Covid: Les labos sabotent les statistiques
Au motif d’une contestation de la loi de Finances concernant la santé pour 2023, les laboratoires sabotent les statistiques. Une attitude relativement irresponsable. S’agissant d’une donnée d’un intérêt public stratégique, il y a longtemps que le parlement aurait dû rendre obligatoire la transmission des informations par des laboratoires qui ont largement profité de la crise que Covid.
Plusieurs facteurs perturbent en effet l’interprétation des données relatives au suivi de l’épidémie de coronavirus en France, dont la 8e vague de contaminations a atteint son pic vers mi-octobre.( À noter encore près de 50 000 contaminations hier lundi 15 novembre 2022).
Les grève, entre le 27 octobre et le 2 novembre, d’une grande partie des laboratoires de biologie médicale – chargés de communiquer les résultats des tests PCR – a eu « pour conséquence la perturbation de la production des indicateurs virologiques », a précisé SPF dans son bilan épidémiologique du 10 novembre.
Les laboratoires ne sont pas en accord avec l’article 27 du projet de loi de financement de la sécurité sociale en 2023 via lequel l’État leur demande de reverser 250 millions d’euros par an. Il s’agit d’une compensation du chiffre d’affaires conséquent enregistré depuis le début de la pandémie de coronavirus grâce aux nombreux tests antigéniques et PCR réalisés.
Depuis lundi 14 novembre, un nouveau mouvement de grève a été lancé. Il doit durer jusqu’à mercredi 16 novembre, mais pourrait bien être reconductible. Ajoutez à cela les rattrapages dûs aux deux jours fériés de novembre – durant lesquels beaucoup moins de tests sont effectués – qui brouillent encore plus les tendances.
L’absence de transmission des résultats des tests PCR implique néanmoins un flou sur l’analyse de la propagation de sous-variants d’Omicron dans la population française. C’est le cas de BQ.1.1, en progression depuis plusieurs semaines et peut-être bientôt majoritaire, dont SPF n’a pas pu établir la proportion dans les tests effectués à cause d’un « nombre de séquences trop faible pour avoir des proportions robustes ».
De plus, le nombre de tests, en dehors des grèves des laboratoires, pose également question.
« Il n’est plus possible en France depuis quelques semaines de suivre l’évolution de la pandémie en raison de l’effondrement de la pratique des tests PCR, y compris à l’hôpital », a poursuivi Antoine