Dupont-Aignan, des Rocardiens aux fachos
D’une certaine manière Dupont Aignant a fait le chemin inverse de Mitterrand passé lui de l’extrême droite au socialisme. Dupont-Aignan a commencée chez les jeunes… rocardiens. A l’ENA, promotion Liberté, égalité, fraternité comme Jean-François Copé, celui qui à 13 ans collait des affiches pour Jacques Chaban-Delmas avait également prospecté chez les fabiusiens. En 1993, il glisse doucement à droite en devenant le chef de cabinet de François Bayrou, ministre d’Edouard Balladur. « J’ai adhéré au parti de Charles Pasqua et de Philippe Séguin en 1989 […] Maastricht a été mon premier combat », explique l’intéressé à L’Obs en 2016. En 1994, il rejoint pourtant le cabinet du très europhile ministre de l’Environnement Michel Barnier avant de partir à la conquête de la mairie d’Yerres dans l’Essonne, où il a été réélu en 2014 pour la quatrième fois. Un sarkozyste historique se souvient de lui comme responsable des fédérations du RPR à la fin des années 1990. « Il a toujours eu un terrible besoin de reconnaissance, raconte-t-il. Or Nicolas ne l’a jamais réellement pris au sérieux. » En 2008, il crée Debout la France. En 2017, son alliance avec le FN a provoqué la démission de trois de ses quatre vice-présidents. « Nous avons fait la campagne sur le slogan ni système ni extrême, fustige l’un d’eux, l’essayiste Dominique Jamet. Le lendemain du premier tour, il n’était pas question de ralliement… Dupont-Aignan est un homme mal ‘élevé’” Drôle d’évolution pour ce gaulliste qui se réfugie chez les ennemis du Général.