La France ne sait pas réduire ses dépenses
D’ après France stratégie, la France est un des pays européens qui a le moins modifié la structure de ses dépenses sur la période 2009-2012 et donc, un de ceux qui a le moins réduit ses dépenses publiques, révèle l’organisme de concertation et de réflexion rattaché au premier ministre. Les revues stratégiques, qui impliquent des choix quant aux dépenses auxquelles il faut renoncer ou sauvegarder, comptent parmi les moyens les plus efficaces d’obtenir des réductions. Une telle revue exige un fort arbitrage qui dépend des préférences nationales et des priorités des autorités politiques. «Pour qu’une revue stratégique soit efficace, explique Vincent Aussilloux, chef du département Economie-Finances à France Stratégie, il faut qu’elle bénéficie à la fois d’une forte volonté politique et d’un fort degré d’appropriation des administrations concernées. Par exemple, s’il s’agit d’une réduction des dépenses de santé, l’administration concernée sera le ministère de la Santé». L’objectif de réduction des dépenses pluriannuel doit être précis et ambitieux. «La revue stratégique doit pouvoir évaluer tous les champs de dépenses même si elle décide finalement de ne toucher que quelques postes, par exemple les transports et le logement. Ce procédé global permet de faire un choix éclairé entre les différents postes et de définir des priorités, contrairement à la méthode du rabot qui réduit toutes les dépenses dans la même proportion, sans discernement, sans efficacité», poursuit Vincent Aussilloux. La France a réalisé des exercices de revue de ses dépenses publiques ces dernières années, mais avec des résultats limités: «D’abord entre 2007 et 2010 avec la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et, depuis 2013, avec la Modernisation de l’action publique (MAP). Dans les deux cas, les effets de ces revues ont été de faible ampleur. La RGPP aurait conduit à une réduction des dépenses publiques de l’ordre de 11 milliards d’euros, et il est difficile d’estimer les effets de la MAP», indique France Stratégie. Les raisons? «Le faible champ d’application de ces revues et l’absence d’objectifs de la dépense chiffrés et ambitieux», justifie la note d’analyse. Entre 2015 et 2017, la France s’est engagée à réduire ses dépenses publiques de 50 milliards d’euros à travers le Pacte de responsabilité «et il est indéniable que cet effort se fait déjà au prix d’arbitrages difficiles», commente France Stratégie. Notons que ce ne sont pas forcément les pays qui modifient le plus la structure de leurs dépenses qui les ont le plus domptées. Certains Etats peuvent faire peser le poids de leur ajustement budgétaire sur certaines dépenses déterminantes pour leur croissance potentielle: «investissement en R&D, éducation, formation», énumère le rapport. Le Royaume-Uni apparaît comme un des pays européens ayant opéré les arbitrages les plus importants. Pourtant, ses dépenses publiques n’ont pas diminué significativement entre 2009 et 2012. Par ailleurs, certaines dépenses comme les retraites ou l’indemnisation du chômage ne dépendent pas seulement de décisions budgétaires mais aussi, respectivement, de la démographie et du taux de chômage. Entre 2004 et 2007, la France est déjà l’un des pays où les différentes dépenses évoluent de manière proportionnelle sur chaque poste. L’augmentation des dépenses publiques sur cette période a aussi été le fruit d’une augmentation généralisée des dépenses. Plus que d’un arbitrage.
Volkswagen ne sait pas comment répondre aux normes
Volkswagen ne sait pas comment répondre aux normes
Volkswagen est salement empêtrée dans son affaire de tricherie relative aux normes d’émission polluante. Du coup elle demande officiellement du temps pour résoudre un problème qu’elle ne sait pas par quel bout prendre. Certes elle promet d’éliminer le logiciel qui permet la tricherie ce qui ne constitue pas une difficulté technique majeure. Par contre Volkswagen ne s’est pas en ce moment comment résoudre la question du respect des normes notamment américaines. Il faudrait pour cela procéder à des opérations lourdes sur la motorisation ce qui implique de lourds investissements. Volkswagen mais aussi les autres constructeurs allemands ont toujours freiné des quatre fers au sein de l’Europe contre le durcissement des normes. Il n’est même pas certain aujourd’hui que ces véhicules puissent répondre aux exigences de la nouvelle norme euro six si on effectue des contrôles dans des conditions normales de circulation. A fortiori s’il s’agit d’énormes américaine plus contraignante. C’est pourquoi Volkswagen A présenté mercredi aux autorités allemandes ses premières propositions sur l’affaire de la fraude aux tests anti-pollution, tout en répétant qu’il faudrait du temps pour tourner la page de ce scandale sans précédent dans l’histoire du groupe. Près de trois semaines après la révélation de l’affaire par les autorités américaines, le premier constructeur européen est sommé d’identifier les responsables de la fraude, de dire comment il compte mettre ses voitures en conformité avec la loi et si le groupe a manipulé les tests en Europe comme aux Etats-Unis. « Des spéculations ou des informations trop vagues sur d’éventuelles avancées ne font l’affaire de personne », a déclaré Hans Dieter Pötsch, le nouveau président du conseil de surveillance du groupe, lors d’une conférence de presse après avoir été confirmé à son nouveau poste. »Il faudra donc du temps jusqu’à ce qu’on ait des résultats factuels et fiables qui nous permettent de vous apporter une information globale », a-t-il dit, refusant toute autre question. Hans Dieter Pötsch s’exprimait à l’issue d’une réunion extraordinaire des 20 membres du conseil au siège de Wolfsburg, destinée à discuter des résultats de l’enquête interne menée par le groupe, confronté à la plus grave crise de ses 78 années d’existence. Volkswagen a par ailleurs soumis mercredi à la KBA, l’autorité fédérale allemande du secteur automobile, un plan détaillé de modification des quelque 11 millions de véhicules concernés. Le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, a déclaré à la presse que selon ce rapport, les moteurs diesel Euro-5 de 2,0 litres, 1,6 l et 1,2 l devraient être modifiés. »Pour les moteurs 2,0 litres, VW dit qu’une solution logicielle sera prête cette année et qu’elle sera mise en œuvre à partir du début de l’an prochain », a-t-il précisé. »Pour les moteurs 1,6 litre, en plus du nouveau logiciel, des modifications du moteur seront nécessaires, ce qui, selon Volkswagen, ne sera pas prêt avant septembre 2016. »