Archive pour le Tag 'roman'

La littérature française encore inspirée par le Nouveau Roman

La littérature française encore inspirée  par le Nouveau Roman 

L’essayiste et critique,  Tiphaine Samoyault   évoque Dans le Monde la postérité et l’actualité du mouvement littéraire.

 

 

On doit à l’essayiste et critique littéraire Tiphaine Samoyault la biographie de Roland Barthes (Seuil, 2015), dont le parcours a accompagné le Nouveau Roman. Elle estime qu’on peut repérer plus de continuités que de ruptures entre ce courant et la littérature contemporaine.


Le Nouveau Roman est-il un « astre mort » ou exerce-t-il encore une influence sur la littérature actuelle ?

La littérature française demeure profondément travaillée par le Nouveau Roman. On lui reproche le soupçon qu’il a fait peser sur le genre du roman lui-même. Mais l’autofiction ou la littérature documentaire sont dans le droit-fil de ce soupçon. Cette méfiance ne lui était d’ailleurs pas propre, mais reprenait un héritage du surréalisme, de Breton, de Valéry ou de Proust… On pourrait imaginer que Nathalie Sarraute rompt en 1983 avec le Nouveau Roman quand elle écrit Enfanceun texte de souvenirs [Gallimard].

En réalité, elle adopte exactement les mêmes techniques narratives que dans ses autres livres en les rendant compatibles avec l’une des plus belles autobiographies écrites au XXe siècle. L’autofiction, l’introspection, le rapport à la mémoire restent donc inscrits dans le sillage du Nouveau Roman. La manière dont Claude Ollier cherche à déranger le français par les langues étrangères a, elle aussi, quelque chose de très actuel. Christine Angot continue à se réclamer de Duras et de Sarraute. Claude Simon, auteur énormément étudié, a un effet considérable auprès de nombreux écrivains, comme Laurent Mauvignier ou Pierre Bergounioux.

Certains écrivains contemporains se réfèrent peut-être à des œuvres, ou à des auteurs. Mais qu’en est-il de la théorie ?

Le Nouveau Roman a été identifié comme courant autour d’un certain nombre de manifestes et de règles, qui n’émanaient que d’une seule personne, Alain Robbe-Grillet, mais qui réunissaient ces auteurs autour du désir d’en finir avec un certain réalisme. Il s’est créé une sorte de label où l’on voit à l’œuvre une stratégie, au sens sociologique du terme. Cela a très bien fonctionné à une époque d’expansion capitalistique où il fallait faire marcher la littérature avec des labels. Mais ce n’est que la partie émergée d’une double tendance de la littérature française : soupçon sur le genre roman et expérimentation linguistique. Cela existe encore.

Trouvez-vous que « Nouveau Roman. Correspondance 1946-1999 » fait comprendre cette continuité ?

Un des grands mérites de l’ouvrage tient à ce qu’il fait remonter l’histoire du Nouveau Roman à 1946, à un moment de refondation. Il s’agit de reconstruire sur des ruines, après la Libération, quand l’humanisme a été tellement mis à mal que l’on questionne les notions de sujet et d’histoire. Une époque où la littérature occupait encore une place centrale dans la définition des valeurs communes.

Le nouveau roman de la réforme scolaire de gauche

Le nouveau roman de la réforme scolaire de gauche 

 « Les mythes, totems et simplifications historiques peuvent empêcher de réfléchir sereinement aux questions scolaires », prévient, dans une tribune au « Monde », l’enseignant et historien de l’éducation Jérôme Martin.

Tribune.

 

Comme souvent dans les périodes préélectorales, tribunes, appels ou collectifs commencent à fleurir depuis quelques semaines pour appeler à une vraie politique de gauche. Le système scolaire n’échappe pas à ce marronnier, bien au contraire. Un texte récent publié par Libération le 29 janvier sous le titre « Jean Zay, reviens vite, ils sont devenus fous ! » en fournit un nouvel exemple. Car à côté du roman national que les historiens déconstruisent régulièrement, il en existe un autre, le roman de la réforme scolaire de gauche, avec aussi ses mythes, totems et simplifications historiques, qui peuvent empêcher de réfléchir sereinement aux questions scolaires d’aujourd’hui.

Le texte mobilise à plusieurs reprises le terme générique d’« école » (« Notre école va mal », « L’école devrait être une promesse d’égalité sociale et d’émancipation pour tous les enfants », « bâtir le projet d’une école démocratique, progressiste, laïque, républicaine »), qui charrie toutes sortes de représentations mythiques et, finalement, joue le rôle de mot écran.

Car l’école de Jean Zay n’existe plus. Les signataires, réunis au sein d’un collectif ayant pris le nom du ministre de l’éducation du Front populaire, savent bien qu’à l’époque, « l’école » était en fait constituée de trois ordres d’enseignement cloisonnés et hiérarchisés (primaire, secondaire, technique). Ils savent également que la mise en place du « collège unique » s’est faite malgré d’énormes oppositions.

Utiliser ce terme générique d’école conforte le mythe, fortement ancré dans notre société, de l’école primaire de la IIIe République. Plutôt que « d’école », mieux vaudrait parler de « système scolaire », qui souligne l’encastrement de filières de formation, diversifiées et hiérarchisées, dans une structure unifiée. Mais le roman scolaire repose également sur cette mythologie réformatrice de gauche.

Convoquer la figure de Jean Zay et le plan Langevin-Wallon [de 1944] revient certes à mettre en avant des marqueurs identitaires de gauche qui peuvent faire sens dans un petit milieu universitaire ou militant, mais nullement dans la société, et très peu parmi les enseignants en raison des transformations de leur identité professionnelle.

La démocratisation scolaire promue à cette période était celle d’une démocratisation de la sélection pour élargir le recrutement des élites aux élèves méritants de l’enseignement primaire. La réalisation de « l’école unique », la scolarisation de tous les enfants au sein d’un seul enseignement primaire, devait assurer la promotion des meilleurs élèves des catégories populaires. Pour Langevin-Wallon s’y ajoutait le projet d’une culture commune et d’une élévation générale des qualifications.

Macron se voit en héros du roman politique français !

Macron se voit en héros du roman politique français !

 

De toute évidence,  Macron déraille encore en se voyant comme un héros du roman  politique qu’aiment tant les français et qu’il incarnerait aujourd’hui. Le président réitère dans la NRF sa tendance à s’enivrer de son propre parfum. Un président certes dynamique et plein de culot mais qui n’a exercé le pouvoir que depuis un an et qui déjà n’est plus soutenu que par une  minorité. (44% en avril dans les sondages de popularité).  « Les Français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire». Et le chef de l’État d’estimer être «la preuve vivante» de ce rapport particulier qu’entretiennent les Français avec la politique. Une vraie vision jupitérienne qui transforme le chef de l’Etat en monarque républicain qui s’appuie sur une  démocratie impériale. . Dans un entretien accordé à La Nouvelle Revue française et reproduit ce vendredi dans les colonnes du Monde , le chef de l’État déclare assumer «totalement la “verticalité” du pouvoir». Il répond, par ce biais, au procès en autoritarisme qu‘il subit quasiment depuis son élection. «J’assume les choix qui sont faits, et je hais l’exercice consistant à expliquer les leviers d’une décision», affirme-t-il.

Ces propos font inévitablement écho à ceux qu’il avait tenus auprès de Challenges durant la campagne présidentielle, regrettant le fait que François Hollande ne croit pas au «président jupitérien».  Dans l’interview accordée à la NRF, Macron le président évoque également les «deux dimensions» intrinsèques à son rôle: «L’exercice du pouvoir et l’incarnation du pays». Deux dimensions qui «entrent en tension lorsqu’il n’y a pas une histoire, un drame, le sentiment pour la société d’une destinée qui se joue. Pour conclure, la modestie n’est pas la tasse de thé de Macron.

 




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