La fin d’ STX Saint-Nazaire ?
La société détenue en majorité par les Coréens va donc être vendue au plus offrant. En théorie STX St Nazaire est une superbe entreprise qui possède un très haut niveau de technicité, des clients et aussi une bonne rentabilité. Cependant le groupe STX, lui est en piteux état financier et risque la liquidation. Reste à savoir si le rachat de St Nazaire ne vise pas seulement qu’à récupérer la clientèle et à délocaliser le moment venu la production et le savoir-faire. D’une certaine manière il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’industrie française et les pouvoirs publics ont évidemment une responsabilité particulière d’autant qu’ils sont d’ailleurs présents au capital actuel. Quatre sociétés sont en effet candidates au rachat du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore & Shipbuilding, a annoncé vendredi la justice sud-coréenne, les médias locaux évoquant l’intérêt de trois groupes européens. Un porte-parole du tribunal de commerce de Séoul s’est refusé à citer le nom des candidats au rachat du sud-coréen, mis en vente en même temps que sa florissante filiale française, les chantiers navals de Saint-Nazaire. Selon le « Seoul Economic Daily », qui cite des sources proches du secteur, le néerlandais Damen appuyé par deux croisiéristes (le groupe italo-suisse MSC Croisières et l’américain Royal Caribbean Cruises, selon nos informations), et l’italien Fincantieri auxquels devrait s’associer dans les deux cas le groupe naval militaire français DCNS, propriété de l’Etat à 62%. Le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue, a confirmé à Reuters qu’il y avait quatre offres dont « au moins deux européennes » confirmées pour STX France. En outre, le porte-parole du tribunal de commerce n’a pas non plus précisé ce qu’ils voulaient racheter exactement. La justice sud-coréenne a offert aux repreneurs la possibilité d’acheter les deux sociétés séparément ou en bloc. Le fleuron français est la seule unité rentable de STX Offshore & Shipbuilding, qui a demandé en mai son placement en redressement judiciaire. Le chantier naval sud-coréen possède les deux tiers de STX France depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l’Etat français. Les banques créancières de STX Offshore et autres parties intéressées doivent se retrouver le 11 novembre pour donner leur feu vert au projet de réhabilitation du groupe. En cas de rejet, STX risque la liquidation. STX Offshore & Shipbuilding se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande mondiale en berne. STX Offshore & Shipbuilding, jadis le quatrième constructeur sud-coréen, est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons (3,2 milliards d’euros) pour l’aider à faire face à ses échéances. STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est lui en pleine forme. L’entreprise dispose d’un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d’ici 2026 .