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Coronavirus Suède : 5000 morts, en 24 heures et remise en cause de la politique sanitaire

Coronavirus  Suède :  5000 morts, en 24 heures et remise en cause de la politique sanitaire

Avec 499,1 morts par million d’habitants, ce pays scandinave, habitué à être cité en exemple dans de nombreux domaines, pointe à une peu enviable cinquième place mondiale concernant ce taux de mortalité. Derrière quatre autres Etats européens (Belgique, Royaume-Uni, Espagne et Italie) et devant la France, selon les données officielles compilées par l’AFP.

«Je pense que nous aurions dû commencer les tests de masse beaucoup plus tôt, nous aurions dû tester plus de gens», estime Lars Falk, médecin et chef de service au prestigieux hôpital Karolinska de Stockholm. «Dès que quelqu’un est testé positif, il ne sort plus autant et ne rencontre pas autant de gens que s’il n’est pas au courant», dit-il à l’AFP.

Le nombre des patients en soins intensifs est en nette baisse dans son unité comme ailleurs, la Suède a passé le pic, les statistiques s’améliorant progressivement. Mais la pression augmente sur le gouvernement, accusé en particulier de s’être trop réfugié derrière son administration, en l’occurrence l’autorité sanitaire dirigée par son épidémiologiste en chef, Anders Tegnell.

Le premier ministre social-démocrate Stefan Löfven a réaffirmé au cours du week-end que la politique de son pays «n’était pas un échec». Le même, au fatalisme prémonitoire, avait pourtant averti début avril : «Nous allons devoir compter les morts par milliers, autant nous y préparer».

Si la Suède n’a pas de plus mauvais bilan que les autres pays européens les plus touchés, il est très mauvais comparé à celui de ses voisins immédiats et alliés nordiques, où l’épidémie est arrivée à peu près à la même date. Relativement à la population, cinq fois moins de morts au Danemark et – à densité comparable – huit fois moins en Finlande et onze fois moins en Norvège.

Le nombre très important des gens ayant péri dans les maisons de retraite «n’a rien à voir avec la stratégie. Il est lié aux failles dans la société que nous corrigeons», a toutefois plaidé Stefan Löfven, citant l’hygiène déficiente dans les résidences pour seniors.

«Un pas en arrière»

Les responsables des partis politiques, qui comme une grande partie de la population ont largement soutenu la décision de ne pas confiner les 10,3 millions de Suédois, commencent aussi à émettre des critiques. Ils déplorent notamment le retard dans la mise en place d’une campagne de tests massifs, qui n’a réellement commencé que cette semaine et révèle souvent plus de 1000 cas supplémentaires quotidiens ces derniers jours.

«Un leader doit faire un pas en avant, mais Löfven a fait un pas en arrière», a dénoncé Ebba Thor, la dirigeante des chrétiens-démocrates, dans l’opposition de droite. Pour le chef des libéraux au Parlement, Johan Pehrson, l’approche moins stricte de la Suède «pourrait avoir contribué au bilan très élevé». Le patron des conservateurs a quant à lui réclamé la constitution immédiate d’une commission d’enquête sur la gestion gouvernementale de la crise.

Les Suédois, interdits de passer leurs vacances dans plusieurs Etats de l’Union européenne y compris chez leurs voisins nordiques, auront finalement le droit de passer leurs congés dans dix pays, a annoncé mercredi la ministre des Affaires étrangères Ann Linde. Et la Suède peut espérer entrer dans la phase finale de l’épidémie, selon les médecins.

En soins intensifs, «les chiffres ont vraiment baissé. Il y a une vraie différence par rapport à il y a deux mois», explique Karin Hildebrand, médecin à l’hôpital Södersjukhuset de Stockholm, qui s’attend à une poursuite de la décrue. Quant à Anders Tegnell, avocat d’une «stratégie marathon», il a répété que les confinements ne marchaient pas et qu’une fois les restrictions levées, le virus recommencerait tôt ou tard à circuler.

Sans vaccin, «on ne peut pas entièrement éliminer le virus», a-t-il dit mardi. Une étude – dont la fiabilité est controversée – montre que 14% des quelque 50.000 habitants de Stockholm qui ont fait le test de dépistage ont des anticorps agissant face au Covid-19. La capitale est de loin la région la plus touchée du pays.

Pause

Système sanitaire: Un médecin accuse

Système sanitaire: Un médecin accuse

Le professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches, toujours très critique de la politique sanitaire du gouvernement dans un livre qu’il publie Il a accordé un grand entretien au Figaro Magazine.

Alors que le parquet de Paris ouvre une enquête pour «homicide involontaire» sur la gestion de la crise du Covid-19, le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches et longtemps président de la Commission spécialisée Maladies Transmissibles du Haut Conseil de santé publique, ne retient pas ses coups dans un livre qu’il publie.

Votre livre est sans pitié pour le Conseil scientifique, qui a piloté la crise du Covid-19, mais aussi pour le gouvernement. Tous les pays n’ont-ils pas été pris par surprise?

Il était impossible de prévoir l’ampleur de cette pandémie. Mais il fallait être prêt, et nous avions les moyens de l’être depuis longtemps. Or, nous ne l’étions pas: ni du point de vue de la logistique ni du point de vue de la doctrine sanitaire.

Vous-même, n’avez-vous pas été pris de court?

Tous les médecins spécialistes des maladies infectieuses savent que l’on est toujours surpris. Cela a été beaucoup dit, et à juste titre.

Des les arguments développés par d’autres médecins mis à  part quelques sommités qui s’attendent à rajouter quelques plumes à leur chapeau déjà bien garni et servir de caution à la politique du gouvernement par exemple en niant l’utilité des masques, puis celle du dépistage, par contre en approuvant le confinement total dans les EHPAD. La vérité ,c’est que le système sanitaire français pourtant très dépensier était loin d’être à la hauteur de celui de l’Allemagne où  il est vrai les frais de gestion et de superstructure notoirement moins importants et où la décentralisation permet une autre responsabilisation des décideurs

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

Sauf exceptions qui pourraient durer quatre moins le gouvernement va proposer la fin de l’état d’urgence à partir du 10 juillet Instauré le 23 mars pour enrayer la propagation du coronavirus, l’état d’urgence sanitaire permet au Premier ministre de restreindre la liberté de se déplacer, celle de se réunir et d’interdire certaines activités.

Il l’autorise en outre à prendre des mesures de réquisition et de contrôle des prix.

“Le Gouvernement présentera (…) au Conseil des Ministres un projet de loi qui, sans proroger à nouveau l’état d’urgence sanitaire au-delà de son terme actuel fixé au 10 juillet, laisse à la disposition du Premier ministre une partie de ses outils, pour une durée de 4 mois à compter de cette date”, annoncent les services du Premier ministre dans un communiqué.

Ce projet de loi propose de permettre au gouvernement de rétablir certaines restrictions à la liberté de circulation et de réglementer l’accès aux transports en commun, notamment en maintenant l’obligation de porter un masque.

Il propose également d’autoriser le gouvernement à encadrer la fermeture et la réouverture “d’une ou plusieurs catégories d’établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion”.

Le projet lui conférerait enfin la possibilité de continuer de limiter ou d’interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi “que les réunions de toute nature”. C’est sur ce concept de réunion de toute nature que pourrait naitre des oppositions qui  aux rencontres privées et commerciales.

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

10 juillet: fin de l’état d’urgence sanitaire

Sauf exceptions qui pourraient durer quatre moins le gouvernement va proposer la fin de l’état d’urgence à partir du 10 juillet Instauré le 23 mars pour enrayer la propagation du coronavirus, l’état d’urgence sanitaire permet au Premier ministre de restreindre la liberté de se déplacer, celle de se réunir et d’interdire certaines activités.

Il l’autorise en outre à prendre des mesures de réquisition et de contrôle des prix.

“Le Gouvernement présentera (…) au Conseil des Ministres un projet de loi qui, sans proroger à nouveau l’état d’urgence sanitaire au-delà de son terme actuel fixé au 10 juillet, laisse à la disposition du Premier ministre une partie de ses outils, pour une durée de 4 mois à compter de cette date”, annoncent les services du Premier ministre dans un communiqué.

Ce projet de loi propose de permettre au gouvernement de rétablir certaines restrictions à la liberté de circulation et de réglementer l’accès aux transports en commun, notamment en maintenant l’obligation de porter un masque.

Il propose également d’autoriser le gouvernement à encadrer la fermeture et la réouverture “d’une ou plusieurs catégories d’établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion”.

Le projet lui conférerait enfin la possibilité de continuer de limiter ou d’interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi “que les réunions de toute nature”. C’est sur ce concept de réunion de toute nature que pourrait naitre des oppositions qui  aux rencontres privées et commerciales.

Les failles de la France dans la crise sanitaire

Les failles de la France dans la crise sanitaire

Historien et philosophe, Marcel Gauche ,directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess) et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard) souligne les failles de la France dans la crise sanitaire .

De quoi la crise sanitaire qui a touché la France a-t-elle été le révélateur ?

Nous avons pris conscience de l’extrême vulnérabilité de notre système de fonctionnement collectif. Nous vivions sans aucune anticipation stratégique d’une telle menace, alors que les épidémies, en Asie, sont une préoccupation familière. En France, l’impréparation a été totale ! Notre système de santé, supposé être l’un des meilleurs du monde, s’est révélé sous-dimensionné et très mal géré. L’effet du confinement nous classe en outre parmi les mauvais élèves en Europe. Nous ne jouons plus dans la cour des grands.

Un autre élément a été décisif pour la conscience française : la mesure du délabrement de l’Etat et, plus largement, de notre système de décision politique, complètement désarticulé.

C’est-à-dire ?

Les décisions, pendant cette crise, ont été rendues de manière souvent incompréhensible pour les citoyens. L’Etat a présenté son pire visage, soit une étroitesse bureaucratique, un côté tatillon, autoritaire, voire persécuteur, sans se montrer efficace pour autant. Le jacobinisme impotent, ce n’est pas possible ! On pouvait accepter ces mauvais côtés quand cela marchait ; mais si c’est inefficace, ça devient insupportable.

L’attestation dérogatoire de déplacement restera, par exemple, comme un chef-d’œuvre dans les annales de la folie bureaucratique. Il faut la conserver pieusement pour l’édification des générations futures !

Par ailleurs, le Parlement n’a pas existé pendant cette crise. Quant aux pouvoirs décentralisés, ils ont pris des initiatives dans la cacophonie. Tout cela a donné l’impression, impalpable, d’une défaillance collective. C’est un choc, une blessure narcissique profonde.

C’est aussi le réveil d’un somnambule. Au sortir de cette crise, la France a besoin d’un audit politique. Qu’est-ce qui s’est passé ? D’où viennent ces cafouillages incompréhensibles ? C’est le seul moyen d’éviter la folie pénale qui risque de nous encombrer pendant des années.

Beaucoup de pays ont été surpris par l’ampleur de la crise. Certains s’en seraient-ils pourtant mieux sortis ?

Oui ! Nous avons pu mesurer que nous étions parmi les cancres en Europe, réduits à notre situation de pays méditerranéen, au même titre que l’Espagne ou l’Italie !

Avec l’Allemagne, nous ne jouons plus dans la même catégorie. La vulnérabilité de notre système économique est apparue de manière criante, tandis que celui de l’Allemagne et ses choix industriels se sont révélés payants.

Crise sanitaire : les plaintes contre les ministres… pour rien

Crise sanitaire : les plaintes contre les ministres… pour rien

Des dizaines de plaintes contre les membres du gouvernement sont en effet à ce jour déposées auprès de la Cour de justice de la République. Émanant de particuliers, de médecins ou encore de détenus, elles visent notamment le premier ministre, Édouard Philippe, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn mais aussi son successeur, Olivier Véran. Alors que d’autres ministres sont également mis en cause, les plaignants les accusent, selon les cas, de «mise en danger de la vie d’autrui, d’homicide involontaire, de non-assistance à personne en danger» ou de «s’être abstenus de prendre à temps des mesures pour lutter contre l’épidémie».

Un nombre impressionnant de plaintes ont donc été déposé contre des responsables du gouvernement. Il s’agit de plaintes déposées devant la commission de justice de la république. Une procédure qui naguère de chances d’aboutir à une identification claire des responsabilités et encore moins à des sanctions. En effet cette cour de justice comporte neuf élus et trois magistrats qui n’ont jamais condamné personne à des peines sévères se limitant à des sanctions complètement anecdotiques. On ne peut évidemment a priori affirmer la nature et l’ampleur de la responsabilité des responsables du gouvernement mais on peut à l’avance dénoncée une nouvelle fois cette procédure totalement bidon.

«Il y aurait au moins  63 plaintes qui ont été déposées auprès de la CJR», seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans leurs fonctions, a déclaré le procureur général près la Cour de cassation. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, est lui irresponsable pénalement des actes réalisés dans l’exercice de ses fonctions.

Ces plaintes, dont les premières ont été déposées fin mars au début du confinement, sont en cours d’examen par la commission des requêtes de la CJR, «qui fait office de filtre et va devoir apprécier toute seule la suite à donner à ces 63 plaintes».

Les plaignants dénoncent, selon les cas, des faits de «mise en danger de la vie d’autrui», «homicide involontaire», «non-assistance à personne en danger» ou abstention de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie.

En parallèle, des dizaines de plaintes de particuliers, de collectifs ou d’élus sont en cours d’examen par le pôle santé publique du parquet de Paris, soit contre X soit contre des responsables de l’administration, notamment le directeur général de Santé Jérôme Salomon. Le parquet de Paris doit se prononcer prochainement sur leur classement sans suite ou sur d’éventuelles ouvertures d’enquêtes judiciaires.

«Gestion de la crise sanitaire: un vrai manque de clarté (Hervé Novelli)

«Gestion de la crise sanitaire: un vrai manque de clarté (Hervé Novelli)

Chonique d’Hervé Novelli.

 

 

« L’expression « politique profonde » (deep politics) remonte aux années 1990. Le professeur Peter Dale Scott de l’université de Berkeley publie alors un ouvrage dans lequel il parle de système politique profond. Il y explique que le gouvernement des Etats-Unis est influencé par un milieu confidentiel et restreint qu’il appelle « l’Etat profond ». Il précise : « Ce que j’appelle “Etat profond” aux Etats-Unis n’est pas une institution formelle, ni une équipe secrète, mais plutôt un cercle de contacts de haut niveau [...] par lequel le pouvoir politique est susceptible d’être dirigé. »

Selon ce concept, il existerait, à côté, ou mieux encore, à l’intérieur des pouvoirs publics, une politique s’imposant aux acteurs traditionnels, décidée en dehors d’eux ou avec leur consentement, éclairé ou non. En somme, « l’Etat profond » est une autre façon de désigner les bureaucraties permanentes.

Jusque-là, on pensait que ce concept était difficilement applicable aux démocraties libérales. L‘exemple de la gestion de la crise sanitaire en France vient nuancer, à tout le moins, ce jugement.

Ce qui est clair, c’est que notre pays s’est trouvé dans une situation de gestion calamiteuse des outils de lutte contre la pandémie. Je veux ici parler des besoins en masques, des tests, des appareils respiratoires, voire des lits de réanimations. Lorsque l’on observe de plus près, par exemple, la gestion du stock de masques depuis 2010, on constate que son amenuisement progressif, puis sa quasi-disparition, résultent de décisions administratives endossées par les pouvoirs politiques, de manière consciente ou non.

Ceci renvoie clairement à une caractéristique bien connue de notre pays : celle d’une haute administration forgée souvent à l’ENA, en symbiose avec le pouvoir politique et inamovible, c’est-à-dire survivant aux alternances quelles qu’elles soient.

Elu député dans les années 1990, j’avais identifié les causes de l’inefficacité du système politique français par la prééminence du pouvoir administratif à la faveur de son inamovibilité. La bureaucratie qui assaille notre pays en résulte largement. J’avais déposé à l’époque une série de propositions pour lutter contre ce mal français.

Cumul. Trois me semblent toujours d’actualité. D’abord la réforme de la fonction publique par l’introduction d’un spoil system à la française permettant de renouveler tous les postes de la haute administration à chaque changement présidentiel (une proposition formulée par Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017). Ensuite, l’impossibilité de cumuler une appartenance à la fonction publique avec l’exercice d’un mandat national. Je cite, enfin, aussi l’évolution de la formation à la haute administration dispensée par l’ENA, maintes fois annoncée et toujours différée…

Les difficultés de maîtrise de la crise sanitaire jettent une lumière crue sur « l’Etat profond » à la française. Elles peuvent avoir le mérite, si l’on en prend conscience, d’expliquer que nombre de politiques menées ces dernières décennies ont été plus le fait de convictions administratives que de choix émanant clairement du pouvoir politique avec le résultat que nous connaissons. Il devient urgent d’en tirer les conséquences ! »

Ex-ministre du Commerce, des PME et de l’Artisanat du gouvernement Fillon, Hervé Novelli est porte-parole de la Fondation Concorde.

Politique sanitaire: Aux résultats !!!!

Politique sanitaire: Aux résultats !!!!

Un commentaire (Signé Ronin) sans doute représentatif d’une partie de l’opinion vis-à-vis de la politique sanitaire du gouvernement. ( dans le journal l’Opinion)

 

 

« On  va avoir une nouvelle fois très probablement, une nouvelle preuve du peu d’effet, voire de l’absence presque total d’effet, du confinement, avec la mise en place (si l’on peut dire) du déconfinement, on devrait avoir une certaine différence si celui ci avait quelque effet à minima. Mais, très probablement que l’on ne fera même absolument aucun effet, comme lors de la mise en place du confinement, qui n’a eu absolument aucune incidence sur les courbes de progression de l’épidémie (s’il y avait eu un quelconque effet, les courbes l’auraient montré avec au moins quelques inflexions, mais même pas, rien, nada); Comme il n’y a aucune différence entre les pays qui ont confiné, et ceux, très nombreux, qui n’ont pas confinés (ou seulement en partie et intelligemment) : Non, il n’y a pas eu quatre fois plus de morts chez ces derniers (comme le prétend une certaine « étude » française récente, sur les effets miraculeux du confinement, évidemment (là en matière « d’information fabriquée », ils ont véritablement mis le paquet !)). Un confinement finalement, qui ne sert, tant que faire ce peut, qu’à essayer de masquer notre absence presque totale, et générale, de moyens (fallait bien qu’ils fasse au moins semblant de faire quelque chose). …… Ce qui a fait la différence, c’est, en effet, les moyens (faut-il s’en étonner ! ? !!!), et en premier lieu le fait de tester, le plus tôt possible (nous on en est encore à se demander qui on va pouvoir tester, vu le nombre toujours insuffisant de tests, ces derniers étant également principalement fabriqués en Chine (eh oui !!!), et comme notre gouvernement a encore été parmi les derniers à en commander, il va falloir attendre, quelques mois, comme pour les masques…), et massivement, puis d’isoler, etcetera, etcetera (tout ce que l’ a pas fait, et tout ce que l’on a, toujours pas fait). Ceux ci (les masques) étant également un moyen, très utile (chez nous, on nous adit dit, sur tous les tons, qu’ils ne servaient à rien, PENDANT PLUS DE DEUX MOIS – en effet le mensonge, le véritable mensonge a été présent durant toute cette épidémie, s’en était même leur principal moyen de « gestion » de cette crise – et maintenant ils deviennent presque obligatoire, mais on en a toujours pas suffisamment pour couvrir tous les besoins, évidemment). …… L’autre grande mesure, qui fait également la différence avec les pays les moins atteins, étant la fermeture, là aussi le plus précoce possible des frontières (chez nous, on ne les a toujours pas officiellement fermée, idéologie abrutie oblige). ……….. Mais on va encore nous expliquer, que s’il ni a pas d’effet déconfinement, c’est par qu’ils l’auront, personnellement (c’est leur « style »), parfaitement exécuté (on voit aujourd’hui, la pagaille que cela génère, entre ordres, contre-ordres, nouvel ordre immédiatement suive d’une nouvelle annulation presque concomitante…) ; et bien évidemment, s’il y avait le moindre effet contraire, cela serait de la faute des français, bien évidemment encore et surtout, ils ont même déjà, dans leur peur panique, pris les devants et commencé à nous le dire. ………… En tous cas, on aura particulièrement mis ce pays à terre, plus qu’ailleurs, et même plus que dans le reste de l’Europe même, tout ça à cause d’un manque de moyens inouïs, toujours pas assumé, et auquel on a toujours pas complètement répondu, loin de là, très loin de là encore. Ils arriveront une fois que cette épidémie sera terminée, en octobre, comme pour les masques pour tous les français. Heureusement celle ci semble répondre à un schéma habituel d’une épidémie saisonnière « normale » (heureusement car chez on ne sait pas où cela aurait encore plus finit), on est en effet en train d’assister à un recul partout sur la planète, et dans tous les pays, ayant confinés, ou pas, sauf pour ceux qui y ont mis réellement les moyens, et qui en sont déjà en majeure partie sortis. Nous on ne fait que commencer d’entrer dans l’après du cataclysme économique, social, et sociétal, de cette plus que calamiteuse gestion de crise – ils n’auraient strictement rien fait, on s’en sortirait probablement beaucoup mieux encore : Quel fléau ! Ou comment une bande de pied-nickelés ont réussit à mettre un pays à terre, plus que tous autres même. »

Société-Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

Société-Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

 

Pierre-Henri d’Argenson haut fonctionnaire et ancien maître de conférences en questions internationales à Sciences Po. Évoque un possible tournant de l’histoire à l’occasion du Coronavirus dans une chronique à la Tribune.( Il a notamment publié La fin du monde et le dernier dieu: un nouvel horizon pour l’humanité (Liber, 201).

« Il est rare que l’on puisse tirer les enseignements d’une crise lorsque l’on est au milieu de celle-ci. Les grands bouleversements intervenus depuis la fin de la guerre froide n’ont ainsi pas toujours été déchiffrables au moment où ils se sont produits, sans doute parce qu’ils appartenaient à une ère de transition accouchant d’un monde nouveau qui se présente aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sous une lumière crue. La pandémie, en effet, agit comme un révélateur de tendances certes perçues par notre intellect, mais qui n’avaient pas suffisamment frappé notre imagination pour modifier nos représentations du monde. Or désormais le monde est nu, et nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner nos coupables pudeurs pour regarder la vérité géopolitique qu’il nous donne à voir, et les conséquences que nous devrons rapidement en tirer pour y survivre en hommes libres.

Nous ne croirons plus à l’article de la doxa mondialiste qui prétend que tout le monde est chez soi partout.

Examinons les faits. Trois choses absolument frappantes se sont produites durant la crise. La première, c’est qu’aux premières alertes, chacun est rentré chez soi, dans son pays. Du jour au lendemain, les touristes sont passés du statut d’heureux voyageurs nomades à celui d’étrangers indésirables, parfois objets de comportements hostiles de la part des populations locales. La mondialisation heureuse venait de tomber le masque. Les citoyens du monde se sont évaporés. Le touriste, l’étudiant, l’homme d’affaires sont redevenus, chez les autres, ce qu’ils ont toujours été: des étrangers. Bien sûr, lorsque la crise sera passée, la circulation des biens et des personnes reprendra son cours, mais nous ne croirons plus, en particulier nous les Européens à qui l’on a enjoint de «s’ouvrir» toujours plus, à l’article fondateur de la doxa mondialiste qui prétendait que tout le monde est chez soi partout.

Le deuxième fait frappant est la quasi-absence de solidarité internationale dans la crise. Le virus, pas plus aujourd’hui que dans le passé, n’a été traité comme un ennemi commun de l’humanité. Chaque État a mis en œuvre sa stratégie propre, sans se coordonner avec les autres, sans faire appel aux organisations régionales et sans trêve des ambitions géopolitiques. Lorsque des aides ont été consenties, c’est avec des arrière-pensées si voyantes que leurs bénéfices pour l’amitié entre les peuples en ont été annulés. Cette compartimentation nationale de la lutte contre le virus oblige les élites européennes à admettre ce qu’elles récusent depuis des décennies: la nation reste la brique fondamentale de la société mondiale.

La Chine est le seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté de détrôner les États-Unis et l’Occident de leur place de leader mondial.

Le troisième fait marquant est la cristallisation des tensions géopolitiques entre la Chine et l’Occident, qui dessinent les contours d’une nouvelle guerre froide structurée par l’axe Chine-États-Unis. Privé de son antagonisme idéologique, le monde issu de la chute de l’URSS avait restauré les clivages civilisationnels dans un monde multipolaire dominé par les États-Unis. La nouveauté, mise en lumière par la crise actuelle, est l’émergence de la Chine comme seul «challenger» ayant à la fois la capacité et la volonté affichée de détrôner les États-Unis, et l’Occident au sens large, de leur place de leader mondial. C’est donc autour de ce clivage que les relations internationales vont désormais s’organiser. La grande politique des alliances, tombée en désuétude avec la prolifération des organisations internationales et l’illusion d’un grand marché global post-national, est appelée à revenir au premier plan. L’Europe est la plus mal armée pour y prendre sa part compte tenu du déclin organisé de sa culture stratégique et de sa réticence à accepter que l’interconnexion croissante des sociétés humaines, envisagée seulement comme un facteur de paix, puisse aussi nourrir les guerres informationnelles, les clivages identitaires et les agressions commerciales. L’idée de «doux commerce» répandue par les courants libéraux depuis le XIXe siècle a vécu.

L’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis.

Dans l’affrontement titanesque qui s’annonce entre les États-Unis, puissance menacée, et la Chine, puissance ascendante, affrontement porteur d’un risque de guerre comme l’a montré Graham Allison dans son ouvrage Vers la guerre (Odile Jacob, 2019), l’Europe se trouve, comme elle l’a été durant la guerre froide, le centre des enjeux. Un coup d’œil à la carte des flux économiques mondiaux permet de comprendre que, loin d’être périphérique, l’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Cela peut expliquer que le «pivot» annoncé par Barack Obama vers la zone indo-pacifique n’ait pas eu l’envergure annoncée, contrairement au projet de «nouvelle route de la Soie» poursuivi par la Chine, avec pour but la domination du continent eurasiatique. L’exposition médiatique des ambitions chinoises oblige les dirigeants occidentaux à affronter les réalités désagréables jusque-là repoussées sous le tapis. C’est notamment le cas de l’Europe: si elle poursuit sa trajectoire, sans révision de son modèle économique de transfert à l’Asie de son industrie, d’ouverture commerciale asymétrique et de financement à crédit de sa consommation par l’épargne chinoise, l’Européen de 2030 (plutôt celui du Sud, dont le Français) travaillera à bas coût pour un groupe chinois, sera surveillé par des technologies chinoises et des logiciels américains, consommera encore plus de sous-culture américaine, n’aura plus qu’un accès payant à la santé, et aura perdu sa liberté. La crise grecque de 2010, qui a vu ce pays traité comme un pays en développement, en donne un avant-goût. Le coronavirus arrache tous les masques.

L’Europe doit se recentrer sur son marché intérieur.

Dans cette nouvelle configuration, que peut, que doit faire l’Europe pour conserver la maîtrise de son destin? Trois actions me paraissent urgentes et déterminantes. La première est de recentrer l’Europe sur son marché intérieur. Cela concerne tout d’abord la demande, qui doit être orientée, par la voie dirigiste si besoin, vers les circuits courts et la production locale. Il serait aberrant que nos vastes plans de relance soient, comme après 2008, absorbés par des importations ne créant aucune valeur ajoutée sur le sol français et européen. Cela suppose de se doter de protections tarifaires et normatives actuellement vidées de leur portée par les accords de libre commerce peu réciprocitaires négociés par la Commission européenne et d’une politique de soutien à l’industrie impossible dans le cadre européen actuel, qui a au contraire montré, en ouvrant, en pleine pandémie, de nouveaux chapitres de l’élargissement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, en signant un traité de libre-échange avec le Vietnam, ou encore en sanctionnant les aides d’État, que sa vision des choses était diamétralement inverse. Cette réorientation sera toutefois sans effet si la politique d’offre ne suit pas, et son principal frein, en France, est le niveau excessif des prélèvements obligatoires, qui pèsent sur une partie de plus en plus restreinte et asphyxiée de la population et du tissu productif. Il serait intéressant de demander aux paysans chinois ce qu’ils ont pensé de l’appel du ministre de l’agriculture français pour trouver 200 000 volontaires pour les travaux des champs, en remplacement des travailleurs saisonniers, dans un pays qui compte près de 2 millions de bénéficiaires du RSA.

La seconde action concerne la maîtrise des frontières physiques, et la crise a justement montré qu’elle était parfaitement réalisable. Il n’est nul besoin d’insister sur la déstabilisation des sociétés européennes induite par des décennies d’immigration incontrôlée et instrumentalisée par de nombreux États, la Turquie en dernier lieu. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à l’installation d’un état de fracturation permanente au sein d’une Europe connaissant successivement le destin de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie puis du Liban, débouchant sur une partition politique croissante, notamment avec les pays de l’Est. Aucune politique de puissance n’est possible lorsque l’on est miné par des dissensions internes irréconciliables, l’histoire montrant que l’éclatement était invariablement au bout du chemin.

Si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe.

La troisième action consiste à ressouder le bloc de l’Ouest sur une base plus équilibrée avec les États-Unis, mais non tournée contre la Russie. La paix n’a jamais été possible sans une conscience claire des rapports de force sur la scène internationale et la volonté de les assumer. S’affaiblir, c’est inciter l’adversaire à frapper. Or l’Ouest apparaît plus divisé que jamais, ce qui est sa principale faiblesse. Il y a là un enjeu civilisationnel qui n’est pas correctement perçu par l’Europe et les États-Unis, alors qu’il l’est, grand paradoxe, de ses rivaux. La balle est bien sûr largement dans le camp des États-Unis, dont le traitement de l’Europe comme marche de l’Empire assignée à l’absorption des charges russes et moyen-orientales pouvait se justifier tant qu’ils étaient la seule superpuissance. Mais comme pour l’empire romain, la désagrégation des marches ne peut qu’annoncer la chute de l’empire lui-même. Un effondrement européen laisserait en tout cas les États-Unis très exposés au géant chinois et à ses obligés. Passer d’une logique de protectorat à une stratégie d’alliance implique, il est vrai, une révolution de la pensée stratégique américaine, dont le renoncement avec ses alliés au privilège d’extraterritorialité de son droit, véritable tribut qui mine ses relations bilatérales (comment apprécier un allié ayant infligé aux entreprises françaises plus de 13 milliards de dollars d’amendes sur ce fondement depuis 2010?). Mais si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe. Autrement, cette dernière ira chercher son intérêt dans d’improbables compromissions tactiques avec ses pires concurrents.

Cette crise nous offre peut-être une occasion d’échapper à la décomposition poursuivie depuis quelques décennies.

La crise du coronavirus, en dépit des nombreux appels à l’émergence d’un «monde d’après», ne changera pas, dans l’immédiat, la physionomie des relations internationales et de nos modes de vie. En revanche, au-delà du drame humain dont elle est porteuse, elle offre peut-être une occasion à la France et à l’Europe, en abrogeant pour de bon le récit de la mondialisation heureuse et en les plaçant devant la brutalité du monde, d’échapper à la trajectoire de décomposition poursuivie avec assiduité depuis maintenant quelques décennies. Mais son enseignement le plus «disruptif», et certainement le plus subversif pour les dirigeants actuels, est d’avoir prouvé que la volonté politique pouvait, en quelques jours, rendre possible ce que l’on prétendait impossible, de la même manière qu’on jugeait inenvisageable il y a peu le départ d’un membre majeur de l’Union européenne. Le niveau de tolérance pour l’immobilisme risque donc, après le déconfinement, de dangereusement se réduire. »

 

 

Après la crise sanitaire, la crise économique

Après la crise sanitaire, la crise économique

 

Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’ESSEC.
à juste titre que la crise sanitaire soit suivie par un véritable tsunami économique. (Chronique dans la Tribune) 

 

Selon les chiffres de l’INSEE, la croissance du PIB de la France au premier trimestre 2020 a subi un recul historique de -5,8% ce qui représente la plus forte chute depuis 1949 et le début de la publication de cette statistique. C’est un des pertes d’activité les plus lourdes de la zone euro qui connait un recul de -3,8%, avec -5,2% pour l’Espagne ou -2,5% pour l’Autriche. La chute du PIB devrait être encore plus lourde au deuxième trimestre.

 

Il apparaît que parallèlement à la lutte sanitaire contre le Coronavirus se dessine une lutte économique à venir pour sauver l’économie française d’une crise d’une sévérité jamais vue. A court terme se dessinent une vague colossale de faillites d’entreprises avec son corollaire d’explosion du chômage et de la pauvreté.

Les deux objectifs sanitaires et économiques peuvent sembler antagonistes. En effet, ce n’est pas le virus en soi qui a créé la crise économique, c’est la façon avec laquelle le gouvernement mène sa politique sanitaire étant donné l’état des infrastructures médicales en termes de capacité d’hospitalisation et de tests, et étant donné le nombre de masques disponibles. L’ensemble des données de la situation française ainsi qu’un comportement à la gribouille sur les masques et les tests ont amené à cette situation de confinement qui dure, qui ne s’arrêtera pas le 11 mai, et qui est en train d’anéantir l’économie française en détruisant ses entreprises et notamment ses petites entreprises.

L’arrêt décidé des activités non-essentielles, le climat de peur, et la fermeture des écoles ont provoqué le ralentissement brutal de toute activité économique. Il est urgent que le gouvernement intègre cet élément et se donne comme priorité de guider les entreprises, les commerces et les services vers la reprise de l’activité avec la mise en place des sûretés sanitaires nécessaires. En effet, cette crise économique du coronavirus n’est pas qu’un choc de demande comme la crise des subprimes, c’est aussi, un massif choc d’offre.

Quand le système productif est cassé ou enrayé par des surcoûts et interdictions, les efforts du gouvernement doivent porter en priorité sur la restauration de l’offre. Stimuler la demande quand la production est dysfonctionnelle non seulement ne résout pas le problème mais peut aussi potentiellement réveiller l’inflation. La hausse importante des prix des produits alimentaires au mois d’avril en est l’illustration (3,8% en zone euro).

Pour relancer l’offre, il faut que l’État s’engage sur les guides d’organisation de reprise du travail dans des conditions sanitaires suffisantes de façon à faire baisser la peur des travailleurs face à l’incertitude et leur permettre de reprendre le travail au plus vite. Pour cela il faut que l’École puisse elle aussi redémarrer pour que les parents n’aient plus la charge de la garde des enfants.

Dans ce contexte, il serait dangereux que certains syndicats jouent la surenchère sanitaire et profitent de la situation pour prouver leur capacité à bloquer la production. Une telle approche est de nature à précipiter des entreprises fragilisées à la faillite et pourrait pousser le chômage vers les 20% de la population active. Le cas d’Amazon France est une triste illustration de cette dérive. Ses dépôts français sont fermés, ses employés sont sur le bord de la route et l’activité d’Amazon en France se poursuit à partir de l’Espagne et de l’Allemagne.

Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud semblent avoir pris la vraie mesure de la crise. Le soutien aux entreprises solvables mais à court de liquidités doit être renforcé. Les mesures de chômage partiel qui avaient du sens à la fois pour le soutien de la demande mais aussi pour la possibilité de repartir vite pour les entreprises doivent être amendées pour moins de générosité, pour ne pas devenir une incitation au non-travail. Il devient de plus en plus clair que les entreprises ne pourront pas maintenir les effectifs dans les mois à venir. Garder fictivement dans les effectifs des personnes qui ne retrouveront pas leur emploi n’a pas de sens d’autant que certains secteurs vont manquer de main d’œuvre du fait des restrictions de circulation et de la volonté de redévelopper en France certaines industries. Ainsi il faudrait renforcer le soutien aux chômeurs, notamment l’aide à la formation professionnelle et à la mobilité.

L’heure de la crise sanitaire aiguë est passée, il est temps pour le gouvernement de s’attaquer résolument à la récession corona.

« La crise sanitaire présage la crise climatique »

« La crise  sanitaire présage la crise climatique  »

 

 

Edouard Bard, Climatologue dans une tribune au « Monde » voit dans cette crise une « répétition générale ».

‘La pandémie de Covid-19 n’est sans doute pas d’origine climatique, même si nous n’avons pas encore de certitude sur les éventuels changements environnementaux qui auraient pu rapprocher les populations des animaux hôtes (chauve-souris et pangolin) de l’homme. Néanmoins, l’épidémie en cours donne à réfléchir aux climatologues, car elle préfigure en accéléré la propagation du réchauffement mondial prévu pour les prochaines décennies. La crise provoquée par le coronavirus constitue en quelque sorte une répétition générale, un crash test, pour les sociétés humaines.

Bien évidemment, la vague climatique s’inscrit dans une durée plus longue que celle du Covid-19, mais on constate les mêmes réactions individuelles et collectives face au risque et à l’adversité, avec des réflexes d’incrédulité, de sidération ou de panique. Au début des crises, certains émettent des doutes sur l’importance du problème en remettant en question la parole des experts scientifiques sur des sujets hautement complexes. Les tâtonnements et joutes scientifiques ajoutent à la confusion dans l’esprit des populations et des décideurs, et alimentent de leurs débordements la blogosphère et les réseaux sociaux.

Pour les deux types de crises, on assiste aussi à une remise en question des prévisions fondées sur des modèles mathématiques qui sont pourtant le meilleur moyen pour se projeter quantitativement dans le futur. Les plus extrêmes profitent de l’occasion pour propager des thèses complotistes à la recherche de boucs émissaires.

Au-delà de ces caricatures, les crises épidémiques et climatiques montrent des similitudes bien réelles et malheureuses pour les populations humaines. La crise sanitaire que nous traversons aura un impact plus fort sur les plus pauvres à l’échelle internationale, ainsi qu’au sein de la population d’un même pays. Même si la propagation en Afrique est en retard par rapport à celle des autres continents, on voit déjà s’esquisser un drame humain pour des populations qui n’ont pas les moyens de se protéger et de se soigner. Certains s’inquiètent de la persistance du virus dans certaines régions, constituant des réservoirs permanents prêts à alimenter de nouvelles poussées épidémiques.

Un impact maximal sur les populations pauvres s’observe aussi pour le changement climatique. L’évolution récente des précipitations est beaucoup plus contrastée à l’échelle régionale que celle des températures, et les modèles climatiques prévoient un creusement des contrastes régionaux de précipitations. Le réchauffement et la baisse de la ressource en eau (incluant l’eau « virtuelle » liée aux importations de nourriture) auront un effet catastrophique sur les nations les plus déshéritées, souvent tributaires d’une agriculture précaire pour nourrir des populations sensibles à toute perturbation supplémentaire, comme les épidémies. »

 

Relancer l’audiovisuel après la crise sanitaire

Relancer l’audiovisuel après la crise sanitaire

Les spécialistes estiment que le secteur audiovisuel pourrait perdre un milliard d’euros à cause de la crise sanitaire qui paralyse le pays. Alors qu’un début de déconfinement se profile à compter du 11 mai, le secteur attend des soutiens de la part des pouvoirs publics. Roch-Olivier Maistre, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, livre à l’Opinion son analyse de la situation et son plan pour aider à une reprise rapide.( À noter aussi que les conséquences de la crise seront beaucoup plus dramatiques pour la presse écrite et notamment la presse régionale particulièrement touchée par les perturbations des modes de diffusion; plusieurs titres pourraient même être amenés à disparaître NDLR)

Comment jugez-vous la manière dont les médias audiovisuels ont traversé cette longue séquence de confinement ?

Le plus remarquable aura été leur capacité d’adaptation et leur forte résilience. Ce qui me marque également, c’est que le public est très fidèle à l’écran de télévision là où certains auraient pu penser que la consommation de vidéos sur les plateformes emporterait tout sur son passage. On oppose souvent linéaire et numérique ; or cette période nous permet de constater qu’en réalité, il existe une forme de complémentarité des usages. Enfin, je suis frappé, alors même que les audiences sont excellentes, par le séisme qui touche le secteur audiovisuel et dont les effets sont dévastateurs. C’est une onde de choc dont nous n’avons pas encore mesuré toutes les conséquences.

Face au séisme dont vous parlez, que propose le CSA pour permettre la relance du secteur ?

Nous sommes face à une crise dont les effets pour toute la filière de la création, des auteurs aux producteurs, vont se faire sentir dans la durée parce que les ressources des principaux financeurs de ce secteur, c’est-à-dire les contributions des chaînes assises sur le chiffre d’affaires, vont être fortement impactées. Le manque à gagner risque d’être très important. Pour y faire face nous devons commencer par redonner de l’oxygène au secteur, remettre du carburant dans le système.

Pour cela, il peut y avoir plusieurs pistes. D’abord, l’assouplissement du cadre réglementaire applicable à la publicité, qu’il s’agisse de la publicité en faveur du cinéma ou de la publicité segmentée, la plus prometteuse en termes de ressources. Nous avons été saisis du projet de décret par le gouvernement et le conseil rendra son avis d’ici une quinzaine de jours. Ces assouplissements nous paraissent importants parce qu’ils sont un moyen de dégager de nouvelles ressources. La deuxième piste, qui nous semble inéluctable, sera de conforter la trajectoire financière du service public. Certes, la redevance maintient l’essentiel des recettes mais il subit également un choc concernant les revenus publicitaires. La trajectoire telle qu’elle a été définie par l’Etat pour 2020 et 2021 devra donc nécessairement être réexaminée. Et j’ajoute qu’il nous semble plus urgent que jamais de lancer le chantier de la réforme de la contribution de l’audiovisuel public parce que l’échéance de 2022 approche. Sur ce point, le conseil plaide pour la conservation d’une ressource affectée et pérenne. Enfin, un autre facteur de relance important serait la mise en place d’un dispositif assurantiel pour les producteurs de l’audiovisuel et du cinéma. Alors que la crise n’est pas terminée, les tournages ne redémarreront que si l’on peut leur apporter plus de sécurité. Cela supposerait de mettre en place un dispositif spécifique porté par les assureurs et les pouvoirs publics, voire l’Union européenne.

« De notre point de vue, ce qui justifiait la modification de notre législation avant la crise est encore plus vrai aujourd’hui. Il est grand temps d’adapter le cadre législatif à notre nouvel environnement »

Concernant les moyens nouveaux, la loi audiovisuelle prévoyait notamment la transposition de la directive européenne SMA qui doit fixer des obligations aux plateformes vidéos. Comment voyez-vous sa mise en application alors que l’avenir de la loi semble compromis ?

C’est une piste urgente. Il s’agit vraiment du moyen le plus immédiat et le plus concret pour faire rentrer dans le financement de la création les nouveaux acteurs. S’il devait y avoir un décalage du projet de loi, une des priorités serait de transposer cette directive, quel qu’en soit le vecteur. Pour autant, j’ai écouté attentivement le président de la République et le gouvernement et je n’ai pas entendu à ce stade que cette loi était abandonnée. N’oublions pas qu’elle est déjà passée en commission des Affaires culturelles à l’Assemblée nationale. C’est donc un texte prêt à venir en séance publique. De notre point de vue, ce qui justifiait la modification de notre législation avant la crise est encore plus vrai aujourd’hui. Il est grand temps d’adapter le cadre législatif à notre nouvel environnement. Cela étant dit, j’insiste particulièrement sur la transposition de la directive SMA. Elle est impérative pour la survie même du secteur et nous souhaitons qu’elle puisse être transposée au plus vite. Cela demandera ensuite de rouvrir le chantier de la chronologie des médias. On ne peut pas demander aux plateformes de SVOD, comme Netflix, de participer à des hauteurs importantes au financement de la création et garder des fenêtres de diffusion aussi éloignées. Ce n’est pas crédible.

Les diffuseurs ont également fait part de leurs demandes de soutiens pour traverser cette période noire, que peut leur proposer le CSA ?

Pour garantir la pérennité de notre modèle, on pourrait déployer plusieurs dispositifs à vocation temporaire et si possible d’un coût budgétaire contenu. Une première idée serait de couvrir une partie des coûts de diffusion des éditeurs lorsqu’ils vont au-delà des 95 % de l’obligation de couverture du territoire imposée par la loi, un différentiel coûteux. Dans le même ordre d’idée, nous trouverions intéressant d’accompagner le déploiement du DAB+ par un dispositif de soutien transitoire d’aides directes à la diffusion. Enfin, pourquoi ne pas mettre en place un fonds d’urgence en direction des radios et télévisions locales qui sont percutées de plein fouet par la situation et qui ne disposent pas toujours d’actionnaires en mesure de les soutenir.

Une crise, c’est souvent l’occasion de grandes transformations que nous devons accompagner car ce que nous vivons va entraîner des mouvements de consolidation en Europe. Je pense que l’occasion est propice pour revisiter nos dispositifs anti-concentration. Cela fait de nombreuses années que tout le monde le dit, l’Autorité de la concurrence l’a exprimé dans un avis, le CSA également, ces dispositions sont anciennes. Nous devons profiter de la période actuelle pour rechercher un nouvel équilibre entre préservation de la concurrence et création de champions européens.

Et que pensez-vous du crédit d’impôt réclamé autant par les diffuseurs que par les annonceurs ?

C’est effectivement une piste qui semble créer une forme de consensus. A ce sujet, deux remarques : d’une part, les crédits d’impôt pèsent lourdement sur le budget de l’Etat, une centaine de milliards d’euros ; et d’autre part, leur efficacité n’est pas toujours pleinement démontrée. Le conseil trouve néanmoins l’idée intéressante parce qu’elle donnerait un signal à tout le secteur. Mais il faut qu’un tel dispositif soit ciblé. Cela veut dire limiter son accès aux achats d’espaces publicitaires ; et par ailleurs qu’il soit naturellement réservé aux médias qui contribuent au pluralisme, donc télévisions, radios, presse, en excluant les dépenses qui pourraient créer un effet d’aubaine pour les grands acteurs du numérique. Par ailleurs, ce crédit d’impôt devrait être limité dans le temps, par exemple sur le dernier semestre de l’année en cours. Si la dépense n’est pas encadrée, le risque est fort que le crédit d’impôt ne voie pas le jour.

Concernant les décrets qui doivent permettre de créer de nouveaux leviers de croissance pour les diffuseurs, ils tardent à venir et par ailleurs les chaînes se plaignent de la complexité du système, ne faudrait-il pas accélérer et simplifier ?

Les choses devraient se débloquer rapidement mais c’est vrai qu’il existe un paradoxe aujourd’hui. Les chaînes de télévision peuvent diffuser de la publicité pour Netflix mais ne peuvent pas le faire pour les films qu’elles-mêmes financent. Deuxième remarque : quand les salles de cinéma vont rouvrir, il sera précieux de pouvoir communiquer à la télévision sur les sorties de films. Ce sera un facteur de relance important. Nous partageons avec le ministère l’objectif de préserver une forme de diversité afin que les films à gros budget ne soient pas les seuls à pouvoir en bénéficier mais nous allons regarder le dispositif proposé qui nous semble, c’est vrai, un peu compliqué. Même chose concernant la publicité segmentée qui représente le plus de potentialités, il ne faudrait pas que l’encadrement réglementaire bride le dispositif. Nous allons y travailler et rendrons notre avis sous quinze jours. De la même façon, le décret assouplissant les jours interdits de cinéma à la télévision, sur lequel le CSA a rendu un avis favorable, gagnerait à être pris en publié sans tarder.

Toujours au sujet de France Télévisions, faut-il mener à bien l’idée du gouvernement et supprimer France 4 ?

C’est un choix qui appartient au gouvernement qui avait rendu un arbitrage en juin 2018. A ce stade, le décret modifiant le cahier des charges de France Télévisions n’a pas été publié et l’Etat n’a pas fait part au CSA de sa renonciation aux deux fréquences, celle de France 4 et celle de France Ô. La crise a aujourd’hui changé la donne et, comme l’a évoqué le ministre de la Culture, la question de la suppression de France 4 à l’été doit être reposée. Par ailleurs, ce qui fait le succès de France 4 dans cette période, ce sont surtout les programmes éducatifs. Ce sont eux qui singularisent le service public et conserver une telle offre peut avoir du sens.

Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

Crise sanitaire : un tournant de l’histoire ?

 

Pierre-Henri d’Argenson haut fonctionnaire et ancien maître de conférences en questions internationales à Sciences Po. Évoque un possible tournant de l’histoire à l’occasion du Corona virus dans une chronique à la tribune.( Il a notamment publié La fin du monde et le dernier dieu: un nouvel horizon pour l’humanité (Liber, 201).


« Il est rare que l’on puisse tirer les enseignements d’une crise lorsque l’on est au milieu de celle-ci. Les grands bouleversements intervenus depuis la fin de la guerre froide n’ont ainsi pas toujours été déchiffrables au moment où ils se sont produits, sans doute parce qu’ils appartenaient à une ère de transition accouchant d’un monde nouveau qui se présente aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sous une lumière crue. La pandémie, en effet, agit comme un révélateur de tendances certes perçues par notre intellect, mais qui n’avaient pas suffisamment frappé notre imagination pour modifier nos représentations du monde. Or désormais le monde est nu, et nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner nos coupables pudeurs pour regarder la vérité géopolitique qu’il nous donne à voir, et les conséquences que nous devrons rapidement en tirer pour y survivre en hommes libres.

Nous ne croirons plus à l’article de la doxa mondialiste qui prétend que tout le monde est chez soi partout.

Examinons les faits. Trois choses absolument frappantes se sont produites durant la crise. La première, c’est qu’aux premières alertes, chacun est rentré chez soi, dans son pays. Du jour au lendemain, les touristes sont passés du statut d’heureux voyageurs nomades à celui d’étrangers indésirables, parfois objets de comportements hostiles de la part des populations locales. La mondialisation heureuse venait de tomber le masque. Les citoyens du monde se sont évaporés. Le touriste, l’étudiant, l’homme d’affaires sont redevenus, chez les autres, ce qu’ils ont toujours été: des étrangers. Bien sûr, lorsque la crise sera passée, la circulation des biens et des personnes reprendra son cours, mais nous ne croirons plus, en particulier nous les Européens à qui l’on a enjoint de «s’ouvrir» toujours plus, à l’article fondateur de la doxa mondialiste qui prétendait que tout le monde est chez soi partout.

Le deuxième fait frappant est la quasi-absence de solidarité internationale dans la crise. Le virus, pas plus aujourd’hui que dans le passé, n’a été traité comme un ennemi commun de l’humanité. Chaque État a mis en œuvre sa stratégie propre, sans se coordonner avec les autres, sans faire appel aux organisations régionales et sans trêve des ambitions géopolitiques. Lorsque des aides ont été consenties, c’est avec des arrière-pensées si voyantes que leurs bénéfices pour l’amitié entre les peuples en ont été annulés. Cette compartimentation nationale de la lutte contre le virus oblige les élites européennes à admettre ce qu’elles récusent depuis des décennies: la nation reste la brique fondamentale de la société mondiale.

La Chine est le seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté de détrôner les États-Unis et l’Occident de leur place de leader mondial.

Le troisième fait marquant est la cristallisation des tensions géopolitiques entre la Chine et l’Occident, qui dessinent les contours d’une nouvelle guerre froide structurée par l’axe Chine-États-Unis. Privé de son antagonisme idéologique, le monde issu de la chute de l’URSS avait restauré les clivages civilisationnels dans un monde multipolaire dominé par les États-Unis. La nouveauté, mise en lumière par la crise actuelle, est l’émergence de la Chine comme seul «challenger» ayant à la fois la capacité et la volonté affichée de détrôner les États-Unis, et l’Occident au sens large, de leur place de leader mondial. C’est donc autour de ce clivage que les relations internationales vont désormais s’organiser. La grande politique des alliances, tombée en désuétude avec la prolifération des organisations internationales et l’illusion d’un grand marché global post-national, est appelée à revenir au premier plan. L’Europe est la plus mal armée pour y prendre sa part compte tenu du déclin organisé de sa culture stratégique et de sa réticence à accepter que l’interconnexion croissante des sociétés humaines, envisagée seulement comme un facteur de paix, puisse aussi nourrir les guerres informationnelles, les clivages identitaires et les agressions commerciales. L’idée de «doux commerce» répandue par les courants libéraux depuis le XIXe siècle a vécu.

L’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis.

Dans l’affrontement titanesque qui s’annonce entre les États-Unis, puissance menacée, et la Chine, puissance ascendante, affrontement porteur d’un risque de guerre comme l’a montré Graham Allison dans son ouvrage Vers la guerre (Odile Jacob, 2019), l’Europe se trouve, comme elle l’a été durant la guerre froide, le centre des enjeux. Un coup d’œil à la carte des flux économiques mondiaux permet de comprendre que, loin d’être périphérique, l’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Cela peut expliquer que le «pivot» annoncé par Barack Obama vers la zone indo-pacifique n’ait pas eu l’envergure annoncée, contrairement au projet de «nouvelle route de la Soie» poursuivi par la Chine, avec pour but la domination du continent eurasiatique. L’exposition médiatique des ambitions chinoises oblige les dirigeants occidentaux à affronter les réalités désagréables jusque-là repoussées sous le tapis. C’est notamment le cas de l’Europe: si elle poursuit sa trajectoire, sans révision de son modèle économique de transfert à l’Asie de son industrie, d’ouverture commerciale asymétrique et de financement à crédit de sa consommation par l’épargne chinoise, l’Européen de 2030 (plutôt celui du Sud, dont le Français) travaillera à bas coût pour un groupe chinois, sera surveillé par des technologies chinoises et des logiciels américains, consommera encore plus de sous-culture américaine, n’aura plus qu’un accès payant à la santé, et aura perdu sa liberté. La crise grecque de 2010, qui a vu ce pays traité comme un pays en développement, en donne un avant-goût. Le coronavirus arrache tous les masques.

L’Europe doit se recentrer sur son marché intérieur.

Dans cette nouvelle configuration, que peut, que doit faire l’Europe pour conserver la maîtrise de son destin? Trois actions me paraissent urgentes et déterminantes. La première est de recentrer l’Europe sur son marché intérieur. Cela concerne tout d’abord la demande, qui doit être orientée, par la voie dirigiste si besoin, vers les circuits courts et la production locale. Il serait aberrant que nos vastes plans de relance soient, comme après 2008, absorbés par des importations ne créant aucune valeur ajoutée sur le sol français et européen. Cela suppose de se doter de protections tarifaires et normatives actuellement vidées de leur portée par les accords de libre commerce peu réciprocitaires négociés par la Commission européenne et d’une politique de soutien à l’industrie impossible dans le cadre européen actuel, qui a au contraire montré, en ouvrant, en pleine pandémie, de nouveaux chapitres de l’élargissement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, en signant un traité de libre-échange avec le Vietnam, ou encore en sanctionnant les aides d’État, que sa vision des choses était diamétralement inverse. Cette réorientation sera toutefois sans effet si la politique d’offre ne suit pas, et son principal frein, en France, est le niveau excessif des prélèvements obligatoires, qui pèsent sur une partie de plus en plus restreinte et asphyxiée de la population et du tissu productif. Il serait intéressant de demander aux paysans chinois ce qu’ils ont pensé de l’appel du ministre de l’agriculture français pour trouver 200 000 volontaires pour les travaux des champs, en remplacement des travailleurs saisonniers, dans un pays qui compte près de 2 millions de bénéficiaires du RSA.

La seconde action concerne la maîtrise des frontières physiques, et la crise a justement montré qu’elle était parfaitement réalisable. Il n’est nul besoin d’insister sur la déstabilisation des sociétés européennes induite par des décennies d’immigration incontrôlée et instrumentalisée par de nombreux États, la Turquie en dernier lieu. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à l’installation d’un état de fracturation permanente au sein d’une Europe connaissant successivement le destin de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie puis du Liban, débouchant sur une partition politique croissante, notamment avec les pays de l’Est. Aucune politique de puissance n’est possible lorsque l’on est miné par des dissensions internes irréconciliables, l’histoire montrant que l’éclatement était invariablement au bout du chemin.

Si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe.

La troisième action consiste à ressouder le bloc de l’Ouest sur une base plus équilibrée avec les États-Unis, mais non tournée contre la Russie. La paix n’a jamais été possible sans une conscience claire des rapports de force sur la scène internationale et la volonté de les assumer. S’affaiblir, c’est inciter l’adversaire à frapper. Or l’Ouest apparaît plus divisé que jamais, ce qui est sa principale faiblesse. Il y a là un enjeu civilisationnel qui n’est pas correctement perçu par l’Europe et les États-Unis, alors qu’il l’est, grand paradoxe, de ses rivaux. La balle est bien sûr largement dans le camp des États-Unis, dont le traitement de l’Europe comme marche de l’Empire assignée à l’absorption des charges russes et moyen-orientales pouvait se justifier tant qu’ils étaient la seule superpuissance. Mais comme pour l’empire romain, la désagrégation des marches ne peut qu’annoncer la chute de l’empire lui-même. Un effondrement européen laisserait en tout cas les États-Unis très exposés au géant chinois et à ses obligés. Passer d’une logique de protectorat à une stratégie d’alliance implique, il est vrai, une révolution de la pensée stratégique américaine, dont le renoncement avec ses alliés au privilège d’extraterritorialité de son droit, véritable tribut qui mine ses relations bilatérales (comment apprécier un allié ayant infligé aux entreprises françaises plus de 13 milliards de dollars d’amendes sur ce fondement depuis 2010?). Mais si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe. Autrement, cette dernière ira chercher son intérêt dans d’improbables compromissions tactiques avec ses pires concurrents.

Cette crise nous offre peut-être une occasion d’échapper à la décomposition poursuivie depuis quelques décennies.

La crise du coronavirus, en dépit des nombreux appels à l’émergence d’un «monde d’après», ne changera pas, dans l’immédiat, la physionomie des relations internationales et de nos modes de vie. En revanche, au-delà du drame humain dont elle est porteuse, elle offre peut-être une occasion à la France et à l’Europe, en abrogeant pour de bon le récit de la mondialisation heureuse et en les plaçant devant la brutalité du monde, d’échapper à la trajectoire de décomposition poursuivie avec assiduité depuis maintenant quelques décennies. Mais son enseignement le plus «disruptif», et certainement le plus subversif pour les dirigeants actuels, est d’avoir prouvé que la volonté politique pouvait, en quelques jours, rendre possible ce que l’on prétendait impossible, de la même manière qu’on jugeait inenvisageable il y a peu le départ d’un membre majeur de l’Union européenne. Le niveau de tolérance pour l’immobilisme risque donc, après le déconfinement, de dangereusement se réduire. »

Crise sanitaire : la faute aux Occidentaux ( ambassadeur de Chine)

Crise sanitaire : la faute aux  Occidentaux  ! ( ambassadeur de Chine)

 

Avec la même agressivité que précédemment, l’ambassadeur de Chine développe la propagande de son pays et accuse clairement les occidentaux d’être responsable de la crise sanitaire. L’ambassadeur de Chine n’hésite même pas à critiquer le manque d’indépendance de la plupart des médias en France et en Occident. De quoi sourire quand on sait que l’information est complètement étouffée par la dictature en Chine. Le discours est tellement peu crédible qu’on se demande s’il est vraiment destiné à l’opinion publique française ou à flatter  le dictateur chinois ! En tout cas cette diplomatie particulièrement agressive et manipulatrice à réveillé les critiques contre la Chine. (Interview dans l’Opinion)

Au lieu d’être un facteur de rapprochement, la crise du coronavirus exacerbe les divisions…

Il y a pourtant de nombreux signes de solidarité. La Chine a fourni de l’aide à plus de 140 pays et organisations internationales. Elle a aussi partagé son expérience avec plus de 150 pays, y compris la France. Toutefois, il existe, c’est vrai, des divisions, voire des confrontations, surtout entre les pays occidentaux et la Chine. Ils l’accusent aujourd’hui de nombreux maux, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Au début, quand la Chine a dû affronter l’épidémie, les médias occidentaux estimaient que le pouvoir chinois ne serait pas en mesure de faire face à ce fléau. Ils faisaient le parallèle avec l’accident de Tchernobyl pour affirmer qu’il ne résisterait pas. Toutefois, personne, à ce moment-là, n’accusait la Chine de manquer de transparence, d’avoir caché des données ou d’avoir tardé à réagir. Au contraire, des dirigeants occidentaux comme Donald Trump ne tarissaient pas d’éloges. La Chine a fait publiquement état pour la première fois du coronavirus le 30 décembre dernier, et elle a aussitôt informé l’OMS. Et cette dernière l’a tout de suite communiqué à tous les pays du monde. Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, a déclaré, le 23 avril, que son ministère avait averti les régions françaises de la situation dès le 10 janvier. Comme les autres, la France a donc été informée très tôt. Après une courte période correspondant à l’accélération de l’épidémie en Europe, au cours de laquelle les médias occidentaux se sont concentrés sur la situation locale, nous sommes entrés dans une nouvelle phase, mi-mars, d’accusations portant sur le retard de notre réaction, le manque de transparence ou des dissimulations de données. Face à ce déchaînement, je finis par penser que nous n’en serions pas là si les Occidentaux avaient mieux réussi à endiguer l’épidémie.

« Chaque fois qu’une allégation est lancée par la presse américaine, presque aussitôt les médias français hurlent avec les loups. Ils ne rapportent bien souvent que des aspects sombres de notre pays »

Comment analysez-vous les relations franco-chinoises au regard de cette crise ?

Elles sont excellentes. La France est notre partenaire stratégique et global. Depuis le début de l’épidémie, les deux chefs d’Etat se sont entretenus trois fois au téléphone. Les deux ministres des Affaires étrangères ont eu encore davantage d’échanges. Emmanuel Macron comme Jean-Yves Le Drian ont hautement apprécié la solidarité dont les deux parties ont fait preuve l’une envers l’autre. S’il existe un problème, on le doit à certains médias. J’espérais qu’ils soient indépendants, mais ils ont prouvé le contraire. Ils s’alignent sur les médias américains. Chaque fois qu’une allégation est lancée par la presse américaine, presque aussitôt les médias français hurlent avec les loups. Ils ne rapportent bien souvent que des aspects sombres de notre pays. Si les journalistes français mettent davantage l’accent, et c’est bien normal, sur les côtés positifs de la lutte contre le coronavirus en France afin de donner du courage à la population, quelques correspondants en Chine n’en rapportent qu’une vision négative, contribuant ainsi à en véhiculer une image fausse dans l’opinion publique française. Les médias devraient jouer un rôle positif dans la compréhension entre les deux peuples.

Les Occidentaux, y compris Emmanuel Macron, appellent la Chine à plus de « transparence ». Que répondez-vous à cette demande ?

La transparence est toujours une excuse pour les pays occidentaux. En ce qui concerne les propos d’Emmanuel Macron, je ne pense pas qu’il avait l’intention d’accuser la Chine. Il a en effet déclaré : « On ne sait pas tout ce qui se passe là-bas, c’est au gouvernement chinois de le dire. » Il faut remettre cette déclaration dans son contexte. Depuis un moment déjà, les médias comparent l’Occident et la Chine. D’un côté, le modèle libéral et démocratique occidental et de l’autre, celui de la Chine qu’ils qualifient d’autoritaire. Le président Macron, quant à lui, veut éviter cette polémique. Il ne cherche à comparer, estimant que chacun, en Chine comme en Europe, est capable de bien faire. Mais comme les systèmes sont différents, il pense qu’on n’est pas en mesure de savoir tout ce qui se passe de l’autre côté comme les Chinois ne savent pas tout ce qui se passe en France. Il ne faut pas mal interpréter les propos du président français.

Certains reprochent à votre pays d’avoir une diplomatie « offensive » voire « agressive »…

Je parlerais plutôt d’une diplomatie active. Les Chinois ne sont jamais agressifs. Vous avez noté que les diplomates chinois répondaient de plus en plus aux affirmations dénuées de tout fondement des médias occidentaux. Les diplomates chinois en Europe, y compris ceux de l’ambassade de Chine en France, estiment nécessaire de présenter la réalité chinoise. Puisque, par le passé, la Chine ne répondait guère à ce genre d’attaques, certains sont surpris aujourd’hui de la voir réagir. Et pour eux, il s’agit d’une preuve d’agressivité.

Etes-vous plus sensibles à votre image ?

Oui. Traditionnellement, on disait : « Concentrons-nous sur nos affaires et laissons les autres parler. » Il est clair que ce proverbe n’est plus adapté à ce monde. Malgré nos efforts acharnés pour développer la Chine, pour en faire la seconde économie de la planète et pour sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté, la propagande et la diffamation de certains médias ont contribué à créer une image négative de notre pays. On accuse toujours la Chine d’être autoritaire, d’être dépourvue de droits de l’homme et de libertés. Mais si le peuple chinois en était vraiment privé, croyez-vous qu’elle aurait pu se développer aussi bien que cela, beaucoup mieux que la plupart des pays qui ont adopté un système démocratique, libéral occidental ? C’est un fait. Cela veut dire que le récit des médias occidentaux est bâti sur une fausse appréciation de la réalité chinoise. Nous en sommes conscients et renforçons la communication vers l’extérieur. Pourquoi sont-ce les diplomates qui montent au créneau ? A vrai dire, les médias chinois sont beaucoup plus faibles que les médias occidentaux. Ils ne parviennent pas à se faire entendre. S’ils étaient aussi influents qu’eux, les diplomates n’auraient pas à se mobiliser ainsi.

« Nous cherchons à promouvoir la coopération internationale comme l’Initiative la ceinture et la route. Nous espérons que les Européens nous rejoindront pour la développer »

Jean-Yves Le Drian estime que le monde d’après pourrait être pire que le monde d’avant. Partagez-vous ce pessimisme ?

La Chine est plus optimiste. Bien sûr, le monde d’après ne ressemblera certainement pas au monde d’avant. Mais sa nature dépendra de nos choix. Nous devons faire en sorte qu’il soit meilleur. Cela exige la solidarité de tous au lieu d’un esprit de confrontation. La Chine préconise la communauté de destin partagé de l’humanité. Ce n’est pas un slogan. C’est notre vision. Nous pensons que c’est la seule solution pour que le monde soit meilleur qu’avant. Nous défendons la coopération, le respect mutuel, le développement vert, le développement partagé, le multilatéralisme. Il s’agit de valeurs très précieuses pour l’humanité. Je pense que la France partage la plupart de ces valeurs, car ce sont des valeurs universelles. Mais tous les pays ne veulent pas agir de cette manière. Il y en a qui pensent toujours à la Guerre froide. Ils ont peur de perdre leur hégémonie. Ils soupçonnent la Chine de vouloir prendre leur place. A vrai dire, nous ne nous y intéressons pas. Nous cherchons à promouvoir la coopération internationale comme l’Initiative la ceinture et la route. Nous espérons que les Européens nous rejoindront pour la développer. Elle sera plus efficace. Cette épidémie nous invite à défendre le multilatéralisme.

Parmi les grands thèmes du moment, les risques qui pèsent sur l’Afrique ne manquent pas d’inquiéter.

L’Afrique est notre amie stratégique. Dès sa sortie de l’épidémie, la Chine l’a immédiatement aidée. Jusqu’à présent, nous avons fourni des aides aux pays avec lesquels nous entretenons des relations diplomatiques, pour les aider à renforcer leur système sanitaire. Les experts chinois ont fait des échanges d’expérience avec leurs collègues africains. Vous devez vous souvenir qu’en 2014-2015 la Chine avait beaucoup fait pour soutenir l’Afrique contre l’Ebola, construisant notamment deux laboratoires au Sierra Leone et au Liberia. Cette fois encore, nous n’avons pas hésité à voler au secours des Africains.

Qu’en est-il de son endettement ?

C’est un sujet important qui existe depuis des décennies. Après la création du Forum de coopération sino-africain en 2000, la Chine a commencé à réduire ou à annuler les dettes africaines. La Chine investit aussi beaucoup et accorde des crédits à l’Afrique pour construire des infrastructures rentables, susceptibles de créer des valeurs pour améliorer les investissements sur ce continent. La Chine n’oblige jamais les pays africains à rembourser s’ils n’en ont pas les moyens. Nous discutons toujours pour trouver des solutions. Alors oui, il faut alléger le fardeau de la dette africaine comme l’illustre la récente initiative du G20 de suspendre le service de la dette des pays africains. C’est une très bonne idée. Mais ce qui est le plus urgent aujourd’hui, c’est de les aider à renforcer leur système sanitaire pour mieux se prémunir contre le fléau du Covid-19. Actuellement il n’y a pas encore beaucoup de cas, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas beaucoup. On doit être vigilant et se préparer.

Etat d’urgence sanitaire : prolongé jusqu’au 24 juillet

Etat d’urgence sanitaire : prolongé  jusqu’au 24 juillet

Parmi les mesures qui seront annoncées par le Premier ministre aujourd’hui devant l’Assemblée nationale va sans doute figurer la prolongation jusqu’au 24 mai de l’état d’urgence qui permet au gouvernement de prendre des mesures d’exception. On traitera des confinements en particulier concernant les transports, les entreprises et les écoles. La question des restaurants et autres lieux publics sera traitée d’ici fin mai.

Le Premier ministre annoncera aussi une forme de traçage à travers l’application stopcovid.  Les parlementaires n’en seront pas l’avantage car les mesures d’application concrètes seront décidées dans les décrets. Il s’agira notamment d’identifier les personnes susceptibles d’être des vecteurs de la maladie. Des mesures seront également prises pour isoler les malades et les traiter dans un cadre de confinement médicalisé.

Reste que la grande question du manque de matériel notamment de masques, de tests et autres produits risque de dominer les débats. On sait en effet qu’en vitesse de croisière de dé confinements les besoins français se situent à 600 millions de masques par semaine par la capacité de production française est limitée à 20 millions ! D’où une dépendance qui fragilise particulièrement la stratégie de reprise progressive de l’activité.

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