Syrie : « La diplomatie, c’est pas dans les salons » Jacques Myard
L parlementaire persiste et signe. Il est d’autant plus ferme dans es convictions que les plus hautes autorités de l’Etat étaient informés de ce voyage. Mieux qu’elle l’ont suscité. Le dérapage c’est la médiatisation. Mais dans tous les conflits des émissaires prennent contact avec les protagonistes y compris ceux qui sont nos ennemis. C’est la diplomatie classique. (exemple lors des enlèvements de Français). D’une certaine manière c’est l’opposition entre la diplomatie du réel et la diplomatie du virtuel ; Il y a donc beaucoup ‘hypocrisie de la part des grands leaders politiques dans cette affaire. ( interview JDD)
Avez-vous des regrets?
Ah non! S’il fallait refaire ce voyage, je le referais. La diplomatie, cela ne se fait pas dans les salons, mais sur le terrain. Les cris d’orfraie d’un certain nombre de « salonnards » m’indiffèrent complètement.
Quel était le sens de votre démarche?
Depuis longtemps, députés de droite comme de gauche, nous sommes un certain nombre à nous interroger sur la justesse de notre politique étrangère. Nous disons qu’il ne faut pas se tromper d‘ennemi. Cela ne signifie pas que le régime de Damas est sans responsabilités. Il a vraisemblablement du sang sur les mains. Cela dit, non seulement on a fait une énorme erreur en répétant que Bachar allait tomber « dans les quinze jours », mais force est de constater que s’il a des ennemis, il a aussi des soutiens, et qu’il contrôle 60% du territoire syrien. Et puis l’ennemi, on sait qui c’est : ce sont le terroristes de Daech.
Quelles leçons tirez-vous de votre séjour à Damas?
La première, c’est qu’il faut sortir de cette guerre – ou plutôt de cette guérilla urbaine, qui ressemblerait par moments à la bataille d’Alger – mais qu’il n’y a pas de solution militaire. Et que toute solution passe aujourd’hui par Bachar El Assad. Il est urgent que la France retrouve une politique étrangère indépendante, sans se laisser dicter notre conduite par qui que ce soit. Au regard de la défense de nos intérêts, du rôle de la Syrie et des liens historiques de la France et de la Syrie, j’ai parfois le sentiment qu’on se tire aujourd’hui une balle dans la tête. Par exemple quand je constate que le lycée français de Damas – le lycée Charles-de-Gaulle- n’a plus droit depuis deux ans à aucune subvention. Pour le reste, je réserve mes conclusions aux plus hautes autorités de l’Etat pour qui j’ai rédigé, comme c’est normal, un complet-rendu complet de notre déplacement.