Chômage partiel : 4 millions de salariés
Le chômage partiel dont une partie est prise en charge par l’État se développe à la vitesse du Coronavirus. Il y a les secteurs économiques auxquels le pouvoir interdit l’activité mais aussi et surtout toutes ces entreprises qui fautent de pièces et de matières premières ne peuvent fonctionner. Sans parler de celles qui n’ont plus de clients. De fait, la liste des secteurs interdits d’activité comme celle des secteurs autorisés a été effectuée de manière complètement anarchique. Ainsi ce n’est pas seulement le secteur manufacturier qui est concerné mais aussi les services qui évidemment ne peuvent non plus fonctionner sans consommables , sans équipements et sans personnel.
Même les entreprises de transport pourtant vital pour assurer la mobilité des biens essentiels sont condamnées à des activités très réduites faute de clients et même de chauffeurs. Sans parler de l’absence de moyens de protection sanitaire. « Les chiffres de ce matin, qui sont encore en progression très forte, c’est 400 000 entreprises et quatre millions de salariés c’est-à-dire un salarié sur cinq [du secteur privé] en France dans les entreprises ou les associations est en chômage partiel », a indiqué Muriel Pénicaud sur franceinfo.
Le dispositif de chômage partiel prévoit que l’employeur verse à ses salariés une indemnité correspondant à 70% de leur rémunération brute, voire 100% pour les salariés au smic ou moins. L’Etat remboursera ensuite intégralement les entreprises pour les salaires allant jusqu’à 6 927 euros bruts mensuels, c’est-à-dire 4,5 fois le smic. La ministre du Travail a par ailleurs annoncé sur franceinfo que l’Etat allait « prendre en charge à 100% (…) tous les coûts de formation pour les personnes qui sont au chômage partiel ».
Dans d’autres pays européens, comme l’Espagne, le chômage a bondi de 9,3 % en mars, avec plus de 300 000 demandeurs d’emplois supplémentaires. La situation est grave : près de 900 000 emplois – dont la moitié dans l’intérim – ont été détruits dans le pays depuis l’instauration du confinement mi-mars pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. « Les destructions d’emploi pèsent lourdement sur les femmes, les jeunes et les secteurs les plus précaires, en particulier les employés des hôtels et des restaurants et les travailleurs du bâtiment », a souligné Pepe Alvarez, dirigeant de l’UGT, le deuxième syndicat espagnol, sur la radio RNE.
La situation est similaire aux Etats-Unis, où l’on comptait il y a une semaine, 3,28 millions de chômeurs. Un nouveau record pourrait être atteint aujourd’hui avec 3,7 millions de demandeurs d’allocation chômage, indiquent Les Echos investir.
De son côté, la Commission européenne a proposé, jeudi 2 avril, d’emprunter 100 milliards d’euros garantis par des Etats européens pour financer un mécanisme de chômage partiel dans le cadre de son plan de lutte contre l’épidémie de coronavirus. Pour le financer, la Commission emprunterait sur les marchés en se servant de sa note de crédit maximale (le triple A qui lui assure des prêts aux taux les plus bas) et prêterait à son tour ces sommes à des conditions avantageuses aux Etats-membres, dont beaucoup ne peuvent se prévaloir d’une notation aussi avantageuse et n’ont donc pas accès aux meilleurs taux.
Lorsqu’un pays membre fera une demande d’aide pour subventionner les salaires, la Commission déterminera les conditions du prêt qu’elle lui octroiera. Sa proposition devra ensuite être approuvée par les gouvernements des Vingt-Sept.