Le financement des présidentielles… c’est secret (Rousselet)
Dans un livre André Rousselet ‘(ancien directeur de cabinet de Mitterand) révèle ce que tout le monde suppose bien entendu à savoir que le financement des élections présidentielles relève de la magouille la plus totale. Tout est secret et pour cause puisque l’origine de certains fonds est plus que douteuse (par exemple les fonds en provenance de la Francafrique). Depuis François Mitterrand rien n’a vraiment changé de ce point de vue si l’on en juge par exemple par l’affaire Pygmalion ou encore le financement de la campagne de Sarkozy par la Libye. (Affaires judiciaires en cours). Ce qui pose évidemment une réelle question de démocratie. À cet égard tous les partis ou presque sont concernés dans la mesure où les sommes consacrées aux campagnes électorales sont démentielles et ressemblent davantage à des opérations marketing qu’à des débats d’idées et de propositions. D’une certaine manière la France, avec des moyens beaucoup moins importants cependant, s’alignent sur la pratique un usage au États-Unis. Dans son livre André Rousselet révèle à demi-mot la manière de financer une campagne présidentielle. « Le financement, si vous voulez, c’est un peu un travail d’écolier, ou d’épicier. C’est scolaire dans la méthode. Il vous faut un cahier, des crayons, une gomme. Jusque-là, c’est à la portée de tous… donc à la mienne. Vous ouvrez le cahier, ou un petit carnet – c’est aussi bien et plus discret –, vous prenez le crayon et vous faites des colonnes. Des colonnes d’amis. Des colonnes d’entreprises. Des colonnes de frais, des listes de prospects. Et là, vous commencez à inscrire ce qui rentre, ce qui sort, ce qui est espéré, ce qui est obtenu. Quand c’est fini, vous déchirez le cahier ou le carnet au fond d’une casserole où il s’enflamme, accidentellement, avec l’essence ou l’alcool à brûler que vous avez, maladroitement, fait tomber dessus. » « Ma première préoccupation à l’Elysée, c’est de visiter les coffres. Là, remarquez, c’est vite fait. Les équipes de Giscard ne nous ont rien laissé. Pas un dossier. Pas une note. Pas un classeur. Pas un crayon. Pas un franc! Les coffres, les armoires et les tiroirs de bureau sont absolument vides. La seule chose que je découvre, dans le coffre de mon bureau qui était le coffre personnel de Valéry Giscard d’Estaing, c’est le coin déchiré, inutilisable, d’un billet de 500 francs! Seule trace des fonds secrets. Un trentième de billet! Ce qui prouve que le ménage a été fait. Mal fait. Mais il a été fait quand même. »