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Crise sanitaire : l’Afrique résiste

Crise sanitaire : l’Afrique résiste

 

Alors que le pire était redouté pour le continent, la mortalité liée au Covid-19 y est bien plus faible qu’en Europe ou en Amérique, relèvent trois chercheurs de l’IRD( institut de recherche pour le développement) dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Face au Covid-19, de bonnes et de mauvaises raisons orientent la commune déraison des projections alarmistes sur l’Afrique, que précède la « réputation » de ce continent. Il était donc attendu ou redouté que l’Afrique et ses systèmes de santé « fragiles » soient le lieu d’une gigantesque oraison funèbre. Cela relève simultanément de l’histoire des pandémies du XXe siècle et d’une curieuse absence de bon sens. Les raisons d’avoir sonné l’alarme se heurtent à des représentations de l’Afrique, de sa place dans le monde, entre l’habitus du catastrophisme et la paresse intellectuelle qui veut voir et trouver l’Afrique à la place du mort. Comme si, dans les représentations du monde, l’Afrique était confinée dans le rôle du berceau de la mort et des maux dont on ne guérit pas sans intervention extérieure et « humanitaire ».

 

Les raisons de craindre le pire sont nombreuses et les faits qui y résistent s’empilent, le tout au cœur d’incertitudes qui jalonnent la marche de cette pandémie. La bien-pensance médiatique a oublié un truisme que le Covid-19 met sèchement en lumière : on ne meurt pas deux fois. Les populations africaines sont plus jeunes que celles des autres régions du monde. C’est le résultat d’une tragédie banalisée : la faiblesse de l’espérance de vie. Cet indicateur morbide devient un atout face au Covid-19, dont la létalité chez les personnes âgées est une des caractéristiques. Avantage ou conséquence d’une tragédie, la situation du Covid-19 génère des discours saturés d’a priori, y compris lorsque ces discours partent de bons sentiments ou d’inquiétudes pavloviennes. Il faut d’abord prendre acte des faits et accepter l’évidence qui n’a pas l’air d’aller de soi aux yeux du monde : les Africains sont des êtres humains ordinaires. Les anciens sont plus fragiles que les jeunes, partout. 

Après bientôt quatre mois d’épidémie liée au coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle un nombre de décès plus faible en Afrique que dans les pays européens ou en Amérique : 1 591 morts au 30 avril (soit 1,3 mort par million d’habitants), alors qu’en Amérique on recensait 75 591 morts à la même date (soit 76 par million d’habitants) et 132 543 en Europe (soit 179 par million d’habitants).

Aujourd’hui, quelques premières analyses pondèrent donc la catastrophe annoncée, avec des pistes explicatives. Sont évoqués une série de facteurs : un contact avec diverses infections qui pourrait jouer un rôle protecteur, des leçons tirées d’Ebola et du VIH, un flux de voyageurs internationaux bien moindre qu’en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, des mesures gouvernementales prises très tôt, ou encore une capacité de résilience, d’adaptation et d’inventivité forte et éprouvée, elle-même liée à une série de facteurs sociaux et environnementaux.

 

Avec la crise sanitaire, la mobilité remise en cause ( Mathieu Flonneau)

Avec la crise sanitaire, la mobilité remise en cause ( Mathieu Flonneau)

La course effrénée pour aller toujours plus vite et plus loin semble remise en cause à l’occasion de la crise sanitaire. Mathieu Flonneau, maître de conférences d’histoire contemporaine à l’université Panthéon-Sorbonne*, estime que la crise du Coronavirus révèle les graves distorsions de notre rapport à la mobilité. (Interview dans laTtribune )

 

Dans le moment inédit que nous rencontrons aujourd’hui où une pandémie nous contraint au confinement, l’Histoire peut-elle nous éclairer sur notre rapport à cette mobilité aujourd’hui complètement empêchée ?

MATHIEU FLONNEAU: Convoquer l’Histoire n’est malheureusement pas le plus pertinent pour tenter d’éclairer ce que nous vivons aujourd’hui tant cet épisode est inédit. C’est la première fois dans l’Histoire, hors période de guerre bien sûr, que la mobilité est empêchée à ce point, et c’est d’autant plus remarquable au vu des potentialités existantes en matière de mobilité. Nous n’avons pas d’exemples à la configuration comparable. En revanche, la littérature dystopique, elle, nous donne matière à réfléchir notamment sur les horizons d’attentes qui ont façonné les besoins de notre société contemporaine. Déjà, en 1968, un an avant la révélation symbolique par l’arrivée de l’homme sur la Lune, dans 2001, l’odyssée de l’espace, Stanley Kubrick illustrait cette société qui espérait trouver son salut à travers l’accélération : plus loin plus vite, vers une immobilité sublime… Cette accélération folle a fini par se confronter à la réalité du monde réel, celle d’une dimension limitée par des contraintes d’espace et de temporalité. La crise du coronavirus nous met face à cette distorsion de notre rapport à la mobilité, et y mettra probablement fin d’ailleurs pour ce qui n’est pas essentiel…

« Y mettre fin », c’est à dire ?

Ce que j’observe c’est que dans un contexte où la société contemporaine a décuplé ses « besoins » de mobilité, nous commencions à percevoir ces décalages sans jamais en payer le prix réel. Le prix de ses excès notamment. Je prendrai l’exemple absurde récent de ces avions qui ont volé à vide pour préserver les créneaux dans les aéroports. Je prends également l’exemple de l’industrie automobile qui a fondé son modèle sur une configuration complexe et éclatée à travers le monde. Demain est-ce que cela aura encore un sens de fabriquer en Chine, une voiture qui sera vendue en Europe ? Nous allons probablement faire l’examen de toutes ces incohérences, et il y aura probablement de la destruction, de la sélection, des éliminations. Par exemple, le modèle du transport aérien low-cost qui est littéralement hors-sol a probablement touché ses limites.

Le rapport à la mobilité, c’est aussi un comportement individuel. Le président de la République a pointé ceux qui se baladaient dans les parcs dimanche alors que la règle était de limiter ses déplacements…

Le détour par la science fiction est là aussi éloquent… Le film Into the wild (2008) faisait la promotion d’un survivalisme universel mais également individuel. Mais notre société s’inscrit aujourd’hui dans une démarche collective. Le discours du président de la République est un véritable tournant, peut-être temporaire, dans le retour de l’Etat stratège et planificateur comme à l’époque soviétique. Je convoque ici le film Snowpiercer, ce train qui traverse la planète à l’époque glaciaire, mais au prix d’une guerre sociale très dure.

 

Finalement, la pénurie alimentaire peut se réguler par le prix, la mobilité, elle, ne peut pas être régulée autrement que par la contrainte et la coercition ?

Nous le verrons bien mais ce n’est sans doute pas possible au-delà de quinze jours, un mois ou plus… Les seuls moments de l’histoire où la mobilité a été empêchée, c’était par la guerre. Bien entendu, la crise du coronavirus va conduire notre société à interroger la coordination des comportements individuels. Limités à nos chambres, elle va nous obliger à une forme d’introspection quasi-pascalienne dans notre rapport à la mobilité.

C’est donc notre rapport à la mobilité qui pourrait être impacté par la crise du coronavirus ?

Observons comment une société libérale comme le Royaume-Uni a réagi au risque de pandémie. Elle a voulu mettre en place l’immunité collective, une approche très darwiniste du sacrifice acceptable. Cette approche n’est pas possible dans la société française qui est tout à fait prête, au contraire, à remettre en cause des principes libéraux pour instaurer des règles plus coercitives et de régulation. Faudra-t-il par exemple justifier le choix de moyens de mobilité carboné et individuel alors que l’histoire de la vie privée nous apprend que la mobilité a permis cet accroissement de cette vie individuelle. Mais il faut éviter de tomber dans les excès de la collapsologie qui nous annonçait les pires remèdes pour en finir avec les effets de ces distorsions. La crise du Coronavirus est avant tout un choc de responsabilité dans notre rapport consumériste à la mobilité. Elle va nous aider à être plus responsable.

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(*) Mathieu Flonneau est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne et président de l’association T²M (Mobilities and Materialities Annual Conference 2019). Co-auteur de Choc de Mobilités (Editions Descartes et Cie, 2016, 179 pages, 15 euros, Mathieu Flonneau et Stéphane Levesque)

 

Crise sanitaire–Coronavirus Europe : remontée des inquiétudes

Crise sanitaire–Coronavirus Europe : remontée des inquiétudes

Alors que la présidente de la banque centrale européenne venait de déclarer que la crise sanitaire avait sans doute atteint son pic en Europe, on a appris en même temps la remontée particulièrement inquiétante de la contamination au États-Unis, en Amérique latine et en Amérique du Sud. Au total le nombre de contaminés ne cesse d’augmenter au plan mondial et la crise est encore loin d’être maîtrisée. On craint même en Europe que la croissance du virus aux États-Unis contribue à créer une seconde vague en Europe

Les Etats-Unis ont enregistré jeudi un nouveau record de contaminations en une journée depuis avril dernier tandis qu’en Europe, les autorités portugaises ont reconfiné certaines zones dans la région de Lisbonne.

Sur le plan des valeurs Les cours du pétrole refluent à cause des inquiétudes sur la crise sanitaire et la perspective d’une augmentation de la production américaine alors que les stocks sont déjà à un niveau record. Le baril de Brent lâche 0,9% à 40,68 euros et celui du brut léger américain 1,45% à 38,16 euros.

Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont fortement rebondi en mai, montrent les statistiques officielles publiées vendredi, mais ce mouvement pourrait être de courte durée en raison de la baisse des revenus et de la montée du chômage.

“Dans l’ensemble, la statistique mitigée d’aujourd’hui valide le point de vue selon lequel l’économie a surmonté le pire mais illustre que le chemin de la reprise sera agité”, a déclaré Joe Manimbo chez Western Union Business Solutions

Crise sanitaire–Coronavirus États-Unis

Crise sanitaire–Coronavirus États-Unis : une deuxième vague en cours surtout dans le sud

La situation devient catastrophique dans certains Etats surtout du Sud dont certains d’ailleurs ont décidé  de confinements prématurés «Nous avons un problème grave dans certaines zones», a averti le docteur Fauci, l’expert le plus écouté du gouvernement américain sur la pandémie. Cette évolution inquiétante des chiffres en hausse nourrit aussi des inquiétudes maintenant en Europe compte tenu de la très grande mobilité des biens et des personnes entre la zone américaine et l’Europe. L’Europe qui pensait avoir maîtrisé l’essentiel de la crise et qui désormais ne peut écarter l’hypothèse d’une seconde vague pour l’essentiel importé d’Amérique notamment des États-Unis. Les mauvaises nouvelles américaines émanent du Sud, là où nombre de gouverneurs avaient suivi l’appel du président Donald Trump à rouvrir l’économie. D’une certaine manière les États-Unis sont confrontés maintenant à une double crise une crise économique avec conséquences des vagues de licenciements dans plusieurs secteurs mais aussi une crise sanitaire incontrôlée, les deux aspects interagissant entre eux. Il est clair que la politique irresponsable du président américain a largement influencé le laxisme de la politique sanitaire américaine. D’abord parce que le risque lui-même à été contesté par le président américain. Ensuite il n’a pas voulu impulser le confinement qui aurait limité l’expansion de la maladie enfin parce que préoccupé par le tassement économique il a voulu réouvrir prématurément toutes les activités, les activités économiques bien sûres mais aussi sociales et plus généralement sociétale. Une erreur qui pourrait lui coûter très cher leur de la prochaine élection américaine. Concentrés au Texas, en Oklahoma, Floride, Georgie, Caroline du Sud et Alabama, 36.880 nouveaux cas positifs au coronavirus ont été recensés mercredi, essentiellement des jeunes contaminés dans les bars et lors de rassemblements publics sur les plages ou en discothèque. À Houston, Texas, une ville pourtant richement pourvue en établissements médicaux, les services hospitaliers fonctionnaient à 97 % d’occupation des lits équipés de respirateurs et courent le risque d’être submergés dans les tout prochains jours.

Cruelle ironie, les États «parias» au début de la propagation du virus, New York et le New Jersey, sont aujourd’hui ceux qui ont décidé d’imposer une quarantaine à l’encontre des voyageurs originaires des États touchés à leur tour. Les résidents de neuf États en particulier, ainsi que les New-Yorkais rentrant chez eux après un long exil de trois mois à la campagne, sont visés par cette obligation, annoncée mercredi par le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, encadré par ses homologues du New Jersey et du Connecticut. Tous trois tablent sur les déclarations de foi et l’honnêteté des voyageurs concernés, les dénonciations des réfractaires et des amendes substantielles pouvant s’élever à 2000, voire 10.000 dollars, pour faire appliquer une telle quarantaine.

L’«Empire State», qui a subi la pire hécatombe du pays avec plus de 25.000 morts (pour un total de 121.000 dans tout le pays), fait partie des trois seuls États à l’heure actuelle qui semblent avoir réussi à contrôler la pandémie. Trois mois auparavant, lorsque New York en état de siège, affrontait un nouveau «Pearl Harbor», la Floride et le petit État de Rhode Island (nord-est) avaient imposé des restrictions similaires aux New-Yorkais fuyant la métropole pour se réfugier dans leurs résidences secondaires.

 

«  ce n’est vraiment pas le moment de relâcher notre vigilance en matière de tests, a déclaré le sénateur du Texas John Cornyn, un fidèle de Trump. Je pense qu’il nous faut élargir ce soutien fédéral pour le Texas, du moins tant que nous n’aurons pas dompté cette envolée des cas positifs».

En Floride, où 5508 nouveaux cas ont été recensés mercredi, les sénateurs républicains Rick Scott et Marco Rubio ont eux aussi pris le contre-pied du chef l’État, intimant à leurs administrés de porter un masque en permanence et rappelant qu’une telle mesure est exclusivement sanitaire, et non politique. Le «Sunshine State» mais aussi le Texas ont annoncé vendredi la fermeture des bars et débits de boisson pour tenter d’enrayer la propagation du virus.

Cette embardée ne touche pas que les imprudents États «rouges» (conservateurs) du Sud. La Californie enregistre, elle aussi, une recrudescence notable des cas de coronavirus et pourrait être ajoutée à la liste des États justifiant une mise en quarantaine à New York et dans ses environs. Selon le gouverneur Gavin Newsom, le nombre de patients hospitalisés en lien avec une infection au Covid-19 a bondi de 32% au cours des deux dernières semaines, pour atteindre 4.240 personnes. Mercredi, le parc d’attractions Disneyland, situé à Anaheim près de Los Angeles, a annoncé que sa réouverture initialement envisagée le 17 juillet, était reportée sine die. Gavin Newson a demandé -mais pas ordonné- vendredi au comté d’Imperial, à la frontière mexicaine, d’imposer de nouveau un confinement à ses 175.000 habitants («stay at home order»), alors qu’il est apparu que le taux de contamination de sa population est de 23%, contre 5,7% à l’échelle nationale.

Cité en exemple pour sa gestion de la pandémie au début de la crise sanitaire, le «Golden State» doit désormais faire face à une préoccupante recrudescence de cas de Covid-19, notamment chez les jeunes. Premier Etat à avoir ordonné un confinement général fin mars, la Californie a aussi mis le paquet sur sa capacité à tester les malades potentiels, élément clef pour juguler l’épidémie. Les causes probables de cette rechute sont difficiles à pointer précisément du doigt, mais les regards convergent vers un relâchement des comportements, en particulier chez les plus jeunes. «Nous ne pouvons pas continuer comme nous l’avons fait ces dernières semaines», a averti le gouverneur Newsom, qui a rendu le port du masque obligatoire dans tout l’Etat depuis la semaine dernière.

Officiellement, les consignes interdisent toujours aux membres de différents foyers de se retrouver dans un même espace clos. Mais avec la réouverture progressive de l’économie, restaurants et salles de sports inclus, les Californiens ont depuis longtemps recommencé à se retrouver pour des anniversaires, des barbecues ou des sorties à la plage. «Je ne suis pas naïf, les gens se mélangent et cela accroît la propagation de ce virus», a lancé Gavin Newsom. «Il nous faut reconnaître que ce sont nos comportements qui aboutissent à ces chiffres et que nous mettons des vies en danger», a-t-il insisté.

Les patients infectés sont «de plus en plus jeunes», s’est inquiété le gouverneur, qui s’est adressé directement à eux: «Vous êtes jeunes, donc vous vous sentez un peu invincibles. Mais avec tout le respect que je vous dois, cet état d’esprit est souvent égoïste.»«Même s’ils ne sont pas les plus à risque pour des formes graves de la maladie, ils sont les plus à risque pour la propager», a mis en garde le Dr Barbara Ferrer, responsable de la santé pour le comté de Los Angeles, principal foyer de Covid-19 en Californie.

Autre élément pouvant expliquer l’augmentation de la diffusion du virus: les manifestations anti-racistes dénonçant la mort de George Floyd sous le genou d’un policier fin mai, qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes pendant de longues heures, souvent sans distanciation physique. Même s’il est difficile de l’assurer, «je veux dire qu’il est très probable, étant donné la hausse que nous voyons, qu’il s’agisse de gens qui ont pu se trouver dans une foule durant l’une des manifestations», a déclaré le Dr Ferrer.

«Je ne pense pas que l’Etat de Californie fasse quelque chose de mal, ça a à voir avec la réaction des gens au processus de réouverture», a déclaré récemment le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses. «Si vous ne gardez pas vos distances, que vous ne portez pas de masque, que vous rouvrez trop tôt, vous allez assister à un pic du nombre de cas, ça n’a rien de sorcier», renchérit le Pr Anne Rimoin, épidémiologiste et spécialiste en santé publique de l’université UCLA à Los Angeles. «La réalité, c’est que nous allons avoir bien plus de cas et beaucoup plus de morts si nous ne faisons pas tous attention», résume cette spécialiste du virus Ebola.

Coronavirus Suède : 5000 morts, en 24 heures et remise en cause de la politique sanitaire

Coronavirus  Suède :  5000 morts, en 24 heures et remise en cause de la politique sanitaire

Avec 499,1 morts par million d’habitants, ce pays scandinave, habitué à être cité en exemple dans de nombreux domaines, pointe à une peu enviable cinquième place mondiale concernant ce taux de mortalité. Derrière quatre autres Etats européens (Belgique, Royaume-Uni, Espagne et Italie) et devant la France, selon les données officielles compilées par l’AFP.

«Je pense que nous aurions dû commencer les tests de masse beaucoup plus tôt, nous aurions dû tester plus de gens», estime Lars Falk, médecin et chef de service au prestigieux hôpital Karolinska de Stockholm. «Dès que quelqu’un est testé positif, il ne sort plus autant et ne rencontre pas autant de gens que s’il n’est pas au courant», dit-il à l’AFP.

Le nombre des patients en soins intensifs est en nette baisse dans son unité comme ailleurs, la Suède a passé le pic, les statistiques s’améliorant progressivement. Mais la pression augmente sur le gouvernement, accusé en particulier de s’être trop réfugié derrière son administration, en l’occurrence l’autorité sanitaire dirigée par son épidémiologiste en chef, Anders Tegnell.

Le premier ministre social-démocrate Stefan Löfven a réaffirmé au cours du week-end que la politique de son pays «n’était pas un échec». Le même, au fatalisme prémonitoire, avait pourtant averti début avril : «Nous allons devoir compter les morts par milliers, autant nous y préparer».

Si la Suède n’a pas de plus mauvais bilan que les autres pays européens les plus touchés, il est très mauvais comparé à celui de ses voisins immédiats et alliés nordiques, où l’épidémie est arrivée à peu près à la même date. Relativement à la population, cinq fois moins de morts au Danemark et – à densité comparable – huit fois moins en Finlande et onze fois moins en Norvège.

Le nombre très important des gens ayant péri dans les maisons de retraite «n’a rien à voir avec la stratégie. Il est lié aux failles dans la société que nous corrigeons», a toutefois plaidé Stefan Löfven, citant l’hygiène déficiente dans les résidences pour seniors.

«Un pas en arrière»

Les responsables des partis politiques, qui comme une grande partie de la population ont largement soutenu la décision de ne pas confiner les 10,3 millions de Suédois, commencent aussi à émettre des critiques. Ils déplorent notamment le retard dans la mise en place d’une campagne de tests massifs, qui n’a réellement commencé que cette semaine et révèle souvent plus de 1000 cas supplémentaires quotidiens ces derniers jours.

«Un leader doit faire un pas en avant, mais Löfven a fait un pas en arrière», a dénoncé Ebba Thor, la dirigeante des chrétiens-démocrates, dans l’opposition de droite. Pour le chef des libéraux au Parlement, Johan Pehrson, l’approche moins stricte de la Suède «pourrait avoir contribué au bilan très élevé». Le patron des conservateurs a quant à lui réclamé la constitution immédiate d’une commission d’enquête sur la gestion gouvernementale de la crise.

Les Suédois, interdits de passer leurs vacances dans plusieurs Etats de l’Union européenne y compris chez leurs voisins nordiques, auront finalement le droit de passer leurs congés dans dix pays, a annoncé mercredi la ministre des Affaires étrangères Ann Linde. Et la Suède peut espérer entrer dans la phase finale de l’épidémie, selon les médecins.

En soins intensifs, «les chiffres ont vraiment baissé. Il y a une vraie différence par rapport à il y a deux mois», explique Karin Hildebrand, médecin à l’hôpital Södersjukhuset de Stockholm, qui s’attend à une poursuite de la décrue. Quant à Anders Tegnell, avocat d’une «stratégie marathon», il a répété que les confinements ne marchaient pas et qu’une fois les restrictions levées, le virus recommencerait tôt ou tard à circuler.

Sans vaccin, «on ne peut pas entièrement éliminer le virus», a-t-il dit mardi. Une étude – dont la fiabilité est controversée – montre que 14% des quelque 50.000 habitants de Stockholm qui ont fait le test de dépistage ont des anticorps agissant face au Covid-19. La capitale est de loin la région la plus touchée du pays.

Pause

Système sanitaire: Un médecin accuse

Système sanitaire: Un médecin accuse

Le professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches, toujours très critique de la politique sanitaire du gouvernement dans un livre qu’il publie Il a accordé un grand entretien au Figaro Magazine.

Alors que le parquet de Paris ouvre une enquête pour «homicide involontaire» sur la gestion de la crise du Covid-19, le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches et longtemps président de la Commission spécialisée Maladies Transmissibles du Haut Conseil de santé publique, ne retient pas ses coups dans un livre qu’il publie.

Votre livre est sans pitié pour le Conseil scientifique, qui a piloté la crise du Covid-19, mais aussi pour le gouvernement. Tous les pays n’ont-ils pas été pris par surprise?

Il était impossible de prévoir l’ampleur de cette pandémie. Mais il fallait être prêt, et nous avions les moyens de l’être depuis longtemps. Or, nous ne l’étions pas: ni du point de vue de la logistique ni du point de vue de la doctrine sanitaire.

Vous-même, n’avez-vous pas été pris de court?

Tous les médecins spécialistes des maladies infectieuses savent que l’on est toujours surpris. Cela a été beaucoup dit, et à juste titre.

Des les arguments développés par d’autres médecins mis à  part quelques sommités qui s’attendent à rajouter quelques plumes à leur chapeau déjà bien garni et servir de caution à la politique du gouvernement par exemple en niant l’utilité des masques, puis celle du dépistage, par contre en approuvant le confinement total dans les EHPAD. La vérité ,c’est que le système sanitaire français pourtant très dépensier était loin d’être à la hauteur de celui de l’Allemagne où  il est vrai les frais de gestion et de superstructure notoirement moins importants et où la décentralisation permet une autre responsabilisation des décideurs

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

Sauf exceptions qui pourraient durer quatre moins le gouvernement va proposer la fin de l’état d’urgence à partir du 10 juillet Instauré le 23 mars pour enrayer la propagation du coronavirus, l’état d’urgence sanitaire permet au Premier ministre de restreindre la liberté de se déplacer, celle de se réunir et d’interdire certaines activités.

Il l’autorise en outre à prendre des mesures de réquisition et de contrôle des prix.

“Le Gouvernement présentera (…) au Conseil des Ministres un projet de loi qui, sans proroger à nouveau l’état d’urgence sanitaire au-delà de son terme actuel fixé au 10 juillet, laisse à la disposition du Premier ministre une partie de ses outils, pour une durée de 4 mois à compter de cette date”, annoncent les services du Premier ministre dans un communiqué.

Ce projet de loi propose de permettre au gouvernement de rétablir certaines restrictions à la liberté de circulation et de réglementer l’accès aux transports en commun, notamment en maintenant l’obligation de porter un masque.

Il propose également d’autoriser le gouvernement à encadrer la fermeture et la réouverture “d’une ou plusieurs catégories d’établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion”.

Le projet lui conférerait enfin la possibilité de continuer de limiter ou d’interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi “que les réunions de toute nature”. C’est sur ce concept de réunion de toute nature que pourrait naitre des oppositions qui  aux rencontres privées et commerciales.

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

Sauf exceptions qui pourraient durer quatre moins le gouvernement va proposer la fin de l’état d’urgence à partir du 10 juillet Instauré le 23 mars pour enrayer la propagation du coronavirus, l’état d’urgence sanitaire permet au Premier ministre de restreindre la liberté de se déplacer, celle de se réunir et d’interdire certaines activités.

Il l’autorise en outre à prendre des mesures de réquisition et de contrôle des prix.

“Le Gouvernement présentera (…) au Conseil des Ministres un projet de loi qui, sans proroger à nouveau l’état d’urgence sanitaire au-delà de son terme actuel fixé au 10 juillet, laisse à la disposition du Premier ministre une partie de ses outils, pour une durée de 4 mois à compter de cette date”, annoncent les services du Premier ministre dans un communiqué.

Ce projet de loi propose de permettre au gouvernement de rétablir certaines restrictions à la liberté de circulation et de réglementer l’accès aux transports en commun, notamment en maintenant l’obligation de porter un masque.

Il propose également d’autoriser le gouvernement à encadrer la fermeture et la réouverture “d’une ou plusieurs catégories d’établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion”.

Le projet lui conférerait enfin la possibilité de continuer de limiter ou d’interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi “que les réunions de toute nature”. C’est sur ce concept de réunion de toute nature que pourrait naitre des oppositions qui  aux rencontres privées et commerciales.

Les failles de la France dans la crise sanitaire

Les failles de la France dans la crise sanitaire

Historien et philosophe, Marcel Gauche ,directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess) et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard) souligne les failles de la France dans la crise sanitaire .

De quoi la crise sanitaire qui a touché la France a-t-elle été le révélateur ?

Nous avons pris conscience de l’extrême vulnérabilité de notre système de fonctionnement collectif. Nous vivions sans aucune anticipation stratégique d’une telle menace, alors que les épidémies, en Asie, sont une préoccupation familière. En France, l’impréparation a été totale ! Notre système de santé, supposé être l’un des meilleurs du monde, s’est révélé sous-dimensionné et très mal géré. L’effet du confinement nous classe en outre parmi les mauvais élèves en Europe. Nous ne jouons plus dans la cour des grands.

Un autre élément a été décisif pour la conscience française : la mesure du délabrement de l’Etat et, plus largement, de notre système de décision politique, complètement désarticulé.

C’est-à-dire ?

Les décisions, pendant cette crise, ont été rendues de manière souvent incompréhensible pour les citoyens. L’Etat a présenté son pire visage, soit une étroitesse bureaucratique, un côté tatillon, autoritaire, voire persécuteur, sans se montrer efficace pour autant. Le jacobinisme impotent, ce n’est pas possible ! On pouvait accepter ces mauvais côtés quand cela marchait ; mais si c’est inefficace, ça devient insupportable.

L’attestation dérogatoire de déplacement restera, par exemple, comme un chef-d’œuvre dans les annales de la folie bureaucratique. Il faut la conserver pieusement pour l’édification des générations futures !

Par ailleurs, le Parlement n’a pas existé pendant cette crise. Quant aux pouvoirs décentralisés, ils ont pris des initiatives dans la cacophonie. Tout cela a donné l’impression, impalpable, d’une défaillance collective. C’est un choc, une blessure narcissique profonde.

C’est aussi le réveil d’un somnambule. Au sortir de cette crise, la France a besoin d’un audit politique. Qu’est-ce qui s’est passé ? D’où viennent ces cafouillages incompréhensibles ? C’est le seul moyen d’éviter la folie pénale qui risque de nous encombrer pendant des années.

Beaucoup de pays ont été surpris par l’ampleur de la crise. Certains s’en seraient-ils pourtant mieux sortis ?

Oui ! Nous avons pu mesurer que nous étions parmi les cancres en Europe, réduits à notre situation de pays méditerranéen, au même titre que l’Espagne ou l’Italie !

Avec l’Allemagne, nous ne jouons plus dans la même catégorie. La vulnérabilité de notre système économique est apparue de manière criante, tandis que celui de l’Allemagne et ses choix industriels se sont révélés payants.

Crise sanitaire : les plaintes contre les ministres… pour rien

Crise sanitaire : les plaintes contre les ministres… pour rien

Des dizaines de plaintes contre les membres du gouvernement sont en effet à ce jour déposées auprès de la Cour de justice de la République. Émanant de particuliers, de médecins ou encore de détenus, elles visent notamment le premier ministre, Édouard Philippe, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn mais aussi son successeur, Olivier Véran. Alors que d’autres ministres sont également mis en cause, les plaignants les accusent, selon les cas, de «mise en danger de la vie d’autrui, d’homicide involontaire, de non-assistance à personne en danger» ou de «s’être abstenus de prendre à temps des mesures pour lutter contre l’épidémie».

Un nombre impressionnant de plaintes ont donc été déposé contre des responsables du gouvernement. Il s’agit de plaintes déposées devant la commission de justice de la république. Une procédure qui naguère de chances d’aboutir à une identification claire des responsabilités et encore moins à des sanctions. En effet cette cour de justice comporte neuf élus et trois magistrats qui n’ont jamais condamné personne à des peines sévères se limitant à des sanctions complètement anecdotiques. On ne peut évidemment a priori affirmer la nature et l’ampleur de la responsabilité des responsables du gouvernement mais on peut à l’avance dénoncée une nouvelle fois cette procédure totalement bidon.

«Il y aurait au moins  63 plaintes qui ont été déposées auprès de la CJR», seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans leurs fonctions, a déclaré le procureur général près la Cour de cassation. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, est lui irresponsable pénalement des actes réalisés dans l’exercice de ses fonctions.

Ces plaintes, dont les premières ont été déposées fin mars au début du confinement, sont en cours d’examen par la commission des requêtes de la CJR, «qui fait office de filtre et va devoir apprécier toute seule la suite à donner à ces 63 plaintes».

Les plaignants dénoncent, selon les cas, des faits de «mise en danger de la vie d’autrui», «homicide involontaire», «non-assistance à personne en danger» ou abstention de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie.

En parallèle, des dizaines de plaintes de particuliers, de collectifs ou d’élus sont en cours d’examen par le pôle santé publique du parquet de Paris, soit contre X soit contre des responsables de l’administration, notamment le directeur général de Santé Jérôme Salomon. Le parquet de Paris doit se prononcer prochainement sur leur classement sans suite ou sur d’éventuelles ouvertures d’enquêtes judiciaires.

«Gestion de la crise sanitaire: un vrai manque de clarté (Hervé Novelli)

«Gestion de la crise sanitaire: un vrai manque de clarté (Hervé Novelli)

Chonique d’Hervé Novelli.

 

 

« L’expression « politique profonde » (deep politics) remonte aux années 1990. Le professeur Peter Dale Scott de l’université de Berkeley publie alors un ouvrage dans lequel il parle de système politique profond. Il y explique que le gouvernement des Etats-Unis est influencé par un milieu confidentiel et restreint qu’il appelle « l’Etat profond ». Il précise : « Ce que j’appelle “Etat profond” aux Etats-Unis n’est pas une institution formelle, ni une équipe secrète, mais plutôt un cercle de contacts de haut niveau [...] par lequel le pouvoir politique est susceptible d’être dirigé. »

Selon ce concept, il existerait, à côté, ou mieux encore, à l’intérieur des pouvoirs publics, une politique s’imposant aux acteurs traditionnels, décidée en dehors d’eux ou avec leur consentement, éclairé ou non. En somme, « l’Etat profond » est une autre façon de désigner les bureaucraties permanentes.

Jusque-là, on pensait que ce concept était difficilement applicable aux démocraties libérales. L‘exemple de la gestion de la crise sanitaire en France vient nuancer, à tout le moins, ce jugement.

Ce qui est clair, c’est que notre pays s’est trouvé dans une situation de gestion calamiteuse des outils de lutte contre la pandémie. Je veux ici parler des besoins en masques, des tests, des appareils respiratoires, voire des lits de réanimations. Lorsque l’on observe de plus près, par exemple, la gestion du stock de masques depuis 2010, on constate que son amenuisement progressif, puis sa quasi-disparition, résultent de décisions administratives endossées par les pouvoirs politiques, de manière consciente ou non.

Ceci renvoie clairement à une caractéristique bien connue de notre pays : celle d’une haute administration forgée souvent à l’ENA, en symbiose avec le pouvoir politique et inamovible, c’est-à-dire survivant aux alternances quelles qu’elles soient.

Elu député dans les années 1990, j’avais identifié les causes de l’inefficacité du système politique français par la prééminence du pouvoir administratif à la faveur de son inamovibilité. La bureaucratie qui assaille notre pays en résulte largement. J’avais déposé à l’époque une série de propositions pour lutter contre ce mal français.

Cumul. Trois me semblent toujours d’actualité. D’abord la réforme de la fonction publique par l’introduction d’un spoil system à la française permettant de renouveler tous les postes de la haute administration à chaque changement présidentiel (une proposition formulée par Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017). Ensuite, l’impossibilité de cumuler une appartenance à la fonction publique avec l’exercice d’un mandat national. Je cite, enfin, aussi l’évolution de la formation à la haute administration dispensée par l’ENA, maintes fois annoncée et toujours différée…

Les difficultés de maîtrise de la crise sanitaire jettent une lumière crue sur « l’Etat profond » à la française. Elles peuvent avoir le mérite, si l’on en prend conscience, d’expliquer que nombre de politiques menées ces dernières décennies ont été plus le fait de convictions administratives que de choix émanant clairement du pouvoir politique avec le résultat que nous connaissons. Il devient urgent d’en tirer les conséquences ! »

Ex-ministre du Commerce, des PME et de l’Artisanat du gouvernement Fillon, Hervé Novelli est porte-parole de la Fondation Concorde.

Politique sanitaire: Aux résultats !!!!

Politique sanitaire: Aux résultats !!!!

Un commentaire (Signé Ronin) sans doute représentatif d’une partie de l’opinion vis-à-vis de la politique sanitaire du gouvernement. ( dans le journal l’Opinion)

 

 

« On  va avoir une nouvelle fois très probablement, une nouvelle preuve du peu d’effet, voire de l’absence presque total d’effet, du confinement, avec la mise en place (si l’on peut dire) du déconfinement, on devrait avoir une certaine différence si celui ci avait quelque effet à minima. Mais, très probablement que l’on ne fera même absolument aucun effet, comme lors de la mise en place du confinement, qui n’a eu absolument aucune incidence sur les courbes de progression de l’épidémie (s’il y avait eu un quelconque effet, les courbes l’auraient montré avec au moins quelques inflexions, mais même pas, rien, nada); Comme il n’y a aucune différence entre les pays qui ont confiné, et ceux, très nombreux, qui n’ont pas confinés (ou seulement en partie et intelligemment) : Non, il n’y a pas eu quatre fois plus de morts chez ces derniers (comme le prétend une certaine « étude » française récente, sur les effets miraculeux du confinement, évidemment (là en matière « d’information fabriquée », ils ont véritablement mis le paquet !)). Un confinement finalement, qui ne sert, tant que faire ce peut, qu’à essayer de masquer notre absence presque totale, et générale, de moyens (fallait bien qu’ils fasse au moins semblant de faire quelque chose). …… Ce qui a fait la différence, c’est, en effet, les moyens (faut-il s’en étonner ! ? !!!), et en premier lieu le fait de tester, le plus tôt possible (nous on en est encore à se demander qui on va pouvoir tester, vu le nombre toujours insuffisant de tests, ces derniers étant également principalement fabriqués en Chine (eh oui !!!), et comme notre gouvernement a encore été parmi les derniers à en commander, il va falloir attendre, quelques mois, comme pour les masques…), et massivement, puis d’isoler, etcetera, etcetera (tout ce que l’ a pas fait, et tout ce que l’on a, toujours pas fait). Ceux ci (les masques) étant également un moyen, très utile (chez nous, on nous adit dit, sur tous les tons, qu’ils ne servaient à rien, PENDANT PLUS DE DEUX MOIS – en effet le mensonge, le véritable mensonge a été présent durant toute cette épidémie, s’en était même leur principal moyen de « gestion » de cette crise – et maintenant ils deviennent presque obligatoire, mais on en a toujours pas suffisamment pour couvrir tous les besoins, évidemment). …… L’autre grande mesure, qui fait également la différence avec les pays les moins atteins, étant la fermeture, là aussi le plus précoce possible des frontières (chez nous, on ne les a toujours pas officiellement fermée, idéologie abrutie oblige). ……….. Mais on va encore nous expliquer, que s’il ni a pas d’effet déconfinement, c’est par qu’ils l’auront, personnellement (c’est leur « style »), parfaitement exécuté (on voit aujourd’hui, la pagaille que cela génère, entre ordres, contre-ordres, nouvel ordre immédiatement suive d’une nouvelle annulation presque concomitante…) ; et bien évidemment, s’il y avait le moindre effet contraire, cela serait de la faute des français, bien évidemment encore et surtout, ils ont même déjà, dans leur peur panique, pris les devants et commencé à nous le dire. ………… En tous cas, on aura particulièrement mis ce pays à terre, plus qu’ailleurs, et même plus que dans le reste de l’Europe même, tout ça à cause d’un manque de moyens inouïs, toujours pas assumé, et auquel on a toujours pas complètement répondu, loin de là, très loin de là encore. Ils arriveront une fois que cette épidémie sera terminée, en octobre, comme pour les masques pour tous les français. Heureusement celle ci semble répondre à un schéma habituel d’une épidémie saisonnière « normale » (heureusement car chez on ne sait pas où cela aurait encore plus finit), on est en effet en train d’assister à un recul partout sur la planète, et dans tous les pays, ayant confinés, ou pas, sauf pour ceux qui y ont mis réellement les moyens, et qui en sont déjà en majeure partie sortis. Nous on ne fait que commencer d’entrer dans l’après du cataclysme économique, social, et sociétal, de cette plus que calamiteuse gestion de crise – ils n’auraient strictement rien fait, on s’en sortirait probablement beaucoup mieux encore : Quel fléau ! Ou comment une bande de pied-nickelés ont réussit à mettre un pays à terre, plus que tous autres même. »

Société-Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

Société-Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

 

Pierre-Henri d’Argenson haut fonctionnaire et ancien maître de conférences en questions internationales à Sciences Po. Évoque un possible tournant de l’histoire à l’occasion du Coronavirus dans une chronique à la Tribune.( Il a notamment publié La fin du monde et le dernier dieu: un nouvel horizon pour l’humanité (Liber, 201).

« Il est rare que l’on puisse tirer les enseignements d’une crise lorsque l’on est au milieu de celle-ci. Les grands bouleversements intervenus depuis la fin de la guerre froide n’ont ainsi pas toujours été déchiffrables au moment où ils se sont produits, sans doute parce qu’ils appartenaient à une ère de transition accouchant d’un monde nouveau qui se présente aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sous une lumière crue. La pandémie, en effet, agit comme un révélateur de tendances certes perçues par notre intellect, mais qui n’avaient pas suffisamment frappé notre imagination pour modifier nos représentations du monde. Or désormais le monde est nu, et nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner nos coupables pudeurs pour regarder la vérité géopolitique qu’il nous donne à voir, et les conséquences que nous devrons rapidement en tirer pour y survivre en hommes libres.

Nous ne croirons plus à l’article de la doxa mondialiste qui prétend que tout le monde est chez soi partout.

Examinons les faits. Trois choses absolument frappantes se sont produites durant la crise. La première, c’est qu’aux premières alertes, chacun est rentré chez soi, dans son pays. Du jour au lendemain, les touristes sont passés du statut d’heureux voyageurs nomades à celui d’étrangers indésirables, parfois objets de comportements hostiles de la part des populations locales. La mondialisation heureuse venait de tomber le masque. Les citoyens du monde se sont évaporés. Le touriste, l’étudiant, l’homme d’affaires sont redevenus, chez les autres, ce qu’ils ont toujours été: des étrangers. Bien sûr, lorsque la crise sera passée, la circulation des biens et des personnes reprendra son cours, mais nous ne croirons plus, en particulier nous les Européens à qui l’on a enjoint de «s’ouvrir» toujours plus, à l’article fondateur de la doxa mondialiste qui prétendait que tout le monde est chez soi partout.

Le deuxième fait frappant est la quasi-absence de solidarité internationale dans la crise. Le virus, pas plus aujourd’hui que dans le passé, n’a été traité comme un ennemi commun de l’humanité. Chaque État a mis en œuvre sa stratégie propre, sans se coordonner avec les autres, sans faire appel aux organisations régionales et sans trêve des ambitions géopolitiques. Lorsque des aides ont été consenties, c’est avec des arrière-pensées si voyantes que leurs bénéfices pour l’amitié entre les peuples en ont été annulés. Cette compartimentation nationale de la lutte contre le virus oblige les élites européennes à admettre ce qu’elles récusent depuis des décennies: la nation reste la brique fondamentale de la société mondiale.

La Chine est le seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté de détrôner les États-Unis et l’Occident de leur place de leader mondial.

Le troisième fait marquant est la cristallisation des tensions géopolitiques entre la Chine et l’Occident, qui dessinent les contours d’une nouvelle guerre froide structurée par l’axe Chine-États-Unis. Privé de son antagonisme idéologique, le monde issu de la chute de l’URSS avait restauré les clivages civilisationnels dans un monde multipolaire dominé par les États-Unis. La nouveauté, mise en lumière par la crise actuelle, est l’émergence de la Chine comme seul «challenger» ayant à la fois la capacité et la volonté affichée de détrôner les États-Unis, et l’Occident au sens large, de leur place de leader mondial. C’est donc autour de ce clivage que les relations internationales vont désormais s’organiser. La grande politique des alliances, tombée en désuétude avec la prolifération des organisations internationales et l’illusion d’un grand marché global post-national, est appelée à revenir au premier plan. L’Europe est la plus mal armée pour y prendre sa part compte tenu du déclin organisé de sa culture stratégique et de sa réticence à accepter que l’interconnexion croissante des sociétés humaines, envisagée seulement comme un facteur de paix, puisse aussi nourrir les guerres informationnelles, les clivages identitaires et les agressions commerciales. L’idée de «doux commerce» répandue par les courants libéraux depuis le XIXe siècle a vécu.

L’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis.

Dans l’affrontement titanesque qui s’annonce entre les États-Unis, puissance menacée, et la Chine, puissance ascendante, affrontement porteur d’un risque de guerre comme l’a montré Graham Allison dans son ouvrage Vers la guerre (Odile Jacob, 2019), l’Europe se trouve, comme elle l’a été durant la guerre froide, le centre des enjeux. Un coup d’œil à la carte des flux économiques mondiaux permet de comprendre que, loin d’être périphérique, l’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Cela peut expliquer que le «pivot» annoncé par Barack Obama vers la zone indo-pacifique n’ait pas eu l’envergure annoncée, contrairement au projet de «nouvelle route de la Soie» poursuivi par la Chine, avec pour but la domination du continent eurasiatique. L’exposition médiatique des ambitions chinoises oblige les dirigeants occidentaux à affronter les réalités désagréables jusque-là repoussées sous le tapis. C’est notamment le cas de l’Europe: si elle poursuit sa trajectoire, sans révision de son modèle économique de transfert à l’Asie de son industrie, d’ouverture commerciale asymétrique et de financement à crédit de sa consommation par l’épargne chinoise, l’Européen de 2030 (plutôt celui du Sud, dont le Français) travaillera à bas coût pour un groupe chinois, sera surveillé par des technologies chinoises et des logiciels américains, consommera encore plus de sous-culture américaine, n’aura plus qu’un accès payant à la santé, et aura perdu sa liberté. La crise grecque de 2010, qui a vu ce pays traité comme un pays en développement, en donne un avant-goût. Le coronavirus arrache tous les masques.

L’Europe doit se recentrer sur son marché intérieur.

Dans cette nouvelle configuration, que peut, que doit faire l’Europe pour conserver la maîtrise de son destin? Trois actions me paraissent urgentes et déterminantes. La première est de recentrer l’Europe sur son marché intérieur. Cela concerne tout d’abord la demande, qui doit être orientée, par la voie dirigiste si besoin, vers les circuits courts et la production locale. Il serait aberrant que nos vastes plans de relance soient, comme après 2008, absorbés par des importations ne créant aucune valeur ajoutée sur le sol français et européen. Cela suppose de se doter de protections tarifaires et normatives actuellement vidées de leur portée par les accords de libre commerce peu réciprocitaires négociés par la Commission européenne et d’une politique de soutien à l’industrie impossible dans le cadre européen actuel, qui a au contraire montré, en ouvrant, en pleine pandémie, de nouveaux chapitres de l’élargissement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, en signant un traité de libre-échange avec le Vietnam, ou encore en sanctionnant les aides d’État, que sa vision des choses était diamétralement inverse. Cette réorientation sera toutefois sans effet si la politique d’offre ne suit pas, et son principal frein, en France, est le niveau excessif des prélèvements obligatoires, qui pèsent sur une partie de plus en plus restreinte et asphyxiée de la population et du tissu productif. Il serait intéressant de demander aux paysans chinois ce qu’ils ont pensé de l’appel du ministre de l’agriculture français pour trouver 200 000 volontaires pour les travaux des champs, en remplacement des travailleurs saisonniers, dans un pays qui compte près de 2 millions de bénéficiaires du RSA.

La seconde action concerne la maîtrise des frontières physiques, et la crise a justement montré qu’elle était parfaitement réalisable. Il n’est nul besoin d’insister sur la déstabilisation des sociétés européennes induite par des décennies d’immigration incontrôlée et instrumentalisée par de nombreux États, la Turquie en dernier lieu. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à l’installation d’un état de fracturation permanente au sein d’une Europe connaissant successivement le destin de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie puis du Liban, débouchant sur une partition politique croissante, notamment avec les pays de l’Est. Aucune politique de puissance n’est possible lorsque l’on est miné par des dissensions internes irréconciliables, l’histoire montrant que l’éclatement était invariablement au bout du chemin.

Si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe.

La troisième action consiste à ressouder le bloc de l’Ouest sur une base plus équilibrée avec les États-Unis, mais non tournée contre la Russie. La paix n’a jamais été possible sans une conscience claire des rapports de force sur la scène internationale et la volonté de les assumer. S’affaiblir, c’est inciter l’adversaire à frapper. Or l’Ouest apparaît plus divisé que jamais, ce qui est sa principale faiblesse. Il y a là un enjeu civilisationnel qui n’est pas correctement perçu par l’Europe et les États-Unis, alors qu’il l’est, grand paradoxe, de ses rivaux. La balle est bien sûr largement dans le camp des États-Unis, dont le traitement de l’Europe comme marche de l’Empire assignée à l’absorption des charges russes et moyen-orientales pouvait se justifier tant qu’ils étaient la seule superpuissance. Mais comme pour l’empire romain, la désagrégation des marches ne peut qu’annoncer la chute de l’empire lui-même. Un effondrement européen laisserait en tout cas les États-Unis très exposés au géant chinois et à ses obligés. Passer d’une logique de protectorat à une stratégie d’alliance implique, il est vrai, une révolution de la pensée stratégique américaine, dont le renoncement avec ses alliés au privilège d’extraterritorialité de son droit, véritable tribut qui mine ses relations bilatérales (comment apprécier un allié ayant infligé aux entreprises françaises plus de 13 milliards de dollars d’amendes sur ce fondement depuis 2010?). Mais si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe. Autrement, cette dernière ira chercher son intérêt dans d’improbables compromissions tactiques avec ses pires concurrents.

Cette crise nous offre peut-être une occasion d’échapper à la décomposition poursuivie depuis quelques décennies.

La crise du coronavirus, en dépit des nombreux appels à l’émergence d’un «monde d’après», ne changera pas, dans l’immédiat, la physionomie des relations internationales et de nos modes de vie. En revanche, au-delà du drame humain dont elle est porteuse, elle offre peut-être une occasion à la France et à l’Europe, en abrogeant pour de bon le récit de la mondialisation heureuse et en les plaçant devant la brutalité du monde, d’échapper à la trajectoire de décomposition poursuivie avec assiduité depuis maintenant quelques décennies. Mais son enseignement le plus «disruptif», et certainement le plus subversif pour les dirigeants actuels, est d’avoir prouvé que la volonté politique pouvait, en quelques jours, rendre possible ce que l’on prétendait impossible, de la même manière qu’on jugeait inenvisageable il y a peu le départ d’un membre majeur de l’Union européenne. Le niveau de tolérance pour l’immobilisme risque donc, après le déconfinement, de dangereusement se réduire. »

 

 

Après la crise sanitaire, la crise économique

Après la crise sanitaire, la crise économique

 

Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’ESSEC.
à juste titre que la crise sanitaire soit suivie par un véritable tsunami économique. (Chronique dans la Tribune) 

 

Selon les chiffres de l’INSEE, la croissance du PIB de la France au premier trimestre 2020 a subi un recul historique de -5,8% ce qui représente la plus forte chute depuis 1949 et le début de la publication de cette statistique. C’est un des pertes d’activité les plus lourdes de la zone euro qui connait un recul de -3,8%, avec -5,2% pour l’Espagne ou -2,5% pour l’Autriche. La chute du PIB devrait être encore plus lourde au deuxième trimestre.

 

Il apparaît que parallèlement à la lutte sanitaire contre le Coronavirus se dessine une lutte économique à venir pour sauver l’économie française d’une crise d’une sévérité jamais vue. A court terme se dessinent une vague colossale de faillites d’entreprises avec son corollaire d’explosion du chômage et de la pauvreté.

Les deux objectifs sanitaires et économiques peuvent sembler antagonistes. En effet, ce n’est pas le virus en soi qui a créé la crise économique, c’est la façon avec laquelle le gouvernement mène sa politique sanitaire étant donné l’état des infrastructures médicales en termes de capacité d’hospitalisation et de tests, et étant donné le nombre de masques disponibles. L’ensemble des données de la situation française ainsi qu’un comportement à la gribouille sur les masques et les tests ont amené à cette situation de confinement qui dure, qui ne s’arrêtera pas le 11 mai, et qui est en train d’anéantir l’économie française en détruisant ses entreprises et notamment ses petites entreprises.

L’arrêt décidé des activités non-essentielles, le climat de peur, et la fermeture des écoles ont provoqué le ralentissement brutal de toute activité économique. Il est urgent que le gouvernement intègre cet élément et se donne comme priorité de guider les entreprises, les commerces et les services vers la reprise de l’activité avec la mise en place des sûretés sanitaires nécessaires. En effet, cette crise économique du coronavirus n’est pas qu’un choc de demande comme la crise des subprimes, c’est aussi, un massif choc d’offre.

Quand le système productif est cassé ou enrayé par des surcoûts et interdictions, les efforts du gouvernement doivent porter en priorité sur la restauration de l’offre. Stimuler la demande quand la production est dysfonctionnelle non seulement ne résout pas le problème mais peut aussi potentiellement réveiller l’inflation. La hausse importante des prix des produits alimentaires au mois d’avril en est l’illustration (3,8% en zone euro).

Pour relancer l’offre, il faut que l’État s’engage sur les guides d’organisation de reprise du travail dans des conditions sanitaires suffisantes de façon à faire baisser la peur des travailleurs face à l’incertitude et leur permettre de reprendre le travail au plus vite. Pour cela il faut que l’École puisse elle aussi redémarrer pour que les parents n’aient plus la charge de la garde des enfants.

Dans ce contexte, il serait dangereux que certains syndicats jouent la surenchère sanitaire et profitent de la situation pour prouver leur capacité à bloquer la production. Une telle approche est de nature à précipiter des entreprises fragilisées à la faillite et pourrait pousser le chômage vers les 20% de la population active. Le cas d’Amazon France est une triste illustration de cette dérive. Ses dépôts français sont fermés, ses employés sont sur le bord de la route et l’activité d’Amazon en France se poursuit à partir de l’Espagne et de l’Allemagne.

Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud semblent avoir pris la vraie mesure de la crise. Le soutien aux entreprises solvables mais à court de liquidités doit être renforcé. Les mesures de chômage partiel qui avaient du sens à la fois pour le soutien de la demande mais aussi pour la possibilité de repartir vite pour les entreprises doivent être amendées pour moins de générosité, pour ne pas devenir une incitation au non-travail. Il devient de plus en plus clair que les entreprises ne pourront pas maintenir les effectifs dans les mois à venir. Garder fictivement dans les effectifs des personnes qui ne retrouveront pas leur emploi n’a pas de sens d’autant que certains secteurs vont manquer de main d’œuvre du fait des restrictions de circulation et de la volonté de redévelopper en France certaines industries. Ainsi il faudrait renforcer le soutien aux chômeurs, notamment l’aide à la formation professionnelle et à la mobilité.

L’heure de la crise sanitaire aiguë est passée, il est temps pour le gouvernement de s’attaquer résolument à la récession corona.

« La crise sanitaire présage la crise climatique »

« La crise  sanitaire présage la crise climatique  »

 

 

Edouard Bard, Climatologue dans une tribune au « Monde » voit dans cette crise une « répétition générale ».

‘La pandémie de Covid-19 n’est sans doute pas d’origine climatique, même si nous n’avons pas encore de certitude sur les éventuels changements environnementaux qui auraient pu rapprocher les populations des animaux hôtes (chauve-souris et pangolin) de l’homme. Néanmoins, l’épidémie en cours donne à réfléchir aux climatologues, car elle préfigure en accéléré la propagation du réchauffement mondial prévu pour les prochaines décennies. La crise provoquée par le coronavirus constitue en quelque sorte une répétition générale, un crash test, pour les sociétés humaines.

Bien évidemment, la vague climatique s’inscrit dans une durée plus longue que celle du Covid-19, mais on constate les mêmes réactions individuelles et collectives face au risque et à l’adversité, avec des réflexes d’incrédulité, de sidération ou de panique. Au début des crises, certains émettent des doutes sur l’importance du problème en remettant en question la parole des experts scientifiques sur des sujets hautement complexes. Les tâtonnements et joutes scientifiques ajoutent à la confusion dans l’esprit des populations et des décideurs, et alimentent de leurs débordements la blogosphère et les réseaux sociaux.

Pour les deux types de crises, on assiste aussi à une remise en question des prévisions fondées sur des modèles mathématiques qui sont pourtant le meilleur moyen pour se projeter quantitativement dans le futur. Les plus extrêmes profitent de l’occasion pour propager des thèses complotistes à la recherche de boucs émissaires.

Au-delà de ces caricatures, les crises épidémiques et climatiques montrent des similitudes bien réelles et malheureuses pour les populations humaines. La crise sanitaire que nous traversons aura un impact plus fort sur les plus pauvres à l’échelle internationale, ainsi qu’au sein de la population d’un même pays. Même si la propagation en Afrique est en retard par rapport à celle des autres continents, on voit déjà s’esquisser un drame humain pour des populations qui n’ont pas les moyens de se protéger et de se soigner. Certains s’inquiètent de la persistance du virus dans certaines régions, constituant des réservoirs permanents prêts à alimenter de nouvelles poussées épidémiques.

Un impact maximal sur les populations pauvres s’observe aussi pour le changement climatique. L’évolution récente des précipitations est beaucoup plus contrastée à l’échelle régionale que celle des températures, et les modèles climatiques prévoient un creusement des contrastes régionaux de précipitations. Le réchauffement et la baisse de la ressource en eau (incluant l’eau « virtuelle » liée aux importations de nourriture) auront un effet catastrophique sur les nations les plus déshéritées, souvent tributaires d’une agriculture précaire pour nourrir des populations sensibles à toute perturbation supplémentaire, comme les épidémies. »

 

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