Ségolène Royal pour Macron
C’est la seconde fois en peu de temps que Ségolène Royal manifeste son intérêt pour le projet de Macron. Sans doute pas un hasard car sur le plan pédagogique la démarche de Macron présente des similitudes avec la campagne qu’avait menée Ségolène. La démocratie participative de Macron présente en effet des ressemblances évidentes avec celle de Ségolène Royal. Autre sujet qui justifie sans doute le soutien implicite de Ségolène Royal pour Macron, sa détestation de Manuel Valls avec lequel elle s’est souvent opposée en raison de ses positions sur le fond mais aussi de son autoritarisme. Ce pourrait bien être un virage dans la campagne de Macron. Si d’autres responsables devaient basculer vers son mouvement « en marche » alors l’hémorragie du PS vers Macron pourrait s’amplifier. En cause, pas nécessairement l’élection présidentielle mais les élections législatives qui vont suivre. Or on sait que le parti socialiste qui dispose environ de 250 députés aujourd’hui risque de tomber à 50 voir 30. Du coup certain seront sans doute tentés de recueillir le soutien de Macron pour sauver leur investiture. Selon les prévisions y compris du PS, les trois quarts des circonscriptions sont en effet menacés. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a donc de nouveau dit mercredi tout le bien qu’elle pensait du projet d’Emmanuel Macron tout en égratignant Manuel Valls, autre candidat à l’élection présidentielle du printemps. Interrogé à son sujet, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a jugé « respectable » pour les ministres de s’engager en vue des échéances électorales, à condition de donner priorité au travail gouvernemental. Sur France 2 mercredi matin, Ségolène Royal a dit observer « avec bienveillance » le projet d’Emmanuel Macron, engagé dans la course à l’Elysée sans passer par la primaire de la gauche, à la différence de l’ex-Premier ministre Manuel Valls. « J’ai un grand respect du débat démocratique, je regarde, j’écoute, je ne demande qu’à être convaincue », a déclaré celle qui accéda au second tour de l’élection présidentielle en 2007. « Je jugerai la cohérence entre le discours et les actes, ce qu’il faut c’est de la créativité mais aussi de la crédibilité », a-t-elle ajouté. La ministre de l’Environnement a rappelé son désaccord avec Manuel Valls dans le dossier de la pollution aux « boues rouges » dans la région de Marseille. »Il faut faire preuve de courage, résister aux différents lobbies, ce n’est pas toujours ce qui a été fait – souvenons-nous de l’accord donné par Manuel Valls sur le rejet des boues rouges en Méditerranée face au chantage à l’emploi qui n’a pas de sens car détruire la nature, c’est détruire l’emploi », a dit Ségolène Royal. Elle s’est montrée beaucoup plus magnanime avec Emmanuel Macron, qui a quitté le gouvernement avant l’été pour lancer son mouvement « En Marche ». « J’observe avec bienveillance ce qui est fait, ce qui est dit, c’est quelqu’un tourné vers le futur, qui essaye d’inventer le futur, qui connaît bien les enjeux de la mondialisation », a-t-elle dit au sujet de l’ex-ministre de l’Economie. « Le moment venu, il faudra le rassemblement des forces progressistes, des forces de gauche, des forces de la créativité ».