Déserts médicaux : le phénomène d‘une société malade
La ministre de la santé va annoncer son plan qui ne changera rien car le phénomène est culturel ; En bref, les jeunes médecins veulent être salarié, travailler en ville et le moins de temps possible. Finalement comme les autres. C’est tout simplement le mal de la société française ; Les incitations financières ne changeront pas la tendance. Sur France Info, une femme de médecin résumait bien la situation « on veut vivre ». Sans doute mais toute cela ne saurait durer très longtemps, le mal est profond dans toutes les professions. . Il est évidemment légitime de vouloir mieux vivre mais quand cela met en péril les équilibres financiers, une telle aspiration est économiquement suicidaire. Le départ à la retraite dans les cinq ans à venir d’environ 25% des médecins généralistes libéraux va accentuer le problème car la relève n’est plus là. Les jeunes médecins, dont un nombre croissant de femmes (56% des nouveaux praticiens), ne veulent plus travailler comme leurs aînés. De plus en plus urbains, ils veulent exercer en groupe, tiennent à leur vie de famille, refusent les longues journées et semaines de travail qu’acceptaient les anciens. Au moins la moitié des jeunes médecins aspirent à travailler dans des structures de groupes en tant que salariés, que ce soit à l’hôpital, dans des centres de santé ou dans des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP). Pour assurer les soins de proximité sans remettre en cause la liberté d’installation chère aux médecins libéraux, François Hollande a choisi la voie de l’incitation plutôt que la coercition. Une ligne qui ne fait pas l’unanimité à gauche, ni à droite d’ailleurs, comme le prouvent régulièrement des amendements parlementaires des deux côtés de l’Hémicycle pour davantage de dirigisme. Mais dans un passé récent (loi Bachelot de 2009) la politique du bâton n’a pas fonctionné et des mesures contraignantes ont été abandonnées. Les aides financières incitatives, pas toujours bien ciblées, ont échoué également. Début décembre à l’Assemblée nationale, Mme Touraine a indiqué que son plan serait « global et cohérent ». Elle n’en a révélé que quelques bribes, dont une garantie de salaire annuel de 55.000 euros (4.600 euros par mois) pour 200 « praticiens territoriaux de médecine générale » qui iront en 2013 s’installer dans ces « déserts ». Mercredi l’Association des maires de France (AMF) a réclamé la « mise en oeuvre urgente de mesures assurant une couverture médicale de l’ensemble des territoires à des tarifs accessibles ».