Les sages moins optimistes que Moscovici
Le Haut conseil des finances publiques crée par la loi organique de 2012 vient, en effet, de rendre son verdict, ce mardi 16 avril, à propos des prévisions économiques gouvernementales. Et il doute des nouvelles hypothèses de celui-ci. Pierre Moscovici avait évoqué pour 2013 une croissance de 0,1% et avançait pour 2014 le chiffre de 1,2%, tout comme Bruxelles. Visiblement encore trop optimiste selon le Haut conseil. Les sages n’excluent pas un recul du PIB en 2013. Le Haut conseil reconnait toutefois qu’ »un certain nombre d’aléas pourraient cependant avoir un impact positif sur la prévision« . Mais ce sont surtout les prévisions pour l’après 2014 qui interpellent le Haut conseil. Pierre Moscovici évoquait 2% en 2015 voici quelques jours. « L’hypothèse de redressement de la croissance potentielle, sans être exagérement optimiste, est entourée d’un certain nombre de risques baissiers« , écrivent les sages. « La prévision effective de 2% dès 2015 paraît incertaine« , ajoutent-ils. Désormais, le gouvernement -ou plus exactement Bercy- n’est plus habilité seul à déterminer les prévisions économiques qui sont ensuite votées à l’occasion du Budget. Il devra prendre l’avis du Haut conseil présidé par le premier président de la Cour des comptes, actuellement Didier Migaud. Ses avis ne sont que consultatifs mais ils doivent être obligatoirement transmis au Parlement. Et on ne voit pas un gouvernement ne pas les suivre. Outre quatre autres membres de la Cour des comptes, cinq économistes de renom en font partie : Michel Aglietta, Jean Pisani-Ferry, Mathilde Lemoine, Philippe Dessertine, Marguerite Bérard-Andrieu, ainsi que le patron de l’Insee, Jean-Luc Tavernier.