Marseille : une situation « de guerre » (Samia Ghali)
Samia Ghali n’est guère aimée dans les instances nationales du PS, elle présente un défaut majeur, elle n’a pas fait l’ENA, ni sciences Po ni même un autre institut d’études politiques. Son père n’est pas un ancien haut fonctionnaire (il l’a abandonné après sa naissance), elle n’est pas mariée à un conseiller d’Etat ou à un PDG, bref, on se demande ce qu’elle fait au PS. Elle vient de la banlieue de Marseille, c’est son diplôme ! Du coup elle emploie des mots simples pour qualifier les choses, des mots tabous. Exemple quand elle réclame l’armée pour rétablir la sécurité dans certains quartiers de Marseille ; Elle a conformé sa vision lors de la venue de Valls « on est trop angélique, nous sommes en guerre ». Évidemment pas vraiment ce qu’on attend d’une élue locale qui doit lécher les bottes du gouvernement ; en voilà une qui n’a guère de chances de devenir ministre ! Ou alors i faudra qu’elle apprenne la langue de bois. Pourtant les événements viennent encore de lui donner raison. La cité de la Castellane, à Marseille, a été le théâtre de l’intrusion d’une bande armée qui a tiré plusieurs coups de feu, notamment en direction de la police, ce lundi 9 février. Un événement qui intervient alors que Manuel Valls s’est rendu dans la cité phocéenne pour se féliciter des résultats « encourageants » en matière de sécurité. Selon Samia Ghali, maire du 8e secteur de Marseille, la ville connaît une situation « de guerre » dans les quartiers. « Je ne caricature rien, je décris la réalité, affirme-t-elle. Ce n’est pas parce que l’on est en France que l’on ne vit pas la guerre ». Pour l’élue socialiste, les résultats en matière de sécurité sont certes encourageants mais il faudra aller plus loin. « Il y a encore des poches d’insécurité et de souffrance qui sont réelles. J’espère que les efforts seront maintenus », invoque-t-elle. Samia Ghali propose notamment la « sanctuarisation » de l’école, en y ramenant par exemple « l’uniforme ». Elle milite également pour l’instauration d’un « service civique obligatoire » et l’explique : « On est trop angélique, trop à côté de la plaque ».