Archive pour le Tag 'salaire'

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Réguler salaire et statut du dirigeant d’entreprise

Réguler salaire et statut du dirigeant d’entreprise

 

Dans sa chronique, le professeur en sciences de gestion Armand Hatchuel s’appuie sur la polémique autour de la rémunération du PDG de Stellantis pour questionner la définition juridique des missions d’un dirigeant.

 

Il faudrait remercier le conseil d’administration de Stellantis (fusion de PSA et Fiat Chrysler) pour une décision qui, en faisant l’unanimité contre elle, a sonné l’alerte. Pouvoirs publics, responsables de l’opposition et observateurs ont jugé que la rémunération du PDG, Carlos Tavares, était choquante et injustifiable.

Même les actionnaires de Stellantis ont émis un avis défavorable. Et, si la question des salaires excessifs des dirigeants est ancienne, la réprobation générale a été si forte que le président de la République s’est prononcé, le 14 avril, pour un encadrement de ces rémunérations à l’échelle européenne.

On peut craindre cependant que l’alerte soit vite oubliée. Les administrateurs de Stellantis ne se sont pas souvenus qu’en 2013 Philippe Varin, alors président du directoire de PSA, avait renoncé à une retraite chapeau qui contrastait de façon inacceptable avec les sacrifices demandés aux salariés. Au-delà de l’indignation du moment, cette réforme aboutira si elle repose sur une conception partagée et responsable du chef d’entreprise.

Il faut d’abord contester les idées reçues habituelles. Comme l’alignement sur un « prix de marché mondial » élevé du dirigeant, ou l’idée que le talent de ce dernier est la seule cause du succès de son entreprise. En effet, les rémunérations excessives étaient rares dans la deuxième partie du XXᵉ siècle, et pourtant rien ne permet de dire que les dirigeants de l’époque étaient moins talentueux ou moins sollicités.

Les rémunérations ont ensuite explosé dans les années 1990, quand la doctrine actionnariale de l’entreprise est devenue dominante et prescrivait d’aligner la rémunération des dirigeants sur l’intérêt des actionnaires. Au fondement du salaire du dirigeant, il n’y avait plus les multiples responsabilités vis-à-vis des personnels, de l’écosystème de l’entreprise ou des territoires. Seuls comptaient les résultats financiers de l’entreprise.

Mais ces critiques ne suffiront pas. Pour justifier la limitation des salaires des dirigeants – par exemple, à un certain multiple du salaire minimal – plusieurs travaux soutiennent qu’il faut inscrire dans le droit une définition différente du « chef d’entreprise », afin que ses devoirs soient reconnus par statut (Stéphane Vernac, « Que peuvent attendre les travailleurs d’un statut du dirigeant d’entreprise ? », Revue de droit du travail, Dalloz, 2017, page 519). Car le droit ne connaît que le gérant de société, défini comme la personne autorisée à signer des contrats au nom de cette dernière, ou le représentant de l’employeur tenu de respecter le droit du travail…

Stellantis: Le scandale du salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros) !

Stellantis:  Le scandale du salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros) !

Même l’assemblée générale de Stellantis ( ex peugeot), pas spécialement composé de gauchistes, a trouvé indécent le salaire du patron du groupe qui voulait s’octroyer une vingtaine de millions de rémunération par an. Sans doute de sa part une confusion entre le salaire (tout aussi indécent) des stars du foot et des dirigeants d’entreprise.Au-delà, se pose la question de l’éthique de ses patrons et de leurs repères en matière de gestion. Vraisemblablement certains sacrifient aussi à l’hubris en se prenant pour des danseurs étoiles de l’opéra économique.
La situation est d’autant plus condamnable que le secteur automobile se trouve actuellement dans une période particulièrement critique caractérisée par un écroulement des ventes et coincé dans une e transition entre le moteur thermique et le moteur électrique, sans parler de l’hypothèse hydrogène.Un patron qui se sert en premier sur les résultats d’une entreprise peut être suspecté d’une certaine confusion sur ce qu’est l’intérêt de la société qu’il dirige. 

À noter cependant que la direction du groupe peut s’asseoir sur les décisions de l’assemblée générale.! En économie il y a de sérieuses limites à la démocratie

Stellantis a en effet rappelé que sur les questions de rémunération, l’avis de l’Assemblée générale était consultative selon le droit néerlandais. Le groupe indiquera plus tard comment il décide de prendre en compte la décision des actionnaires.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé mercredi « excessive » la rémunération de Carlos Tavares.

« Cette rémunération est excessive », a-t-il dit sur France 5 lors de l’émission ‘C à vous’.

« Ce salaire est excessif. Il suscite des réactions des salariés. Il doit nous amener à réfléchir sur cette question des salaires des dirigeants par rapport aux salariés de l’entreprise, mais le faire au niveau européen parce que sinon vous allez perdre tous les bons patrons qui obtiennent des résultats », a jouté le ministre.

Le scandale du salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros), Stellantis

Le scandale du salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros), Stellantis

Même l’assemblée générale de Stellantis ( ex peugeot), pas spécialement composé de gauchistes, a trouvé indécent le salaire du patron du groupe qui voulait s’octroyer une vingtaine de millions de rémunération par an. Sans doute de sa part une confusion entre le salaire (tout aussi indécent) des stars du foot et des dirigeants d’entreprise.Au-delà, se pose la question de l’éthique de ses patrons et de leurs repères en matière de gestion. Vraisemblablement certains sacrifient aussi à l’hubris en se prenant pour des danseurs de danseur étoile de l’opéra économique. La situation est d’autant plus condamnable que le secteur automobile se trouve actuellement dans une période particulièrement critique caractérisée par un écroulement des ventes et coincé dans une période de transition entre le moteur thermique est le moteur électrique, sans parler de l’hypothèse hydrogène. 

Un patron qui se sert en premier sur les résultats d’une entreprise peut être suspecté d’une certaine confusion sur ce qu’est l’intérêt de la société qu’il dirige

À noter cependant que la direction du groupe peut s’asseoir sur les décisions de l’assemblée générale.! En économie il y a de sérieuses limites à la démocratie

Stellantis a en effet rappelé que sur les questions de rémunération, l’avis de l’Assemblée générale était consultative selon le droit néerlandais. Le groupe indiquera plus tard comment il décide de prendre en compte la décision des actionnaires.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé mercredi « excessive » la rémunération de Carlos Tavares.

« Cette rémunération est excessive », a-t-il dit sur France 5 lors de l’émission ‘C à vous’.

« Ce salaire est excessif. Il suscite des réactions des salariés. Il doit nous amener à réfléchir sur cette question des salaires des dirigeants par rapport aux salariés de l’entreprise, mais le faire au niveau européen parce que sinon vous allez perdre tous les bons patrons qui obtiennent des résultats », a jouté le ministre.

Stellantis : Le salaire scandaleux et indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros)

Stellantis : Le salaire scandaleux et indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros)

Même l’assemblée générale de Stelantis, pas spécialement composé de gauchistes, a trouvé indécent le salaire du patron du groupe qui voulait s’octroyer une vingtaine de millions de rémunération par an. Sans doute de sa part une confusion entre le salaire (tout aussi indécent) des stars du foot et des dirigeants d’entreprise.Au-delà, se pose la question de l’éthique de ses patrons et de leurs repères en matière de gestion. Vraisemblablement certains sacrifient aussi à l’hubris en se prenant pour des danseurs de danseur étoile de l’opéra économique. La situation est d’autant plus condamnable que le secteur automobile se trouve actuellement dans une période particulièrement critique caractérisée par un écroulement des ventes et coincé dans une période de transition entre le moteur thermique est le moteur électrique, sans parler de l’hypothèse hydrogène. 

Un patron qui se sert en premier sur les résultats d’une entreprise peut être suspecté d’une certaine confusion sur ce qu’est l’intérêt de la société qu’il dirige

À noter cependant que la direction du groupe peut s’asseoir sur les décisions de l’assemblée générale.! En économie il y a de sérieuses limites à la démocratie

Stellantis a en effet rappelé que sur les questions de rémunération, l’avis de l’Assemblée générale était consultative selon le droit néerlandais. Le groupe indiquera plus tard comment il décide de prendre en compte la décision des actionnaires.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé mercredi « excessive » la rémunération de Carlos Tavares.

« Cette rémunération est excessive », a-t-il dit sur France 5 lors de l’émission ‘C à vous’.

« Ce salaire est excessif. Il suscite des réactions des salariés. Il doit nous amener à réfléchir sur cette question des salaires des dirigeants par rapport aux salariés de l’entreprise, mais le faire au niveau européen parce que sinon vous allez perdre tous les bons patrons qui obtiennent des résultats », a jouté le ministre.

Stellantis : Le salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros)

Stellantis : Le salaire indécent de Carlos Tavares (19,1 millions d’euros)

Même l’assemblée générale de Stelantis, pas spécialement composé de gauchistes, a trouvé indécent le salaire du patron du groupe qui voulait s’octroyer une vingtaine de millions de rémunération par an. Sans doute de sa part une confusion entre le salaire (tout aussi indécent) des stars du foot et des dirigeants d’entreprise.Au-delà, se pose la question de l’éthique de ses patrons et de leurs repères en matière de gestion. Vraisemblablement certains sacrifient aussi à l’hubris en se prenant pour des danseurs de danseur étoile de l’opéra économique. La situation est d’autant plus condamnable que le secteur automobile se trouve actuellement dans une période particulièrement critique caractérisée par un écroulement des ventes et coincé dans une période de transition entre le moteur thermique est le moteur électrique, sans parler de l’hypothèse hydrogène.

Un patron qui se sert en premier sur les résultats d’une entreprise peut être suspecté d’une certaine confusion sur ce qu’est l’intérêt de la société qu’il dirige

À noter cependant que la direction du groupe peut s’asseoir sur les décisions de l’assemblée générale.! En économie il y a de sérieuses limites à la démocratie

Stellantis a en effet rappelé que sur les questions de rémunération, l’avis de l’Assemblée générale était consultative selon le droit néerlandais. Le groupe indiquera plus tard comment il décide de prendre en compte la décision des actionnaires.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé mercredi « excessive » la rémunération de Carlos Tavares.

« Cette rémunération est excessive », a-t-il dit sur France 5 lors de l’émission ‘C à vous’.

« Ce salaire est excessif. Il suscite des réactions des salariés. Il doit nous amener à réfléchir sur cette question des salaires des dirigeants par rapport aux salariés de l’entreprise, mais le faire au niveau européen parce que sinon vous allez perdre tous les bons patrons qui obtiennent des résultats », a jouté le ministre.

Salaire fonctionnaire : l’utilité du dégel du point d’indice ?

Salaire fonctionnaire : l’utilité du dégel du point d’indice ?

 

La promesse de « dégel » de la rémunération des fonctionnaires cache mal dix ans de gestion erratique, analyse, dans sa chronique au « Monde », l’économiste Philippe Askenazy.

 

Un article qui milite pour la fin du gel indiciaire et d’une certaine manière pour une augmentation générale. Reste à savoir si cette nouvelle politique salariale sera de nature à moderniser la fonction publique en récompensant le travail et les compétences . On pourra difficilement parler de relèvement salarial significatif sans remise sur le tapis des fonctions et des moyens humains des grandes activités régaliennes.NDLR

 

Chronique.

 

Voilà dix ans, Nicolas Sarkozy inaugurait une nouvelle phase de la gestion des rémunérations dans la fonction publique en introduisant le « gel du point d’indice », globalement respecté depuis par l’ensemble des gouvernements. Si les administrations disposent de grandes latitudes pour la rémunération des agents contractuels, les fonctionnaires bénéficient de grilles pour chaque corps. Ces grilles sont subdivisées en classes, avec une promotion en général au choix. Les classes sont subdivisées en échelons, gravis à l’ancienneté. A chaque échelon correspond un indice dit « majoré ». La hiérarchie des corps est basée sur le seul indice et un fonctionnaire qui passe d’un corps à un autre conserve son indice. Multiplier cet indice majoré par la valeur du point d’indice donne la rémunération brute de base des fonctionnaires, à laquelle se rajoutent des primes.

 

Le gel du point d’indice se traduit donc mécaniquement par une baisse de la rémunération réelle d’un fonctionnaire qui ne bénéficie pas de primes supplémentaires ou ne connaît pas de promotion. Le gel a permis à l’Etat, aux hôpitaux et aux collectivités territoriales de dégager d’importantes ressources financières, en grande partie redéployées sur deux axes.

Le premier est la multiplication des primes à la performance, une politique inspirée par des cabinets de conseil privés, alors que les travaux de recherche en démontrent l’incompatibilité avec la motivation intrinsèque d’agents au service de l’intérêt général (« Politique salariale et mode de rémunération dans la fonction publique en France depuis le début des années 2000 : mutations et enjeux », Florence Audier et aliiRevue française d’administration publique, 1/153, 2015).

Le second est la politique catégorielle, c’est-à-dire la revalorisation de la rémunération de certains corps, sous la forme de points ou de primes statutaires. Si, de 2011 à 2019, les rémunérations moyennes réelles de la fonction publique sont restées au pourcent près stables, la politique catégorielle a varié en fonction de l’influence relative de chaque corps dans l’appareil d’Etat ou sur le politique. Dans ce jeu, les fonctionnaires des grands corps techniques ou de l’ENA ont été les grands gagnants ; censée améliorer la gestion publique, la fusion progressive entre leurs corps s’est systématiquement accompagnée d’un alignement par le haut des primes statutaires ; au nom de l’attractivité, leurs grilles ont été rallongées. A l’opposé, bien que souvent plus diplômés, les enseignants n’ont que marginalement bénéficié de la politique catégorielle. Les hospitaliers ont été longuement oubliés jusqu’au Ségur de la santé, alors que le poids politique des policiers a assuré à ces derniers de multiples surcompensations du gel. Les mêmes fractures ont touché les fonctionnaires territoriaux.

Salaire :Pécresse promet une augmentation de 10 % dans le privé

Salaire :P écresse promet une augmentation de 10 % dans le privé

 

 

Valérie Pécresse propose de bander de 10 % le salaire dans le privé. Une opération qui serait presque  blanche pour les entreprises dans la mesure où la candidate propose de supprimer ou plus exactement de transférer une grande partie des charges sociales sur l’Etat ( prise en compte d’un transfert de deux tiers, le dernier tiers étend l’affaire des entreprises). À cela s’ajouterait d’allongement de la date de départ en retraite ( à 65 ans) pour financer l’opération. Une proposition qui sans doute serait bien accueillie par les salariés surtout dans cette période d’envolée de l’inflation. Reste cependant le problème du transfert sur l’état et son financement. Une question qui n’est pas éclaircie sauf à promettre des l’économies «Augmenter dans les cinq ans les salaires nets inférieurs à 2,2 Smic de 10%, hors inflation». La proposition de la candidate LR Valérie Pécresse à l’élection présidentielle en matière d’emploi concerne les salariés du privé qui gagnent moins d’environ 2800 euros nets par mois. Elle a pour objectif de valoriser le travail, qui «doit payer plus que l’assistanat et que l’économie souterraine», précise son site de campagne.

Une première hausse de 3% du salaire net ait lieu dès 2022. En fait, ce serait juste un rattrapage sur l’inflation qui atteindra autour de 3 % fin 2021.

L’inflation durable…..avec bouclage salaire- prix

L’inflation durable…..avec  bouclage salaire- prix

  •  L’analyse de deux économistes,  Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP et na Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes qui repose essentiellement sur l’hypothèse qu’il il n’y aura pas de bouclage salaire prix. (L’opinion).

Un bouclage qui semble cependant se profiler d’après l’INSEE. Eneffet Du côté des rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) Le SMPT est désormais supérieur de 3,1 % à son niveau de fin 2019. En comparaison, les prix à la consommation (hors tabac) de l’ensemble des ménages augmentent de 0,5 % ce trimestre et de 1,5 % par rapport à la fin 2019. . La masse salariale soumise à cotisations sociales poursuit elle aussi sa hausse au troisième trimestre 2021 : + 3,8 % après + 2,2 %. NDLR

«Mieux vaut garder son sang froid s ur ce sujet très sensible de l’inflation, temporisait le ministre de l’Economie Bruno Le Maire la semaine dernière au Sénat. Mieux vaut une analyse lucide que d’exagérer la gravité de la situation.» + 6,2 % en octobre aux Etats-Unis, + 4,5 % en Allemagne, + 4,1 % dans la zone euro, + 2,6 % en France… Annoncées comme temporaires, ces hausses de prix pourraient s’installer dans la durée. «Nous considérons que l’inflation mérite toute notre vigilance», assurait encore Bruno Le Maire le 16 novembre à l’Assemblée.

«On était dans une phase de très forte dépression ou en tout cas de contraction de l’activité l’an dernier puisqu’on a fait – 3 % de croissance au niveau mondial», rappelle Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane. «Et puis on a vu une reprise qui est beaucoup plus forte qu’attendue parce qu’on a mis énormément de stimulations pour rebondir. La stimulation monétaire avec des taux d’intérêt qui ont fortement baissé, la stimulation budgétaire avec des plans de soutien à l’économie, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, qui ont été massifs et sans précédent. Donc on a rebondi beaucoup plus fort que ce qu’on anticipait avec des prévisions qui, celles du FMI dernièrement, montrent des croissances mondiales autour de 6 %. Ce sont quand même des chiffres qui sont assez impressionnants, qui se poursuivent, autour de 5 % encore l’année prochaine.»

«Donc dès qu’on a une reprise cyclique, on a déjà des tensions sur tout ce qui est prix des matières premières. Dans la hausse de l’inflation qu’on voit dans l’ensemble des économies, il y a quand même une grosse composante prix des matières premières, prix des matières énergétiques (prix du baril, etc.) qui pèsent pour beaucoup dans cette hausse de l’inflation.»

Ce retour de l’inflation qui reflète le dynamisme de l’économie est plutôt une bonne nouvelle. «Quelque part c’est naturel et c’est une bonne nouvelle d’avoir une accélération d’inflation après une longue période où on avait des craintes de déflation», complète Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes.

Une bonne nouvelle, mais pas que… «La mauvaise c’est qu’on a un choc d’offre qu’on ne peut pas tout à fait régler tout de suite», ajoute ana Boata. «Il y a une partie aussi mauvaise nouvelle qui est celle d’une accélération assez rapide», ajoute Frédéric Pretet. «Et puis, il y a une partie de cette inflation qui vient de cette hausse des prix de l’énergie. Et nous, en tant que pays consommateur, ce n’est jamais une très bonne nouvelle de ce côté-ci puisque ça veut dire qu’on vient attaquer notre pouvoir d’achat de façon un peu subie. Et là-dessus, on peut dire que c’est la partie inflationniste qui est plutôt la mauvaise nouvelle qui rend la situation un peu plus périlleuse.»

«Notre évaluation est que l’inflation est temporaire», affirmait le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en présentant au Sénat le projet de budget pour 2022 le 18 novembre. C’est également ce qu’anticipent ces deux spécialistes : «L’inflation, certes, va encore accélérer, le pire n’est pas derrière nous», selon Ana Boata. «Mais on voit qu’en fait on est dans une dynamique, en sortie de crise, avec cette conjonction de facteurs qui fait que l’accélération est certes plus élevée qu’attendue mais encore une fois, elle devrait ralentir fin 2022 pour se rapprocher de la cible de 2 %. On pourra rester encore légèrement au-dessus de 2 %. Mais en tout cas on n’aura pas un phénomène d’hyperinflation.»

Pour Frédéric Pretet, «on est plutôt dans une situation conjoncturelle. Mais c’est vrai qu’on a quand même le sentiment que l’inflation s’est installée sur un sentier de croissance qui est sans doute un petit peu plus élevé que ce qu’on avait eu l’habitude de connaître sur les dix dernières années». «Effectivement il peut y avoir un côté structurel si, par exemple, on voit une boucle prix-salaires qui s’installe. Ce qui n’est pas vraiment notre scénario», nuance Ana Boata.

A quelques mois de l’élection présidentielle, le gouvernement craint que l’inflation ampute le pouvoir d’achat. Bruno Le Maire assure prendre «la question de la hausse des prix, avec le Premier ministre, très au sérieux». Car en s’installant durablement, ces augmentations pourraient conduire à un cercle vicieux qui peut nourrir lui-même l’inflation.

«Si cette inflation devient trop rapide, trop forte, trop longtemps, ça peut créer un déplacement dans les anticipations d’inflation et donc du coup des revendications salariales qui s’amplifient de plus en plus, qui viennent perturber, je dirais, le bon fonctionnement des entreprises, leur visibilité sur leurs coûts et donc du coup sur leurs investissements», prévient Frédéric Pretet. «Et donc ça peut créer un choc qui perdure et qui vient attaquer de façon durable aussi la reprise à moyen, long terme. Par rapport à ça, ça voudrait dire qu’on a des banques centrales qui sont quand même, bien sûr, sensibles au risque inflationniste, qui pourraient remonter les taux. Et donc si on remonte les taux, on rajoute aussi au coût pour les entreprises, pour les ménages, pour consommer, pour investir, et c’est là où l’inflation deviendrait une mauvaise nouvelle si ça devait durer trop longtemps et ça entraînerait cette réaction en chaîne de la part des autres agents économiques.»

Si cette hypothèse n’est pas à l’ordre du jour, une éventuelle hausse des taux d’intérêt viendrait tuer dans l’oeuf la reprise économique. «Un resserrement excessif des conditions de financement n’est pas souhaitable et constituerait un obstacle injustifié à la reprise», a déclaré le 15 novembre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

«Venir attaquer, par une hausse des taux d’intérêt, à un moment donné où le cycle de reprise reste quand même sur des niveaux qui sont en-dessous ou pas encore au niveau de ce qu’on avait il y a deux ans, c’est peut-être venir briser, je dirais, le cycle de reprise beaucoup trop tôt», analyse l’économiste Frédéric Pretet.

Une éventuelle hausse des taux viendrait également fragiliser les Etats les plus endettés comme l’Italie, la Grèce ou la France. «Tant que les taux d’intérêt restent bas et que la croissance reste supérieure à ces taux d’intérêt, on est bons, parce que les marchés savent qu’on est dans un scénario de soutenabilité de la dette qui est assurée», temporise Ana Boata.

«Une hausse des taux d’intérêt, bien sûr, c’est un frein pour la politique budgétaire, pour les arbitrages, pour l’investissement», estime par ailleurs Frédéric Pretet. «Le coût de la dette augmente avec la hausse des taux d’intérêt. Si vous avez une hausse des taux d’intérêt aujourd’hui, ça ne se traduirait pas directement tout de suite par une hausse de la charge de la dette à porter puisque, par exemple, pour un pays comme la France, la maturité de la dette est autour de sept ans. Donc, en gros, avant d’avoir un impact significatif de la hausse des taux d’intérêt, il faut laisser presque sept ans s’écouler avant d’avoir cet impact-là sur les finances publiques. Mais il n’empêche, c’est quand même un signal qui est envoyé. Ça veut dire qu’il faut quand même se préparer à une situation qui sera sans doute beaucoup plus compliquée sur le moyen terme. Et donc du coup, pour les politiques budgétaires, même si ça ne vient pas forcément freiner tout de suite les gouvernements, ça leur met quand même une espèce de «warning» je dirais, un avertissement. Et donc du coup ça peut un petit peu les gêner pour mettre en place certaines politiques qu’ils jugent comme importantes.»

Salaire : de nouveaux modes de rémunération ?

 

Salaire : de nouveaux modes de rémunération ?

 

Fabien Lucron, qui travaille dans un cabinet spécialisé dans la rémunération variable, suggère aux chefs d’entreprise, dans une tribune au « Monde », de recourir à ce dispositif pour répondre aux demandes générales d’augmentation des salaires.

 

Tribune.

 

Après de longs mois de pandémie, le contexte économique moribond a laissé place à une situation économique nouvelle : retour de l’inflation, hausse des cours de l’énergie, problèmes d’approvisionnement, voire pénuries. Parallèlement, sur le marché de l’emploi, la reprise économique est marquée par une baisse du chômage, mais avec une forte tension sur l’embauche, notamment celle des profils techniques et des cadres.

La réponse politique du gouvernement est claire : les entreprises sont appelées à augmenter les salaires pour préserver le pouvoir d’achat et renforcer l’attractivité des entreprises qui peinent à recruter. Les branches sont, quant à elles, attendues pour négocier en tenant compte d’une reprise de l’activité économique au niveau d’avant crise.

Dans ce contexte, tous les indicateurs concordent pour que les demandes des salariés soient exigeantes. Les négociations annuelles obligatoires 2022 promettent d’être tendues !

Contrairement aux idées reçues, les dispositifs variables peuvent s’appliquer à presque tous les postes, dès lors qu’il est possible de mesurer une performance ou de l’évaluer

En effet, la perspective d’une augmentation généralisée peut faire peur aux entreprises par son coût mécaniquement important, pour une efficacité difficile à mesurer, tant en matière de rétention des talents que de capacité à les attirer. Il est plus que jamais l’heure de s’intéresser à des dispositifs encore sous-utilisés par les entreprises.

A la différence du salaire fixe, qui rémunère la tenue de poste, les compétences et expériences acquises, la rémunération variable récompense une performance attendue par l’entreprise. Elle est donc par nature différenciante, car elle rétribue ceux qui ont contribué réellement à la performance.

Elle est efficace si l’on s’assure que les modalités de cette rémunération sont équitables. Cela suppose donc de trouver les bons indicateurs, de s’assurer qu’ils sont bien disponibles en temps voulu et fiables. Cela suppose aussi d’avoir fixé les objectifs en tenant compte du potentiel de chacun permettant ainsi de donner à toutes et à tous les mêmes chances de gagner la prime proposée.

Contrairement aux idées reçues, ces dispositifs variables peuvent s’appliquer à presque tous les postes, dès lors qu’il est possible de mesurer une performance ou de l’évaluer. Aujourd’hui, les entreprises du secteur de la logistique demandent, elles aussi, de déployer des plans de rémunération variable à destination de préparateurs de commandes et de caristes. L’objectif poursuivi est de motiver les salariés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Cela permet de libérer des budgets conséquents sous réserve d’un objectif atteint. La rentabilité pour l’entreprise est ainsi améliorée et le coût de l’enveloppe en partie absorbé.

L’inflation sera durable…..en cas de bouclage salaire- prix

L’inflation sera  durable…..en cas de bouclage salaire- prix

  •  L’analyse de deux économistes,  Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP et na Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes qui repose essentiellement sur l’hypothèse qu’il il n’y aura pas de bouclage salaire prix. (L’opinion).

«Mieux vaut garder son sang froid s ur ce sujet très sensible de l’inflation, temporisait le ministre de l’Economie Bruno Le Maire la semaine dernière au Sénat. Mieux vaut une analyse lucide que d’exagérer la gravité de la situation.» + 6,2 % en octobre aux Etats-Unis, + 4,5 % en Allemagne, + 4,1 % dans la zone euro, + 2,6 % en France… Annoncées comme temporaires, ces hausses de prix pourraient s’installer dans la durée. «Nous considérons que l’inflation mérite toute notre vigilance», assurait encore Bruno Le Maire le 16 novembre à l’Assemblée.

«On était dans une phase de très forte dépression ou en tout cas de contraction de l’activité l’an dernier puisqu’on a fait – 3 % de croissance au niveau mondial», rappelle Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane. «Et puis on a vu une reprise qui est beaucoup plus forte qu’attendue parce qu’on a mis énormément de stimulations pour rebondir. La stimulation monétaire avec des taux d’intérêt qui ont fortement baissé, la stimulation budgétaire avec des plans de soutien à l’économie, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, qui ont été massifs et sans précédent. Donc on a rebondi beaucoup plus fort que ce qu’on anticipait avec des prévisions qui, celles du FMI dernièrement, montrent des croissances mondiales autour de 6 %. Ce sont quand même des chiffres qui sont assez impressionnants, qui se poursuivent, autour de 5 % encore l’année prochaine.»

«Donc dès qu’on a une reprise cyclique, on a déjà des tensions sur tout ce qui est prix des matières premières. Dans la hausse de l’inflation qu’on voit dans l’ensemble des économies, il y a quand même une grosse composante prix des matières premières, prix des matières énergétiques (prix du baril, etc.) qui pèsent pour beaucoup dans cette hausse de l’inflation.»

Ce retour de l’inflation qui reflète le dynamisme de l’économie est plutôt une bonne nouvelle. «Quelque part c’est naturel et c’est une bonne nouvelle d’avoir une accélération d’inflation après une longue période où on avait des craintes de déflation», complète Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes.

Une bonne nouvelle, mais pas que… «La mauvaise c’est qu’on a un choc d’offre qu’on ne peut pas tout à fait régler tout de suite», ajoute ana Boata. «Il y a une partie aussi mauvaise nouvelle qui est celle d’une accélération assez rapide», ajoute Frédéric Pretet. «Et puis, il y a une partie de cette inflation qui vient de cette hausse des prix de l’énergie. Et nous, en tant que pays consommateur, ce n’est jamais une très bonne nouvelle de ce côté-ci puisque ça veut dire qu’on vient attaquer notre pouvoir d’achat de façon un peu subie. Et là-dessus, on peut dire que c’est la partie inflationniste qui est plutôt la mauvaise nouvelle qui rend la situation un peu plus périlleuse.»

«Notre évaluation est que l’inflation est temporaire», affirmait le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en présentant au Sénat le projet de budget pour 2022 le 18 novembre. C’est également ce qu’anticipent ces deux spécialistes : «L’inflation, certes, va encore accélérer, le pire n’est pas derrière nous», selon Ana Boata. «Mais on voit qu’en fait on est dans une dynamique, en sortie de crise, avec cette conjonction de facteurs qui fait que l’accélération est certes plus élevée qu’attendue mais encore une fois, elle devrait ralentir fin 2022 pour se rapprocher de la cible de 2 %. On pourra rester encore légèrement au-dessus de 2 %. Mais en tout cas on n’aura pas un phénomène d’hyperinflation.»

Pour Frédéric Pretet, «on est plutôt dans une situation conjoncturelle. Mais c’est vrai qu’on a quand même le sentiment que l’inflation s’est installée sur un sentier de croissance qui est sans doute un petit peu plus élevé que ce qu’on avait eu l’habitude de connaître sur les dix dernières années». «Effectivement il peut y avoir un côté structurel si, par exemple, on voit une boucle prix-salaires qui s’installe. Ce qui n’est pas vraiment notre scénario», nuance Ana Boata.

A quelques mois de l’élection présidentielle, le gouvernement craint que l’inflation ampute le pouvoir d’achat. Bruno Le Maire assure prendre «la question de la hausse des prix, avec le Premier ministre, très au sérieux». Car en s’installant durablement, ces augmentations pourraient conduire à un cercle vicieux qui peut nourrir lui-même l’inflation.

«Si cette inflation devient trop rapide, trop forte, trop longtemps, ça peut créer un déplacement dans les anticipations d’inflation et donc du coup des revendications salariales qui s’amplifient de plus en plus, qui viennent perturber, je dirais, le bon fonctionnement des entreprises, leur visibilité sur leurs coûts et donc du coup sur leurs investissements», prévient Frédéric Pretet. «Et donc ça peut créer un choc qui perdure et qui vient attaquer de façon durable aussi la reprise à moyen, long terme. Par rapport à ça, ça voudrait dire qu’on a des banques centrales qui sont quand même, bien sûr, sensibles au risque inflationniste, qui pourraient remonter les taux. Et donc si on remonte les taux, on rajoute aussi au coût pour les entreprises, pour les ménages, pour consommer, pour investir, et c’est là où l’inflation deviendrait une mauvaise nouvelle si ça devait durer trop longtemps et ça entraînerait cette réaction en chaîne de la part des autres agents économiques.»

Si cette hypothèse n’est pas à l’ordre du jour, une éventuelle hausse des taux d’intérêt viendrait tuer dans l’oeuf la reprise économique. «Un resserrement excessif des conditions de financement n’est pas souhaitable et constituerait un obstacle injustifié à la reprise», a déclaré le 15 novembre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

«Venir attaquer, par une hausse des taux d’intérêt, à un moment donné où le cycle de reprise reste quand même sur des niveaux qui sont en-dessous ou pas encore au niveau de ce qu’on avait il y a deux ans, c’est peut-être venir briser, je dirais, le cycle de reprise beaucoup trop tôt», analyse l’économiste Frédéric Pretet.

Une éventuelle hausse des taux viendrait également fragiliser les Etats les plus endettés comme l’Italie, la Grèce ou la France. «Tant que les taux d’intérêt restent bas et que la croissance reste supérieure à ces taux d’intérêt, on est bons, parce que les marchés savent qu’on est dans un scénario de soutenabilité de la dette qui est assurée», temporise Ana Boata.

«Une hausse des taux d’intérêt, bien sûr, c’est un frein pour la politique budgétaire, pour les arbitrages, pour l’investissement», estime par ailleurs Frédéric Pretet. «Le coût de la dette augmente avec la hausse des taux d’intérêt. Si vous avez une hausse des taux d’intérêt aujourd’hui, ça ne se traduirait pas directement tout de suite par une hausse de la charge de la dette à porter puisque, par exemple, pour un pays comme la France, la maturité de la dette est autour de sept ans. Donc, en gros, avant d’avoir un impact significatif de la hausse des taux d’intérêt, il faut laisser presque sept ans s’écouler avant d’avoir cet impact-là sur les finances publiques. Mais il n’empêche, c’est quand même un signal qui est envoyé. Ça veut dire qu’il faut quand même se préparer à une situation qui sera sans doute beaucoup plus compliquée sur le moyen terme. Et donc du coup, pour les politiques budgétaires, même si ça ne vient pas forcément freiner tout de suite les gouvernements, ça leur met quand même une espèce de «warning» je dirais, un avertissement. Et donc du coup ça peut un petit peu les gêner pour mettre en place certaines politiques qu’ils jugent comme importantes.»

Risques d’une inflation durable…..en cas de bouclage salaire- prix

Risques d’une inflation durable…..en cas de bouclage salaire- prix

  •  L’analyse de deux économistes,  Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP et na Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes qui repose essentiellement sur l’hypothèse qu’il il n’y aura pas de bouclage salaire prix. (L’opinion).

«Mieux vaut garder son sang froid s ur ce sujet très sensible de l’inflation, temporisait le ministre de l’Economie Bruno Le Maire la semaine dernière au Sénat. Mieux vaut une analyse lucide que d’exagérer la gravité de la situation.» + 6,2 % en octobre aux Etats-Unis, + 4,5 % en Allemagne, + 4,1 % dans la zone euro, + 2,6 % en France… Annoncées comme temporaires, ces hausses de prix pourraient s’installer dans la durée. «Nous considérons que l’inflation mérite toute notre vigilance», assurait encore Bruno Le Maire le 16 novembre à l’Assemblée.

«On était dans une phase de très forte dépression ou en tout cas de contraction de l’activité l’an dernier puisqu’on a fait – 3 % de croissance au niveau mondial», rappelle Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane. «Et puis on a vu une reprise qui est beaucoup plus forte qu’attendue parce qu’on a mis énormément de stimulations pour rebondir. La stimulation monétaire avec des taux d’intérêt qui ont fortement baissé, la stimulation budgétaire avec des plans de soutien à l’économie, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, qui ont été massifs et sans précédent. Donc on a rebondi beaucoup plus fort que ce qu’on anticipait avec des prévisions qui, celles du FMI dernièrement, montrent des croissances mondiales autour de 6 %. Ce sont quand même des chiffres qui sont assez impressionnants, qui se poursuivent, autour de 5 % encore l’année prochaine.»

«Donc dès qu’on a une reprise cyclique, on a déjà des tensions sur tout ce qui est prix des matières premières. Dans la hausse de l’inflation qu’on voit dans l’ensemble des économies, il y a quand même une grosse composante prix des matières premières, prix des matières énergétiques (prix du baril, etc.) qui pèsent pour beaucoup dans cette hausse de l’inflation.»

Ce retour de l’inflation qui reflète le dynamisme de l’économie est plutôt une bonne nouvelle. «Quelque part c’est naturel et c’est une bonne nouvelle d’avoir une accélération d’inflation après une longue période où on avait des craintes de déflation», complète Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes.

Une bonne nouvelle, mais pas que… «La mauvaise c’est qu’on a un choc d’offre qu’on ne peut pas tout à fait régler tout de suite», ajoute ana Boata. «Il y a une partie aussi mauvaise nouvelle qui est celle d’une accélération assez rapide», ajoute Frédéric Pretet. «Et puis, il y a une partie de cette inflation qui vient de cette hausse des prix de l’énergie. Et nous, en tant que pays consommateur, ce n’est jamais une très bonne nouvelle de ce côté-ci puisque ça veut dire qu’on vient attaquer notre pouvoir d’achat de façon un peu subie. Et là-dessus, on peut dire que c’est la partie inflationniste qui est plutôt la mauvaise nouvelle qui rend la situation un peu plus périlleuse.»

«Notre évaluation est que l’inflation est temporaire», affirmait le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en présentant au Sénat le projet de budget pour 2022 le 18 novembre. C’est également ce qu’anticipent ces deux spécialistes : «L’inflation, certes, va encore accélérer, le pire n’est pas derrière nous», selon Ana Boata. «Mais on voit qu’en fait on est dans une dynamique, en sortie de crise, avec cette conjonction de facteurs qui fait que l’accélération est certes plus élevée qu’attendue mais encore une fois, elle devrait ralentir fin 2022 pour se rapprocher de la cible de 2 %. On pourra rester encore légèrement au-dessus de 2 %. Mais en tout cas on n’aura pas un phénomène d’hyperinflation.»

Pour Frédéric Pretet, «on est plutôt dans une situation conjoncturelle. Mais c’est vrai qu’on a quand même le sentiment que l’inflation s’est installée sur un sentier de croissance qui est sans doute un petit peu plus élevé que ce qu’on avait eu l’habitude de connaître sur les dix dernières années». «Effectivement il peut y avoir un côté structurel si, par exemple, on voit une boucle prix-salaires qui s’installe. Ce qui n’est pas vraiment notre scénario», nuance Ana Boata.

A quelques mois de l’élection présidentielle, le gouvernement craint que l’inflation ampute le pouvoir d’achat. Bruno Le Maire assure prendre «la question de la hausse des prix, avec le Premier ministre, très au sérieux». Car en s’installant durablement, ces augmentations pourraient conduire à un cercle vicieux qui peut nourrir lui-même l’inflation.

«Si cette inflation devient trop rapide, trop forte, trop longtemps, ça peut créer un déplacement dans les anticipations d’inflation et donc du coup des revendications salariales qui s’amplifient de plus en plus, qui viennent perturber, je dirais, le bon fonctionnement des entreprises, leur visibilité sur leurs coûts et donc du coup sur leurs investissements», prévient Frédéric Pretet. «Et donc ça peut créer un choc qui perdure et qui vient attaquer de façon durable aussi la reprise à moyen, long terme. Par rapport à ça, ça voudrait dire qu’on a des banques centrales qui sont quand même, bien sûr, sensibles au risque inflationniste, qui pourraient remonter les taux. Et donc si on remonte les taux, on rajoute aussi au coût pour les entreprises, pour les ménages, pour consommer, pour investir, et c’est là où l’inflation deviendrait une mauvaise nouvelle si ça devait durer trop longtemps et ça entraînerait cette réaction en chaîne de la part des autres agents économiques.»

Si cette hypothèse n’est pas à l’ordre du jour, une éventuelle hausse des taux d’intérêt viendrait tuer dans l’oeuf la reprise économique. «Un resserrement excessif des conditions de financement n’est pas souhaitable et constituerait un obstacle injustifié à la reprise», a déclaré le 15 novembre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

«Venir attaquer, par une hausse des taux d’intérêt, à un moment donné où le cycle de reprise reste quand même sur des niveaux qui sont en-dessous ou pas encore au niveau de ce qu’on avait il y a deux ans, c’est peut-être venir briser, je dirais, le cycle de reprise beaucoup trop tôt», analyse l’économiste Frédéric Pretet.

Une éventuelle hausse des taux viendrait également fragiliser les Etats les plus endettés comme l’Italie, la Grèce ou la France. «Tant que les taux d’intérêt restent bas et que la croissance reste supérieure à ces taux d’intérêt, on est bons, parce que les marchés savent qu’on est dans un scénario de soutenabilité de la dette qui est assurée», temporise Ana Boata.

«Une hausse des taux d’intérêt, bien sûr, c’est un frein pour la politique budgétaire, pour les arbitrages, pour l’investissement», estime par ailleurs Frédéric Pretet. «Le coût de la dette augmente avec la hausse des taux d’intérêt. Si vous avez une hausse des taux d’intérêt aujourd’hui, ça ne se traduirait pas directement tout de suite par une hausse de la charge de la dette à porter puisque, par exemple, pour un pays comme la France, la maturité de la dette est autour de sept ans. Donc, en gros, avant d’avoir un impact significatif de la hausse des taux d’intérêt, il faut laisser presque sept ans s’écouler avant d’avoir cet impact-là sur les finances publiques. Mais il n’empêche, c’est quand même un signal qui est envoyé. Ça veut dire qu’il faut quand même se préparer à une situation qui sera sans doute beaucoup plus compliquée sur le moyen terme. Et donc du coup, pour les politiques budgétaires, même si ça ne vient pas forcément freiner tout de suite les gouvernements, ça leur met quand même une espèce de «warning» je dirais, un avertissement. Et donc du coup ça peut un petit peu les gêner pour mettre en place certaines politiques qu’ils jugent comme importantes.»

 

Salaire : Xavier Bertrand promet 1500 € nets par mois !

Salaire : Xavier Bertrand promet 1500 € nets par mois !

 

Le candidat aux présidentielles se transforme à son tour en syndicaliste et comme la plupart des autres prétendants à la magistrature suprême propose une augmentation salariale significative. Dans le même temps, Xavier Bertrand comme Macron n’est pas à une contradiction près; il  propose aussi des négociations entre partenaires sociaux. On se demande bien sûr quoi si déjà les décisions sont prises. Ou alors cela se limitera à l’adaptation de la grille salariale des branches qui mécaniquement doit évoluer pour nombre d’entre elles sous l’effet de l’augmentation du SMIC  ( notons qu’il ne s’agit pas vraiment du SMIC mais d’une prime !).

Xavier Bertrand promet donc une augmentation d’environ 150 € nets mensuels pour tous les salariés travaillant à temps complet toucheront au moins 1.500 euros net par mois ».

En 2021, le montant du Smic mensuel brut s’élève à 1.589,47 euros, soit 1.257 euros net, sur la base de la durée légale du travail de 35 heures par semaine.

 Avec la proposition de Xavier Bertrand un salarié au Smic sera ainsi payé 10,48 euros brut de l’heure. Enfin, le Smic annuel monte à 19.073 euros brut, soit 15.084 euros net.

L’augmentation s’effectuera par le biais d’une prime ou sorte de 13e mois.

Le candidat présidentiel promet de faire financer cette augmentation par l’État et donc de rembourser le surcoût pour les entreprises. Le mode de financement paraît particulièrement vague puisqu’il se fonde sur des économies à réaliser. En réalité, cette nouvelle dépense budgétaire sera forcément financée par la dette.

« Il ne peut pas y avoir d’augmentation importante du revenu et du pouvoir d’achat si nous ne travaillons pas davantage », a souligné Xavier Betrand.

Ce dernier souhaite ainsi que les heures travaillées au-delà de 35 heures soient sans impôts et sans charges sociales, « un principe gagnant-gagnant ». Toutes les entreprises bénéficieront en échange d’un allègement de cotisations sociales. La mesure fera l’objet d’un accord collectif ou d’un référendum au sein de l’entreprise.

Xavier Bertrand propose aussi que les salariés qui le souhaitent puissent se faire racheter par leur employeur une semaine de congés payés ou une partie des RTT. Ces deux mesures s’appliqueraient aussi bien au secteur privé qu’à la fonction publique.

Salaire des professeurs: Un doublement qui provoquerait une hausse de tous les fonctionnaires

 Salaire  des professeurs: Un doublement qui provoquerait une hausse de tous les fonctionnaires

L’économiste Louis de Mesnard estime, dans une tribune au « Monde », que la multiplication par deux des salaires des personnels en contact avec les élèves, comme le suggère Anne Hidalgo, provoquerait de graves distorsions sur le marché du travail.

 

Tribune.

 

Anne Hidalgo a proposé le 13 septembre de « multiplier par deux au moins le salaire de toutes les personnes en contact avec les élèves ». Certains, comme La France insoumise, chiffrent le coût de la mesure à 60 milliards d’euros, tandis que d’autres, comme Jean-Michel Blanquer, parlent de 150 milliards d’euros. Vaste débat (comment financer ?), mais l’essentiel n’est pas là.

Au-delà du chiffrage de ce coût considérable, et si à peu près tout le monde s’accorde sur la nécessité de revaloriser le salaire dans le monde enseignant, cette mesure entraînerait de multiples distorsions sur le marché du travail que Mme Hidalgo n’a sans doute pas vues et qui dépassent le cadre des enseignants.

Une telle mesure conduirait à revoir toute la grille de rémunération de l’ensemble des fonctionnaires. On ne pourrait pas payer un ou une jeune attaché d’administration, voire un ou une jeune énarque, nettement moins qu’un enseignant débutant. Ou alors, on ne trouverait plus personne à recruter dans la fonction publique en dehors de l’éducation nationale.

Pour pouvoir comparer les salaires à l’échelle mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) les transcrit dans une valeur commune – le dollar américain – en incluant les primes. En 2019, un enseignant français du premier degré gagne ainsi 31 300 dollars brut par an (25 643 euros), pour plus de 60 000, au même niveau d’ancienneté, en Allemagne, et 33 914 en moyenne dans les pays de l’OCDE. Les enseignants français souffrent à la fois d’une rémunération plus faible et d’une progression plus lente : en milieu de carrière (après quinze ans d’expérience), un enseignant français gagne 38 173 dollars brut par an, pour 48 801 dollars de salaire moyen dans l’OCDE.

Du côté des personnels non enseignants, un personnel de cantine et d’entretien pourrait-il sérieusement gagner deux fois plus que son équivalent dans le secteur privé ? Et quid des personnels d’entreprises extérieures qui interviennent pour le nettoyage des collèges, des lycées ou des universités ?

Un jeune ingénieur ou une jeune ingénieure pourraient-ils gagner nettement moins qu’un professeur ou une professeure des écoles débutants ?

De plus, au-delà de l’école, du collège et du lycée, la mesure devrait évidemment être étendue à l’université. Il serait difficile d’envisager qu’un jeune maître de conférences, nécessairement titulaire d’un doctorat, bac + 8, gagne deux fois moins qu’un professeur des écoles débutant.

Enfin, une telle mesure amènerait un enseignant débutant à gagner autant que des cadres confirmés. Il s’ensuivrait une telle distorsion dans le monde du travail que les salaires du secteur privé eux-mêmes ne pourraient qu’augmenter, entraînant l’ensemble de la masse salariale des entreprises brutalement vers le haut, ce qui ne pourrait que nuire à la compétitivité. Un jeune ingénieur ou une jeune ingénieure pourraient-ils gagner nettement moins qu’un professeur ou une professeure des écoles débutants ?

Malgré son aspect nécessaire, cette mesure de revalorisation des rémunérations dans l’enseignement ne tient pas suffisamment compte de la réalité du marché du travail, de sa porosité même partielle entre public et privé, et entre professions.

Enseignants : ce n’est pas seulement une question de salaire

Enseignants : ce n’est pas seulement une question de salaire

« Les problèmes liés à l’enseignement ne se situent pas seulement sur le plan pécuniaire. Depuis longtemps, le fossé ne cesse de se creuser entre sachants et apprenants », rappelle Claude Gisselbrecht dans Le Monde, tout en se disant favorable au projet de revalorisation des salaires des enseignants (extrait).

L’annonce d’Anne Hidalgo qui, dans son programme, a prévu de doubler le salaire des enseignants, a fait l’effet d’une bombe… à retardement, car ça fait des lustres que ce problème réapparaît à intervalles réguliers, et pas seulement avant chaque élection !

Lorsqu’on observe de plus près la rémunération des « profs », on s’aperçoit que la France se situe à la 9e place parmi les pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique, la Suède, le Portugal et l’Italie, juste devant la Pologne et la Grèce, notamment. C’est dire en quelle haute considération nous tenons celles et ceux qui sont censés divulguer le savoir et proposer à leurs élèves, futurs citoyens responsables, un avenir digne de ce nom… Au fil des années, hélas, leur mission est devenue de plus en plus complexe, pour des raisons essentiellement politico-économiques et sociétales.

Il est clair que les problèmes liés à l’enseignement ne se situent pas seulement sur le plan pécuniaire… Depuis longtemps, en effet, le fossé ne cesse de se creuser entre « sachants » et « apprenants », ces derniers disposant d’un nombre de plus en plus important de supports pour accéder à la connaissance… Et lorsqu’on ajoute à cela une part croissante d’individualisme exacerbé et un rejet de l’autorité, il n’est pas étonnant que les échanges de qualité restent le plus souvent lettre morte.

Et la maîtresse ou le maître dans tout ça ? Celle ou celui qui est au commencement, qui est à l’origine de vocations multiples, a peu à peu perdu peu de sa superbe… Le métier d’enseignant, outre les qualités pédagogiques qu’il requiert, ne peut s’exercer pleinement sans une once de talent, pour que l’envie d’apprendre ne se résume pas seulement à une transmission quelque peu routinière, voire stérile, au bout du compte.

On a tous en mémoire le souvenir de pédagogues fort investis et toujours convaincants pour qui la réussite de leurs « chères têtes blondes » était avant tout un devoir, un devoir républicain… Sans faire de passéisme de mauvais aloi, il serait souhaitable de retrouver, de part et d’autre, un peu de cette énergie et de cette complicité qui ont fait et font l’Ecole, et d’augmenter, bien sûr, les traitements de ces personnels qui se sentent encore trop souvent maltraités.

16 500 € mensuels : le salaire d’un patron d’une association d’insertion de SDF !

16 500 € mensuels : le salaire d’un patron d’une association d’insertion de SDF !

 

Comme malheureusement assez souvent les fonds publics qui financent certaines associations sociales ou de codéveloppement se perdent dans les sables des superstructures. Ainsi c’est un peu par hasard qu’on a découvert que le patron d’une association (Equalis ) s’était attribué une rémunération mensuelle de 16 500 €. C’est un peu beaucoup pour une association en charge de l’aide au SDF et à l’immigration.

 

Selon Le Canard Enchaîné, il se serait «octroyé» un salaire de plus de 16.500 euros bruts mensuels en 2020, ainsi que 533 euros d’aide au logement, et 2097 euros alloués par mois pour la location achat de sa voiture de fonction, un puissant SUV Audi, dans sa version 456 CV. Une puissance nécessaire pour rejoindre rapidement les différents centres d’hébergement ou d’insertion gérés par Equalis ?

Sept directeurs adjoints bénéficieraient de salaires compris entre 94.000 et 130.000 euros bruts annuels, et dix salariés auraient des voitures de fonction.

 

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