la vente : 500 000 euros. Elle a permis à ce fidèle de Nicolas Sarkozy d’acquérir un appartement dans les beaux quartiers parisiens.  Une transaction que les enquêteurs jugent donc louche. D’abord parce que le prix de vente des tableaux leur semble excessif. Ensuite parce qu’ils n’ont pas la certitude que l’ancien ministre ait réellement détenu un jour ces marines flamandes.

Pour en avoir le cœur net, les policiers ont même interrogé l’ancienne femme de ménage de Claude Guéant. Lors de son audition, elle a indiqué ne pas se souvenir d’avoir déjà vu les deux fameux tableaux chez les Guéant : « Je me souviens qu’il y avait des photographies, mais je n’ai pas le souvenir de peintures hormis celle de madame Guéant. Madame Guéant peignait des tableaux, elle faisait des petites peintures par exemple des fleurs, des éléphants. Elle peignait aussi des tasses. »

Les enquêteurs, qui soupçonnent un blanchiment d’argent, ont cherché à remonter le fil de la transaction. Voici comment, selon eux, l’argent aurait circulé : l’acheteur officiel des tableaux, un avocat malaisien, aurait versé 500 000 euros à Claude Guéant. Cet avocat aurait reçu deux jours plus tôt une somme identique provenant d’un compte bancaire appartenant à un richissime homme d’affaires, Khaled Bugshan, présenté comme la huitième fortune d’Arabie Saoudite. En remontant le fil de l’argent, les enquêteurs tombent sur un fonds d’investissement libyen géré par… Béchir Saleh, l’argentier de Kadhafi exfiltré de France par les réseaux sarkozystes. Une partie de la cagnotte de Mouammar Kadhafi a-t-elle atterri dans les poches de Claude Guéant ? Les juges de l’affaire libyenne, ont décidé de mettre en examen l’ancien ministre en mars 2015 pour « faux » et « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée ».  L’intérêt des juges pour cette vente de tableaux inquiète les différents protagonistes mis sur écoute. Et notamment l’avocat malaisien qui affirme avoir acheté les tableaux de Claude Guéant. La police française cherche à l’entendre depuis le début de cette affaire. Il n’est pas vraiment rassuré, comme en témoigne l’échange entre l’avocat malaisien, Siva Rajendram, et un avocat djiboutien, Mohamed Aref. « Il y a une heure, j’ai reçu un autre mail très agressif disant qu’ils veulent me parler parce qu’ils ont de nouvelles preuves », explique Siva Rajendram.  »Ils n’ont rien, répond Mohamed Aref. Ils n’ont rien découvert du tout ! Tu n’as pas à dire qui est l’acheteur ! C’est pas criminel d’acheter. D’acheter un tableau. Ils cherchaient un transfert d’argent en provenance de Libye ! » Siva Rajendram insiste : « Donc ils ont trouvé le lien avec Khadafi ? » Mohamed Aref répond alors qu’« ils cherchent un lien avec Khadafi, mais ils ne cherchent pas au bon endroit ». « J’espère que Sarkozy va revenir au pouvoir et remettra tous ces gens à leur place », lâche Siva Rajendram. Mohamed Aref acquiesce : « Absolument. Il le fera ». L’avocat djiboutien qui semble si bien informé de l’enquête en cours n’est pas n’importe qui : les policiers se sont aperçus qu’il avait financé l’exfiltration en Afrique du Sud de Béchir Saleh…  Si l’enquête sur un possible financement libyen de la droite française semble inquiéter ses différents acteurs, c’est aussi parce que cette affaire s’accompagne de plusieurs cadavres. Et notamment celui d’un Libyen très haut placé : Mohamed Albichari. Après la chute du régime de Kadhafi, cet homme a raconté que le guide libyen avait pour habitude d’enregistrer les conversations avec ses visiteurs étrangers, lorsqu’il les recevait sous sa tente à Tripoli. Dans certains de ces enregistrements, Mohamed Albichari affirme même qu’il y aurait les preuves de remise d’argent à des Français. Il a également affirmé à certains de ses proches qu’il détenait ces enregistrements explosifs. Officiellement, Mohamed Albichari est mort d’une crise de diabète en avril 2012 alors qu’il se trouvait à Tunis. Mais la soudaineté de sa disparition intrigue ses proches qui se demandent s’il n’y a pas un lien entre sa mort et ces fameux enregistrements. L’un des amis français d’Albichari, l’ancien député européen Michel Scarbonchi, a été auditionné par les enquêteurs. Selon lui, 70 cartons de cassettes retrouvées dans une villa auraient été conservées par les « équipes » d’Albichari en Libye. Scarbonchi raconte qu’il a cherché à savoir si ces enregistrements potentiellement compromettants pour des politiques français n’étaient pas des montages. Il aurait alors demandé de l’aide à son petit-cousin qui n’est autre que… Bernard Squarcini, l’ancien patron de la DCRI. La suite, Michel Scarbonchi la raconte ainsi sur procès-verbal : « Je voulais faire authentifier la voix. C’était une voix française. Pour savoir si la bande était bidon ou pas, j’ai eu un rendez-vous avec un gars des services de renseignement. Squarcini était présent. L’échantillon a été remis au gars des services. J’ignore ce que sont devenues ces bandes. J’ai demandé plus tard à Squarcini quelles voix françaises étaient authentifiées. Il m’a répondu qu’il ne savait pas. Mais je pense qu’il n’a pas voulu me le dire… »

En même temps que Mohamed Albichari, un autre proche de Kadhafi disparaît. Lui aussi dans des circonstances étranges. Il s’agit de l’ancien ministre libyen du pétrole, Choukri Ghanem, qui s’était réfugié en Autriche. Le 29 avril 2012, au moment où le scandale libyen s’invite dans l’élection présidentielle française, son corps est repêché dans le Danube. Là encore, ses proches ne croient pas une mort accidentelle. Il y a quelques mois, les juges parisiens ont réussi à mettre la main sur le carnet de bord, le journal intime de Choukri Ghanem. Un document qui fait clairement référence à un financement politique. Ainsi, à la date du 29 avril 2007, l’ancien ministre de Mouammar Kadhafi écrit noir sur blanc que le régime libyen a versé 4,5 millions d’euros à Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle. À côté de cette somme, Choukri Ghanem rédige le commentaire suivant : « J’ignore s’ils croient vraiment qu’ils peuvent changer la politique de la France moyennant cet argent. D’abord, les montants qu’ils engagent sont dérisoires à l’échelle de l’Europe. Et puis d’autres pays paient bien plus ». 

Preuve en tout cas que ces morts brutales impressionnent : plusieurs Libyens qui ont accepté de témoigner devant les juges parisiens l’ont fait « sous X », c’est-à-dire de manière anonyme, comme la loi le permet dans certaines conditions.  Les écoutes téléphoniques réalisées par les juges révèlent également que le camp Sarkozy suit avec fébrilité et inquiétude l’avancée des investigations. En juin 2013, par exemple, Michel Gaudin, le directeur de cabinet de l’ancien président Sarkozy, appelle le nouveau patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar, parce qu’un Libyen, l’ancien interprète de Kadhafi, vient de se confier à des journalistes. Michel Gaudin se demande si ce témoin ne s’est pas aussi confié aux services secrets : « Oui, bonjour monsieur Calvar, je vous ai rappelé dans l’après-midi à l’initiative du président, enfin l’ancien président, monsieur Sarkozy, parce qu’il était assez embêté… Il a appris que vos services auraient reçu le garçon, là, qui était donc l’interprète de Kadhafi et qui hier a déclaré que Kadhafi avait donné de l’argent à Monsieur Sarkozy… »

Réponse de Patrick Calvar :  »On n’a reçu personne, nous… Je vais faire une vérification parce qu’il faut toujours effectivement regarder, mais les instructions sont très claires : on n’a pas reçu de Libyens venant faire des déclarations relatives à des faits de cette nature ». Trois mois après cette conversation, l’interprète de Mouammar Kadhafi est finalement auditionné par les juges : il confirme sur procès-verbal l’hypothèse d’un financement politique. Pour les juges de l’affaire libyenne, un témoin central manque cependant à l’appel : Alexandre Djouhri, l’homme de l’ombre qui a organisé l’exfiltration de l’argentier de Mouammar Kadhafi. Convoqué pour être entendu au mois de septembre, Alexandre Djouhri ne s’est pas présenté devant les magistrats.

Depuis la mise en examen de son ami Claude Guéant, il semble éviter de mettre les pieds en France, par crainte d’être arrêté et interrogé. Extrait d’une conversation téléphonique du 4 mai 2015 entre Alexandre Djouhri et son ami député Les Républicains, l’ancien magistrat Alain Marsaud :

Alain Marsaud : « Je sais pas si on te voit un de ces jours à Paris, mais si c’est le cas, ça nous fera plaisir. »

Alexandre Djouhri : « Ah, je peux venir vendredi soir. Repartir le dimanche. Parce que s’ils me font une gardave (garde-à-vue, ndlr), ils la feront pas le week-end, parce que… » 

Alain Marsaud : (rires)

Alexandre Djouhri :  »Ils ne bossent pas »…

Alain Marsaud :  »Mais pourquoi veux-tu qu’on te foute en garde à vue ? Un mec innocent comme toi ! »

À travers les écoutes judiciaires auxquelles Secrets d’info a eu accès, on comprend bien que l’entourage de Nicolas Sarkozy craint une éventuelle déposition devant les juges d’Alexandre Djouhri. Extrait d’une autre conversation entre Alexandre Djouhri et le député Alain Marsaud :

 Alain Marsaud :  »Personne ne veut que tu rentres en France. Ils ont trop peur que tu parles. »

Alexandre Djouhri :  »Ah non mais, attends… »

Alain Marsaud :  »Non, mais attends ! Va demander à Sarkozy s’il est pressé que tu rentres ! »

Alexandre Djouhri : « Mais attends, Nicolas, il en a rien à foutre ! »

Alain Marsaud :  »Il en a rien à foutre… Enfin il préfère que tu sois pas en France, que t’ailles pas voir le juge ! »

… Où l’on découvre l’ascension fulgurante d’un petit caïd de banlieue devenu « seigneur de la zone grise » des affaires de la droite française.

Ces écoutes révèlent qu’Alexandre Djouhri est un personnage influent au sein de la droite française. Il est à tu et à toi avec l’ancien président Nicolas Sarkozy. Écoute judiciaire du 2 janvier 2015 entre Alexandre Djouhri et Nicolas Sarkozy :

Alexandre Djouhri : « Bonne année, Nicolas ».

Nicolas Sarkozy : « Ah ben Alexandre, je voulais te souhaiter une bonne année à toi ».

Alexandre Djouhri : « Bah tu verras, tout se passera bien et le courage guidera nos raisons, tu verras ».

Nicolas Sarkozy :  »Tu es où, là ? »

Alexandre Djouhri :  »Là, je suis à Courchevel ».

Nicolas Sarkozy :  »Ah ! Et bien écoutes, je t’embrasse mon Alexandre ».

 

A priori, rien ne prédestinait pourtant Alexandre Djouhri à faire partie du premier cercle du pouvoir. Né il y a 58 ans en Seine-Saint-Denis, dans une famille algérienne, Ahmed Djouhri (« Ahmed » est son prénom de naissance) a grandi à Sarcelles. À l’adolescence, il fréquente le grand banditisme. Entendu dans des affaires de règlements de compte entre bandes de voyous, Alexandre Djouhri a, lui-même, été victime d’une fusillade en plein Paris. Au début des années 80, c’est un habitué des commissariats, comme en témoigne cet extrait d’un rapport de police que nous avons pu consulter :

« Ahmed Djouhri était interpellé le 25 septembre 1981 et la perquisition effectuée à son domicile amenait la découverte de deux révolvers chargés, de menottes et d’une cagoule. Ahmed Djouhri était de nouveau interpellé, le 27 octobre, pour son implication dans cinq agressions à main armée commises dans des bijouteries de la région parisienne ».

 

Les années suivantes, Alexandre Djouhri écume les boîtes de nuit de la capitale, où il côtoie la jet-set, et se lie d’amitié avec le fils d’Alain Delon, Anthony. Des figures de la police proches de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, l’introduisent ensuite dans les réseaux de la Françafrique. Il rencontre certains personnages clé de l’ « affaire Elf ». Il devient aussi proche des « grands » patrons français comme Serge Dassault, Henri Proglio ou Jean-Charles Naouri. C’est à partir de ce moment-là que l’ancien gamin de Sarcelles intègre le cercle très fermé des intermédiaires des gros contrats industriels et d’armement. Une ascension fulgurante qui ne l’a pas amené tout de suite à tutoyer Nicolas Sarkozy. Car l’amitié entre les deux hommes n’allait pas de soi. Alexandre Djouhri a d’abord « servi » le clan Chirac. Dans les années 2000, la guerre fait rage entre chiraquiens et sarkozystes. Une guerre sur fond d’affaire Clearstream, cette falsification de listings bancaires où s’est notamment retrouvé le nom de Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait même promis de suspendre à un croc de boucher les responsables de cette manipulation. Pour Nicolas Sarkozy, l’affaire était un complot ourdi par les chiraquiens, Dominique de Villepin en tête.

Malgré l’affaire Clearstream, Alexandre Djouhri est devenu tellement incontournable au sein de la droite que le camp Sarkozy se met en tête de le « récupérer ». C’est ce que raconte le journaliste Pierre Péan qui a longuement enquêté sur le sujet dans son livre La République des Mallettes :

« Début 2006, Djouhri sent qu’il n’a plus le choix s’il veut exister, c’est-à-dire s’il veut continuer à être un des rois de la zone grise, un facilitateur du système, il doit se trouver dans le bon camp. Il va donc faire un retournement d’alliance. Sarkozy devant témoin va dire : ‘S’il n’était pas venu à Canossa, autrement dit s’il n’était pas venu dans mon camp, il aurait eu une balle entre les deux yeux » ! »

 

 

Pierre Péan, auteur de La République des Mallettes. (Benoît Collombat / Radio France)

« Tu sens cette lumière qui l’amène vraiment à la victoire ! »

Alexandre Djouhri passe donc dans le camp sarkozyste pour rester en cours, mais il joue en fait sur les deux tableaux. Il continue de fréquenter son grand ami Dominique de Villepin, qu’il aime surnommer « le poète ».

L’intermédiaire va également réussir un tour de force : réconcilier les ennemis jurés Villepin et Sarkozy. Les écoutes judiciaires de l’affaire libyenne montrent à plusieurs reprises qu’Alexandre Djouhri sert d’entremetteur entre les deux hommes. Écoute judicaire entre Alexandre Djouhri et Nicolas Sarkozy du 16 janvier 2015 :

Alexandre Djouhri : « Il m’a dit Dominique que t’étais excellent hein, il m’a fait que des compliments sur toi… »

Nicolas Sarkozy :  »T’es gentil. T’es gentil ».

Alexandre Djouhri :  »Il m’a dit : « Il est d’une intelligence quand même, il compartimente, c’est une éponge’, il me dit : ‘Et, là, de plus en plus, j’y crois. Il est bon, il est bon là !’, je te jure, il m’a dit ça ce matin… »

Nicolas Sarkozy : « Ah ouais, t’es gentil, t’es gentil, t’es gentil… »

Alexandre Djouhri : « Il m’a dit : ‘Il est vraiment bien ! Il s’est transformé, il se projette bien intellectuellement et tu sens maintenant cette lumière qui l’amène vraiment à la victoire’. Il m’a dit ça, tout à l’heure. Il m’a dit : ‘Là, je le sens bien maintenant notre Nicolas, je le sens super bien’… »

Nicolas Sarkozy :  »Ah ben, écoute, t’es adorable, hein ! »

 

Celui qui se fait appeler « monsieur Alexandre » semble également avoir bénéficié de protections au sein de la police et des services secrets. Dans le dossier des juges qui enquêtent sur l’affaire libyenne, une note laisse entendre que le passé de délinquant d’Alexandre Djouhri aurait mystérieusement disparu des archives de la police. Par ailleurs, les juges ont aussi découvert que Bernard Squarcini, lorsqu’il était préfet, à Marseille, a pris sa plume pour « blanchir » son ami Alexandre Djouhri. L’attestation signée Bernard Squarcini a été rédigée en 2005, au moment où des journalistes commençaient à vouloir explorer le passé de l’homme de l’ombre.

Extrait de cette attestation saisie par les juges : « Je soussigné Bernard Squarcini déclare établir la présente attestation en faveur de Monsieur Alexandre Djouhri inconnu au service de traitement des infractions constatées (STIC), et ne faisant objet d’aucune inscription au casier judiciaire. Sur le fond, rien de défavorable n’a pu être démontré concernant l’intéressé et aucun élément lié au terrorisme, au grand banditisme ou au blanchiment n’a pu être mis en exergue. »

 

Dès lors, Alexandre Djouhri se sait protégé. Le personnage fascine les uns, ses méthodes effraient les autres. L’ancien caïd de Sarcelles s’invite désormais dans l’univers plutôt aseptisé des entreprises du CAC 40. C’est ce qu’a raconté aux enquêteurs Marwan Lahoud, l’ancien responsable du groupe aéronautique EADS. En 2008, Alexandre Djouhri vient le voir pour lui réclamer 12 millions de commissions pour un contrat en Libye.

Audition de Marwan Lahoud le 25 février 2016 : « Il a commencé à s’agiter, à dire que ça n’allait pas se passer comme ça. Il commence à me balancer des noms censés m’impressionner, il me parle de Jacques et Nicolas en faisant clairement référence à messieurs Chirac et Sarkozy. Alexandre Djouhri s’est alors montré particulièrement menaçant. Monsieur Djouhri avance plein de noms pour vous impressionner, ensuite il tente de m’amadouer en me parlant de devenir patron de Thales ou autre, puis il peut être dans une menace assez froide, évoquant des violences physiques dont il aurait été auteur, puis finit par me dire que je lui dois de l’argent, et que je devais le payer. »

Toujours selon ce témoin, Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, lui demande de faire un geste en faveur de son ami Alexandre Djouhri. Marwan Lahoud assure qu’il n’a pas donné suite, faute de contrat en bonne et due forme.

Alexandre Djouhri n’a peur de rien et se permet tout. C’est ce que révèlent encore les écoutes judiciaires de l’affaire libyenne. Le 4 décembre 2013, par exemple, il appelle le député Alain Marsaud et lui fait une demande stupéfiante :

Alexandre Djouhri :  »Alain ? Est-ce que tu peux me filer tout de suite 10000 euros en billets de 100 ? »

Alain Marsaud :  »Nan, je peux pas te filer 10 000 euros en billets de 100 tout de suite, là, nan… »

Alexandre Djouhri : « OK, bon, OK ».

Alain Marsaud :  »Il faut que je passe à ma banque, tu crois pas que j’ai 10 000 euros sur moi, nan ? »

Alexandre Djouhri :  »Bon, vas-y, là, si tu peux, maintenant… »

Alain Marsaud :  »Mais je peux pas! Mais enfin, non, mais je suis avec le ministre des Affaires étrangères, je peux pas le quitter pour aller à ma banque, pour chercher de l’argent ! »

Alexandre Djouhri :  »Bah, appelle-les ! »

Alain Marsaud : « C’est ça, oui, d’accord, mais bien sûr ! N’importe quoi, toi ! Ça peut attendre demain, non ? »

Alexandre Djouhri :  »Demain matin alors ! Mais maintenant, ça serait mieux ».

Alain Marsaud :  »Maintenant, la question se pose pas, c’est non ! Je sais pas faire, là. Parce que tu crois que j’ai 10 000 euros comme çà moi ? Il faut même que je les commande à ma banque ! »

Alexandre Djouhri :  »OK, bon, allez, je t’embrasse, à l’attaque alors ! A tout à l’heure, bye, tu m’appelles… »

Alexandre Djouhri ne semble avoir aucun complexe avec ses interlocuteurs, il ne met pas les formes. Dans une autre écoute judiciaire, il se vante par exemple d’avoir « mis une torchée à l’ambassadeur du Qatar ».

« Je n’ai pas envie de donner mon avis sur tous les cons de la planète ! »

Alexandre Djouhri est tout aussi direct quand il veut demander un service plutôt inattendu à son ami Dominique de Villepin. Écoute judiciaire entre Alexandre Djouhri et Dominique de Villepin du 30 septembre 2014 :

Alexandre Djouhri :  »Dis-moi, tu serais d’accord pour dire du bien de Christine Lagarde ? »

Dominique de Villepin :  »Moi, pourquoi ? »

Alexandre Djouhri : « Parce que il y a Hervé Gattegno, il fait un super papier sur elle, mais un beau papier, hein, c’est dans Vanity Fair, et il me dit : ‘Demande à Dominique si je peux l’appeler pour juste qu’il me dise ce qu’il pense d’elle’. Mais il me dit : ‘Attention, il y a zéro coup de Trafalgar’ ! »

Dominique de Villepin :  »Ecoute, c’est moi qui l’ai fait rentrer en politique et qui l’ai nommée, mais elle s’est toujours comportée comme une garce avec moi. J’ai rien à dire ! »

Alexandre Djouhri :  »T’as rien à dire ? »

Dominique de Villepin :  »Non, je ne préfère pas m’exprimer, je n’ai pas envie de donner mon avis sur tous les cons de la planète ! »

 

Ce que révèlent aussi ces écoutes judiciaires, c’est qu’Alexandre Djouhri est proche d’influents journalistes, de grands manitous de la communication et de patrons de presse. Il fréquente le conseiller spécial d’Arnaud Lagardère, Ramzi Khiroun ou encore le conseiller médias du groupe Dassault, Rudi Roussillon.

Parfois, Alexandre Djouhri n’hésite pas à utiliser ces contacts pour allumer des contre-feux dans l’affaire libyenne. Il suggère par exemple au Figaro, propriété de Dassault, d’écrire un édito pour défendre Claude Guéant. Il se démène aussi pour tenter de discréditer la piste du politique dans l’affaire libyenne. Il demande par exemple à son ami libyen Béchir Saleh, réfugié en Afrique du Sud, de signer une lettre dans laquelle il dément tout financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi.

 

Les écoutes judiciaires permettent de comprendre de quelle manière Alexandre Djouhri tente d’associer à ses affaires ses réseaux politiques. On le voit, par exemple, dans cet appel passé à Claude Guéant, devenu avocat d’affaires, en 2013 :

Alexandre Djouhri : « Et ben quand  je rentre là. On va voir les Popov ensemble, hein ? Les russes ! »

Claude Guéant :  »Ah ben volontiers. Oui. Volontiers, oui, oui. »

Alexandre Djouhri :  »Dès qu’ils arrivent, ils vont me tenir au courant. Dans le week-end. »

Claude Guéant :  »D’accord, OK. D’accord. »

Alexandre Djouhri :  »Allez, à l’attaque ! »

 

Parfois, cela fonctionne dans l’autre sens. Ce sont les membres du premier cercle de la sarkozie qui jouent les apporteurs d’affaires. C’est le cas de Bernard Squaricni, l’ancien patron du renseignement. Ce dernier a montré sa propre société d’intelligence économique, après la défaite de Nicolas Sarkozy, en 2012. Bernard Squarcini travaille notamment pour le géant du luxe LVMH, il fait aussi beaucoup d’affaires en Afrique. Voilà ce que propose Bernard Squarcini, à son ami Alexandre Djouhri, le 22 avril 2015 :

Bernard Squarcini :  »Deux champs de pétrole au Kazakhstan, à vendre. Ça t’intéresse? »

Alexandre Djouhri :  »Ouais, ben OK, ben ouais bien sûr, ben évidemment ».

Bernard Squarcini :  »L’ami de Londres, il va me balancer de la « doc » et je vais te la rebalancer ».

Alexandre Djouhri :  »Ouais, ben impec’, top ! »

Bernard Squarcini :  »C’est pour ça que moi quand il m’a dit ‘est-ce que vous connaissez quelqu’un’, j’ai dit : ‘y’en a qu’un qui peut gérer cette affaire c’est lui’, il me dit : ‘ok il prend sa com’ et nous on prend la nôtre et voilà’, ok ? »

Alexandre Djouhri :  »OK ben ouais, à l’attaque ! »

Bernard Squarcini :  »Je te tiens au courant Papy ! »

Alexandre Djouhri :  »Ouais, allez bye, je t’embrasse ».

Bernard Squarcini : « Allez, va à la pêche hein, ciao ». 

 

Les écoutes judiciaires font également apparaître certains personnages plutôt inattendus. C’est le cas de Jean-Louis Bruguière, ancien juge antiterroriste qui a fait un passage en politique sous la bannière de l’UMP. L’homme a instruit de nombreuses affaires sensibles, comme l’attentat de Karachi ou l’affaire de l’attentat contre le DC 10 d’UTA, qui impliquait le régime de Mouammar Kadhafi. Les enquêteurs de l’affaire libyenne se sont aperçus qu’en février 2014, Jean-Louis Bruguière sollicitait les conseils avisés d’Alexandre Djouhri.

Jean-Louis Bruguière :  »Allô ? J’voulais te parler… J’ai une très très grosse opération sur un pays du Golfe… Bon, voilà c’est tout, point, je peux pas en dire plus au téléphone ».

Alexandre Djouhri : « Hummm… ouais, j’ai compris… »

Jean-Louis Bruguière :  »Y’a pas une urgence folle, m’enfin, bon… »

Alexandre Djouhri : « Ouais ».

Jean-Louis Bruguière :  »Il faut quand même que je puisse gérer ça ! »

 

Alexandre Djouhri semble donc être une « porte d’entrée » dans le monde des affaires pour une partie de la Sarkozie. Mais il y en un avec qui les relations sont particulièrement poussées, c’est Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac devenu avocat d’affaires.

Dominique de Villepin et Alexandre Djouhri passent beaucoup de temps ensemble dans les meilleurs restaurants à Paris, en Russie ou dans les pays du Golfe. Et quand ils ne se voient pas, ils sont régulièrement en contact, ne se privant pas commenter les derniers rebondissements dans l’enquête libyenne. En septembre 2014, par exemple, Alexandre Djouhri a repéré un tableau de maître qui pourrait plaire à son ami. Il l’appelle après lui avoir envoyé la photo de la toile.

Alexandre Djouhri :  »Qu’est-ce que tu penses de ce Soulages ? »

Dominique de Villepin :  »Il est très bien, il est très beau ».

Alexandre Djouhri :  »T’es d’accord ? »

Dominique de Villepin :  »Ouais ».

Alexandre Djouhri :  »1954.

Dominique de Villepin : « Magnifique, un an après ma naissance, magnifique. Il est très beau. Qu’est-ce qu’ils en veulent ?

Alexandre Djouhri : « Pour l’instant c’est 2,4 millions « .

Dominique de Villepin :  »Ah ouais, il faut que tu le fasses baisser un peu ».

Alexandre Djouhri : « Mais c’est négociable ».

Dominique de Villepin :  »Ouais, ouais, fais le baisser un peu et prends-le… »

Alexandre Djouhri :  »Tu peux foutre ça au coffre, tu le planques ».

Dominique de Villepin :  »Ah ben oui… il est grand comment ? »

Alexandre Djouhri : « Bah je t’ai envoyé. 1,47 mètres sur 1,14 mètres ».

Dominique de Villepin : « Oui, oui superbe. Non, non, il est très très beau ».

Alexandre Djouhri : « Je savais qu’il allait te plaire celui-là… »

Dominique de Villepin :  »Y’a un peu de rouge… Magnifique, t’as bon goût là. Tu l’as vu où? » 

Alexandre Djouhri :  »Je l’ai vu chez un pote à moi qui le vend parce qu’il a besoin de pognon ».

Dominique de Villepin : « En Suisse ? »

Alexandre Djouhri :  »Ah oui, il est en Suisse… Ah ben à 100% ».

Dominique de Villepin :  »Hmm, il est très beau. Très, très beau mon vieux. Putain t’as de la chance. Tu peux foutre ça dans ton salon sans problème ».

Alexandre Djouhri : « Ouais parce qu’en plus, moi je trouve qu’il fait simple… Il fait pas genre… »

Dominique de Villepin :  »Voilà il est magnifique. Il est très, très sobre, t’as raison. C’est un beau Soulage, très beau Soulages. C’est pas un truc… « bavasseux »… »

Alexandre Djouhri :  »Voilà, exactement ».

Dominique de Villepin : « Ouais. Bon, mais mon gars donc t’arrives demain ? »

Alexandre Djouhri : « Ouais j’arrive demain. Il est reposant ».

Dominique de Villepin : « Ouais, il est reposant ». 

 

Alexandre Djouhri ne se contente pas de proposer des tableaux à Dominique de Villepin. Il lui achète aussi ses vieilles bandes dessinées. Ainsi, dans la bibliothèque personnelle de Dominique de Villepin figure un album rare de Tintin aux pays des Soviets. Lorsqu’il la met aux enchères, cette pièce de collection trouve preneur à prix d’or : 43 000 euros.

Les enquêteurs ont découvert que l’acheteur de ce Tintin était en fait Alexandre Djouhri. Et dans cette conversation avec Dominique de Villepin, on comprend qu’Alexandre Djouhri ne veut surtout pas que son nom apparaisse sur la facture :

Alexandre Djouhri :  »J’vais pas payer avec mon nom… j’paie par l’étranger moi… »

Dominique de Villepin :  »Mais non, mais tu paies par où tu veux, mais il faut payer avec ton nom ! Il faut qu’on sache qui a payé… Tu mets la référence de la facture du Tintin, tout ça… »

Alexandre Djouhri :  »Mais évidemment ! Mais j’mets pas de nom ».

Dominique de Villepin :  »Bon… Et tu me dis après qu’on puisse te donner le machin là… »

Alexandre Djouhri :  »Ça je m’en fous, c’est pas urgent, putain ! Qu’il le garde ! Je paie et il le garde ».

On l’a compris, dans cette écoute, Alexandre Djouhri n’a pas l’air pressé de récupérer « le machin », ce Tintin qu’il a pourtant payé rubis sur l’ongle aux enchères.

Djouhri cherche à rester dans l’ombre. Il semble tout faire pour éviter qu’on puisse tracer son argent. C’est ce que révèlent les investigations des enquêteurs financiers. Les juges ont pourtant apparemment découvert un lien entre l’intermédiaire et « la cagnotte » de Kadhafi. Ce lien, c’est une villa, située à Mougins dans le sud de la France. Djouhri l’aurait achetée à la fin des années 1990 à Nabila Kashoggi, la fille d’Adnan Kashoggi, célèbre marchand d’armes saoudien.

Cette luxueuse maison, baptisée « Villa Nabila », Djouhri l’aurait revendue – à travers une cascade de sociétés écran, dont certaines basées dans les paradis fiscaux – cinq fois son prix… au fond libyen de Béchir Saleh, l’argentier de Kadhafi. C’est ainsi que l’argent du « régime » aurait pu se retrouver sur les comptes de l’intermédiaire proche de la Sarkozie.

Les juges en charge de l’affaire libyenne s’intéressent désormais aussi à l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

Ils le soupçonnent d’avoir touché de l’argent via un circuit financier similaire à celui de la villa. Ils ont découvert que de 2008 à 2010, Villepin avait été payé 800 000 euros par an pour rédiger des notes pour le Saoudien Khaled Bugshan… Le même homme que l’on retrouverait derrière « l’achat » des tableaux de Claude Guéant. Villepin aurait été chargé de prodiguer des conseils et de rédiger diverses notes pour ce Saoudien que les juges pensent liés à Djouhri. Une opération d’autant plus intrigante que les enquêteurs se demandent s’il ne s’agit pas de prestations fictives. Et si Dominique de Villepin n’a pas tout simplement recyclé de vieux discours.

Le 6 septembre 2016, la police l’a interrogé sur ce point. Question du policier :  »Nous avons constaté qu’une note intitulée ‘Considérations sur les adaptations possibles au défi urbain asiatique à la lumière des évolutions et des prises de conscience récentes’ de janvier 2009, correspondait mot pour mot au texte d’une de vos interventions lors d’une conférence qui se tenait l’année précédente. Comment expliquez-vous ce réemploi ? »

Réponse de Dominique de Villepin : « Je n’ai pas le souvenir précis du contexte de la transmission de cette note basée sur une conférence passée. J’ai parfaitement pu réutiliser des réflexions menées dans des conférences que j’ai données. »

Devant les mêmes enquêteurs, Dominique de Villepin affirme n’avoir aucune relation d’affaires avec Djouhri. Il prétend également ne pas connaître « son domaine d’activité ».

Dominique de Villepin, Claude Guéant… Devant les policiers, les politiques n’ont guère envie de s’épancher sur les liens qui les unissent à Alexandre Djouhri. Pour une raison évidente, selon le journaliste Pierre Péan : l’homme d’affaires sait trop de choses à leur sujet.

« A la fin des années 80, Djouhri était encore un instrument au service des politiques. Après, il est devenu le seigneur de la zone grise. Dans cette zone grise, il tient les hommes politiques. Il connaît tous leurs secrets, notamment les secrets financiers. Pour d’autres, ça peut être des secrets sur les filles. Des choses compromettantes. On le protège à cause de ça. »

 

Au fil des auditions, l’enquête des juges fait apparaître un faisceau d’éléments accréditant la thèse d’argent libyen remis à des politiques, ou à des intermédiaires, même si les sommes varient beaucoup d’un témoignage à l’autre : de 4,5 millions à 300 millions.

Ziad Takieddine, autre intermédiaire de la droite française, a récemment reconnu devant les juges avoir remis de l’argent de Kadhafi à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy. Une version démentie par les deux hommes. En tous cas, argent libyen ou pas, ce qui semble tout de même se dessiner, c’est que des espèces auraient bien circulé pendant la présidentielle de 2007. C’est ce que laisse entendre, Jérôme Lavrilleux, mis en examen dans l’affaire Bygmalion. En 2012, il était le directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Jérôme Lavrilleux nous a confié qu’à sa grande surprise, à la fin de cette campagne, des cadres du parti, qui étaient déjà là en 2007, seraient venu lui réclamer de l’argent liquide.

Jérôme Lavrilleux, le directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. (Benoît Collombat / Radio France)

Jérôme Lavrilleux : « On me dit : ‘En 2007, nous avons tous reçu une prime en liquide’. Je réponds : ‘Mais en 2007, je n’y étais pas. Je n’ai pas d’argent liquide. Je n’ai même pas de coffre-fort dans mon bureau !’ Sur le moment, j’ai quasiment pris ça pour une blague. Puis, j’ai compris qu’en fait on nous suspectait de ne pas avoir redistribué l’argent ! »

Secrets d’info : « D’avoir gardé l’argent pour vous ? »

Jérôme Lavrilleux : « Oui. Je me suis dit : ‘Mais dans quel monde vit-on ?’ C’est une pratique qui, pour ce que j’en ai compris, semblait être habituelle ».

Jérôme Lavrilleux a confirmé son témoignage devant les juges de l’affaire libyenne, comme l’a révélé le site Mediapart. Du côté de l’ancien président, Nicolas Sarkozy, on dément des accusations qualifiées de « provocation ».

 

D’autres indices laissent cependant penser que du liquide aurait bien pu circuler à l’UMP en 2007, comme, par exemple, ce SMS de Rachida Dati envoyé le 9 septembre 2013 à Brice Hortefeux.

L’ancienne Garde des sceaux pense alors que ce fidèle de Nicolas Sarkozy cherche à lui nuire. Elle est furieuse, et menace Brice Hortefeux en ces termes :

« Salut le facho (…) Je vais dénoncer l’argent liquide que tu as perçu pour organiser des rendez-vous auprès de Sarko lorsqu’il était président. Des relations tout aussi liquides que tu as eues avec Takieddine (…) et je peux continuer avec les avantages que tu as eu et as encore à l’UMP à l’insu de ceux qui paient. Alors maintenant, je te préviens très fermement : tu me fous la paix ! Je ne te lâcherai pas, espèce de voyou ! »

 

Un autre élément matériel intrigue enfin les enquêteurs de l’affaire libyenne. Il s’agit d’un très grand coffre-fort loué par Claude Guéant à la BNP pendant quatre mois, le temps de la campagne présidentielle de 2007. Interrogé par les policiers sur ce point, Claude Guéant assure qu’il ne s’agissait que de stocker… des archives.

Claude Guéant :  »Il s’agissait de stocker, en sécurité, des archives personnelles appartenant à monsieur Sarkozy et moi-même ».

Policier :  »Si ce coffre-fort ne vous a servi que pour entreposer vos archives personnelles, pour quelle raison vous y êtes-vous rendu à sept reprises entre mars et juillet 2007 ? »

Claude Guéant :  »Pour consulter des documents. Je pense aux discours que monsieur Sarkozy avait pu faire… J’avais demandé un petit coffre et faute de disponibilité j’en ai obtenu un grand ! »

 

Trois personnes ont jusqu’ici été mises en examen dans ce tentaculaire dossier libyen : Claude Guéant, l’homme d’affaire Saoudien Khaled Bughsan et l’intermédiaire Ziad Takieddine. Quant à Alexandre Djourhi, qui ne s’était  pas rendu à la convocation des juges, il avait  toujours nié avoir joué le moindre rôle dans cette affaire libyenne.

 

Comme Sarko, Hollande gagne du fric avec ses conférences

Comme Sarko, Hollande gagne du fric avec ses conférences

Hollande avait pourtant promis de ne pas d donner deux conférences rémunérées. Pourtant lors de sa première intervention dans ce cadre il a bien touché son enveloppe entre parenthèses (le tarif est d’environ 100 000 à 200 000 € par conférence). Du coup,  pour se dédouaner,  Hollande a indiqué qu’une partie de cette enveloppe retournerait à sa fondation. Une explication  est à la fois bien maladroite et bien peu convaincante.  » : « Je suis invité dans des conférences internationales. Il peut arriver que certaines puissent être rémunérées. Cela sera le cas d’ailleurs en Corée. Je fais en sorte qu’une partie de la rémunération aille à la fondation. C’était le principe que j’avais fixé. [...] Je ne peux pas aller contre ce type de fonctionnement des conférences. Le statut des anciens présidents [fait qu'il y a une rémunération]. Mais je fais en sorte que ce qui peut être apporté dans le cadre d’une conférence puisse être utile dans le cadre de la fondation », avait-il assuré le 13 octobre à LCI. On ne sait toutefois pas la part qu’il compte donner à sa fondation et la part qu’il compte garder pour lui. Une telle prestation est en général facturée entre 100.000 et 200.000 euros. D’abord ce qu’affirme François Hollande est faux il n’y a nulle obligation d’accepter d’être rémunéré par des organisateurs d’une conférence internationale ou pas. De ce point de vue,  François Hollande comme d’autres vieux politicards entretient des liens ambigus avec l’argent (voir par exemple son patrimoine y compris celui en commun avec Ségolène Royal). Curieux pour un homme qui avait fortement critiqué Sarkozy de se faire du fric avec les conférences. Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, François Hollande s’était particulièrement moqué de Nicolas Sarkozy et de ses conférences rémunérées. Il raconte ainsi cette scène qui a eu lieu à Johannesbourg alors que les deux hommes sont côte à côte pour rendre hommage à Nelson Mandela : « Il commence à me parler de l’argent qu’il gagnait avec ses conférences. Je me dis : il ne va pas oser, quand même… ». Non seulement Hollande accepte une rémunération de sa première conférence mais en outre il se permet à l’étranger de critiquer la politique du gouvernement, une double goujaterie !

 

 

Sarko le baptiste qualifie ses amis

Sarko le baptiste qualifie ses amis

 

Sarko rebaptise des amis politiques avec une certaine pertinence et un sens certain de la formule. Certes on peut mettre en doute certaines sources comme celles de Buisson mais les définitions sont confirmées par d’autres propos tenus par ailleurs. Chirac «corrompu», Fillon «pauvre type», Xavier Bertrand «méchant», Estrosi «abruti», DSK «dégoûtant personnage» qu’il a «de quoi faire exploser en plein vol»… Florilège des petites phrases et autres confessions de Nicolas Sarkozy, selon son ancien conseiller Patrick Buisson, dans un livre, «La Cause du peuple», à paraître jeudi.

- sur Jacques Chirac: «Il aura été le plus détestable de tous les présidents de la Ve. Franchement, je n’ai jamais vu un type aussi corrompu (…) J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi méchant et avide.»

- sur François Fillon, après l’inauguration en 2010 par son Premier ministre d’une mosquée: «Pauvre type, minable… Tant qu’il y est, il n’a qu’à venir mercredi au Conseil des ministres en babouches et avec un tapis de prière!»

- sur Dominique Strauss-Kahn: «Ce type est un dégoûtant personnage. Il n’aime pas les femmes, mais le sexe. Faites-moi confiance. J’ai de quoi le faire exploser en plein vol.» Et Buisson, pour qui Sarkozy a «la mine des mauvais jours» quand éclate l’affaire du Sofitel en mai 2011, d’ajouter: «Selon les jours, il évoquait une mystérieuse affaire à Marrakech ou une triviale histoire de +parties fines+ à Lille, s’excusant à chaque fois de ne pas pouvoir nous en dire davantage.»

- sur François Baroin en 2010, et dont il dit aujourd’hui qu’il fera son Premier ministre en cas de victoire en 2017: «Je l’ai acheté à la baisse. Trop cher, je te le concède, pour un second rôle.»

- sur le choix de son gouvernement, en juin 2007: «Je sais bien que je suis le Tom Cruise du pauvre, mais enfin Gérard Larcher ministre, ce n’est pas possible: il est trop laid! Tandis qu’avec Rachida (Dati) et Rama (Yade), on va leur en mettre plein la vue.»

- sur lui-même, en mars 2007: «Ils s’en moquent, les Français, que je sois sympathique! Ils veulent que je fasse le job. Est-ce qu’on demande à Rocco Siffredi (acteur pornographique, ndlr) d’avoir des sentiments?»

- sur Carla Bruni: «Crois-tu que notre histoire à Carla et à moi aura un impact favorable sur le moral des Français?» Et M. Buisson raconte une scène où «il s’extasie sur le décolleté de son épouse et invite ses conseillers à faire de même».

- sur Xavier Bertrand: «C’est un méchant. Dix ans à essayer de placer des assurances en Picardie, dix ans à taper aux portes et à se prendre des râteaux, ça a de quoi vous rendre méchant pour le restant de vos jours. C’est d’ailleurs pour ça que je l’avais choisi.»

- sur Christian Estrosi: «Cet abruti (…) qui a une noisette dans la tête.»

- sur Angela Merkel, à qui il disait en plaisantant «Je suis la tête, vous êtes les jambes», Patrick Buisson assure que la chancelière allemande lui répondait: «Nein, je suis la banque.»

(AFP)

Affaire Paul Bismuth : Sarko charge son avocat

Affaire Paul Bismuth : Sarko charge son avocat

 

Dans l’affaire Paul Bismuth Sarkozy se déclare innocent. D’après lui, c’est son avocat qui aurait suggéré d’ouvrir une ligne téléphonique sous un faux nom pour échanger tranquillement à l’abri des écoutes sur la procédure judiciaire. Sarkozy considérait que cette ligne téléphonique secrète était inutile et même superfétatoire. Il n’en a pas moins reconnu qu’il avait l’habitude d’aider des amis à la demande de son avocat Thierry Herzog. Reste que Sarkozy est toujours mis en examen pour soupçons de corruption concernant le juge Gilbert à Gibert auquel il aurait promis une promotion en échange d’informations sur son implication dans l’affaire Bettencourt. De toute manière cette affaire risque de tourner en eau de boudin comme les autres. D’abord parce que Sarkozy avocat lui-même s’est sollicité les arcanes des procédures judiciaires pour les faire durer. Ensuite parce que François Hollande ne souhaite nullement empêcher Sarkozy d’être candidat en 2017, c’est en effet le seul adversaire qu’il pense pouvoir battre. Enfin la justice elle-même manifeste la lenteur nécessaire pour que finalement les affaires politiques ou financières finissent par être enterrées. Les voleurs de mobylettes eux passent en comparution immédiate ! Le Monde a en effet pris connaissance de l’interrogatoire de Nicolas Sarkozy, mené par les juges Patricia Simon et Claire Thépaut. Selon le quotidien, l’ancien président a surtout mis en cause son avocat, Thierry Herzog. Les juges soupçonnent Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog d’avoir voulu échapper à d’éventuelles surveillances judiciaires dont ils auraient été informés. Aux juges, Nicolas Sarkozy assure que son avocat l’a mis en garde contre « un risque d’écoutes ‘sauvages’ ». « Il me dit qu’il faut que nous puissions parler sur un téléphone discret où nous pourrions évoquer tous les problèmes de procédures qui pourraient se poser », a-t-il expliqué, selon Le Monde. L’ancien chef de l’Etat assure avoir trouvé ces « précautions un peu superfétatoires »« Je n’ai jamais eu [le magistrat] Gilbert Azibert au téléphone, je ne lui ai jamais rien demandé », a assuré Nicolas Sarkozy. Et d’ajouter :  »Mon intervention, si elle avait eu lieu, [aurait été] le résultat de ma profonde amitié pour Thierry Herzog et non pas mon attachement à Azibert. Bien souvent Thierry Herzog m’a demandé d’aider des relations ou des amis, ce que j’ai fait bien volontiers par amitié pour lui », a insisté Nicolas Sarkozy, face aux juges. L’ex-chef de l’Etat a brandi un autre argument : « Il se trouve qu’à la Cour de cassation, si j’avais voulu des renseignements, j’avais d’autres interlocuteurs autrement plus prestigieux que M. Azibert. » Lors de cet interrogatoire, Nicolas Sarkozy s’est efforcé de démontrer sa bonne foi, explique Le Monde, en prenant notamment pour exemple une conversation avec son avocat au cours de laquelle il avait confondu l’avis du conseiller-rapporteur de la Cour de cassation avec celui de l’avocat généralce qui, selon lui   »prouve que je ne suis pas au courant des détails des choses ». « Je préfère passer pour un incompétent que pour un malhonnête », a-t-il lancé aux juges. Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sont mis en examen depuis juillet 2014 pour « corruption active »« trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel ». Ils sont soupçonnés, sur la base d’écoutes téléphoniques, d’avoir tenté d’obtenir de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, des informations couvertes par le secret dans le cadre d’une procédure sur la saisie des agendas de l’ancien chef de l’Etat, dans l’enquête sur l’affaire Bettencourt (dans laquelle Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un non-lieu en 2013). En échange de ses services, Nicolas Sarkozy lui aurait promis d’user de son influence pour lui obtenir un poste de prestige à Monaco. En mars 2016, la Cour de cassation a justement validé les écoutes téléphoniques dont ont fait l’objet Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog, et sur lesquelles reposent leurs mises en examen. Puis en mai, la cour d’appel de Paris a annulé les convocations et les auditions de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog en octobre et novembre 2015. Durant ces auditions, ils n’avaient pas répondu aux questions des juges, rendant selon eux obligatoires de nouvelles convocations, alors que les juges d’instruction avaient clos leurs investigations en février. « Le dossier sera clôturé après une ultime confrontation générale qui devrait être organisée dans les semaines qui viennent », écrit Le Monde. Nicolas Sarkozy pourrait donc, comme dans l’affaire Bygmalion, être renvoyé en correctionnelle dans les prochains mois. Mais dans cette affaire aussi, il semble peu probable que l’affaire puisse être jugée avant l’élection présidentielle, qui se déroulera au printemps 2017.

 

Bygmalion: rebelote pour Sarko qui va plonger

Bygmalion: rebelote pour Sarko qui va plonger

 

 

Avec ce nouvel épisode de l’affaire Pygmalion qui a révélé des détournements concernant la campagne électorale   d2012, les carottes paraissent bien cuites pour l’avenir de Sarkozy dans la perspective de 2017. Pas sûr qu’il soit condamné avant les élections (et même après) mais le scandale va plomber définitivement l’hypothèse de son retour. Des faits essentiels sont reprochés, les très larges dépassements autorisés pour les campagnes électorales, les surfacturations et sans doute aussi des détournements d’argent de plusieurs personnages constituant l’entourage de Sarkozy. Et ce n’est pas l’argumentaire de sophiste de son avocat qui va le sortir de ce bourbier.  Les écueils judiciaires qui ébranlent la reconquête politique de Nicolas Sarkozy depuis 2014 se sont donc  brusquement élevés lundi avec la menace d’un renvoi en correctionnelle, portant un coup sérieux à ses chances pour l’investiture à droite. Dans un registre désormais éprouvé, les proches de l’ancien président ont dénoncé un « télescopage » avec la campagne pour la primaire des 20 et 27 novembre, suggérant une entreprise de déstabilisation du pouvoir en place, tout en soulignant la « sérénité » du candidat. Nicolas Sarkozy est apparu souriant lundi au sortir de son QG de campagne parisien mais a refusé de répondre aux questions des journalistes. « Nous sommes face à la poursuite de cette opération de harcèlement politique de Nicolas Sarkozy », a dit à des journalistes le député LR Eric Ciotti, l’un de ses partisans. « On a eu des non-lieux, des affaires qui ont fait ‘pschitt’. On le sait, c’est comme ça », a voulu relativiser le sénateur LR Roger Karoutchi. Le parquet de Paris a requis le 30 août son renvoi en correctionnelle pour financement illégal de campagne électorale en marge de l’affaire dite « Bygmalion », symbole involontaire de sa campagne perdante de 2012. Nicolas Sarkozy soutient n’avoir « jamais trahi la confiance des Français ». Son avocat, Me Thierry Herzog, a contesté « une nouvelle manoeuvre politique grossière » en s’étonnant des chefs retenus et de l’argumentaire du parquet voulant que Nicolas Sarkozy ait « exercé une autorité incontestable sur de multiples aspects matériels de la campagne » et « était le premier bénéficiaire et le principal donneur d’ordre des événements ». Les soutiens de Nicolas Sarkozy, même s’ils concèdent en privé un coup du sort, relaient la thèse de la « présomption de culpabilité » pesant sur leur champion, un argument qui porte auprès de la base militante de LR, mais guère au-delà. « Au fond, cela devrait être un parcours initiatique obligé pour toute personne aspirant à exercer les responsabilités du pouvoir de se retrouver, un jour, dans la peau du ‘gibier », c’est-à-dire de celui qui, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, devient à un instant donné coupable, forcément coupable », écrit Nicolas Sarkozy dans son livre « La France pour la vie ». Les états-majors concurrents, notamment chez Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, se gardent de commenter « une décision de justice » mais ce nouveau développement dans un dossier pour lequel l’ex-président des Républicains a été mis en examen le 16 février n’est pas le moindre de leurs atouts. Il rencontre ainsi un écho troublant avec les attaques de François Fillon, qui a lancé le 28 août une formule assassine contre Nicolas Sarkozy (« Qui imagine le général de Gaulle mis en examen? ») et ne cesse de plaider pour la probité en politique.

(Avec Reuters)

Sondage: Valls au plus bas, Sarko aussi

Sondage: Valls au plus bas, Sarko aussi

 

Nouvelle baisse de la popularité de Valls qui paye sans doute la gestion pitoyable de la loi travail. Selon le baromètre Ipsos-Le Point  seulement 25% (-2 en un mois) des personnes interrogées jugent favorablement l’action du Premier ministre, contre 70% (+1) d’un avis contraire. Manuel Valls, qui a perdu 14 points depuis janvier, atteint son plus bas niveau dans ce baromètre depuis son entrée en fonction, en avril 2014. Il perd notamment 5 points auprès des sympathisants socialistes, après le recours du gouvernement à l’article 49-3 de la constitution pour faire passer le projet de loi travail à l’Assemblée nationale.  Inversement, la cote de François Hollande connait un regain de popularité en mai à 18% (+2). Le chef de l’État, qui avait atteint son plus bas niveau en mars (15%), progresse légèrement auprès de l’électorat de gauche (+2).  Statu quo en revanche en tête du classement des personnalités sur lesquelles les Français portent un jugement positif, avec Alain Juppé (52%, +1) devant Christine Lagarde (47%, +5) et Emmanuel Macron (44%, +1).  A six mois de la primaire de la droite pour la présidentielle 2017, le maire de Bordeaux devance François Fillon (38%, +2), Bruno Le Maire (31%, stable) et Nicolas Sarkozy, seul candidat potentiel en baisse à 26% (-3). Auprès des seuls sympathisants des Républicains, Alain Juppé pointe également en tête avec 73% (+3) d’avis favorables, mais l’ancien chef de l’État (+7) regagne du terrain à 62%, désormais à égalité avec François Fillon (-3).  Jean-Luc Mélenchon gagne trois points à 34% auprès de l’ensemble des Français, et Marine Le Pen en perd deux à 22%. 

Bettencourt: le procès de Sarko ou de Paul Bismuth ?

Le procès de Sarko ou de Paul Bismuth ?

A juste titre,  Sarko conteste la validité des écoutes dont il a été victime, écoutes entre lui-même et son avocat qui révélaient un petit trafic d’influence pour connaître les informations de l’affaire Bettencourt dans laquelle il était impliqué. Des écoutes bien sûres illégales puisque concernant le téléphone de Paul Bismuth, nom d’emprunt de Sarko pour utiliser un téléphone discret avec son avocat. Le coupable présumé de trafic d’influence ne saurait être Sarko mais bien ce fameux Paul Bismuth. D’où la question qui juge-t-on ? Sarko ou Paul Bismuth ? Il restera toujours une possibilité pour l’ancien président de la république. Pour le cas où serait Sarko serait condamné, il pourrait toujours se présenter à l’élection présidentielle sous le nom de Paul Bismuth. Dans l’autre hypothèse, si c’est Bismuth qui est condamnée Sarko retrouverait alors toute sa virginité  judiciaire et pourrait concourir pour le titre de président de la république en 2017. De toute manière,  grâce aux recours procéduriers innombrables cette affaire pourra encore durer une vingtaine d’années comme l’affaire tapie. François Hollande en tout cas espère de toutes ses forces que Sarko sera innocenté pour ne pas se retrouver face à Juppé lors  du concours de beauté de 2017. La Cour de cassation du Palais de justice de Paris examine en effet ce jeudi 28 janvier le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire Azibert-Herzog, communément baptisée « affaire des écoutes » ou encore « affaire Bismuth ». Si son pourvoi en cassation, c’est-à-dire la demande d’annulation juridique, lui était refusé, un renvoi devant le tribunal correctionnel pourrait contraindre les objectifs politiques, à moyen et long termes, du chef des Républicains. Mis en examen en juillet 2014 pour « corruption active », « trafic d’influence » et « recel de violation du secret professionnel », Nicolas Sarkozy risque jusqu’à dix ans de prison. Par ce pourvoi en cassation auquel il a recouru dès le mois de mai 2015, il demande l’annulation juridique de la décision prise à cette même période, lorsque la cour d’appel de Paris a validé la légalité des écoutes dont l’ancien président de la République (2007-2012) a fait l’objet. La complexité du dossier et la succession de recours a nécessité la saisie du Conseil constitutionnel en septembre dernier. La justice soupçonne Nicolas Sarkozy d’avoir essayé, en 2013, par l’entremise de son avocat Thierry Herzog, d’obtenir des informations couvertes par le secret auprès du juge Gilbert Azibert, sur une décision de justice en lien avec l’affaire Bettencourt. En échange, lui était promise une intervention pour un poste de prestige à Monaco. La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d’appel de Paris.

Chômage : c’est la faute à Sarko ! (Hollande)

Chômage : c’est la faute à Sarko ! (Hollande)

Interrogé sur sa politique de lutte contre le chômage, le président a reconnu que la crise était peut-être pour quelque chose dans le million de demandeurs d’emploi qui avait été enregistré lors du quinquennat précédent mais que Sarkozy em=n portait une lourde responsabilité. Le président persiste à indiquer que l’héritage Sarkozy en matière de chômage se monte à «un million de demandeurs d’emploi». Le fameux million dont les socialistes n’ont cessé de parler et de mettre en avant pendant la campagne présidentielle, et dont ils parlent encore… Or il n’y a pas eu «un million» de chômeurs de plus pendant l’ère Sarkozy. D’après les statistiques (publiques) éditées par Pôle emploi, il y a eu très exactement 807.300 inscrits en plus en catégorie A entre fin avril 2007 et fin avril 2012 en France entière, DOM compris. Soit, peu ou prou, 200.000 ou 20% de moins que ne le dit François Hollande, une bagatelle équivalente aux populations des villes de Rennes ou de Reims à l’époque. Selon les catégories que l’on prend, le bilan Hollande cette fois-ci, après un peu plus de trois ans de présidence, n’est pas non plus brillant : + 684.200 inscrits en catégorie A et + 1.122.500 en catégories A, B et C. Ce qui au passage reviendrait à dire qu’il y a eu autant de demandeurs d’emploi supplémentaires en A, B et C (à 23.100 près) en 40 mois de présidence Hollande qu’en 5 ans de mandat Sarkozy.

Chômage : c’est la faute à Sarko ! (Hollande)

Chômage : c’est la faute à Sarko(Hollande)

Interrogé sur sa politique de lutte contre le chômage, le président a reconnu que la crise était peut-être pour quelque chose dans le million de demandeurs d’emploi qui avait été enregistré lors du quinquennat précédent mais que Sarkozy em=n portait une lourde responsabilité. Le président persiste à indiquer que l’héritage Sarkozy en matière de chômage se monte à «un million de demandeurs d’emploi». Le fameux million dont les socialistes n’ont cessé de parler et de mettre en avant pendant la campagne présidentielle, et dont ils parlent encore… Or il n’y a pas eu «un million» de chômeurs de plus pendant l’ère Sarkozy. D’après les statistiques (publiques) éditées par Pôle emploi, il y a eu très exactement 807.300 inscrits en plus en catégorie A entre fin avril 2007 et fin avril 2012 en France entière, DOM compris. Soit, peu ou prou, 200.000 ou 20% de moins que ne le dit François Hollande, une bagatelle équivalente aux populations des villes de Rennes ou de Reims à l’époque. Selon les catégories que l’on prend, le bilan Hollande cette fois-ci, après un peu plus de trois ans de présidence, n’est pas non plus brillant : + 684.200 inscrits en catégorie A et + 1.122.500 en catégories A, B et C. Ce qui au passage reviendrait à dire qu’il y a eu autant de demandeurs d’emploi supplémentaires en A, B et C (à 23.100 près) en 40 mois de présidence Hollande qu’en 5 ans de mandat Sarkozy.

2017 : Sarko- Juppé, bataille des sondeurs très politique ?

2017 : Sarko- Juppé, bataille des sondeurs très politique ?

 

Curieux à deux jours d’intervalle deux sondages donne des résultats différents .On sent assez nettement que les sondages ont tendance à se politiser.  D’un coté IPSO annonce Juppé nettement en tête pourv2017, de l’autre l’IFOP  met Sarkozy devant Juppé. Il y aurait certainement à mettre un peu de déontologie et de méthodologie dans des sondages qui prennent l’allure de com.  Le patron de la droite arrive devant Alain Juppé dans le  sondage IFOP sur les intentions de vote à la primaire avec 39 % des voix, contre 36 % au maire de Bordeaux. Dans le sondage IPSOS, Juppé sortiraient largement gagnant parmi la population des électeurs de droite qui serait amenée à s’exprimer lors des primaires qui seront organisées dans près de 10 000 bureaux de vote.  Une étude Ipsos-Sopra Steria, porte sur la primaire de la droite et du centre qui doit se dérouler l’an prochain. Les résultats sont sans concession : Alain Juppé l’emporte avec 40% d’intentions de vote, devant Nicolas Sarkozy et ses 34%. Suivent ensuite les deux challengers : Bruno Le Maire et François Fillon, à égalité à 11%. Au second tour, Alain Juppé est toujours devant, avec 56% des suffrages, contre 44% pour Nicolas Sarkozy, toujours selon cette enquête. L’institut Ipsos explique s’être basé sur un échantillon représentatif de 7.003 personnes, sympathisants de droite et donc potentiels participants à la primaire. Le Point assure avoir resserrée  »cette base large en la resserrant aux sondés qui se disent ‘certains’ d’aller voter ». Les résultats se rapprochent de ceux d’une étude IFOP réalisée pour le JDD et parue le 30 août dernier. Aux yeux des sympathisants de droite, Alain Juppé l’emporterait avec 40% des suffrages, devant Nicolas Sarkozy (35%), Bruno Le Maire (14%) et François Fillon (11%).

Europe : Sarko patauge dans la semoule

Europe : Sarko patauge dans la semoule

 

Visiblement Sarko patine depuis un moment. C’est encore le cas sur l’Europe où il plaide à la fois pour  l’alignement sur l’Allemagne pour une Europe plus forte mais sans intégration supplémentaire (qui suppose  une zone restreinte et un parlement). Il soutient l’accord sur la Grèce mais le trouve particulièrement faible alors qu’il y a quelques semaines il considérait que la Grèce devrait être virée de la zone euro. Il conteste aussi l’influence du FMI et ses positions sur la Grèce (la réduction de la dette). Enfin la  tarte à la crème c’est l’immigration, pour ne pas dire qu’il faut abolir Shengen, il veut un Schengen 2. Vraiment en mal d’inspiration voire même de conviction Sarko . Pas étonnant qu’il ne décolle pas dans les sondages et que même dans son propre camp. Plus qu’en président de parti, Nicolas Sarkozy se posait ce dimanche 19 juillet en candidat à la présidentielle. À Nice pour le lancement de la caravane promotionnelle des Jeunes Républicains, l’ancien chef de l’État avait mis l’Europe au cœur de son discours à la veille d’un déplacement en Tunisie. « Maintenant, ce n’est plus la question grecque qui se pose mais la question de la zone euro elle-même », a-t-il-déclaré, estimant que, pour sa « pérennité », il fallait « rapprocher nos économies, avec un leadership franco-allemand à la tête de l’Eurogroupe, (qui regroupe les ministres des Finances de la zone euro). C’est aux Européens de s’occuper des problèmes de l’Europe, pas au FMI ou aux Américains ». interrogé sur la proposition de François Hollande d’un parlement de la zone euro, le président du parti Les Républicains a répondu : « très franchement, je ne pense pas qu’on ait besoin d’un parlement de plus ; on a besoin de coordonner les politiques économiques pour être beaucoup plus fort, on a besoin d’une politique économique française qui ne soit pas en contradiction avec la politique économique de tous les autres pays de la zone euro; en fait on a moins besoin de discours que d’actes ». Le chef de l’opposition s’est également félicité de l’accord trouvé avec la Grèce, « aussi faible soit-il ». Pourtant, la semaine précédente il n’hésitait pas évoquer une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais il a semblé l’oublier : « Contrairement à certains de mes amis, j’étais en faveur de cet accord. Il ne faut pas faire la politique du pire. Moi, je pense que l’opposition se grandit en étant responsable. S’il n’y avait pas eu d’accord, la France et l’Europe tombaient dans l’inconnu », a déclaré le président des Républicains, dans un discours devant plusieurs dizaines de militants de son parti, sous un soleil de plomb. Nicolas Sarkozy a également brocardé François Hollande lors de cette crise grecque, dénonçant sa « complaisance avec Alexis Tsipras » et sa « faiblesse avec le FMI ».  « Alexis Tsipras et François Hollande ont un point commun, l’un a menti aux Grecs, et l’autre aux Français« , a-t-il lancé, très applaudi, sous un soleil de plomb. Il a aussi plaidé pour une « politique commune en matière d’immigration »: « L’Europe est trop faible, Schengen 1 doit disparaître pour être remplacé par un Schengen 2″, a-t-il indiqué, sans préciser sa pensée.

« L’alternance républicaine » est en route ‘ (Sarko)

« L’alternance républicaine » est en route ‘ (Sarko)

 

Sarkozy ne faiat pas une grande découverte en annonçant que l’alternance est en route. D’uen certaine manière c’est même uen non événement tellement il est certain que le PS va continuer de plonger dans les élections et dans les sondages. Comme il y avait eu en 2012 un vote de rejet de Sarkozy  alors président de la république, il y aura un vote de rejet de Hollande. Mais un vote de rejet -qui donne le pouvoir- ne constitue pas pour autant un vote d ’adhésion et c’est toute l’ ambigüités des votes en France depuis plus de 30 ans. Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, juge dans une interview au Journal du Dimanche « l’alternance républicaine » en marche en France, à deux ans de la prochaine élection présidentielle. « Il y a aujourd’hui en France une désespérance et une colère. La seule façon d’apaiser les choses, c’est de donner aux Français la certitude (…) que nous ne sommes pas condamnés à l’affligeante médiocrité d’aujourd’hui », dit-il. L’ancien chef de l’Etat, battu par le socialiste François Hollande lors de la présidentielle de 2012, a engagé une réforme de l’UMP, principal parti de l’opposition de droite. Il dit viser un demi-million de militants — « ce serait bien », estime-t-il — et confirme que le nouveau nom du parti tournera autour du concept de République ou de républicains. « Pour moi le temps des acronymes est fini », explique-t-il. « Le mouvement que nous sommes en train de bâtir ne sera pas réductible à la seule droite ni au seul centre (…) Qu’est-ce qui rassemblera tous ces courants politiques ? L’idée que nous nous faisons de la République. » « La République, c’est la réponse au défi identitaire que connaît notre société », ajoute-t-il. Nicolas Sarkozy, à qui l’on prête l’intention de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2017, a accepté le principe de primaires pour désigner le candidat de l’UMP et de la droite, élargie aux centristes de l’UDI. « Je souhaite que le plus grand nombre possible de personnes qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre y participent », dit-il. « L’UDI de Jean-Christophe Lagarde a, à l’évidence, sa place dans ce débat démocratique. » Dans l’immédiat, il déclare que son objectif est la victoire de l’UMP aux élections régionales de décembre, ce qui serait, selon lui, une « deuxième étape concrète vers l’alternance », après le succès de son parti aux départementales de mars.

 

FN : « en rire ou en pleurer » (Sarko

FN : «  en rire ou en pleurer » (Sarko)

Sarko qui se gausse des querelles de famille au FN ; il a dû oublier les siennes ( Querelles  personnelles  de famille avant  Carla et querelles de famille politique avec Balladur, Chirac , Juppé)) . .  »Ce drame familial, on ne sait pas si on doit en pleurer de rire ou si on doit en pleurer de tristesse« , a affirmé M. Sarkozy. Il a réaffirmé que son parti ne passerait « jamais d’accord » avec le FN, ni au plan local, ni au plan national.   L’ex-chef de l’Etat s’exprimait devant plus de 1.500 personnes, dont une bonne partie n’avait pu entrer dans la salle des fêtes où se tenait le meeting et suivait le discours sur des écrans de télévision installés dehors. Par ailleurs, M. Sarkozy a mis en garde contre les risques de voir disparaître la République d’ici « dix ans » si on accepte de faire des « exceptions » à ses règles, notamment vestimentaires pour les femmes ou alimentaires dans les cantines scolaires.  « Il est temps que la République impose une règle à tous. Il n’y a pas de communautés mais une communauté nationale » en France, a martelé M. Sarkozy. Il a de nouveau abondamment critiqué le président François Hollande, dénonçant « les mensonges » de ce « donneur de leçons ». Le candidat Hollande avait dit que le chômage baisserait mais « partout il baisse », sauf en France où « il augmente », a-t-il redit.  « J’ai dû rater un épisode de la série ‘Moi-Je’ du ‘héros normal’ », a-t-il ironisé, en allusion à l’anaphore de François Hollande lors du débat télévisé qu’il a eu avec M. Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle en 2012, déclenchant les rires du public.
 

Départementales :le ni-ni de Sarko ne fonctionne pas

Départementales :le ni-ni de Sarko ne fonctionne pas

 

 

Sarkozy  apparait comme  l’un des grands vainqueur ( avec le FN) des départementales pourtant sa stratégie d’alliance pour le second tour pose question. La presse en général considère que Sarkozy a enregistre un victoire , en réalité il a surtout bénéficié du rejet de la gauche et du PS en particulier, c’est un vote de protestation car sur les poistions de fond c’est encore le brouillard ( et les contradictions interne). En outre sa stratégie d’alliance au second tour est très contestée. Le ni-ni ne passe pas.  t 54% des électeurs due l’UMP ne veulent pas respecter la consigne du ni-ni. Une véritable épine dans le pied de Sarkozy. Une majorité d’électeurs de l’UMP ne compte pas suivre la consigne de Nicolas Sarkozy Une majorité d’électeurs UMP (54%) n’ont pas l’intention de suivre la consigne du ni-ni en cas de duel PS-FN au second tour des départementales, selon un sondage Odoxa paru ce mardi dans Le Parisien/Aujourd’hui en France. Selon cette enquête menée au lendemain du premier tour, 27% des électeurs UMP-UDI voteraient pour le FN, 27% pour le PS et seuls 46% choisiraient l’abstention ou le vote blanc ou nul, suivant ainsi la consigne du parti de Nicolas Sarkozy de ne choisir ni PS ni FN. Du côté des électeurs du PS et de ses alliés, en cas de duel UMP-FN la consigne du Parti socialiste de voter contre le FN est majoritairement suivie : 57% ont l’intention de voter pour l’UMP, 3% pour le FN et 40% opteraient pour le ni-ni. Enfin, les électeurs Front national choisiraient à 52% le ni-ni en cas de second tour PS-UMP, 43% annonçant un vote UMP et 5% un choix PS. Ce sondage a été réalisé le 23 mars auprès d’un échantillon représentatif de 1.008 personnes inscrites sur les listes électorales.

12



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol