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Vers une triple crise sanitaire ?

Vers une triple *crise sanitaire ?

On enregistre vendredi 2 décembre 2022 :une hausse avec +59.008 supplémentaires en 24h, 159.093 morts au total, +67 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.354 (0) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 129.739 (+67 en 24h). Sur sept jours, cela correspond à une augmentation de 21 % des tests positifs. Le taux d’incidence aussi, est revu à la hausse pour près de 500 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, soit une augmentation de 38 % en une semaine. Le taux de positivité des tests a, lui aussi, grimpé de 11 % en une semaine. À noter que ces chiffres, déjà fortement élevés, sont probablement sous-estimés avec les autotests réalisés à domicile et tous les porteurs du virus qui ne se font pas tester.

Le coronavirus , la bronchiolite et la grippe circulent simultanément sur le territoire français, conduisant à une « triple épidémie », a alerté Santé publique France. L’évolution des cas serait « encore difficile à prévoir », selon les informations transmises à l’Agence France Presse par l’instance d’expertise scientifique. Une arrivée précoce de la grippe, des niveaux records de bronchiolite chez les nourrissons en comparaison des dix dernières années, un retour fracassant du Covid, le tout en parallèle de la crise du secteur hospitalier… La situation est d’une ampleur « complètement inédite » et remplie « d’incertitudes », a annoncé Didier Che, directeur adjoint aux maladies infectieuses, lors d’un point presse de l’agence sanitaire publique.
Lire aussi – Bronchiolite : le pic de l’épidémie attendu en fin de semaine, selon les pédiatres

« Les années antérieures, il y avait plutôt des virus respiratoires qui se succédaient les uns aux autres: une première circulation de rhinovirus laissait la place à des VRS (principale virus en cause dans la bronchiolite, NDLR), qui, très généralement, laissait le pas à la grippe. Là, on a des co-circulations », a expliqué avec inquiétude l’épidémiologiste Sophie Vaux durant la conférence. L’addition de ces pathologies pourrait entraîner « un impact clinique assez fort, notamment sur les hôpitaux ».

Santé-Une triple crise sanitaire ?

Santé-Une triple crise sanitaire ?

On enregistre vendredi 2 décembre 2022 :une hausse avec +59.008 supplémentaires en 24h, 159.093 morts au total, +67 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.354 (0) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 129.739 (+67 en 24h). Sur sept jours, cela correspond à une augmentation de 21 % des tests positifs. Le taux d’incidence aussi, est revu à la hausse pour près de 500 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, soit une augmentation de 38 % en une semaine. Le taux de positivité des tests a, lui aussi, grimpé de 11 % en une semaine. À noter que ces chiffres, déjà fortement élevés, sont probablement sous-estimés avec les autotests réalisés à domicile et tous les porteurs du virus qui ne se font pas tester.

Le coronavirus , la bronchiolite et la grippe circulent simultanément sur le territoire français, conduisant à une « triple épidémie », a alerté Santé publique France. L’évolution des cas serait « encore difficile à prévoir », selon les informations transmises à l’Agence France Presse par l’instance d’expertise scientifique. Une arrivée précoce de la grippe, des niveaux records de bronchiolite chez les nourrissons en comparaison des dix dernières années, un retour fracassant du Covid, le tout en parallèle de la crise du secteur hospitalier… La situation est d’une ampleur « complètement inédite » et remplie « d’incertitudes », a annoncé Didier Che, directeur adjoint aux maladies infectieuses, lors d’un point presse de l’agence sanitaire publique.
Lire aussi – Bronchiolite : le pic de l’épidémie attendu en fin de semaine, selon les pédiatres

« Les années antérieures, il y avait plutôt des virus respiratoires qui se succédaient les uns aux autres: une première circulation de rhinovirus laissait la place à des VRS (principale virus en cause dans la bronchiolite, NDLR), qui, très généralement, laissait le pas à la grippe. Là, on a des co-circulations », a expliqué avec inquiétude l’épidémiologiste Sophie Vaux durant la conférence. L’addition de ces pathologies pourrait entraîner « un impact clinique assez fort, notamment sur les hôpitaux ».

Une triple crise sanitaire ?

Une triple crise sanitaire ?

On enregistre vendredi 2 décembre 2022 :une hausse avec +59.008 supplémentaires en 24h, 159.093 morts au total, +67 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.354 (0) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 129.739 (+67 en 24h). Sur sept jours, cela correspond à une augmentation de 21 % des tests positifs. Le taux d’incidence aussi, est revu à la hausse pour près de 500 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, soit une augmentation de 38 % en une semaine. Le taux de positivité des tests a, lui aussi, grimpé de 11 % en une semaine. À noter que ces chiffres, déjà fortement élevés, sont probablement sous-estimés avec les autotests réalisés à domicile et tous les porteurs du virus qui ne se font pas tester.

Le coronavirus , la bronchiolite et la grippe circulent simultanément sur le territoire français, conduisant à une « triple épidémie », a alerté Santé publique France. L’évolution des cas serait « encore difficile à prévoir », selon les informations transmises à l’Agence France Presse par l’instance d’expertise scientifique. Une arrivée précoce de la grippe, des niveaux records de bronchiolite chez les nourrissons en comparaison des dix dernières années, un retour fracassant du Covid, le tout en parallèle de la crise du secteur hospitalier… La situation est d’une ampleur « complètement inédite » et remplie « d’incertitudes », a annoncé Didier Che, directeur adjoint aux maladies infectieuses, lors d’un point presse de l’agence sanitaire publique.
Lire aussi – Bronchiolite : le pic de l’épidémie attendu en fin de semaine, selon les pédiatres

« Les années antérieures, il y avait plutôt des virus respiratoires qui se succédaient les uns aux autres: une première circulation de rhinovirus laissait la place à des VRS (principale virus en cause dans la bronchiolite, NDLR), qui, très généralement, laissait le pas à la grippe. Là, on a des co-circulations », a expliqué avec inquiétude l’épidémiologiste Sophie Vaux durant la conférence. L’addition de ces pathologies pourrait entraîner « un impact clinique assez fort, notamment sur les hôpitaux ».

Chine : Contestation sanitaire….. et politique

Chine : Contestation sanitaire et politique

L’exaspération généralisée de la population chinoise face à la politique « zéro Covid » a donné lieu à un mouvement de contestation d’une ampleur inédite depuis 1989. Par Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)

« Nous ne voulons pas de test PCR, nous voulons vivre normalement », « Xi Jinping démission ! Parti communiste démission ! Nous voulons plus de liberté ! » Ces slogans résonnent depuis plusieurs jours en Chine, lors de manifestations spontanées tenues aussi bien dans la capitale, Pékin, que dans d’autres grandes villes du pays (Zhengzhou, Shanghai, Shenzhen, Hangzhou, etc.) et même dans des régions reculées (Kachgar, Urumqi, Dali, etc.).

Le mouvement de contestation, qui a pris une ampleur sans précédent, traduit un ras-le-bol généralisé de la population chinoise, après près de trois années de confinement et mesures drastiques très intrusives.

Trois semaines seulement après la clôture du 20ᵉ Congrès du Parti communiste chinois, qui a vu Xi Jinping encore renforcer son pouvoir sur le Parti et sur la Chine, le régime, qui semble (localement) débordé, réagit par une répression qui ne cesse de s’intensifier. Une situation inédite depuis Tian’anmen en 1989…

Brandissant une feuille de papier blanche, des dizaines de milliers de Chinois demandent aux autorités centrales d’abord l’assouplissement des mesures de restriction puis, rapidement, plus de transparence et de démocratie.

Le point de départ de cette vague contestataire – qui survient après des années de revendications récurrentes, mais clairsemées et diffuses sur l’ensemble du territoire – est un incendie meurtrier qui s’est produit le 24 novembre dans une tour d’habitation de la ville d’Urumqi (région autonome du Xinjiang, dans l’ouest du pays, où les Ouïghours représentent environ 40 % de la population).
Les secours et services d’intervention ont tardé à intervenir, d’autant que les conditions ont été rendues très difficiles par l’application des mesures locales de confinement. La ville est en effet confinée depuis plus de 110 jours consécutifs. L’accès à l’immeuble en flammes était obstrué par des véhicules électriques impossibles à déplacer en raison de leur immobilité depuis plus de cent jours. En plus de barricades et portes murées…

Les autorités ont annoncé un bilan de dix morts ; mais selon certains témoignages, il y aurait eu plusieurs dizaines de victimes.
Ce drame a rapidement été relayé sur les réseaux sociaux chinois, en particulier WeChat, qui fonctionne, malgré le contrôle que cherchent à exercer les autorités, comme une caisse de résonance dans l’ensemble de la Chine (le pays compte plus d’un milliard d’internautes). Rapidement, la prise de conscience des circonstances de la tragédie a conduit des milliers de personnes à exprimer ouvertement leur rejet des mesures de la politique « zéro Covid » mise en œuvre par le pouvoir.

Les mouvements entrent en écho les uns avec les autres, des grandes métropoles de l’est du pays aux provinces du centre et jusqu’aux régions de l’ouest.
La conjoncture économique et sociale a joué un rôle clé dans le déclenchement de ce mouvement. Les chiffres ne sont pas bons ; ils ont même été censurés lors du 20ᵉ Congrès. La croissance est quasi atone et la production industrielle est réduite.

Les jeunes actifs n’ont plus guère de perspectives d’emplois, mis à part la fonction publique qui recrute dans des proportions sans précédent depuis plusieurs décennies. Les étudiants et jeunes diplômés – que l’on décrivait encore récemment comme étant « la génération qui reste couchée », tangping – s’investissent aujourd’hui dans un mouvement de fond de revendications semblables à celles des années 1980, qui ont abouti aux grandes manifestations de la place Tian’anmen et (ailleurs en Chine) avant d’être écrasées dans le sang par le régime.
Ce sont avant tout des hommes et des femmes de moins de 35 ans que l’on retrouve aujourd’hui dans les manifestations – des gens qui, depuis des années, peinent à s’insérer sur le marché du travail et ont en plus subi, du fait de la politique « zéro Covid », de fortes perturbations dans leur vie privée et, plus largement, en termes de sociabilité et d’équilibre psychique.

Plusieurs dizaines de campus universitaires chinois sont au cœur des mouvements, depuis la capitale avec la prestigieuse université Tsinghua jusqu’à Chongqing, Wuhan, Shanghai, ou Nankin.
On observe une articulation inédite entre l’espace numérique des réseaux sociaux, où les jeunes sont particulièrement présents, et l’expression du mécontentement dans l’espace public physique. Cette convergence entre les deux espaces constitue un défi réel pour les autorités qui n’avaient pas eu, jusqu’ici, à gérer les deux en résonance, sous les yeux de la population chinoise et du reste du monde. Dans les premiers jours de la contestation, le système de sécurité a été débordé par les mobilisations, notamment dans les grandes métropoles. Ce qui témoigne de l’incapacité certaine des services locaux de sécurité à prévenir et encadrer les mouvements.

De nombreuses barrières et murailles érigées par les pouvoirs locaux dans l’ensemble des localités confinées ont été tour à tour détruites. Des barricades sont démontées, des murs sont franchis. Autant de signes visibles et hautement symboliques du rejet du pouvoir par la population.

Le système chinois de sécurité et de maintien de l’ordre est en train d’être « mis à jour ». La réponse du régime, au niveau de l’État central, a été la répression et l’arrestation de toutes les personnes perçues comme(potentiellement) responsables des mouvements. En parallèle, le pouvoir cherche à accroître son degré de contrôle sur la toile chinoise et sur l’espace public.
La rue est de nouveau cloisonnée et murée. La « mémoire » des manifestations est effacée. Des moyens militaires et paramilitaires sont déployés.
Au lendemain des manifestations pacifiques rue Wulumuqi (nom d’Urumqi en mandarin) à Shanghai, les autorités locales ont ordonné la fermeture de pans entiers de la rue, ainsi que la suppression de la signalétique indiquant son nom. Le pouvoir politique reprend le contrôle presque intégral de l’espace public. Les universités sont les unes après les autres vidées de leurs étudiants, renvoyés chez eux, officiellement pour risque de contamination au Covid-19.

Malgré les signes de faiblesse de l’économie et l’exaspération/saturation de la population, le régime continuera de s’enfermer et d’enfermer la Chine dans la politique « zéro Covid », s’enfermant aussi soi-même dans une logique de fuite en avant qui sépare toujours plus la Chine du reste du monde.
Le narratif est lui aussi repris en main. Le régime a assuré à la population de nouveaux efforts collectifs de vaccination, façon de resituer le Parti comme seul acteur légitime de la lutte contre le Covid.
Il est également intéressant de souligner que la répression est adaptée selon les contextes régionaux et sociaux. Dans les prochains jours, la répression sera probablement moins forte (plus au cas par cas) dans les régions de l’est, urbaines et industrielles, très connectées à la mondialisation, que dans les régions du centre et de l’ouest, plus éloignées des projecteurs et de l’attention internationale. L’exemple de Kachgar (Xinjiang), où la répression a été particulièrement sévère, en atteste.

Alors que le 20e Congrès, en octobre, avait été présenté comme un triomphe, le pouvoir chinois est face à une situation inédite et très anxiogène pour lui. Les demandes de démission de « Xi Jinping et du PCC » expriment d’une façon nouvelle la défiance du peuple à l’égard d’un régime en difficulté. Xi Jinping ne sera pas démis de ses fonctions, et il ne renoncera pas non plus. Il reste que la période est compliquée pour lui, sachant qu’il doit être investi de nouveau à la présidence au début du printemps prochain. La crise intervient dans un contexte marqué par les luttes intestines au sein du PCC.
La temporalité est désormais celle d’une fragilisation accrue dans la durée pour le Parti. Crises internes et externes, difficultés structurelles et conjoncturelles annoncent une décennie de tous les maux pour un régime qui pourrait bien être en fin de cycle.
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Par Emmanuel Véron, Enseignant-chercheur – Ecole navale, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Covid: Pour une stratégie sanitaire de long terme

Covid: Pour une stratégie sanitaire de long terme

 

Pour limiter les risques liés à l’épidémie, il faut abandonner l’approche d’une gestion vague par vague et mettre en place une politique autour de cinq grands axes, détaille l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, dans une tribune au « Monde ».

 

Après le vote hier  d’ une nouvelle loi complètement creuse, la contribution de l’épidémiologiste paraît pertinente d’autant qu’il faut se préparer à affronter le virus pendant de très nombreuses années compte tenu de l’évolution des variants. Par ailleurs,  il y a urgence a engagé cette réflexion en raison notamment de la montée exponentielle des contaminations qui approchent les 200 000 cas par jour et laisse supposer une situation particulièrement dangereuse à la rentrée NDLR

 

Les vagues du Covid-19 se succèdent inexorablement. Depuis le début de la crise sanitaire, nous déplorons chaque année plus de 50 000 décès directement liés au virus sans parler de l’impact des Covid longs et des dégâts collatéraux considérables : sanitaires, sociaux, psychologiques et économiques. L’espoir d’un virus qui deviendrait « saisonnier » ou « endémique » s’éloigne de plus en plus. Le SARS-CoV-2 est là et le sera encore dans les prochains mois et, très probablement, dans les prochaines années. Nous vivrons donc avec lui. Mais si nous devons vivre avec le virus, nous ne devons pas lui faciliter la vie pour qu’il ne gâche pas les nôtres. Les infections répétées n’apportent pas l’effet protecteur escompté et, malgré la vaccination, les personnes immunodéprimées, les personnes atteintes de maladies chroniques et les personnes âgées sont condamnées à une double peine : vivre avec leurs pathologies et voir leurs risques de mourir augmenter à cause du Covid-19. Une société solidaire doit protéger tous ses concitoyens. Ces personnes doivent recevoir la plus grande attention. Les protéger, c’est protéger la société.

Pour vivre avec le virus, nous devons donc limiter durablement les risques et, pour ce faire, sortir d’une gestion de crise à court terme, vague après vague, mesure après mesure et dose de vaccin après dose de vaccin.

Cette crise qui dure depuis deux ans et demi nous apprend qu’il est nécessaire de développer une stratégie sanitaire globale, cohérente, coordonnée et de long terme, s’inscrivant dans un horizon de plusieurs années. Cette stratégie doit être débattue, adoptée de façon transparente pour être partagée par le plus grand nombre. Elle se décline en cinq axes : surveillance de l’épidémie, prévention des contaminations, diagnostic et dépistage, vaccination et, enfin, adaptation du système de soins.

 

Crise sanitaire Covid: révélateur de crise mondiale ( Adam Tooze)

 Crise sanitaire Covid: révélateur de  crise mondiale ( Adam Tooze)

Dans son nouveau livre, « L’Arrêt » (1) (éd. Les Belles Lettres), l’historien de l’université de Columbia (Etats-Unis) signe la suite de son best-seller « Crashed », qui analysait les conséquences de la crise de 2008. Il n’aura fallu qu’une mutation marginale d’un virus dans une ville du centre de la Chine pour achever de remettre en cause un système économique basé sur le néolibéralisme, considère l’historien. ( le « Monde »)

 

Son nouvel ouvrage, « L’Arrêt. Comment le Covid a ébranlé l’économie mondiale » (1), dont la traduction paraît aux éditions Les Belles Lettres, apparaît comme la suite logique de « Crashed », avec toujours la capacité de cet historien – ce qui fait l’attrait de sa recherche – à identifier et synthétiser à travers le flux massif d’informations quotidiennes les tendances lourdes de la marche du monde qu’il reconstitue en un récit vivant et captivant, fourmillant de détails.

Entre 2014 et 2018, l’accumulation de crises avait ébranlé le monde: l’Ukraine, déjà là avec l’annexion de la Crimée par la Russie, la plongée du prix des matières premières, notamment celui du pétrole, la crise des réfugiés syriens, la crise de la dette de la Grèce, celle de la finance en Chine, le Brexit, la victoire de Trump ou encore le surgissement des Gilets jaunes en France. Or, même si, rétrospectivement, certains spécialistes avaient bien alerté sur le risque potentiel d’une pandémie, la propagation du Covid-19 en 2020 a plongé l’auteur comme la majorité de la population mondiale dans « l’incrédulité ».

Qui aurait pu imaginer que durant ces quelques semaines de mars l’économie mondiale allait se retrouver quasiment à l’arrêt, le PIB mondial se contractant de 20%, avec la mise hors service dans la plupart des pays de l’appareil productif et des services, notamment le transport, et le confinement de la majorité de la population mondiale. Outre ses conséquences économiques, le bilan de cette pandémie est lourd. Quelque 6,27 millions de personnes sont mortes, selon le décompte du site Our World in Data.

L’un des premiers enseignements de cette pandémie pour Adam Tooze est que « l’année 2020 a mis en lumière l’extrême dépendance de l’activité économique à la stabilité de son environnement naturel », autrement dit l’anthropocène, cette « transformation de la planète due à la croissance économique capitaliste et qui met en question la séparation de la nature et l’histoire de l’humanité », qui n’est pas seulement un concept mais bien une réalité à prendre en compte. Il a suffi d’une mutation virale marginale dans un microbe à Wuhan, une ville située dans le centre de la Chine, pour stopper net la « mondialisation ». Une perspective qui paraissait proprement inconcevable, tant elle s’était imposée comme un horizon indépassable. Désormais, pour Adam Tooze, cette mondialisation façonnée par « des cadres de pensée de l’âge du néolibéralisme » a vécu, marquant la fin d’une trajectoire dont l’origine remonte aux années 1970. »

Car ce que nous a appris cette pandémie, remarque-t-il, est « que le système monétaire et financier pouvait être réorienté, in extremis, vers le soutien aux marchés et aux ménages, ce qui imposait de poser la question de qui était aidé et comment ». Tout à coup, l’argent n’était plus un problème, « quoi qu’il en coûte », selon la formule d’Emmanuel Macron, car cette crise aura exhibé aux yeux de tous « l’impréparation institutionnelle et l’irresponsabilité organisée des élites économiques et politiques des pays riches », découlant, selon l’auteur, des « interactions entre l’organisation sociale, les intérêts politiques, les lobbies d’affaires et la politique économique (qui) peuvent avoir des conséquences humaines dévastatrices, des services d’urgence aux travailleurs migrants sans droits ».

Si l’impéritie politique est montrée du doigt, Adam Tooze pointe également une sous-estimation quant aux solutions à envisager : « En raison même des limites de nos capacités d’adaptation politiques, sociales et culturelles, nous dépendons en définitive de solutions techno-scientifiques. » Aussi, contrairement au concert de louanges qui a entouré l’apparition de vaccins contre le Covid-19 en à peine un an, il estime que les sommes investies dans la recherche, la production et la distribution – notamment vers les pays qui n’en disposaient pas – des vaccins n’ont représenté qu’une part infime du total que les Etats ont consacré à la lutte contre la crise, alors que c’était pourtant la réponse appropriée et urgente qu’il fallait massivement financer.

Pour l’avenir, il plaide d’ailleurs en faveur de l’augmentation de l’investissement dans la recherche et le développement dans des technologies dans le but de bâtir des économies et des sociétés plus durables et plus résilientes, de façon à pouvoir faire face à des « crises imprévisibles et mobiles » ou alors « nous prendrons de plein fouet le retour de bâton de notre milieu naturel ». Autrement dit, il s’agit « de faire précisément ce qui est habituellement qualifié d’irréaliste et balayé avec mépris d’un revers de la main » par les décideurs politiques.

Car au delà des perturbations des chaînes logistiques, qui ont focalisé l’attention lors de la la reprise économique de 2021, l’historien montre que cette crise a révélé les conséquences des « politiques de démolition des services publics menées depuis des dizaines d’années au nom de la performance et de l’efficacité, qu’il s’agisse des systèmes de santé, de l’école et des services sociaux ». Ces politiques qui étaient créatrices d’inégalités, déjà mises en évidence en 2008 et qui n’avaient toujours pas été réglées en 2021, malgré « les efforts faits par les élites mondiales pour contenir la crise », ironise l’auteur.

Pourtant l’élection aux Etats-Unis de Joe Biden qui disait vouloir « unir et mobiliser le pays pour répondre aux grands défis de notre temps: la crise climatique et les ambitions d’une Chine autocratique » en promettant des plans de relance keynésiens de centaines de milliards de dollars d’argent public ciblant les infrastructures et le soutien des ménages modestes et à la classe moyenne américaine lui semblaient aller dans le bon sens. Mais ils arrivent trop tard, juge Adam Tooze. « Le Green New Deal était brillamment d’actualité. Mais il partait de l’idée que la menace la plus urgente de l’anthropocène était le climat. Et il a été, lui aussi, dépassé, débordé par la pandémie. Ces révisions n’impliquent pas l’absence de tout principe directeur intellectuel ou politique. Elles sont seulement une ouverture à la mesure des temps dans lesquels nous vivions », écrit-il.

Non pas que la pandémie ait favorisé un repli sur le cadre national, comme on a pu le penser avec le retour sur le devant de la scène d’un besoin de souveraineté, en réalité du protectionnisme et de la fermeture des frontières pour certains politiques. L’auteur montre au contraire combien la crise sanitaire et sa gestion ont mis en évidence l’imbrication de chaque pays dans le système des relations internationales et de la circulation des biens et des individus. En revanche, ce qui n’existe plus, c’est un monde unipolaire dominé par les Etats-Unis auquel l’ascension de la Chine avait déjà mis un terme. « Le nouvel âge de la globalisation produit une multipolarité centrifuge », avec une prolifération de grandes puissances régionales qui multiplient les alliances ou les oppositions de façon mouvante. A l’exemple du Moyen-Orient, où s’affrontent deux camps, l’un soutenu par l’Arabie Saoudite et l’autre par l’Iran, où la Turquie joue sa propre partition. Ou bien encore dans la remise en cause par Pékin de l’accord global sur les investissements (AGI) signé au bout de 7 ans de négociations entre la Chine et l’Union européenne, en raison de la critique par des eurodéputés du traitement à l’égard de la minorité des Ouïghours. Toutefois, l’imbrication entre l’UE et la Chine est trop avancée, selon l’historien, pour en rester là, d’autant que la Chine « joue un rôle central dans les nouvelles technologies de la transition énergétique ». En 2020, la Chine était la première destination des investissements internationaux, rappelle-t-il.

Quant aux Etats-Unis, même si leur rôle dominant a été remis en cause, ils occupent une place centrale dans l’économie de la planète. « L’équilibre de l’économie mondiale dépend du quadrilatère qui relie le marché du travail américain, le marché obligataire américain, la politique budgétaire du gouvernement américain et les interventions de la Fed », souligne Adam Tooze. La banque centrale est d’ailleurs l’institution qui prend de plus en plus de poids dans nos économies modernes. « Ces interventions massives ont été motivées par la fragilité et les inégalités d’une dynamique de croissance alimentée par la dette. Ce qui a donné une place centrale aux banquiers centraux dans le combat contre la crise, c’est le vide créé par la démolition des syndicats, par l’absence de pression inflationniste et, plus généralement, par l’absence de tout défi anti-systématique. »

Toutefois, les banquiers centraux du XXIe siècle ne sont pas comme des keynésiens de l’après-guerre mais plutôt comme des conservateurs bismarckiens du XIXe siècle pour qui « tout doit changer pour que rien ne change », ironise l’auteur qui rappelle que « le 27 janvier 2021, quand on lui demanda, dans une conférence de presse, s’il pensait qu’il y avait un risque d’inflation, Jay Powell (président de la Fed) eut cette réponse remarquable : »Franchement, nous aimerions une inflation légèrement supérieure (…) L’inflation problématique avec laquelle des gens comme moi ont grandi ensemble semble loin de nous et assez improbable dans le contexte extérieur et extérieur dans lequel nous sommes depuis déjà longtemps. » »

A peine un an plus tard, cette prophétie a été démentie rappelant à Jay Powell ses années de jeunesse. Le taux d’inflation qui est au plus haut depuis 40 ans, obligeant la Fed à remonter ses taux ce qui ne va pas être sans conséquence pour « les marchés émergents (qui) sont devenus des noyaux centraux du système globalisé de la finance dollarisée », et pour l’économie mondiale plus largement.

Cette montée inflationniste qui se répand à travers la planète à laquelle s’ajoute la guerre en Ukraine et la transformation de la Russie en État paria, au moins aux yeux des Occidentaux, représente des risques que Tooze ne traite pas dans son ouvrage, achevé avant. Mais la leçon de « L’Arrêt » reste d’actualité : « Que nous le fassions ou non, pour le meilleur et pour le pire, il ne nous sera pas possible d’échapper au fait que « des choses énormes » vont arriver. La continuation du statu quo est la seule option que nous n’ayons pas », alerte-t-il.

L’auteur suggère pour s’y préparer de se mettre à l’écoute d’autres voix pour comprendre ces crises qui arrivent. Par exemple, celle de Chen Yixin, proche conseiller de Xi Jinping, dont la théorie des « six effets » sur les convergences des crises est bien plus pertinente et plus éclairante selon lui que « le concept de polycrise de l’Union européenne ou l’obsession solipsiste des Etats-Unis pour leur propre de récit national ».

Dans un texte de 2019, Chen Yixin proposait en effet une approche dite des « six effets » pour répondre aux questions suivantes : « comment les risques se conjuguent-ils? Comment les risques économiques et financiers se transforment-ils en risques politiques et sociaux? Comment les « risques du cyber-espace » finissent-ils par se traduire par des « risques sociaux réels »? Comment des risques intérieurs deviennent-ils intérieurs? »

On ignore si la gestion des futures crises pourra trouver une solution dans cette théorie de ces « six effets ». Pour le moment, le conseiller de Xi Jinping, secrétaire général de la Commission des Affaires politiques et légales, s’est surtout fait remarquer par sa « campagne de rectification » visant à purger l’appareil du parti communiste chinois des éléments qui mettent en doute la ligne du président à vie.

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(1) Adam Tooze « L’Arrêt. Comment le Covid a ébranlé l’économie mondiale », éditions Les Belles Lettres, 2022 (2021), traduit de l’anglais par Christophe Jacquet, 410 pages.

(2) Adam Tooze « Crashed. Comment une décennie de crise financière a changé le monde », éditions Les Belles Lettres, 2018, traduit de l’anglais par Leslie Talaga et Raymond Clarinard, 766 pages, 25,90 euros.

Le scandale de l’insuffisance de sécurité sanitaire

Le scandale de l’insuffisance de sécurité sanitaire

Les récents scandales sanitaires qui touchent le géant laitier ou les groupes Nestlé et Ferrero sont dus à des maux similaires. L’autocontrôle n’est pas suffisant pour les prévenir et des inspections non programmées doivent être réalisées par les pouvoirs publics estime  Mathilde Gérard du « Monde »

 

Analyse.

 

Il y a cinq ans, la contamination à la salmonelle de lait infantile produit dans une usine Lactalis à Craon (Mayenne) avait secoué l’opinion publique. Lacunes des autocontrôles de l’entreprise, informations non transmises aux autorités sanitaires, produits rappelés toujours présents dans certains rayons… L’affaire Lactalis avait mis en évidence une série de dysfonctionnements relevés dans un rapport d’enquête parlementaire rendu en juillet 2018, alors que des dizaines de bébés avaient été contaminés et 300 plaintes déposées. Les responsables politiques s’en étaient émus, condamnant l’attitude de l’entreprise, et assuraient que des moyens supplémentaires seraient alloués aux organes de contrôle.

En 2022, autres scandales, mêmes maux : les contaminations à l’Escherichia coli de pizzas de la marque Buitoni et à la salmonelle de chocolats Kinder comportent des éléments similaires à ceux qui ont conduit à la présence de bactéries dans des boîtes de lait infantile. Comme pour Lactalis, ces contaminations surviennent au sein d’usines de deux géants et multinationales de l’agroalimentaire, respectivement Nestlé et Ferrero, dont les produits sont vendus dans des dizaines de pays.

Comme pour Lactalis, les entreprises livrent leurs informations au compte-gouttes : des témoignages et images de l’usine Nestlé qui fabrique les pizzas Buitoni ont montré des conditions d’hygiène déplorables, tandis que Ferrero a admis, le 7 avril, que des salmonelles ont été détectées mi-décembre 2021 dans son usine belge d’Arlon. Comme pour Lactalis, se pose aussi la question de la bonne information des consommateurs, alors que les rappels concernent un nombre grandissant de pays.

Par leur gravité, les syndromes hémolytiques et urémiques survenus ces dernières semaines chez des enfants ayant consommé des pizzas Buitoni concentrent les principales préoccupations. Deux enfants sont décédés sur cinquante-trois cas confirmés. Plusieurs sont passés en service de réanimation pédiatrique, risquant de lourdes séquelles rénales, voire cérébrales. L’enquête ouverte par le pôle santé publique du parquet de Paris devra éclairer les responsabilités qui ont conduit à ces intoxications et les familles attendent l’ouverture d’une instruction.

Pour les chocolats Kinder, 150 cas d’intoxications aux salmonelles ont été recensés dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. Si les symptômes se rapprochent dans la majorité des cas de ceux de la gastro-entérite, ils ont nécessité pour certains des hospitalisations, parfois longues. Le volume très important des rappels, qui inclut jusqu’aux chocolats de Noël, fait craindre une augmentation du nombre de contaminations. Les autorités sanitaires belges, elles, s’agacent du manque de transparence de Ferrero : « Les informations fournies par Ferrero sont incomplètes », ont-elles jugé dans un communiqué de presse le 8 avril, en ordonnant la fermeture de l’usine de production d’Arlon.

L’image des services publics renforcés par la crise sanitaire ( sondage)

L’image des services publics renforcés par la crise sanitaire ( sondage)

 

D’après lebaromètre annuel réalisé par Kantar pour l’Institut Delouvrier, publié en exclusivité par « Les Echos  75 % des sondés estiment que les services publics ont fait le nécessaire pour « assurer la continuité du service » (+13 points). Pour 69 %, ils ont su « répondre aux besoins nouveaux générés par l’épidémie et ses conséquences », contre une sur deux en 2020. Tous les services publics ont vu leur score progresser, la palme revenant aux impôts, en hausse de 11 points à 74 %, la santé publique ne progressant a contrario que d’un petit point, mais avec 75 % d’opinions positives.

A noter la montée d’une « inquiétude par rapport à la proximité et l’accessibilité », ajoute Guillaume Caline, directeur Enjeux publics et opinion chez Kantar Public, qui résonne avec l’alerte de la Défenseuse des droits sur les risques d’inégalités d’accès aux services publics avec la dématérialisation.

Attentes fortes
La hiérarchie des priorités de l’action publique pour les Français est quant à elle restée très marquée par le Covid en 2021, avec toujours la santé publique en tête de liste, citée par 48 % des personnes interrogées mais en baisse. La police et la gendarmerie ainsi que l’éducation nationale, sur laquelle l’opinion s’est dégradée en 2021 après plusieurs années d’amélioration, viennent ensuite, évoquées par 35 % des répondants.

L’emploi, lui, est relégué en cinquième place, derrière la justice, le service public qui pâtit de la plus mauvaise opinion (exprimée par près de deux tiers des Français). « Il y a un problème avec la justice », souligne Matthieu Delouvrier, qui rappelle qu’auparavant c’est la politique de l’emploi qui arrivait bonne dernière.

Si l’attachement des Français à leurs services publics et leurs attentes fortes que montre le baromètre pèseront à n’en pas douter sur le scrutin présidentiel , les Français apparaissent plus que jamais partagés sur leur avenir. 46 % des répondants au sondage Kantar pour l’Institut Paul Delouvrier se déclarent partisans de « diminuer le niveau des impôts et des prélèvements, quitte à réduire les prestations fournies par les services publics » et 49 % souhaitent « améliorer les prestations fournies par les services publics quitte à augmenter [leur] niveau ».

 

Covid: Macron politise dangereusement la crise sanitaire

Covid: Macron politise dangereusement la crise sanitaire

Le président de la République n’appréhende plus seulement le Covid-19 comme un fléau à combattre. Plus l’élection présidentielle approche, plus il l’utilise comme une arme à fragmentation, au risque d’essuyer un puissant tir de riposte estime Françoise Fressoz dans le Monde.

 

Chronique.

La fulgurante propagation du variant Omicron du SARS-CoV-2 a rallumé le spectre d’une élection présidentielle sous Covid-19. Il faut donc saluer l’initiative du premier ministre, Jean Castex, de réunir, mardi 11 janvier, les chefs des partis politiques ainsi que les candidats déclarés à la présidentielle pour tenter de définir des règles communes susceptibles de sauver la campagne.

Alors que le droit constitutionnel protège la liberté de réunion, certains candidats ont choisi d’annuler ou de reporter leurs meetings de janvier. D’autres préfèrent, au contraire, les maintenir en imposant des jauges, en distribuant des masques FFP2 ou en demandant à l’entrée le passe sanitaire. Une harmonisation est souhaitable, de même qu’un minimum d’entente autour de la façon dont va se dérouler l’élection des 10 et 24 avril sur laquelle plane le spectre de l’abstention après les records enregistrés aux élections municipales de 2020 et régionales de 2021.

Cette quête de rassemblement dans un nouveau moment difficile pour le pays ne doit cependant pas faire illusion. A quatre-vingt-dix jours du scrutin présidentiel, le verni de l’unité a définitivement volé en éclats et l’exécutif n’y est pas pour rien. Il agit désormais comme si le virus était devenu un objet politique à part entière. Il ne l’appréhende plus seulement comme le fléau à combattre en unissant les forces. Il l’utilise au contraire comme une arme à fragmentation, un levier pour refaçonner l’imaginaire politique et structurer un nouveau clivage susceptible de piéger ses adversaires.

Les déclarations fracassantes du président de la République, qui a assuré, mardi 4 janvier dans un entretien au Parisien, vouloir « emmerder » les non-vaccinés, ont fait entrer la lutte contre le Covid-19 dans une nouvelle dimension, beaucoup plus politique et polémique. C’est pourquoi il ne faut plus seulement évoquer les risques d’une campagne présidentielle sous Covid-19. Il faut aussi s’interroger sur les problèmes que soulève la gestion d’une épidémie sous emprise électorale.

Un gros danger menaçait l’exécutif en ce début d’année : que le quinquennat finissant devienne le symbole de l’impuissance à cause des facéties d’un virus qui ne cesse depuis deux ans de surgir, de disparaître puis de resurgir sous des formes toujours différentes et plus ou moins résistantes aux vaccins. Pour peu que l’accusation soit formulée, relayée puis ancrée dans les esprits, l’enlisement menaçait et, avec lui, le risque du coup de balai, sur fond de déprime collective.

Faux passe sanitaire: 5% des hospitalisés…Qui vont risquer 5 ans de prison

Faux passe sanitaire: 5% des hospitalisés…Qui vont risquer 5 ans de prison

 

Parmi les hospitalisés on dénombre environ 75 % de personnes non vaccinées et même 5 % qui disposent d’un faux passeport «Le faux passe tue, c’est la réalité», a-t-il lancé aux députés LFI qui rejetaient un renforcement des sanctions en cas de fraude, dans le cadre de l’examen du projet de loi instituant le passe vaccinal.

. La détention d’un faux passe doit être désormais punie de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. Présenter un passe appartenant à autrui ou transmettre à autrui un passe en vue de son utilisation frauduleuse sera puni d’une amende forfaitaire de 1.000 euros, contre 135 euros aujourd’hui. On se demande légitimement pourquoi un tel écart entre ces deux infractions de même nature ?

Crise sanitaire: Pour une priorité à l’enfant

Crise sanitaire: Pour une priorité à l’enfant

 

Les cinq organisations représentatives nationales des infirmières puéricultrices, soutenues par la Société française de pédiatrie, réclament, dans une tribune au « Monde », des mesures d’urgence du président de la République, face au mépris du gouvernement en pleine crise sanitaire, et dénoncent une opportunité gâchée pour la santé de l’enfant.

 

Tribune.

L’épidémie de bronchiolite est cette année en France précoce et intense. Cette pathologie, qui entraîne une détresse respiratoire aiguë en particulier chez les plus petits (moins de 6 mois), fait peser une charge importante sur les services d’urgences, de réanimation pédiatrique et de pédiatrie générale, pourtant déjà fortement mobilisés par la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Chez les moins de 10 ans, le taux d’incidence des contaminations au coronavirus explose, même si le nombre d’hospitalisations reste contenu.

Dans le même temps, les alertes se multiplient : fermetures de services d’urgences pédiatriquespénurie de soignants formés en pédiatrie… La situation s’avère catastrophique. Progressivement, ce sont les professions expertes dans la santé de l’enfant qui disparaissent, y compris les médecins pédiatres, dans une triste indifférence. Emmanuel Macron, à travers sa politique des « 1 000 premiers jours », avait fait de l’enfance une priorité de son quinquennat.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés Avec le retour de la bronchiolite, les hôpitaux de nouveau sous tension

Force est de constater que la réponse du gouvernement à la situation actuelle est aujourd’hui incohérente, voire défaillante. Que dire du mépris affiché envers les infirmières puéricultrices, représentant plus de 22 000 professionnels aujourd’hui en France, qui ne cessent d’alerter le gouvernement depuis des mois ?

Leur demande : reconnaître enfin une profession créée il y a plus de soixante-dix ans, œuvrant chaque jour dans les services hospitaliers (maternité, néonatalogie, pédiatrie…) et extrahospitaliers (protection maternelle et infantile, modes d’accueil…) pour accompagner les familles et la santé de l’enfant.

Cette crise ne touche pas que l’hôpital. Un rapport de mai 2021 de l’inspection générale des affaires sociales relevait déjà le manque criant de suivi de la santé des enfants en ville, la pénurie de pédiatres, et la nécessité de valoriser les acteurs de la santé de l’enfant. Le déploiement des compétences des infirmières puéricultrices était alors pointé comme une des solutions à mettre en œuvre, d’autant plus depuis 2009 alors que la formation initiale d’infirmier ne comporte plus d’enseignements pédiatriques.

Une politique sanitaire risquée et peu courageuse

Une politique sanitaire risquée et peu courageuse

 

 

 

Clairement , le gouvernement a décidé de laisser se propager le virus en espérant le moment venu atteindre une immunité collective susceptible d’éteindre la pandémie. Le gouvernement s’est en effet refusé à prendre des mesures radicales aussi bien concernant la vaccination obligatoire que la régulation stricte de la mobilité

 

Même si la vaccination ne serait en elle-même être discutée reste qu’on peut s’interroger sur les niveaux de propagation exceptionnelle en France comparés à la plupart des pays étrangers alors qu’on a déjà atteint un très haut niveau de personnes vaccinées. Cela signifie sans doute clairement comme le pense nombre d’experts médicaux que la vaccination ne suffit pas même si elle est indispensable.

Le problème en effet c’est que le virus reviendra régulièrement en boomerang via des variants tant  que la population mondiale ne sera pas totalement vaccinée notamment les populations les plus fragiles. C’est-à-dire les populations susceptibles d’être touchées et de transmettre la maladie. On note que les pays à démographie vieillissante sont davantage victimes de la pandémie que des pays où les populations sont beaucoup plus jeunes.

On comprend évidemment que le gouvernement n’ait  pas voulu choisir une stratégie susceptible de bloquer encore une nouvelle fois l’économie avec par exemple des mesures de confinement généraliséées.

Le problème, c’est qu’on risque la même paralysie en laissant circuler relativement librement le virus. Le risque en effet c’est que ce multiplient des arrêts maladie dans le secteur de la production y compris pour les activités essentielles. Déjà avant l’apparition du virus de fortes tensions s’étaient manifestés en matière de recrutement dans les entreprises.

La France doit nécessairement s’interroger sur la pertinence de sa stratégie sanitaire qui n’a pas donné les résultats attendus puisque le pays figure parmi les plus atteints au monde proportionnellement à sa population.

Le contexte électoral n’est sans doute pas étranger aux atermoiements et au manque de fermeté et de clarté des pouvoirs publics. Il s’agit surtout moins de gérer la pandémie que de contrarier d’une population déjà difficilement gérable compte tenu de toutes les contradictions internes.

En fait,  ce sont peut-être les statistiques qui vont finalement définir les orientations sanitaires. En effet si les hôpitaux sont à nouveau pratiquement bloqués, si les activités de leur côté sont grandement asphyxiées par le nombre de malades ou de contacts Covid , il faudra  alors prendre des mesures beaucoup plus radicales et nettes comme l’obligation vaccinale et le confinement dans certains cas.

Covid: une politique sanitaire risquée et peu courageuse

Covid: une politique sanitaire risquée et peu courageuse

 

 

 

Clairement , le gouvernement a décidé de laisser se propager le virus en espérant le moment venu atteindre une immunité collective susceptible d’éteindre la pandémie. Le gouvernement s’est en effet refusé à prendre des mesures radicales aussi bien concernant la vaccination obligatoire que la régulation stricte de la mobilité

 

Même si la vaccination ne serait en elle-même être discutée reste qu’on peut s’interroger sur les niveaux de propagation exceptionnelle en France comparés à la plupart des pays étrangers alors qu’on a déjà atteint un très haut niveau de personnes vaccinées. Cela signifie sans doute clairement comme le pense nombre d’experts médicaux que la vaccination ne suffit pas même si elle est indispensable.

Le problème en effet c’est que le virus reviendra régulièrement en boomerang via des variants tant  que la population mondiale ne sera pas totalement vaccinée notamment les populations les plus fragiles. C’est-à-dire les populations susceptibles d’être touchées et de transmettre la maladie. On note que les pays à démographie vieillissante sont davantage victimes de la pandémie que des pays où les populations sont beaucoup plus jeunes.

On comprend évidemment que le gouvernement n’ait  pas voulu choisir une stratégie susceptible de bloquer encore une nouvelle fois l’économie avec par exemple des mesures de confinement généraliséées.

Le problème, c’est qu’on risque la même paralysie en laissant circuler relativement librement le virus. Le risque en effet c’est que ce multiplient des arrêts maladie dans le secteur de la production y compris pour les activités essentielles. Déjà avant l’apparition du virus de fortes tensions s’étaient manifestés en matière de recrutement dans les entreprises.

La France doit nécessairement s’interroger sur la pertinence de sa stratégie sanitaire qui n’a pas donné les résultats attendus puisque le pays figure parmi les plus atteints au monde proportionnellement à sa population.

Le contexte électoral n’est sans doute pas étranger aux atermoiements et au manque de fermeté et de clarté des pouvoirs publics. Il s’agit surtout moins de gérer la pandémie que de contrarier d’une population déjà difficilement gérable compte tenu de toutes les contradictions internes.

En fait,  ce sont peut-être les statistiques qui vont finalement définir les orientations sanitaires. En effet si les hôpitaux sont à nouveau pratiquement bloqués, si les activités de leur côté sont grandement asphyxiées par le nombre de malades ou de contacts Covid , il faudra  alors prendre des mesures beaucoup plus radicales et nettes comme l’obligation vaccinale et le confinement dans certains cas.

Crise sanitaire covid: : un gouvernement surtout commentateur

Crise sanitaire covid: : un gouvernement surtout commentateur

 

On aura sans doute observé que moins  le gouvernement agit et plus il parle .  Pour preuve, les voeux d’Emmanuel Macron . Ce fut aussi  le cas  avec cette intervention du ministre de la santé qui a très longuement commenté les chiffres de la pandémie mais sans réellement annoncer de nouvelles mesures susceptibles  de contrôler la vague en croissance exponentielle.

Le chef de l’État, les responsables du gouvernement et en particulier le ministre de la santé se comportent surtout en commentateurs de l’environnement sanitaire. Finalement , ils s’en inquiètent comme on peut s’en inquiéter dans un bistrot allant jusqu’à se demander si l’envolée des statistiques ne va pas conduire d’une part à la paralysie des hôpitaux, d’autre part au blocage partiel de l’économie.

En cause évidemment, la grande discrétion du chef de l’État  alors que le nombre de contaminés atteint des chiffres record de 230 000 contaminés hier. Un silence évocateur Sur cette envolée exponentielle des statistiques de la crise qui traduit l’obsession du président de ne surtout pas fâcher l’opinion publique quitte à sacrifier la santé.

Pourtant il ne reste sans doute que quelques jours voire au plus quelques semaines tout au plus pour tenter d’empêcher le blocage total du pays.

Hier le ministre de la santé a évoqué des chiffres particulièrement inquiétants concernant le nombre de contaminés susceptibles d’être hospitalisés. En fait on pourrait atteindre des chiffres de 2500 à 5000 hospitalisations par jour. Or on sait qu’à partir de 4000 hospitalisés au total (Le stock pas le flux) les hôpitaux seraient pratiquement submergés et incapables d’assurer leurs missions. L’institut Pasteur évoque d’ailleurs un scénario catastrophe pouvant conduire jusqu’à 5000 contaminés hospitalisés par jour.

Compte tenu de l’immobilisme politique qui caractérise ce gouvernement il faudra sans doute attendre que le pays atteigne 400 ou 500 000 contaminés pour qu’il prenne enfin la mesure de l’enjeu et mette  en place une politique qui ne se réduise pas à la vaccination obligatoire et qui la complète par des décisions autrement plus radicales.

Pass sanitaire en entreprise : FO se réjouit de son absence

Pass sanitaire en entreprise : FO se réjouit de son absence

 

Sur franceinfo mardi, le secrétaire confédéral FO, Michel Beaugas,  ,  chargé de l’emploi et des retraites, se réjouit que le pass sanitaire n’est pas été imposé en entreprise. Une prise de position assez ambiguë concernant l’avenir de la part de Force ouvrière dont le secrétaire général n’a pas voulu pendant longtemps se prononcer à propos de la vaccination considérant que ce n’était pas une problématique syndicale .À noter d’ailleurs que ce n’est pas le secrétaire général de FO qui s’exprime mais un secrétaire confédéral

 

Franceinfo : Le pass sanitaire en entreprise est absent du projet de loi qui sera présenté lundi en Conseil des ministres. Est-ce le signe que vous, les partenaires sociaux, avez été entendus ?

 

Michel Beaugas : Il nous semble qu’effectivement, c’est le signe que nous avons été entendus parce que c’est très complexe à mettre en œuvre. L’ensemble des organisations syndicales, dont Force ouvrière, ont dit à la ministre du Travail que l’on n’était pas favorables à une telle mesure parce que ça viendrait contrarier les mesures qui ont déjà été mises en place, notamment dans les entreprises qui reçoivent du public, puisqu’un certain nombre de salariés sont déjà dans l’obligation d’avoir le pass sanitaire. Et quand ils n’avaient pas le pass sanitaire, quand ils n’étaient pas vaccinés, les entreprises se sont arrangées pour les changer de poste. Et si jamais, demain, le pass sanitaire était obligatoire pour tous, un grand nombre de salariés, deux millions selon la ministre du Travail, qui ne sont pas encore vaccinés, verraient probablement leur contrat de travail suspendu. Et là, ça serait vraiment un problème.

 

D’après les informations de franceinfo, le gouvernement envisage tout de même d’introduire plus tard cette disposition par décret. Mais ça n’est pas ce qui vous a été dit ce lundi ?

 

Non. On nous a bien dit que pour les entreprises, c’était le pass sanitaire et pas un pass vaccinal. Mais je pense que ça deviendra, à terme, pratiquement une obligation, quand le pass vaccinal sera obligatoire en France. Et puis surtout, ce que j’ai entendu dire, c’est qu’à l’Assemblée nationale, le pass sanitaire en entreprise, même s’il n’est pas dans le projet de loi demain, pourrait revenir par voie d’amendement.

 

Face à l’émergence du variant Omicron, quelles mesures à mettre en place dans les entreprises avez-vous pu proposer à la ministre du Travail ?

Dans un premier temps, il faut informer les salariés. Je rappelle que sur 19 millions de salariés dans le privé et six millions de fonctionnaires, deux millions de personnes ne sont pas vaccinées. Donc il faut les convaincre du bienfait de la vaccination. À Force ouvrière, nous ne sommes pas opposés à la vaccination, bien au contraire. Il faut protéger le citoyen. Il faut protéger les salariés. Maintenant, il faut convaincre plutôt que contraindre. Et là, avec les mesures qui sont mises en œuvre, on va plutôt vers la contrainte. Alors nous, on a proposé à la ministre du Travail que le gouvernement écrive à tous les salariés pour mettre en exergue les bienfaits de la vaccination. Ce sont des choses comme ça qui permettent d’informer au mieux. Même si le gouvernement, jusqu’à présent, a fait preuve de pédagogie, je le reconnais. Il faut aller un peu plus loin. Il faut toucher personnellement tous les salariés pour qu’ils prennent conscience de l’importance de se faire vacciner pour se protéger soi-même et sa famille.

 

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